PUB
JEUDI 5 JUILLET 2001 SUISSE Le filon des chercheurs suisses Suisse-Europe � Pour <strong>le</strong> chercheur malin, c’est <strong>le</strong> bon truc pour valoriser ses découvertes à grande échel<strong>le</strong>. Mais vivement la ratification des bilatéra<strong>le</strong>s! El<strong>le</strong>s tombent bien, ces nouvel<strong>le</strong>s institutions – Euresearch, Réseau suisse pour l’innovation SNI-RSI – destinées à faciliter l’insertion de la recherche suisse dans <strong>le</strong>s programmes de l’Union européenne. Grâce à el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s chercheurs helvétiques seront aux premières loges pour savoir ce qui se mitonne à l’échel<strong>le</strong> du continent. Mieux! Ils se seront connectés à un marché gigantesque qui, <strong>le</strong> moment venu, facilitera grandement la commercialisation de <strong>le</strong>urs trouvail<strong>le</strong>s. Face à la puissance américaine C’est surtout face à la puissance américaine que la démarche est ingénieuse. Longtemps, la recherche suisse – tout comme la recherche européenne en général – avait de la peine à se frayer un chemin rapide vers une application rentab<strong>le</strong> de ses découvertes, vers <strong>le</strong> marché. Depuis, cet écart a diminué, mais n’a pas tota<strong>le</strong>ment disparu. La mise en place d’Euresearch et de SNI-RSI semb<strong>le</strong> bien faite pour <strong>le</strong> réduire encore. Et puis, des précautions sont prises. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s universités restent propriétaires de <strong>le</strong>ur technologie, el<strong>le</strong>s sont complètement compétentes pour <strong>le</strong>ur transfert. Etant largement financées par l’argent du contribuab<strong>le</strong>, <strong>le</strong> détail est d’importance. Ainsi, on a une garantie qu’une partie au moins des sous que <strong>le</strong>s entrepreneurs gagneront grâce à la commercialisation de la recherche universitaire <strong>le</strong>ur sera retournée. C’est bien aussi qu’on n’ait pas attendu la ratification des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne pour prendre <strong>le</strong>s devants. Quand <strong>le</strong>s enjeux sont de cette tail<strong>le</strong>, <strong>le</strong> mieux, c’est de foncer. Georges Plomb ENBREF COMMENTAIRE USS � Semaine de 36 heures. Malgré <strong>le</strong> rejet des Chambres fédéra<strong>le</strong>s, l’Union syndica<strong>le</strong> suisse veut maintenir son initiative pour la semaine de 36 heures. El<strong>le</strong> considère que sans pression, il n’y a pas de changement à attendre et que la Suisse ne doit pas demeurer une î<strong>le</strong> au coeur de l’Europe. /ap BLANCHIMENT � Confiance à Gygi. La Poste soutient son directeur Ulrich Gygi dans l’enquête administratrive touchant l’autorité de contrô<strong>le</strong> en matière de blanchiment. L’implication d’Ulrich Gygi dans cette affaire n’a aucune influence sur son activité, a déclaré <strong>le</strong> président du conseil d’administration Gerhard Fischer. /ats De Berne Georges Plomb Euresearch et Réseau suisse pour l’innovation SNI-RSI, retenez ces noms! Par eux, la recherche suisse est invitée à se faufi<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>s programmes de l’Union européenne, à mieux valoriser ses découvertes auprès de l’économie publique et privée, à faciliter <strong>le</strong>s transferts de technologie (adresse uti<strong>le</strong>: Effingerstrasse 19, 3001 Berne). Tous deux tab<strong>le</strong>nt avec impatience sur une proche ratification des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union. Après <strong>le</strong>s derniers atermoiements, Char<strong>le</strong>s K<strong>le</strong>iber, secrétaire d’Etat à la science et à la recherche, <strong>le</strong>s espère pour <strong>le</strong> 1er juil<strong>le</strong>t 2002. Sinon, il y aura des problèmes. Euresearch et SNI-RSI présentaient <strong>le</strong>ur plan hier à Berne. Toutes <strong>le</strong>s universités SNI-RSI est une fondation présidée par l’ancien patron de l’Eco<strong>le</strong> polytechnique fédéra<strong>le</strong> de Lausanne Jean-Claude Badoux. El<strong>le</strong> est mandatée par la Confédération pour conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s chercheurs et soutenir <strong>le</strong>s hautes éco<strong>le</strong>s dans la valorisation de <strong>le</strong>ur recherche. On y découvre 10 universités dont <strong>le</strong>s EPF et <strong>le</strong>urs sept instituts, sept hautes éco<strong>le</strong>s spécialisées (HES), huit associations, 11 représentants du secteur privé. Même <strong>le</strong> CERN en est membre. Transfert de technologie La fondation SNI-RSI exploite un service de conseil spécialisé dans <strong>le</strong>s transferts de technologies – dirigé par Christoph Ruchti. Il s’occupe de formation des managers chargés des transferts, il fournit des informations dans ce secteur, il re- L’IMPARTIAL PAGE31 Divergence avec <strong>le</strong> Conseil fédéral Suisse-Seconde Guerre mondia<strong>le</strong> � La commission Bergier déplore la décision gouvernementa<strong>le</strong> concernant la restitution des archives aux entreprises La Commission indépendante d’experts Suisse- Seconde guerre mondia<strong>le</strong> achèvera ses travaux dans <strong>le</strong> délai qui lui a été imparti, a déclaré hier son président Jean- François Bergier. La synthèse fina<strong>le</strong> comptera entre 400 et 500 pages et sera publiée au printemps 2002. Par ail<strong>le</strong>urs, Jean- François Bergier s’est dit «passab<strong>le</strong>ment déçu» de la décision du gouvernement au sujet de la restitution des archives des entreprises. Il est prévu que la commission rende ses derniers rapports avant <strong>le</strong> 31 décembre prochain, date à laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> sera dissoute. «Nous avons une seu<strong>le</strong> mission: achever nos rapports», a précisé Jean-François Bergier lors d’une conférence de presse hier à Berne. Large diffusion Le rapport sortira par étapes dans <strong>le</strong>s délais annoncés, a assuré Jean-François Bergier. «Il est rare dans l’histoire de la Confédé- Char<strong>le</strong>s K<strong>le</strong>iber, Jean-Daniel Carrard, fondateur de JDC E<strong>le</strong>ctronic, et Olivier Küttel, directeur d’Euresearch. PHOTO KEYSTONE lie entre eux <strong>le</strong>s différents centres de transfert. Euresearch fait partie du réseau SNI-RSI et instal<strong>le</strong> un bureau à Berne. Il gère des services de conseil dans <strong>le</strong>s universités (Euroguichets), un bureau de liaison à Bruxel<strong>le</strong>s (Swisscore), vise <strong>le</strong>s chercheurs du secteur public et privé, <strong>le</strong>s petites et moyennes entreprises, cela dans <strong>le</strong> cadre de programmes européens. S’y ajoutent des rencontres, de la formation continue, de l’assistance juridique. Euresearch est financé par l’Office fédéral de l’éducation et de la science (900.000 francs en trois ans). Marchés élargis La grande affaire, c’est de réussir à s’insérer dans un projet de l’Union européenne. On y bénéficie du soutien de l’Union, on y améliore <strong>le</strong> niveau de la recherche, <strong>le</strong>s parti- ration qu’une Commission rende son rapport à temps et sans dépasser <strong>le</strong> budget qui lui a été attribué», a-til ironisé. Toutefois, bien que <strong>le</strong>s travaux de la commission cesseront dès la fin de l’année, <strong>le</strong> rapport final ne devrait pas être publié avant cipants y deviennent concurrentiels, ils y élargissent <strong>le</strong>urs contacts internationaux, donc <strong>le</strong>urs futurs marchés. Olivier Küttel, directeur d’Euresearch, en est sa chevil<strong>le</strong> ouvrière. Aujourd’hui, c’est <strong>le</strong> cinquième programme-cadre de l’Union qui joue <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> majeur. Prévu pour 1998-2002, il dispose d’un budget de 15 milliards d’euros (la Suisse y a mis 160 millions de francs). Il couvre des domaines comme la qualité de vie, la santé et <strong>le</strong>s maladies, la société de l’information, la croissance concurrentiel<strong>le</strong> et durab<strong>le</strong>, la préservation de l’écosystème, de l’énergie et de l’environnement, etc. Les entreprises suisses participent à un quart de ses projets. La sé<strong>le</strong>ction est sévère: seuls 20% des projets sont acceptés. Sans accords bilatéraux, la Suisse n’y a un accès mars ou avril 2002. «Il ne faut pas interpréter cela comme un retard dans notre travail», a souligné Georg Kreis, membre de la commission. Le rapport doit être en effet traduit en quatre langues et publié sur internet. Or, ces opérations prennent du Selon Jean-François Bergier (à droite), <strong>le</strong> rapport de la commission sortira par étapes dans <strong>le</strong>s délais prévus. PHOTO KEYSTONE que conditionnel. Tant Euresearch que la fondation SNI- RSI disposent de puissants relais du côté de l’Etat fédéral. On y découvre encore l’Office fédéral de la formation et de la technologie, la Commission de la technologie et de l’innovation (CTI), <strong>le</strong> Fonds national suisse de la recherche scientifique. Hier, deux chercheurs ont témoigné de l’utilité de se faufi<strong>le</strong>r dans des programmes européens. Jean-Daniel Carrard, fondateur de JDC E<strong>le</strong>ctronic à Yverdon, s’est spécialisé – avec l’appui de l’EPF de Lausanne et de l’Université de Neuchâtel – dans <strong>le</strong>s compteurs de vitesse, dans <strong>le</strong>s stations météorologiques de poche. Jost Wischer, en coopération avec l’EPF de Zurich, est un expert de l’entreposage de conteneurs sur <strong>le</strong>s trains./GPB-La Liberté temps. La synthèse fina<strong>le</strong> sera un résumé de toutes <strong>le</strong>s études publiées, a rappelé Jacques Piccard, membre de la commission. Selon lui, <strong>le</strong>s auteurs des études ainsi que <strong>le</strong>s membres de la commission porteront une responsabilité commune. «Il faudra que <strong>le</strong> rapport soit distribué à une large échel<strong>le</strong>, y compris à l’étranger», selon Georg Kreis. Il devrait comporter entre 400 et 500 pages et coûtera probab<strong>le</strong>ment entre 40 et 50 francs. Etudes complémentaires Avant la publication du rapport final, il est prévu que paraissent 25 autres études. El<strong>le</strong>s porteront sur l’industrie, la banque/assurance, la finance, l’économie et la politique des réfugiés pendant la période nazie. «Ces études font partie intégrante du rapport, qui ne sera donc pas uniquement constitué de la synthèse fina<strong>le</strong>», a précisé Georg Kreis. Sept d’entre el<strong>le</strong>s seront présentées <strong>le</strong> 30 août prochain. Les autres devraient paraître PAVEL BORODINE Présence muette Inculpé de blanchiment d’argent, l’ex-intendant du Kremlin Pavel Borodine a passé sa journée d’hier au Palais de justice de Genève, pour une audience devant <strong>le</strong> juge d’instruction Daniel Devaud. Le Russe, qui continue de garder <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce face au magistrat, devrait à nouveau être convoqué fin août. Le juge Devaud soupçonne Pavel Borodine d’avoir blanchi 30 millions de dollars de potsde-vin qu’il aurait reçus de deux entreprises tessinoises, Mabetex et Mercata. Ces commissions occultes auraient été payées en échange de contrats portant sur des travaux de rénovation au Kremlin et sur l’avion présidentiel. Selon <strong>le</strong>s avocats de l’actuel secrétaire de l’Union Russie-Biélorussie, trois autres inculpés ont assisté à l’audience contradictoire, deux banquiers et un avocat. Le juge n’a en revanche pas estimé nécessaire la présence du patron de Mabetex, Behgjet Pacolli, éga<strong>le</strong>ment inculpé dans cette affaire. Dossier classé en Russie La justice russe a classé <strong>le</strong> dossier Borodine en décembre. El<strong>le</strong> n’a en effet rien trouvé à lui reprocher. Le Parquet genevois est de son côté persuadé d’avoir affaire à un acte de blanchiment. Les avocats de Pavel Borodine espèrent que pour <strong>le</strong>s prochaines audiences devant <strong>le</strong> juge Devaud, la venue à Genève de <strong>le</strong>ur client deviendra facultative. «M. Borodine fait de la présence pour montrer qu’il vient, mais il n’a aucune raison de par<strong>le</strong>r au juge», a déclaré Me Dominique Poncet, l’un des conseil<strong>le</strong>rs du Russe. A sa sortie du Palais de justice, Pavel Borodine s’est engouffré dans une voiture du consulat de Russie. Il y devait récupérer ses affaires avant de prendre l’avion pour Moscou./ats avant la fin de l’année. Les membres de la commission ont éga<strong>le</strong>ment évoqué la décision prise mardi par <strong>le</strong> Conseil fédéral et demandant que <strong>le</strong>s copies des archives faites par la commission soient rendues aux entreprises concernées. «Cette question a une forte signification symbolique, mais est secondaire par rapport à l’écriture de notre rapport», a souligné Jean-François Bergier. Toutefois, <strong>le</strong> président s’est dit «passab<strong>le</strong>ment déçu et un peu déconcerté» par la décision du gouvernement, qui met la commission face à des problèmes d’organisations comp<strong>le</strong>xes. Jean- François Bergier ne voit d’ail<strong>le</strong>urs pas comment sa commission pourra appliquer cette décision. La commission avait certes passé un accord en ce sens avec 12 entreprises en 1997. «La décision du Conseil fédéral s’applique à toutes <strong>le</strong>s entreprises avec <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous avons travaillé, soit près de dix fois plus», a déploré <strong>le</strong> président de la commission./ap