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LABORATOIRE DE PHYSIQUE CORPUSCULAIRE - mathieu trocmé

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<strong>LABORATOIRE</strong><br />

<strong>DE</strong><br />

<strong>PHYSIQUE</strong> <strong>CORPUSCULAIRE</strong><br />

- - - - - - - - - - - - -<br />

Rapport de stage JANUS<br />

Étude d’un dispositif de détection<br />

de neutrons non monocinétiques<br />

à basse énergie<br />

Mathieu TROCMÉ<br />

<strong>DE</strong>UG SM - Université de CAEN<br />

Encadrement : François René LECOLLEY<br />

Juillet 2001 Lpc-Rap 01-02<br />

CENTRE NATIONAL <strong>DE</strong> LA RECHERCHE SCIENTIQUE<br />

----------<br />

INSTITUT NATIONAL<br />

<strong>DE</strong> <strong>PHYSIQUE</strong> NUCLÉAIRE ET <strong>DE</strong> <strong>PHYSIQUE</strong> <strong>DE</strong>S PARTICULES<br />

----------<br />

INSTITUT <strong>DE</strong>S SCIENCES <strong>DE</strong> LA MATIÈRE ET DU RAYONNEMENT<br />

----------<br />

UNIVERSITÉ <strong>DE</strong> CAEN<br />

----------<br />

- U.M.R.6534 -<br />

ISMRA - 6, Boulevard Maréchal Juin - 14050 CAEN CE<strong>DE</strong>X - France<br />

Téléphone : 02 31 45 25 00 - Télécopie : 02 31 45 25 59<br />

Internet : http://caeinfo.in2p3.fr


ÉTU<strong>DE</strong> D’UN DISPOSITIF <strong>DE</strong><br />

DÉTECTION <strong>DE</strong> NEUTRONS<br />

NON MONOCINÉTIQUES<br />

A BASSE ÉNERGIE<br />

( Juillet 2001 )


Des problèmes informatiques n’ayant malheureusement<br />

permis aucune impression de spectres réels, tous les spectres<br />

présentés dans ce rapport ne sont que des schémas …


Sommaire 5<br />

SOMMAIRE<br />

Introduction …………………………………………………….……<br />

I - Principe de l’étude : .………………………………………<br />

1 - Principe Général ………………………………….…………<br />

2 - Histoire de détecteurs : ……………………………...………<br />

α - Scintillation ………….………………………………..……….<br />

β - Amplification du signal …………………………………..……<br />

γ - Présentation des détecteurs utilisés ………………..…..…….…<br />

δ - Réglage en tension, étalonnage en énergie<br />

& détermination des seuils de détection ………….……………<br />

3 - Discrimination n / γ ………………………………….……… 19<br />

II - Dispositif expérimental : …………………………………. 23<br />

1 - Mise en place des détecteurs : ………………………………<br />

α- Dispositif utilisé à Bruyères-le-Châtel …………………………<br />

β- Dispositif utilisé au LPC de Caen ………….……………………<br />

2 - Électronique : ………………………………………………..<br />

α- Préambule électronique …………………………………..…..…<br />

β- Électronique de codage : …………………………………..…....<br />

a- Présentation …………………………………………………..…...…<br />

b- Principe des codeurs utilisés …………………………………..…....<br />

c- Codeur en temps ( TDC ) …………………………………..……..…<br />

d- Codeur en charge ( QDC ) …………………………………..…..…..<br />

γ- Électronique logique : ……………………………………..….…<br />

a- Présentation …………………………………………………..….….<br />

b- Discriminateur à Fraction Constante ………………………..….…..<br />

c- Générateur de Portes ………………………………………..…….…<br />

d- Boîte de Coïncidences ………………………………………..….…<br />

e- Module de Coïncidence Rapide ……………………………..…..…..<br />

7<br />

9<br />

9<br />

11<br />

11<br />

13<br />

14<br />

16<br />

23<br />

23<br />

24<br />

25<br />

25<br />

25<br />

25<br />

25<br />

26<br />

26<br />

27<br />

27<br />

27<br />

28<br />

28<br />

31


Sommaire 6<br />

δ- Discrimination électronique n / γ ……………………………….<br />

ε- Montage final : ………………………………………………….<br />

a- Quelques explications ………………………………………………<br />

b- Schéma ………………………………………………………….…..<br />

3 - Système d’Acquisition ………………………………………<br />

4 - Vue d’ensemble ……………………………………………..<br />

III - Saisie & Analyse des Données : ………………………… 39<br />

1 - Saisie des données ………………………………………...… 39<br />

2 - Analyse des données : …………………………………...….. 39<br />

α- Présentation …………………………………………………… 39<br />

β- Attentes théoriques …………………………………………..… 40<br />

a- Principe ………………………………………………………….….. 40<br />

b- Résultats ……………………………………………………….….… 44<br />

γ- Résultats Expérimentaux ……………………………………..… 48<br />

a- Résolution en énergie …………………………………………….…. 49<br />

b- Seuil en énergie …..……………………………………………….… 50<br />

c- Efficacité …………………………………………………………..… 51<br />

δ- Simulation …………………………………………………….... 53<br />

Conclusion ………………………………………………………..… 55<br />

Annexe I : Interactions photons / matière …………………..…. 57<br />

Effet Compton<br />

Effet photoélectrique<br />

Création de paires<br />

Compétition entre ces 3 effets<br />

Bibliographie & e-Annexes ………………..……………….…….. 63<br />

Remerciements ……………………………………………….…….. 65<br />

31<br />

32<br />

33<br />

35<br />

36<br />

37


Introduction<br />

INTRODUCTION<br />

Le retraitement des déchets nucléaires n’est pas sans poser certains problèmes, et ce,<br />

tant sur le plan technologique que sur le plan culturel. Plus personne, en effet, ne s’étonne<br />

aujourd’hui des manifestations parfois spectaculaires organisées dans le cadre d’un convoi,<br />

d’un projet d’enfouissement ou d’un incident dans une centrale et dont les médias sont<br />

particulièrement friands car en France, le nucléaire fait peur. Pourtant, bien que 78% de<br />

l’énergie française soit issue du nucléaire et que 1200 tonnes de déchets nucléaires soient<br />

produits chaque année dans l’hexagone provenant majoritairement des centrales électriques,<br />

mais aussi de l’industrie, de l’armée et des hôpitaux, aucun incident sérieux n’est à déplorer<br />

depuis les années 70, période durant laquelle, la France, affaiblie par deux chocs pétroliers<br />

majeurs (73 et 79) et réalisant alors l’ampleur de sa dépendance énergétique, s’est résolument<br />

engagée dans le nucléaire. Technologiquement, le stockage en surface et l’enfouissement en<br />

zones isolées sont des solutions adaptées pour les déchets de très faible, faible et moyenne<br />

activité à courte ou longue durée de vie et pour les déchets de haute activité à courte durée de<br />

vie parce que justement soit leur activité est peu importante, soit leur longévité est faible. Le<br />

problème réside en fait dans les déchets radioactifs de haute activité à longue durée de vie que<br />

sont essentiellement les transuraniens non recyclables ( 237 Np, 245 Ci, 243 Am, … ) et quelques<br />

rares produits de fission ( 129 In, 99 Tc, 135 Cs ) ; déchets pour lesquels une loi – la loi « Bataille »<br />

– a d’ailleurs été promulguée le 30 Décembre 1991 demandant aux organismes de recherche<br />

public de trouver des solutions afin d’en « assurer la gestion dans le respect de la nature, de<br />

l’environnement et de la santé, en prenant en considération les générations futures » .<br />

C’est dans cette optique qu’en Janvier 1996 est né le groupe de recherche GEDÉON<br />

( GEstion des DÉchets par Options Nouvelles ). Composé de l’IN2P3 (CNRS), du CEA, de<br />

FRAMATOME et d’EDF, son but est d’étudier la transmutation des noyaux radioactifs en<br />

noyaux stables ou, du moins, à durée de vie plus courte. Pour ce faire, on favorise un<br />

processus de capture neutronique en envoyant un faisceau de protons de l’ordre d’1 GeV dans<br />

une cible de plusieurs mètres cube de plomb dite cible de spallation. Chaque noyau de plomb<br />

heurté émet alors en moyenne 17 neutrons, qui, de par l’épaisseur de la cible, sont peu à peu<br />

ralentis. En sortie de la cible, ils possèdent donc une énergie suffisamment faible pour être<br />

capturés par les noyaux radioactifs qui peuvent alors être transmutés. Toutefois, beaucoup de<br />

neutrons s’échappent de la cible et viennent interagir avec son environnement proche. Aussi<br />

est-il important de pouvoir prévoir, de pouvoir simuler le comportement de ces derniers dans<br />

la matière. Ce qui n’est pas chose aisée, car, non chargés et donc non soumis aux effets<br />

coulombiens, les neutrons n’interagissent que nucléairement avec celle-ci, c’est-à-dire de<br />

façon statistique ( non systématique ). Ce qui rend leur détection et leur identification plus<br />

difficile que celles des particules chargées.<br />

7


Introduction<br />

Dans ce cadre, le LPC de Caen, en collaboration avec d’autres laboratoires de la<br />

communauté européenne, s’est engagée dans une campagne de mesures de données nucléaires<br />

sur trois ans. Un des objectifs de cette campagne est la détermination des sections efficaces<br />

doublement différentielles dans les réactions neutrons-neutrons ( i.e. la détermination des<br />

probabilités d’interaction des neutrons dans les réactions qu’ils induisent et au terme<br />

desquelles ils sont produits, et ce, en fonction de leur énergie et de leur angle de diffusion ).<br />

A cet effet, le LPCC travaille sur deux ensembles de détection distincts :<br />

- CLODIA ( Chambre à LOcalisation par DérIve et Amplification ) couplée à<br />

SCANDAL ( SCAttered Nucleon Detection AssembLy ) pour les hautes énergies<br />

( de 30 à 200 MeV )<br />

- DÉCOÏ ( DÉtecteur de COÏncidence ) en association avec un module DÉMON<br />

( DÉtecteur MOdulaire de Neutrons ) pour les basses énergies ( de 1 à 40 MeV )<br />

la mise en commun de ces deux dispositifs permettant ainsi de couvrir complètement la<br />

gamme en énergie à étudier, à savoir une gamme s’étalant de 1 à 200 MeV.<br />

Des mesures ayant déjà été effectuées avec le second ensemble de détection sur un<br />

faisceau de neutrons à Bruyères-le-Châtel à Pâques 2001, il restait à étudier les<br />

caractéristiques de ce dispositif vis-à-vis d’une source de neutrons non monocinétiques<br />

connue pour en déterminer l’efficacité, le seuil en énergie et la résolution énergétique. Aussi,<br />

le travail fourni dans ce rapport porte-t-il sur une partie de cette étude, à savoir qu’il se borne<br />

à ces mesures en se plaçant dans une configuration géométrique simple. Les deux détecteurs<br />

sont face à face à même hauteur. Seule la distance qui les sépare varie.<br />

8


I. Principe de l’Étude 9<br />

I - Principe de l’étude<br />

I.1 - Principe Général :<br />

Le but de cette étude est donc d’arriver à déterminer 3 grandeurs :<br />

1. L’efficacité du dispositif, c’est-à-dire le rapport entre neutrons "réellement"<br />

émis et neutrons effectivement détectés.<br />

2. La résolution en énergie de cet ensemble de détection i.e. la finesse de<br />

définition en énergie de ce dernier. Plus celle-ci est élevée, plus la précision<br />

liée aux mesures est grande.<br />

3. Le seuil en énergie de ce système, autrement dit, la limite énergétique audelà<br />

de laquelle un neutron n’est plus détectable.<br />

Comme l’introduction l’a précisé, les neutrons n’étant pas chargés, ils n’interagissent<br />

dans la matière que lorsqu’une autre particule de dimension semblable se trouve sur leur<br />

trajectoire. Les particules chargées étant "aisément" détectables, la détection des neutrons se<br />

fait par l’intermédiaire de collisions sur des protons, ces derniers étant très semblables aux<br />

neutrons ( dimension et masse très voisine ). Ce qui peut alors donner lieu à deux types de<br />

diffusion : des diffusions élastiques – induisant conservation de l’énergie totale ( et<br />

conservation de la quantité de mouvement ) donc conservation de l’énergie cinétique – , et des<br />

diffusions inélastiques – n’induisant, elles, que conservation de l’impulsion – Les premières<br />

s’exploitant plus facilement que les secondes, on tente donc de les favoriser. C’est pourquoi la<br />

source de neutrons et les deux détecteurs ( DÉCOÏ et DÉMON ) sont alignés, la probabilité<br />

associée à une diffusion élastique dans cette configuration étant maximale ( plus de 95% ).<br />

Neutron incident<br />

émis par la source<br />

T p<br />

<strong>DE</strong>C<br />

n<br />

AVANT<br />

COLLISION<br />

Proton de DÉCOÏ<br />

servant à détecter le<br />

neutron incident<br />

T = 0<br />

APRÈS<br />

COLLISION<br />

Neutron incident<br />

diffusé<br />

'<br />

T n<br />

Proton de DÉCOÏ<br />

diffusé<br />

T<br />

'<br />

p<br />

<strong>DE</strong>C


I. Principe de l’Étude 10<br />

En appliquant le principe de la conservation de l’énergie, on obtient donc conservation<br />

de l’énergie cinétique :<br />

2<br />

2<br />

2 ' 2<br />

( m c + T ) + ( m c + T ) = ( m c + T ) + ( m c + T<br />

n<br />

n<br />

⇔<br />

p<br />

P<strong>DE</strong>C<br />

n n p<br />

'<br />

P<strong>DE</strong>C<br />

T = T + T<br />

n<br />

Aussi, pour accéder à l’énergie cinétique des neutrons incidents, suffit-il de calculer<br />

les énergies cinétiques du neutron et du proton diffusés dans le premier détecteur.<br />

L’énergie cinétique du neutron diffusé est obtenue par la mesure du temps que met ce<br />

dernier pour aller du premier détecteur au second – donc de DÉCOÏ au module DÉMON –<br />

( on parle de temps de vol ). La distance les séparant étant connue ( la distance de vol donc ),<br />

on peut en déduire la vitesse du neutron diffusé et ainsi remonter à son énergie cinétique:<br />

'<br />

v n =<br />

d<br />

t<br />

vol<br />

vol<br />

'<br />

n<br />

'<br />

P<strong>DE</strong>C<br />

'<br />

v ²<br />

c²<br />

− 1<br />

Tn n<br />

n<br />

'<br />

n 2<br />

& = ( γ −1)<br />

⋅ m c²<br />

= ( ( 1−<br />

) −1<br />

) ⋅ m c²<br />

L’énergie cinétique du proton diffusé dans DÉCOÏ, quant à elle, est obtenue par<br />

transposition graphique à l’aide du spectre énergétique d’une source radioactive connue ( Cf<br />

I.2.γ - Étalonnage en tension et détermination des seuils de détection, p.16 ). DÉCOÏ étant un<br />

détecteur "double" ( Cf I.2.β - Amplification du signal, p.13 ), il suffit alors de faire la<br />

somme de l’énergie cinétique partielle obtenue dans chaque détecteur :<br />

D’où,<br />

T = T + T<br />

' '<br />

'<br />

P<strong>DE</strong>C<br />

P<strong>DE</strong>C<br />

P<br />

1 <strong>DE</strong>C 2<br />

1<br />

⎡<br />

−<br />

2<br />

⎛ d 2<br />

( vol ⎞<br />

⎤<br />

⎢⎜<br />

) ⎟ ⎥<br />

t<br />

T ⎥<br />

n = ⎢⎜<br />

− ⎟ −<br />

+<br />

⎢⎜<br />

c²<br />

⎟ ⎥<br />

⎢⎜<br />

⎟ ⎥<br />

⎢⎣<br />

⎝<br />

⎠ ⎥⎦<br />

vol<br />

'<br />

'<br />

1 1 ⋅ mn<br />

c²<br />

+ TP<br />

T<br />

<strong>DE</strong>C1 P<strong>DE</strong>C<br />

I.2 - Histoire de détecteurs :<br />

Avant d’aller plus loin, il semble nécessaire de donner quelques informations sur les<br />

détecteurs utilisés. Aussi ce paragraphe tentera-t-il de répondre aux questions suivantes :<br />

Comment fonctionnent-t-ils ? A quoi ressemblent-ils ? Comment les étalonne-t-on ? …<br />

2<br />

)


I. Principe de l’Étude 11<br />

I.2.α - Scintillation :<br />

Les deux détecteurs utilisés ( DÉMON et DÉCOÏ ) reposent sur le même principe: la<br />

scintillation. Dès qu’une particule chargée se meut dans la matière, elle l’ionise. En effet, la<br />

variation de toutes les interactions coulombiennes qui est alors induite, contribue à exciter le<br />

milieu traversé: les électrons des atomes initialement à l’état fondamental se retrouvent<br />

excités. Et c’est la désexcitation de ce même milieu qui engendre par émission photonique de<br />

la lumière. On dit que le milieu scintille.<br />

C’est pourquoi les détecteurs utilisant ce phénomène sont appelés scintillateurs. A cet<br />

égard, il existe 2 grands types de scintillateurs :<br />

les scintillateurs inorganiques ( i.e. dépourvus d’atomes de carbone )<br />

Généralement, des cristaux semi-conducteurs ou isolant.<br />

les scintillateurs organiques (i.e. dont le carbone entre dans la composition )<br />

Le plus souvent, des plastiques liquides ou solides.<br />

Le phénomène de scintillation est d’ailleurs un peu différent pour cette dernière famille car ce<br />

n’est pas le plastique lui-même qui, par désexcitation, scintille, mais une molécule – dérivant<br />

habituellement du benzène – qui, rajoutée à ce dernier, a un effet scintillant, le plastique se<br />

contentant de propager l’excitation induite par la particule incidente jusqu’à cette molécule.<br />

En outre, pour qu’un milieu soit dit scintillant, il faut absolument qu’il soit transparent<br />

à la lumière qu’il engendre c’est-à-dire que les photons d’origine atomique qu’il génère par<br />

désexcitation ne viennent pas réexciter ce même milieu, mais au contraire qu’ils puissent s’en<br />

échapper sans être "vus". Pour ce faire, on "dope" les scintillateurs avec des impuretés pour<br />

les scintillateurs inorganiques ( par exemple du Thallium pour les cristaux de NaI ), avec une<br />

substance chimique permettant de décaler la longueur d’onde de la lumière émise pour les<br />

scintillateurs organiques.<br />

En ce qui concerne DÉMON et DÉCOÏ, qui, tous deux sont des scintillateurs<br />

organiques – l’un solide ( DÉCOÏ ), l’autre liquide ( DÉMON ) – les milieux scintillants<br />

employés sont :<br />

– du BC 501 pour DÉMON ( BC car la firme le produisant s’appelle Bicron<br />

Company ), anciennement NE 213 ( NE comme Nuclear Entreprise, l’ex-firme le<br />

fabriquant et 213 car 213 correspond à la partie décimale du rapport nombre<br />

d’atomes d’hydrogène sur nombre d’atomes de carbone égal à 1.213 ) et de<br />

composition tenue secrète.<br />

– du BC 400 pour DÉCOÏ ( qui aujourd’hui, si Nuclear Entreprise existait toujours<br />

se serait appelé NE 103 ), majoritairement composé de Polyvinyltoluène dont voici<br />

la formule :


I. Principe de l’Étude 12<br />

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les anciens noms de ces milieux étaient fonction de<br />

ce rapport, ces derniers n’étant presque totalement composés que d’hydrogène et de carbone.<br />

Le phénomène de scintillation n’existant qu’autour de la trajectoire d’une particule chargée et<br />

cette étude portant sur la détection de neutrons – particules non chargées – , on utilise en effet<br />

des milieux scintillants très hydrogénés ( donc riches en protons ) afin de favoriser les<br />

collisions entre ces derniers et les neutrons incidents. Toutefois, la source neutronique utilisée<br />

est aussi émettrice de photons gammas. Les collisions gammas/protons et neutrons/électrons<br />

n’ayant pour des raisons de compatibilité de longueur d’onde que très peu lieu d’être, ces<br />

photons gammas viennent percuter les électrons liés aux protons du milieu scintillant, celui-ci<br />

étant électriquement neutre. Et ce sont ces protons et ces électrons mis en mouvement ( on<br />

parle de proton de recul et d’électrons de recul ) qui, venant exciter localement leur<br />

environnement, permettent, via l’émission photonique résultant de la désexcitation atomique<br />

ainsi induite, la détection des neutrons.<br />

A noter qu’avant de traiter cette information rayonnante, les photons sont<br />

préalablement canalisés à l’aide d’un guide de lumière transparent aux parois réfléchissantes<br />

que l’on peut apercevoir sur la photo ci-dessous; photo sur laquelle M. Fontbonne est aux<br />

prises avec le montage de DÉCOÏ.<br />

Plastique scintillant<br />

de PolyVinylToluène<br />

Guide de lumière<br />

en plexiglas


I. Principe de l’Étude 13<br />

I.2.β - Amplification du signal :<br />

Car aujourd’hui encore un signal électrique reste beaucoup plus simple à traiter qu’un<br />

signal lumineux – la photonique se faisant encore très discrète – , la conversion de la lumière<br />

issue de la détection des neutrons dans les scintillateurs en pulse électrique exploitable est<br />

nécessaire. Pour ce faire, on a recours, et ce, depuis les années 20, à des photomutiplicateurs,<br />

qui, couplés à des scintillateurs, se montrent très efficaces.<br />

Un photomultiplicateur est composé d’une photocathode semi-conductrice, d’un<br />

ensemble d’électrodes multiplicatrices d’électrons appelées dynodes et d’une anode<br />

collectrice, le tout contenu dans une enceinte dans laquelle règne un vide poussé. Les photons<br />

issus de la scintillation – après avoir été acheminés à la photocathode via le guide de lumière<br />

– viennent frapper cette dernière, et, par effet photoélectrique, lui arracher un électron ( Cf<br />

Annexe I, p.57 ). Le photoélectron engendré – qui n’est en fait qu’un simple électron et qui,<br />

seul, bien sûr, ne peut se substituer à un signal – est alors focalisé et accéléré à l’aide de<br />

champs électriques, puis tombe sur la première dynode portée à un potentiel positif. C’est<br />

alors que commence le phénomène de multiplication… Ce même (photo)électron, en frappant<br />

la première dynode, arrache par un processus appelé émission secondaire – pendant de l’effet<br />

photoélectrique mais avec comme particule incidente des électrons – , une dizaine d’électrons<br />

de beaucoup plus faible énergie. Ces derniers sont alors attirés vers la seconde dynode portée<br />

à un potentiel plus élevé. Ce faisant, ils sont donc accélérés et gagnent une énergie suffisante<br />

pour à leur tour venir arracher des électrons par le même mécanisme. En réitérant ce<br />

phénomène d’avalanche et de cascade d’électrons sur plusieurs étages de dynodes, on arrive<br />

ainsi à obtenir un signal électrique suffisamment intense sur l’anode collectrice.<br />

Recueil du<br />

signal électrique<br />

Anode<br />

collectrice<br />

Ensemble des<br />

dynodes<br />

Première<br />

dynode<br />

Espace<br />

d’Accélération<br />

Espace de<br />

Focalisation<br />

Photon<br />

incident<br />

Photoélectron<br />

Photocathode<br />

Bien sûr, toutes les dynodes sont placées de manière à favoriser au mieux ce<br />

processus, les électrons ne devant théoriquement pas se retrouver "perdus" dans le<br />

photomultiplicateur. L’optimisation géométrique y est donc maximale. Typiquement, pour un<br />

électron en sortie de la photocathode, on obtient, et ce en estimant que pour 1 électron<br />

incident, 10 sont arrachés ( i.e. on gagne un facteur 10 après chaque dynode ) et que le


I. Principe de l’Étude 14<br />

photomultiplicateur comporte 8 dynodes, 10 8 électrons sur l’anode de collection i.e.<br />

100 millions ( Soit Nf, le nombre d’électrons final, ne, le nombre moyen d’électrons arrachés<br />

après chaque dynode et n, le nombre de dynodes, Nf = ne n ). Ce qui, vu qu’en moyenne il faut<br />

1 ns pour passer d’une dynode à l’autre, soit à peu près 10 ns pour l’ensemble du<br />

photomultiplicateur, engendre un courant de l’ordre du milliampère :<br />

Q<br />

I =<br />

t<br />

N f ⋅ e<br />

= =<br />

t<br />

×<br />

8<br />

−19<br />

10 1.<br />

602 10<br />

−3<br />

≈10<br />

−8<br />

Remarque: Toute photocathode est caractérisée par son rendement photoquantique ( ou efficacité<br />

quantique ). Typiquement, pour des photons dont l’énergie est comprise dans une gamme énergétique bien<br />

précise, ce dernier tourne autour de 30 %. Ce qui revient à dire qu’en moyenne, il faut 3 photons pour espérer<br />

arracher un électron ( i.e. un photon a une chance sur trois d’interagir avec 1 électron par effet photoélectrique;<br />

dans 70 % des cas, soit il interagira par effet Compton ( Cf Annexe I, p.57 ) et donc n’arrachera pas d’électrons,<br />

soit il traversera la photocathode de part en part sans interagir du tout ).<br />

I.2.γ - Présentation des détecteurs utilisés :<br />

Pour concrétiser tout ce qui vient d’être dit sont présentés ci-dessous et ci-contre les<br />

deux détecteurs utilisés DÉCOÏ et un module DÉMON.<br />

Tout d’abord DÉCOÏ, ses 2 photomultiplicateurs et son plastique…<br />

Scintillateur Organique Solide<br />

( Scintillateur Plastique )<br />

BC 400<br />

( NE 103 )<br />

10<br />

DÉCOÏ<br />

( DÉtecteur de COÏncidences )<br />

⋅<br />

A<br />

PhotoMultiplicateurs


I. Principe de l’Étude 15<br />

Recueil<br />

du signal<br />

Puis le module DÉMON, son photomultiplicateur et sa cellule<br />

scintillante renfermant le fameux NE 213 …<br />

Module DÉMON<br />

( DÉtecteur MOdulaire de Neutrons )<br />

PhotoMultiplicateur<br />

Scintillateur Liquide<br />

BC 501<br />

( NE 213 )<br />

Entrée<br />

des particules


I. Principe de l’Étude 16<br />

I.2.δ - Réglage en tension, étalonnage en énergie<br />

& détermination des seuils de détection :<br />

Le réglage en tension des PhotoMultiplicateurs ( PM ) et la détermination du seuil de<br />

détection des deux scintillateurs n’ont en fait été réalisés que sur DÉMON. DÉCOÏ ayant été<br />

développé au LPC de Caen par Messieurs Fontbonne et Hay, des mesures ont en effet déjà été<br />

effectuées, ces dernières estimant à 50 keV équivalent électron ( 50 keV/éqE ~ Cf Remarque<br />

p.18 ) le seuil de détection de ce dernier et préconisant une tension d’alimentation pour les 2<br />

PM d’environ 1800 V, et ce, afin non seulement d’optimiser au maximum le rapport signal<br />

sur bruit – généré par l’électronique utilisée et les PM eux-mêmes – tout en gardant une<br />

résolution correcte ( Plus on élève la tension et plus ce rapport augmente, mais ce, seulement<br />

jusqu’à une certaine tension limite au delà de laquelle le PM se met alors à générer un bruit<br />

propre tendant à faire diminuer exponentiellement ce même rapport ), mais aussi afin que<br />

linéaire soit la relation entre charge et énergie ( Cf ci-dessous ). En conséquence, une tension<br />

de 1800 V a été appliquée aux 2 PM de DÉCOÏ.<br />

En ce qui concerne la cellule DÉMON utilisée, faute d’une documentation précise à<br />

son égard ( Il n’existe en effet qu’une notice générale regroupant les caractéristiques<br />

moyennes d’un module standard ), l’étalonnage en tension a nécessité l’utilisation de deux<br />

22<br />

137<br />

sources radioactives de 11 Na et de 55 Cs , toutes deux engendrant par désintégration une<br />

émission de photons gammas détectés par effet Compton ( Cf Annexe I, p.57 ) de 511 et de<br />

1274.54 keV pour le sodium 22, de 661.66 keV pour le Césium 137 ( Table of Isotopes / 8 th<br />

edition ~ Richard B. Firestone ~ Shirley Edition ).<br />

La première étape consiste en un réglage grossier de la tension appliquée au PM de<br />

DÉMON. On fait varier cette dernière par pas d’une centaine de volts jusqu’à graphiquement<br />

trouver un compromis entre formes des rebords des plateaux Compton ( Cf Annexe I, p.57 ) et<br />

d’une part largeur de ces derniers, d’autre part bruit de fond: plus on élève la tension et plus la<br />

structure de ces " pics Compton " ressort, mais plus on élève la tension et plus le bruit de fond<br />

croît, dégradant ainsi la résolution.<br />

La deuxième est calculatoire. Les spectres obtenus étant de la forme: Q = a (Cn) + b<br />

( où Q est la charge du signal physique en sortie des détecteurs et Cn le canal utilisé pour<br />

coder cette charge ~ Cf II.2.β.b - Principe des codeur utilisés, p.25 & II.2.β.d - Codeur en<br />

charge (QDC), p.26 ), ils peuvent se mettre sous la forme: T = α (Cn) + β à condition que la<br />

relation entre énergie et charge soit linéaire ( de la forme : Q = cT + d ) c’est-à-dire, à<br />

condition que le 3 ème point issu du spectre avec le Césium appartienne à cette droite. Pour ce<br />

faire, on fait concorder les canaux correspondants aux rebords des plateaux Compton<br />

( déterminés avec la règle des 60% ~ Cf Annexe I, p.57 ) avec leurs énergies respectives :


I. Principe de l’Étude 17<br />

Soit T l’énergie associée à chaque Rebord de Plateau Compton, on a :<br />

RPC<br />

T<br />

RPC<br />

= T<br />

'<br />

e MAX<br />

2Eγ<br />

²<br />

=<br />

m c²<br />

+ 2E<br />

e<br />

γ<br />

( E = 511 keV ) ≈ 340.<br />

keV<br />

'<br />

T Te<br />

67<br />

RPC1<br />

MAX<br />

= γ<br />

D ’où, TRPC 2<br />

'<br />

= Te<br />

( MAX Eγ<br />

= 1274.<br />

54 keV ) ≈1061.<br />

71 keV<br />

'<br />

Te<br />

( E = 661.<br />

66 keV ) ≈ 477.<br />

34 keV<br />

TRPC 3 MAX<br />

= γ<br />

Et d’où l’obtention des coefficients α et β :<br />

T − T<br />

RPC 2 RPC1<br />

α =<br />

& β = T − α ⋅ Cn = T − α ⋅ Cn<br />

RPC1<br />

1 RPC 2<br />

2<br />

Cn − Cn<br />

2<br />

1<br />

Une première vérification de la bonne linéarité entre charge et énergie ( avant même de monter des<br />

spectres avec le Césium ) consiste à calculer la position du canal correspondant à une énergie cinétique<br />

nulle ( Cn = −β<br />

/ α ) et à s’assurer que ce canal se trouve bien en avant du spectre proprement dit.<br />

i<br />

( Cf Annexe I, p.57 )<br />

'<br />

T e représente l’énergie cinétique maximale<br />

MAX<br />

des électrons diffusés par les photons incidents issus<br />

de la source; la détection de ces derniers, non<br />

chargés, se faisant en effet indirectement, par<br />

l’intermédiaire de celle des électrons avec lesquels ils<br />

interagissent au sein du détecteur.<br />

Il ne reste alors plus qu’à s’assurer qu’aux incertitudes de canaux près, le " pic Compton " du<br />

Césium vérifie bien cette relation. Il faut donc que :<br />

T − T<br />

T ≈ α ⋅ Cn + β =<br />

+<br />

Cn − Cn<br />

RPC 2 RPC1<br />

( ) ⋅ ( Cn − Cn ) T<br />

3<br />

1<br />

1<br />

RPC 3 3<br />

RPC<br />

2<br />

1<br />

Ce qui, en fait, consiste à faire l’étalonnage en énergie de DÉMON. Pour DÉCOÏ – car<br />

finalement seul l’étalonnage en énergie de ce dernier est intéressant ( la mesure de l’énergie<br />

' '<br />

cinétique des protons diffusés en son sein étant nécessaire ( T n = Tn<br />

+ TP<br />

) et le module<br />

<strong>DE</strong>C<br />

DÉMON ne servant qu’à générer un "STOP" pour la mesure du temps de vol et à faire la<br />

discrimination n/γ ( Cf I.3 - Discrimination n/γ, p.19 ) ) – il suffit de procéder de même.


I. Principe de l’Étude 18<br />

Pour ce qui est du seuil de détection de DÉMON, qui représente la limite énergétique<br />

au-delà de laquelle il n’est plus possible de détecter une particule, il est obtenu graphiquement<br />

comme l’énergie associée au premier canal pour lequel le nombre de coups n’est pas nul<br />

( Cns ). Ce qui, physiquement, traduit le fait que les particules de recul issues des scintillateurs<br />

( protons et électrons ) doivent être animées d’une énergie cinétique minimale, sans quoi<br />

l’excitation qu’elles induisent n’est pas suffisante et les photons engendrés par désexcitation<br />

atomique n’ont alors pas assez d’énergie pour arracher un électron sur la photocathode et ainsi<br />

générer un signal électrique.<br />

Nombre de<br />

coups<br />

Cni Cns<br />

Ti=0 keV/éqE Ts=50 keV/éqE<br />

Remarque :<br />

Pic associé au bruit<br />

de fond résiduel<br />

Cn1<br />

TRPC1 =340.67 keV/éqE<br />

( Eγ=511 keV )<br />

La particule "/éqE" signifie "équivalent électron". Elle est due au fait que la détermination des seuils de<br />

détection des 2 détecteurs s’est fait à l’aide d’une source radioactive de photons gammas, ces derniers étant<br />

détectés par effet Compton après collision sur des électrons ( Cf plus haut ). Toutefois, la détermination de ces<br />

seuils aurait très bien pu se faire avec un faisceau monocinétique de neutrons ou de protons, auquel cas, on aurait<br />

parlé de keV équivalent proton ( keV/éqP ). C’est pourquoi il est important de toujours préciser quelle<br />

équivalence est utilisée, et ce, d’autant plus que cette notion d’équivalence est primordiale pour la détermination<br />

de l’efficacité du dispositif ( Cf III.2.γ.c - Efficacité, p.52 ).<br />

Pour résumer, tout ce travail a donc permis :<br />

" Spectre Compton " obtenu avec la source 22 Na<br />

" Spectre Compton " obtenu avec la source 137 Cs<br />

Plateaux Compton<br />

Cn3<br />

TRPC3 =477.34 keV/éqE<br />

( Eγ=661.66 keV )<br />

" Pics Compton "<br />

Cn2<br />

TRPC2 =1061.71 keV/éqE<br />

( Eγ=1274.54 keV )<br />

Bruit de Fond<br />

Canal<br />

~<br />

Energie cinétique des<br />

électrons diffusés<br />

( T’e en keV/éqE )<br />

1. L’étalonnage en énergie de DÉCOÏ.<br />

2. L’étalonnage en énergie de DÉMON et donc a détermination de la tension<br />

d’alimentation à appliquer à ce dernier, à savoir une tension de 2000 Volts.<br />

3. La détermination du seuil de détection moyen de: 50 keV/éqE.


I. Principe de l’Étude 19<br />

I.3 - Discrimination n/γ :<br />

Comme il a été précisé plus haut ( Cf I.2.α - Scintillation, p.11 ) et car ces particules<br />

sont non chargées, on détecte aussi bien des neutrons que des photons gammas. Cependant,<br />

cette étude ne portant que sur la détection de neutrons, comment être sûr de n’avoir à faire<br />

qu’à des neutrons ? La réponse à cette question réside dans l’utilisation du module DÉMON,<br />

ce dernier permettant de discriminer ces deux types de particules. Il réalise ce qu’on appelle<br />

une discrimination n / γ.<br />

Cette discrimination n / γ repose sur l’analyse en forme du signal "lumineux" issu de<br />

DÉMON, la détection des neutrons et des photons gammas au sein de celui-ci engendrant de<br />

la lumière que l’on convertit ensuite en signal électrique ( Cf I.2.α - Scintillation, p.11 ). Les<br />

neutrons venant frapper les protons de DÉMON, les photons gammas, ses électrons, ces<br />

derniers s’animent et viennent exciter leur environnement. Cependant, un proton étant environ<br />

1800 fois plus lourd qu’un électron, leurs modes d’excitation diffèrent. De fait, le temps<br />

d’émission de la lumière en résultant aussi, et ce, de telle sorte que le signal électrique en<br />

sortie de DÉMON associé à un neutron possède une pente inférieure ( en valeur absolue ) à<br />

celui correspondant à un photon gamma.<br />

Tension du signal recueilli<br />

en sortie de DÉMON<br />

~ 20 mV<br />

5-10 ns<br />

"Signal Neutron"<br />

"Signal Gamma"<br />

Temps<br />

Ce qui s’explique par le fait que plus une particule est ionisante ( donc lourde car elle<br />

est alors plus rapidement arrêtée dans la matière ), plus elle engendre de la lumière retardée.<br />

Un proton étant donc plus ionisant qu’un électron, il dépose, pendant le même intervalle de<br />

temps, plus d’énergie qu’un électron. L’excitation des molécules environnantes est alors plus<br />

importante et temporellement plus longue.<br />

En pratique, on procède par double intégration électronique ( Cf II.1.δ -<br />

Discrimination électronique n / γ, p.31 ). On commence tout d’abord par intégrer le signal


I. Principe de l’Étude 20<br />

total ( les 2 signaux étant de durée semblable ), puis on n’en intègre qu’un bout de telle façon<br />

à obtenir un rapport signal total sur signal tronqué ( on parle respectivement de composante<br />

totale et lente ) qui diffère le plus possible selon que l’on ait à faire à des neutrons ou à des<br />

gammas. Aussi cette intégration partielle se fait-elle approximativement à partir de l’endroit<br />

où commencent à se différencier les 2 signaux; d’où le nom de composante lente, la pente<br />

associée aux signaux dans cette seconde partie étant très inférieure ( en valeur absolue ) à<br />

celle associée à ceux de la première, appelés par conséquent composantes rapides. Les aires<br />

alors obtenues étant différentes, on obtient des rapports différents que l’on représente sur un<br />

graphique composante totale en fonction de composante lente ( Cf ci-dessous ).<br />

NB: Le rapport relatif aux neutrons est toujours supérieur ( en valeur absolue ) à celui relatif aux<br />

gammas, et ce, même si la composante totale associée aux neutrons est toujours un peu supérieure ( en valeur<br />

absolue ) à celle associée aux gammas, le "gros" du signal se trouvant en effet dans les composantes rapides.<br />

A T≈ cst, | SCn | > | SCγ | .<br />

Composante lente<br />

SlowComponent<br />

SC<br />

Zone mixte<br />

Seuil de<br />

discrimination<br />

SC = TC<br />

Domaine ne comprenant que des<br />

évènements relatifs aux neutrons<br />

"Banane" Neutrons<br />

"Banane" Gammas<br />

Composante totale<br />

Total Component<br />

TC<br />

L’utilité de ce graphique réside donc d’une part dans le fait qu’a posteriori, on peut en<br />

extraire seulement les évènements intéressants, en l’occurrence ici, tous les évènements<br />

appartenant à la banane neutron et se situant au-delà du seuil de discrimination ( Cf III.2.α -<br />

Présentation, p.35 ), d’autre part, dans une information capitale, qui, d’ailleurs, en plus de<br />

l’efficacité, de la résolution énergétique et du seuil en énergie vient s’ajouter à la liste des<br />

caractéristiques à déterminer pour l’ensemble de détection: le seuil de discrimination, qui<br />

correspond à la limite énergétique au-dessous de laquelle la différenciation entre neutrons et<br />

gammas ne peut plus se faire. Typiquement, pour une cellule DÉMON standard, ce seuil varie<br />

de 150 keV équivalent électron ( 150 keV/éqE ) à 350 keV/éqE avec une moyenne avoisinant<br />

les 300 keV/éqE.


I. Principe de l’Étude 21<br />

Remarque :<br />

Les milieux scintillants n’étant composés presque exclusivement que d’hydrogène et<br />

de carbone, deux réactions sont attendues :<br />

1<br />

0<br />

1<br />

0<br />

n<br />

n<br />

+<br />

+<br />

1<br />

1<br />

12<br />

6<br />

H<br />

C<br />

la seconde, classiquement assimilable au lancer d’un cochonnet sur une boule de pétanque,<br />

n’ayant aucune conséquence, sauf si l’énergie du neutron incident est suffisamment grande.<br />

Dans ce cas, l’atome de carbone est excité et émet un photon gamma pour revenir dans son<br />

état fondamental. Ce qui, venant alors contaminer les mesures en faisant grossir la banane<br />

gamma, implique une correction sur l’efficacité du dispositif: on croit avoir détecté un photon,<br />

alors qu’en réalité, la particule à détecter était un neutron.<br />

1<br />

0<br />

n<br />

12<br />

6<br />

1<br />

0<br />

12<br />

6<br />

→<br />

→<br />

1<br />

0<br />

1<br />

0<br />

n<br />

n<br />

+<br />

+<br />

1<br />

0<br />

1<br />

1<br />

12<br />

6<br />

+ C → n + C<br />

*<br />

→ n + C +<br />

Néanmoins, ce facteur correctif reste faible car, comme toutes les réactions annexes<br />

sub-figurées pouvant avoir lieu, cette dernière requiert que les neutrons incidents aient une<br />

énergie cinétique minimale de l’ordre de la quinzaine de MeV. Aussi, du fait qu’à ces<br />

énergies la source neutronique utilisée commence à se tarir, les sections efficaces de ces<br />

réactions ( i.e. les probabilités qu’effectivement elles se réalisent ) sont très faibles. Elles sont<br />

donc négligeables ( au même titre d’ailleurs que toutes réinteractions des neutrons ou des<br />

photons gamma au sein de DÉMON: une fois diffusés, il est statistiquement presque<br />

impossible que de nouveau, ils frappent une particule de recul et soient ainsi doublement<br />

détectés ).<br />

1<br />

0<br />

n<br />

+<br />

12<br />

6<br />

C<br />

→<br />

4<br />

2<br />

He<br />

+<br />

9<br />

4<br />

1 12<br />

4<br />

0 n + 6 C → 3 ⋅ 2 He +<br />

1<br />

0<br />

n<br />

+<br />

12<br />

6<br />

C<br />

1<br />

→ 0 n<br />

…<br />

+<br />

1<br />

1<br />

H<br />

H<br />

C<br />

Be<br />

1<br />

0<br />

+<br />

n<br />

12<br />

6<br />

11<br />

5<br />

B<br />

0<br />


I. Principe de l’Étude 22


II. Dispositif Expérimental<br />

II - Dispositif Expérimental<br />

II.1 - Mise en place des détecteurs :<br />

II.1.α - Dispositif utilisé à Bruyères-le-Châtel :<br />

Comme il a été précisé dans l’introduction, le dispositif utilisé à Bruyères-le-Châtel ne<br />

visait que de neutrons monocinétiques, c’est-à-dire des neutrons issus d’un faisceau. Aussi,<br />

afin de pouvoir jouer sur la distance séparant les deux détecteurs tout en faisant en sorte que<br />

ces deux derniers soient à hauteur de faisceau, s’est-il avéré nécessaire de construire un<br />

système de coulisses surélevé.<br />

23


II. Dispositif Expérimental<br />

II.1.β - Dispositif utilisé au LPC de Caen :<br />

L’étude de ce même dispositif au LPC portant sur des neutrons non monocinétiques, la<br />

configuration adoptée est quelque peu différente. Les deux détecteurs sont posés sur une table<br />

en bois et installés à même hauteur à l’aide de cales. La source radioactive émettrice de<br />

neutrons ( de l’Américium-Bérylium ) est plaquée juste derrière DÉCOÏ sur un repose-source<br />

de fortune fabriqué pour l’occasion et de telle sorte que ce dernier fasse avec DÉCOÏ un angle<br />

solide de pratiquement 2π sr.<br />

Des bandes de ruban adhésif ont en outre été posées sur la table tous les 10 cm pour<br />

faciliter la mesure de la distance séparant les deux détecteurs, et de cette façon pouvoir<br />

estimer la distance de vol parcourue par les neutrons.<br />

24


II. Dispositif Expérimental<br />

II.2 - Électronique :<br />

II.2.α - Préambule électronique :<br />

Se devant de traiter des signaux ultra rapides de l’ordre de la dizaine de nanosecondes,<br />

l’électronique utilisée en instrumentation nucléaire est une électronique spécifique dans<br />

laquelle l’intégration des différents signaux physiques - parce qu’elle permet de se ramener à<br />

des énergies - joue un rôle clef. Aussi, l’électronique “nucléaire” s’organise t-elle autour de 2<br />

pôles, de 2 types d’électronique :<br />

• Une électronique de codage, qui permet de transformer ou d’intégrer ces<br />

différents signaux<br />

• Une électronique logique, dont le but est – entre autre – de générer les bornes<br />

d’intégration temporelles des signaux à intégrer<br />

II.2.β - Électronique de codage :<br />

II.2.β.a - Présentation :<br />

La détermination de l’énergie cinétique des neutrons incidents nécessitant la<br />

connaissance du temps de vol des neutrons diffusés dans DÉCOÏ et celle de l’énergie<br />

' '<br />

cinétique des protons de recul de DÉCOÏ ( T = T + T ) , deux codeurs sont utilisés :<br />

n<br />

n<br />

- Un codeur en temps ou TDC ( Time Digital Convertor ), permettant le montage<br />

de spectres en temps de vol ( ou tof pour Time Of Flight ) des neutrons diffusés<br />

en fonction du nombre de coups détectés: tof(nbCoups)<br />

- Un codeur en charge ou QDC ( Q - pour désigner la charge - Digital Convertor ),<br />

qui lui, par intégration "directe" du signal physique en u(t) issu des détecteurs,<br />

permet d’obtenir des spectres Q(nbCoups); ces derniers, pouvant par<br />

l’intermédiaire d’une source radioactive aux caractéristiques connues, être<br />

convertis en spectres Energie(nbCoups).<br />

II.2.β.b - Principe des codeurs utilisés :<br />

Les 2 codeurs utilisés reposent sur le même principe, à savoir que ce sont tous deux<br />

des convertisseurs analogique-numérique. Ils reçoivent la valeur d’une grandeur physique<br />

( 1 charge ou 1 temps ) puis la codent en un nombre entier compris entre 0 et 2047 ( codeur<br />

11 bits ~ 2 11 -1 = 2047 ) ou 4095 ( codeur 12 bits ~ 2 12 -1 = 4095 ). Chaque nombre entier<br />

obtenu correspond à 1 canal, chaque canal codant ainsi un intervalle de valeurs bien précis; ce<br />

dernier, encore appelé gamme, pouvant d’ailleurs être directement paramétré sur le codeur en<br />

question.<br />

P<br />

<strong>DE</strong>C<br />

25


II. Dispositif Expérimental<br />

II.2.β.c - Codeur en temps ( TDC ) :<br />

Le TDC utilisé est un codeur 11 bits comprenant une entrée START et huit entrées<br />

STOP – ce qui peut s’avérer utile si l’on cherche à couvrir une surface angulaire importante,<br />

car alors chaque détecteur supplémentaire utilisé peut fournir un STOP – Le codage en temps<br />

s’effectue en 2 étapes :<br />

1- Traduction d’une tension en temps<br />

2- Conversion analogique-numérique<br />

La première étape consiste grossièrement à jouer sur un interrupteur. Dés qu’un signal<br />

arrive sur la borne START du TDC, un courant continu est généré pour venir charger un<br />

condensateur, et ce, jusqu’à ce qu’un second signal vienne frapper sa borne STOP. Le courant<br />

est alors coupé, provoquant la décharge du condensateur. La tension ainsi recueillie étant<br />

proportionnelle au temps de charge du condensateur lui-même proportionnel au temps s’étant<br />

écoulé entre l’arrivée des deux impulsions, il ne reste plus qu’à coder ce dernier en un entier<br />

compris entre 0 et 2047 ( Deuxième étape ). Si le second signal tarde à arriver ou n’arrive pas,<br />

le condensateur se décharge tout seul – la tension à ses bornes étant devenue trop importante –<br />

et l’entier obtenu par codage est alors 2047. Aussi est-il important de bien choisir la gamme<br />

du TDC dont l’on veut se servir. Pour le TDC utilisé, 3 gammes sont proposées: 50 ps.Cn -1<br />

( i.e. 50 picosecondes par canal ), 100 ps.Cn -1 ou 250 ps.Cn -1 . Cependant, ces gammes ne sont<br />

qu’approximatives. Aussi, avant de monter tous spectres en temps, faut-il étalonner le TDC.<br />

Pour ce faire, un même signal est injecté en START et en STOP du TDC de telle sorte que<br />

l’on s’arrange pour retarder artificiellement ce dernier avant qu’il n’arrive en STOP. On<br />

utilise pour cela du câble, 1m de câble engendrant un retard moyen de 4,7 ns. Ce retard<br />

correspondant à un canal bien précis du TDC – déterminé par visualisation du spectre en<br />

temps de vol –, un point de coordonnées (Cn1;t1) est ainsi obtenu. Il suffit alors de répéter<br />

l’opération une deuxième fois avec un retard différent pour obtenir un deuxième point de<br />

coordonnées (Cn2;t2) et ainsi une droite de la forme t = a.Cn + b dont a est le coefficient<br />

directeur et b l’ordonnée à l’origine.<br />

II.2.β.d - Codeur en charge ( QDC ) :<br />

Composé d’un double jeu de 16 entrées marchant par paires ( la 1 ère et la 9 ème , la 2 nde et<br />

la 10 ème , …, la i ème et la ( i+8 ) ème , la 9 ème et la 16 ème ) – le 1 er jeu destiné aux signaux<br />

physiques à intégrer, le 2 nd aux signaux contenant les bornes d’intégration pour ces derniers –,<br />

le QDC utilisé – un 12 bits – travaille en deux temps:<br />

1- Tout d’abord, il intègre le signal incident en u(t). D’où l’obtention, à un<br />

facteur près, de la charge totale du signal :<br />

dq<br />

= RQ<br />

dt<br />

∫ ∫ ∫ ∫ = = =<br />

dq R dt<br />

u (<br />

t)<br />

dt R.<br />

i(<br />

t)<br />

dt R.<br />

.<br />

26


II. Dispositif Expérimental<br />

A cet égard, le facteur R n’est pas gênant car la conversion des<br />

spectres charge - nombre de coups ( Q/nbCp ) en spectres énergie - nombre<br />

de coups ( E/nbCp ) se fait à l’aide d’une source radioactive aux<br />

caractéristiques connues et à laquelle on applique la même intégration<br />

( Cf I.2.δ - Réglage en tension, étalonnage en énergie et détermination des<br />

seuils de détection, p.16 ).<br />

2- Ensuite, il convertit la valeur ainsi obtenue entre 0 et 4095. Si cette dernière<br />

est trop grande, l’entier résultant est 4095.<br />

En ce qui concerne le paramétrage du QDC, la gamme proposée par défaut est de 320<br />

pC.Cn -1 ( i.e. 320 picoCoulombs par canal ) pour les 16 canaux. Mais cette dernière est<br />

ajustable. Pour ce faire, il suffit juste d’ouvrir le tiroir et de changer un ou plusieurs<br />

condensateurs "switchables" à l’intérieur jusqu’à obtenir la capacité d’intégration désirée. On<br />

peut ainsi coder le même signal deux fois sur la même gamme ( en utilisant une même paire<br />

de voies ), l’intérêt étant de pouvoir intégrer ce dernier selon des bornes d’intégration<br />

différentes. Ce qui peut s’avérer très utile… ( Cf I.2.δ - Discrimination électronique n / γ,<br />

p.31 ).<br />

II.2.γ - Électronique logique :<br />

II.2.γ.a - Présentation :<br />

Toute l’électronique logique en physique nucléaire repose sur une norme, la norme<br />

NIM ( Nuclear Instruments and Methods ). Cette dernière présente deux aspects. D’une part<br />

tous les modules NIM possèdent une “charpente” standard ( même taille, même forme, même<br />

alimentation ) ; d’où l’existence de châssis dans lesquels peuvent être encastrés plusieurs<br />

modules rangés les uns à la suite des autres. D’autre part, tous répondent à une dialectique<br />

standard, ne générant ou ne traitant en effet que des signaux binaires, c’est-à-dire, des signaux<br />

ne pouvant prendre que deux états :<br />

- L’état 0, correspondant à une tension nulle ( 0 V )<br />

- Ou l’état 1, correspondant à une tension d’amplitude -800 mV<br />

facilitant ainsi le traitement du signal primaire incident ( analogique, lui ).<br />

II.2.γ.b - Discriminateur à fraction constante :<br />

Plus couramment appelé D.F.C. ( ou C.F.D. pour Constant Fraction Discriminator ),<br />

le rôle de ce tiroir électronique est de convertir un signal analogique ( comme celui en sortie<br />

des détecteurs ) en un signal logique de type NIM. Aussi, afin bien sûr d’éliminer le bruit<br />

électronique environnant mais aussi de permettre de ne pouvoir s’intéresser qu’à des signaux<br />

d’une certaine amplitude, possède-t-il un seuil en tension d’entrée réglable variant de 8mV<br />

à 600mV. En outre, le signal résultant est de durée réglable, la largeur d’impulsion d’un signal<br />

NIM en sortie d’un DFC pouvant varier de 8 à théoriquement 100ns ( en pratique ≈125 ns ).<br />

27


II. Dispositif Expérimental<br />

Signal Analogique Signal Logique NIM<br />

DFC<br />

II.2.γ.c - Générateur de portes :<br />

La fonction de ce module NIM est de générer, à partir de signaux logiques d’une<br />

certaine durée, de nouveaux signaux logiques de durée réglable, qui, s’ils sont envoyés au<br />

QDC, servent de portes intégrantes, les extrémités de ces signaux correspondant alors aux<br />

bornes d’intégration du signal physique à intégrer. Un G.G. ( Gate Generator ) peut ainsi<br />

générer des portes temporelles d’une largeur variant de 10 ns à plusieurs secondes.<br />

II.2.γ.d - Boîte de Coïncidences :<br />

Largeur réglable<br />

Comme son nom l’indique, une C.U. ( Coincidence Unit ) permet de déterminer si<br />

deux ou plusieurs évènements proches dans le temps sont de purs faits du hasard<br />

( coïncidence fortuite ) ou non ( coïncidence vraie ). Contrairement à l’emploi qu’il en est fait<br />

dans la vie courante ( "C’est qu’une coïncidence !" ), le mot "coïncidence" traduit par défaut<br />

en physique l’existence d’une corrélation temporelle entre plusieurs évènements – on ne<br />

précise alors jamais dans ce cas, que la coïncidence dont il est question est vraie ( par<br />

opposition à fortuite ) – Si un premier signal A arrive dans la boîte et que lors de son<br />

interception ( de durée égale à la durée du signal A ) un second signal B arrive, il y aura<br />

coïncidence: les 2 signaux seront temporellement corrélés. Ce qui se traduira par un signal de<br />

sortie S déclenché sur le front descendant du signal B – donc sur son début – avec :<br />

- 10 ns de retard, si l’on utilise la sortie L.O. ( Linear Out ) de la CU ( temps de<br />

traitement de l’information ). La largeur temporelle du signal de sortie S est alors<br />

la même que celle du signal A sauf si celle-ci excède 40 ns. Dans ce cas, sa durée<br />

maximale sera de 40 ns.<br />

- 15 ns de retard, si l’on utilise la sortie Out de la CU ( temps de traitement de<br />

l’information ). La largeur temporelle du signal de sortie S est alors paramétrable<br />

par l’utilisateur. Elle varie de 2 à ≈1200 ns. L’intérêt est de générer directement<br />

des portes sans passer par un Générateur de portes ( GG ). D’où un gain de temps<br />

non négligeable du point de vu de la dégradation du signal physique retardé. En<br />

effet, le transit à travers les divers modules NIM utilisés ( DFC, CU, … ) génère<br />

des portes d’intégration retardées vis-à-vis du signal physique issu du détecteur. Il<br />

est alors nécessaire de retarder artificiellement ce dernier pour pouvoir<br />

correctement l’intégrer par la suite. Cependant ce retard s’accompagne toujours<br />

d’une perte de qualité du signal, et ce, tant au point de vu de son amplitude que de<br />

sa forme.<br />

Dans le cas contraire, si le front descendant du signal B n’arrive pas lors de l’interception<br />

du signal A par la CU, aucun signal résultant ne sera émis: rien ne sortira du tiroir.<br />

0 V<br />

-0.8 V<br />

28


II. Dispositif Expérimental<br />

A A<br />

B B<br />

CU CU<br />

S S<br />

L.O. L.O.<br />

10 ns<br />

Largeur de A<br />

S S<br />

Out Out<br />

15 ns Largeur réglable<br />

Ce qui, outre sa fonction princeps, peut être utile pour stabiliser un signal flottant; ce à<br />

quoi nous avons temporairement eu recours après quelques ennuis avec certains signaux pour<br />

le moins agités. Il est alors impératif de faire arriver le signal stable en second, le signal de<br />

sortie se déclenchant sur ce dernier.<br />

A<br />

B<br />

S<br />

CU<br />

29


II. Dispositif Expérimental<br />

NB: Il est toutefois préférable d’éviter ce procédé pour une question évidente de surcroît de retard,<br />

d’autant plus qu’il ne provient la plupart du temps que d’une voie ou d’un câble défectueux. Aussi, cette<br />

technique n’a pas été utilisée et par voie de fait ne figure pas dans le schéma électronique final car, après un<br />

changement de configuration, ce problème ne s’est pas représenté.<br />

Remarque :<br />

C’est aussi l’emploi de ces boîtes de coïncidences qui légitiment l’utilisation de<br />

DÉCOÏ. En effet, tout photomultiplicateur ( PM ) isolé possède un bruit propre appelé bruit<br />

d’obscurité. Ce dernier traduit le fait que des électrons s’arrachent régulièrement tous seuls de<br />

la photocathode par simple émission thermoionique ( agitation thermique ), et ce, même<br />

quand le PM est non alimenté. Ce qui génère ( après focalisation, accélération et<br />

multiplication de ces électrons ) un signal électrique ( Cf I.2.β - Amplification du signal, p.13 )<br />

et donc implique la détection d’un événement "fictif". Pour un PM neuf, on estime à<br />

5 électrons par centimètres carrés et par secondes ( 5 e - .cm -2 .s -1 ) le nombre d’électrons<br />

arrachés induits par ce Bruit d’Obscurité ( NBdO ). Les photocathodes utilisées sur DÉCOÏ<br />

étant quasi-neuves ( elles n’ont servi auparavant qu’à Bruyères-le-Châtel ) et ayant la forme<br />

d’un disque de rayon d’un pouce ( 2.54 cm ), on obtient un NBdO de l’ordre de 1000 électrons<br />

arrachés par secondes.<br />

2<br />

N = 5⋅<br />

( π ⋅2.<br />

54 ) ≈ 101.<br />

3 e - .s -1<br />

BdO<br />

Ce qui, du point de vue de la physique étudiée est loin d’être négligeable. La source<br />

d’Américium-Béryllium utilisée "crachent" quasi quotidiennement par secondes et sous 4π sr<br />

plusieurs millions de photons gammas et à peu près 22 000 neutrons dont seulement 17 000<br />

ont plus d’1 MeV donc sont détectables – la demi-vie de l’Américium 241 étant de 430 ans –<br />

DÉCOÏ lui, associée à l’électronique logique utilisée ( seuil inhérent au DFC ), ne détecte en<br />

moyenne que 1 800 évènements par secondes ( Nevt ) sous pratiquement 2π sr ( la source étant<br />

"collée" à ce dernier ) – un compteur ayant été utilisé à cet effet – D’où l’obtention d’un "taux<br />

de parasitage" α d’environ 5 %.<br />

N<br />

α =<br />

N<br />

BdO<br />

evt<br />

100 −<br />

= = 5.<br />

5.<br />

10<br />

1800<br />

2<br />

D’où l’intérêt de DÉCOÏ couplé à une boîte de coïncidence, car, en ne gardant que le<br />

signal issu de la coïncidence entre les 2 signaux des 2 PM de DÉCOÏ, ce taux s’écroule à<br />

0.018 %, le nombre d’électrons s’arrachant tous seuls pour finalement venir générer un signal<br />

étant environ divisé par 3 000. En effet, le nombre de coïncidences fortuites ( i.e. le nombre<br />

de coïncidences entre 2 signaux de type bruit d’obscurité, NCF ) satisfait la formule :<br />

N = τ ⋅<br />

CF<br />

2 ⋅ ⋅ Nevt<br />

_ PM 1 Nevt<br />

_ PM 2<br />

Où, τ correspond à la largeur des portes logiques associées aux signaux issus des PM<br />

1 et 2 et générées par un DFC. Les deux PM étant identiques ( mêmes photocathodes, même<br />

nombre de dynodes, même gain, même alimentation ), on obtient :<br />

N = τ ⋅<br />

CF<br />

2<br />

2 ⋅ N evt<br />

Avec N evt = N BdO + N part<br />

où N part est le nombre de particules détectées<br />

30


II. Dispositif Expérimental<br />

D’où, comme en pratique ont été utilisées des portes logiques de 50 ns,<br />

−8<br />

3 2<br />

−1<br />

N CF = 2 ⋅ ( 5.<br />

10 ) ⋅ ( 1.<br />

8.<br />

10 ) = 3.<br />

24.<br />

10 s -1<br />

( i.e. il y a à peu près 39 coïncidences fortuites toutes les 2 minutes )<br />

et d’où,<br />

N<br />

α =<br />

N<br />

CF<br />

evt<br />

=<br />

−1<br />

3. 24.<br />

10<br />

−4<br />

1800<br />

= 1.<br />

8.<br />

10<br />

II.2.γ.e - Module de Coïncidence Rapide :<br />

Pilotant tout le système d’acquisition, ce dernier module NIM en est en fait la pièce<br />

maîtresse. C’est en effet lui qui se charge de dire si oui ou non il accepte un événement<br />

intéressant. Si deux évènements intéressants arrivent l’un à la suite de l’autre presque<br />

simultanément et que les codeurs travaillent encore sur le premier arrivé et commence à<br />

attaquer le second, on ne sait plus trop ce qui est codé, les codeurs, qui de surcroît ne<br />

travaillent pas à la même vitesse ( le TDC étant plus rapide que le QDC ), prenant alors du<br />

retard. Aussi, le MCR attend-t-il que tous les codeurs aient fini leur labeur ( ces derniers lui<br />

envoient alors un signal de fin de codage ) pour de nouveau être apte à accepter un événement<br />

intéressant, faute de quoi, il se bloque; ce qui, aux vues de la durée du traitement de ces<br />

diverses opérations ( de 20 à 140 ns ~ Cf II.2.ε.a - Quelques explications, p.33 ) et de la<br />

physique étudiée, ne génère un temps mort que peu gênant.<br />

Outre cet intérêt premier, il peut aussi servir, comme son nom semble si bien le<br />

suggérer, de boîte de coïncidences, à ceci près qu’il est programmable informatiquement. Si<br />

coïncidences entre un ou plusieurs signaux il y a ( tout est fonction de la programmation<br />

effectuée ), il génère un signal autorisant le codage puis se bloque jusqu’à ce que les codeurs<br />

ainsi activés aient terminé leurs tâches. Sinon, il ne fait rien; aucun signal n’en sort.<br />

II.2.δ - Discrimination électronique n / γ :<br />

Comme il a été précisé dans la partie I ( Cf I.3 - Discrimination n/γ, p.31 ), la<br />

discrimination n/γ repose sur une intégration judicieuse des signaux physiques issus de<br />

DÉMON ( "signaux neutrons" et "signaux gammas" ), et plus précisément sur l’intégration<br />

des composantes totales et lentes associées à ces signaux. Pour ce faire sont utilisés deux<br />

générateurs de portes – un pour générer la porte "totale", l’autre pour générer la porte "lente"<br />

– et une boîte à retard – boîte dans laquelle se trouvent des commutateurs placés sur plusieurs<br />

mètres de câbles afin d’obtenir le retard désiré – , et ce, de manière à ce que le retard imputé à<br />

la porte lente ( retard d’intégration ) additionné à la largeur de cette dernière soit égale à la<br />

taille de la porte totale ( Cf au verso ).<br />

Ainsi, les signaux étant sensiblement de la même largeur, l’intégration du signal total<br />

donne pratiquement la même valeur quelque soit le type de signal auquel on a affaire. En<br />

effet, même s’il est vrai que cette dernière est toujours un peu plus élevée dans le cas d’un<br />

31


II. Dispositif Expérimental<br />

signal induit par un neutron, le surplus engendré reste faible vis-à-vis de celle-ci. La détection<br />

d’un neutron impliquant une valeur d’intégration lente supérieure ( en valeur absolue ) à celle<br />

que l’on obtiendrait lors de la détection d’un photon gamma, le rapport valeur d’intégration<br />

lente sur valeur d’intégration totale est caractéristique de la particule considérée: il est plus<br />

grand ( en valeur absolue ) pour un neutron que pour un gamma.<br />

En pratique, les diverses opérations électroniques effectuées sur le signal physique en<br />

sortie de DÉMON font que ce signal précède les portes d’intégration générées par les deux<br />

générateurs de portes. Aussi, afin d’intégrer correctement ce dernier, s’avère-t-il nécessaire de<br />

le retarder.<br />

Tension du signal recueilli<br />

en sortie de DÉMON<br />

Retard<br />

d’intégration<br />

II.2.ε - Montage Final :<br />

II.2.ε.a - Quelques explications :<br />

"Signal Neutron"<br />

"Signal Gamma"<br />

Temps<br />

32<br />

Porte<br />

Totale<br />

Porte<br />

Lente


II. Dispositif Expérimental<br />

Voici dans les grandes lignes le principe du montage électronique utilisé …<br />

Le signal issu directement des détecteurs est tout d’abord scindé en deux à l’aide d’un<br />

diviseur de tension ( D.T. ) pour d’une part être converti en signal logique NIM – on recourt<br />

pour cela à un DFC – pour d’autre part être intégré tel quel par le biais du QDC si ce n’est<br />

avec un peu de retard, les portes d’intégration étant générées plus tardivement.<br />

Une fois les différents signaux NIM engendrés, les 4 opérations suivantes sont effectuées :<br />

1. Coïncidence entre les 2 PhotoMutiplicateurs de DÉCOÏ. Le premier PM ( PM1 ) est<br />

retardé de 10 ns afin que la boîte de coïncidences reçoivent bien 2 signaux distincts, un<br />

intervalle de temps trop court entre ces derniers ( < 8ns ) ne permettant pas de les<br />

différencier.<br />

2. Coïncidence dans le MCR entre la sortie de la coïncidence des 2 PM de DÉCOÏ et le<br />

signal NIM retardé issu de DÉMON. ( On parlera dorénavant simplement de "DÉMON"<br />

et de "DÉCOÏ" pour respectivement faire allusion au signal NIM en provenance de<br />

DÉMON et au signal NIM issu de la coïncidence entre les 2 PM de DÉCOÏ ). Dès qu’un<br />

signal issu de DÉCOÏ arrive dans le MCR, une porte de 120 ns est générée; les 120 ns<br />

correspondant au temps qu’ont besoin des neutrons de 1,5 MeV ( énergie minimale que<br />

doivent avoir des neutrons pour être détectés ~ Cf III.2.γ.b - Seuil en énergie, p.46 ) pour<br />

parcourir 2 m ( largeur maximale de la table en bois ). En effet,<br />

T = ( γ −1)<br />

⋅ mc²<br />

= mc²<br />

⋅<br />

1<br />

= ⇔<br />

Tn<br />

( 1+<br />

)²<br />

mc²<br />

⇔ v c ⋅ ( 1−<br />

)<br />

(<br />

1<br />

2<br />

v<br />

c²<br />

( 1−<br />

)<br />

t =<br />

c ⋅<br />

−1<br />

)<br />

d<br />

1<br />

Tn<br />

( 1+<br />

)²<br />

mc²<br />

( 1−<br />

)<br />

Toutefois, pour s’assurer que DÉMON tombe bien dans cette porte ( DÉMON doit<br />

toujours arriver après DÉCOÏ, donc en deuxième ), ce dernier est retardé de 20 ns, temps<br />

que prend la coïncidence électronique entre les 2 PM de DÉCOÏ. Aussi, si l’attaque de<br />

DÉMON retardé se fait pendant ces 120 ns, le MCR génère un signal de sortie de 170 ns.<br />

3. Double coïncidence entre la sortie du MCR dédoublée grâce à une boîte FIFO ( Fan-In-<br />

Fan-Out ) – dont le rôle n’est que de retranscrire le plus fidèlement possible un signal<br />

d’entrée en 4 signaux de sortie identiques – et DÉMON d’un côté, DÉCOÏ de l’autre, tous<br />

les deux assujettis au même retard ( 50 ns pour DÉCOÏ, 50+20=70 ns pour DÉMON ), et<br />

ce, afin de garder une information "vraie" sur l’intervalle de temps les séparant.<br />

NB: Tous les signaux NIM en sortie des DFC ont une largeur de 100 ns. Par<br />

conséquent, même si le MCR traite des neutrons de 1,5 MeV ayant parcourus 2 m – ce qui<br />

temporellement prend 120+20=140 ns ( les 20 ns étant à imputer aux diverses opérations<br />

électroniques effectuées par le MCR ) – la coïncidence se fera quand même.<br />

33


II. Dispositif Expérimental<br />

DÉMON<br />

OU<br />

DÉCOÏ<br />

MCR<br />

50 ns 100 ns<br />

( 100 + 50 = 150 )<br />

120+20=140 ns 170 ns<br />

Dans le cas inverse ( pour les neutrons les plus rapides ), pas de problèmes non plus car<br />

le MCR met au minimum ( DÉMON collé à DÉCOÏ ) 20 ns à réagir, c’est-à-dire met au<br />

minimum 20 ns pour générer une porte de 170 ns dans laquelle DÉMON et DÉCOÏ tous<br />

deux retardés de 50 ns ne peuvent que tomber.<br />

4. Attaque des différents codeurs :<br />

- START du TDC et genèse des portes d’intégration de DÉCOÏ grâce à la double<br />

sortie Out de la coïncidence entre le MCR et DÉCOÏ retardé.<br />

- STOP du TDC et genèse des portes d’intégration de DÉMON par le biais de 2<br />

générateurs de portes ( Porte Totale et Porte Lente ) et d’une boîte à retard, la<br />

largeur de la porte totale se devant d’être égale à la largeur de la porte lente et au<br />

retard qu’il faut lui appliquer.<br />

Remarque:<br />

Le translateur NIM_ECL figurant dans le schéma et envoyant toutes les portes<br />

d’intégration au QDC par le biais d’une nappe ( ou tresse ) n’est qu’un intermédiaire servant à<br />

convertir des signaux NIM en signaux ECL ( Emitter Coupled Logic ), le QDC ne<br />

reconnaissant que des signaux logiques de ce format. L’ECL n’est d’ailleurs qu’un standard<br />

voisin du NIM, la seule différence résidant dans le fait que l’état 0 correspond alors à –0.8V et<br />

l’état 1 à –1,6 V; d’où le nom de translateur, car il ne s’agit bien là que d’une translation.<br />

NIM<br />

Translateur<br />

NIM_ECL<br />

ECL<br />

0 V<br />

34<br />

-0.8 V<br />

-1.6 V


II. Dispositif Expérimental<br />

II.2.ε.b - Schéma :<br />

DÉMON<br />

DÉCOÏ<br />

Montage Électronique final<br />

35


II. Dispositif Expérimental<br />

II.3 - Système d’Acquisition :<br />

Le système d’acquisition utilisé au LPC s’organise autour de 2 pôles :<br />

Un ensemble de 2 bus recueillant les données<br />

Une station de travail les traitant<br />

les deux communiquant par le biais du réseau ÉTHERNET.<br />

L’ensemble des 2 bus est formé par :<br />

un bus CAMAC s’occupant des différents codeurs ( QDC et TDC )<br />

un bus V.M.E. ( Versabus Module Eurocard ) sous Lynx O.S. ( Lynx Operating<br />

System ). Ce système d’exploitation utilise principalement 2 programmes: VXCAM,<br />

qui lit les codeurs du bus CAMAC et stocke les données ainsi lues dans un buffer;<br />

S_BUF, qui lui, récupère ces buffers et les envoie sur le réseau.<br />

La station de travail, quant à elle, comprend un PC sous Solaris O.S; ce dernier système<br />

d’expolitation se servant lui aussi essentiellement de 2 programmes: TapeServer, qui recueille<br />

les buffers envoyés par S_BUF sur le réseau puis les traite à la guise de l’utilisateur qui peut<br />

soit les sauvegarder soit s’en débarrasser; Sunsort, qui quant à lui, espionne continûment le<br />

réseau et qui, s’il trouve un buffer de type Acquisition transitant entre S_BUF et TapeServer<br />

le copie et génère ainsi les spectres désirés en "temps réel".<br />

( MCR )<br />

Lecture<br />

Codeurs<br />

( TDC, QDC )<br />

Réseau ÉTHERNET<br />

Bus<br />

V.M.E.<br />

Bus<br />

CAMAC<br />

Station de Travail<br />

36


II. Dispositif Expérimental<br />

II.4 - Vue d’ensemble :<br />

Électronique<br />

Logique<br />

Repose-source<br />

Châssis<br />

Bus V.M.E.<br />

DÉCOÏ<br />

Châssis<br />

Bus CAMAC<br />

( Codeurs )<br />

Station de<br />

travail<br />

DÉMON<br />

37


II. Dispositif Expérimental<br />

38


III. Saisie et Analyse des données 39<br />

III - Saisie et Analyse des données<br />

III.1 - Saisie des données :<br />

La marche à suivre dès lors que l’on veut débuter une nouvelle session de mesures est<br />

la suivante :<br />

1. Sortir la source de neutrons du château de plomb et la placer sur le repose-source<br />

juste derrière DÉCOÏ .<br />

2. Placer le détecteur DÉMON à la distance désirée.<br />

3. Lancer l’Acquisition à partir de la station de travail.<br />

4. S’assurer par visualisation directe à l’écran que la gamme du TDC choisie est<br />

correcte ( auquel cas il suffit d’en changer ) puis jouer sur le retard imputé au<br />

STOP du TDC de telle façon à ce que le pic gamma soit le plus près possible de<br />

l’origine. On obtient ainsi un spectre étendu au maximum.<br />

5. Créer un nom de sauvegarde pour ces différents spectres et relancer l’acquisition.<br />

III.2 - Analyse des données :<br />

III.2.α - Présentation :<br />

Les seuls évènements "intéressants" étant ceux rattachés aux neutrons, leurs sélections<br />

se fait informatiquement à l’aide du logiciel d’analyse PAW ( Physics Analysis Workstation ).<br />

Pour ce faire, on utilise la discrimination n / γ obtenue en fin de mesures en la traitant<br />

grossièrement de la sorte :


III. Saisie et Analyse des données 40<br />

SC1<br />

SC<br />

D’où, après quelques étapes calculatoires, on arrive à remonter à l’énergie incidente<br />

des neutrons émis par la source et ainsi obtenir une courbe d’efficacité pour le dispositif.<br />

Toutefois, compte tenu des problèmes survenus sur le QDC au beau milieu des<br />

manipulations, aucun traitement de la sorte n’a pu voir le jour. Seuls des résultats théoriques<br />

et quelques spectres en temps de vol ont pu être établis.<br />

III.2.β - Attentes théoriques :<br />

La seule information que peut nous apporter le calcul concerne l’incertitude que l’on<br />

fait sur la détermination de l’énergie cinétique des neutrons déjà diffusés, cette dernière<br />

dépendant des incertitudes sur leurs temps de vol et leurs distances de vol. En aucun cas donc,<br />

cette partie n’est source de renseignements sur l’objectif princeps recherché, à savoir,<br />

l’efficacité totale du dispositif, que seules l’expérimentation ( et les simulations ) peuvent<br />

fournir.<br />

III.2.β.a - Principe :<br />

Comme l’a précisé la première partie ( Cf I.1 Principe Général, p.9 ), le processus de<br />

détection repose sur une double diffusion :<br />

1. Tout d’abord, le neutron émis par la source rentre en collision avec un proton issu de<br />

DÉCOÏ: il est alors diffusé une première fois.<br />

Neutron émis Proton de recul Neutron diffusé<br />

par la source dans DÉCOÏ<br />

T p<br />

<strong>DE</strong>C<br />

n<br />

TC1<br />

SC = TC<br />

SC = α TC + SC1<br />

AVANT<br />

COLLISION<br />

Banane Neutrons<br />

Banane Gammas<br />

TC<br />

IF ( ( TC >= TC1) AND ( SC >= α TC + SC1 ) )<br />

THEN " pour chaque événement ", sortir<br />

T = 0<br />

( Proton au repos ) Proton diffusé<br />

'<br />

T p<br />

APRÈS<br />

COLLISION<br />

'<br />

T n<br />

- Temps de vol →<br />

- Énergie PM 1 DÉCOÏ → T<br />

'<br />

- Énergie PM 2 DÉCOÏ → T<br />

<strong>DE</strong>C<br />

T<br />

'<br />

P <strong>DE</strong>C1<br />

P <strong>DE</strong>C 2<br />

'<br />

n<br />

→<br />

T<br />

'<br />

P<br />

<strong>DE</strong>C


III. Saisie et Analyse des données 41<br />

2. Puis ce même neutron ( une fois diffusé ) rentre de nouveau en collision avec un proton<br />

mais cette fois-ci avec un proton issu de DÉMON: il est diffusé une seconde fois.<br />

Neutron diffusé<br />

''<br />

Neutron diffusé Proton de recul<br />

T n<br />

dans DÉCOÏ dans DÉMON<br />

θ<br />

φ<br />

'<br />

T n<br />

T p = 0<br />

<strong>DE</strong>M<br />

( Proton au repos ) Proton diffusé<br />

'<br />

T p<br />

Cette collision étant élastique, elle implique conservation de l’énergie cinétique :<br />

' ''<br />

'<br />

T n = T n + T p . De plus, comme dans toute collision, la conservation de la quantité de<br />

<strong>DE</strong>M<br />

mouvement y est vérifiée, soit en projetant sur les axes :<br />

Et d’où, comme<br />

'<br />

pn x<br />

' ''<br />

'<br />

= pn<br />

= pnCosθ<br />

+ p P Cosϕ<br />

Cosϕ<br />

=<br />

<strong>DE</strong>M<br />

'<br />

pn<br />

''<br />

− pnCosθ<br />

'<br />

p P<strong>DE</strong>M<br />

'<br />

p n<br />

y = 0 =<br />

''<br />

''<br />

'<br />

pn<br />

pn Sinθ<br />

− p P Sinϕ<br />

Sinϕ<br />

= <strong>DE</strong>M<br />

'<br />

p<br />

⋅ Sinθ<br />

2 2 2<br />

p P<strong>DE</strong>M n n n n<br />

2<br />

2<br />

'<br />

' ''<br />

' ''<br />

Or, Cos ϕ + Sin ϕ = 1 donc = p + p − 2 p p Cosθ<br />

( mn ≈ p<br />

' ''<br />

T n = T n +<br />

m ) = m<br />

'<br />

T p<br />

<strong>DE</strong>M<br />

P<strong>DE</strong>M<br />

2 2 2 4 2 2<br />

2<br />

2<br />

= ( mc + T ) = m c p c p = ⋅ ( 2 mc + T )<br />

2<br />

E +<br />

'<br />

TP<strong>DE</strong>M = T<br />

'<br />

n<br />

⋅<br />

2mc<br />

2<br />

+ T<br />

n<br />

( )<br />

2<br />

2mc<br />

+ T 2<br />

Sin θ<br />

'<br />

'<br />

n<br />

T<br />

2<br />

c<br />

<strong>DE</strong>M


III. Saisie et Analyse des données 42<br />

Où mc², de par l’approximation faite ci-dessus sur les masses: ( mn ≈ m p ) = m<br />

correspond à l’énergie de masse moyenne d’un nucléon c’est-à-dire à la moyenne des énergies<br />

de masse d’un proton et d’un neutron :<br />

mc<br />

2<br />

m pc<br />

=<br />

2<br />

+ mn<br />

c<br />

2<br />

2<br />

938.<br />

25 + 939.<br />

55<br />

=<br />

=<br />

2<br />

938.<br />

90<br />

MeV<br />

Toutefois pour pouvoir détecter le proton de recul dans DÉMON, il faut que ce dernier<br />

'<br />

ait au minimum une énergie T P de 50 keV/éqE ( Cf I.2.δ - Réglage en tension, étalonnage<br />

min<br />

en énergie et détermination des seuils de détection, p.16 ). Ce qui se traduit par l’inégalité<br />

suivante:<br />

T<br />

'<br />

n<br />

⋅<br />

T ≥<br />

'<br />

P<strong>DE</strong>M<br />

2 '<br />

2mc<br />

+ T<br />

2<br />

2mc<br />

+ T 2<br />

Sin θ<br />

n<br />

( )<br />

'<br />

n<br />

≥<br />

θ<br />

2<br />

Sin ≥<br />

La fonction<br />

"derrière" DÉCOÏ ), cette inégalité revient à dire que :<br />

T<br />

'<br />

n<br />

⋅<br />

T<br />

T<br />

'<br />

P min<br />

'<br />

P min<br />

2<br />

2mc<br />

2<br />

2mc<br />

+ T<br />

'<br />

T<br />

n ( −1<br />

)<br />

2<br />

Sin étant strictement croissante sur [ 0 ; π/2 ] ( DÉMON restera toujours<br />

2<br />

Sin θ MAX<br />

=<br />

T<br />

'<br />

n<br />

⋅<br />

2mc<br />

2mc<br />

T<br />

2<br />

n<br />

( − 1 )<br />

Où θ MAX correspond à l’angle maximum que peut faire un neutron diffusé une première<br />

fois dans le plan médian de DÉCOÏ ( pour des raisons de symétrie ) et une deuxième fois dans<br />

DÉMON ( Cf figure ci-contre )<br />

Or,<br />

PH l<br />

Sinθ<br />

= =<br />

⇒<br />

MAX<br />

OP d ² + l²<br />

MAX<br />

'<br />

p<br />

2<br />

+ T<br />

min<br />

'<br />

2<br />

Sin θ<br />

p<br />

MAX<br />

min<br />

=<br />

d<br />

'<br />

MAX<br />

l²<br />

² + l²


III. Saisie et Analyse des données 43<br />

Où d représente donc la distance limite au-delà de laquelle un neutron d’énergie<br />

MAX<br />

cinétique donnée ne sera plus détectable car alors il n’aura plus assez d’énergie pour fournir<br />

les 50 keV/éqE nécessaire au recul du proton dans DÉMON. Aussi, pour pouvoir détecter des<br />

neutrons animés d’une énergie cinétique bien précise, faut-il absolument que la distance<br />

séparant les deux milieux scintillants soit inférieure de d . MAX<br />

DÉCOÏ DÉMON<br />

θMAX l<br />

O H<br />

dMAX<br />

Scintillateur Scintillateur<br />

Plastique Liquide<br />

Support<br />

D’où, comme<br />

d<br />

MAX<br />

= l ⋅<br />

(<br />

2<br />

Sin θ MAX<br />

l = 8cm,<br />

Soit, comme 2mc² = 1877.8 MeV<br />

'<br />

T = 50 keV = 0.05 MeV<br />

P<br />

min<br />

T<br />

n<br />

⋅<br />

=<br />

T<br />

'<br />

n<br />

⋅<br />

P<br />

2mc²<br />

+ T<br />

'<br />

T<br />

2mc<br />

2mc<br />

T<br />

n<br />

( − 1 )<br />

P<br />

min<br />

2mc²<br />

2<br />

2<br />

+ T<br />

n<br />

( − 1 )<br />

d MAX<br />

'<br />

P min<br />

'<br />

) − 1<br />

1877.<br />

8 + T<br />

Tn<br />

⋅<br />

= 8 ⋅ (<br />

−<br />

1877.<br />

8<br />

n<br />

( −1<br />

)<br />

0.<br />

05 ) 1


III. Saisie et Analyse des données 44<br />

III.2.β.b - Résultats :<br />

Les résultats exposés dans les tableaux suivants faisant appel à des notations<br />

spécifiques, ces dernières sont explicitées ci-dessous<br />

l<strong>DE</strong>C dMAX l<strong>DE</strong>M<br />

dmes<br />

LMAX<br />

3.1 cm 3.6 cm<br />

= Bords DÉMON ( 2.9 cm )<br />

= Bords support DÉCOÏ ( 2.8 cm ) + Plaque protectrice de PVC ( 0.2 cm )<br />

+ Épaisseur de plastique et de ruban adhésif + Plaque de Plomb ( 0.5 cm )<br />

protégeant DÉCOÏ ( 0.3 cm )<br />

l<strong>DE</strong>C = Distance de vol moyenne du neutron diffusé dans DÉCOÏ<br />

l<strong>DE</strong>M = Distance de vol moyenne du neutron diffusé dans DÉMON<br />

LMAX = Distance de vol "moyenne" du neutron diffusé entre les deux collisions<br />

successives. Par conséquent :<br />

LMAX = l<strong>DE</strong>C + dMAX + l<strong>DE</strong>M<br />

Pour des raisons de facilité de mesures est aussi apparue la nécessité de travailler avec<br />

une nouvelle variable dmes, de telle sorte que cette dernière s’exprime ainsi :<br />

dmes = dMAX – ( 3.1 + 3.6 ) = dMAX – 6.7<br />

Cependant, comme toutes mesures, ces grandeurs sont sources d’incertitudes.<br />

L’incertitude liée à dMAX se partage entre une incertitude d’étalonnage – placement des bandes<br />

de ruban adhésif ( 1 mm ) et mesure des valeurs numériques inscrites sous la figure ci-dessus<br />

( bords des détecteurs, protections diverses ~ 2.5 mm ) – et une incertitude de lecture –<br />

placement des détecteurs sur ces mêmes bandes ( 1.5 mm ). Soit une incertitude absolue<br />

estimée à 5 mm pour dMAX et donc à 5 mm également pour dmes.


III. Saisie et Analyse des données 45<br />

T’n<br />

( MeV )<br />

ε<strong>DE</strong>M ± ∆ε<strong>DE</strong>M ( ∆ε<strong>DE</strong>M / ε<strong>DE</strong>M )<br />

( % )<br />

l<strong>DE</strong>C ± ∆l<strong>DE</strong>C ( ∆l<strong>DE</strong>C / l<strong>DE</strong>C )<br />

( cm )<br />

l<strong>DE</strong>M ± ∆l<strong>DE</strong>M ( ∆l<strong>DE</strong>M / l<strong>DE</strong>M )<br />

( cm )<br />

2 0.8 ± 5.0 ( 625.0 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.99 ± 0.08 ( 0.84 % )<br />

5 55.0 ± 5.0 ( 9.1 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 8.68 ± 0.18 ( 2.07 % )<br />

8 48.0 ± 5.0 ( 10.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 8.92 ± 0.16 ( 1.76 % )<br />

10 47.0 ± 5.0 ( 10.6 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 8.95 ± 0.15 ( 1.72 % )<br />

12 44.0 ± 5.0 ( 11.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.04 ± 0.15 ( 1.62 % )<br />

15 42.0 ± 5.0 ( 11.9 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.10 ± 0.14 ( 1.56 % )<br />

18 44.0 ± 5.0 ( 11.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.04 ± 0.15 ( 1.62 % )<br />

20 44.5 ± 5.0 ( 11.2 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.02 ± 0.15 ( 1.64 % )<br />

25 44.0 ± 5.0 ( 11.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.04 ± 0.15 ( 1.62 % )<br />

30 42.5 ± 5.0 ( 11.8 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.08 ± 0.14 ( 1.57 % )<br />

50 35.0 ± 5.0 ( 14.3 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.28 ± 0.13 ( 1.37 % )<br />

75 28.0 ± 5.0 ( 17.9 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.45 ± 0.12 ( 1.22 % )<br />

100 27.0 ± 5.0 ( 18.6 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.48 ± 0.11 ( 1.20 % )<br />

200 24.5 ± 5.0 ( 20.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.53 ± 0.11 ( 1.15 % )<br />

500 24.5 ± 5.0 ( 20.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.53 ± 0.11 ( 1.15 % )<br />

1000 24.5 ± 5.0 ( 20.4 % ) 2.5 ± 2.5 ( 100 % ) 9.53 ± 0.11 ( 1.15 % )<br />

Avec, ● ε<strong>DE</strong>M , l’efficacité intrinsèque de DÉMON ( i.e. son efficacité propre ) ~ ∆ε = 5%<br />

( Cf au verso: les différents sigles correspondant aux différents bancs de<br />

mesures effectués sur DÉMON; la courbe, au code théorique auquel<br />

généralement on se réfère )<br />

● Par définition, ( Cf Bibliographie, p.63 [F.R. Lecolley] )<br />

l <strong>DE</strong>M<br />

∆ = l<br />

l <strong>DE</strong>M<br />

ε − 1 1<br />

ε − 1 1<br />

= l ( ) − ( ) = 20 ( ) − ( )<br />

0<br />

ε ln( 1 − ε ) ε ln( 1 − ε )<br />

0<br />

⎡<br />

⎢<br />

⎢<br />

⋅ ⎢<br />

⎢<br />

⎢<br />

⎣<br />

⎤<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎦<br />

⎡<br />

⎢<br />

⎢<br />

⋅ ⎢<br />

⎢<br />

⎢<br />

⎣<br />

où lo est la profondeur de la cellule ( l = 20 ± 0 cm )<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

⋅ ( ) − (<br />

) ⋅ ∆ε<br />

= ( ) − (<br />

)<br />

ε ² ( 1 − ε ) ⋅[ln(<br />

1 − ε )]² ε ² ( 1 − ε ) ⋅[ln(<br />

1 − ε )]²<br />

Où l<strong>DE</strong>M n’est qu’une approximation statistique du lieu de l’impact dans DÉMON.<br />

O<br />

⎤<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥<br />


III. Saisie et Analyse des données 46<br />

Efficacité intrinsèque de DÉMON


III. Saisie et Analyse des données 47<br />

T’n<br />

( MeV )<br />

dMAX ± ∆dMAX ( ∆dMAX / dMAX )<br />

( cm )<br />

dmes ± ∆dmes ( ∆dmes / dmes )<br />

( cm )<br />

LMAX ± ∆LMAX ( ∆LMAX / LMAX )<br />

( cm )<br />

2 49.99 ± 0.50 ( 1.00 % ) 43.29 ± 0.50 ( 1.16 % ) 62.47 ± 2.55 ( 4.08 % )<br />

5 79.70 ± 0.50 ( 0.63 % ) 73.00 ± 0.50 ( 0.68 % ) 90.89 ± 2.55 ( 2.81 % )<br />

8 101.10 ± 0.50 ( 0.49 % ) 94.40 ± 0.50 ( 0.53 % ) 112.51 ± 2.55 ( 2.27 % )<br />

10 113.15 ± 0.50 ( 0.44 % ) 106.45 ± 0.50 ( 0.47 % ) 124.60 ± 2.55 ( 2.05 % )<br />

12 124.07 ± 0.50 ( 0.40 % ) 117.37 ± 0.50 ( 0.43 % ) 135.61 ± 2.55 ( 1.88 % )<br />

15 138.88 ± 0.50 ( 0.36 % ) 132.18 ± 0.50 ( 0.38 % ) 150.48 ± 2.55 ( 1.70 % )<br />

18 152.30 ± 0.50 ( 0.33 % ) 145.60 ± 0.50 ( 0.34 % ) 163.84 ± 2.55 ( 1.56 % )<br />

20 160.65 ± 0.50 ( 0.31 % ) 153.95 ± 0.50 ( 0.32 % ) 172.17 ± 2.55 ( 1.48 % )<br />

25 179.90 ± 0.50 ( 0.28 % ) 173.20 ± 0.50 ( 0.29 % ) 191.43 ± 2.55 ( 1.33 % )<br />

30 197.35 ± 0.50 ( 0.25 % ) 190.65 ± 0.50 ( 0.26 % ) 208.94 ± 2.55 ( 1.22 % )<br />

50 256.20 ± 0.50 ( 0.20 % ) 249.50 ± 0.50 ( 0.20 % ) 267.98 ± 2.55 ( 0.95 % )<br />

75 315.86 ± 0.50 ( 0.16 % ) 309.16 ± 0.50 ( 0.16 % ) 327.81 ± 2.55 ( 0.78 % )<br />

100 367.08 ± 0.50 ( 0.14 % ) 360.38 ± 0.50 ( 0.14 % ) 379.06 ± 2.55 ( 0.67 % )<br />

200 532.16 ± 0.50 ( 0.09 % ) 525.46 ± 0.50 ( 0.10 % ) 544.19 ± 2.55 ( 0.47 % )<br />

500 900.18 ± 0.50 ( 0.06 % ) 893.48 ± 0.50 ( 0.06 % ) 912.22 ± 2.55 ( 0.28 % )<br />

1000 1400.55 ± 0.50 ( 0.04 % ) 1393.85 ± 0.50 ( 0.04 % ) 1412.59 ± 2.55 ( 0.18 % )<br />

1877.<br />

8 + Tn<br />

Tn<br />

⋅ ( − 1 )<br />

Avec, ● d = 8 ⋅ ( 0.<br />

05 ) − 1 & ∆d = 0.<br />

5 cm<br />

MAX<br />

MAX<br />

1877.<br />

8<br />

● d d − 6.<br />

7<br />

& d = 0.<br />

5 cm<br />

mes<br />

= MAX<br />

∆ mes<br />

● L = 2 . 5 + d + l<br />

& ∆ L = 6. 5 + ∆l<br />

²<br />

MAX<br />

MAX <strong>DE</strong>M<br />

MAX<br />

<strong>DE</strong>M<br />

En effet, L = l + d + l<br />

MAX <strong>DE</strong>C MAX <strong>DE</strong>M<br />

et ∆ L = ∆l<br />

² + ∆d<br />

² + ∆l<br />

² ( Ecart-type )<br />

MAX<br />

<strong>DE</strong>M<br />

MAX<br />

<strong>DE</strong>M<br />

∆ L = 2. 5²<br />

+ 0.<br />

5²<br />

+ ∆l<br />

²<br />

MAX<br />

<strong>DE</strong>M<br />

∆<br />

L = 6. 5 + ∆l<br />

²<br />

MAX<br />

<strong>DE</strong>M


III. Saisie et Analyse des données 48<br />

T’n<br />

( MeV )<br />

t ± ∆t ( ∆t / t )<br />

( ns )<br />

v ± ∆v ( ∆v / v )<br />

( m.s -1 )<br />

T’n ± ∆T’n<br />

( MeV )<br />

∆T’n / T’n<br />

( % )<br />

2 31.99 ± 1 ( 3.17 % ) 1.95 ± 0.14 ( 7.21 % ) 2.00 ± 0.29 14.46 %<br />

5 29.50 ± 1 ( 3.39 % ) 3.08 ± 0.19 ( 6.20 % ) 5.00 ± 0.63 12.50 %<br />

8 28.94 ± 1 ( 3.46 % ) 3.89 ± 0.22 ( 5.73 % ) 8.00 ± 0.93 11.60 %<br />

10 28.71 ± 1 ( 3.48 % ) 4.34 ± 0.24 ( 5.53 % ) 10.00 ± 1.12 11.24 %<br />

12 28.57 ± 1 ( 3.50 % ) 4.75 ± 0.26 ( 5.38 % ) 12.00 ± 1.32 10.97 %<br />

15 28.43 ± 1 ( 3.52 % ) 5.29 ± 0.28 ( 5.21 % ) 15.00 ± 1.60 10.68 %<br />

18 28.32 ± 1 ( 3.53 % ) 5.79 ± 0.29 ( 5.09 % ) 18.00 ± 1.89 10.47 %<br />

20 28.28 ± 1 ( 3.54 % ) 6.09 ± 0.31 ( 5.02 % ) 20.00 ± 2.07 10.36 %<br />

25 28.23 ± 1 ( 3.54 % ) 6.78 ± 0.33 ( 4.88 % ) 25.00 ± 2.54 10.15 %<br />

30 28.24 ± 1 ( 3.54 % ) 7.40 ± 0.35 ( 4.76 % ) 30.00 ± 3.00 9.99 %<br />

50 28.48 ± 1 ( 3.51 % ) 9.41 ± 0.42 ( 4.46 % ) 50.00 ± 4.83 9.65 %<br />

75 28.98 ± 1 ( 3.45 % ) 11.31 ± 0.48 ( 4.23 % ) 75.00 ± 7.12 9.50 %<br />

100 29.55 ± 1 ( 3.38 % ) 12.83 ± 0.52 ( 4.06 % ) 100.00 ± 9.46 9.46 %<br />

200 32.08 ± 1 ( 3.12 % ) 16.96 ± 0.61 ( 3.59 % ) 200.00 ± 19.25 9.63 %<br />

500 40.16 ± 1 ( 2.49 % ) 22.71 ± 0.63 ( 2.77 % ) 500.00 ± 53.73 10.75 %<br />

1000 53.86 ± 1 ( 1.86 % ) 26.23 ± 0.53 ( 2.04 % ) 1000.00 ± 128.88 12.89 %<br />

Avec, ●<br />

LMAX<br />

t = & ∆t = 1 ns<br />

v<br />

1<br />

Tn<br />

( 1+<br />

)²<br />

939.<br />

55<br />

MAX<br />

● v = c ⋅ ( −<br />

) & ∆ v = v ⋅ ( + )<br />

Tn n<br />

1 '<br />

m c²<br />

v<br />

c²<br />

( 1 − v²<br />

)<br />

c²<br />

∆L<br />

L<br />

'<br />

● ∆ = ⋅ ( ) ⋅ ∆ = ⋅ ( ) ⋅ ∆v<br />

3 / 2<br />

v<br />

939.<br />

55<br />

MAX<br />

∆t<br />

t<br />

v<br />

c²<br />

( 1 − v²<br />

)<br />

c²<br />

3 / 2<br />

'<br />

Car, ( ² −1/<br />

2<br />

= ( − 1)<br />

⋅ m c²<br />

= ⋅m<br />

c²<br />

⋅ ( 1 − v ) − 1 )<br />

Tn γ<br />

n n<br />

III.2.γ - Résultats expérimentaux :<br />

N’ayant pu remédier aux avatars du QDC à temps, il a été impossible de déterminer<br />

l’efficacité du dispositif. Néanmoins, des mesures de résolution énergétique et de seuil en<br />

énergie ont pu être effectuées.<br />

c²<br />

( Cf II.2.γ - Résultats<br />

expérimentaux, ci-contre )


III. Saisie et Analyse des données 49<br />

III.2.γ.a - Résolution en énergie :<br />

Une des méthodes pour obtenir la résolution en énergie du dispositif étudié est la<br />

détermination graphique de la largeur moyenne du pic gamma sur les spectres en temps de<br />

vol. En effet, les photons étant tous animés de la même vitesse vγ=c (c = 29.9792458 cm.ns -1 ),<br />

on ne devrait observer qu’un "trait" sur ces spectres. Or, du fait de l’incertitude concernant la<br />

localisation des collisions entre photons gammas et électrons, ce pic normalement infiniment<br />

fin s’élargit. Et c’est la largeur à mi-hauteur de ce pic, qui, pour des raisons de mathématiques<br />

statistiques, se veut une estimation, non pas de la résolution en énergie du dispositif mais, de<br />

la résolution en temps sur DÉMON, car, une fois encore, ne sont concernés que les neutrons<br />

déjà diffusés dans DÉCOÏ… En conséquence, aucune information sur la résolution en énergie<br />

de la totalité du dispositif n’est disponible. Seule la résolution sur l’énergie des neutrons<br />

"secondaires" est accessible, ce qui, aux vues des dimensions de DÉCOÏ, ne peut poser des<br />

problèmes que sur de courtes distances de vol.<br />

Nombre de<br />

coups<br />

∆t = 1 ns<br />

Pic Gamma<br />

Spectre en temps de vol des neutrons secondaires<br />

( Source utilisée: AmBe, dmes= … cm )<br />

Pour toutefois revenir à la résolution temporelle ( partielle ) de ce dispositif, une<br />

moyenne de 1ns pour la largeur du pic gamma à mi-hauteur a été calculée à partir de plusieurs<br />

spectres en temps de vol. Il ne restait alors plus qu’à appliquer les formules énoncées dans les<br />

"Attentes théoriques" pour obtenir la résolution énergétique ( partielle ) de cet ensemble de<br />

détection, à savoir :<br />

v<br />

∆ T = mc² ⋅ ( c²<br />

) ⋅ ∆v<br />

= 939 . 55 ⋅ (<br />

− v²<br />

3 / 2<br />

( 1 )<br />

c²<br />

d<br />

tc²<br />

d<br />

tc<br />

2 ( 1 − ( ) )<br />

3 / 2<br />

"Pic" neutrons<br />

Canal<br />

~<br />

Temps de vol des<br />

neutrons secondaires<br />

~<br />

Energie des neutrons<br />

secondaires<br />

∆L<br />

L<br />

t<br />

t<br />

) ⋅ [ v ⋅ ( + ) ]<br />

MAX ∆<br />

MAX


III. Saisie et Analyse des données 50<br />

Car,<br />

v<br />

L<br />

t<br />

∆v<br />

v<br />

∆L<br />

L<br />

∆t<br />

t<br />

MAX<br />

MAX<br />

= ⇒ = ( + )<br />

Aussi, après reprise de tous les spectres en temps de vol un par un et calcul de la<br />

moyenne de tous les ∆T obtenus dans chaque cas, arrive-t-on à une résolution énergétique<br />

( partielle ) moyenne de 1 MeV.<br />

III.2.γ.b - Seuil en énergie :<br />

Une fois encore, une étude graphique des différents spectres en temps de vol obtenus<br />

permet de déterminer le seuil en énergie moyen de l’ensemble de détection, i.e. la limite<br />

énergétique au delà de laquelle les neutrons, se fondant alors dans le bruit, ne sont plus<br />

détectables. Cet examen réside dans la lecture des extrémités du "pic" neutron observé et plus<br />

précisément dans la lecture de l’extrémité correspondant aux neutrons les plus lents, lecture<br />

rendue difficile par la mauvaise différenciation entre neutrons provenant de la source et bruit<br />

de fond.<br />

Nombre de<br />

Coups<br />

Neutrons les plus<br />

rapides<br />

Bruit<br />

Spectre en temps de vol des neutrons secondaires<br />

( Source utilisée: AmBe, dmes= … cm )<br />

De la même manière que pour la résolution en énergie, une moyenne a été opérée à<br />

partir de plusieurs spectres en temps de vol. Il en résulte un seuil en énergie moyen de<br />

1,5 MeV pour l’ensemble du dispositif. Toutefois, ce seuil en énergie n’est pas le seuil en<br />

énergie du dispositif, le seuil « réel » étant donné par la discrimination n/γ ( Cf I.3 -<br />

Discrimination n/γ, p.19 ).<br />

MAX<br />

Neutrons les plus<br />

lents<br />

Canal<br />

~<br />

Temps de vol des<br />

neutrons secondaires<br />

~<br />

Energie des neutrons<br />

secondaires


III. Saisie et Analyse des données 51<br />

III.2.γ.c - Efficacité :<br />

Comme il a déjà été précisé, les ennuis causés par le QDC n’ont permis d’accéder à<br />

aucune information concernant l’efficacité du dispositif. Toutefois, une estimation grossière<br />

est envisageable. L’efficacité neutronique de DÉMON variant de 24.5 % à 55 %, celle de<br />

DÉCOÏ avoisinant les 1 %, l’efficacité totale devrait donc se situer entre 0.2 et 0.6 %.<br />

Il ne semble pas non plus inintéressant de décrire la procédure qui, en temps normal,<br />

permet de déterminer cette dernière… Une fois toutes les mesures effectuées, on construit un<br />

graphique représentant le nombre de coups en fonction de l’énergie cinétique des neutrons<br />

incidents. En comparant ce dernier à celui que l’on obtiendrait avec un ensemble de détection<br />

d’une efficacité de 100% à la même distance, donc avec le même angle solide ( la source de<br />

neutrons étant parfaitement connue ), on en tire l’efficacité du dispositif, qui n’est que le<br />

rapport de la courbe expérimentale sur la courbe "idéale".<br />

Nombre de coups<br />

100<br />

( 1-2 )<br />

Efficacité<br />

( % )<br />

0.6<br />

( 1-2 )<br />

( 15-20 )<br />

Rapport des<br />

deux courbes<br />

( 15-20 )<br />

Courbe d’efficacité hypothétique obtenue<br />

pour le dispositif<br />

Courbe Expérimentale<br />

Courbe Idéale<br />

Tn<br />

( MeV )<br />

Tn<br />

( MeV )


III. Saisie et Analyse des données 52<br />

Néanmoins faut-il encore s’assurer de la compatibilité des unités associées aux<br />

courbes expérimentales et idéales avant de les diviser. La courbe idéale étant en MeV, la<br />

courbe expérimentale se doit donc aussi d’être en MeV. Or, cette dernière traduit l’égalité :<br />

' '<br />

'<br />

'<br />

T n = Tn<br />

+ TP<br />

où T <strong>DE</strong>C n est calculée par mesure du temps de vol donc en MeV mais où T P , à<br />

<strong>DE</strong>C<br />

cause de l’étalonnage en énergie effectué à l’aide des sources de Na et de Cs ( Cf I.2.δ -<br />

Réglage en tension, étalonnage en énergie et détermination des seuils des détection, p.16 ) ,<br />

'<br />

'<br />

est exprimé en MeV/éqE. Aussi, avant toute sommation de T n et de T P , est-il nécessaire de<br />

<strong>DE</strong>C<br />

convertir toutes les valeurs de '<br />

T P obtenues en MeV/éqE en MeV/éqP, les MeV/éqP<br />

<strong>DE</strong>C<br />

correspondant aux MeV pour les neutrons. La relation entre MeV/éqE et MeV/éqP n’étant pas<br />

linéaire et dépendant du type de scintillateur employé, on utilise pour ce faire le graphique cidessous,<br />

graphique obtenu à partir de la documentation technique Bicron concernant le<br />

BC 400 ( DÉCOÏ ) :<br />

Aussi, une fois tout le travail de conversion effectué, ne reste-t-il plus qu’à procéder<br />

comme il a été décrit plus haut …


III. Saisie et Analyse des données 53<br />

III.2.δ - Simulation :<br />

Aux vues de l’incertitude relative des positions de collision neutron/proton dans<br />

DÉCOÏ ( 100 % ! ) et du manque d’informations théoriques le concernant, une simulation<br />

GEANT ( GEOmetry ANd Tracking ) est prévue afin d’obtenir, et ce, de manière statistique,<br />

une plus grande précision sur cette mesure. Une seconde simulation GEANT est aussi<br />

envisagée pour DÉMON car afficher des résultats de la forme lDÉM = 8.68 ± 0.18 cm ( d’où<br />

une incertitude relative de 2,07 % ) pour des neutrons incidents possédant une énergie<br />

cinétique de 5 MeV alors que la résolution temporelle ( 1 ns ) implique une résolution en<br />

distance totale d’à peu prés 3.1 cm, prête à sourire.<br />

v<br />

1<br />

= c ⋅ ( 1 −<br />

) ⇔ d = ct ⋅ ( 1 −<br />

)<br />

Tn<br />

( 1 + )²<br />

mc²<br />

1<br />

Tn<br />

( 1 + )²<br />

mc²<br />

Enfin, une dernière simulation est programmée pour le dispositif tout entier ( DÉCOÏ<br />

+ DÉMON ) car toutes les mesures effectuées ne concernent qu’un seul axe ( celui qui est<br />

parallèle aux génératrices du cylindre formé par DÉMON ). Or, les collisions peuvent avoir<br />

lieu un peu partout dans les détecteurs, même si statistiquement certains endroits sont plus<br />

privilégiés que d’autres. Pour DÉCOÏ par exemple, notre mesure impliquerait une localisation<br />

des collisions dans une sphère d’un rayon 2.5 cm centrée au milieu du détecteur ( en<br />

pointillés ci-dessous ), ce qui, statistiquement, semble plausible vu l’emplacement de la<br />

source mais reste à vérifier.<br />

15 cm<br />

5 cm<br />

9 cm


III. Saisie et Analyse des données 54


Conclusion 55<br />

CONCLUSION<br />

Bien qu’il soit très regrettable que plusieurs incidents techniques ( problèmes avec le<br />

QDC, l’acquisition, … ) aient totalement occulté toutes mesures expérimentales complètes, il<br />

semblerait, et ce, sur un plan théorique seulement, que ce dispositif, au regard de la<br />

configuration géométrique employée, puisse s’avérer "efficace". Néanmoins, sa validation<br />

effective est laissée au soin de nouveaux essais, car, si théoriquement l’incertitude relative<br />

obtenue sur l’énergie cinétique des neutrons incidents laisse présager une efficacité correcte –<br />

cette dernière se situant entre 7 et 12 % − expérimentalement, il est certain que tous les<br />

neutrons possédant une même énergie cinétique ne peuvent en aucune manière être détectés<br />

dans DÉMON à une certaine distance "d" à plus ou moins 1mm ! Il est de même envisagé une<br />

simulation GÉANT pour pallier le manque d’information concernant le scintillateur plastique<br />

utilisé dans DÉCOÏ, une incertitude relative de 100% sur la position de diffusion des neutrons<br />

dans ce dernier, et ce, quelque soit leur énergie, laissant également à désirer.<br />

Toutefois, l’étalonnage en énergie de DÉCOÏ et de DÉMON et le montage de<br />

plusieurs spectres en temps de vol ont tout de même permis de déterminer non seulement des<br />

seuils de détection de l’ordre de 50 keV/éqE soit à peu près 500 keV/éqP pour DÉCOÏ mais<br />

aussi la valeur d’une des trois grandeurs recherchées :<br />

- la résolution énergétique ( partielle ), estimée à 1 MeV<br />

Ce qui, traduisant un rapport signal sur bruit quasi optimale, reste très convenable pour<br />

ce type de détection.<br />

Il reste ainsi toute une série de mesures à effectuer et analyser pour déterminer les<br />

valeurs des deux grandeurs restantes qui sont d’une part le seuil de discrimination lié à<br />

DÉMON i.e. le seuil en énergie de détection des neutrons pour le dispositif entier, d’autre<br />

part, bien sûr, l’efficacité totale de cet ensemble de détection basse énergie afin d’apprécier<br />

son potentiel, et ce, tant en termes de performances qu’en termes de coûts humains et<br />

financiers; l’objectif final étant de couvrir avec le dispositif de détection haute énergie –<br />

CLODIA associé à SCANDAL – l’ensemble de la gamme énergétique désirée, à savoir une<br />

gamme s’étendant sur à peu près 200 MeV et variant de 1 à 200 MeV.


Conclusion 55


Annexe I 57<br />

ANNEXE I<br />

Interactions photons / matière<br />

L’interaction des photons dans la matière se réalise sous 3 formes :<br />

1. L’effet Compton<br />

2. L’effet photoélectrique<br />

3. La création de paires<br />

Aussi, suite à l’étude de ces 3 formes d’interaction, seront présentés les domaines de<br />

prédominance de chacun de ces effets les uns par rapport aux autres.<br />

1. Effet Compton :<br />

Découvert en 1923 par Arthur Compton ( Wooster, Ohio, 1892 ~ Berkeley, 1962 ), cet<br />

effet, observé suite à une étude du comportement des rayons X sur le graphite, se traduit par<br />

la diffusion et l’augmentation de la longueur d’onde des photons incidents. Il ne consiste<br />

cependant qu’en une diffusion élastique de ces derniers sur les électrons libres de la matière.<br />

Soit ( Eγ ν h = ), l’énergie du photon incident ( l’indice γ n’est à ce titre qu’un abus de<br />

langage, les photons considérés n’étant pas forcément d’origine nucléaire ),<br />

Photon<br />

γ E T e = 0<br />

AVANT<br />

COLLISION<br />

Electron<br />

( Electron au repos )<br />

φ<br />

θ<br />

Photon diffusé<br />

E<br />

'<br />

γ<br />

APRÈS<br />

COLLISION<br />

Electron diffusé<br />

T<br />

'<br />

e


Annexe I 58<br />

Cette collision étant élastique, elle implique conservation de l’énergie totale :<br />

'<br />

E E + T<br />

'<br />

. D’où l’accroissement de la longueur d’onde des photons incidents car<br />

γ = γ<br />

e<br />

c<br />

E = hν<br />

= h ( ) . Comme E diminue, λ augmente. De plus, comme dans toute collision, la<br />

λ<br />

conservation de la quantité de mouvement y est vérifiée, soit en projetant sur les axes :<br />

Et d’où, comme<br />

'<br />

p<br />

'<br />

'<br />

γ pγ<br />

Cosθ<br />

= pγ<br />

= pγ<br />

Cosθ<br />

+ p ϕ<br />

Cosϕ<br />

'<br />

p<br />

−<br />

=<br />

pγ eCos<br />

x<br />

'<br />

'<br />

'<br />

pγ<br />

= 0 = pγ<br />

Sinθ<br />

− p ϕ<br />

Sinϕ<br />

= ⋅ Sinθ<br />

'<br />

p<br />

pγ eSin<br />

y<br />

2<br />

2<br />

Or, Cos ϕ + Sin ϕ = 1 donc<br />

'<br />

p = ( − p Cosθ<br />

) +<br />

2 2 4 2 2 2 2<br />

Eγ = mγ<br />

c + pγ<br />

c = pγ<br />

c ⇒ Eγ = pγ<br />

c ⇔<br />

' 2<br />

e<br />

2<br />

'<br />

p γ γ<br />

( γ θ ) Sin p<br />

e<br />

Eγ<br />

pγ<br />

c<br />

=<br />

2 ' 2 2<br />

= ( m c + T ) − m c<br />

'2<br />

2 4 '2<br />

2<br />

'2<br />

2<br />

Ee = me<br />

c + pe<br />

c ⇔ pe c<br />

' '<br />

' '<br />

E γ = Eγ<br />

+ Te<br />

⇔ Eγ = Eγ<br />

− Te<br />

'2<br />

2 4<br />

= Ee<br />

− me<br />

c e e e<br />

T<br />

'<br />

e<br />

2<br />

Eγ<br />

⋅<br />

=<br />

m c²<br />

+<br />

e<br />

( 1−<br />

Cosθ<br />

)<br />

E ( 1−<br />

Cosθ<br />

)<br />

γ<br />

Cette dépendance angulaire se traduit graphiquement par l’obtention de plateaux – à<br />

juste titre appelés plateaux Compton – et dont le rebord correspondant à l’énergie la plus<br />

grande ( le rebord droit généralement ) connaît une excroissance due au fait que,<br />

probabilistisquement, pour des histoires de sections efficaces, les transferts d’énergie entre<br />

photons et électrons ont tendance à être maximaux :<br />

2Eγ 2<br />

'<br />

'<br />

T e = T ( θ = π )<br />

MAX e =<br />

m c²<br />

+ 2E<br />

e<br />

γ<br />

=<br />

2Eγ 2<br />

0.<br />

511+<br />

2E<br />

γ<br />

e<br />

( en MeV )<br />

4<br />

2


Annexe I 59<br />

Ce qui correspond à une collision au cours de laquelle l’électron est diffusé suivant la<br />

direction et le sens du photon incident, ce dernier rebroussant chemin :<br />

Photon incident<br />

γ E T e = 0<br />

En outre, pour des questions de résolution de détection, il est généralement admis que<br />

le maximum énergétique "réel" se situe graphiquement sur le front descendant du rebord du<br />

plateau Compton, et ce, de telle sorte que l’ordonnée de ce dernier soit égale à 60% du<br />

nombre de coups total contenu dans ce "pic Compton" :<br />

" Spectre Compton "<br />

théorique<br />

" Spectre Compton "<br />

expérimental<br />

Electron<br />

Nombre de<br />

coups<br />

Nombre de<br />

coups<br />

Plateau Compton<br />

Photon<br />

diffusé<br />

'<br />

E γ<br />

EMAX<br />

EMAX<br />

0.6 h<br />

Electron diffusé<br />

h<br />

'<br />

T e<br />

Seuls les électrons ( car ils sont chargés ) peuvent<br />

être détectés. Pour se rapporter à l’énergie ( maximum )<br />

des photons incidents, il suffit alors de se servir de la<br />

formule ci-contre "dans l’autre sens".<br />

" Pic Compton "<br />

Energie cinétique des<br />

électrons diffusés<br />

( T’e en keV/éqE )<br />

Bruit de Fond<br />

Energie cinétique des<br />

électrons diffusés<br />

( T’e en keV/éqE )


Annexe I 60<br />

2. Effet photoélectrique :<br />

Mis en évidence par Hertz en 1887 suite à l’obtention d’un courant électrique après<br />

illumination d’une des deux électrodes métalliques d’une enceinte sous vide, cet effet ne fut<br />

pourtant compris que 17 années plus tard par Albert Einstein en 1904. Ce dernier, se servant<br />

des travaux de Max Planck sur le caractère discret des niveaux d’énergie atomique, y apporta<br />

une interprétation fondée sur l’hypothèse des quanta de lumière, hypothèse selon laquelle la<br />

lumière est en fait composée de grains de lumière de masse nulle: les photons. Ce qui lui valut<br />

le prix Nobel en 1921.<br />

En pratique, un photon d’énergie hν vient "percuter" 1 électron lié ( à un atome ), qui,<br />

par transfert d’énergie - le photon lui cède toute son énergie et disparaît ( absorption totale ) -<br />

, "s’échappe" ( du continuum ) et en profite pour changer son nom en celui, plus poétique, de<br />

photoélectron. Pour que toutefois cet électron soit arraché à l’atome, il faut que l’énergie du<br />

photon incident soit suffisante. Soit l E l’énergie de liaison "rattachant" l’électron à l’atome,<br />

il faut donc que :<br />

h ν > E l ⇔ ) ( λ c h > E l ⇔ λ <<br />

Ce phénomène n’a donc lieu que pour des photons de longueur d’onde inférieure àλ 0 .<br />

Aussi existe-t-il un seuil à l’apparition de l’effet photoélectrique. Si la longueur d’onde des<br />

photons incidents dépasse cette longueur d’onde limite ( i.e. si leur fréquence est trop faible,<br />

ν devant être plus grand que ν 0 ), aucune émission d’électrons ne se produit. Dans le cas<br />

contraire, l’électron ainsi excité acquiert une énergie cinétique Ec telle que :<br />

Noyau<br />

Ec = ²<br />

Electron<br />

hc<br />

El<br />

= λ0<br />

1<br />

me v = hν 0 − El<br />

( où ν 0 = )<br />

2<br />

h<br />

Photon incident<br />

( hν )<br />

Electron éjecté<br />

( Ec )<br />

E l


Annexe I 61<br />

3. Création de paires :<br />

La création de paires ou matérialisation est issue de l’interaction entre un électron et<br />

son antiparticule, un positron. On parle aussi de négaton et de positon pour respectivement<br />

Q = + e et<br />

désigner l’électron et le positron que seule la charge électrique différencie e+<br />

Q e−<br />

= − e , où e est la constante de Coulomb et vaut ( 1.602192 ± 0.0000007 ).10 -19 C (A.s).<br />

De cette rencontre résulte une annihilation du couple e - e + ( formant alors<br />

temporairement une entité instable – 10 -7 s – appelé ion positronium ) et la création d’une<br />

paire de photons émis antiparallèlement et animés de la même énergie E=511 keV; ce qui<br />

s’explique et se démontre par le fait que cet état transitoire n’apparaît que lorsque le positron<br />

atteint une vitesse quasi-nulle, sans quoi, trop rapide, il ne peut interagir avec les électrons :<br />

Conservation<br />

de la<br />

quantité<br />

de mouvement<br />

Conservation<br />

de l’énergie<br />

Positron<br />

T 0 e+<br />

e−<br />

AVANT<br />

COLLISION<br />

(<br />

Electron<br />

T = 0<br />

( Electron au repos )<br />

Or,<br />

r r<br />

pe pe<br />

r r r<br />

0 p pγ<br />

E γ 1<br />

Photon diffusé<br />

E<br />

+ + − =<br />

r<br />

⇔ pγ<br />

1<br />

= γ + ( car<br />

1 2<br />

e+<br />

r r r<br />

= − pγ<br />

⇒ p<br />

2<br />

γ = p<br />

1 γ 2<br />

2 2 4 2 2 2 2<br />

Eγ γ<br />

γ 2<br />

v r = v −<br />

r = 0 r )<br />

= mγ<br />

c + pγ<br />

c = p c ⇒ Eγ pγ<br />

c =<br />

E = E = E γ<br />

Donc, γ 1<br />

2<br />

2<br />

me + c + Te+<br />

) + ( me−c<br />

+ Te−<br />

) = Eγ<br />

+ E<br />

1 γ ⇔<br />

2<br />

γ E c m 2<br />

2 e = 2<br />

( car m e+<br />

= m e−<br />

= m e et E γ = E 1 γ = E 2 γ )<br />

D’où, Eγ = mec²<br />

= 0.<br />

511 MeV<br />

γ 2<br />

Photon diffusé<br />

APRÈS<br />

COLLISION<br />

e


Annexe I 62<br />

Compétition entre ces 3 effets :<br />

Comme le montre la bande grisée sur le schéma ci-dessous représentant les domaines<br />

de prédominance des 3 effets susmentionnés du point de vu du numéro atomique (Z) donc du<br />

nombre d’électrons de l’élément considéré soumis à un rayonnement photonique en fonction<br />

de l’énergie des photons incidents, l’effet princeps intervenant dans les scintillateurs utilisés<br />

est l’effet Compton, ces derniers détecteurs n’étant en effet composé que d’hydrogène ( Z=1 )<br />

et de carbone ( Z=12 ). En outre, cette bande s’étale de 50 keV ( seuil de détection ) à 5 MeV,<br />

énergies dont sont animés les photons gammas issus de la source d’Am-Be. Deux "pics" ont<br />

d’ailleurs été représentés à 666.2 keV et 4.44 MeV, ces derniers correspondant<br />

respectivement aux désexcitation du 237 Np et du 12 C ( 1 er état excité ) au cours des deux<br />

réactions suivantes ayant lieu au sein de la source :<br />

Z<br />

241<br />

95<br />

4<br />

2<br />

4 237<br />

4 237<br />

Am → He + Np * → He + Np + γ ( 666.<br />

2<br />

2<br />

93<br />

9<br />

1 12<br />

1<br />

He + Be → n + C → n + C + γ ( 4.<br />

44<br />

4<br />

Effet<br />

Photoélectrique<br />

0<br />

6<br />

2<br />

93<br />

* 12<br />

0 6<br />

Effet Compton<br />

Création de paires<br />

keV )<br />

MeV )<br />

E=hν<br />

( MeV )


Bibliographie & e-Annexes 63<br />

Pour en savoir plus sur :<br />

BIBLIOGRAPHIE & e-ANNEXES<br />

DÉMON et la scintillation :<br />

- « Mesure de la température maximale des résidus chauds émis dans la<br />

réaction Ar + Au à 60 MeV/u » ~ Thèse présentée à l’Université de<br />

Caen par François-René LECOLLEY en Juin 96<br />

- « Décroissance des noyaux chauds : Le système Ar + Au à 60 MeV/u.<br />

Premiers résultats » ~ Mémoire présenté à l’Université de Bruxelles par<br />

Bénédicte BENOÎT en Juin 95<br />

- http://ireswww.in2p3.fr/ires/recherche/demon/demon.htm<br />

Les détecteurs :<br />

- « Détecteurs de particules. Compteurs et scintillateurs.<br />

Mécanisme et réalisation » ~ Daniel Blanc / Masson & Cie, 1959<br />

- http://caeinfo.in2p3.fr/detecteurs/detecteur1-1.htm<br />

GÉDÉON: http://www.gedeon.prd.fr/presentation/principal.htm<br />

Les déchets nucléaires: http://www.asn.gouv.fr/dechetsnuc/index.asp<br />

Voici quelques ouvrages et sites web plus généraux :<br />

• « Physique subatomique. Noyaux et Particules »,<br />

Luc Valentin / Hermann, 1975<br />

• « Physique nucléaire »,<br />

Michel Bayet / Masson & Cie, 1960<br />

• « Techniques for nuclear and particles physics. Experiments.<br />

A how-to-approach »,<br />

W.R. Leo / Springer-Verlag, 1994<br />

• Site du LPC de Caen: http://www.caeinfo.in2p3.fr<br />

• Site de l’IN2P3: http://www.in2p3.fr


Bibliographie & e-Annexes 63


Remerciements 65<br />

REMERCIEMENTS<br />

En premier lieu, je tiens à remercier François-René LECOLLEY, responsable de ce<br />

stage, pour son encadrement, sa patience et sa grande sympathie.<br />

Je remercie tout particulièrement aussi Jean-François LECOLLEY pour m’avoir<br />

accueilli dans son laboratoire et m’avoir aidé par plusieurs fois à analyser certains documents<br />

ainsi que Jean COLIN pour son investissement dans l’organisation de ces stages Janus.<br />

Enfin, mes remerciements vont à l’ensemble des membres du Laboratoire de Physique<br />

Corpusculaire de Caen ayant participé de près ou de loin à ce stage ( Par ordre alphabétique:<br />

Valentin BLI<strong>DE</strong>ANU, Pierre <strong>DE</strong>LAHAYE, David ÉTASSE, Jean-Marc FONTBONNE,<br />

Jean-Louis GABRIEL, Laurent HAY, Gilles ILTIS, Sandrine JOUANNE, Olivier JUILLET,<br />

Albert LECONTE, Thierry LEGOU, Jacques LELANDAIS, Etienne LIÉNARD, Oscar<br />

NAVILIAT, Nathalie MARIE, Yvan MERRER, Jacqueline MÉTAYER, Jérôme<br />

POINCHEVAL ). Tous, par la disponibilité et la gentillesse dont ils ont su faire preuve à mon<br />

égard, ont en effet contribué à faire de ce stage une expérience des plus enrichissantes.<br />

Merci à tous


Remerciements 65


RÉSUMÉ<br />

Parce qu’ils sont dépourvus de charge, les neutrons ne se détectent pas aisément.<br />

Cependant, au cours des années 90 est apparue une nouvelle gamme de détecteurs, qui,<br />

associés en modules, se sont révélés très efficaces aux neutrons: les DÉMON ( ou DÉtecteurs<br />

MOdulaires de Neutrons ). En "parallèle", au Laboratoire de Physique Corpusculaire de Caen,<br />

a été développé début 2001 un DÉtecteur de COÏncidences ( DÉCOÏ ), qui, comme son nom<br />

le sous-entend, permet, par double détection, d’évincer un maximum de coïncidences<br />

fortuites, rendant ainsi tout évènement doublement détecté potentiellement intéressant.<br />

Aussi le travail réalisé durant ce stage et retracé dans ce rapport porte-t-il sur la<br />

détermination de l’efficacité, du seuil en énergie et de la résolution énergétique d’un dispositif<br />

comprenant un module DÉMON et un DÉCOÏ; détermination effectuée à l’aide d’une source<br />

de neutrons non monocinétiques et selon une géométrie bien précise.<br />

MOTS CLEFS<br />

Neutrons<br />

Énergie Cinétique<br />

Efficacité, Seuil, Résolution<br />

DÉCOÏ<br />

Coïncidences<br />

DÉMON<br />

Discrimination n / γ<br />

Scintillation


http://www.uic.com.au/wast.htm<br />

Travail d’Étude<br />

Présentation d’un stage Janus<br />

Étude d’un dispositif de détection<br />

de neutrons non monocinétiques<br />

à basse énergie<br />

Mathieu TROCMÉ<br />

Licence de Physique - Université de CAEN<br />

Encadrement : Éric PAUMIER<br />

15 Février 2002


Partie I : CONTEXTE<br />

I- Le Nucléaire en France<br />

II- La Transmutation<br />

Partie II : STAGE<br />

I- But<br />

II- Principe<br />

III- Détecteurs utilisés<br />

IV- Efficacité<br />

Conclusion<br />

Bibliographie<br />

PLAN


Partie I : CONTEXTE<br />

I- Le Nucléaire en France :<br />

En France, 78% de l’énergie est d’origine nucléaire.<br />

=> Problème Déchets Nucléaires de type B & C important<br />

http://www.uic.com.au/wast.htm<br />

Loi du 30 Décembre 1991 :<br />

« Assurer [leurs] gestions dans le respect de la nature, de<br />

l’environnement et de la santé, en prenant en considération les<br />

générations futures. »


3 axes de<br />

recherche :<br />

Décision en 2006<br />

II- La transmutation :<br />

Isotope radioactif<br />

à vie longue<br />

1- Conditionnement et entreposage en surface<br />

sur une longue durée<br />

2- Stockage en formation géologique profonde<br />

3- Séparation poussée et transmutation<br />

Alchimie : Pb → Au<br />

X → Y<br />

Intérêt : Diminution radiotoxicité Déchets<br />

- Isotope stable<br />

- Isotope radioactif à vie<br />

beaucoup plus courte<br />

Déchets : Transmutation par capture neutronique


Mais Nécessité d’énormément de neutrons<br />

→ Réaction de Spallation : p + Pb → ~17 n + p, d, t, 3 α, 4 α<br />

Déchets<br />

<br />

☺<br />

Faisceau de Protons<br />

1 GeV<br />

Cible de Spallation<br />

Pb<br />

- Puissance Accélérateur<br />

( Intensité faisceau )<br />

- Fuites entre accélérateur et réacteur<br />

- Système sous-critique<br />

- Énergie thermique induite récupérable<br />

100 fois moins de déchets, 100 fois moins radioactif<br />

( 99 Tc - T1/2=2.10 5 y → 100 Tc - T1/2=16s )


MAIS Interaction neutrons-déchets OK ?<br />

Campagne de mesure de données nucléaires<br />

But : Disposer de codes de simulation robustes et validés pour :<br />

2 ème détecteur<br />

DÉMON<br />

Obtenir une modélisation complète des interactions<br />

nucléon-neutron.<br />

Permettre aux théoriciens de tester leurs prédictions sur<br />

des noyaux différents et ainsi affiner les ingrédients<br />

physiques de leur modèle.<br />

Appréciation de la validité des futurs<br />

incinérateurs de déchets<br />

LPC Caen : Etude de nouveaux dispositifs de<br />

détection de neutrons<br />

- Haute énergie ( 30 -200 MeV )<br />

- Basse énergie ( 1 - 40 MeV )<br />

Source neutronique<br />

1 er détecteur<br />

DÉCOÏ


I- But :<br />

Partie II : STAGE<br />

Déterminer : 1- L’efficacité du dispositif, ε () ?<br />

2- Son seuil en énergie, Ts () ?<br />

3- Sa résolution énergétique, ∆T () ?<br />

II- Principe :<br />

Neutron<br />

issu de la source<br />

Potentiel dispositif :<br />

T n<br />

T p = 0<br />

AVANT<br />

COLLISION<br />

Proton<br />

1 er détecteur<br />

T n = Tn<br />

+ Tp<br />

'<br />

? ?<br />

'<br />

. x/20 ?<br />

. $ ?<br />

. ☺☺☺☺ ?<br />

APRÈS<br />

COLLISION<br />

( Performances )<br />

( Coût financier )<br />

( Coût humain )<br />

Neutron diffusé<br />

'<br />

T n<br />

Proton diffusé<br />

'<br />

T p<br />

( Collision élastique )


# T’n ? Grâce à la prise de temps entre les 2 détecteurs<br />

1 er détecteur<br />

DÉCOÏ<br />

Nombre de<br />

Coups<br />

Pic Gamma<br />

Spectre en temps de vol des<br />

neutrons diffusés<br />

Neutrons les plus Neutrons les plus<br />

rapides<br />

lents<br />

∆t = 1 ns<br />

"Pic" Neutron<br />

Résolution énergétique - Pic γ à mi-hauteur :<br />

∆t => ∆T ~ 1 MeV<br />

Seuil en énergie : Ts ~ 1.5 MeV<br />

Ts<br />

2 ème détecteur<br />

DÉMON<br />

Canal<br />

~<br />

Temps de vol des<br />

neutrons diffusés<br />

~<br />

Energie des neutrons<br />

diffusés


# T’P ? Par transposition graphique à l’aide de sources<br />

radioactives aux caractéristiques connues<br />

Nombre de<br />

Coups<br />

Bruit<br />

de fond<br />

Canal n1<br />

T’p1 ~ 1.5 MeV<br />

( Eγ=511 keV )<br />

Canal n3<br />

T’p3 ~ 2 MeV<br />

( Eγ=661.66 keV )<br />

Spectre en énergie obtenu<br />

avec une source 22 Na<br />

Spectre en énergie obtenu<br />

avec une source 137 Cs<br />

Étalonnage en énergie :<br />

A chaque canal est associée une énergie<br />

Canal<br />

~<br />

Energie cinétique des<br />

protons diffusés<br />

( T’p en MeV )<br />

Canal n2<br />

T’p2 ~ 4.5 MeV<br />

( Eγ=1274.54 keV )<br />

+ Pourquoi 2 sources ? Pourquoi 3 points ?<br />

Pour s’assurer que la relation entre charge ( ce que l’on mesure )<br />

et énergie soit linéaire : Q = α.E + β


III- Mais pourquoi ces deux détecteurs<br />

là et pas d’autres ?<br />

# Pourquoi DÉCOÏ ?<br />

Recueil du<br />

signal électrique<br />

DÉCOÏ = Détecteurs de COÏncidences<br />

PhotoMultiplicateurs<br />

Ensemble d’électrodes<br />

Photoélectron<br />

Mais problème bruit de fond PM: non négligeable quand peu de<br />

stats ( 55 % ) Coïncidence entre les deux PM 0.02% !!!<br />

Photon<br />

incident


A A<br />

B B<br />

☺ <br />

# Pourquoi DÉMON ?<br />

~ 15-20 mV<br />

Problème car détection Neutrons ET Photons γ<br />

→ Intérêt DÉMON : Discrimination n/γ<br />

Tension en sortie<br />

de DÉMON<br />

~ 5 ns<br />

"Signal Neutron"<br />

"Signal Gamma"<br />

Temps<br />

Composante<br />

Totale<br />

Composante<br />

Lente


Composante<br />

lente<br />

Zone<br />

mixte<br />

Pour chaque événement :<br />

- Temps de vol →<br />

Seuil de<br />

discrimination<br />

'<br />

T n<br />

- Énergie PM 1 DÉCOÏ →<br />

- Énergie PM 2 DÉCOÏ →<br />

T<br />

'<br />

p1<br />

'<br />

p2<br />

T<br />

'<br />

T<br />

p<br />

"Banane" Neutrons<br />

"Banane" Gammas<br />

Composante<br />

totale<br />

T n = Tn<br />

+ Tp<br />

Nouveau seuil en énergie ( Vrai seuil ) : Ts ~ 2 MeV<br />

'<br />

'


IV- Et l’efficacité alors !<br />

Nombre de<br />

coups<br />

100<br />

(1-2 ) ( 15-20 )<br />

Efficacité ε <br />

( % )<br />

0.6<br />

(1-2 )<br />

Courbe Expérimentale<br />

Courbe Idéale<br />

( Source connue )<br />

( Pour un même temps d’exposition )<br />

Rapport des<br />

deux courbes<br />

( 15-20 )<br />

Tn<br />

( MeV )<br />

Courbe d’efficacité<br />

du dispositif<br />

Tn<br />

( MeV )


CONCLUSION<br />

# Stage & contexte ?<br />

- Problème Codeur => Aucune mesure<br />

- Simulation GÉANT prévue pour DÉCOÏ<br />

( car peu d’informations )<br />

Potentiel dispositif :<br />

But "ultime" : Alimenter les simulations afin de<br />

pouvoir apprécier la validité des<br />

futurs incinérateurs de déchets<br />

# Apport personnel ?<br />

. x/20 ?<br />

. $ ?<br />

. ☺☺☺☺ ?<br />

- "Découverte" de la Recherche ( 1 ère approche )<br />

- Rédaction d’un rapport :<br />

Pb Clarté, Formulation + Nouvelles Questions<br />

- Soutenance ( Travail d’Étude de Licence )<br />

Synthèse donc sacrifice + Re-Nouvelles Questions<br />

É


BIBLIOGRAPHIE<br />

# Ressources matérielles :<br />

“ Étude d’un dispositif de détection de neutrons non monocinétiques à<br />

basse énergie ”, Rapport de Stage Janus, Mathieu TROCMÉ, Juillet<br />

2001:<br />

« Mesure de la température maximale des résidus chauds émis dans la<br />

réaction Ar + Au à 60 MeV/u » ~ Thèse présentée à l’Université de<br />

Caen par François-René LECOLLEY en Juin 96<br />

« Décroissance des noyaux chauds : Le système Ar + Au à 60 MeV/u.<br />

Premiers résultats » ~ Mémoire présenté à l’Université de Bruxelles<br />

par Bénédicte BENOÎT en Juin 95<br />

« Détecteurs de particules. Compteurs et scintillateurs.<br />

Mécanisme et réalisation », Daniel Blanc / Masson & Cie, 1959<br />

« Physique subatomique. Noyaux et Particules », Luc Valentin<br />

Hermann, 1975<br />

« Physique nucléaire », Michel Bayet / Masson & Cie, 1960<br />

« Techniques for nuclear and particles physics. Experiments.<br />

A how-to-approach », W.R. Leo / Springer-Verlag, 1994<br />

Science & Vie : “ 2001 Énergie, Les défis à venir ”<br />

- HS n° 214, Mars 2001<br />

Science & Vie Junior - n° 104, Avril 98<br />

“ Prospectives 1998 pour le traitement futur des déchets nucléaires ”<br />

Exposé Grand public de François-René LECOLLEY dans le cadre de la<br />

Semaine de la Science<br />

Encyclopédie Encarta 1998


# e-Ressources :<br />

Sites Pédagogiques :<br />

http://www.uic.com.au/education.htm<br />

http://www.cea.fr/Fiches/index.htm<br />

http://www.laradioactivite.com<br />

http://www-dsm.cea.fr/Dossiers/index.html<br />

http://www-dapnia.cea.fr/TIPE/index.php<br />

Pour plus d’informations sur :<br />

• Les éléments ( Isotopes, Durée de vie, … ) :<br />

http://www.webelements.com<br />

• GÉ<strong>DE</strong>ON :<br />

http://www.gedeon.prd.fr/presentation/principal.htm<br />

• L’Agence de Sûreté Nucléaire :<br />

http://http://www.asn.gouv.fr/dechetsnuc/index.asp<br />

• Les détecteurs & les cellules DÉMON :<br />

http://caeinfo.in2p3.fr/detecteurs/detecteur1-1.htm<br />

http://www.fynu.ucl.ac.be/themes/demon/LLN/index.html<br />

http://ireswww.in2p3.fr/ires/recherche/demon/demon.htm

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