OD NOUS EN SOMMES LA GUERRE - Mairie de Toulouse
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LUNDI 4 JANVIER 1915<br />
MM<br />
éventuelles créées par la aituation euro-<br />
tpôanno.<br />
L'association ipatniotiquo qui s'intitule<br />
« L'Action National© » cammeniiera une série<br />
dé réunions nubliques ce meissci, pour <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r l'entrée en campagne <strong>de</strong> l'année.<br />
Enfin, le préi-a<strong>de</strong>nt du oopseiS roumain, M.<br />
Bratiano, a infoiimé les principaux Israélites<br />
do Bucarest qu'il leur fallait recueillir dos<br />
sommes importantes pour secourir les famil-<br />
les <strong>de</strong>s combattants, car il est possible que la<br />
Bramante prenne part à la guerre.<br />
(Autour <strong>de</strong> ia §uerre<br />
LES CL A? ES 1887 ET 1888 SONT LIBÉRÉES<br />
Paris, 3 janvier.<br />
Les hommes <strong>de</strong>s classes 1887 et 1888 qui<br />
avaient été mobilisés vont pwuvoir rentrer<br />
dans leurs foyers. -<br />
M. Mi'llerand, ministre <strong>de</strong> la guerre, vient,<br />
en effet, do déci<strong>de</strong>r que les réservistes <strong>de</strong> l'ar-<br />
mée territoriale appartenant à ces <strong>de</strong>ux clas-<br />
ses, gradés ou non graciés, du service armé<br />
ou du sot-vice auxiliaire, seront immédiate-<br />
ment renvoyés dans leurs foyers, à moins<br />
qu'ils ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à rester au corps.<br />
Les hommes <strong>de</strong> ces catégories exerçant <strong>de</strong>s<br />
professions spéciales, utilisables pour les<br />
besoins <strong>de</strong> l'armée, ne seront renvoyés qu'au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong> leur remplacement.<br />
PROROGATION DE VALIDITÉ DES CARTES<br />
D'ID<strong>EN</strong>TITÉ<br />
Paris, 3 janvier.<br />
En raison <strong>de</strong>s circonstances et suivant un<br />
accord intervenu avec l'administration <strong>de</strong>s<br />
chemins <strong>de</strong> fer, la validité) <strong>de</strong>s cartes d'i<strong>de</strong>n-<br />
tité délivrées aux officier» et assimilés, pour<br />
l'année 1914, est prorogée, <strong>de</strong>puis le 1er janvier,<br />
jusquà nouvel avis.<br />
LE PETIT DRAPEAU BELGE<br />
Parts, 3 décembre.<br />
La somme <strong>de</strong>s recettes réalisées par la ven-<br />
te du petit drapeau beige s'élevait trier à<br />
2.573.685 francs. Manquent encore les résul-<br />
tats <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Duiïkerq.ue et <strong>de</strong>s dix dé-<br />
partements suivants : Haute-Garonne, Gers,<br />
Giron<strong>de</strong>, Lot, Lot-et-Garonne, Marne, Meur-<br />
the-et-Mosaîie, Pas-<strong>de</strong>-Catais, Puy-<strong>de</strong>-Dôme,<br />
Somme, Torn-et-Garonne.<br />
<strong>LA</strong> TRANSFUSION DU SANG<br />
Saint-Lô, 3 janvier,<br />
line opération encore inusitée jusqu'en ces<br />
<strong>de</strong>rniers temps a été pratiquée, la semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, à Saint-Lô, à l'hôpital complémen-<br />
taire n* 2.<br />
Deux blessés, dont l'état général était très<br />
faible, donnaient <strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s sérieuses.<br />
Le docteur Brisset -proposa <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />
transfusion <strong>de</strong> sang: Immédiatement s'offrirent<br />
«n -caporal infirmier, prêtre du diocèse <strong>de</strong><br />
fcauit-Brieuc, M. l'abbé RaMou&rd. *t un jeune<br />
soldat belge convalescent, étudiant <strong>de</strong> l'Uni-<br />
versité <strong>de</strong> Louvain, M. God-efroy Van <strong>de</strong> Brock.<br />
Les <strong>de</strong>ux opérations ont été pratiquées avec<br />
succès et l'état <strong>de</strong>s blessés s'est sensiblement<br />
amélioré.<br />
LES SOUHAITS DES ALLIÉS<br />
Télégrammes échangés entre le tsar<br />
et M. Poincaré<br />
Paris, 3 janvier.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République a reçu <strong>de</strong><br />
Sa Majesté l'empereur <strong>de</strong> Russie la télégram-<br />
me suivant :<br />
t Tsartcoïe-Selo, 2 janvier 1915.<br />
• Monsieur le «prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la -République<br />
française, Paris<br />
» Au seuil <strong>de</strong> «ta ncweSlesi année, j'ai parti-<br />
.culièrement à cœur <strong>de</strong> vous renduvélier, mon-<br />
sieur le prési<strong>de</strong>nt, avec l'expression <strong>de</strong> mes<br />
sentiments <strong>de</strong> cordiale amitié, mes meilleurs<br />
[souhaits, tant pour vous -pcrsonr^lemenit que<br />
pour Ha France amie et alliée. «<br />
• Je forme les vœux les plus chaleureux<br />
pour la vadlante année française, fermement<br />
persuadé du triomphe <strong>de</strong> notre cause commu-<br />
ne .— NICO<strong>LA</strong>S. »<br />
Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République a répondrai :<br />
„ « Paris, 3 janvier 1915.<br />
» Sa Majesté l'empereur <strong>de</strong> Russie<br />
Tsarlvoïe-Seto<br />
» J'ai été vivement touché <strong>de</strong>s vœux que Vo-<br />
tre Ma-esté a bien voulu m'adresser en ren-<br />
trant à Tsarkoïe-Selo.<br />
» Je la remercie également <strong>de</strong> l'aimable<br />
message rariiotéié-grapihique qu'elle m'a en-<br />
voyé à son pfit«age à Moscou.<br />
» Je prie Votre Majesté <strong>de</strong> recevoir mes<br />
souhaits chaleureux pour elle, Sa majesté<br />
l'impératrice, pour la famille impériale, ain-<br />
si que pour le noble peuple- russe et pour sa<br />
.vaillante armée.<br />
» La France a, elle aussi, pleine confiance<br />
dans la victoire <strong>de</strong>s alliés et dans le triomphe<br />
<strong>de</strong> notre cause commune. — Raymond POIN-<br />
CARÉ • .<br />
<strong>LA</strong> BELGIQUE PRESSURÉE<br />
UN AVEU CYNIQUE<br />
_ , Bàle, 3 janvier.<br />
Lorgane officieux du eouvernement alle-<br />
mand, la Gazette <strong>de</strong> l'Allemagne du Nord,<br />
écrit :<br />
« L'Allemagne s'occupe <strong>de</strong> rétablir une si-<br />
tuation économique normale en Belgique,<br />
non pas qu'elle veuille contribuer au bonheur<br />
et au bien-être <strong>de</strong> la Belgique, mais parce<br />
qu'elle entend économiser les approvisionne-<br />
ments allemands et empêcher la 'famine et les<br />
maladies à l'arrière <strong>de</strong>s années alleman<strong>de</strong>s<br />
» Elle exige que la Belgique verse en un<br />
an G00 millions <strong>de</strong> francs, sans compter l'in-<br />
<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> guerre à venir.<br />
» Beaucoup d'Allemands estiment cette<br />
somme nort-culement modérée, mais elle re-<br />
présente l'extrême limite <strong>de</strong> la capacité finan-<br />
cière <strong>de</strong> la Belgique. »<br />
Le journal du gouvernement ajoute cyni-<br />
quement :<br />
« U ne faut pas oublier non aftgg. que l^s<br />
espèces métalliques étant rares dans le pays,<br />
nous <strong>de</strong>vrons extraie© cetio somme en nous<br />
livrant à un pressurage «a règle <strong>de</strong> la Bel-<br />
gique. »<br />
<strong>LA</strong> P<strong>EN</strong>URIE DE FAR1HE ET D<strong>EN</strong>RÉES<br />
ALIM<strong>EN</strong>TAIRES <strong>EN</strong> ALLEMAGNE<br />
On lit dans la Gazette <strong>de</strong> Francfort :<br />
« En dépit <strong>de</strong>s recommandations officielles<br />
d'économiser la farine <strong>de</strong> froment, on a, <strong>de</strong><br />
l'avis do tons, consommé à Berlin et dans les<br />
gran<strong>de</strong>s villes d'Allemagne tout autant do<br />
gâteaux en cette semaine <strong>de</strong> Noël que les an-<br />
nées précé<strong>de</strong>ntes ; ceci est vrai surtout <strong>de</strong>s<br />
classes moyennes et <strong>de</strong>s basses classes.<br />
» Dans les milieux officiels, on croit <strong>de</strong><br />
plus en -plus que <strong>de</strong>s circulaires et <strong>de</strong>s affi-<br />
ches ne .suffiront pas à diminuer la consom-<br />
mation du blé et <strong>de</strong>s autres céréales ; d'au-<br />
tre part, l'introduction du prix.maxima a em-<br />
pêché une hausse <strong>de</strong> prix qui était un moyen<br />
<strong>de</strong> restreindre cette consommation.<br />
» Lo gouvernement se trouve -placé entre<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>voirs : le premier d'empêcher le ren-<br />
chérissement do la vie ; le second d'épargner,<br />
autant que possible, sas approvisionnements.<br />
Il y a là une contradiction qu'il est singuliè-<br />
rement malaisé <strong>de</strong> résoudre. »<br />
LE TOAST DE GUIL<strong>LA</strong>UME II ET L'OPINION<br />
DES NEUTRES<br />
Lausanne, 3 janvier.<br />
'Analysant le toast prononcé ipar l'empereur<br />
d'Allemagne au quartier général, à l'occasion<br />
<strong>de</strong> la fèto do la Noôl, la Gazette <strong>de</strong> Lausanne<br />
dit que les paroles <strong>de</strong> Guillaume II résument<br />
exactement la situation -militaire :<br />
« Dieu a permis que l'ennemi nous oblige<br />
4 célébrer cette fête ici , cela veut dire que<br />
pour ,to moment c'est l'ennemi qui impose sa<br />
loi. Nous sommes assaillis, nous nous défen-<br />
drons. Les offensives <strong>de</strong>s armées austro-alle-<br />
man<strong>de</strong>s se sont en effet irisées partout sur<br />
les <strong>de</strong>ux fronts d'Occi<strong>de</strong>nt et d'Orient, en sorte<br />
que l'énorme effort <strong>de</strong>s armées austro-ailile-<br />
man<strong>de</strong>s a réussi jusqu'à présent à préserver<br />
les confins <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux empires <strong>de</strong>s horreurs rte<br />
l'invasion, sauf en Prusse orientale et en<br />
Gulioie, qui, à vrai dire, sont <strong>de</strong>s glacis plutôt<br />
que <strong>de</strong>s territoires nationaux, mais non pas à<br />
porter à l'ennemi <strong>de</strong>s coups décisifs.<br />
» Mais quelque énergique qu'ait été jusqu'ici<br />
la défense austro-alleman<strong>de</strong>, il n'est pas un<br />
aboutissement. Les armées impériales no sont<br />
ni à Paris, ni à Calais, ni à Varsovie, ni à<br />
Belgra<strong>de</strong>, et ce n'est pas pour fêter la Noël<br />
à Méziéres, couvert par <strong>de</strong>s tranchées, que<br />
Berlin et Vienne ont déclaré la guerre à<br />
l'Europe.<br />
» Nous sommes assaiHUs, nous nous défen-<br />
drons ; c'est le mot <strong>de</strong> la situation. Et après<br />
tant d'échecs, la perspective d'offensives frac-<br />
tueuses et triomphales semble s'éloigner <strong>de</strong><br />
pi-us en plus pour les armées impériales. »<br />
DÉF<strong>EN</strong>SE DE VOIR LES PRISONNIERS<br />
Amsterdam, 3 janvier.<br />
Des -proclamations ont été affichées, à Cour-<br />
tral, concernant le transport <strong>de</strong>s prisonniers<br />
do guerre ; «lies interdisent <strong>de</strong> s'approcher <strong>de</strong><br />
ceux-ci, <strong>de</strong> .leur adresser la parole, <strong>de</strong> leur<br />
faire <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux et <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s attroupe-<br />
ments sur leur passage.<br />
Toute infraction sera sévèrement punie.<br />
L'INTERDICTION DES itOURMAUX NEUTRES<br />
<strong>EN</strong> ALLEMAGNE<br />
Copenhague, 3 janvier.<br />
Le gouevrmeraent allemand a défendu <strong>de</strong>puis<br />
hier l'entrée en Allemagne <strong>de</strong> tous les journaux<br />
<strong>de</strong>s pays neutres, à l'exception <strong>de</strong>s journaux<br />
officiels ou officieux <strong>de</strong>s gouvernements.<br />
LES FOOTBALLERS FRANCO-BELGES<br />
A TURIN<br />
Turin, 3 janvier.<br />
LHOUSE<br />
3 AOUT 1814<br />
Terre d'Alsace. — Burnhaupt. — Les premiers succès<br />
du 75. — Entrée <strong>de</strong>s troupes françaises à Mulhouse. —<br />
Les canons <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> la Hart. — La première<br />
retraite <strong>de</strong> Mulhouse<br />
ruse par l'Association <strong>de</strong> la presse sportive<br />
italienne, est arrivée hier après-midi ; elle a<br />
été reçue à la gare par 1-e comité d'organisa-<br />
tion et les autorités sportives.<br />
La foule était nombreuse ; une réception a<br />
été offerte en l'honneur <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l'é-<br />
quipe par le comité régional "ligure et pié-<br />
mo niais.<br />
Le consul <strong>de</strong> France et le représentant du<br />
maire ont pris la parole pour souhaiter la<br />
bienvenue aux hôtes <strong>de</strong> l'Italie.<br />
M. Talisc a répondu .pour l'équipe franco-<br />
belge.<br />
Las sportsmen ont visité la ville en auto-<br />
mobile. Une représentation! <strong>de</strong> gala a eu lieu<br />
le soir en leur honneur.<br />
14 Feuilleton- du 4 Janvier 1915<br />
PAR<br />
Marc (iOUVIEUX<br />
CHAPITRE IV<br />
L'Explosion<br />
'Gracieuse, elle se tourne vers Kauf-<br />
maiin.<br />
— Guât gleck, Kaufmann. Vassc gùt<br />
if ifm leutnant !<br />
Tiens ! mais où est doit;' Hans Mùller ?<br />
Il n'est pas là pour vous ai<strong>de</strong>r ? Où<br />
est-il ?<br />
— Hans, ma<strong>de</strong>moiselle ? Ah ! et moi<br />
qui oubliais <strong>de</strong> vous provenir. Où ai-ie<br />
la tête ?<br />
Et rapi<strong>de</strong>ment j'explique a la jeune<br />
fille mon équipée sur la voie ferrée.<br />
— Mais soyez sans crainte, ma<strong>de</strong>moi-<br />
selle, j'ai pris toutes les précautions-...<br />
Personne ne saura que c'est grâce à<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Hans et <strong>de</strong>s cœurs généreux<br />
<strong>de</strong> Bcoronwuld que la voie <strong>de</strong> Bilcho a<br />
sauté. Jo préférerais plutôt renoncer à<br />
sa <strong>de</strong>struction.<br />
rresse Française<br />
L'instruction <strong>de</strong>s recrues<br />
Le général Cherflle s'élève, dans l'Echo <strong>de</strong><br />
Paris, contre la routine qui .prési<strong>de</strong> en cer-<br />
tains dépôts à -l'instruction <strong>de</strong>s recrues.<br />
a Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-tour à droite, dit-il ; il sem-<br />
ble que l'instruction <strong>de</strong>s recrues <strong>de</strong>vrait être<br />
conçue dans une progression plus intense et<br />
viser à l'essentiel ; il s'agit d'en faine au plus<br />
vite i<strong>de</strong>s combattante, <strong>de</strong>s tireurs ; la marche,<br />
la course, la 8 , >imnast4que. l'entraînement à<br />
porter le sac et surtout le tir doivent unique-<br />
ment absorber Igs séances d'inatruot-ion <strong>de</strong>s<br />
recrues. L'instruction du tir <strong>de</strong>iinara<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
instructeurs particulièrement choisis ; ar, on<br />
trouve dans les garnisons, .parmi les vieux<br />
fious-oUfoiera et adjudants non- -mobHâsafcto,<br />
<strong>de</strong>s instructeur <strong>de</strong> tir remarquables dont on<br />
pourrait mettre à profit l'ar<strong>de</strong>nhj bonne vo-<br />
lonté. »<br />
Le Vatican et la guerre<br />
Nous lisons dans la Libre Parole :<br />
« Jamais la nécessité <strong>de</strong> relations officielles<br />
avec le Vatican n'ôst apparue plus urgente.<br />
L'effondrement <strong>de</strong> la domination ottomane<br />
ouvre la liquidation <strong>de</strong> toutes les chrétientés<br />
d'Orient. C'est d'ailleurs te prétexte invoqué<br />
pour nouer d» relations ente le Christ et<br />
Mahoangt. Pour paralyser cette intrigue il<br />
6UJMH que la France nwwttoi ses droite' <strong>de</strong><br />
watecierat. Mais il faut qu'elSe le fasse, et<br />
oamm-enit le pourrait-elle dignement si elle<br />
n'a pas <strong>de</strong> raprétentant à Rame?<br />
» Ce n'est pas tout. Qui pourrait mécon-<br />
naître que ta crise actuelle ne ,psut se ré-<br />
soudre (tue par une «naissance <strong>de</strong> la domi-<br />
nation cathodique dans l'Europe contrai©? La<br />
défaite <strong>de</strong> la Prusse, .ce n'est pa& seulement<br />
ta défaite <strong>de</strong> Nietzsche, <strong>de</strong> Kant, <strong>de</strong> Saho-<br />
oenhauer : ©'est aussi la défaite do Luther.<br />
La domination prussienne a été la supré-<br />
matie do iéléniant protestant. Prétendre ren-<br />
verser cette d-p>mmotion sans lui substituec<br />
quieïque clioso serait une puro aberration. Et<br />
ce quelque chose ne peut-être quei le reuforoe-<br />
mient <strong>de</strong> l'fTiément «afâiolàque, hiïfê&*à et modé-<br />
rément m'ïlitariste. Dans, c.sit.'je évoJutiort, l'i.11-<br />
fittenoe du Vatican <strong>de</strong>viendra <strong>de</strong> gàcm en plus<br />
un facteur .prépondérant <strong>de</strong> lia poil tique euro-<br />
péenne. Aveugle qui le méconnaîtrait. »<br />
A quoi songent les petits enfants...<br />
Di& M. P.ohert <strong>de</strong> Lezeau, dans le Figaro :<br />
« Arassi bien, a-ujourd'hui, les petits enfants<br />
©ur-mêmes m veulent-ils point <strong>de</strong> bonbons.<br />
Ils songeait à autre ehose ; — Us songent à la<br />
classe dont ite seront —- et ils consacrent à<br />
racUo-t <strong>de</strong> tricots ou d'imperméabies le prix <strong>de</strong><br />
leurs joujoux. C'est le moment qu'ils ont trou-<br />
vé d'envoyer terns» soldats <strong>de</strong> plomb sur le<br />
front. Ils 'savent — les wetits enfants savent<br />
Mlle <strong>de</strong> Tichémont s'est redressée et,<br />
très grave, les yeux résolus, répond :<br />
— Monsieur, tout ce que vous faites<br />
à cette heure pour la France est bien<br />
fait. Tant pis si la MA» est lour<strong>de</strong>...<br />
Nous savons payer en Alsace.<br />
— Alors, ma<strong>de</strong>moiselle, adieu, et en-<br />
core une fois merci pour" nous et pour<br />
la France !<br />
Mais une idée soudaine me vient.<br />
— Ma<strong>de</strong>moiselle, j'ai une <strong>de</strong>rnière<br />
prière à vous adresser. Voulez-vous em-<br />
porter ce pigeon voyageur... c'est mon<br />
<strong>de</strong>rnier... colombier do Nancy... Vous<br />
voye:-. à sa patte gauche le tube porte-<br />
dépêche... Glissez un mot <strong>de</strong>dans pour<br />
me dire si l'explosion a réussi — et j'a-<br />
joute plus bas — si aucun danger no<br />
vous a menacé !<br />
— Contact, Kaufmann !<br />
Et j'abaisse le cliquet d'un ereste ner-<br />
veux.<br />
Une secon<strong>de</strong> d'émotion. L'hélice va-<br />
t-elle partir ?<br />
Mais d'un effort sauvage Kaufmann la<br />
lance et le moteur part on trombe tan-<br />
dis que le 307, arc-bouté sur la oordo,<br />
lire éperdurnent.<br />
Poncho sur lo compte-tours, je regar<strong>de</strong><br />
l'aiguille monter... 1.050 tours... 1.100...<br />
1.115... 1.120 tours... Kaufmann attend,<br />
couché sur l'aile, son couteau h la main,<br />
prêt à couper la cor<strong>de</strong> qui noua atlacho<br />
il l'arbre.<br />
Je lôvo le bras... Un rapi<strong>de</strong> adieu du<br />
regard vers Mlle <strong>de</strong> Tichémont, qui. un<br />
peu pâle, regar<strong>de</strong>... et l'avion impatient<br />
I s'élanoo... Il sautille <strong>de</strong>ux ou trois fois<br />
<strong>NOUS</strong> PÉNÉTRONS <strong>EN</strong> ALSACE<br />
Après .le départ <strong>de</strong> Belfort, où nous avions<br />
été concentrés, nous étions dirigés vers la<br />
frontière., mais tandis que les uns marcha k-ut<br />
d'abord ;sur Altkïrch, nous allions droit sur<br />
Mulhouse.<br />
Le chemin <strong>de</strong> fer nous dépose à La Cha-<br />
pelle .petit village à environ douze cents mè-<br />
tres <strong>de</strong> la frontière.<br />
Nous passons cette <strong>de</strong>rnière après quelques<br />
combats d'avant-gar<strong>de</strong>s et entrons à Ètirnbes.<br />
Nous nous dirigeons <strong>de</strong> là sur JJretter» puis, à<br />
travers bois, sur Diefmatten.<br />
Nous sommes à l'arrière-gar<strong>de</strong> et nous enten-<br />
dons gron<strong>de</strong>r le canon au loin.<br />
Le 6 août, nous nous installons à Burnhaupt.<br />
Nous y restons <strong>de</strong>ux jours.<br />
Burnhaupt est une petit village d'assez gran-<br />
<strong>de</strong> importance stratégique. A urne altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
500 mètres, 'U comman<strong>de</strong> quatre belles routes<br />
macadamisées ; l'une au nord-est conduit droit<br />
sur Mulhouse, la secon<strong>de</strong> au nord-ouest mène<br />
droit à Oesrnay ou à Thann, et pins à 'd'ouest .<br />
vers Masse-vaux.<br />
Au sud-est, une troisième routa mène h Alt-<br />
kirch, à quelque vingt Kilomètres <strong>de</strong> lé, et<br />
enfin la <strong>de</strong>rnière, au &ud-oue.st, conduit à Dau-<br />
nemarie.<br />
Kvaa n'avions emprunté aucune <strong>de</strong> ces voies<br />
<strong>de</strong> communication.<br />
<strong>LA</strong> MARCHE SUR MULHOUSE<br />
Nous étions donc à Bumhaupt <strong>de</strong>puis doux<br />
jours, lorsque nous arriva l'ordre <strong>de</strong> marcher<br />
sur Miuiho-iise, à 25 ou 26 kilomètres <strong>de</strong> là.<br />
Cet ordre d'offensive fut accueilli par les<br />
hommes avec <strong>de</strong>s cris <strong>de</strong> joie. Il nous semblait-<br />
à tous qu'en gagnant quelques mètres <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> ce sol sacré, <strong>de</strong> cette terre d'Alsace, nous,<br />
recouvrions une partie <strong>de</strong> nous-mêmes.<br />
La briga<strong>de</strong> d'avant-gar<strong>de</strong> était constituée<br />
par le trante^ïmquièaue et le quarante-daux-iè-<br />
me régiments <strong>de</strong> ligne. Mon régiment formait<br />
le gros <strong>de</strong> la colonne. Nous avançâmes ainsi,:<br />
par marches rapi<strong>de</strong>s, sans rencontrer <strong>de</strong> vives<br />
résistancies. A Bertmabrumn., à Morêcuiweiie-r<br />
nous eûmes seulement queAquas esoarmouohies<br />
d'éclaireuTs, mais 1,'ennetmi . ne s'aispo&a pas<br />
<strong>de</strong> sérieuse façon à noire marche en avant.<br />
Nous allions gaiement, sans souci, sans nous--<br />
douter le moins du mon<strong>de</strong> du guet-apens<br />
qu'on nous tendait.<br />
Une heure après avoir quitté M'ar&ahweitar 1<br />
nous étions en vue <strong>de</strong>s faubours <strong>de</strong> Mulhouse.<br />
NOTRE 75<br />
Le premiiOT combat sérieux eut lieu à Dor-<br />
nacii ; c'est là, en effet, que les Alùieinands<br />
opposèrent un semblant <strong>de</strong> résistance.<br />
Ôuand le gros <strong>de</strong> la colonne — dont je<br />
faisais partie — arriva, i-avant-igar<strong>de</strong>, qui ©om«<br />
prenait une briga<strong>de</strong> entière, était déjà très)<br />
sérieusement engagés. Ce fut là que je reçu»<br />
le baptême du feu. s-<br />
Les batteries aitemanicies tonnaient avec fffiW<br />
cas : mais aussitôt que notre artillerie eu*<br />
installé ses positions, noire admirable 75<br />
leur rapondit, .plus seot plus nweux. Ce fut<br />
un épouvan-tablo duo. De part et d'autre nous,<br />
en attendions les résultats pour livrer l'as-<br />
saut. Peu à peu, la voix du 75 <strong>de</strong>vint Nous parlons davantage <strong>de</strong> nos soldats<br />
parce .que nous recevons à leur sujet <strong>de</strong>s<br />
î:nformat iuus plus nombreuses. Mais nous<br />
voudrions avoir aussi, au sujet <strong>de</strong>s opérations<br />
françaises, davantage <strong>de</strong> détails.<br />
» Qu'il nous soit permis au moins d'offrir à<br />
la France nos hommages et nos félicitations<br />
et les promesses <strong>de</strong> lui donner toute l'ai<strong>de</strong><br />
possible dans l'avenir ».<br />
Le Discours du Kaiser<br />
Du New-York Herald sur les malencontreux<br />
discours du kaiser :<br />
« Guillaume le bavard finira par communi-<br />
quer à son ,peupie l'angoisse qui l'a saisi. L'at-<br />
titu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce monarque a <strong>de</strong> quoi surprendre.<br />
Ne se rend-il pas. compte <strong>de</strong> sa maladresse<br />
ou veut-ifl .préparer ses suj ets à la désiililusion<br />
qn'il craint prochaine? En. tout cas les lettres<br />
trouvées sur les soldats allemands nous prou-<br />
vent que si tel était son <strong>de</strong>ssein, il a pleine-<br />
ment réussi. »<br />
La Presse Alleman<strong>de</strong><br />
Une Interview du maréchal<br />
von <strong>de</strong>r Goltz<br />
Le Lokal-,inzeiger (<strong>de</strong> Berlin) publie une<br />
interview du maréchal von <strong>de</strong>r GOlt-z :<br />
« H m'a été dur d'abandonner la beile et<br />
gran<strong>de</strong> tâche qui m'avait été confiée en Bel-<br />
gique. Cependant, je me console à l'idée que<br />
j'ai -pu jusqu'à un certain point la mener .à<br />
bonne lin, c'est-adire y introduire l'adminis-<br />
tration allBman<strong>de</strong>, prendre <strong>de</strong>s mesures pré-<br />
veniivas conilre ia disette, régler la question<br />
<strong>de</strong>s coritribulions et préparer la reprise <strong>de</strong><br />
l'activité industrtelk» du peuple. De cette<br />
façon, j'ai pu établir les fon<strong>de</strong>ments du rôle<br />
que dok jouer oe pays comme base pour lies<br />
opérations <strong>de</strong> notre armée en France. Par la<br />
remise <strong>de</strong> la Belgique aux mains <strong>de</strong> mon<br />
successeur, un homme qui a fait ses preuves,<br />
les intérêts <strong>de</strong> nos troupes combattant sur oe<br />
front, comme aussi le eoa-t <strong>de</strong> la Belgique, se<br />
trouvent sauvegaidés.<br />
» J'ai do-no pu répondre avec d'autant -plue<br />
<strong>de</strong> joie à l'appel <strong>de</strong> la Turquie. Ce que je<br />
désirais il y a trente ans pour la Turquie,<br />
je le réaliserai maintenant, si Dieu le veut.<br />
» La Turquie a 6U rapi<strong>de</strong>ment et énergique-<br />
mient profiter du bon moment pour se soulever<br />
à nouveau, regagner son autorité dans<br />
concert dos gran<strong>de</strong>s puissances et assurer sa<br />
situation politique dans l'avenir.<br />
» Une attaque couronnée do succès <strong>de</strong> ta<br />
Turquie contre l'Egypte serait un coup porté<br />
droit au cœur <strong>de</strong> l'Angleterre. Sans doute<br />
c'est une entreprise aussi peu aisée qu'une<br />
invasion dans le Caucase-, que -la saison in-<br />
clémente comme aussi l'absence <strong>de</strong> routes pra-<br />
ticables ren<strong>de</strong>nt excessivement difficiles. »<br />
Il s'agit « d'aller <strong>de</strong> l'avant »<br />
gle noir, il* ont conservé et cultivé l'amour cl<<br />
la Franco, telle une fleur ptéetoufio, éclos*<br />
dans lo jardin (le- .leur âme. Car la Franc*<br />
pour l'Alaac'Aan. d'Alsace, mon» .après, lo irai<br />
té <strong>de</strong> Francfort, est domeurce la chère gran?<br />
do pairie à lunnalio on pense un peu comme<br />
las aalants pensent au ciel, et pour la défen<br />
M do laquelle on se s&at prêt à tous les sacri»<br />
îic&s, vo:ro à celui do sa vie. Voilà pourquoi<br />
il rue faut pas s'étonner & te drapeau françaii<br />
n'a jamais cessé do symboliser, aux yeux <strong>de</strong>s<br />
Alsaciens, la justice, le droit, la liberté l'a-<br />
mour, et srt lo regard avec lequel nous les<br />
contemplons, nous autres ma d'Alsace est<br />
toujours imprégné <strong>de</strong> larmes '<br />
J,e r- veux comme preuve <strong>de</strong> oe puissant<br />
et indéfectible amour <strong>de</strong> l'Alsacien pour ln<br />
drapeau tricolore, que la touchante htatotee<br />
que voici : elle m'a été contée, ces jours <strong>de</strong>r-<br />
mers, .par un <strong>de</strong> mes amis, Alsacien d'Alsace<br />
échappe par miracle à la surveilTanee. dont if<br />
était 1 objet, et maintenant à l'abri <strong>de</strong>s repré-<br />
sailles <strong>de</strong> l'ennemi dans la gran<strong>de</strong> et biea-<br />
airnée patrie.<br />
L'histoire se passe dams un village encore<br />
soumis à la baïonnette dies Boches. Les ty-<br />
rans oint réquisitionné partout et, dans cha-<br />
que maison., ils ont fait main-basse sur tout ce<br />
qui, à leurs yeux, .pouvait, a un titre quciton-<br />
que, rapipaler la France ! Comme bien. on. le<br />
pense, pas un seul drapeau aux trote nobles<br />
couleurs n'existe plus au fond d'une seuùe ar-<br />
moire du village. Tous avaient diaparu avant<br />
1 heure <strong>de</strong> la perquisition, même «eux qui<br />
avaient été iprécieuse-ment cachés (Sans les<br />
agcnouililoirs <strong>de</strong> prie-Dieu. Mais cela n'a pas<br />
laissé <strong>de</strong> faire souffrir bea-tteonn <strong>de</strong> person-<br />
nes du pays. Songez ! plus <strong>de</strong> drapeaux bleu<br />
blanc et rouge ; plus d'image <strong>de</strong> la France !<br />
C'est cruel, cela. Comment s'y résigner ? On<br />
ne se résigne point, et l'on avise au moyen<br />
<strong>de</strong> se procurer <strong>de</strong> nouveau l'image aimée et<br />
révérée. On sait pourtant qu'il y a du danger<br />
à la possé<strong>de</strong>r oh.07. eoi. liais rnl'Importe oe<br />
danger I Entre amis sûrs, on déci<strong>de</strong> d'allier,<br />
dans la ville voisine, acheter qui un. morceau<br />
dëtoffe Manche, qui un morceau d'étoffe rou><br />
ge, qui un morceau d'étoffe bleue.<br />
Les choses se passèrent comme ion en étais<br />
convenu. Revenus au village, les courageux<br />
acheteurs <strong>de</strong>s trois morceaux d'étoffe s'em.pres-<br />
sèrent <strong>de</strong> les conilêr à la femme <strong>de</strong> l'un d'eux,<br />
dont la main respectueuse était chargée <strong>de</strong> les<br />
rassembler par une couture. Et îbrsque la. cou-<br />
ture fut achevée et que les trois ban<strong>de</strong>s d'é-<br />
toffe eurent été transformées en une seule piè-<br />
ce, il se passa une scène d'une inoubliable<br />
gran<strong>de</strong>ur.<br />
Sur une invitation discrète, les omis <strong>de</strong> la<br />
France s'étaient réunis chez l'un (le ces Fran-<br />
çais d'Alsace. Celui-ci, sans autres explica-<br />
tions, leur dit : « Mes amis, les trois cou-<br />
leurs !... la France !... »<br />
Tous, frémissant <strong>de</strong> joie, contemplèrent le<br />
drapeau tout flambant neuf. A pas lents, l'un<br />
après l'autre, ils s'approchèrent <strong>de</strong> lui et,<br />
doucement, afin que les Boohes ne les enten-<br />
dissent point, ils le baisèrent en murmurant :<br />
Vive la France !...<br />
Alors, aux yeux <strong>de</strong> chacun, les larmes, ces<br />
voix silencieuses que le cœur, lui, sait tou-<br />
jours entendre, tombèrent goutte à goutte sur<br />
le drapeau tricolore, et celui qui le premier<br />
avait parlé, poursuivit :<br />
t Le général Joffri» nous avait apporté le<br />
baiser <strong>de</strong> la France... Mous venons <strong>de</strong> le lui<br />
rendre I<br />
Sébastien HEHSCHER,<br />
Archevêque <strong>de</strong> Laodicée.<br />
Jeté dans la rivière par un obus<br />
(A suivre.) Lieutenant V...<br />
constitution d'un « bon dossier • <strong>de</strong> dépêches<br />
ou d'abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s entretiens décisifs avec le<br />
ferme propos do pousser l'affaire à fond.<br />
• 'Prompt à venir au secours du quai d'Or-<br />
say. M. Hanotaux écrit dans le Figaro qu'il<br />
-ne conteste que « l'opportunité actuelle d'une<br />
intervention armée du lapon dans le conflit<br />
européen •. « U n'y a, ajoute-t-il, qu'à s'en<br />
rapporter aux diplomaties ». Nous voilà bien<br />
pourvus. Grâce à sa censure <strong>de</strong>s journaux,<br />
que M. MlH-erand juge trop libérale. Napo-<br />
léon III mit ia presse française dans l'obliga-<br />
tion <strong>de</strong> s'en rapporter à sa diplomatie, ce qui<br />
nous procura — quand l'Autriche et l'Italie<br />
avaient tant <strong>de</strong> raisons <strong>de</strong> .marcher avec nous<br />
— le beau résultat que l'on sait. M. Hanotaux,<br />
quo j'ai connu partisan fort incertain <strong>de</strong> la<br />
Triple-Entente, ne nous persua<strong>de</strong>ra pas <strong>de</strong><br />
recommencer ».<br />
De son côté, le .Mafin déclare :<br />
o II lui faut donc combattre avec la Triple-<br />
Entente.<br />
• Et sur quel terrain combattra-t-il, si son<br />
concours semble nécessaire ? Probablement en<br />
Pologne, où les chemins <strong>de</strong> fer rusées peuvent<br />
transporter ses régiments, ou bien en Egypte,<br />
où ses flottes peuvent les débarquer, en vue <strong>de</strong><br />
protéger le canal <strong>de</strong> Suez.<br />
» Et à quel prix le Japon fera-t-il cela ?<br />
» U île fera pour rien, ou, comme on dit,<br />
pour l'honneur. 11 paiera ses dépenses et <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> seulement que, en cas <strong>de</strong> succès, on<br />
se souvienne <strong>de</strong> ses efforts pour le bien com-<br />
mun.<br />
» Vous voyez que ce peuple chevaleresque<br />
aime encore à ciseler <strong>de</strong>;i arquebuses et qu'il<br />
née. C'est une autre affaire <strong>de</strong> se mettre on I prend toujours <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> lotus, en oorail,<br />
règle avec les critiques éventuelles par la en ja<strong>de</strong> ou en ivoire pour cran <strong>de</strong> mire I »<br />
tarot do choses ! — qpe cette année il n'y a que<br />
la France qui ait le droit <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s car*<br />
daaux et qu'on doit les lui faire tous, parc*<br />
ftfÛ faut qu'elle re<strong>de</strong>vienne bien vite heureuse'<br />
et qu'elle recommence à sourire dé toutes ses<br />
collines et <strong>de</strong> tous ses valions. C'est ce que<br />
pensait ce conscrit <strong>de</strong> la nouvelle classe cru*,,'<br />
jartant la semaine <strong>de</strong>rnière pour les armée»,<br />
disait très simplement : .<br />
— Si .mon pays veut ma vie pour ses étren-<br />
nes, jo la lui donne. J'arriverai juste à tempff<br />
pour cela. •<br />
Le massacre <strong>de</strong>s innocents<br />
M. Henri- <strong>de</strong> Régnier dit dans Exeelslor : ;<br />
« Et cependant, c'est ce qui est arrivé. L'Fléro-<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pôtsdam a ordonné le mémo forfait que<br />
l'Héco<strong>de</strong> do Jérusalem. Tous <strong>de</strong>ux portent .la<br />
marque sainglaute, tous <strong>de</strong>ux sont coupables<br />
du •même crime inutile et barbai© ; mais pas<br />
olus que le massacre <strong>de</strong>s innocents <strong>de</strong> Judée<br />
n'empêcha l'Enfant divin d-e sauver ie mondé,<br />
pas -plus lo massacre <strong>de</strong>s innocents <strong>de</strong> Belgique<br />
n'emnêcliera que le mon<strong>de</strong> soit sauvé <strong>de</strong> la<br />
barbarie alleman<strong>de</strong>. En vain l'aigle s'est fait<br />
vautour <strong>de</strong> charniers<br />
boue et <strong>de</strong> 3-ang l'attirent<br />
mineront bientôt, en îeui<br />
ail-os -luoiineusej et divine<br />
es ailes lour<strong>de</strong>s do<br />
ers le sol, où le do-<br />
vol libérateur, les<br />
do la Victoire. • .<br />
L'intervention japonaise<br />
L'Homme enchaîne (M. Clemenceau) :<br />
« Je crois savoir que la question <strong>de</strong> l'inter-<br />
vention japonaise eera sérieusement exairii-<br />
Du Befliner TageblaU, sous la signature <strong>de</strong><br />
M. Théodore Wolt'f :<br />
€ Le préai<strong>de</strong>nt du conseil français, M. Vivia<br />
ni, a déclaré à la Chambre que la paix aurait<br />
pu encore être maintenue en <strong>de</strong>rnière heure si<br />
l'Allemagne n'avait pas forcé les choses et ren-<br />
du la guerre inévitable. M. <strong>de</strong> Bethmann-Holl-<br />
weg repond, dans une circulaire aux repré-<br />
senliants diplomatiques <strong>de</strong> VAllemagne, que le mi^ection, dans une tranchée dite tranohéc-<br />
gouvernemeint allemand avait sans doute dû abri, j avais mission <strong>de</strong> tenir coûte que coûte<br />
Un <strong>de</strong> nos amis nous communique une let-<br />
tre d'un <strong>de</strong> ses cousins, Etienne Saboureau,<br />
du 18* colonial, aujourd'hui en traitement â<br />
l'hôpital Biviéra, à Nice, qui, <strong>de</strong> la façon la<br />
plus pittoresque, nous dépeint les circonstan-<br />
ces mouvementées dans lesquelles il fut blessé<br />
sur les Hauts-<strong>de</strong>-Meuse, pendant que, chef <strong>de</strong><br />
section, il entraînait ses hommes à l'assaut<br />
d'une tranchée ennemie :<br />
« Cher cousin,<br />
t Etant sur les Hauts-<strong>de</strong>- li ne peut être qu'avantageux <strong>de</strong> pouvoir<br />
établir, sur la base <strong>de</strong> dépêches diplomatiques,<br />
comment l'Allemagne a recommandé à Vienne<br />
les pourparlers directs. On publiera sans doute<br />
alors également le texte <strong>de</strong>s ordres que M. <strong>de</strong><br />
Taehirecfikq, l'ambassa<strong>de</strong>ur allemand à Vien-<br />
ne, a reçu <strong>de</strong> son gouvernement au mois <strong>de</strong><br />
juillet et dons les -premiers jours d'août.<br />
L'ACTUALITE<br />
<strong>EN</strong> ALSACE<br />
On no saurait l'oublier : Là-bas, entre les<br />
Vosges et lie Rhin, où nos vaillantes troupes<br />
progressent char* jour, nous avons <strong>de</strong>s frè-<br />
res qui souffrent et chez qui la soif d'être<br />
rendus a la douce France est inextinguible.<br />
Quoi qu'on en ait dit, l'Alsace est peuplée en<br />
gran<strong>de</strong> majorité d'Alsaciens <strong>de</strong> pure race.<br />
L'on a eu tort do les confondre avec les nom-<br />
breux immigrés qui ont vainement essayé <strong>de</strong><br />
leur imposer la kultur alleman<strong>de</strong>. Tous les Al-<br />
saciens vraiment dignes d© c© nom, ou du<br />
moins presque tous, sont restés rebelles au<br />
joug teuton. Enserrés dans les griffes <strong>de</strong> l'ai-<br />
oette position, qui était assez dangereuse pour<br />
moi, étant sergent chef <strong>de</strong> section. Pendant la<br />
nuit, nous avons été contournés par <strong>de</strong> l'artil-<br />
lerie -ennemie, qui s'est placée parallèlement à<br />
notre gauche ; j'avais tout <strong>de</strong> même,aperçu ce<br />
mouvement et j'avais détaché un <strong>de</strong> mes nom-<br />
mes pour prévenir le capitaine. Voilà qu'au<br />
moment où j'étais appuyé par une autre sec-<br />
tion, nous recevons <strong>de</strong>s obus, qui, d'ailleurs, ne<br />
nous épouvantent pas. Enfin, la -section arrive<br />
au but ; en voulant moi-mÉme donner l'exem-<br />
ple du <strong>de</strong>voir pour aller en patrouille avec<br />
quatre hommes savoir si cette artillerie était<br />
soutenue par <strong>de</strong> l'infanterie, nous recevons<br />
une grosse « marmite » <strong>de</strong> leur 420 à 2o mètres<br />
<strong>de</strong>rrière nous. Le déplacement m'a jeté dans<br />
une rivière qui se trouvait à peu près à 10 mè-<br />
tres. Mes hommes, pris <strong>de</strong> panique et croyant<br />
ne plus me revoir, ont -regagné la tranchée ; et<br />
moi, tout étourdi par la secousse, je suis resté<br />
sans connaissanc.0 ; ce n'est que la fraîcheur<br />
du matin qui m'a ranimé et je me suis vu<br />
dans l'eau jusqu'à .la ceinture et j'avais la tête,<br />
grâce au sac et au fusil, accrochée à <strong>de</strong>s ro-<br />
seaux. Tu parles su j'étais dans <strong>de</strong> beaux<br />
draps ; le plus difficile était <strong>de</strong> me sortir <strong>de</strong><br />
cette situation ; comme un ancien zouzou n'est<br />
jamais pris au dépourvu, je grimpe sur l'au-<br />
tre côté do la rive en nageant un peu, car il<br />
y avait assez <strong>de</strong> fond ; .mais, malédiction ! je<br />
vois les Boches qui s'apprêtent à venir, le ne<br />
fais ni une ni <strong>de</strong>ux, j'attends bien caché. Je<br />
n'en aperçois que sept à huit. Je me dis :<br />
« C'est -une patrouille, je vais les laisser bien<br />
avancer et puis, quand ils seront à ma portée,<br />
tir à répétition. » Ils ne me voyaient pas, car<br />
j'avais eu la pru<strong>de</strong>nce do mettre mon képi sur<br />
les roseaux du côté opposé. Us tirent sur mon<br />
képi. J'en <strong>de</strong>scends quatre, et les autres,<br />
croyant avoir affaire à un détachement plus<br />
fort, se sauvent ; moi, tout engourdi et transi<br />
<strong>de</strong> froid, je ne pouvais plus bouger.<br />
» Au bruit <strong>de</strong> cette fusilla<strong>de</strong>, une patrouille<br />
<strong>de</strong>s nôtres <strong>de</strong> jS hommes vint. En me voyant<br />
ainsi, on me <strong>de</strong>manda qu'est-ce que je faisais<br />
là. J'expliquai le cas et on vint me chercher<br />
aveo un brancard ; je me suis plus tard -mis<br />
<strong>de</strong>bout, mais pas pour aller bien loin ; jo n'ai<br />
pu continuer à marcher ; le <strong>de</strong>uxième jour,<br />
j'ai dû m'aliter assagi gravement mala<strong>de</strong>.<br />
» Plus tard, j'ai été évacué sur Nice, où l'on<br />
nous soigne comme <strong>de</strong>s millionnaires qui vien-<br />
draient passer la saison. Mais je dois ajouter<br />
que tes Boches ont pris quelque chose peur<br />
leur rhume. On a fait 103 prisonniers le len<strong>de</strong>-<br />
main <strong>de</strong> mon évacuation. J'ai su <strong>de</strong>puis que<br />
j'avais accompli ma mission ; aussi le cou»<br />
.luan.dmt me porta à l'ordre du jour. »<br />
en roulant sur les racines <strong>de</strong> la clairière.<br />
Là berge aveo sa barrière blanche <strong>de</strong><br />
brume semble galoper vers moi... Une<br />
secon<strong>de</strong> d'angoisse... L'avion va-t-il ré-<br />
pondre et s'envoler ? Déjà les roseau^<br />
froissent l'avant. Je tire sur le volant.<br />
Pile ou iace ! la chute dans le trou noir «<br />
ou la montée libératrice vers le ciel ?..-.<br />
Mais, souple, bondissant, par-<strong>de</strong>ssus<br />
la berge, lo 307 a décollé, et s'enfonce<br />
dans le mur ouaté <strong>de</strong> la brume.<br />
Je monte le plus rapi<strong>de</strong>ment que je<br />
peux ; l'étang a à peine 150 mètres <strong>de</strong><br />
long et déjà j'a-prçois la l'orme indécise<br />
<strong>de</strong>s sapins <strong>de</strong> -la rive opposée... Passe-<br />
rons-nous ? Juste au milieu du lac, saisii<br />
par cette gran<strong>de</strong> humidité, le mote-dr<br />
bafouille, quatre ou cinq ratés me font<br />
vibrer désagréable-mont.<br />
L'avion semble monter péniblement.<br />
Les sapins so précisent. Ils émergent d|i<br />
brouillard. J'ai l'impression rapi<strong>de</strong> quie<br />
je ne passerai pas, que nous allons nous<br />
écraser <strong>de</strong>ssus... Brutalement, je poussé<br />
à droite et à fond la direction et le gau-<br />
ehirfso-rnent. L'avion projeté sur l'aile<br />
fait presque un <strong>de</strong>mi-tour sur lui-même.<br />
Mais <strong>de</strong>vant moi, dans la nouvelle direc-<br />
tion, j'ai vu une trouée, entre <strong>de</strong>ux sapi-<br />
nières moins hautes.<br />
Je pique <strong>de</strong>ssus en cabrant désespéré-<br />
ment. Nous passons juste. J'aperçois en<br />
me penchant le train d'atterrissage qui<br />
frôle la cime <strong>de</strong>s sapins, tandis que les<br />
roues continuant leur mouvement du<br />
départ tournent dans le vi<strong>de</strong> I<br />
M. <strong>de</strong> Tichémont avait raison. Une<br />
fois l'étang <strong>de</strong> Wal<strong>de</strong>ck franchi, une '<br />
fois les premières pentes du Winters-<br />
berg dépassées, le brouillard semble <strong>de</strong>-<br />
venir moins épais ! il s'éolaircit au fur<br />
et à mesure que nous montons et brus-<br />
quement, à 600 mètres, les rayons du<br />
soleil percent lo <strong>de</strong>rnier ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> va-<br />
peur, réchauffant nos membres engour-<br />
dis et aspirant à grands coups l'humi-<br />
dité <strong>de</strong>s toiles <strong>de</strong> l'avion.<br />
Depuis le départ j'ai marché droit <strong>de</strong>-<br />
vant moi P'iein Est, <strong>de</strong> façon à contour-<br />
ner par lo Sud le massif élevé <strong>de</strong> Buch-<br />
wald et à revenir sur nos pas le long<br />
<strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Nie<strong>de</strong>rbronn.<br />
En bas c'est la terre d'Alsace qui com-<br />
mence à s'éveiller, cette terre d'Alsace<br />
dont j'ai appris à connaître et à aimer<br />
cette nuit Us moindres noms.<br />
Je reconnais au -passage le Tannen-<br />
Bach, les bois <strong>de</strong> Wœrth et Frœchwiller<br />
où le premier corps français se fit ha-<br />
cher le 5 août, le tracé sinueux do la pe-<br />
tite Mo<strong>de</strong>r, la tache sombre et géomé-<br />
trique <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> Haguenoau et là-bas,<br />
vers l'Est, un grand ruban d'argent qui<br />
se déroule dans la plaine d'Alsace,<br />
éblouissant au soleil levant... C'est le<br />
Rhin I<br />
Empoigné par la gran<strong>de</strong>ur majes-<br />
tueuse <strong>de</strong> ce tableau ,je regar<strong>de</strong>... Le<br />
Rhin ! quel cœur <strong>de</strong> soldat français n'a<br />
pas tressailli à ce mot évocateur <strong>de</strong> tant<br />
<strong>de</strong> luttes et <strong>de</strong> gloires militaires, ce<br />
Rhin <strong>de</strong>venu hier allemand et qui peut-<br />
être ce soir sera à nouveau français !<br />
Et je cherche vers le sud si au loin<br />
je ne vois pas briller les toita et la flèche<br />
<strong>de</strong> Strasbourg. Mais rien... Le ruban du<br />
fleuve se perd dans le brouillard. Seul,<br />
dans la plaine d'Alsace, le faisceau con-<br />
vergent <strong>de</strong>s voies ferrées reluit au soleil,<br />
indiquant la route <strong>de</strong> la ville, <strong>de</strong> Stras-<br />
bourg que je <strong>de</strong>vine dans la brume lé-<br />
gère du matin.<br />
Lentement, commo à regret, l'avion<br />
tourne pour reprendre la direction <strong>de</strong><br />
l'ouest, le chemin <strong>de</strong> France.<br />
Je regar<strong>de</strong> l'heure... 4 h. 35. Voilà<br />
12 minutes que nous sommes partis.<br />
Kaufmann jusque-là silencieux, ab-<br />
sorbé par le paysage qui se déroule sous<br />
lui, s'écrie :<br />
— Mon lieutenant, voyez-vous, à droite<br />
<strong>de</strong> ce petit village, cette tache verte ? ce<br />
sont les houhlonnièroa <strong>de</strong> Reichshoffen,<br />
celles <strong>de</strong>s cuirassiers... et ce paquet <strong>de</strong><br />
maisons ? mais c'est mon pays, c'est<br />
Nie<strong>de</strong>rbronn !... Voilà la grando place...<br />
voilà la maison <strong>de</strong>s vieux... Ah ! mon<br />
lieutenant 1<br />
Et penché en <strong>de</strong>hors du capot, secoué<br />
d'une gran<strong>de</strong> émotion ,1e brave garçon<br />
regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous ses yeux, poussant à<br />
chaque détail reconnu sur le sol natal<br />
une exclamation <strong>de</strong> joie.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus do Wal<strong>de</strong>ck, le manteau <strong>de</strong><br />
brume que nous avons traversé continue<br />
à s'étendre, localisé surtout au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> l'étang et du château <strong>de</strong> Bœrenwald.<br />
La vallée do Imilipsbourg au contraire<br />
est déjà toute dégagée <strong>de</strong>s vapeurs du<br />
matin. Les rails humi<strong>de</strong>s brillent et a<br />
mon tour je reconnais le paysage en-<br />
trevu cette nuit en rampant sur le sol à<br />
i ht lumière blafar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la luno 1<br />
Voici la gare découpant son petit rec-<br />
tangle noir, près <strong>de</strong> la voie ferrée, voici<br />
le petit ruisseau, rembranchement d'E-<br />
guelshardt, les points noirs <strong>de</strong>s senti-<br />
nelles encore en faction ; voici, et mon<br />
cœur bat plus fort, le pont, l.ranquilie-<br />
ment allongé avec en <strong>de</strong>ssous sa charge<br />
formidable d'explosifs.<br />
Impatient, je regar<strong>de</strong> l'heure ; 4 h. 37 :<br />
15 minutes écoulées <strong>de</strong>puis notre dé-<br />
part. Pourvu que lions ait exécuté sa<br />
consigne ?... Prenant le pont comme<br />
centre, je me mets à décrire une série<br />
<strong>de</strong> voltes très serrées, semblables à l'oi-<br />
seau en train <strong>de</strong> fasciner sa proie, et<br />
j'attends, l'œil fixé sur la montre, i/a i -<br />
guille se traîne, 16 minutes ; 17 minutes<br />
et <strong>de</strong>mie ! Pourvu que Hans ait bieo<br />
compris et allumé le cor<strong>de</strong>au<br />
Et tout à coup, en bas. un éclair jaillit,<br />
une gerbe <strong>de</strong> flammes monte, bientôt<br />
recouverte par une épaisse fumée noire.<br />
Le pont saute. Malgré le roulloment du<br />
moteur, le bruit <strong>de</strong> l'explosion arrive<br />
jusqu'à nous, tandis que pris dans le<br />
remous formidable, mon avion brusque-<br />
ment s'incline et craque dans toute sa<br />
charpente.<br />
Kaufmann est saisi.<br />
— Eh bien, mon bravo, voilà la sur-<br />
prise 1<br />
Regar<strong>de</strong>z maintenant à la lunette ai<br />
•l'explosion est proprement réussie ?...<br />
[A suivre).<br />
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