Audition du Lieutenant-Général Berhin - Audition de M. A. Cools ...

M. Mahoux (PS).—Quatre cent quarante-deux hommes s'en vont sans force de réaction
rapide ? Quelle est la différence fondamentale entre 370 et 442 ? Je me le demande. En termes
de sécurité, je ne vois pas ce que cela change. On ne nous l'a pas expliqué.
Lt.-gén. Berhin.—Il s'agit surtout de structure.
M. Mahoux (PS).—Ce qui me frappe, c'est que la différence de 70 hommes est utilisée pour
garder les cantonnements. L'utilisation de ces hommes en termes de force n'est pas flagrante.
Lt.-gén. Berhin.—Le chiffre de 70 est une question de structures pour l'ensemble des
missions. La sécurité était d'abord assurée chacun pour soi dans sa compagnie. Cela dit, la
QRF aurait évidemment été utile.
Mme Dua (Agalev) (en néerlandais).—A l'origine, on pensait que la QRF fonctionnerait bien
sur la base de troupes étrangères. A un moment donné, on a dû se rendre compte à Bruxelles
que cela ne marchait pas. Pourquoi n'a-t-on alors rien entrepris à partir de Bruxelles et fourni le
matériel nécessaire ? N'était-il pas possible de créer une QRF restreinte au niveau de KIBAT ?
M. le Président.—Nous reviendrons sur cette question ultérieurement. Le général y
répondra à ce moment-là.
M. Verhofstadt (VLD) (en néerlandais).—Après les événements au Rwanda, on a tiré des
leçons. Je voudrais savoir pourquoi on n'avait pas déjà tiré auparavant des leçons du passé.
Vous disposiez dès 1993 de différentes notes qui le permettaient. Ainsi, le colonel Heyvaert,
commandant du deuxième BELBAT, a adressé le 13 mai 1993 au chef d'état-major des forces
armées une note soulevant les problèmes que nous rencontrons également au Rwanda. Il parle
entre autres des problèmes de maintien de la paix.
En outre, il attire l'attention sur la forte hétérogénité du détachement. Il écrit également qu'il
est absolument nécessaire d'emporter des armes plus lourdes et que chaque peleton doit être
équipé de lanceurs milan. Ces derniers avaient d'ailleurs été demandés par le colonel Marchal.
Comment l'état-major de la force terrestre peut-il prétendre ne pas avoir été informé de tout
cela avant l'opération au Rwanda, alors que ce rapport existait dès mai 1993 ?
Lt.-gén. Berhin.—Je ne vais pas prétendre qu'on n'avait pas tiré les leçons. En Yougoslavie,
on a envoyé des unités avec leur équipement de base sur ordre de l'ONU, même si une partie
de l'équipement est arrivée par la suite. En Somalie, des blindés ont été envoyés. L'intention
était de faire de même au Rwanda.
M. Verhofstadt (VLD).—Qu'est-ce qui explique que les armes anti-chars et les obus C30
n'aient pas été envoyés ?
Lt.-gén. Berhin.—Quand on réclamait des munitions, c'était pour tenir l'aéroport et non pas
pour KIBAT. Il est certain que des leçons doivent être tirées.
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