Audition du Lieutenant-Général Berhin - Audition de M. A. Cools ...

PRESIDENCE DE M. SWAELEN, PRESIDENT
La réunion est ouverte à 14 h 50 m.
AUDITION DU LIEUTENANT-GENERAL BERHIN
M. le Président.—Nous avons le plaisir d'entendre aujourd'hui le lieutenant-général Berhin.
Au moment des événements, il était chef d'état-major de la force terrestre.
Afin d'éviter qu'il ne réponde à tout dans un grand élan, je vais scinder la série de questions
que nous avons posées au lieutenant-général Berhin. Selon vous, l'effectif du contingent belge
de la MINUAR était-il suffisant pour qu'il puisse remplir sa mission et garantir la sécurité de
ses propres troupes ? L'armement, l'équipement et les munitions de KIBAT répondaient-ils à
ces deux exigences, mission et sécurité ? Lors du départ de KIBAT 1, étiez-vous au courant du
fait que la QRF au niveau de la MINUAR serait assurée par un contingent bangladais ?
Comment évaluiez-vous la situation ainsi créée ? Quelle était votre estimation de la valeur
militaire de ce contingent ?
Lt.-gén. Berhin.—Il faut faire la différence entre KIBAT et l'ensemble de la mission. KIBAT
disposait de l'effectif, de l'équipement, de l'armement et de l'entraînement suffisant pour
remplir sa mission. En ce qui concerne la QRF, elle avait même été revue à la baisse. C'est
l'expérience qui a révélé que ce détachement ne suffisait pas.
L'état-major international a révélé des faiblesses, surtout au moment où la situation s'est
retournée. A certains moments, les Bangladais ont même refusé d'intervenir. Cependant, on ne
peut pas conclure que nos dix paras ne seraient pas morts si l'effectif avait été supérieur.
Quant à la troisième question, oui, j'ai été mis au courant que le Bangladesh allait participer à la
mission mais je ne savais pas à quel moment, et je n'avais aucune connaissance de la valeur des
troupes bangladaises à ce moment-là.
Mme Dua (Agalev) (en néerlandais).—Général, vous déclarez que la sécurité était assurée
avec 450 hommes. Par ailleurs, vous étiez informé assez tôt que la QRF ne fonctionnerait pas,
entre autres par manque de formation et d'équipement. Différents témoins ont déclaré devant
cette commission que la QRF constituait l'épine dorsale du dispositif de sécurité. Avec 450
hommes, on est parvenu à organiser une sorte de QRF au niveau du KIBAT mais il ne
s'agissait pas d'une véritable QRF, puisque le KIBAT ne disposait pas d'un matériel suffisant.
A Evere, on n'a manifestement pas pris toute la mesure du problème.
Pourquoi n'a-t-on pas tiré d'emblée les conclusions nécessaires sur le plan de l'équipement et
du personnel ?
Lt.-gén. Berhin. — Oui. Au moment de l'envoi, ce contingent répondait à 100 % aux
exigences de l'ONU. Les choses changent quand on connaît les troupes dont doit être
complétée la QRF.
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