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LABORATOIRE DE PHYSIQUE CORPUSCULAIRE - mathieu trocmé

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Introduction<br />

INTRODUCTION<br />

Le retraitement des déchets nucléaires n’est pas sans poser certains problèmes, et ce,<br />

tant sur le plan technologique que sur le plan culturel. Plus personne, en effet, ne s’étonne<br />

aujourd’hui des manifestations parfois spectaculaires organisées dans le cadre d’un convoi,<br />

d’un projet d’enfouissement ou d’un incident dans une centrale et dont les médias sont<br />

particulièrement friands car en France, le nucléaire fait peur. Pourtant, bien que 78% de<br />

l’énergie française soit issue du nucléaire et que 1200 tonnes de déchets nucléaires soient<br />

produits chaque année dans l’hexagone provenant majoritairement des centrales électriques,<br />

mais aussi de l’industrie, de l’armée et des hôpitaux, aucun incident sérieux n’est à déplorer<br />

depuis les années 70, période durant laquelle, la France, affaiblie par deux chocs pétroliers<br />

majeurs (73 et 79) et réalisant alors l’ampleur de sa dépendance énergétique, s’est résolument<br />

engagée dans le nucléaire. Technologiquement, le stockage en surface et l’enfouissement en<br />

zones isolées sont des solutions adaptées pour les déchets de très faible, faible et moyenne<br />

activité à courte ou longue durée de vie et pour les déchets de haute activité à courte durée de<br />

vie parce que justement soit leur activité est peu importante, soit leur longévité est faible. Le<br />

problème réside en fait dans les déchets radioactifs de haute activité à longue durée de vie que<br />

sont essentiellement les transuraniens non recyclables ( 237 Np, 245 Ci, 243 Am, … ) et quelques<br />

rares produits de fission ( 129 In, 99 Tc, 135 Cs ) ; déchets pour lesquels une loi – la loi « Bataille »<br />

– a d’ailleurs été promulguée le 30 Décembre 1991 demandant aux organismes de recherche<br />

public de trouver des solutions afin d’en « assurer la gestion dans le respect de la nature, de<br />

l’environnement et de la santé, en prenant en considération les générations futures » .<br />

C’est dans cette optique qu’en Janvier 1996 est né le groupe de recherche GEDÉON<br />

( GEstion des DÉchets par Options Nouvelles ). Composé de l’IN2P3 (CNRS), du CEA, de<br />

FRAMATOME et d’EDF, son but est d’étudier la transmutation des noyaux radioactifs en<br />

noyaux stables ou, du moins, à durée de vie plus courte. Pour ce faire, on favorise un<br />

processus de capture neutronique en envoyant un faisceau de protons de l’ordre d’1 GeV dans<br />

une cible de plusieurs mètres cube de plomb dite cible de spallation. Chaque noyau de plomb<br />

heurté émet alors en moyenne 17 neutrons, qui, de par l’épaisseur de la cible, sont peu à peu<br />

ralentis. En sortie de la cible, ils possèdent donc une énergie suffisamment faible pour être<br />

capturés par les noyaux radioactifs qui peuvent alors être transmutés. Toutefois, beaucoup de<br />

neutrons s’échappent de la cible et viennent interagir avec son environnement proche. Aussi<br />

est-il important de pouvoir prévoir, de pouvoir simuler le comportement de ces derniers dans<br />

la matière. Ce qui n’est pas chose aisée, car, non chargés et donc non soumis aux effets<br />

coulombiens, les neutrons n’interagissent que nucléairement avec celle-ci, c’est-à-dire de<br />

façon statistique ( non systématique ). Ce qui rend leur détection et leur identification plus<br />

difficile que celles des particules chargées.<br />

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