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Sûreté hydrAuLIque - Energie EDF

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Photo de couverture :<br />

vue aérienne de l’aménagement hydroélectrique de Kembs. © AIrdIASoL rothAN


AvANt-ProPoS<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Ce rapport est d’abord destiné au Président d’<strong>EDF</strong> et a pour<br />

objectif de lui présenter le jugement de l‘Inspecteur sûreté<br />

hydraulique le niveau de sûreté hydraulique à <strong>EDF</strong>.<br />

Il s’adresse aussi à tous les acteurs de la sûreté hydraulique, à<br />

commencer par le Directeur exécutif Groupe, en charge de la<br />

Production et de l’Ingénierie, et par le Directeur de la Division<br />

production et ingénierie hydraulique (DPIH) qui, par leurs actions et leurs<br />

décisions, contribuent à la sûreté. Il atteindra son but s’il leur fournit matière<br />

à réflexion sur les performances et les ressources à développer ou à consolider,<br />

pour garantir la vitalité de la sûreté hydraulique dans un contexte toujours<br />

plus exigeant.<br />

Il met l’accent sur les points de fragilité et de faiblesse plutôt que sur les<br />

forces et doit être compris comme un instrument de progrès destiné à aider<br />

et appuyer tous ceux qui s’engagent dans la qualité d’exploitation et de<br />

maintenance au quotidien.<br />

Il est étayé par les informations et observations collectées tout au long de<br />

l’année auprès des acteurs de terrain, lors de mes visites d’inspection des<br />

installations. En 2011, 18 unités et sous-unités de la DPIH (sur 31 au total) ainsi<br />

que des filiales et services hydrauliques d’autres directions ont été évaluées.<br />

Je tiens à remercier tous ceux que j’ai rencontrés pour la qualité de leur accueil,<br />

leur démarche d’ouverture et de transparence, et leur capacité à accepter un<br />

regard externe.<br />

L’Inspecteur sûreté hydraulique<br />

Philippe LEFÈVRE<br />

Paris, le 23 janvier 2012<br />

— 1 —


SoMMAIre<br />

L’essentiel en trois points 5<br />

01 Mon analyse et ma synthèse de l’année 2011 7<br />

02 La performance de sûreté 15<br />

03 La maîtrise de la sûreté du patrimoine par SuPerHydro et la stratégie<br />

de maintenance à long terme 21<br />

04 La sûreté d’exploitation 27<br />

05 La gestion des ouvrages soumis au risque crue 33<br />

06 La démarche OMISH 39<br />

07 La démarche sûreté dans les activités de maintenance 45<br />

08 RenouvEau, un modèle intégrateur de sûreté 51<br />

09 Le management de la sûreté 59<br />

10 Le projet Compétences 65<br />

11 Le management et l’organisation de la sûreté à l’ingénierie 69<br />

12 La sûreté au centre des Systèmes énergétiques insulaires de Guyane 75<br />

13 La sûreté dans le groupe SHEMA 81<br />

14 Partage avec Hydro-Québec, producteur hydroélectrique majeur 85<br />

Annexes<br />

A Organigramme de la Direction production et ingénierie hydraulique<br />

B Présentation et organisation de la DPIH<br />

C Cartographie des unités de production de la DPIH<br />

D Les différents types de barrages et d’aménagement ; Fonctionnement d’une centrale hydroélectrique<br />

e Grille de cotation interne des événements de sûreté hydraulique<br />

F Tableaux des indicateurs de sûreté de la DPIH<br />

G Lexique<br />

— 3 —


1<br />

2<br />

3<br />

L’eSSeNtIeL eN<br />

3 PoINtS<br />

en 2011, la sûreté hydraulique du parc d’eDF est satisfaisante<br />

: aucun événement marquant, bonne détection<br />

des essH (1) , baisse du nombre de sites à criticité élevée<br />

MVD (2) , programme superHydro réalisé à 65 % et 680<br />

dispositifs et moyens particuliers DMp définis, réalisation<br />

de 120 des 242 études de dangers (eDD) et de 50<br />

des 150 revues de sûreté (rs) conformément aux engagements<br />

d’eDF.<br />

le management de la sûreté est structuré. le référentiel<br />

interne sûreté est plus complet. les méthodes sont développées<br />

sur le terrain. les importants projets de l’hydraulique<br />

(superHydro, eDD et rs, renouveau) sont porteurs<br />

de performances sûreté avec des résultats déjà tangibles.<br />

J’insisterai sur trois points essentiels à eDF :<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

ANIMer Avec toujourS PLuS de force LA PerforMANce de <strong>Sûreté</strong> Avec L’objectIf de :<br />

• améliorer la pertinence de l’analyse globale des événements pour mesurer les écarts techniques et organisationnels et rendre<br />

plus robuste l’état des lignes de défense,<br />

• manager les écarts et concentrer les efforts sur les quelques équipes concernées par certains risques (4) ou en situation de fragilité<br />

(détection, soutien),<br />

• apporter une aide directe aux équipes pour déployer les directives nationales.<br />

ProgreSSer dANS LA MAîtrISe deS ActIvItéS d’exPLoItAtIoN, de MAINteNANce et d’INgéNIerIe :<br />

• manager les exigences des OMISH en expliquant le sens à partir d’exemples concrets, en généraliser les méthodes sur chaque<br />

affaire et formaliser, en lien avec les acheteurs, l’exigence sûreté pour les prestataires, dans les contrats de sous-traitance,<br />

• fixer un objectif réaliste et progressif pour intégrer toutes les exigences sûreté dans le quotidien : analyse de risques adaptée à<br />

l’intervention, requalification, bilan et analyse,<br />

• renforcer les gestes professionnels destinés à mieux maîtriser les situations d’exploitation sensibles comme la remise en service des machines.<br />

PréPArer L’AveNIr Avec deS PerforMANceS durAbLeS :<br />

• respecter les échéances de réalisation du programme de maintenance à long terme dont SuPerHydro, et celles des projets<br />

impactant la sûreté notamment MRCD et EDD-RS,<br />

• développer et déployer les nouveaux modèles RenouvEau pour généraliser des méthodes, outils, pratiques et organisations<br />

destinées à rendre la sûreté plus performante,<br />

• structurer le REX alimenté par SuPerHydro et le projet EDD-RS, et construire une approche sûreté globale intégrant une dimension<br />

fonctionnelle,<br />

• être un acteur majeur de sûreté, reconnu pour son haut niveau d’exigence, manageant une relation responsable avec l’adminis-<br />

tration dans un contexte industriel exigeant.<br />

plusieurs démarches récentes (déploiement des<br />

oMisH (3) dans tous les métiers, généralisation des<br />

requalifications, traçabilité des compétences crues,<br />

etc.) restent à ancrer sur le terrain. il est nécessaire de<br />

classer, à l’échelon national, les événements (essH,<br />

essi) par catégories et de faire émerger l’origine des<br />

écarts en matière de matériels, d’organisation et de<br />

méthodes, pour mesurer l’état des lignes de défense.<br />

l’animation sûreté gagnerait à être renforcée.<br />

plus complète, la réglementation sûreté couvre les barrages<br />

et, bientôt, les conduites forcées. elle est en cours<br />

d’évolution en matière de séisme et de crue.<br />

(1) Évènement significatif de sûreté hydraulique selon un système de classification interne à <strong>EDF</strong> (cf. chapitre 2 qui détaille le principe des ESSH). (2) Maîtrise des variations de<br />

débit. (3) Ouvrages et matériels importants pour la sûreté hydraulique. (4) Exemple : examen du reste des sites MVD à criticité élevée pour statuer sur leur sort à moyen terme.<br />

— 5 —


RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Aménagement hydraulique de Serre-Ponçon, vue du lac (Hautes-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence - Unité de Production Méditerranée). © <strong>EDF</strong> CONTY Bruno<br />

CHAPITRE<br />

1<br />

MoN ANALySe<br />

et MA SyNthèSe<br />

de L’ANNée 2011<br />

— 7 —


CHAPITRE<br />

1<br />

— 8 —<br />

LA PLAce eSSeNtIeLLe<br />

de L’<strong>hydrAuLIque</strong><br />

MoN ANALySe<br />

et MA SyNthèSe<br />

de L’ANNée 2011<br />

Le parc hydraulique exploité par <strong>EDF</strong> est indispensable à<br />

l’équilibre du système électrique français et européen. Par sa<br />

souplesse et sa réactivité, l’hydraulique est particulièrement<br />

adaptée pour répondre aux pics de consommation d’électricité,<br />

en hiver comme en été, et pour assurer l’équilibre du<br />

réseau électrique européen. Son coût de production en fait<br />

l’énergie renouvelable la plus compétitive pour assurer la<br />

fourniture électrique de base, comme de pointe.<br />

<strong>EDF</strong> renforce durablement la performance technique et économique<br />

du parc hydraulique et développe un projet industriel<br />

pour continuer à exploiter un parc faisant référence dans<br />

le monde, présentant un haut niveau de fiabilité, offrant au<br />

marché souplesse et disponibilité, contribuant à la vie économique<br />

des vallées et bien intégré dans son environnement.<br />

La sûreté et la compétitivité du parc, la gestion exemplaire du<br />

patrimoine confié par l’État, la refonte des modèles d’exploitation<br />

et de maintenance, l’investissement dans l’innovation<br />

et l’excellence des compétences sont les facteurs clés de réussite<br />

du projet industriel.<br />

uNe <strong>Sûreté</strong> NourrIe d’uNe exPérIeNce<br />

et d’uN SAvoIr-fAIre uNIque<br />

La sûreté hydraulique à <strong>EDF</strong> se traduit par un pilotage de<br />

grande qualité, des méthodes robustes et des acteurs com-<br />

edf, PREMIER<br />

HYDROÉLECTRICIEN<br />

DE L’UNION EUROPÉENNE<br />

En France, l’hydraulique est la première des énergies renouvelables.<br />

Avec près de 68 milliards de kWh en 2010, la production<br />

hydraulique française représente 12 % de la production<br />

hydraulique européenne.<br />

<strong>EDF</strong> est le premier hydroélectricien européen avec une puissance<br />

installée en France de 20 000 MW (sur les 26 000 MW<br />

du parc hydraulique français). Sa production est de 33,7 milliards<br />

de kWh en 2011 (plus de 7 % de la production totale du<br />

Groupe en France), année où l’hydraulicité a été faible. Au-delà<br />

de la production d’électricité, <strong>EDF</strong> agit en tant qu’acteur clé<br />

d’une gestion partagée de la ressource en eau entre les différents<br />

usages (agricoles, industriels, eau potable, tourisme).<br />

pétents. <strong>EDF</strong> possède une longue expérience d’exploitant et<br />

des compétences d’ingénierie sur des milliers d’ouvrages,<br />

du plus petit au plus grand – y compris à l’international,<br />

comme à Nam Theun au Laos – ainsi qu’une maîtrise de la<br />

gestion du cycle de l’eau qui préserve l’équilibre entre les<br />

enjeux locaux et les enjeux nationaux liés à la sûreté du système<br />

électrique, au soutien de débit d’eau pour les centrales<br />

thermiques et nucléaires, ainsi qu’aux autres usages de l’eau<br />

(agriculture, industrie, eau potable). En 2011, <strong>EDF</strong> a géré ses<br />

réservoirs pour répondre à cet enjeu, avec un rôle marquant<br />

de la Dordogne, la Truyère et la Maurienne dans la stratégie<br />

du passage de l’hiver, en décidant d’amputer 25 % de son<br />

chiffre d’affaires dans certaines vallées.<br />

<strong>EDF</strong> a imaginé et enrichi tous les concepts de sûreté hydraulique.<br />

La publication du rapport annuel de l’Inspecteur sûreté<br />

hydraulique, cas unique dans le paysage français, voire européen,<br />

atteste de sa capacité à analyser et à progresser, et de<br />

sa volonté de transparence.<br />

uN défIcIt <strong>hydrAuLIque</strong> bIeN géré<br />

L’année 2011 se caractérise par une sécheresse importante<br />

conduisant à un déficit hydraulique affectant surtout le<br />

premier semestre. La production d’électricité hydraulique<br />

2011 s’établit à 33,7 milliards de kWh, près de 12 milliards<br />

de moins qu’en 2010. Ce manque d’eau en France a aussi<br />

impacté la gestion des autres modes de production d’électricité,<br />

thermique et nucléaire. En 2011, la gestion hydraulique<br />

des retenues a été performante : la perte de production<br />

du parc <strong>EDF</strong> due à la faible hydraulicité a pu être limitée à<br />

0,74 TWh. En 2005, année comparable, elle avait atteint<br />

2,69 TWh. Un constat qui souligne l’importance d’un parc<br />

de production électrique diversifié et intégré.<br />

deS réSuLtAtS <strong>Sûreté</strong><br />

bIeN orIeNtéS<br />

En 2011, j’estime que la sûreté du parc hydraulique d’<strong>EDF</strong> se<br />

maintient à un niveau satisfaisant. Les démarches engagées<br />

dans les équipes donnent des résultats encourageants qui<br />

invitent à poursuivre les efforts. Depuis 2008, on n’enregistre<br />

aucun incident marquant pour la sûreté hydraulique.<br />

n La détection des événements ESSH se maintient à un niveau<br />

correct (2 472 en 2011, 2 454 en 2010, 2 227 en 2009). Les<br />

événements ayant eu des conséquences externes (ESSH ≥ 1)<br />

se réduisent : 34 en 2009, 32 en 2010, 23 en 2011.


33,7 Milliards de kWh<br />

ont été produits par la DpiH en 2011<br />

n Le nombre de sites (8) à criticité forte et très forte par rap-<br />

port aux variations de débit à l’aval des ouvrages (criticité<br />

MVD) baisse et a été divisé par 3 en cinq ans, passant de 58<br />

en 2007 à 19 en 2011. Ce résultat montre l’effort important<br />

mené sur plusieurs sites à risque élevé pour parvenir à des<br />

solutions, même pénalisantes pour l’exploitation.<br />

n Le programme de rénovation du patrimoine hydraulique<br />

SuPerHydro (sûreté et performance de l’hydraulique) est<br />

réalisé à 65 %, conformément aux objectifs. Avec près de<br />

850 millions d’euros pour la sûreté, c’est le programme de<br />

rénovation du patrimoine le plus important entrepris par <strong>EDF</strong><br />

depuis plusieurs décennies. Il prévoit 446 opérations d’ici<br />

2013 dont 368 concernent directement la sûreté. 240 opérations<br />

de sûreté ont été réalisées par la DPIH en quatre ans.<br />

S’y ajoutent 87 opérations de sûreté en cours de réalisation<br />

et 36 en cours d’études. Dans l’attente de la réalisation des<br />

travaux de rénovation, <strong>EDF</strong> déploie des DMP (9) , parades destinées<br />

à garantir la sûreté. Fin 2011, plus de 95 % des 680<br />

DMP étaient effectifs et suivis. Je note aussi la progression du<br />

budget annuel de maintenance passé de 100 millions d’euros<br />

en 2006 à 420 millions d’euros en 2011.<br />

n Le décret du 11 décembre 2007 fixe de nouvelles obligations<br />

de sûreté, dont la réalisation d’une étude de danger<br />

(EDD) pour les ouvrages des classes A et B (10) et d’une revue<br />

de sûreté (RS) pour les ouvrages de classe A. Une nouvelle<br />

étape a été atteinte avec la production de 120 EDD (sur les<br />

242 à réaliser d’ici fin 2014) et de 50 RS (sur 150 d’ici 2017)<br />

conformément aux engagements d’<strong>EDF</strong>.<br />

deS foNdAMeNtAux<br />

PArtAgéS et reSPectéS<br />

n La détection des événements d’exploitation (ESSH) est,<br />

cette année encore, bien intégrée à la vie des équipes de<br />

terrain. La détection des écarts dans l’étude, la préparation<br />

et la réalisation de la maintenance et de l’ingénierie progresse<br />

avec, par exemple, plus de 90 ESSI (11) en 2011. Je note aussi<br />

l’engagement commun des directions des unités de production<br />

(UP) et des exploitants pour réduire le nombre des sites<br />

les plus critiques au regard de la maîtrise de variation des<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

débits (MVD) (12) . Restent 19 sites, les plus « difficiles » à n’en<br />

pas douter, où il faudra tout mettre en œuvre pour en réduire<br />

la criticité.<br />

n Le permis de conduire un ouvrage en crue est une pratique<br />

maintenant bien maîtrisée dans toutes les équipes d’exploitants.<br />

L’exigence plus forte de la nouvelle directive (13) crues<br />

est déployée progressivement, venant réinterroger certaines<br />

pratiques (formation-recyclage annuel par exemple). J’ai<br />

mesuré les progrès de toutes les équipes pour identifier et<br />

suivre le référentiel de compétences à acquérir : liste nominative<br />

d’autorisations pour conduire la crue, plan de formation<br />

et recyclage, mise en situation sur le simulateur SIMBA<br />

(SIMulateur BArrage), traçabilité des réalisations. La vigilance<br />

reste de mise pour faire vivre cette action dans la durée.<br />

n L’organisation opérationnelle de chaque équipe repose sur<br />

des repères clairs : points d’exploitation journaliers, réunions<br />

hebdomadaires pour le planning et pour faire le bilan des faits<br />

marquants passés et des objectifs, réunions mensuelles de suivi<br />

d’exploitation, contrôle périodique des DMP d’exploitation.<br />

Cette organisation garantit un pilotage efficace et partagé<br />

dans chaque équipe, avec des impacts positifs sur la sûreté.<br />

UNE RÉgLEMENTATION<br />

PLuS coNtrAIgNANte<br />

L’arrêté du 21 mai 2010 définit l’échelle de gravité des événements<br />

affectant les barrages et les digues ou leur exploitation.<br />

Cet arrêté étend aux digues l’obligation de déclaration des événements<br />

EISH (5) et introduit, pour les barrages des classes A et<br />

B soumis aux études de danger (EDD), la notion de précurseur<br />

de sûreté hydraulique (PSH). Les PSH recouvrent les dysfonctionnements<br />

des barrières de sûreté mentionnées dans les EDD.<br />

L’application du décret du 11 décembre 2007 (6) prévoyant la<br />

réalisation des études de danger (EDD) et revues de sûreté<br />

(RS) donne lieu à de nombreux travaux auxquels participe <strong>EDF</strong><br />

dont l’examen des conséquences de l’arrêté séisme – zonage, le<br />

groupe de travail CFBR (7) sur la problématique crue des grands<br />

barrages, un futur arrêté imposant une EDD sur certaines<br />

classes de conduites forcées, etc.<br />

(5) Événement important pour la sûreté hydraulique (cf. chapitre 2). (6) Décret n° 2007-1735 du 11 décembre 2007 relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques et au<br />

comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques et modifiant le Code de l’environnement. (7) Comité français des barrages et réservoirs. (8) En aval<br />

des installations hydrauliques. (9) Dispositifs et moyens particuliers. (10) Classe A (anciennement 70-15) = barrages dont la hauteur est supérieure ou égale à 20 mètres (149<br />

ouvrages <strong>EDF</strong>). Classe B (anciennement BMI) = barrages non A dont la hauteur est supérieure ou égale à 10 mètres et dont le ratio « carré de la hauteur X racine carrée du<br />

volume de la retenue d’eau » est supérieur ou égal à 200 (90 ouvrages <strong>EDF</strong>). (11) Écart significatif de sûreté pour l’ingénierie. (12) La criticité mesure la sensibilité d’un site par<br />

rapport à la sûreté. Elle dépend de facteurs très divers : mode d’exploitation, configuration géographique, fréquentation des rivières et de leurs abords… Plus la criticité est<br />

élevée, plus les mesures de précaution prises sont fortes (exemple : arrêté préfectoral d’interdiction de fréquentation). (13) Il s'agit d'une directive interne à <strong>EDF</strong>.<br />

— 9 —


CHAPITRE<br />

1<br />

— 10 —<br />

MoN ANALySe<br />

et MA SyNthèSe<br />

de L’ANNée 2011<br />

LA <strong>Sûreté</strong> dANS LeS grANdS eNjeux<br />

INduStrIeLS de LA dPIh<br />

renouveau : des modèles d’exploitation et de maintenance,<br />

intégrateurs de sûreté.<br />

Le projet RenouvEau en phase de prédéploiement vise, en<br />

s’appuyant sur les techniques et technologies les plus récentes,<br />

à faire du modèle d’exploitation et de maintenance de la DPIH<br />

l’un des meilleurs standards mondiaux. La surveillance des<br />

équipements, la fiabilisation et la rénovation des automatismes,<br />

la standardisation des méthodes d’exploitation et de<br />

maintenance (gMAO) sont des chantiers qui amélioreront la<br />

sûreté hydraulique de la DPIH, de façon continue et pérenne.<br />

Les équipements impactant directement la sûreté seront surveillés<br />

en permanence et la détection de leurs défaillances sera<br />

mieux anticipée par une analyse des signes précurseurs.<br />

En 2011, j’ai constaté l’apport concret des modèles Produire<br />

et Maintenir dans les unités pilotes où le déploiement permet<br />

déjà de mobiliser des outils et méthodes standardisés améliorant<br />

la sûreté (gestion des actions à distance, télé-exploitation<br />

modernisée, préparation et planification des activités de<br />

maintenance via la gMAO). Les écarts que j’ai relevés (suivi<br />

difficile des OMISH par exemple) sont tous identifiés et en<br />

cours de traitement. Ce projet dynamique améliorera significativement<br />

le niveau de sûreté de la DPIH.<br />

le renforcement de la sûreté du parc hydraulique dans<br />

la durée.<br />

n Socle historique de la sûreté hydraulique, la conception et<br />

le suivi technique des grands barrages (tenue de leur structure<br />

de génie civil) s’appuient sur l’expertise d’ingénierie de<br />

DTg (Division technique générale) et du CIH (Centre d’ingénierie<br />

hydraulique), reconnue en France et à l’international.<br />

Conformément aux exigences du décret du 11 décembre<br />

2007, les agréments « études et diagnostics » et « auscultation<br />

» ont été délivrés en avril 2011 à <strong>EDF</strong> SA.<br />

n Outre un programme ambitieux de rénovations lourdes,<br />

SuPerHydro améliore la maîtrise d’ensemble de la maintenance<br />

en créant un cadre de doctrines, en anticipant les<br />

opérations et en les planifiant. Le programme pluriannuel de<br />

maintenance établi par la DPIH comporte depuis 2008 un<br />

volet spécifique sûreté hydraulique pour mieux maîtriser la<br />

tenue des ouvrages dans la durée. Un programme de maintenance<br />

« sûreté » avec des projections à 35 ans est élaboré.<br />

(14) Ouvrages et matériels importants pour la sûreté hydraulique.<br />

Il s’appuie sur des études visant à préciser la durée de vie<br />

des matériels et ouvrages à enjeu de sûreté pour définir différentes<br />

mesures possibles : programme de remplacement<br />

périodique, renforcement de la surveillance, développement<br />

de moyens de contrôles non destructifs, etc.<br />

uNe évoLutIoN de LA régLeMeNtAtIoN<br />

SéISMe et crue PLuS coNtrAIgNANte<br />

L’administration travaille sur un nouveau cadre réglementaire<br />

pour les crues et les séismes. Sur les crues, elle fixerait des<br />

niveaux de crue de dimensionnement (crues de projet et de danger)<br />

d’un temps de retour notablement supérieur aux pratiques<br />

actuelles. Pour la tenue au séisme, elle a décidé d’augmenter<br />

significativement les accélérations de référence, allant jusqu’à<br />

tripler les valeurs actuelles, soit un niveau bien supérieur à celui<br />

retenu par les autres pays européens. Les conséquences de<br />

ces évolutions réglementaires concernent potentiellement plus<br />

d’une centaine d’ouvrages, nécessiteront de nombreuses études<br />

et travaux pour plusieurs centaines de millions d’euros.<br />

Je pense que les débats avec l’administration sur ce futur arrêté<br />

doivent se poursuivre pour prendre en compte les spécificités<br />

de chaque ouvrage ainsi que les risques réels et pour inscrire<br />

ces nouvelles contraintes dans une logique industrielle.<br />

deS PoINtS quI ProgreSSeNt<br />

n Le management sûreté des unités est mieux structuré. Des<br />

exigences bien portées, des responsabilités mieux exercées et<br />

une feuille de route fixant le cap, avec des objectifs concrets,<br />

dans les contrats d’équipe sont les piliers édifiés par les directions<br />

nationales et locales. L’impératif sûreté est affiché et suivi :<br />

application progressive des exigences OMISH (14) , réalisation des<br />

chantiers de rénovation du patrimoine sûreté et contrôle de<br />

la pertinence des DMP patrimoine, amélioration des compétences<br />

« crue », gestion des DMP exploitation et progression du<br />

déploiement des requalifications et, pour certains, recherche des<br />

leviers pour réduire le nombre de sites à criticité MVD élevée.<br />

Les exigences de sûreté sont mieux intégrées dans les processus<br />

techniques de maintenance et d’exploitation.<br />

n Les équipes de toutes les unités hydrauliques (production,<br />

maintenance, ingénierie) continuent de progresser. Les priori-


de gAuche<br />

à droIte :<br />

L’inspecteur sûreté<br />

hydraulique<br />

sur le terrain.<br />

© edf PIcArd<br />

fabrice<br />

vue extérieure<br />

du barrage<br />

de grandval<br />

uP centre.<br />

© edf dhuMeS<br />

Patrice<br />

tés sont plus affirmées et les actions produisent des résultats.<br />

La culture de sûreté continue de progresser, touchant un public<br />

interne plus nombreux et plus diversifié. La DPIH a publié un<br />

nouveau Mémento sûreté hydraulique, apprécié et utilisé dans<br />

les équipes. Certains événements de sûreté sont débattus dans<br />

les équipes. Mon rapport annuel est présenté et fait l’objet de<br />

partages mieux structurés et plus creusés. Une mise en cohérence<br />

des outils et bases de données améliorerait le partage et<br />

le REX. L’utilisation des ESSH Infos et ESSI Infos est à encourager.<br />

n Le pilotage des grands projets industriels de la DPIH, porteurs<br />

de performance de sûreté, est bien assuré : SuPerHydro<br />

pour rénover et améliorer la tenue du patrimoine dans la<br />

durée, RenouvEau pour moderniser les modèles de production<br />

et de maintenance, le projet EDD (15) -RS (16) pour renforcer la<br />

démonstration (17) de sûreté sur les plus grands ouvrages.<br />

Dans chaque unité, un comité sûreté fonctionne en lien direct<br />

avec le Comité de direction (CoDir).<br />

Les instances d’analyse et de partage du REX technique fonctionnement<br />

correctement. En 2011, un colloque du CFBR (18) a<br />

réuni 230 acteurs d’horizons divers (administration, bureaux<br />

d’études, collectivités locales, industriels) sur le déploiement<br />

des EDD. Il a fait émerger le besoin de consolider le REX de<br />

l’accidentologie et de l’incidentologie de l’industrie des barrages<br />

dans toutes les disciplines. En interne, la CUTMH (19) et<br />

le COCCHE (20) ont réuni chacun environ 130 ingénieurs et<br />

traité plusieurs thèmes à caractère sûreté. Le CTSH (21) a étudié<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

plusieurs dossiers techniques : capacité des vannes de tête,<br />

maîtrise du risque inondation, conception d’évacuateurs de<br />

crue dans le cadre du projet MRC-D.<br />

n Les méthodes progressent elles aussi. J’ai constaté sur<br />

le terrain plusieurs pratiques performantes soulignant l’implication<br />

et l’initiative des équipes : utilisation de fiches de<br />

requalification sur dépannage d’un OMISH, mémento d’analyse<br />

ESSH, analyse d’ESSH couplée à un dossier pédagogique,<br />

mémento OMISH, dossier de formation opérationnelle sur les<br />

crues, bilan sûreté mensuel synthétique, technique de fiabilisation<br />

sur l’activité de maintenance.<br />

n Le projet compétences de la DPIH prend de l’ampleur avec<br />

une animation notablement améliorée au cours des deux dernières<br />

années. Ce projet est en phase ascendante avec des actions<br />

de terrain déjà reconnues et appréciées. Il convient de persévérer<br />

pour atteindre le niveau d’exigences en rapport avec les enjeux<br />

actuels et futurs. Cette année, 320 nouveaux hydrauliciens ont<br />

été intégrés dans les promotions de formation Prim’Eau.<br />

deS PoINtS à AMéLIorer<br />

n L’animation sûreté reste perfectible. En s’inspirant<br />

d’initiatives locales et des méthodes proposées par le projet<br />

RenouvEau, il est maintenant incontournable que la DPIH<br />

analyse en profondeur tous ses événements d’exploitation et<br />

(15) Étude de danger. (16) Revue de sûreté. (17) Il s’agit d’une démonstration en profondeur basée sur des éléments analysés et des positions argumentées. (18) Comité<br />

français des barrages et réservoirs. (19) Commission des usures et de la technologie des matériels hydrauliques. (20) Comité de contrôle commande hydraulique. (21) Comité<br />

technique et sûreté hydraulique.<br />

— 11 —


CHAPITRE<br />

1<br />

— 12 —<br />

MoN ANALySe<br />

et MA SyNthèSe<br />

de L’ANNée 2011<br />

de maintenance de sûreté annuels pour en tirer des enseignements.<br />

Il est nécessaire de classer, à l’échelon national, les<br />

événements (ESSH, ESSI) par catégories et de faire émerger<br />

l’origine des écarts en matière de matériels, d’organisation<br />

et de méthodes. Une mesure globale de l’état des lignes de<br />

défense est ainsi à réaliser par une « ingénierie de sûreté », au<br />

niveau DPIH et dans chaque unité.<br />

Le déploiement de directives importantes pour la sûreté<br />

(OMISH, crues) mérite d’être mieux accompagné pour aider<br />

les opérationnels. La performance des déploiements est à<br />

mesurer pour guider l’action du management.<br />

La performance sûreté des équipes n’est pas assez mesurée pour<br />

porter un avis sur les pratiques performantes et les difficultés<br />

rencontrées. La concentration de certains risques portés par très<br />

peu d’équipes (par exemple : 1 des 17 gEH gère 1/3 des sites<br />

de criticité MVD élevé) mérite d’être managée spécifiquement.<br />

La conduite de certains dossiers ou projets techniques est à<br />

mieux anticiper pour intégrer toutes les dimensions, y compris<br />

les relations avec l’administration.<br />

La vision intégrée des domaines, comme l’impact des compétences<br />

dans le processus sûreté, n’est pas assez examinée<br />

ni pilotée.<br />

n La qualité d’exploitation sûreté s’améliore mais reste<br />

à renforcer pour les requalifications (22) . Pour les OMISH, les<br />

exigences doivent s’appliquer dans la maintenance comme<br />

dans le dépannage.<br />

n Les ressources dédiées et le positionnement des filières<br />

sûreté-risques ne sont pas encore au niveau des objectifs fixés<br />

et de la dynamique engagée. La DPIH doit accentuer ses efforts<br />

en gréant chaque unité d’une mission Management des risques<br />

suffisamment étoffée pour animer les démarches sûreté, analyser<br />

les performances et anticiper les dossiers à enjeu.<br />

n dans les unités d’ingénierie, l’animation managériale<br />

est à améliorer pour renforcer le déploiement des OMISH et<br />

exprimer les actions de progrès sûreté dans certains services.<br />

n Les oMISh doivent faire l’objet d’un effort de déploiement<br />

généralisé à l’ensemble de la maintenance préventive<br />

et corrective en fixant des règles de fonctionnement.<br />

Chaque affaire de maintenance doit respecter un fil rouge<br />

OMISH allant de l’expression des besoins jusqu’à la remise<br />

en route par l’exploitant, en démarrant par une revue des<br />

exigences entre la maîtrise d’ouvrage (l’UP) et la maîtrise<br />

d’œuvre (le CIH). Cette approche doit intégrer la dimension<br />

politique industrielle pour impliquer les prestataires. La liste<br />

des matériels OMISH est à faire connaître sur chaque site<br />

(22) Contrôles du bon fonctionnement de matériels ou systèmes lors de la remise en service.<br />

hydraulique. Le pilotage de la démarche OMISH doit s’appuyer<br />

sur un tableau de bord mieux instrumenté pour porter<br />

un avis sur les performances et les difficultés.<br />

n L’interface entre l’ingénierie et l’exploitation reste perfectible.<br />

Un effort particulier doit être réalisé pour la préparation<br />

et le pilotage des affaires et chantiers à dimension sûreté.<br />

n Pour le projet compétences, l’ancrage managérial et<br />

le positionnement de la filière RH doivent être renforcés.<br />

L’ensemble du management doit porter les actions du projet,<br />

en clarifiant les priorités de la filière RH.<br />

Autre enjeu important, la prise en compte des enjeux compétences<br />

est à adapter au fonctionnement des équipes pour<br />

soutenir celles qui sont en difficulté.<br />

Avec le partenariat DPIH-UFPI, le pilotage global de la professionnalisation<br />

s’améliore, son contenu devant continuer à être<br />

étoffé. Les parcours professionnels croisés, notamment entre<br />

ingénierie et production, doivent être davantage encouragés et<br />

pilotés, le métier de formateur doit être mieux reconnu par un<br />

affichage et un pilotage marqués des parcours professionnels.<br />

Le management doit s’engager plus fortement sur ces actions.<br />

n Plusieurs instances de rex produisent d’excellentes<br />

réflexions et actions d’amélioration de la sûreté. Leur animation<br />

d’ensemble reste insuffisante pour mieux les partager et<br />

en tirer toute l’efficacité voulue.<br />

deS PoINtS de vIgILANce<br />

n L’anticipation et la préparation des grands chantiers sont<br />

à améliorer en généralisant partout l’organisation en mode<br />

projet avec un pilotage unique et intégré.<br />

n L’exigence sûreté doit être mieux expliquée aux prestataires<br />

extérieurs et la politique industrielle de sous-traitance doit<br />

s’accompagner de mesures plus rigoureuses pour la sélection<br />

des fournisseurs, la sensibilisation à la sûreté, la vérification<br />

des connaissances. Il faut aussi développer des méthodes<br />

pour mieux formaliser les exigences sur les chantiers.<br />

n Concernant les principes de sûreté, plusieurs analyses<br />

d’événements et réalisations de dossiers ou de guides pour<br />

les EDD-RS montrent l’intérêt d’intégrer l’approche fonctionnelle<br />

de la sûreté. Ces constats viennent interroger l’organisation<br />

de la DPIH qui a tendance à raisonner métiers et à<br />

cloisonner autour des cinq familles de sûreté. Cette notion<br />

de sûreté fonctionnelle devra être analysée, enrichie et progressivement<br />

construite pour orienter la sûreté de demain.


EN CONCLUSION<br />

j’insisterai sur 3 points.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

n ANIMer Avec toujourS PLuS de force LA PerforMANce de <strong>Sûreté</strong> Avec L’objectIf :<br />

• d’améliorer la pertinence de l’analyse globale des événements d’exploitation, de maintenance et<br />

d’ingénierie pour mesurer à l’échelle nationale et locale les écarts techniques et organisationnels<br />

et rendre plus robuste l’état des lignes de défense,<br />

• manager les écarts et concentrer les efforts sur les quelques équipes concernées par certains risques (23)<br />

et sur les équipes en situation de fragilité (détection, soutien),<br />

• apporter une aide directe aux équipes pour déployer les directives nationales (OMISH, crues, etc.)<br />

en leur fournissant des méthodes basées sur l’analyse des meilleures pratiques,<br />

• parvenir à une vision intégrée des enjeux pour aider les directions nationales et locales à anticiper<br />

les contraintes et à définir les stratégies adéquates de sûreté.<br />

n ProgreSSer dANS LA MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong> deS ActIvItéS d’exPLoItAtIoN,<br />

de MAINteNANce et d’INgéNIerIe eN AgISSANt Sur PLuSIeurS LevIerS :<br />

• manager les exigences des OMISH pour en expliquer le sens à partir d’exemples concrets,<br />

• fixer un objectif réaliste et progressif pour intégrer toutes les exigences sûreté dans le quotidien :<br />

analyse de risques adaptée à l’intervention, requalification, bilan et analyse,<br />

• renforcer les gestes professionnels destinés à mieux maîtriser les situations d’exploitation sensibles<br />

comme la remise en service des machines,<br />

• généraliser les méthodes OMISH dès la préparation de chaque affaire (revue d’exigences),<br />

dans les plans qualité et les requalifications (plan global d’essais),<br />

• formaliser, en lien avec les acheteurs, l’exigence sûreté pour les prestataires dans les contrats<br />

de sous-traitance.<br />

n PréPArer L’AveNIr Avec deS PerforMANceS durAbLeS eN :<br />

• respectant les échéances de réalisation à caractère sûreté du programme de maintenance à long<br />

terme dont la rénovation SuPerHydro, en veillant à la maîtrise permanente du risque par une<br />

application rigoureuse des dispositifs et moyens particuliers (DMP), et en manageant tous les projets<br />

impactant la sûreté, notamment MRCD et EDD-RS,<br />

• développant et déployant les nouveaux modèles de RenouvEau pour généraliser les méthodes,<br />

outils, pratiques et organisations destinées à rendre la sûreté encore plus performante,<br />

• structurant fortement le REX par un meilleur partage et une meilleure animation, en l’alimentant<br />

avec le REX de SuPerHydro et du projet EDD-RS pour développer une sûreté globale qui intègre<br />

toutes les dimensions intermétiers et une approche fonctionnelle de la sûreté,<br />

• continuant à être un acteur majeur du développement de concepts et de pratiques sûreté<br />

reconnu pour son haut niveau d’exigence, son esprit d’initiative, ses relations responsables avec<br />

l’administration dans un contexte industriel exigeant et plus difficile.<br />

(23) Exemple : examen du reste des sites MVD à criticité élevée pour statuer sur leur sort à moyen terme.<br />

— 13 —


CHAPITRE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Vérification de la stabilité de l'ouvrage – Barrage de Saint-Etienne de Cantalès (Vallée de la Cere - Unité de Production Centre). © <strong>EDF</strong> CONTY Bruno<br />

2<br />

LA PerforMANce<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

Les résultats sûreté 2011 de la division production ingénierie hydraulique (dPIh) sont<br />

satisfaisants. Avec 2 472 événements significatifs de sûreté hydraulique sans caractère<br />

de gravité (eSSh=o), la dPIh confirme un bon niveau de détection sur le terrain.<br />

cette détection doit mieux s’accompagner d’une analyse approfondie des non-qualités<br />

et des points de fragilité dans les lignes de défense pour en tirer des actions d’amélioration.<br />

Le nombre de sites à criticité (24) forte et très forte au regard des variations de débit dans<br />

les rivières continue de se réduire pour s’établir à 19. on en comptait 58 en 2007.<br />

Le suivi des exigences de surveillance sur les cinq familles d’ouvrages importants pour la<br />

sûreté hydraulique reste satisfaisant avec un taux de 95 % de dMP (25) (dispositifs et moyens<br />

particuliers) actifs. La réalisation des travaux de SuPerhydro a conduit à lever 131 anciens<br />

dMP et 99 nouveaux dMP ont été élaborés.<br />

(24) La criticité mesure la sensibilité d’un site par rapport à la sûreté. Elle dépend de facteurs très divers : mode d’exploitation, configuration géographique, fréquentation des<br />

rivières et de leurs abords… Plus la criticité est élevée, plus les mesures de précaution prises sont fortes (exemple : arrêté préfectoral d’interdiction de fréquentation). (25) DMP :<br />

mesures compensatoires renforçant la sûreté des ouvrages, le temps de réaliser les programmes d’amélioration, notamment SuPerHydro.<br />

— 15 —


CHAPITRE<br />

2<br />

— 16 —<br />

LA PerforMANce<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

MeSurer LA PerforMANce de <strong>Sûreté</strong><br />

L’analyse porte sur les indicateurs relatifs aux événements<br />

(ESSH) et à leur gravité, sur les indicateurs concernant l’état<br />

des sites critiques au regard de la maîtrise des variations de<br />

débit (MVD) dans les rivières et sur le suivi des DMP.<br />

LES INDICATEURS DE LA<br />

<strong>Sûreté</strong> <strong>hydrAuLIque</strong><br />

n essH : Événement significatif pour la sûreté hydraulique.<br />

Dans la gestion quotidienne d’un aménagement hydraulique,<br />

des événements d’exploitation non souhaités peuvent se<br />

produire. Ce sont des Événement significatifs pour la sûreté<br />

hydraulique (ESSH) dès qu’ils concernent l’atteinte aux personnes<br />

ou aux biens, la non-maîtrise de cote ou de débit et,<br />

plus généralement, des situations « non sûres ».<br />

Les ESSH, mis en place à l’initiative d’<strong>EDF</strong>, sont cotés selon deux<br />

paramètres : leurs conséquences et leur niveau de gravité. Ils<br />

sont ensuite classés en trois catégories : vert (indice de gravité<br />

égal à 0), orange (indice de gravité égal à 1, 2 ou 3) et rouge<br />

(indice de gravité égal à 4, 5 ou 6).<br />

n isH : indicateur de uûreté hydraulique.<br />

Il prend en compte tous les Événements significatifs pour la sûreté<br />

hydraulique (ESSH) qui ont un impact à l’extérieur de l’entreprise.<br />

n ipsH : indicateur de prévention sûreté hydraulique.<br />

Il identifie les événements précurseurs à traiter et prend en<br />

compte les ESSH de gravité 0.<br />

n eisH : Événement important pour la sûreté hydraulique.<br />

Mis en place par les services de l’État, les événements importants<br />

pour la sûreté regroupent les ESSH d’une gravité égale ou<br />

supérieure à 1. Ils sont classés en trois catégories.<br />

Jaune : Événements à caractère hydraulique ayant conduit à<br />

une mise en difficulté des personnes où à des dégâts de faible<br />

importance à l’extérieur de l’installation. Événements traduisant<br />

une non conformité à un dispositif réglementaire sans mise en<br />

danger des personnes (non-respect des consignes d’exploitation<br />

en crues ; non respect de débits ; non-respect de cotes réglementaires).<br />

Défauts de comportement de l’ouvrage et de ses organes<br />

de sûreté imposant une modification de la cote ou des conditions<br />

d’exploitation en dehors du référentiel réglementaire d’exploitation<br />

de l’ouvrage, sans mise en danger des personnes.<br />

Orange : Événements à caractère hydraulique ayant entraîné<br />

une mise en danger des personnes sans qu’elles aient subi de<br />

blessures graves, ou des dégâts importants aux biens ou aux<br />

ouvrages hydrauliques.<br />

Rouge : Événements à caractère hydraulique ayant entraîné<br />

des décès ou des blessures graves aux personnes, ou des dégâts<br />

majeurs aux biens ou aux ouvrages hydrauliques.<br />

les essH et leur gravité<br />

En 2011 les résultats de sûreté d’exploitation continuent<br />

d’être satisfaisants : les événements sont mieux détectés et<br />

leurs conséquences restent de faible gravité.<br />

La détection des ESSH de niveau 0 (IPSH) reste globalement<br />

stable durant cette année de faible hydraulicité : 2 193 ESSH<br />

de niveau 0 détectés en 2009, 2 422 en 2010, 2 472 en 2011.<br />

En forte baisse, les événements ayant eu des conséquences<br />

externes (ISH) s’établissent à un niveau très faible : 22 en<br />

2011 (soit 0,9 % des ESSH), 32 en 2010, 34 en 2009.<br />

La grille de cotation interne à <strong>EDF</strong> classe les ESSH en 5 grandes<br />

familles : atteintes aux personnes (A) ou aux biens (B), nonmaîtrise<br />

des cotes de niveau des retenues (C) ou des débits<br />

(D), situations non sûres (S). Cette grille prévoit 7 niveaux de<br />

gravité de 0 à 6 (voir annexe page 96)<br />

Le nombre d’événements graves est de 22 soit à un niveau<br />

faible et en diminution. Notons les 7 de type A (où les<br />

quelques personnes mises en difficulté ont été rapidement<br />

tirées d’affaire) et de 6 de type B. Ces chiffres traduisent la<br />

qualité des mesures de prévention mises en œuvre par les<br />

hydrauliciens sur les rives et les lacs.<br />

la criticité MVD (26)<br />

Tout au long de l’année, la fréquentation des rivières est<br />

diversifiée : pêche, baignade, pratique de sports nautiques,<br />

balades le long des rives. Sur certains sites, il existe un risque<br />

dû aux variations, parfois soudaines, de débit dans les rivières.<br />

Selon les circonstances d’exploitation, l’eau peut brusquement<br />

monter de plus d’un mètre avec un débit de plusieurs<br />

m3 par seconde. La recherche de parades efficaces représente<br />

un travail de fond important.<br />

La baisse importante et continue du nombre de sites<br />

de criticité forte et très forte (échelles 4 et 5 de criticité<br />

MVD) : 114 en 2005, 45 en 2008, 19 en 2011, montre l’effort<br />

important de la DPIH pour parvenir à des solutions, parfois<br />

difficiles et pénalisantes pour l’exploitation.<br />

La DPIH réexamine la criticité des sites chaque année pour<br />

les sites les plus critiques (3-4-5) et tous les trois ans pour les<br />

autres sites (criticité 1-2), sauf ESSH dans l’année. J’ai constaté<br />

sur le terrain la forte vigilance des équipes sur ces sites.<br />

Les efforts doivent maintenant se focaliser sur les quelques<br />

gEH qui concentrent le plus de sites à criticité 4 et 5 : il faut<br />

les aider à analyser les situations et à trouver les solutions<br />

d’amélioration surtout quand elles sont difficiles vu les configurations<br />

topographiques ou la fréquentation.<br />

à court terme, il est nécessaire que la dPIh cible ses<br />

(26) Maîtrise des variations de débit.


95 %<br />

des 680 DMp étaient en place<br />

et suivis en 2011<br />

sites les plus critiques en organisant une revue adaptée<br />

aux seules équipes concernées.<br />

la mise en œuvre de parades sur le patrimoine (DMp)<br />

Importante pour la maîtrise de la sûreté, la notion de DMP (27)<br />

Patrimoine fait travailler l’ingénierie, les exploitants, les missions<br />

techniques des UP (28) et la filière sûreté, sur l’ouvrage,<br />

sa situation et les parades à mettre en place en attendant la<br />

réalisation des travaux de rénovation.<br />

L’important travail de remise en état du patrimoine hydraulique,<br />

notamment le programme SuPerHydro, a eu pour<br />

effet de supprimer 131 anciens DMP en 2011. À l’inverse, le<br />

suivi permanent de l’état des ouvrages et l’amélioration de<br />

LES ESSH eN 2011 PAR FAMILLE<br />

1800<br />

1500<br />

1200<br />

900<br />

600<br />

300<br />

0<br />

378<br />

dont<br />

6 A3<br />

et<br />

1 A4<br />

31<br />

dont<br />

7 B1 et<br />

2 B2<br />

A B C D S<br />

(27) Dispositif et moyen particulier. (28) Unité de production.<br />

118<br />

dont<br />

1 C1 et<br />

1 C2<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

la connaissance de l’état du patrimoine hydroélectrique ont<br />

conduit à augmenter le niveau de criticité de 99 matériels en<br />

2011 et à y effectuer des DMP.<br />

Fin 2011, 95 % des 680 DMP Patrimoine étaient en place<br />

et suivis, une trentaine de DMP étaient à l’étude (mise en<br />

place progressive d’une surveillance renforcée). Les 5 % des<br />

ouvrages considérés sensibles pour la sûreté, non couverts<br />

formellement par un DMP, sont examinés en profondeur par<br />

les spécialistes du domaine en concertation avec la filière<br />

sûreté et la direction de chaque unité, ou sont couverts de<br />

façon provisoire en attendant la validation des mesures proposées<br />

par les services d’ingénierie. Ce dispositif apporte un<br />

niveau de garantie suffisant en matière de risque.<br />

137<br />

dont<br />

1 D1 et<br />

1 D2<br />

1996<br />

dont<br />

8 S1,<br />

1 S2 et<br />

1 S3<br />

A : Atteinte aux personnes<br />

b : Atteinte aux biens<br />

c : Non maîtrise des cotes<br />

de niveau des retenues<br />

d : Non maîtrise des cotes<br />

de niveau des débits<br />

S : Situations non sûres<br />

— 17 —


CHAPITRE<br />

2<br />

— 18 —<br />

LA PerforMANce<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

rAPPeL de LA Méthode<br />

DES ANALYSES DES<br />

INCIDENTS D’EXPLOITATION<br />

La base de données SILEX de la DPIH s’enrichit de 12 000 fiches<br />

d’événements d’exploitation (FEE) par an et regroupe les ESSH<br />

déclarés chaque année. Le traitement des analyses de ces ESSH<br />

permet d’identifier les matériels à l’origine du plus grand nombre<br />

d’événements (automatismes de 2 e rang, calculateurs, voies de<br />

transmission, mesures de niveau, diffuseurs d’alarmes) et, pour<br />

chaque famille, les causes principales de défaillance (principalement<br />

un manque de fiabilité dû à la conception ou à la vétusté).<br />

En 2009, la DPIH a élaboré :<br />

• un guide d’aide à l’utilisation de la grille N0 (niveau 0) de collecte<br />

des éléments de contexte des ESSH qui précise le détail<br />

des endroits concernés (retenue, ouvrage, centrale, berges,<br />

etc.), le type de détection (alarme, visite, etc.), le contexte<br />

d’exploitation, les conséquences de l’événement, les spécificités<br />

sûreté (site MVD critique par exemple),<br />

• une grille N1 (niveau 1) pour l’exploitation du REX issu des<br />

rapports d’analyse des ESSH réunis dans la base de données<br />

SILEX. Cette grille définit des causes relatives au facteur<br />

humain, à l’organisation et aux méthodes de travail, à la<br />

documentation, aux équipements et installations, à l’externe.<br />

Le résultat attendu est de renseigner tous les ESSH selon le guide<br />

N0 et d’analyser une centaine d’ESSH selon la grille N1. Le but de<br />

cette démarche est d’être plus pertinent sur l’analyse par grand<br />

type de familles d’ESSH pour mieux traiter les points de fragilité.<br />

(29) groupe d’exploitation hydraulique. (30) Événement significatif de sûreté à l’ingénierie.<br />

de gAuche<br />

à droIte :<br />

visite de contrôle<br />

sur des conduites<br />

forcées.<br />

© edf uPSo.<br />

Agents<br />

d’exploitation lors<br />

des travaux de<br />

maintenance d’un<br />

groupe à l’usine<br />

de Luzech (unité<br />

de Production<br />

centre).<br />

© edf dhuMeS<br />

Patrick<br />

Par ailleurs, la direction technique de la DPIH continue de vérifier<br />

la solidité des DMP en place. Après les vannes en 2010, la<br />

robustesse des DMP de quatre importantes conduites forcées a<br />

été vérifiée en 2011, confirmant l’efficacité des mesures prises.<br />

LeS ANALySeS d’eSSh : AMéLIorer LA<br />

quALIté et LA ProfoNdeur d’ANALySe<br />

Chacun des 17 gEH (29) dispose d’une organisation pour<br />

détecter les événements, analyser les ESSH et suivre les<br />

actions via la base de données SILEX.<br />

La qualité des résultats d’analyse reste perfectible. Comme<br />

le montrent mes observations du terrain, quand un gEH<br />

demande des comptes chaque semaine et qu’il organise des<br />

présentations d’analyse en comité mensuel de direction, le<br />

système est plus efficace et produit des actions de progrès<br />

pour la sûreté. Cette démarche est essentielle pour démontrer,<br />

par l’exemple, les exigences du management sur ces<br />

analyses et instaurer des débats indispensables aux progrès<br />

de sûreté. Le management doit être partout vigilant<br />

pour créer les lieux et les conditions de ce type de partage,<br />

élément majeur du rex.<br />

Depuis plusieurs années, j’observe l’effort de certains gEH<br />

pour réaliser un bilan annuel de leurs ESSH, approfondir<br />

l’analyse des causes, définir des lignes d’actions : par<br />

exemple, mesures globales d’amélioration sur les interventions,<br />

le matériel de télécommunications et les capteurs de


de gAuche<br />

à droIte :<br />

barrage de beaumont-<br />

Monteux, détail<br />

de machinerie des<br />

vannes, roue dentée<br />

(groupe d‘exploitation<br />

hydraulique ecrins<br />

vercors de unité de<br />

production Alpes).<br />

© oddoux franck<br />

Mesurages dans une<br />

armoire électrique avec<br />

port des equipements<br />

de Protection<br />

Individuels (ePI)<br />

adaptés. © edf uPSo<br />

niveau, ou encore actions plus ciblées pour traiter une nonqualité<br />

d’exploitation ou de maintenance. Dans certains gEH,<br />

ces analyses sont partagées en CoDir, pouvant parfois donner<br />

lieu à la rédaction de dossiers pédagogiques pour rendre<br />

concrets les enseignements à tirer.<br />

Au niveau de la dPIh, je constate que le résultat reste<br />

insuffisant avec un niveau d’analyse des événements<br />

de sûreté encore peu poussé. J’insiste sur la nécessité<br />

d’étudier les ESSH les plus intéressants, de caractériser les<br />

dysfonctionnements de façon plus homogène, d’explorer les<br />

évolutions des méthodes et des comportements afin d’améliorer<br />

la vision de l’état des lignes de défense.<br />

Pour gagner en profondeur et en pertinence, l’analyse<br />

ne doit pas se limiter à la vingtaine d’ESSH ≥ 1, mais englober<br />

les ESSH traduisant des non-qualités et les regrouper par<br />

grandes familles de causes.<br />

LA MeSure deS écArtS dANS L’ActIvIté<br />

d’INgéNIerIe et de MAINteNANce<br />

Démarrée en 2010 à l’ingénierie de la DPIH, la démarche<br />

ESSI (30) vise à détecter et analyser des dysfonctionnements<br />

ou des non qualités dans les activités de l’ingénierie : études,<br />

réalisation de chantiers ou prestations sur site. Le processus<br />

d’identification, de traçabilité et de traitement est le même<br />

que pour les ESSH. En 2011, plus de 90 ESSI ont été détectés<br />

mais sans en tirer d’enseignements génériques : chaque ESSI<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

est analysé pour définir des actions correctives ponctuelles.<br />

Une partie du domaine couvert concerne la préparation et<br />

la réalisation de chantiers de maintenance. Dans les gMH<br />

la collecte de ces écarts commence à émerger sans être suffisamment<br />

organisée pour alimenter la base commune de<br />

données SILEX de la DPIH. Ceci ne facilite pas le REX et la<br />

circulation des informations dans la Division.<br />

— 19 —


CHAPITRE<br />

2<br />

EN CONCLUSION<br />

— 20 —<br />

LA PerforMANce<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

L’amélioration globale de la performance sûreté passe par une meilleure vision des points de fragilité,<br />

indispensable au renforcement des lignes de défense.<br />

L’analyse des non-qualités d’exploitation et de maintenance reste trop faible et mal organisée<br />

pour catégoriser l’origine des écarts, définir des lignes de correction et pour en mesurer les effets<br />

sur la performance d’ensemble. La DPIH doit pouvoir avoir les moyens, chaque année, de porter un<br />

avis plus pertinent sur sa performance de sûreté.<br />

uNe recoMMANdAtIoN<br />

n Améliorer la performance d’analyse des eSSh :<br />

• une analyse plus poussée par grand domaine d’activité ou de matériel et par ligne<br />

de défense dans chaque geh, consolidée par une vision au niveau de l’unité,<br />

• une animation plus forte pour l’ingénierie et la maintenance avec la production de bilans<br />

des non-qualités, et de leurs causes et d’un bilan de l’état des matériels de sûreté,<br />

• une animation plus appuyée par le management de chaque unité et de la DPIH,<br />

pour évaluer clairement la robustesse des lignes de défense.


CHAPITRE<br />

3<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

LA MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong><br />

du PAtrIMoINe PAr SuPerhydro<br />

et LA StrAtégIe de MAINteNANce<br />

à LoNg terMe<br />

Le maintien pérenne du patrimoine hydraulique est un enjeu majeur de la sûreté hydraulique.<br />

à partir des priorités d’intervention définies en 2005, la dPIh a engagé en 2007 le programme<br />

SuPerhydro pour traiter les points sensibles du parc hydraulique. ce programme comprend aussi<br />

le déploiement de mesures ponctuelles (dispositifs et moyens particuliers, dMP) destinées à<br />

garantir en permanence le niveau de sûreté adéquat. Avec près de 845 millions d’euros pour la<br />

sûreté, SuPerhydro est le programme de rénovation du patrimoine hydraulique le plus important<br />

engagé par edf depuis vingt ans. Sur les 368 opérations (31) à caractère sûreté du programme<br />

SuPerhydro, 240 sont terminées fin 2011, soit près des deux tiers (65 %) du programme,<br />

87 sont en cours de réalisation et, pour 36 autres, les études sont engagées.<br />

Le suivi permanent du génie civil des grands ouvrages de la dPIh est réalisé avec soin depuis<br />

des décennies. La réalisation des études de danger (edd) et des revues de sûreté (rS) contribue<br />

à approfondir la connaissance des ouvrages et à renforcer les contrôles des points sensibles.<br />

(31) Le programme comprend 446 opérations dont 368 à caractère sûreté.<br />

Réfection du canal de Curbans en 2011 (Unité de production Méditerranée). © <strong>EDF</strong> LEDOARE F.<br />

— 21 —


CHAPITRE<br />

3<br />

— 22 —<br />

LA MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong> du PAtrIMoINe<br />

PAr SuPerhydro et LA StrAtégIe<br />

de MAINteNANce à LoNg terMe<br />

en 2011, la<br />

réfection du<br />

canal de curbans<br />

a été l’un des<br />

chantiers phare de<br />

Superhydro (unité<br />

de Production<br />

Méditerranée).<br />

© edf<br />

chAPouLIe Sophie,<br />

LedoAre P.<br />

AMéLIorer L’étAt du PArc<br />

Le programme SuPerHydro concerne en priorité les matériels<br />

les plus sensibles pour la sûreté hydraulique. La mise à niveau<br />

du patrimoine s’accompagne de mesures compensatoires<br />

(dispositifs et moyens particuliers, DMP) assurant la sûreté<br />

des ouvrages le temps de réaliser le programme.<br />

En 2011, plusieurs opérations ont été terminées sur les<br />

familles de matériels importants pour la sûreté telles que :<br />

• les barrages, avec des travaux de confortement ou de répara-<br />

tion (Jons, digue du Lac Mort, bassin de la Vavre à La Bridoire),<br />

LE PARC DE PRODUCTION<br />

hydroéLectrIque<br />

d’edf eN frANce<br />

Le parc de production hydroélectrique d’<strong>EDF</strong> comprend 447<br />

centrales construites entre 1896 et 1996.<br />

Le patrimoine du domaine génie civil est constitué de 239<br />

grands barrages (149 de plus de 20 m de haut), 1 131 galeries<br />

(1 480 km) et 604 canaux (579 km).<br />

Le patrimoine mécanique est constitué de 1 083 conduites forcées<br />

(267 km) et de 6 328 vannes.<br />

• les canaux, avec des travaux d’étanchéité et de drainage<br />

ou de renforcement des digues latérales (Curbans, Kembs),<br />

• les écluses, avec des travaux de drainage des bajoyers<br />

(Strasbourg),<br />

• les galeries, avec des travaux de renforcement de certains<br />

tronçons ou des travaux d’étanchéité (L’Argentière,<br />

Escouloubre, Valabres),<br />

• les conduites forcées, avec des travaux de remplacement de<br />

tronçons ou de remise en peinture (Champcella, La Llau, La<br />

Rageat, Viclaire),<br />

• les vannes, avec des travaux de remplacement des tabliers<br />

ou des mécanismes de levage (Ottmarsheim, Pointis, Saint-<br />

Aignan, Saint-Martin-Vésubie, Temple).<br />

En 2011, plusieurs opérations importantes ont été engagées :<br />

• maintenance du canal de Madières, renforcement de la<br />

digue-bouchon à Fessenheim,<br />

• confortement des écluses de Fessenheim,<br />

• confortement des galeries de Nentilla et Pareloup-Alrance,<br />

• remplacement des conduites forcées de Nentilla et Aussois<br />

(collecteur),<br />

• reconstruction partielle, ou entretien, des vannes des barrages<br />

de Vallières, Sarrans, Arreau (Beyrède).


368<br />

opérations de sûreté<br />

programmées<br />

MeSurer et MAîtrISer<br />

LeS rISqueS <strong>Sûreté</strong><br />

240<br />

réalisées<br />

Le chantier de<br />

Nentilla-escouloubre<br />

a été l’un des<br />

chantiers phares de<br />

Superhydro en 2011<br />

(unité de Production<br />

Sud-ouest).<br />

© edf crASSouS<br />

Laurent<br />

La démarche pour évaluer le risque de défaillance des<br />

ouvrages hydrauliques a distingué 5 familles de matériels<br />

sensibles pour la sûreté :<br />

• les galeries,<br />

• les canaux,<br />

• les barrages (et les écluses),<br />

• les conduites forcées,<br />

• les vannes.<br />

Des mesures compensatoires d’action immédiate (dispositifs<br />

et moyens particuliers, DMP) de maintenance ont été prises<br />

pour s’assurer que les marges de sûreté sont identifiées et les<br />

parades actives. Elles ont été déployées en priorité sur le périmètre<br />

de SuPerHydro et, plus globalement, sur l’ensemble<br />

des ouvrages sûreté de la DPIH.<br />

En 2007, 947 DMP ont été définis et mis en œuvre dans<br />

le parc hydraulique. L’important travail de diagnostic et de<br />

maintenance a ramené ce nombre à 680 fin 2011. À cette<br />

date subsistaient 272 DMP liés au programme SuPerHydro,<br />

dont 161 sur les vannes. 92 % de ces DMP SuPerHydro sont<br />

effectifs. Les 8 % restants, soit 20 ouvrages dont 19 vannes,<br />

nécessitent des compléments.<br />

La pertinence et la robustesse des DMP de quatre conduites<br />

forcées importantes pour la sûreté ont été vérifiées en 2011.<br />

soit 65 %<br />

du programme total.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Au préalable, un nouvel examen des coefficients de sécurité<br />

pour différents scénarios en mode dégradé a été réalisé et les<br />

fréquences d’occurrence ont été recalculées. Les conclusions<br />

ont confirmé l’efficacité des DMP en place et de l’ordre de<br />

priorité d’intervention programmé.<br />

Au-delà de ces chiffres et vérifications, je rappelle que la solidité<br />

des mesures DMP est examinée en profondeur a minima<br />

tous les ans par les spécialistes du domaine en concertation<br />

avec la filière sûreté et la direction de chaque unité. Je considère<br />

que ce dispositif apporte un niveau de garantie suffisant<br />

en matière de risque.<br />

Autre élément fondamental, toute opération engagée<br />

conduit à retirer immédiatement de l’exploitation le matériel<br />

ou l’ouvrage objet de l’intervention, donc à lever tout risque<br />

potentiel de sûreté hydraulique. Ainsi fin 2011, le cumul des<br />

réalisations terminées ou engagées (risque levé) est de<br />

296 sur les 368 opérations de sûreté de SuPerhydro soit<br />

un taux de couverture supérieur à 80 %.<br />

Pour maîtriser les coûts et les délais, le CIH a renforcé le pilotage<br />

des 46 opérations les plus importantes : pilotage plus<br />

serré des phases d’études, revues de projets réalisées aux<br />

étapes clés avec la participation de représentants de la direction<br />

technique de la DPIH.<br />

De plus, les UP organisent, pour les plus importantes opérations,<br />

des comités de pilotage régionaux auxquels l’ingénierie<br />

participe. L’objectif est de mieux gérer les plannings, les<br />

— 23 —


CHAPITRE<br />

3<br />

— 24 —<br />

LA MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong> du PAtrIMoINe<br />

PAr SuPerhydro et LA StrAtégIe<br />

de MAINteNANce à LoNg terMe<br />

budgets et les choix techniques avec l’appui des spécialistes<br />

de la MPHy (32) . En 2011, 8 opérations majeures ont été terminées<br />

dont la réfection de l’étanchéité et du drainage du canal<br />

de Curbans et le remplacement des conduites forcées de La<br />

Rageat et de Champcella.<br />

INtégrer LeS rISqueS <strong>Sûreté</strong><br />

dANS LA PoLItIque de MAINteNANce<br />

à LoNg terMe<br />

La maîtrise des risques liés au vieillissement (33) des installations<br />

est un enjeu majeur pour le groupe <strong>EDF</strong>. La politique<br />

de maintenance a été revue en 2011 pour intégrer les études<br />

du projet RenouvEau relatives au pilotage de la maintenance<br />

à long terme. De 2006 à 2011, le budget maintenance est<br />

passé de 100 millions d’euros à 420 millions d’euros.<br />

SuPerhydro n’est pas seulement un programme de<br />

rénovation du patrimoine hydraulique : il intègre aussi<br />

l’amélioration de la politique de maintenance sur le long<br />

terme. L’important travail de la DPIH pour mieux définir cette<br />

maintenance a abouti à des programmes de maintenance<br />

préventive. Ce domaine est fortement relayé par le projet<br />

RenouvEau qui organise le déploiement de programmes de<br />

maintenance optimisés.<br />

J’ai constaté que le fonctionnement de la DPIH est basé sur une<br />

planification pluriannuelle intégrant la maintenance, préventive<br />

et lourde, avec une priorité donnée à la sûreté hydraulique<br />

selon le programme IPHE S (34) . Classés selon leur importance<br />

et leurs conséquences au regard des risques, les chantiers de<br />

maintenance sont priorisés et budgétés dans la durée.<br />

reNforcer Le NIveAu de <strong>Sûreté</strong> PAr Le<br />

ProgrAMMe deS edd-rS (35)<br />

Le législateur exige du propriétaire ou concessionnaire d’un<br />

barrage, une évaluation de sa sûreté, avec deux études (EDD<br />

et RS) mises à jour tous les dix ans au moins pour les bar-<br />

rages de classe A et une EDD pour les barrages de classe B.<br />

L’objectif de la DPIH est d’élaborer 242 EDD d’ici 2014 et 150<br />

RS d’ici 2017. Fin 2011, 120 EDD et 50 RS étaient réalisées.<br />

L’obligation réglementaire d’élaboration des revues de sûreté<br />

RS a été mise à profit pour moderniser la démarche sûreté traditionnelle<br />

des ouvrages vers une sûreté de fonctionnement.<br />

En complément d’une approche intrinsèque (comportement,<br />

diagnostic d’état), la sûreté est abordée dans son ensemble<br />

pour amplifier la notion d’analyse de risques et de défense<br />

en profondeur, développer des diagnostics plus prédictifs,<br />

définir des principes d’analyse fonctionnelle, approfondir les<br />

REX sûreté accidentologie et les modes de défaillance types.<br />

Par ailleurs, un guide d’analyse des vannes a été élaboré avec<br />

une liste des modes de défaillance intégrant l’enjeu sûreté.<br />

Cette approche permet, par la mise en perspective des diagnostics<br />

et des analyses, de porter un avis sur la notion de<br />

durée de vie des ouvrages.<br />

gArANtIr LA <strong>Sûreté</strong> du PArc<br />

<strong>hydrAuLIque</strong> dANS LA durée<br />

Pour mieux maîtriser la tenue des ouvrages dans la durée, la<br />

DPIH donne, à juste titre, toute son importance à la définition<br />

et à la réalisation d’un programme de maintenance lourde. En<br />

complément, elle développe une approche « Durée de vie »<br />

des installations et ouvrages hydrauliques via son programme<br />

IPHE-S qui intègre des projections à 35 ans pour les ouvrages<br />

à enjeu de sûreté. Elle a commencé à estimer les besoins à<br />

long terme de maintenance IPHE <strong>Sûreté</strong> et Production selon<br />

une approche technique (à partir de la rédaction des plans de<br />

maintenance préventive standards PMPS) et financière.<br />

je préconise de consacrer toutes les ressources nécessaires<br />

à cette démarche, notamment pour les études visant<br />

à préciser la durée de vie des matériels et ouvrages à enjeu<br />

sûreté. Selon les résultats, il conviendra de définir différentes<br />

mesures : programme de remplacement périodique, renforcement<br />

des paramètres de surveillance, développement de<br />

moyens de contrôles non destructifs, etc.<br />

(32) Mission production hydraulique. (33) Le parc hydraulique d’<strong>EDF</strong> affiche 60 ans d’âge moyen. (34) Ingénierie du parc hydraulique en exploitation-volet sûreté. (35) EDD :<br />

étude de danger, RS : revue de sûreté.


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

L’objectif du programme SuPerHydro est d’engager en cinq ans, 368 opérations de sûreté et de<br />

déployer un plan de mesures compensatoires (DMP). Le patrimoine hydraulique concerné fait l’objet<br />

de mesures compensatoires DMP actives et suivies périodiquement qui garantissent le niveau de<br />

sûreté attendu.<br />

Fin 2011, 240 opérations sûreté ont été réalisées soit 65 % du programme SuPerHydro. S’y ajoutent<br />

87 réalisations engagées. Le programme SuPerHydro montre la capacité de la DPIH à respecter ses<br />

engagements. Il convient de maintenir la dynamique pour garantir la réalisation du programme<br />

complet : les moyens accordés à la DPIH pour y parvenir doivent être parfaitement cohérents avec les<br />

ambitions affichées.<br />

Le projet EDD-RS a produit fin 2011, 120 EDD et 50 RS. Cette démarche a aussi contribué à moderniser<br />

la démarche sûreté traditionnelle des ouvrages vers une sûreté de fonctionnement.<br />

L’objectif initié par le projet SuPerHydro et repris par le projet RenouvEau est d’organiser une<br />

stratégie de maintenance à long terme durable. Après l’élaboration des nouvelles politiques de<br />

maintenance intégrant la sûreté, il faut renforcer la démarche centrée sur la durée de vie du parc<br />

hydraulique, intégrant des réexamens de sûreté destinés à garantir des durées d’exploitation sur le<br />

très long terme.<br />

deux recoMMANdAtIoNS<br />

n Maintenir la cadence de pilotage du programme SuPerhydro pour les opérations de<br />

rénovation comme de maintenance.<br />

n Soutenir la dPIh dans sa politique de durée de vie du parc hydraulique sur la base d’études<br />

d’ingénierie incluant une stratégie de maintenance à long terme et un réexamen périodique<br />

de sûreté.<br />

— 25 —


RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Autour des aménagements hydroélectriques, des panneaux signalent les risques liés à leur fonctionnement. Ici, crue sur la Durance aux environs de Serre-Ponçon<br />

(Hautes-Alpes / Alpes-de-Haute-Provence - Unité de Production Méditerranée). © <strong>EDF</strong> DIAS Jean-Lionel<br />

CHAPITRE<br />

4<br />

LA <strong>Sûreté</strong><br />

d’exPLoItAtIoN<br />

Le risque d’exploitation continue de faire l’objet d’une vigilance forte au quotidien.<br />

une attention particulière est portée aux risques de variations de débit dans les rivières<br />

(risque Mvd (36) ).<br />

Les méthodes d’exploitation s’améliorent : ces progrès sont tangibles et appréciés par les<br />

acteurs. L’objectif à atteindre partout est une bonne qualité d’exploitation.<br />

(36) Maîtrise de variations de débit.<br />

— 27 —


CHAPITRE<br />

4<br />

— 28 —<br />

LA <strong>Sûreté</strong><br />

d’exPLoItAtIoN<br />

Le boN PILotAge deS équIPeS<br />

oPérAtIoNNeLLeS d’exPLoItAtIoN<br />

Cette année encore, j’ai observé l’impact de l’impulsion donnée<br />

par le management pour améliorer le pilotage opérationnel<br />

des équipes avec une priorité sûreté.<br />

Les points clés sûreté sont identifiés, examinés et suivis<br />

dans chaque réunion opérationnelle. Un briefing journalier<br />

informe chacun de l’état des installations et des points clés<br />

de la production. Un regard particulier porte sur le pilotage<br />

de la planification des activités de maintenance courante et<br />

des événements d’exploitation, dont les ESSH. Les opérations<br />

comportant des risques liés aux variations de débit en rivière<br />

et les essais périodiques des organes de sécurité font l’objet<br />

d’une préparation formalisée. Des réunions périodiques permettent<br />

de faire le bilan des écarts et de suivre les actions<br />

correctives. En 2011, l’effort a porté sur la réduction des incidents<br />

d’exploitation qui a aussi des conséquences positives<br />

sur la sûreté.<br />

uNe vIgILANce forte Pour PréveNIr<br />

Le rISque de vArIAtIoN de débIt<br />

dANS LeS rIvIèreS<br />

Durant l’année, la fréquentation des rivières par le public évolue<br />

: pêche, baignade, pratique de sports nautiques, balades<br />

le long des rives qui sont du domaine public. Il est difficile,<br />

pour les services de l’État comme pour <strong>EDF</strong>, de faire prendre<br />

conscience à ces populations diverses des risques liés aux<br />

variations de débit dans les rivières, très rares mais parfois<br />

soudaines. En effet, l’eau peut brusquement monter de plus<br />

d’un mètre, dans les endroits très encaissés, avec un débit de<br />

plusieurs m3 par seconde selon les circonstances d’exploitation.<br />

Depuis plusieurs années, <strong>EDF</strong> poursuit une campagne permanente<br />

d’information et de prévention et a notamment installé<br />

sur les rives des panneaux rappelant les risques, illustrés<br />

de photos montrant la situation avant et après l’évolution<br />

du débit. En 2010, j’avais souligné d’excellentes initiatives<br />

prises par certaines UP (par exemple, la réalisation de vidéo<br />

montrant de façon réelle et très pédagogique les risques).<br />

En 2011, la direction Recherche et Développement d’<strong>EDF</strong> a<br />

réalisé, à la demande de la DPIH, une analyse très poussée<br />

de certains sites critiques. Celle-ci a fait ressortir des pistes<br />

d’amélioration pour la communication, le partage des terri-<br />

(37) Unité de formation de la direction production ingénierie.<br />

toires des berges, la perception du risque par les usagers de<br />

l’eau et la relation privilégiée à entretenir avec certains interlocuteurs<br />

comme les associations sportives. Cette étude de<br />

qualité sera partagée dans les UP pour améliorer la maîtrise<br />

du risque MVD, notamment dans certains sites.<br />

De nombreuses autres parades existent pour limiter :<br />

• l’accès physique aux sites par des mesures d’interdiction<br />

(arrêtés municipaux ou préfectoraux, réserves de pêche,<br />

pose de grillages et de barrières),<br />

• la montée progressive du débit dans la rivière par des<br />

mesures d’exploitation afin de piloter la rapidité de montée<br />

en puissance des usines (gradient de prise de charge, mise<br />

en place de paliers, passage en déchargeur).<br />

Par ailleurs, la réalisation de lâchers d’eau, dits lâchers<br />

d’alerte, dans le lit de la rivière à l’aval de l’usine de production<br />

prévient la population aux abords de ces lieux.<br />

la communication estivale<br />

En été, période de forte fréquentation, <strong>EDF</strong> recourt aux<br />

hydroguides chargés de la prévention sur le terrain. Dans les<br />

endroits les plus fréquentés (plages, campings), ils expliquent<br />

l’environnement de la rivière au grand public. Leur travail fait<br />

l’objet d’un rapport annuel utilisé par les exploitants pour<br />

renforcer leurs actions de prévention.<br />

Formés par l’UFPI (37) et les UP (accompagnement sur le terrain<br />

par le management des groupements d’usines), 150 hydroguides<br />

ont été employés cet été et un budget global de communication<br />

estivale d’environ 1 million d’euros a été mobilisé.<br />

Les hydroguides se sont avérés force de propositions sur les<br />

ajouts ou modifications de panneaux et les repositionnements<br />

de bouées. Ils identifient les évolutions des fréquentations<br />

des sites. Les supports de communication qu’ils distribuent<br />

sont très appréciés. Les hydroguides ont donné lieu à une<br />

centaine de retombées dans les médias (locaux essentiellement)<br />

expliquant leur mission de prévention. S’y ajoutent des<br />

insertions publicitaires dans les quotidiens locaux. Tout ceci<br />

contribue à sensibiliser les riverains à la sûreté hydraulique.<br />

À noter également dans le dispositif de prévention, les 500<br />

conférences réalisées dans les écoles primaires voisines des<br />

ouvrages hydrauliques pour sensibiliser les enfants aux<br />

risques et leur faire prendre conscience, de manière ludique,<br />

des comportements responsables.


Les hydroguides<br />

sillonnent les berges<br />

des rivières chaque<br />

été pour sensibiliser<br />

les estivants aux<br />

risques aux abords<br />

des ouvrages. Ici,<br />

les hydroguides en<br />

action à l’unité de<br />

Production est au<br />

bord du rhin.<br />

© Atoll<br />

photographie<br />

Le MAINtIeN Au NIveAu Le PLuS bAS<br />

de LA crItIcIté (38) AvAL deS SIteS,<br />

eNjeu MAjeur Pour LA dPIh<br />

Le recensement et la cotation des sites sont généralisés depuis<br />

1996 en utilisant la méthode simplifiée de DTg. Le réexamen<br />

est périodique, systématiquement annuel pour les sites les<br />

plus critiques. La mise à jour de la fréquentation par le public<br />

est faite à partir des constatations des hydroguides et des<br />

exploitants. La recherche de parades efficaces représente un<br />

travail de fond important conduit par les exploitants avec une<br />

grande motivation et un œil critique. Ce travail se traduit<br />

par des dossiers d’analyse de rivières dans plusieurs gEH, des<br />

fiches secours illustrant la situation locale et reconnues par<br />

les pouvoirs publics, des partenariats avec les pompiers et<br />

la plupart des associations sportives (FFCK (39) par exemple).<br />

Les sites de criticité forte et très forte ont tous fait l’objet<br />

de réflexions approfondies et leur nombre a été réduit de<br />

manière significative : 19 en 2011 (58 en 2007).<br />

Sur le terrain, la réduction effective de la criticité passe aussi<br />

par une implication sans faille de l’administration afin d’éradiquer<br />

les pratiques qui peuvent rester dangereuses malgré<br />

les avertissements et les actions de prévention.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

uNe exPérIMeNtAtIoN Sur LA crItIcIté<br />

à L’AMoNt deS SIteS<br />

Le déploiement de la méthode d’évaluation des sites amont<br />

et des canaux est inscrit dans la feuille de route <strong>Sûreté</strong> DPIH<br />

2011-2013. Cette méthode élaborée par DTg est expérimentée<br />

depuis 2007 par les UP Méditerranée et Alpes.<br />

Dans le Sud-Est, les 250 km du canal de la Durance ont été<br />

analysés, soit 490 tronçons. 88 tronçons (18 % du linéaire<br />

du canal) ont été côtés à forte criticité (niveau 4 et 5). Entre<br />

2007 et 2010, l’unité de production Méditerranée a mis en<br />

place des parades, comme l’installation de lignes de bouées.<br />

Une réflexion a été lancée pour explorer d’autres pistes : réalisation<br />

de documents de communication interne et externe<br />

sur le risque « canal », sensibilisation par la Maison régionale<br />

de l’Eau, des enfants des écoles le long du canal, déploiement<br />

d’une signalétique du risque « canal » adaptée aux<br />

enfants. Ces actions ont réduit à une dizaine le nombre de<br />

sites niveaux 4 et 5 fin 2011 (88 en 2007).<br />

Les sites de forte et très forte criticité sont aussi sécurisés par<br />

des protections physiques sur les berges.<br />

(38) La criticité mesure la sensibilité d’un site par rapport à la sûreté. Elle dépend de facteurs très divers : mode d’exploitation, configuration géographique, fréquentation<br />

des rivières et de leurs abords… Plus la criticité est élevée, plus les mesures de précaution prises sont fortes (exemple : arrêté préfectoral d’interdiction de fréquentation).<br />

(39) Fédération française de canoë kayak.<br />

— 29 —


CHAPITRE<br />

4<br />

— 30 —<br />

Le déPLoIeMeNt de MéthodeS et<br />

outILS Pour AMéLIorer LA quALIté<br />

d’exPLoItAtIoN<br />

Les gEH animent avec conviction et profondeur la sûreté.<br />

Leur management est bien structuré et cohérent. Un diagnostic<br />

sûreté est réalisé dans chaque équipe (gEH, gU). Le<br />

pilotage est satisfaisant, il s’appuie sur des revues (MVD, DMP<br />

patrimoine et exploitation), il est bien relayé par le management<br />

avec l’appui des pôles Performances production et de<br />

leurs ingénieurs sûreté.<br />

Quelques pratiques performantes sont à souligner. Les gEH<br />

travaillent en continu pour améliorer la démarche MVD avec<br />

des résultats marquants. Le domaine crue est bien piloté.<br />

Le patrimoine est mieux appréhendé avec des DMP suivis.<br />

Le niveau d’analyse progresse. La maîtrise d’exploitation<br />

s’affirme par des actions sur la maintenance courante des<br />

OMISH. Les gEH doivent persévérer dans le déploiement des<br />

OMISH dont le pilotage doit être amplifié. La gestion des<br />

LeS oMISh<br />

LA <strong>Sûreté</strong><br />

d’exPLoItAtIoN<br />

La directive des Ouvrages et matériels importants pour la<br />

sûreté hydraulique (OMISH) fixe le périmètre et le cadre des<br />

exigences. L’intérêt est de connaître les OMISH dans chaque<br />

installation pour fixer une exigence de contrôle et de performance<br />

sur ce matériel : procédure de préparation, fiche de<br />

requalification, gestion des modifications d’exploitation estampillée<br />

OMISH, identification particulière dans les plannings et<br />

les procédures, etc.<br />

(40) Tous les 1 à 3 mois en réunions incident ou de production.<br />

modifications d’exploitation est une pratique performante.<br />

Ce constat concerne les DMP exploitation de type intervention<br />

dans la filerie des armoires où la pratique permet maintenant<br />

de suivre avec précision toute évolution d’exploitation.<br />

Il existe une situation assez homogène basée sur un tableau<br />

de suivi balayé périodiquement. J’ai constaté cette année<br />

encore que cette disposition provisoire s’accompagne d’un<br />

objectif de fin avec réalisation d’une action (réparation ou<br />

remplacement du matériel, recalage des protections, etc.)<br />

dans un délai raisonnable. L’échéance de règlement définitif<br />

de chaque DMP est généralement fixée. L’ensemble des DMP<br />

est examiné (40) périodiquement. À noter une bonne pratique :<br />

celle d’un gEH qui pilote des revues trimestrielles par gU<br />

pour s’assurer de la qualité, de la pertinence et de la résorption<br />

correcte des DMP pour garantir un niveau satisfaisant de<br />

qualité d’exploitation.<br />

L’amélioration de l’analyse des ESSH pour porter un avis sur la<br />

robustesse des lignes de défense est à encourager.<br />

Le pilotage des affaires importantes doit intégrer une analyse<br />

de risques. Les gEH doivent rester vigilants pour répondre<br />

à la montée en puissance des sollicitations internes (chantiers,<br />

projet RenouvEau, renouvellement des compétences)<br />

et externes, avec un regard appuyé sur les impacts de la nouvelle<br />

réglementation.<br />

La démarche requalification progresse dans les équipes d’exploitation,<br />

de maintenance et d’ingénierie. Elle reste à renforcer<br />

pour la maintenance courante, à caractère intrusif, des<br />

matériels OMISH et pour le dépannage. Des fiches précisant<br />

les critères de requalification (résultats attendus et mesurés)<br />

sont en cours de déploiement. En 2011, j’ai constaté qu’un<br />

gEH réalise ses requalifications sur dépannage selon des<br />

fiches de manœuvre simples et directes. Un partage de cette<br />

pratique me semblerait nécessaire.


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Le domaine criticité des sites est sous contrôle avec un réexamen périodique, le déploiement de<br />

parades (analyse de risques en rivière, etc.), la conclusion de conventions couvrant les travaux en<br />

rivières et les activités des associations sportives. L’effort doit se poursuivre dans les sites les plus<br />

critiques.<br />

Dans le domaine de l’exploitation, les démarches transversales de maîtrise des risques (OMISH, DMP<br />

Exploitation et requalifications) deviennent plus concrètes et opérationnelles pour les équipes.<br />

Cependant, elles nécessitent encore des efforts d’organisation, de méthode et de culture pour réussir<br />

leur déploiement complet.<br />

deux recoMMANdAtIoNS<br />

n faire examiner par les uP avec la direction de la dPIh les 19 sites restant à criticité élevée<br />

pour statuer sur leur sort à moyen terme.<br />

n généraliser partout l’exigence oMISh en améliorant les analyses de risques sûreté,<br />

en déployant les requalifications et en mesurant les écarts pour progresser.<br />

— 31 —


CHAPITRE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

En novembre 2011, le débit du Tarn est passé de 10 m 3 /s habituellement à plus de 1500 m 3 /s. Ici, la centrale de Rivières (Unité de Production Sud-Ouest).<br />

© <strong>EDF</strong> UP Sud Ouest<br />

5<br />

LA geStIoN deS<br />

ouvrAgeS SouMIS<br />

Au rISque crue<br />

La maîtrise du passage des crues dans les aménagements est un élément fondamental de<br />

l’exploitation. elle repose sur la qualité de l’organisation, notamment des consignes, et sur la<br />

qualité des compétences et leur transfert entre les générations.<br />

ce domaine intègre aussi la conception des évacuateurs de crue qui font l’objet de revues<br />

techniques, la crue étant un facteur dimensionnant du risque de rupture d’ouvrage. La dPIh<br />

travaille sur un projet de maîtrise du risque crue par le dimensionnement (projet Mrc-d) avec<br />

des premiers résultats de rénovation et quelques interrogations sur les hypothèses des études<br />

dimensionnantes à prendre en compte.<br />

— 33 —


CHAPITRE<br />

5<br />

— 34 —<br />

PLuSIeurS crueS fIN 2011<br />

LA geStIoN deS ouvrAgeS<br />

SouMIS Au rISque crue<br />

le contexte début novembre (alpes, Cévennes et Var)<br />

Début novembre 2011, une dépression sur l’Atlantique a<br />

généré un épisode Cévenol, débordant sur les Alpes du Sud<br />

et la Corse, avec de forts cumuls d’eau, de 500 mm à 1 m<br />

environ sur les Cévennes. Ceux-ci ont été importants aussi<br />

sur la Durance avec notamment 80 mm sur une seule journée<br />

(maximum historique des cinquante dernières années). En<br />

Corse, l’épisode a été court mais violent avec plus de 120 mm<br />

en 4 heures dans une nuit. Des crues ont été observées sur<br />

les fleuves côtiers (900 m3 /s sur le Var à La Mescla, temps de<br />

retour dix ans), les affluents du Chassezac (Ardèche et Lozère,<br />

250 m3 /s, vingt ans) et le Rizzanèse (Corse). Cet épisode a<br />

mobilisé les équipes de prévisions de manière continue durant<br />

quatre jours avec plus de 20 dépassements de seuils prévus,<br />

seulement 5 fausses alertes et aucun événement manqué.<br />

le passage des crues<br />

épisode de crue dans le Sud-ouest<br />

Un épisode Cévenol remarquable par son étendue (toute la<br />

moitié sud de la France) et sa durée (cinq jours) s’est produit<br />

début novembre. De tels épisodes se produisent régulièrement<br />

à l’automne mais rarement avec une telle ampleur<br />

géographique (la période de retour est supérieure à vingt ans<br />

sur certaines zones). Il est tombé entre 200 et 300 mm sur<br />

les Cévennes, avec 450 à 600 mm au mont Aigoual. Les forts<br />

gradients de montée des eaux et l’intensité des crues sur de<br />

nombreux bassins ont rendu les conditions d’écoulements<br />

extrêmes, avec de fortes vitesses et de nombreux débris flottants.<br />

Des équipes du service hydrologique de DTg ont été<br />

déployées sur les secteurs du Tarn, des gaves, du Salat et de<br />

la garonne. Malgré les conditions rendant les mesures diffi-<br />

MeSureS<br />

Sur Le terrAIN<br />

Les prévisions ont mobilisé en continu quatre équipes (10 personnes)<br />

durant quatre jours pour coordonner au mieux les<br />

interventions sur les quatre bassins et le choix des sites à mesurer<br />

selon les évolutions météorologiques. D’autres équipes ont<br />

été réparties sur le terrain (Haute-Loire et Chassezac, Verdon<br />

et Durance) pour effectuer les jaugeages.<br />

(41) Il est procédé à l’ouverture totale des vannes, le débit d’eau traversant le barrage qui devient ainsi « transparent ».<br />

ciles, des jaugeages remarquables à haut débit ont été effectués<br />

avec notamment 210 m3 /s mesurés sur le Salat (affluent<br />

de la garonne), soit le second plus haut débit jaugé sur ce<br />

cours d’eau. En parallèle, de nombreux bulletins de prévisions<br />

et de suivi de crues ont été émis à destination des exploitants<br />

de l’UP Sud-Ouest et de l’UP Centre. Cet épisode leur avait<br />

été annoncé par la DTg dès fin octobre.<br />

n gestion de la crue à l’uP Méditerranée (durance,<br />

verdon, Siagne, var)<br />

• Barrages en transparence (41) sur la durance<br />

L’organisation du gEH Durance pour la crue, basée sur une<br />

cellule P3C (Poste de coordination de la conduite en crue), a<br />

été mobilisée début novembre conformément aux prévisions<br />

de la DTg. Cette organisation gère les écoulements en lien<br />

étroit avec le chef de quart du Centre de conduite hydraulique<br />

(CCH) et les groupements d’usines (gU). Sur certains<br />

barrages, le service de quart a été instauré dès le début.<br />

Plusieurs barrages (Saint-Sauveur, Saint-Lazare, Cadarache,<br />

Bonpas et Mallemort) ont été mis en transparence. Le barrage<br />

de l’Escale a connu des débits de 1 000 m3 /s et celui de<br />

Cadarache, à la confluence Durance/Verdon, de 1 600 m3 /s.<br />

Pour la Haute-Durance, le guil a atteint un débit de 60 m3 /s.<br />

Les équipes du gMH sont intervenues en appui de l’exploitant<br />

pour nettoyer les grilles sur les barrages de la Durance.<br />

• Gestion sur le Haut-Verdon<br />

En raison des fortes précipitations attendues, l’exploitant a<br />

anticipé des déversés à 80 m3 /s, en application de la consigne<br />

de crue, sur le barrage de Chaudanne, portés cependant à<br />

110 m3 /s sur ordre de dernière heure de la préfecture. Les<br />

principales retenues de la Durance et du Verdon ont pleinement<br />

joué leur rôle d’écrêteur de crue :<br />

- Serre-Ponçon : stockage des apports entrants (débit maxi :<br />

400 m3 /s), sans déverse, avec une montée de la retenue<br />

de 3 m,<br />

- Castillon : stockage (débit maxi : 240 m3 /s) et débit maximal<br />

déversé à Chaudanne de 110 m3 /s, avec une montée de la<br />

retenue de 7 m,<br />

- Sainte-Croix : stockage (débit maxi : 570 m3 /s), avec une<br />

montée de la retenue de 4 m.<br />

• Débits stockés à Saint-Cassien, déverse à Tanneron<br />

Avec un débit entrant de 300 m3 /s au plus fort de la crue,<br />

la retenue de Saint-Cassien a stocké les eaux du Biançon en


amont de sa confluence avec la Siagne. À Tanneron, une opé-<br />

ration de déverse a abaissé de 2 m le niveau de la retenue.<br />

• Prises d’eau ouvertes en Var-Tinée-Vésubie et Roya<br />

Les vannes des prises d’eau de la Vésubie, de la Tinée et le<br />

barrage de Breil ont été ouvertes dès le début. La situation<br />

de crue a été accentuée sur le Var avec un débit maximal de<br />

900 m3 /s sur une prise d’eau.<br />

Sur la Roya, le débit maximal à Breil a atteint 275 m3 /s. Le<br />

barrage des Mesces a été mis en transparence avec l’augmentation<br />

du débit.<br />

LeS évéNeMeNtS LIéS<br />

Aux éPISodeS de crue<br />

de gAuche à<br />

droIte :<br />

crues de var roya<br />

en novembre<br />

2011 : prise d’eau<br />

de Montauroux<br />

(unité de Production<br />

Méditerranée)<br />

© edf uP<br />

Méditerranée<br />

crues sur le<br />

chassezac à villefort<br />

en novembre 2011<br />

(unité de Production<br />

centre).<br />

© edf dAberNAt<br />

jean-yves<br />

2 des 22 ESSH de gravité supérieure ou égale à 1 enregistrés<br />

en 2011 sont relatifs au risque de crue : l’un dans le Sud-<br />

Ouest (blocage d’une vanne de crue en position ouverte sans<br />

conséquence pour la sûreté), l’autre en Méditerranée où des<br />

kayakistes ont délibérément navigué sur la Durance en crue<br />

en amont de Cadarache. L’un d’eux a été récupéré sur les<br />

grilles d’entrée du canal de Jouques ! ce type de comportement<br />

qui met aussi en danger les équipes de secouristes<br />

doit faire l’objet de mesures (42) de la part d’edf.<br />

En dehors de cette semaine de crue en novembre dans le<br />

sud de la France, il n’y a pas eu de crues significatives ou de<br />

grande ampleur en 2011.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Plus généralement, tout type de situation de crue, y compris<br />

bénigne, est mis à profit pour tester les organisations, les<br />

compétences, la documentation : bonne anticipation de la<br />

mise en veille des ouvrages, organisation conforme et gréement<br />

correct du personnel pour le passage de crue, qualité<br />

de la documentation et de la formation du personnel. De<br />

plus, plusieurs situations de crue en fin d’année ont permis de<br />

faire monter en exercice des agents en formation.<br />

Un regard est aussi porté sur les crues estivales qui peuvent<br />

être un point de fragilité, les rivières étant très fréquentées<br />

à cette période. Ces configurations particulières de gestion<br />

des barrages en crue sont abordées lors des formations et<br />

qualifications « crue ». Une crue avec une retenue pleine (cote<br />

touristique) et un gradient de débit entrant élevé nécessite<br />

une gestion anticipée pour limiter les conséquences à l’aval.<br />

Les agents qualifiés au passage des crues doivent connaître<br />

et maîtriser parfaitement ces situations.<br />

LA coNduIte deS ouvrAgeS<br />

eN PérIode de crue : deS exIgeNceS<br />

forMeLLeS gArANtISSANt<br />

LA coMPéteNce deS équIPeS<br />

La capacité à gérer des ouvrages en crue dépend de la<br />

documentation et de l’organisation physique d’équipes<br />

compétentes. La feuille de route <strong>Sûreté</strong> hydraulique DPIH<br />

2011-2013 demande aux UP de « garantir la professionna-<br />

(42) Je pense à la rédaction systématique d’un courrier officiel aux pouvoirs publics voire d’un dépôt de plainte en cas de violation volontaire de règles ou<br />

d’interdiction.<br />

— 35 —


CHAPITRE<br />

5<br />

— 36 —<br />

LA geStIoN deS ouvrAgeS<br />

SouMIS Au rISque crue<br />

lisation des équipes » en déployant le dispositif de formation<br />

et en délivrant des titres d’autorisation à piloter les ouvrages<br />

en période de crue. La directive (43) DPIH de 2010 fixait déjà<br />

des exigences minimales pour les compétences des acteurs (44)<br />

intervenant pendant les crues.<br />

En 2011, toutes les UP disposent d’un référentiel de compétences<br />

des acteurs pour le passage de crue, pratiquent des<br />

formations de recyclages périodiques et délivrent des autorisations<br />

de conduite en crue.<br />

dans tous les geh inspectés en 2011, l’organisation<br />

pour la gestion des ouvrages en période de crue est<br />

satisfaisante. La maîtrise des compétences est effective :<br />

liste nominative d’autorisations à conduire les ouvrages soumis<br />

à une crue, plan de formation, recyclage annuel, mise en<br />

LA Méthode SchAdex<br />

Schadex est une méthode d’estimation des crues extrêmes bien<br />

adaptée aux zones de relief et couvrant des bassins versants<br />

de toute superficie. Cette méthode probabiliste propose une<br />

estimation des valeurs de pointes et de volumes de crue pour<br />

des temps de retour allant jusqu’à 10 000 ans. Elle combine,<br />

par un procédé de simulation, un modèle probabiliste pour<br />

l’estimation des pluies extrêmes, et un modèle hydrologique<br />

pour évaluer la réponse du bassin versant à des précipitations<br />

intenses, dans des contextes hydrologiques très variés. Pour<br />

décrire l’aléa pluie extrême, 8 types de temps ont été définis<br />

pour la France (flux atlantiques, méditerranéens, etc.). Chaque<br />

journée depuis 1948 a été affectée à l’un de ces types de temps.<br />

Pour chaque saison, un ajustement est effectué en combinant<br />

les ajustements de chaque type de temps.<br />

Ce modèle probabiliste a été évalué par des tests statistiques<br />

sur un vaste jeu de données pluviométriques à l’échelle de la<br />

France, montrant d’excellentes qualités de justesse et de robustesse.<br />

Pour décrire l’état hydrique du bassin versant, Schadex<br />

utilise le modèle hydrologique Mordor développé par <strong>EDF</strong> et<br />

utilisé pour les prévisions et les études. Mordor représente les<br />

principaux processus hydrologiques d’un bassin versant naturel<br />

: évapo-transpiration, accumulation et fonte de neige, infiltration,<br />

ruissellement, transfert dans le réseau hydrographique.<br />

La méthode Schadex permet de simuler plusieurs millions d’épisodes<br />

de crue et d’estimer les volumes extrêmes sur un pas de<br />

temps approprié à la dynamique du bassin. Elle a été appliquée<br />

sur plus de 80 bassins versants en France.<br />

situation sur le simulateur SIMBA (45) . Des initiatives locales,<br />

très bien pensées, illustrent les modalités et méthodes pour<br />

rendre ces pratiques de formation vivantes et adaptées, tant<br />

aux ouvrages qu’à l’auditoire qui comporte de plus en plus<br />

de nouveaux hydrauliciens.<br />

le déploiement du simulateur siMBa<br />

Les formations assurées par l’UFPI ou par compagnonnage<br />

sont de bonne qualité et déployées partout. L’emploi du<br />

simulateur SIMBA se généralise sur les grands barrages. Pour<br />

les barrages mobiles en rivière (BMR), la version SIMBA-BMR<br />

a été déployée. Le CIH a développé une nouvelle version<br />

SIMBA-BMR opérationnelle depuis le 1er janvier 2011.<br />

Lors de mes nombreuses inspections 2011, j’ai constaté une<br />

insatisfaction systématique due au problème de disponibilité<br />

et de capacité du serveur informatique SIMBA. Il faut rapidement<br />

remédier à cette gêne généralisée pour répondre au<br />

besoin d’utilisation de cet outil reconnu performant. Ces problèmes<br />

de serveur sont de plusieurs ordres :<br />

• la puissance du serveur lui-même : il sera remplacé,<br />

• la limitation du nombre de simulations simultanées : il sera aug-<br />

menté et une meilleure planification évitera les encombrements.<br />

ces difficultés bien identifiées ne semblent pas insur-<br />

montables et leur résolution sera suivie avec intransi-<br />

geance pour pérenniser la performance de cet outil.<br />

La version « conduite enchaînée » développée en 2011 est<br />

plus représentative des phénomènes observés sur les ouvrages<br />

enchaînés, le débit sortant de l’un influençant le débit entrant<br />

du suivant. Le développement de cet outil répond aux attentes<br />

des exploitants et se poursuit pour plusieurs types d’enchaînements<br />

dans les Alpes, en Méditerranée, en Bourgogne et<br />

sur le Rhin. L’entraînement des exploitants sur SIMBA sera<br />

animé par des « grands formateurs » locaux, eux-mêmes formés<br />

par l’UFPI début 2012. Les premières formations auront<br />

lieu en 2012 pour un déploiement progressif dans les années<br />

suivantes. Cet outil de simulation s’inscrit dans un schéma de<br />

professionnalisation des agents chargés de la conduite d’un<br />

ouvrage en crue et constitue un outil d’évaluation par le management<br />

pour délivrer un titre d’autorisation.<br />

le passage des crues extrêmes : le projet MrCD (46)<br />

n réévaluation des débits de crue<br />

Le projet MRCD vise à estimer la capacité des ouvrages (classes<br />

A et B et quelques-uns de classe C), à passer les crues au vu<br />

des récentes études de réévaluation des débits extrêmes (enri-<br />

(43) Directive X-DR-04-04 Compétences-Formation-Qualification en période de crue. (44) Responsable d’exploitation en crue, chargé de conduite en crue, assistant<br />

du chargé de conduite en crue, coordonnateur de crue et chargé de conduite CCH. (45) Simulateur barrage. (46) Maîtrise du risque crues par le dimensionnement.


vues de l’évacuateur<br />

de crue à seuil<br />

déversant, dit<br />

« en note de piano »<br />

ou « PKWeir »<br />

– barrage de<br />

goulours (groupe<br />

d'exploitation<br />

hydraulique<br />

Aude-Ariège – unité<br />

de Produc tion<br />

Sud-ouest).<br />

© edf uPSo<br />

chissement de la base des données historiques, évolution des<br />

modèles d’évaluation, etc.), identifier les ouvrages déficitaires,<br />

réaliser les études pour mettre le barrage en conformité avec<br />

les nouvelles données, faire les travaux de modifications correspondants<br />

ou mettre en place les mesures d’accompagnement.<br />

Ce projet est calé sur 10 à 15 ans, selon la diffusion des études<br />

de danger EDD. Des contacts avec l’administration ont eu lieu<br />

sur certains dossiers.<br />

Utilisée pendant près de 40 ans, la méthode gRADEX pour<br />

calculer le risque de crue extrême pour le dimensionnement<br />

des barrages a fait l’objet de nombreuses évolutions méthodologiques<br />

et a servi à dimensionner plusieurs centaines<br />

d’ouvrages. Mais elle a été jugée incomplète : sous-estimation<br />

des pluies extrêmes dans certaines régions, et traduction<br />

insuffisamment représentative du passage pluie-débit.<br />

Une nouvelle méthode SCHADEX a été développée au début<br />

des années 2000, combinant un modèle probabiliste et un<br />

modèle hydrologique. La DTg a analysé le REX de la soixantaine<br />

d’études SCHADEX déjà réalisées dont les résultats sont<br />

a priori notablement plus élevés que ceux initialement formalisés<br />

dans les documents d’<strong>EDF</strong>.<br />

Lors de la sortie de SCHADEX en 2006, il était assez convenu<br />

que l’évolution des estimations extrêmes resterait modérée<br />

(l’augmentation de l’estimation des pluies extrêmes pouvant<br />

être amortie par l’effet moindre du rendement des pluies<br />

sur le débit). Dans les faits, certaines des études SCHADEX<br />

conduisent à des redimensionnements significatifs. Si l’augmentation<br />

médiane est de + 4 %, il existe quelques fortes<br />

augmentations, allant jusqu’à + 55 % voire + 74 %.<br />

L’intercomparaison entre les résultats des méthodes SCHADEX<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

et gRADEX s’est avérée faussée car le gRADEX de « référence<br />

», qui date de plusieurs décennies, est en décalage avec<br />

l’évolution réelle des données (historique des événements de<br />

référence nettement plus modeste) : un « gRADEX homologue<br />

» estimé selon les mêmes données que le SCHADEX<br />

montre des écarts nettement moins importants. Ce travail<br />

est à poursuivre pour comparer le SCHADEX avec le gRADEX<br />

homologue.<br />

La méthode SCHADEX reste à conforter pour asseoir sa référence<br />

nationale et internationale.<br />

n Solutions technologiques<br />

Certaines études d’ouvrages du projet MRC-D ont conduit<br />

à reprendre la conception des évacuateurs de crue avec, par<br />

exemple, des solutions technologiques du type reconstruction<br />

en « touche de piano PKweir » qui consiste, pour une<br />

largeur donnée, à allonger la ligne d’évacuation de l’eau par<br />

une construction non plus rectiligne d’une rive à l’autre mais<br />

par la construction d’une ligne brisée alternant des sections<br />

à déversement frontal et à déversement latéral. Les formes<br />

ainsi créées évoquent les touches de piano, d’où le nom de<br />

cette technologie.<br />

Dans d’autres projets, les premières études peuvent conduire<br />

à des hypothèses de reconstruction ou de renforcement<br />

notable des ouvrages (génie civil), voire à la construction<br />

d’ouvrages neufs.<br />

n évolution réglementaire future<br />

<strong>EDF</strong> participe au groupe de travail piloté par l’administration<br />

dans le cadre du Comité français des barrages et réservoirs<br />

— 37 —


CHAPITRE<br />

5<br />

EN CONCLUSION<br />

— 38 —<br />

LA geStIoN deS ouvrAgeS<br />

SouMIS Au rISque crue<br />

(CFBR) qui va formuler des recommandations pouvant servir<br />

de référence à un nouveau cadre réglementaire sur le risque<br />

crue. Ces recommandations vont servir de base à l’administration<br />

pour un futur arrêté concernant la tenue des grands<br />

ouvrages (classes A et B) en situation normale, en cas de crue<br />

exceptionnelle et en cas de séisme.<br />

Pour les crues, l’administration envisagerait de retenir des crues<br />

de dimensionnement exceptionnel d’un temps de retour de<br />

5 000 ans (crue de projet) couplé à un coefficient de sécurité<br />

sur la tenue de l’ouvrage, bien supérieur au niveau actuellement<br />

adopté pour le dimensionnement des ouvrages. Pour la<br />

tenue au séisme, elle envisagerait de plus que doubler les accélérations<br />

de référence. Ces valeurs seraient bien supérieures à<br />

celles retenues par les autres pays européens. Cette évolution<br />

règlementaire conduirait à inclure 116 barrages de classes A et<br />

B dans les zones de sismicité 3 à 4, au lieu de 26 actuellement.<br />

La maîtrise du risque crue est prise en compte. Dans les unités, les documents de gestion des crues<br />

sont de bonne qualité et leur contenu est conforme au modèle national. La maîtrise des compétences<br />

est satisfaisante et la formation SIMBA se déploie. La vigilance reste de mise sur la qualité des<br />

formations de recyclage et leur traçabilité.<br />

La réalisation du projet MRCD est importante pour garantir la mise en conformité des ouvrages<br />

parfois déficitaires pour le passage des crues extrêmes. Les résultats d’estimation des débits de crues<br />

extrêmes et l’évolution potentielle de la future réglementation crue sont des éléments à intégrer<br />

dans la stratégie MRC-D de la DPIH.<br />

deux recoMMANdAtIoNS<br />

n faire évoluer la stratégie Mrc-d de la dPIh pour adapter les solutions aux différents<br />

contextes (réglementaire, viabilité économique de la concession, représentativité des études<br />

de référence) dans un objectif de management des risques plus complet qu’un simple<br />

respect de règles administratives.<br />

n finaliser le déploiement des différents SIMbA pour répondre aux besoins de l’exploitation<br />

(barrages capacitifs, mobiles, enchaînés).<br />

uNe SuggeStIoN<br />

je pense que les débats avec l’administration sur ce<br />

futur arrêté doivent se poursuivre pour prendre en<br />

compte les spécificités et l’environnement de chaque<br />

ouvrage ainsi que les risques réels afin d’inscrire les<br />

nouvelles contraintes de sûreté dans une logique<br />

industrielle.<br />

n une stratégie Mrc-d à adapter<br />

La stratégie du projet MRC-D ne doit-elle pas être adaptée<br />

pour éviter la seule réponse technologique (de type mise en<br />

conformité des évacuateurs de crue aux nouveaux débits de<br />

référence) et intégrer une vision management des risques<br />

(utilisation des capacités de l’ouvrage, anticipation possible<br />

sur des modes d’exploitation globale type prévision, études<br />

incrémentales etc.) via un travail avec l’administration visant<br />

à inscrire la sûreté dans une logique industrielle robuste ?<br />

n Poursuivre les actions de maintien des compétences (formation, entraînement) requises<br />

pour la gestion des ouvrages en crue.


CHAPITRE<br />

6<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Un soudeur intervenant sur la conduite forcée du futur aménagement hydroélectrique du Rizzanese (Corse). © <strong>EDF</strong> MARINI Philippe<br />

LA déMArche<br />

oMISh<br />

La performance de sûreté passe par la formulation d’exigences et leur déploiement dans<br />

les activités d’exploitation, de maintenance et d’ingénierie. La notion d’oMISh (ouvrages et<br />

matériels importants dont la défaillance conduit à une perte de fonction pouvant avoir un<br />

impact sur la sûreté) a été créée pour préciser et partager les attentes et les objectifs à atteindre.<br />

La démarche oMISh vise à faire progresser l’ensemble des équipes en matière de sûreté,<br />

tant dans l’animation que dans l’activité de chaque métier.<br />

— 39 —


CHAPITRE<br />

6<br />

— 40 —<br />

LA déMArche<br />

oMISh<br />

uN cANevAS oMISh (47) Pour fIxer<br />

LeS exIgeNceS de <strong>Sûreté</strong><br />

une application progressive dans les GeH et GMH<br />

en 2011<br />

La directive DPIH X DR 03 03 de décembre 2009 définit le<br />

concept d’ouvrages et matériels importants pour la sûreté<br />

hydraulique, OMISH (galeries, canaux, barrages et écluses,<br />

conduites forcées, vannes), et présente la démarche de leur<br />

traitement : identification, actions de maintenance courante<br />

et spécialisées, bilans de fonctionnement, d’état et de conformité.<br />

Cette directive établit le lien entre les exigences internes<br />

et réglementaires.<br />

dans les geh j’ai constaté en 2011 que le déploiement<br />

des oMISh a été réalisé sur les activités de maintenance<br />

courante dans les équipes d’exploitation (gU). Un suivi men-<br />

LA DIRECTIVE oMISh<br />

x dr 03 03<br />

n Élaboration du périmètre et des règles d’application dans<br />

chaque unité<br />

Classement des OMISH sous la responsabilité du Directeur d’UP.<br />

Identification exhaustive dans la base Saphyr (convergence<br />

avec IS3) et dans la base de données locales des ouvrages et<br />

matériels de la chute.<br />

Tenue à jour des dossiers d’ouvrage/de matériels. Pertinence de<br />

la liste des familles de matériels sous couvert de chaque GAAT<br />

ou GPF.<br />

Tenue à jour du plan de maintenance OMISH.<br />

Conception et qualification de nouveaux OMISH : identification<br />

dès le cahier des charges, spécifications techniques de<br />

conception/réalisation, procédures de qualification, traçabilité.<br />

n Mise en œuvre des exigences sur chaque intervention<br />

oMisH<br />

Interventions OMISH avec réalisation d’une analyse de risques<br />

et d’une procédure de requalification tracée.<br />

Traitement des incidents et interventions sur les OMISH.<br />

Déclaration d’ESSH. Mise en œuvre de DMP.<br />

n principes d’organisation<br />

Revue périodique OMISH sous la responsabilité du GEH avec<br />

une périodicité adaptée aux 4 classes de la réglementation.<br />

Intégration de ces revues dans la revue annuelle des processus<br />

« maintenir » et « maîtrise des risques opérationnels ».<br />

suel est organisé pour en mesurer l’avancement. La priorité a<br />

été donnée aux barrages puis aux autres OMISH, principalement<br />

les vannes et les conduites forcées.<br />

La situation des gEH reste encore hétérogène allant d’une<br />

action émergente à des démarches très pertinentes anticipant<br />

le déploiement des PMPS (48) de RenouvEau. J’ai parfois noté<br />

un étiquetage. La tenue à jour des dossiers d’ouvrages se<br />

traduit par des listes de référence. Le plan de maintenance<br />

courante est tenu à jour. Les listes OMISH ont une finesse de<br />

découpage hétérogène, sans recherche de cohérence entre<br />

les gEH, et sont encore trop peu portées à la connaissance<br />

des équipes du gMH, de DTg, du CIH et des prestataires.<br />

La déclaration des ESSH sur OMISH est réalisée sans augmenter<br />

significativement le nombre d’ESSH. Il n’existe pas encore<br />

d’enseignements tirés sur cette famille d’ESSH.<br />

L’exigence de la requalification OMISH se généralise par des<br />

fiches spécifiques, parfois intégrées aux fiches de maintenance.<br />

Cette ligne de défense est encore imparfaite par son manque<br />

de traçabilité systématique et par son insuffisance d’utilisation<br />

en cas d’aléa sur un OMISH. Or, un gEH a développé une<br />

approche intéressante de fiches sur aléa-dépannage.<br />

L’utilisation d’analyse de risques sûreté sur un OMISH est peu<br />

tracée et trop globale. La démarche comprend une étude de<br />

risques principalement axée sur le risque crue et le risque<br />

MVD en cours de chantier. Il faut davantage porter l’analyse<br />

sur la qualité du geste professionnel, le process, la qualité<br />

des méthodes, les interfaces de l’organisation, etc., tant dans<br />

la phase préparation-études que dans la phase réalisationrequalification.<br />

J’ai constaté, dans un gU « tête de série » pour son gEH, une<br />

expérimentation bien menée (préparation, analyse, traçabilité,<br />

plan de maintenance, identification dans le planning, mise<br />

à jour documentaire, mode opératoire) et une traduction de<br />

l’exigence OMISH dans la sous-traitance d’activités de maintenance<br />

avec une information des intervenants sur l’enjeu. Autre<br />

point à souligner par endroits : le travail réalisé pour améliorer<br />

l’activité de télécommunication avec une formalisation et<br />

une information sur les exigences à respecter par les équipes<br />

des ART (49) et le déploiement de méthodes rigoureuses sur les<br />

appareils de contrôle et de mesure de niveau.<br />

dans les gMh inspectés en 2011, la situation est très<br />

contrastée. Deux gMH se sont engagés dans une dynamique<br />

d’appropriation des OMISH. Un autre a porté son<br />

effort sur les requalifications, sans exigence particulière en<br />

matière d’OMISH.<br />

(47) Ouvrages et matériels importants pour la sûreté hydraulique. (48) Programme de maintenance préventive standard. (49) ART : Agence régionale de télécommunications.


vue de la vanne<br />

de pied et du bac<br />

de régulation du<br />

groupe 1 de la<br />

centrale hydraulique<br />

d’hermillon (unité de<br />

production Alpes).<br />

© edf oddoux<br />

franck<br />

Pour les plus performants, les exigences sont identifiées aux<br />

différentes phases d’une affaire : demande de prestation,<br />

CCTP, analyse de risques, requalification, plan de surveillance.<br />

Leur déploiement, adapté aux équipes, est en cours de généralisation.<br />

Un gMH travaille sur les techniques de fiabilisation.<br />

La structuration des dossiers d’affaires est de qualité.<br />

Certaines méthodes sont très perfectibles comme le cahier<br />

des prescriptions d’hygiène, de sécurité, de sûreté et d’environnement<br />

(CPHSSE) encore pauvre en sûreté. D’autres<br />

manquent de profondeur : les analyses de risques sûreté, les<br />

plans de qualité (<strong>EDF</strong> et utilisation des PdQ prestataires) et la<br />

démarche surveillance des prestataires restent à approfondir.<br />

La mesure de l’avancement de la démarche sûreté est à renforcer<br />

(indicateurs).<br />

uNe déMArche oMISh Pour<br />

reNforcer LeS exIgeNceS<br />

up : un pilotage en progrès, une animation de la maintenance<br />

très perfectible<br />

La démarche OMISH initiée en 2010 sur la maintenance<br />

courante des barrages couvre peu à peu le périmètre des<br />

(50) MMR : Mission management des risques ; MRO : Mission risques opérationnels.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

cinq familles d’OMISH, l’unité la plus avancée allant vers une<br />

démarche globale intégrant des actions sur la maintenance<br />

spécialisée. Dans cette UP, les instances (revues et comités)<br />

fonctionnent efficacement avec des modes de coopération<br />

exploitation-maintenance satisfaisants. Un effort unique à la<br />

DPIH vient d’être engagé par la réalisation d’une première<br />

revue OMISH UP fixant plusieurs axes de progrès fort intéressants.<br />

L’organisation est intégrée pour préparer et planifier les<br />

affaires à enjeu, y compris la petite hydraulique. L’anticipation<br />

des impacts du projet RenouvEau est recherchée. Il en est de<br />

même sur les impacts liés à la future réglementation pour les<br />

conduites forcées. Dans deux UP, le pilotage est robuste et<br />

intègre l’ensemble des acteurs, car elles sont bien appuyées<br />

par la filière risques-sûreté (MMR ou MRO (50) ). Un effort a<br />

été mené pour améliorer la ligne de défense requalification.<br />

Les acteurs des UP ont pour objectif d’approfondir les<br />

impacts de la démarche OMISH, mieux détecter les écarts<br />

et favoriser les initiatives pratiques pour créer les conditions<br />

d’un progrès durable dans ce domaine. Cependant, un effort<br />

général reste nécessaire pour intégrer l’ensemble de la maintenance,<br />

notamment la maintenance spécialisée où il faut<br />

fixer des repères (type fil rouge OMISH depuis l’expression du<br />

besoin jusqu’à la remise des clés à l’exploitant en intégrant<br />

— 41 —


CHAPITRE<br />

6<br />

— 42 —<br />

LA déMArche<br />

oMISh<br />

la préparation, l’analyse de risque sûreté, le plan de qualité<br />

de l’affaire et le plan de surveillance du prestataire). Certains<br />

outils ou méthodes sont encore faiblement utilisés, comme<br />

l’analyse de risque à caractère sûreté pouvant avoir un impact<br />

sur l’exploitation.<br />

Le pilotage du déploiement de la démarche OMISH n’est<br />

pas assez instrumenté pour que la direction puisse porter<br />

un avis précis sur la performance réalisée. L’amorce de cette<br />

démarche globale a été abordée lors de la première revue<br />

OMISH sur une UP, pratique qu’il conviendrait de généraliser.<br />

La liste des matériels OMISH avec leur lot d’exigences n’est<br />

pas assez portée à la connaissance de tous les acteurs de la<br />

DPIH, notamment les gMH, le CIH et la DTg.<br />

L’expression des exigences OMISH doit être transmise<br />

jusqu’aux prestataires. Les aspects de politique industrielle,<br />

qualification des prestataires, formalisation des exigences et<br />

surveillance sont nettement perfectibles. Le levier programmation-criblage-planification<br />

long terme des affaires doit être<br />

aussi mieux utilisé pour traiter la priorité OMISH.<br />

La base de données maintenance SAPHYR (51) s’avère être un<br />

outil peu adapté aux OMISH : il ne permet pas de tri et ne<br />

couvre pas toutes les familles sûreté.<br />

une animation émergente à l’ingénierie, notamment<br />

au CiH<br />

Au CIH, j’ai mesuré l’avancement de l’intégration de la sûreté<br />

dans la préparation et la réalisation des affaires et chantiers,<br />

et constaté le démarrage du pilotage des affaires OMISH,<br />

avec l’expérimentation pour 15 affaires d’une animation<br />

d’ensemble (points clés), et des initiatives intéressantes des<br />

métiers :<br />

• mise en place d’un traceur OMISH fixant les étapes clés<br />

pour la sûreté d’une opération,<br />

• surveillance plus robuste du travail des prestataires pour<br />

garantir le niveau de sûreté attendu, en phase d’études et<br />

de réalisation,<br />

• structuration des affaires et méthode dans les modes opératoires,<br />

• intégration des exigences sûreté dans les cahiers des<br />

charges et CCTP,<br />

• procédures de requalification avec points d’arrêt effectifs.<br />

Je constate une volonté de capitaliser les connaissances des<br />

« anciens » avant leur départ pour aider les jeunes à monter<br />

en puissance techniquement et constituer un référentiel par-<br />

tagé. La dimension sûreté progresse dans les consciences et,<br />

sans doute, pas assez vite dans le déploiement de méthodes<br />

et pratiques explicites et tracées.<br />

Cependant, il conviendra d’être vigilant pour guider<br />

ces initiatives et capitaliser les succès dans les méthodes<br />

de travail et les processus. De plus la démarche intermétiers<br />

(génie civil, électromécanique, contrôle-commande) n’est pas<br />

assez recherchée : il faut garantir cette coopération pour faire<br />

émerger une analyse fonctionnelle systématique des opérations<br />

et projets. Cette remarque concerne aussi les UP. Une<br />

telle animation n’est pas incarnée aujourd’hui.<br />

La « démarche OMISH CIH » doit intégrer ces initiatives pour<br />

accompagner et mesurer les progrès dans les pratiques des<br />

Départements. Par exemple, le traceur OMISH est à généraliser.<br />

Un pilotage plus marqué est à instituer qui pourrait, par<br />

ailleurs, se traduire par un suivi d’indicateurs à imaginer. La<br />

création récente d’un Directeur adjoint chargé de la maîtrise<br />

des risques au CIH est une bonne opportunité.<br />

La relation UI-UP est à rendre plus robuste : choix des affaires<br />

sûreté et mise sous contrôle des OMISH, transfert complet<br />

vers l’exploitant. L’arrivée de nouveaux ingénieurs chargés<br />

d’affaires pose un problème de maîtrise des connaissances du<br />

référentiel technique et organisationnel. L’entrée récente de<br />

nouveaux prestataires sur des marchés OMISH conduit à des<br />

performances mitigées et à des interrogations pour l’avenir.<br />

Ces points d’accompagnement des connaissances et de maîtrise<br />

restent à traiter. Dans ce but, je préconise de :<br />

• renforcer la notion de revue des exigences pour sanctuariser<br />

les points de contrôle et réaliser les étapes clés, avec la<br />

traçabilité suffisante,<br />

• adapter en amont l’organisation d’une affaire OMISH<br />

notamment si elle fait intervenir des prestataires dont la<br />

robustesse interroge (nouvel entrant ou jugé de qualité<br />

moyenne) ou si elle est pilotée par des chargés d’affaires<br />

juniors,<br />

• structurer la validation du passage d’une phase importante<br />

en sûreté à une autre par l’organisation de points d’étape,<br />

en commençant par des chantiers marquants.<br />

À DTg, chaque prestation est cadrée par un classeur – outil<br />

fixant des méthodes pour respecter le niveau de qualité requis<br />

par l’intervention. Le pilotage de la sûreté hydraulique est à<br />

approfondir dans le domaine des OMISH, dont l’objectif n’est<br />

pas affiché.<br />

(51) Saphyr n’avait pas été développé explicitement pour les OMISH. Tous les matériels et ouvrages sont dans Saphyr y compris sur les 5 familles à enjeux sûreté. Si la<br />

catégorisation Is = 3 permet de repérer les OMISH, il y a des incohérences entre les deux listes (Is = 3 et OMISH). Si la possibilité de tri directement par l’outil est assez limitée,<br />

les possibilités d’extraction sont largement développées. En 2012, il est prévu l’injection du repérage RenouvEau type EAM.


un engagement et une culture de sûreté présentes<br />

J’ai constaté l’engagement croissant de la ligne managériale<br />

et des acteurs de terrain pour agir sur la priorité OMISH. La<br />

culture des acteurs progresse (prise de conscience, dossiers<br />

plus approfondis avec vision pédagogique, transmission de<br />

savoir, méthodes plus affinées, sens). Certaines méthodes<br />

sont proches des techniques de fiabilisation des gestes professionnels<br />

(par exemple, réunion briefing dans un gMH).<br />

L’organisation de certaines UP favorise les coopérations<br />

(participation croisée dans les réseaux et comités). La ligne<br />

directrice des attendus OMISH est à généraliser pour tous<br />

les acteurs de la maintenance incluant les prestataires : sens,<br />

compréhension du lien geste-enjeu sûreté, nécessité de<br />

remonter les écarts (transparence).<br />

n Au cIh, le partage d’expérience entre anciens et nouveaux<br />

autour des référentiels techniques (rédaction de guides<br />

systématique pour les conduites forcées) est appréciable.<br />

Quelques pratiques performantes nourrissent la culture technique<br />

et la sûreté comme les Journées techniques de partage.<br />

Les échanges avec les UP autour des enjeux de certaines opérations<br />

sont à approfondir. Autre difficulté à manager : l’ar-<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

rivée massive de nouveaux chargés d’affaires qui manquent<br />

de connaissance des doctrines et des process. Un point de<br />

vigilance est à exercer car les référentiels de dimensionnement<br />

ne sont pas encore tous tracés. La nouvelle direction<br />

Risques du CIH a un rôle important à jouer pour l’animation,<br />

l’analyse et le pilotage sûreté.<br />

n à dtg, les acteurs rencontrés montrent un bon niveau<br />

d’appropriation des enjeux sûreté. La sûreté hydraulique est<br />

intégrée dans la gestion des compétences et concerne tout<br />

le monde, y compris les CDD.<br />

vannes d'évacuation<br />

de crues du barrage<br />

de Saint etienne de<br />

cantalès ( barrages et<br />

usines hydrauliques<br />

de la vallée de la cère,<br />

unité de Production<br />

centre).<br />

© edf coNty bruno<br />

— 43 —


CHAPITRE<br />

6<br />

EN CONCLUSION<br />

— 44 —<br />

LA déMArche<br />

oMISh<br />

La démarche OMISH commence à porter ses fruits dans de nombreuses équipes d’exploitation et dans<br />

quelques équipes de maintenance. La priorité a été donnée à la réalisation du plan de maintenance<br />

courante annuelle. Au CIH, un traceur OMISH a été mis en place sur 15 affaires.<br />

Cependant, l’effort doit être généralisé pour déployer les OMISH à toute la maintenance préventive<br />

et corrective en fixant des règles de fonctionnement. Chaque affaire de maintenance devra respecter<br />

un fil rouge OMISH allant de l’expression des besoins jusqu’à la remise en route par l’exploitant, en<br />

démarrant par une revue des exigences entre maîtrise d’ouvrage (l’UP) et maîtrise d’œuvre (le CIH).<br />

Cette démarche doit intégrer les prestataires.<br />

La liste des matériels OMISH est à faire connaître sur chaque site hydraulique. L’exigence OMISH est à<br />

faire mieux apparaître dans les priorités de l’ingénierie, CIH et DTG.<br />

Le pilotage de la démarche OMISH doit être étoffé par un tableau de bord mieux instrumenté,<br />

pour porter un avis sur les pratiques performantes et le traitement progressif des difficultés.<br />

Je préconise de mieux préciser l’ambition d’une démarche sûreté maintenance de la DPIH et d’en<br />

formaliser les principes :<br />

• définir les exigences de sûreté dans l’organisation du processus Maintenir,<br />

• piloter et réaliser les affaires d’ingénierie à enjeu sûreté,<br />

• garantir les compétences pour répondre aux exigences de sûreté,<br />

• définir et intégrer les exigences sûreté dans les études,<br />

• définir et intégrer les exigences sûreté dans les réalisations (chantiers),<br />

• intégrer les exigences de suivi des prestataires.<br />

En parallèle, il conviendra d’accentuer l’animation sûreté maintenance entre les GMH et d’organiser le<br />

partage (PEX) des actions et pratiques entre CIH et GMH sur leurs activités.<br />

Pour les principes de sûreté, plusieurs analyses d’événements et la constitution de dossiers pour les<br />

EDD-RS montrent l’intérêt d’intégrer une approche fonctionnelle de la sûreté. Ces constats interrogent<br />

l’organisation de toute la Division qui tend à raisonner métier et à cloisonner autour des cinq familles<br />

d’OMISH. Cette notion de sûreté fonctionnelle devra être analysée, enrichie et progressivement<br />

construite pour orienter la sûreté de demain et, sans doute, redéfinir une nouvelle directive OMISH.<br />

quAtre recoMMANdAtIoNS<br />

n généraliser la démarche oMISh à toutes les affaires de maintenance en démarrant par une<br />

revue des exigences pour fixer et suivre un fil rouge oMISh intégrant la prise en compte<br />

du référentiel de sûreté à toutes les étapes : préparation, réalisation, surveillance du<br />

prestataire, remise de l’installation à l’exploitant incluant la phase requalification.<br />

n Piloter de manière plus approfondie le déploiement des oMISh en mesurant mieux la<br />

réalité du terrain (tableau de bord, recueil des pratiques performantes).<br />

n Préciser les axes de la démarche sûreté dans la maintenance (ambition, exigences, pilotages,<br />

résultats, compétences, planification pluriannuelle, politique industrielle) en regard des<br />

objectifs du projet de modernisation renouveau.<br />

n Mettre en perspective le rex des dossiers, études et événements dans l’objectif de<br />

développer la sûreté fonctionnelle.


CHAPITRE<br />

7<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Remontage du déchargeur du Groupe 3 par les équipes du GMH Alpes, centrale hydraulique de Riouperoux (Unité de Production Alpes).<br />

© <strong>EDF</strong> BLACHE Jean-Marc, PETROTTI Christian<br />

LA déMArche <strong>Sûreté</strong><br />

dANS LeS ActIvItéS<br />

de MAINteNANce<br />

en 2011, lors de mes inspections de terrain, j’ai rencontré une dizaine d’équipes de maintenance<br />

et examiné plusieurs chantiers.<br />

L’objectif est de mesurer l’intégration de la sûreté dans les études et les travaux de<br />

maintenance : cahier des charges, validation des choix techniques, préparation et analyse de<br />

risques, choix des prestataires, compétences des équipes, méthodes, programme de surveillance<br />

des prestataires, traitement des écarts et des non-qualités, bilan des chantiers, requalification,<br />

restitution à l’exploitation.<br />

— 45 —


CHAPITRE<br />

7<br />

— 46 —<br />

LA déMArche <strong>Sûreté</strong><br />

dANS LeS ActIvItéS<br />

de MAINteNANce<br />

uNe dyNAMIque <strong>Sûreté</strong> eN ProgrèS<br />

Les cinq gMH (52) ont tous engagé des démarches significatives<br />

pour améliorer la sûreté. Un travail de bilan ou de diagnostic<br />

sûreté a été élaboré. J’ai observé la grande capacité<br />

d’initiative et d’autonomie des équipes de maintenance à<br />

porter un avis sur leur niveau de performances et à fixer des<br />

actions de progrès, démarche trop peu challengée par les<br />

directions d’UP. Déjà soulignée en 2010, l’organisation des<br />

affaires est solide, conforme à toute démarche qualité, avec :<br />

• un référentiel partagé de structuration des affaires,<br />

• une préparation des affaires jalonnée par les phases études<br />

et points zéro (53) ,<br />

• un bon exercice des rôles des acteurs de pilotage, préparation<br />

et réalisation,<br />

• le déploiement progressif de méthodes plus rigoureuses :<br />

analyses de risques, plans qualité, points d’arrêt, PV de fin<br />

de chantier, surveillance des prestataires,<br />

• une planification des activités plus axée sur le long terme.<br />

En 2011, j’ai constaté partout l’effort pour améliorer les<br />

requalifications. Les équipes les plus avancées ont engagé une<br />

orientation spécifique OMISH en fixant des exigences attendues<br />

avec un suivi approprié. L’avancement des démarches<br />

de progrès est mesuré et bien piloté, mais reste parfois trop<br />

limité à la requalification. La communication et le partage<br />

technique autour de la sûreté sont mieux réalisés (Journées<br />

(52) groupe de maintenance hydraulique. (53) Le point zéro est l’expertise préalable aux travaux.<br />

de gAuche<br />

à droIte :<br />

changement des<br />

pompes et ventouses<br />

lors de la visite<br />

décennale du barrage<br />

de roselend (unité de<br />

Production Alpes).<br />

© edf erANIAN<br />

Philippe<br />

travail de<br />

maintenance sur<br />

une roue Pelton à la<br />

centrale hydraulique<br />

de Montpezat (unité<br />

de Production centre).<br />

© edf dhuMeS<br />

Patrice<br />

techniques de REX, rapport de l’Inspecteur).<br />

Enfin, le management de la sûreté est bien porté par des<br />

démarches de progrès pilotées au plus près d’un terrain très<br />

impliqué. Les pratiques et méthodes sont déployées avec la<br />

même profondeur dans toutes les équipes d’intervention de<br />

maintenance (EIM). L’effort à maintenir sur les nécessaires<br />

coopérations gMH-gEH est présent.<br />

uNe ANIMAtIoN <strong>Sûreté</strong> à AMPLIfIer<br />

J’ai constaté partout en 2011 que l’ambition sûreté de la<br />

maintenance dans les UP était fixée avec pertinence, sur des<br />

initiatives et propositions des seules directions des gMH.<br />

À mon sens, la direction des UP et de la DPIH doit mieux<br />

définir l’ambition sûreté de la maintenance, en précisant les<br />

objectifs et en les suivant (cf. la conclusion du chapitre 6).<br />

La plupart des gMH se sont fixé des voies de progrès sur le<br />

traitement des écarts et événements, les requalifications, la<br />

surveillance de chantiers. La recherche de méthodes communes<br />

facilitant la mutualisation des documents et des pratiques,<br />

le PEX et l’émergence de pratiques performantes, doit<br />

davantage s’imposer.<br />

Parmi les bonnes initiatives internes à certains gMH, je soulignerai<br />

l’animation d’un processus de maîtrise des risques<br />

opérationnels ou l’organisation de comité sûreté spécifique


aux mainteneurs. Restons cependant vigilants pour préserver<br />

la dynamique sur le sens et le fond des actions car tout ceci<br />

est encore récent. La dimension sûreté doit continuer à être<br />

traduite de façon plus explicite jusqu’aux prestataires.<br />

Si les affaires sont bien préparées et suivies, je considère que<br />

l’attention doit être plus soutenue sur la prise en compte des<br />

OMISH avec ses vérifications et contrôles spécifiques.<br />

uNe geStIoN deS coMPéteNceS MIeux<br />

MAîtrISée, Avec deS INterrogAtIoNS<br />

En 2011, le pilotage de la gestion des compétences est mieux<br />

organisé et partagé avec les équipes d’intervention et de<br />

méthodes. Le management facilite les transferts de connaissance<br />

: dossiers pédagogiques adaptés aux installations,<br />

formalisation des connaissances des agents expérimentés,<br />

compagnonnages avec validation des acquis, formation pour<br />

les chargés d’affaires et de surveillance et les intervenants.<br />

Dans les gMH, les embauches restent difficiles vu la rareté<br />

des candidats et le peu d’attrait géographique des postes.<br />

Elles sont insuffisamment anticipées alors que la formation<br />

initiale (dont l’apprentissage terrain) d’un technicien de maintenance<br />

est de l’ordre de 18 mois.<br />

Certaines équipes de terrain m’ont interpellé sur les difficultés<br />

de maîtrise des compétences mécaniques tant en interne<br />

que dans les gU :<br />

• les jeunes embauchés du gMH ont une connaissance de<br />

base du domaine mécanique (Bac, Bac+2) estimée incom-<br />

chantier de maintenance<br />

à la centrale hydraulique<br />

de rioupéroux par les<br />

équipes du gMh Alpes<br />

(unité de Production<br />

Alpes).<br />

© edf bLAche jean-Marc,<br />

PedrottI christian<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

plète. L’embauche de certains professionnels aguerris du<br />

domaine, d’un niveau scolaire inférieur au Bac, est vue<br />

comme impossible, ce qui n’est pas le cas dans la réalité,<br />

• les gU sont vus comme de plus en plus éloignés de la préoccupation<br />

de la mécanique avec de plus en plus de jeunes<br />

embauchés dans le domaine électrotechnique.<br />

Par ailleurs, la connaissance du fonctionnement des matériels<br />

semble à renforcer. Bénéficier d’anciens exploitants dans les<br />

équipes est à cet égard très utile.<br />

uN effort de PréPArAtIoN<br />

à LoNg terMe deS AffAIreS<br />

La programmation pluriannuelle à 3 ans des activités de maintenance,<br />

encore perfectible, se consolide petit à petit. Le pôle<br />

Méthodes construit une démarche préparation-études sur du<br />

long terme. Progressivement, la préparation des affaires avec<br />

des cahiers des charges et des études préliminaires se généralise.<br />

uNe déMArche oMISh eNgAgée<br />

de MANIère hétérogèNe<br />

La situation des gMH est hétérogène. Dans un gMH, j’ai<br />

observé qu’une équipe d’intervention chargée d’étudier le<br />

déploiement de la directive OMISH l’avait adaptée à l’activité<br />

de maintenance autour de l’identification des cinq principales<br />

lignes de défense :<br />

— 47 —


CHAPITRE<br />

7<br />

— 48 —<br />

LA déMArche <strong>Sûreté</strong><br />

dANS LeS ActIvItéS<br />

de MAINteNANce<br />

- REX, rapports de travaux, plans,<br />

- préparation du travail intégrant l’analyse de risques,<br />

- points de contrôle et d’arrêt intégrant le Plan de Qualité et<br />

le CSCT,<br />

- requalification,<br />

- professionnalisme.<br />

La démarche proposée est de maîtriser ces cinq lignes de<br />

défense en formalisant des exigences de sûreté pour chacune<br />

des lignes. Son déploiement est en cours.<br />

Dans un autre gMH, les exigences OMISH sont inscrites<br />

dans la démarche qualité puis traduites dans les différentes<br />

étapes et méthodes d’une affaire : demande de prestation,<br />

CCTP, analyse de risques, fiches de requalification, plan de<br />

surveillance.<br />

Dans un troisième gMH, aucune démarche spécifique OMISH<br />

n’a été formellement engagée même si un important travail<br />

est réalisé sur les requalifications.<br />

La démarche OMISH doit partout être formalisée et accompagnée<br />

par des exigences de résultats. La mesure de l’avancement<br />

de la démarche est à renforcer (indicateurs). J’ai de plus<br />

observé que certaines méthodes manquent de profondeur :<br />

les analyses de risques sûreté, les plans de qualité (<strong>EDF</strong> et<br />

utilisation des PdQ prestataires). La démarche surveillance des<br />

prestataires reste à construire et à animer.<br />

deS INItIAtIveS INtéreSSANteS<br />

Démarche unique à la DPIH, un gMH a rédigé un bilan annuel<br />

de sûreté hydraulique. Ce document complet porte un avis<br />

sur l’appropriation et l’avancement de la démarche sûreté<br />

chez les mainteneurs. Le diagnostic a nourri la stratégie sûreté<br />

du gMH sur la base de trois orientations : mettre la sûreté<br />

au premier plan, impliquer fortement la ligne managériale et<br />

les équipes d’intervention de maintenance, développer une<br />

approche intégrée.<br />

À partir d’une étude des pratiques de fiabilisation des interventions<br />

développées dans l’aéronautique et le nucléaire civil<br />

en France et à l’international, ce gMH a développé des pratiques<br />

répondant aux besoins des mainteneurs hydrauliques :<br />

pré-job briefing, minute d’arrêt et débriefing. Cette démarche<br />

de fiabilisation est bien préparée et portée avec conviction.<br />

L’UP et la DPIH doivent la valoriser et la généraliser dans un<br />

format adapté aux hydrauliciens.<br />

uN trAIteMeNt deS NoN-quALItéS<br />

à MIeux utILISer coMMe vecteur<br />

de ProgrèS<br />

J’ai observé des pratiques différentes. je pense que chaque<br />

gMh doit se fixer des axes de progrès et des objectifs<br />

en matière de qualité des prestations à partir d’un suivi<br />

d’indicateurs (nombre d’incidents suite à intervention, conséquences<br />

sur l’indisponibilité, taux de retour sur intervention,<br />

de non-qualités ou de traitement des écarts). Il n’existe pas de<br />

base commune des non-qualités entre gMH pour alimenter<br />

le REX.<br />

SouS-trAItANce : deS exIgeNceS<br />

<strong>Sûreté</strong> à coNSoLIder<br />

Au cours de mes visites de chantiers sur le terrain, j’ai noté<br />

que les démarches de préparation de travail sont un peu<br />

mieux cernées pour les activités sous-traitées estampillées<br />

sûreté mais que les exigences restent à préciser pour le panel<br />

et le choix des prestataires, les éléments de contractualisation,<br />

les méthodes, le contrôle des prestataires, leur appropriation<br />

de la culture sûreté, etc.<br />

La DPIH a formalisé ses exigences en matière de maintenance,<br />

partenariat industriel et surveillance des prestataires.<br />

Elles doivent se traduire sur le terrain où l’exigence sûreté<br />

dans le métier de mainteneur reste trop théorique et hypothétique<br />

et gagnerait à être explicitée à partir de l’analyse<br />

des conséquences des gestes professionnels (par exemple,<br />

sens de manœuvre d’une vanne). J’encourage la DPIH à fixer<br />

ses exigences sûreté en matière de sous-traitance et à les<br />

transformer en exigences contractuelles.


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

En 2011, la préoccupation de sûreté apparaît plus clairement dans l’animation des équipes de<br />

mainteneurs des GMH et du CIH. Des initiatives notables ont été engagées pour fixer des exigences et<br />

améliorer les pratiques.<br />

Cette démarche reste à poursuivre. La réponse à généraliser se trouve dans la formulation des<br />

exigences de qualité des affaires et chantiers, d’autant que les entreprises ne sont souvent pas<br />

familières des notions de sûreté d’<strong>EDF</strong>. La DPIH doit rendre exhaustif un criblage sûreté de la<br />

préparation des chantiers pour mieux faire apparaître ce niveau d’exigences dans les études. Sur le<br />

terrain, la culture sûreté des prestataires est à renforcer par des méthodes de terrain type « plan de<br />

qualité ». L’étape de fin de chantier, notamment en matière de requalification, doit toujours traduire<br />

la capacité à rendre un ouvrage performant pour l’exploitation.<br />

uNe recoMMANdAtIoN<br />

n généraliser l’exigence sûreté des affaires et travaux de maintenance des oMISh à toutes les<br />

étapes (études, chantiers) en associant les prestataires.<br />

uNe SuggeStIoN<br />

n faire progresser la dimension sûreté des partenaires industriels par des exigences<br />

répondant à la réalité des chantiers et par une surveillance spécifique de ce domaine.<br />

— 49 —


CHAPITRE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Le CREEX expérimental sur le plateau RenouvEau à Grenoble, recette du groupement d'usines de Palaminy (Unité de Production Sud Ouest).<br />

© <strong>EDF</strong> Mission Communication RenouvEau<br />

8<br />

reNouveAu,<br />

uN ModèLe<br />

INtégrAteur<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

énergie stratégique pour edf, la production hydraulique confère de nombreux avantages dans<br />

le contexte actuel d’énergie rare et de sensibilité accrue au risque de réchauffement climatique.<br />

elle constitue une capacité de fourniture de pointe qui, par sa grande souplesse, contribue à la<br />

sûreté du réseau électrique européen.<br />

Avec le projet renouveau, edf renforce la performance et la compétitivité de son outil de<br />

production. en 2011, j’ai consacré deux semaines d’inspection à ce projet, sur les unités pilotes<br />

des modèles Produire (uPSo) et Maintenir (uP est).<br />

— 51 —


CHAPITRE<br />

8<br />

— 52 —<br />

reNouveAu,<br />

uN ModèLe INtégrAteur<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

Le PILotAge et L’ANIMAtIoN du Projet<br />

L’organisation de RenouvEau fonctionne en mode projet<br />

dont le commanditaire est le Directeur de la DPIH qui s’appuie<br />

sur son Directeur délégué à la performance technique.<br />

Un Directeur de projet et une équipe de direction assurent le<br />

pilotage et l’animation opérationnels.<br />

reNouveAu EST AUSSI<br />

UNE RÉNOVATION DU<br />

SYSTèME D’INFORMATION<br />

Outre la meilleure prise en compte de la diversité du parc<br />

hydraulique ainsi que la création de nouveaux modèles d’exploitation<br />

et de maintenance, RenouvEau travaille sur la standardisation<br />

et la modernisation de l’outil de production, le<br />

développement de partenariats industriels et la rénovation du<br />

système d’information (SI).<br />

Au-delà des outils classiques d’exploitation et de maintenance<br />

(GMAO, planification, e-exploitation), le système d’information<br />

intègre des outils complémentaires de gestion de documents,<br />

plans d’action, événements et traitement des écarts. L’accès<br />

sera facilité par un portail. Ce SI rénové et intégré améliore<br />

la maîtrise des données et les met à la disposition de tous, à<br />

tout moment.<br />

une réunion de<br />

planification<br />

d’intervention<br />

maintenance au<br />

groupement d’usines<br />

de Marckolsheim /<br />

rhinau.<br />

© edf bArrAL bAroN<br />

Marc<br />

une organisation maillée<br />

Le pilotage d’ensemble est maillé jusqu’au plus haut<br />

niveau de la dPIh. Toutes les unités DPIH sont associées. Le<br />

déploiement est échelonné avec un démarrage dans deux UP<br />

pilotes, l’une pour le modèle Produire, l’autre pour le modèle<br />

Maintenir. Pour la sûreté, le Directeur du projet s’appuie sur<br />

le Directeur du pôle conception et le correspondant sûreté<br />

hydraulique. La revue de sûreté réunit tous les chefs de chantiers.<br />

Un rapport annuel sûreté est publié.<br />

Le projet travaille sur plusieurs leviers de réussite :<br />

- accompagner le déploiement des standards (référentiels,<br />

pratiques, matériels) dans les équipes ainsi que leur maintien<br />

dans la durée,<br />

- intégrer les perturbations liées au déploiement sur des ouvrages<br />

en exploitation (notamment pour la sûreté et la sécurité),<br />

- accompagner le changement (passer d’une maintenance<br />

curative à préventive),<br />

- créer les conditions favorables à l’appropriation des nouvelles<br />

technologies et pratiques,<br />

- animer la conduite du changement par la préparation et<br />

l’information des acteurs.<br />

Le schéma Directeur du système d’information intègre la<br />

dimension sûreté.<br />

une intégration plus visible de la sûreté<br />

La sûreté hydraulique est prise en compte comme un élément<br />

fondamental du projet : ses exigences sont exprimées et sui-


vies dès la conception. La surveillance des équipements,<br />

la fiabilisation et la rénovation des automatismes, la<br />

standardisation des méthodes d’exploitation et de<br />

maintenance (gMAo) sont des chantiers destinés à<br />

améliorer la sûreté hydraulique de la dPIh, de façon<br />

continue et pérenne.<br />

En 2011, le projet a sollicité les instances nationales de sûreté<br />

(CNSH, CTSH, gASH) pour valider des livrables importants :<br />

détection des précurseurs, méthodologie et analyse des<br />

actions à distance, Cahier d’expression des besoins des DMP<br />

(dispositifs et moyens particuliers), référentiel traçabilité. Une<br />

méthodologie a permis au management d’analyser la multiplicité<br />

des actions à distance et des risques associés et a<br />

abouti à en proscrire une centaine.<br />

Le référentiel de pilotage des arrêts intègre la prise en compte<br />

de la sûreté à chaque étape.<br />

La sûreté a fait l’objet de plusieurs actions de communication<br />

dans les unités : mercredi RenouvEau, insertion de RenouvEau<br />

dans le Mémento sûreté DPIH, accompagnement de la feuille<br />

de route sûreté DPIH et présentation de la feuille de route<br />

RenouvEau dans les pôles.<br />

Le projet intègre mieux la maîtrise des risques opérationnels.<br />

Les recommandations des inspections sûreté 2011 réalisées<br />

dans les UP pilotes sont prises en compte dans le plan d’actions<br />

du comité Maîtrise des risques opérationnels.<br />

Le chANtIer MAINteNIr<br />

une grande dynamique de déploiement à l’up est<br />

Les équipes chargées du déploiement (projet et terrain) font<br />

preuve d’un grand dynamisme. Le management est engagé<br />

dans la réussite du projet, tout en continuant à maîtriser les<br />

enjeux et les risques liés à l’exploitation pendant son déploiement,<br />

avec un niveau d’exigences élevé.<br />

À l’été 2011, j’ai constaté les apports concrets du modèle<br />

Maintenir, bien perceptibles au niveau des états-majors d’unités<br />

et de sous-unités, mais un peu moins au niveau du terrain.<br />

Il existe cependant une conviction partagée d’aller dans le bon<br />

sens avec des retombées très positives à moyen terme (plans<br />

de maintenance revisités et standards PMPS, partage des informations<br />

entre acteurs, capitalisation du REX, outils puissants).<br />

La formalisation et l’optimisation des pratiques et méthodes<br />

sont engagées. La conduite du changement est maîtrisée,<br />

avec un appui significatif apporté aux équipes (exploitants et<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

LeS PoINtS cLéS<br />

DU MODèLE MAINTENIR<br />

Pour les équipements, la finalité est de gagner en fiabilité<br />

et en disponibilité par la refonte des processus techniques,<br />

la standardisation de plans de maintenance préventive, la<br />

surveillance à distance des équipements critiques, la mise à<br />

disposition d’outils SI pour la traçabilité et le portage d’informations.<br />

L’intégration des OMISH (54) est prévue dans le modèle.<br />

n un pilotage d’affaires et d’arrêt en construction.<br />

La prise en compte de la sûreté est prévue dans les phases<br />

amont des affaires. Le périmètre des missions de pilotage national<br />

et régional d’activités est en cours de définition. La DPIH a<br />

sélectionné plusieurs chantiers à piloter selon une organisation<br />

de type « arrêt de chute » ou « arrêt de file » (55) . Sur ces choix<br />

d’arrêts, la place de la sûreté est à rendre un peu plus explicite.<br />

n une identification nationale des équipements.<br />

Le modèle Maintenir intègre une approche de codification<br />

pour une identification nationale unique des équipements<br />

qui limite le risque d’erreur de repérage. Les sous-ensembles<br />

fonctionnels permettent de retrouver des équipements à<br />

enjeu sûreté, donc les OMISH.<br />

n un référentiel solide de maintenance préventive pMps (56) .<br />

Le PMPS, défini par famille de matériels, est fondé sur les<br />

doctrines, et les pratiques du terrain. Il est prescriptif et<br />

décliné en Plan de maintenance local (PML) pour intégrer des<br />

spécificités d’exploitation ou un état dégradé de matériel.<br />

Le PML, décliné dans l’outil de GMAO, déclenche les actions<br />

de maintenance d’un équipement et trace toutes les étapes<br />

de réalisation. Pour chaque demande de travail, l’analyse de<br />

risque et la requalification sont obligatoires.<br />

Des prescriptions propres aux OMISH sont intégrées dans les<br />

PMPS et les PML.<br />

mainteneurs) par une équipe projet bien dimensionnée. Tous<br />

les acteurs, y compris les pôles Performance production des<br />

gEH, participent. La communication est réactive et répond aux<br />

questions du terrain via une « main-courante ».<br />

Les pratiques sûreté du gMH Est (revue des exigences, profondeur<br />

des analyses de risque sur les OMISH, requalification, PV<br />

de recollement, CR d’intervention) sont progressivement intégrées<br />

dans le modèle (pratiques métiers). Les projets de site,<br />

progressivement améliorés, ont permis d’expliciter concrètement<br />

des exemples d’arbitrages sur la sécurité et sur la sûreté.<br />

(54) Ouvrages et matériels importants pour la sûreté hydraulique. (55) En s’inspirant de l’organisation des arrêts de tranche des unités de production thermique ou nucléaire.<br />

(56) Plan de maintenance préventive standard.<br />

— 53 —


CHAPITRE<br />

8<br />

— 54 —<br />

reNouveAu,<br />

uN ModèLe INtégrAteur<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

de gAuche à<br />

droIte :<br />

Les équipes de<br />

renouveau ont<br />

développé de<br />

nouvelles applications<br />

métiers : ici, l’outil de<br />

planification<br />

et la gMAo (gestion<br />

de la Maintenance<br />

Assistée par<br />

ordinateur).<br />

© edf jAcob<br />

frédérick<br />

des hydrauliciens<br />

devant une nouvelle<br />

application métier<br />

(outil de planification).<br />

© edf jAcob<br />

frédérick<br />

La nécessité d’une bonne appropriation de l’outil de plani-<br />

fication a été analysée avec pertinence en se basant sur la<br />

montée en charge d’un gU et d’une équipe de maintenance<br />

ainsi que sur le bon travail d’ensemblier du Planificateur<br />

régional PRE qui a souligné l’enjeu lié aux compétences (maîtrise<br />

de l’outil, connaissance du lien activité-enjeu).<br />

Quelques difficultés de maîtrise du modèle par les acteurs<br />

Se familiariser avec les outils et objets nécessite une certaine<br />

pratique et une bonne connaissance du terrain et de l’exploitation.<br />

Une attention toute particulière devra donc être portée en<br />

amont du déploiement, au choix des hommes pour les nouveaux<br />

postes des métiers clefs (responsable de maintenance local, planificateur,<br />

préparateur en gU). Si l’outil de gMAO semble être<br />

assimilé aisément par les utilisateurs, l’outil de planification est<br />

jugé puissant mais très complexe pour s’approprier l’ensemble<br />

de ses fonctionnalités. L’outil de mobilité (57) peut répondre aux<br />

besoins des techniciens pour les tournées, journaux de bord et<br />

DMP, et constituer une première approche pratique.<br />

L’organisation de la filière sûreté dans l’ensemble du process<br />

est à renforcer (revues de projet, contrôle sur le terrain des<br />

choix faits dans le cadre du déploiement).<br />

J’ai constaté des difficultés pour atteindre la performance exigée<br />

sur les OMISH, par exemple absence de correspondance<br />

OMISH-équipements, et des insuffisances dans le suivi de la<br />

maintenance préventive. Ces constats montrent des manques<br />

dans la directive OMISH (58) , peu précise sur le périmètre des<br />

matériels concernés et sur le noyau sûreté du plan de maintenance.<br />

Un travail d’approfondissement des exigences et une<br />

mise en cohérence sont en cours.<br />

Si certaines pratiques récentes du domaine sûreté sont bien<br />

prises en compte par le modèle (59) , leur utilisation concrète<br />

sur le terrain est en cours de consolidation par un REX réactif<br />

du pilote avant déploiement généralisé. Pour mémoire, mes<br />

remarques concernaient :<br />

• la requalification fonctionnelle OMISH à programmer par<br />

le planificateur,<br />

• la possibilité de l’outil ou dans les pratiques métiers d’expliciter<br />

les risques identifiés par l’exploitant dès l’émission de<br />

la demande de travail,<br />

• la prise en compte des DMP exploitation,<br />

• la cohérence d’ensemble des analyses de risque (préparateur,<br />

chantier, affaire).<br />

L’outil gMAO offre des possibilités d’extraction des données<br />

saisies à l’issue des tournées, notamment les paramètres de<br />

fonctionnement, mais elles ne sont pas exploitées par les<br />

utilisateurs des gU. Cette exigence pour l’exploitation des<br />

données est à clarifier.<br />

(57) TSP Pocket PDA avec application « e-soms ». (58) L’annexe « liste générique des OMISH et leurs composants principaux pour un aménagement hydraulique » reste<br />

soumise à interprétation locale pour la traduire en OMISH selon les gEH. Un découpage matériel type gMAO a du mal à bien intégrer la dimension OMISH, dont les aspects<br />

fonctionnels de la sûreté. Par ailleurs, dans le chapitre « Exigences liées au classement ISH », l’aspect plan de maintenance par ouvrage/matériel est traité de manière globale<br />

et plutôt succincte. (59) Flag OMISH, filtre sûreté dans planning, DMP, analyses de risques, requalification.


Le CIH n’est pas encore embarqué dans le déploiement du<br />

modèle. Cet aspect structurel conduit à ne pas pouvoir le tester<br />

(affaires CIH souvent dimensionnantes dans les indisponibilités).<br />

Certains impacts sur les équipes sont à bien prendre en compte :<br />

• nécessité de bien intégrer le risque important à déployer le<br />

modèle dans un gU en même temps que la réalisation de<br />

grands chantiers, et de construire les parades adéquates,<br />

• les nouveaux plans de maintenance génèrent une activité plus<br />

importante que les anciens (5 à 10 % de volume en hommejours<br />

sur un gEH), avec des pointes cycliques d’activité à lisser.<br />

Le déploiement du modèle a un effet loupe qui peut mettre<br />

en évidence quelques manquements dans l’application rigoureuse<br />

des prescriptions DPIH pour la maintenance,<br />

• l’impact du modèle Maintenir est plus fort dans les gU que<br />

dans les EIM (60) (où des préparateurs existent déjà) et le sera<br />

aussi dans les équipes de mesure. Dans les gU, les planificateurs<br />

et les responsables de la maintenance portent la<br />

sûreté (et la sécurité) dans les équipes opérationnelles : une<br />

attention spécifique méritera d’être consacrée à la répartition<br />

de leurs activités et de leur présence sur le terrain,<br />

• le modèle structure la préparation de l’activité : c’est un<br />

changement culturel majeur à la DPIH au regard de la disparité<br />

et de la profondeur des pratiques existantes.<br />

les pistes d’amélioration du modèle Maintenir<br />

Je formule quatre axes de progrès pour améliorer le modèle<br />

Maintenir.<br />

Appuyer la place et la gestion de la sûreté dans l’organisation<br />

renouveau<br />

• Préciser les attendus du rôle de la filière sûreté dans le<br />

déploiement et à la cible.<br />

• Intégrer explicitement les conclusions de la réflexion sur<br />

les OMISH.<br />

• Rendre plus efficace la mesure (indicateurs) d’avancement<br />

du plan de maintenance-OMISH pour permettre à l’exploitant<br />

d’en maîtriser les dérives.<br />

Analyser la profondeur des écarts constatés pour appliquer<br />

la directive OMISH avec davantage de profondeur et sur<br />

un périmètre élargi.<br />

Analyser l’impact du modèle sur les ressources et les<br />

compétences<br />

• Engager une réflexion sur le dimensionnement des équipes<br />

(gU, EIM, EM, CIH) pour répondre aux exigences liées aux<br />

PMPS et aux nouveaux rôles métiers.<br />

(60) Équipe d’intervention et de maintenance.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

LeS PoINtS cLéS<br />

DU MODèLE PRODUIRE<br />

RenouvEau vise à rendre plus performante et plus sûre l’exploitation<br />

hydraulique, par la création d’une ingénierie de production<br />

(IPR) constituée d’un centre régional d’e-exploitation (CREEX)<br />

focalisé sur le quotidien, et d’une fonction d’appui à l’exploitant<br />

pour prendre du recul. Le CREEX a un rôle opérationnel :<br />

il surveille le process et les matériels pour mieux anticiper les<br />

dérives et anomalies, il traite les alarmes. En appui, l’IPR garantit<br />

le recul nécessaire, notamment pour analyser les paramètres de<br />

surveillance du process et des équipements, détecter les signaux<br />

précurseurs de défaillance, piloter les analyses d’écart, établir des<br />

bilans et des plans d’amélioration.<br />

n un process d’exploitation mieux surveillé : RenouvEau<br />

rend plus robuste le process d’exploitation en diversifiant les<br />

paramètres et seuils d’exploitation, en approfondissant le suivi<br />

de certains paramètres et en renforçant la détection des anomalies.<br />

Le traitement des informations d’exploitation reposera<br />

sur des niveaux redondants de surveillance et d’intervention<br />

(exploitant local et régional, experts). L’objectif est de disposer<br />

de seuils et de paramètres diversifiés permettant plusieurs<br />

niveaux d’actions : prévention, veille, protection.<br />

Autre intérêt majeur pour la sûreté : l’amélioration portera sur la<br />

profondeur de la surveillance, sur la capacité à mieux analyser les<br />

paramètres et à mieux anticiper les dérives d’exploitation.<br />

Le renforcement de la surveillance conduira à améliorer les performances<br />

et la sûreté : réduction d’incidents, meilleur suivi des<br />

OMISH, meilleure connaissance des points zéro des machines<br />

bénéfique aux requalifications, détection de nouveaux précurseurs<br />

sûreté, appui supplémentaire aux GU. Davantage de paramètres<br />

à enjeu sûreté seront surveillés.<br />

n le développement de plusieurs outils performants : L’équipe<br />

du modèle Produire améliore plusieurs outils dédiés à la surveillance<br />

des matériels. C’est le cas d’un outil permettant l’analyse<br />

de paramètres de machines pour visualiser les données<br />

en temps réel et pour faire émerger des alarmes en fonction<br />

des écarts constatés. Autre expérimentation : la surveillance<br />

de matériels pour mieux décliner/valider le référentiel de surveillance<br />

des matériels et régler les alarmes.<br />

n l’amélioration des actions à distance : Pour améliorer la<br />

per formance de production et de maintenance ainsi que la maîtrise<br />

des risques, une centaine d’actions à distance a été retenue.<br />

Chaque action à distance est cotée avant d’être autorisée.<br />

n Vers une préparation de la conduite : Plusieurs orientations<br />

sont retenues, en particulier systématiser l’activité de préparation<br />

coordonnée et centralisée pour fiabiliser les programmes<br />

et mieux maîtriser la sûreté, prévoir et téléprogrammer la<br />

production, séparer les rôles distincts du CCH et du CREEX.<br />

Des procédures ont été décrites pour préparer le dossier de<br />

conduite à long terme afin de mieux anticiper (gain sûreté) et<br />

le dossier à court terme (analyse des situations à risques).<br />

— 55 —


CHAPITRE<br />

8<br />

— 56 —<br />

reNouveAu,<br />

uN ModèLe INtégrAteur<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

• Porter une attention particulière, en amont du déploiement,<br />

au choix des hommes pour les nouveaux postes dans les<br />

métiers clefs (exemples : planificateur, préparateur en gU).<br />

Mettre à profit les pratiques performantes du pilote et<br />

du modèle<br />

• Capitaliser, au fur et à mesure du déploiement, les bonnes<br />

idées et les bonnes pratiques des exploitants pour les faire<br />

partager, voire les intégrer au référentiel.<br />

• Pour les déploiements futurs du modèle Maintenir, mettre à<br />

profit l’apport de l’outil de mobilité TSP e-soms (tournées,<br />

journal de bord, DMP).<br />

• Exploiter les possibilités d’anticipation offertes par l’outil<br />

de planification.<br />

• Utiliser les fonctionnalités de la gMAO pour le suivi des<br />

tendances des paramètres de fonctionnement.<br />

Le chANtIer ProduIre<br />

un déploiement bien amorcé à l’upso<br />

Le modèle Produire montre des apports perceptibles dans les<br />

équipes, pour la performance de production, la sécurité et la<br />

sûreté. Les exploitants sur le terrain sont satisfaits des outils<br />

livrés. Ils mesurent la plus-value du palier technique qui remplace<br />

la télé-exploitation. L’IPR (61) est impliquée dans les nou-<br />

(61) Ingénierie de production régionale. (62) Centre régional d’e-exploitation. (63) Journée d'accueil de découverte RenouvEau.<br />

en formation renouveau.<br />

© edf PIquIer Sandrine<br />

veaux modes de fonctionnement avec un travail à peaufiner<br />

sur les apports concrets aux équipes opérationnelles.<br />

L’analyse et la rationalisation des actions à distance font<br />

l’objet d’un examen complet, minutieux, piloté par l’équipe<br />

d’appui du projet, basé sur une forte implication des acteurs<br />

locaux de la production (gU, gEH). La mission Risques opérationnels<br />

MRO y joue un rôle clé qui contribue à une prise<br />

en compte de la sûreté au bon niveau.<br />

L’équipe d’appui est mobilisée pour intégrer l’ensemble des<br />

enjeux dont la sûreté. Elle associe systématiquement les acteurs<br />

de terrain. Le déploiement du modèle Produire s’illustre par<br />

quelques pratiques performantes : réalisation par le CREEX (62)<br />

de fiches pédagogiques sur les détections de précurseurs, élaboration<br />

des dossiers de conduite, journées J’ADERE (63) , rôle<br />

moteur de MRO dans l’analyse des actions à distance.<br />

Les projets industriels des gU, après quelques difficultés de<br />

mise au point, ont été élaborés en intégrant spécifiquement<br />

l’enjeu sûreté. L’association au plus tôt et en continu du pôle<br />

Performance production du gEH, constatée sur un gU, est un<br />

facteur de réussite du déploiement.<br />

Les modes de coopération CREEX-gU sont satisfaisants. La<br />

montée en puissance des opérateurs CREEX est jalonnée<br />

avec rigueur, en se basant sur une appropriation satisfaisante<br />

des aménagements, avec une exigence de gréement à partir<br />

d’exploitants déjà confirmés.


Le dossier de conduite se structure pour analyser les risques<br />

(sécurité, sûreté) liés à la conduite pour la semaine S+1 mais la<br />

prise en compte réelle de la dimension sûreté est encore faible.<br />

Quelques ajustements nécessaires pour maîtriser le<br />

modèle<br />

Le rôle de la filière sûreté est à affirmer dans l’ensemble du<br />

process (revues de projet, cadrage des précurseurs sûreté au<br />

CREEX, réunions de l’IPR, déploiement, recettes des fonctions<br />

de sûreté). La qualité d’implication du pôle Production des<br />

gEH, futur membre important de l’IPR, est hétérogène (un<br />

gEH est exemplaire) alors qu’elle est essentielle au déploiement.<br />

Les modalités de fonctionnement de l’IPR à la cible<br />

mériteraient d’être décidées dans des délais courts pour que<br />

chacun trouve sa place.<br />

Il existe un besoin de fiches alarmes génériques pour avancer,<br />

d’autant que le nombre d’installations raccordées augmente.<br />

En parallèle, il semble exister des freins « SOH », ou des<br />

inquiétudes à lever, au niveau des gU liés à l’appréhension<br />

de perdre leur savoir-faire et leur utilité. Afficher l’objectif<br />

d’améliorations techniques d’outils « cœurs de métiers » est<br />

fédérateur pour embarquer les équipes des gU.<br />

La phase de recette des outils en plate-forme gagnerait à être<br />

approfondie et la traçabilité des fonctions testées améliorée<br />

(a minima, exhaustivité des fonctions de sûreté).<br />

La seule implication de la filière sûreté organisée est celle<br />

réalisée sur les actions à distance dont de nombreuses posent<br />

problème dans le recensement en cours. Elles se situent hors<br />

cadre du référentiel, n’ont pas forcément un impact sûreté<br />

significatif mais relèvent du « bon sens d’exploitant » et sont<br />

certainement nécessaires. Elles sont généralement liées à la<br />

conduite des installations non téléconduites.<br />

les pistes d’amélioration du modèle produire<br />

Je souligne trois axes de progrès pour améliorer le modèle<br />

Produire.<br />

Appuyer la place et la gestion de la sûreté dans l’organisation<br />

renouveau<br />

• Formaliser une analyse de risque sûreté dans le cadre des<br />

projets de site.<br />

• Expliciter le rôle de la filière sûreté dans le déploiement et<br />

à la cible.<br />

• Adapter le référentiel pour une prise en compte de la sûreté<br />

dans les actions à distance.<br />

• Retravailler la communication en faisant ressortir davantage<br />

les apports pour la sûreté et la sécurité.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

• Être plus proactif dans le déploiement de précurseurs sûreté.<br />

Manager le modèle dans une dimension industrielle<br />

• Embarquer les équipes des gEH pour l’appropriation du<br />

modèle et des outils, et donner de la visibilité sur la cible à<br />

tous les acteurs de l’IPR.<br />

• Impulser la réalisation des fiches alarmes en expliquant le<br />

sens aux exploitants et en profitant de leur rédaction pour<br />

y intégrer la notion d’impact sûreté (OMISH entre autres).<br />

• Engager une réflexion sur la conduite des écoulements en<br />

situation normale, notamment pour les vallées avec aménagements<br />

enchaînés.<br />

• Expliciter les rôles respectifs du CREEX et de l’exploitant en<br />

gU vis-à-vis de la conduite des installations non téléconduites<br />

par le CCH.<br />

• Pour faciliter l’intégration du modèle dans les équipes opérationnelles,<br />

contractualiser la prestation de déploiement et<br />

renforcer les recettes en plate-forme<br />

Mettre à profit les pratiques performantes du pilote et<br />

du modèle<br />

Clarifier les rôles sur les seuils de débit des Conventions d’informations<br />

réciproques (CIR), sur d’autres paramètres de type<br />

poire d’alarme temporaire pendant un chantier pour alerter<br />

en cas de montée des eaux.<br />

— 57 —


CHAPITRE<br />

8<br />

EN CONCLUSION<br />

— 58 —<br />

reNouveAu,<br />

uN ModèLe INtégrAteur<br />

de <strong>Sûreté</strong><br />

Le projet RenouvEau contribue à améliorer significativement le niveau de sûreté de la DPIH, par :<br />

- l’intégration des exigences sûreté et leur suivi dans l’organisation et dans les produits de<br />

développement,<br />

- l’exigence claire et précise sur les modèles Produire et Maintenir incluant des outils et méthodes<br />

performants,<br />

- une analyse de risques du déploiement bien travaillée avec les exploitants.<br />

Pour l’avenir, le projet RenouvEau s’est fixé des axes d’amélioration :<br />

- mise en cohérence de la directive OMISH-codification ECSH, appliquée sur le pilote,<br />

- test par le CREEX de l’UPSO de précurseurs type « sûreté »,<br />

- définition du rôle de la filière sûreté,<br />

- validation des principaux livrables 2012 par les instances nationales de sûreté,<br />

- mise en cohérence du modèle RenouvEau avec les référentiels sûreté DPIH,<br />

- diagnostic des actions de modification des paramètres des automates pour les sécuriser.<br />

uNe recoMMANdAtIoN<br />

n faire aboutir les actions sûreté définies par le projet et généraliser toutes les méthodes et<br />

pratiques sûreté issues du déploiement des modèles Maintenir et Produire.


RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Le niveau de la culture « <strong>Sûreté</strong> hydraulique » continue à progresser grâce à un partage plus large dans les équipes. © <strong>EDF</strong> / Mission Communication RenouvEau<br />

CHAPITRE<br />

9<br />

Le MANAgeMeNt<br />

de LA <strong>Sûreté</strong><br />

Le management de la sûreté repose sur des exigences clarifiées, des responsabilités plus<br />

affirmées et une feuille de route fixant le cap.<br />

L’engagement sûreté des managers doit être visible au quotidien. Il leur revient de mobiliser<br />

le personnel pour progresser, de reconnaître l’implication et l’initiative de chacun, de contrôler<br />

pour améliorer la performance et mesurer les difficultés du terrain.<br />

Ils doivent s’assurer de disposer en permanence des compétences nécessaires aux activités<br />

et à l’amélioration de la sûreté.<br />

— 59 —


CHAPITRE<br />

9<br />

— 60 —<br />

L’ANIMAtIoN et Le LeAderShIP<br />

Le MANAgeMeNt<br />

de LA <strong>Sûreté</strong><br />

un management affichant la priorité donnée à la sûreté<br />

J’ai constaté que les unités fixent leurs orientations de sûreté<br />

en cohérence avec la feuille de route 2011-2013 de la DPIH.<br />

Cette démarche se décline aux trois niveaux de management<br />

(unité, sous-unité, équipe) des unités de production. Un travail<br />

de préparation rend les objectifs sûreté concrets, formalisés<br />

dans les contrats de gestion annuels des sous-unités et<br />

des équipes.<br />

Cette approche est moins marquée dans les unités d’ingénierie<br />

où il me paraît nécessaire de renforcer certaines exigences (par<br />

exemple pour le déploiement des OMISH) et d’exprimer plus<br />

clairement les actions de progrès sûreté dans certains services.<br />

En 2011, les actions concernent le déploiement de la directive<br />

OMISH et crues, la généralisation et le suivi des DMP et<br />

le travail progressif sur les requalifications. À côté de cette<br />

priorisation nécessaire, le management s’assure du respect<br />

des fondamentaux : détection et analyse des ESSH ou ESSI,<br />

maîtrise des sites à criticité MVD élevée, amélioration des<br />

compétences et, plus généralement, maîtrise des trois grands<br />

risques sûreté (rupture d’ouvrages, crues, exploitation).<br />

L’engagement sûreté du management se traduit davantage<br />

dans le pilotage des équipes et dans l’expression plus<br />

marquée d’exigences concrètes (chantiers, activités, événements).<br />

Les réunions de direction débattent de sujets sûreté<br />

et affichent des positions d’amélioration.<br />

En 2011, cinq colloques sûreté ou risques ont été organisés<br />

dans les unités, rassemblant chacun plus d’une centaine de<br />

participants.<br />

une animation sûreté perfectible<br />

En 2011, j’ai observé des apports très significatifs à l’animation<br />

de la sûreté de deux unités. Appuyées par un travail pertinent<br />

d’analyse et de fourniture de méthodes par la filière<br />

sûreté, des actions de progrès ont été menées par les équipes<br />

de terrain. J’ai constaté des progrès dans l’analyse d’événements,<br />

le déploiement des OMISH et l’accompagnement<br />

d’exigences sur les crues.<br />

Cependant, j’exprime cette année cinq motifs d’insatisfaction.<br />

• En s’inspirant de quelques initiatives locales et des méthodes<br />

proposées par le projet RenouvEau, il est maintenant incontournable<br />

que la DPIH valorise en profondeur la détection de<br />

ses 2 000 ESSH annuels pour en tirer tous les enseignements.<br />

Il est nécessaire de classer, à l’échelon national, les eSSh<br />

par catégories et de faire émerger plus nettement l’origine<br />

des écarts liés au matériel (exemple : les liaisons de<br />

télécommunication), à l’organisation et aux méthodes<br />

(exemples : préparation, requalification des activités). L’état<br />

des lignes de défense est ainsi à mesurer par une « ingénierie<br />

de sûreté » au niveau dPIh et dans chaque unité.<br />

• Le déploiement de directives importantes pour la sûreté<br />

(OMISH, crues) mérite d’être analysé pour aider les opérationnels<br />

et leur apporter un appui y compris méthodologique.<br />

Trop souvent encore, cela n’est pas le cas. La<br />

performance de ces déploiements est aussi à mesurer pour<br />

guider l’action du management.<br />

• La performance sûreté des unités, sous-unités et services<br />

n’est pas assez mesurée ni analysée pour porter un avis<br />

sur les pratiques performantes et les difficultés rencontrées.<br />

L’intercomparaison dans ce domaine est faible malgré<br />

quelques initiatives intéressantes de revues de sûreté par<br />

groupement d’usines.<br />

• La conduite de certains dossiers ou projets techniques<br />

souffre de défauts d’anticipation ou de vision globale intégrant<br />

toutes les dimensions, y compris les relations avec<br />

l’administration où la filière sûreté semble en peine d’offrir<br />

un appui pertinent.<br />

• La vision intégrée de tous les domaines, notamment l’impact<br />

des compétences sur la sûreté, n’est pas assez examinée<br />

ni pilotée.<br />

C’est pourquoi, je considère que l’animation sûreté de<br />

la dPIh, au niveau tant de l’état-major que des différentes<br />

unités, est à parfaire. Les ressources dédiées et le<br />

positionnement des filières sûreté-risques ne sont pas encore<br />

au niveau des objectifs fixés et de la dynamique engagée. La<br />

DPIH doit gréer chaque unité (production, ingénierie, étatmajor)<br />

d’une mission Management des risques suffisamment<br />

étoffée pour définir et mettre en œuvre une ingénierie de<br />

sûreté apte à animer les démarches, analyser les performances<br />

et anticiper les dossiers à enjeu.<br />

une ambition sûreté ingénierie à approfondir<br />

Les deux unités d’ingénierie (CIH, DTg) sont sollicitées pour<br />

améliorer davantage les référentiels, méthodes et pratiques<br />

en matière de sûreté hydraulique. Je considère que l’ambition<br />

est à généraliser pour dynamiser la sûreté en intégrant des<br />

concepts adaptés à l’ingénierie dans les domaines conception-réalisation-aide<br />

à l’exploitant.<br />

les responsabilités sûreté des managers : une vigilance<br />

à maintenir<br />

Il convient de rester vigilant sur l’exercice effectif de ces<br />

responsabilités, notamment au niveau des managers de<br />

première ligne (MPL) que sont les chefs d’équipes. Leur enga-


gement doit être appuyé par leurs directions pour leurs activi-<br />

tés quotidiennes, les grandes affaires et chantiers ainsi que les<br />

projets majeurs (RenouvEau, EDD-RS, projet Compétences).<br />

Des atouts à faire valoir<br />

edf doit savoir valoriser ses atouts :<br />

- une expérience d’exploitant et des compétences d’ingénierie<br />

sur près de 500 installations et des milliers d’ouvrages,<br />

produisant des centaines d’études annuelles,<br />

- une dynamique reconnue de partenariat, de développement et<br />

d’accompagnement territorial « <strong>EDF</strong>, une rivière, un territoire »,<br />

- un savoir-faire pour réaliser, exploiter, innover sur tout type<br />

d’installation hydraulique du plus petit au plus grand, y<br />

compris à l’international comme à Nam Theun au Laos,<br />

- une maîtrise de la gestion du cycle de l’eau (<strong>EDF</strong> gère<br />

7,5 milliards de m 3 en France) préservant l’équilibre entre<br />

les enjeux locaux et les enjeux nationaux liés à la sûreté du<br />

système électrique et au soutien de débit d’eau pour les<br />

centrales thermiques et nucléaires. En 2011, <strong>EDF</strong> a géré ses<br />

réservoirs pour répondre à cet enjeu national, avec un rôle<br />

marquant de la Dordogne, la Truyère et la Maurienne dans<br />

la stratégie du passage de l’hiver, en décidant d’amputer<br />

25 % de son chiffre d’affaires dans certaines vallées,<br />

- une grande force en matière de sûreté hydraulique<br />

avec un pilotage de grande qualité, des méthodes robustes<br />

et des acteurs compétents. <strong>EDF</strong> a imaginé et enrichi tous les<br />

concepts de sûreté hydraulique. La publication du rapport<br />

annuel de l’Inspecteur sûreté hydraulique, cas unique dans<br />

le paysage français, voire européen, atteste de sa capacité à<br />

s’analyser et de sa volonté de transparence.<br />

une culture de sûreté mieux partagée<br />

Le niveau de culture sûreté hydraulique continue à progresser<br />

touchant un public plus nombreux et plus diversifié. La DPIH<br />

vient de publier un nouveau Mémento sûreté hydraulique,<br />

outil apprécié et utilisé dans ces dernières. Certains événements<br />

de sûreté sont débattus dans les équipes. Mon rapport<br />

annuel est présenté et fait l’objet de partages mieux structurés.<br />

Une mise en cohérence des outils et bases de données<br />

améliorerait le partage et le REX. L’utilisation des ESSH Infos<br />

et ESSI Infos est à encourager.<br />

une approche facteurs humains (soH) en développement<br />

Les présentations d’analyses SOH (socio-organisationnelles<br />

et humaines) en CoDir d’unité permettent d’identifier les<br />

mécanismes en cause dans certains dysfonctionnements,<br />

de prendre du recul sur les situations et de tracer des pistes<br />

d’amélioration. Les améliorations ont porté cette année sur<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

des dispositions techniques et organisationnelles, la documentation,<br />

la formation et l’information.<br />

Deux UP ont organisé des présentations de résultats de l’analyse<br />

SOH RenouvEau à leur management (MPL), pour alimenter<br />

une réflexion sur les fonctionnements à faire évoluer. Les<br />

résultats de l’analyse SOH sur les pratiques d’intervention en<br />

astreinte ont également été exploités par plusieurs unités,<br />

auprès de différents publics : CoDir, MPL, Comité d’Établissement.<br />

Le Projet RenouvEau a pris en compte des analyses<br />

SOH pour l’élaboration de Projets de site et pour la réflexion<br />

sur les actions à distance depuis le domicile des agents.<br />

La qualité des analyses, leur délai de réalisation et leur restitution<br />

se sont améliorées grâce au travail en binôme d’un<br />

analyste SOH local et d’un consultant <strong>EDF</strong>. Une UP a décidé<br />

de responsabiliser les Directeurs de sous-unité sur l’élaboration<br />

et le pilotage des plans d’action.<br />

La démarche SOH progresse, les managers y sont sensibilisés<br />

(2 fois plus qu’en 2010) et les enseignements des analyses<br />

alimentent leurs réflexions. Mais les plans d’actions restent<br />

« timides ». Le temps et l’importance consacrés aux restitutions<br />

en CoDir sont perfectibles, quand ils se limitent à l’examen<br />

des recommandations suite à des difficultés du pilotage,<br />

certaines préconisations tardent à être débattues et à aboutir<br />

à un plan d’actions concrètes ou de collaboration entre analystes<br />

et managers.<br />

Le manque de ressources d’analyse reste un frein à l’efficacité<br />

de la démarche mais le recours à des appuis externes a<br />

allégé la charge de travail. Les délais d’obtention des appuis<br />

externes (environ 3 mois) sont déplorés par plusieurs unités<br />

deS PrAtIqueS PerforMANteS<br />

DÉPLOYÉES<br />

DANS LES ÉQUIPES<br />

J’ai relevé quelques pratiques performantes en 2011 :<br />

- une fiche de requalification sur dépannage au GEH Limoges,<br />

- un canevas des réunions opérationnelles au GEH Garonne,<br />

- une évaluation de la performance sûreté de chaque GU<br />

présentée en format « radar » au GEH Savoie Mont Blanc,<br />

- des dossiers de formation opérationnelle au GEH Loire Ardèche,<br />

- les analyses ESSH avec un dossier pédagogique au GEH Savoie<br />

Mont Blanc,<br />

- un Mémento OMISH au GEH Lot Truyère,<br />

- un bilan mensuel sûreté sur un A4 au GEH Limoges.<br />

Et en devenir : la démarche OMISH au GEH Rhin et les techniques<br />

de fiabilisation du GMH Alpes.<br />

— 61 —


CHAPITRE<br />

9<br />

— 62 —<br />

Le MANAgeMeNt<br />

de LA <strong>Sûreté</strong><br />

et la difficulté à détecter/anticiper les besoins en analyse SOH<br />

ne permet pas d’y remédier.<br />

À partir d’une étude des pratiques de fiabilisation des interventions<br />

développées dans l’aéronautique et le nucléaire<br />

civil en France et à l’international, un gMH a démarré une<br />

démarche de pré-job briefing, minute d’arrêt et débriefing.<br />

Cette démarche de fiabilisation est bien préparée et portée<br />

avec conviction. L’UP et la DPIH doivent la valoriser pour examiner<br />

l’intérêt de sa généralisation aux hydrauliciens.<br />

je souhaite que le management s’approprie et porte<br />

plus nettement les recommandations destinées à améliorer<br />

les organisations, les fonctionnements et les comportements.<br />

L’orgANISAtIoN <strong>Sûreté</strong>, LeS ProjetS et<br />

LeS ProceSSuS<br />

un pilotage correct du processus sûreté<br />

Un comité sûreté de bon niveau fonctionne dans chaque<br />

unité, en lien direct avec chaque Comité de direction (CoDir).<br />

Les CoDir d’unités organisent des débats sur des sujets sûreté.<br />

Pour le pilotage opérationnel, les UP s’appuient en général<br />

sur la remontée des points clés des gU et gEH dans des<br />

domaines prédéfinis : production, chantiers, sécurité, sûreté,<br />

environnement. J’ai noté en 2011 des progrès pour aller vers<br />

un pilotage hebdomadaire visant à anticiper les risques en<br />

portant un regard sur quelques domaines ciblés pour les<br />

semaines à venir.<br />

je préconise de généraliser partout un procédé de pilotage<br />

autour de la maîtrise des risques, animée par un<br />

membre de l’équipe de direction de l’UP (Directeur adjoint)<br />

et appuyé par une Mission risques suffisamment gréée<br />

en nombre et en compétences. Ce choix améliorera le<br />

pilotage de la sûreté en intégrant tous les enjeux, en faisant<br />

travailler les Missions entre elles et en disposant du recul<br />

nécessaire pour asseoir les stratégies de sûreté.<br />

un pilotage de qualité pour les projets nationaux<br />

Les projets industriels de la DPIH sont bien pilotés et porteurs<br />

de performance sûreté. SuPerHydro a démontré sa capacité<br />

pour organiser les forces du maintien du patrimoine des unités<br />

d’ingénierie et de production en intégrant les enjeux de<br />

sûreté. Le projet RenouvEau, objet d’inspections spécifiques,<br />

intègre progressivement les enjeux de sûreté. Le projet<br />

edd-rS produit des études renforçant la démonstration<br />

(64) sûreté de l’ouvrage concerné en développant<br />

une approche transversale entre les métiers.<br />

un reX mieux animé<br />

Les colloques du<br />

comité français des<br />

barrages et réservoirs<br />

(cfbr) permettent<br />

un partage des rex<br />

en matière de sûreté<br />

hydraulique entre tous<br />

les acteurs de l’eau.<br />

Ici, le colloque des 28<br />

et 29 novembre 2011<br />

portant sur les études<br />

de danger.<br />

© edf/cfbr<br />

J’ai constaté l’existence d’instances de retour d’expérience<br />

d’un bon niveau.<br />

(64) Démonstration en profondeur basée sur des éléments analysés et des positions argumentées. (65) Comité français des barrages et réservoirs.


C’est le cas des colloques du CFBR (65) qui permettent un par-<br />

tage entre les acteurs de l’eau : industriels, bureaux d’études,<br />

élus, responsables des services techniques des administrations.<br />

En interne, la Commission des usures et de la technologie du<br />

matériel hydraulique (CUTMH) (66) et le Comité de contrôlecommande<br />

hydraulique (COCCHE) ont réuni chacun en<br />

2011, près de 130 ingénieurs de la DPIH et de la DRD sur<br />

des thèmes traitant de sûreté hydraulique. La qualité de ce<br />

partage, des analyses et des échanges est à souligner. Les<br />

enjeux sûreté sont davantage abordés avec près de la moitié<br />

des sujets concernant les familles OMISH vannes et conduites<br />

forcées (moins d’un quart en 1991). Soulignant la qualité de<br />

ces rencontres, j’émets le vœu de mettre à profit leur travail<br />

pour mieux alimenter un REX intégré, transversal et exploitable<br />

par les instances de sûreté.<br />

Le CTSH (67) fonctionne depuis deux ans et a étudié plusieurs<br />

dossiers techniques : capacité des vannes de tête, maîtrise du<br />

risque inondation, conception d’évacuateurs de crue dans le<br />

cadre du projet MRC-D.<br />

L’ANIMAtIoN trANSverSALe<br />

un déploiement perfectible des exigences sûreté<br />

La démarche OMISH a démarré dans de nombreuses équipes<br />

d’exploitation et quelques équipes de maintenance, concentrée<br />

sur le déroulement exhaustif du plan de maintenance<br />

courante annuelle.<br />

Cependant, l’effort doit être généralisé pour déployer<br />

les oMISh à toute la maintenance préventive et corrective<br />

en fixant des règles de fonctionnement. Chaque affaire<br />

de maintenance devra respecter un fil rouge OMISH allant de<br />

l’expression des besoins jusqu’à la remise en route par l’exploitant,<br />

en démarrant par une revue des exigences entre la<br />

maîtrise d’ouvrage (l’UP) et la maîtrise d’œuvre (le CIH). Cette<br />

approche doit intégrer la politique industrielle pour impliquer<br />

les prestataires. Le pilotage de la démarche OMISH doit s’appuyer<br />

sur un tableau de bord mieux instrumenté.<br />

un maintien du patrimoine plus fortement partagé<br />

La DPIH a généralisé en 2007 la démarche DMP patrimoine<br />

(dispositifs et moyens particuliers) pour s’assurer de l’identification<br />

des marges de sûreté avec des parades actives. En<br />

2011, l’état du patrimoine fait l’objet d’un travail commun<br />

entre UP-gEH-gU avec une approche plus approfondie via<br />

(66) La CUTMH se réunit tous les 2 ans. (67) Comité technique et sûreté hydraulique.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

les revues internes DMP intégrant davantage les acteurs de<br />

la filière sûreté. L’ingénierie est mieux associée, les dernières<br />

UP se sont engagées à le faire.<br />

un terrain bien occupé par les managers<br />

La DPIH a développé les VMSH, visites managériales de sûreté<br />

hydraulique, pour que le management observe et contrôle<br />

sur le terrain. La qualité des VMSH continue de s’améliorer<br />

et profite à la réalisation des DMP, aux requalifications et au<br />

démarrage des OMISH.<br />

un management du housekeeping en progrès mais à<br />

renforcer<br />

En 2011, j’ai constaté des avancées portées par le management<br />

local : plusieurs hydrauliciens m’ont montré des usines<br />

et ouvrages rénovés et repeints. Cependant, tout n’est pas<br />

encore satisfaisant. Ainsi, en partant des bonnes pratiques<br />

dans les gEH, le management doit continuer à affirmer les<br />

exigences et l’importance du housekeeping (propreté-rangement<br />

des installations). Des moyens significatifs doivent<br />

continuer à être consacrés à cette action.<br />

— 63 —


CHAPITRE<br />

9<br />

EN CONCLUSION<br />

— 64 —<br />

Le MANAgeMeNt<br />

de LA <strong>Sûreté</strong><br />

L’animation sûreté de la DPIH est encore dans une phase ascendante avec un engagement explicite<br />

des équipes de direction des unités. Il convient de persévérer pour progresser.<br />

deux recoMMANdAtIoNS<br />

n renforcer l’animation sûreté nationale et locale, par l’appui d’une ingénierie de sûreté<br />

capable de :<br />

• mieux analyser l’état des lignes de défense sûreté par domaine,<br />

• anticiper et préparer les dossiers à enjeu,<br />

• appuyer la direction dans l’évaluation de la performance sûreté,<br />

• accompagner le déploiement pragmatique des directives.<br />

Pour ce faire, déployer dans chaque unité et à la dPIh une mission Management des risques,<br />

bien positionnée, compétente et disposant de ressources suffisantes.<br />

n rendre plus ambitieuse et plus affirmée la démarche oMISh par un pilotage plus marqué<br />

des unités et plus intégrateur de la coopération uP-uI.


CHAPITRE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

L’une des promotions PRIM’eau Savoirs communs réunie à Belfort, autour du Directeur de l’Unité de Production Est, Frédéric Hofmann. © <strong>EDF</strong> CARNOVALI S.<br />

10<br />

Le Projet<br />

coMPéteNceS<br />

Le management de la sûreté repose aussi sur la capacité à disposer en permanence des<br />

compétences nécessaires aux activités et à l’amélioration de la sûreté. cette année, j’ai réalisé<br />

une inspection spécifique au déploiement du projet compétences dPIh dans une unité de<br />

production et une unité d’ingénierie ainsi qu’à l’ufPI pour examiner :<br />

- la gestion globale des compétences, dont l’organisation et l’appui rh,<br />

- la prise en compte des actions du projet compétences, dont la gestion prévisionnelle<br />

des emplois et compétences pour préparer le renouvellement des générations,<br />

- la qualité de la professionnalisation et des initiatives locales,<br />

- les modes de coopération et d’échanges dPIh-ufPI.<br />

— 65 —


CHAPITRE<br />

10<br />

— 66 —<br />

Le Projet coMPéteNceS dPIh<br />

La DPIH réunit des compétences dans l’exploitation, la maintenance<br />

et l’ingénierie et compte dans ses rangs plusieurs<br />

experts reconnus dans le monde de l’hydraulique. Elle a lancé<br />

en 2009 un projet Compétences avec un pilotage entraînant<br />

une dynamique mieux perceptible dans les unités. En réponse<br />

à la feuille de route sûreté, le référentiel de « compétences<br />

crue » est en cours de déploiement avec un dispositif de formation<br />

et de qualification pour la conduite, la surveillance<br />

et le maintien en condition opérationnelle des ouvrages en<br />

période de crue. Un deuxième référentiel de compétences a<br />

été élaboré pour la surveillance des ouvrages (SDO).<br />

un cap fixé<br />

Le Projet<br />

coMPéteNceS<br />

Les embauches ont augmenté durant les quatre dernières<br />

années (180 en 2008, 156 en 2009, 278 en 2010, 366 en<br />

2011) et la DPIH comptait 5 139 collaborateurs fin 2011.<br />

Pour satisfaire ses besoins de compétences à moyen et long<br />

terme, la DPIH a créé des pépinières pour ses métiers d’exploitants,<br />

de mainteneurs et de spécialistes de l’ingénierie.<br />

Des orientations générales de formation ont été définies<br />

en intégrant la gPEC (68) ainsi que les orientations générales<br />

de recrutement. Un Carnet individuel de professionnalisa-<br />

de gAuche à<br />

droIte :<br />

Les formations<br />

PrIM’eau savoirs<br />

communs réunissent<br />

l’ensemble des<br />

nouveaux arrivants<br />

de la dPIh (tous<br />

métiers et collèges<br />

confondus).<br />

© cArNovALI S.<br />

L’offre de formation<br />

et d’intégration à la<br />

dPIh s’est renforcée<br />

sous l’impulsion du<br />

projet compétences.<br />

© edf / fourNIer<br />

tion a été créé ainsi qu’un cursus de nouveaux embauchés<br />

Ingénieurs en ingénierie.<br />

les promotions prim’eau<br />

Dans le cadre du projet Compétences, la professionnalisa-<br />

tion des nouveaux arrivants démarre par l’organisation de<br />

promotions Prim’Eau, dispositif national (69) qui poursuit un<br />

double objectif :<br />

• intégration dans la DPIH par un module de Savoirs communs<br />

pour les nouveaux arrivants, dont chaque promotion<br />

regroupe toutes les unités de la DPIH, tous les métiers<br />

(ingénierie, exploitation, maintenance, tertiaire) et tous les<br />

collèges (exécution, maîtrise, cadre),<br />

• transmission de savoirs et pratiques métiers par un cursus<br />

de Savoirs spécifiques pour certains emplois clés. Un cursus<br />

alternant théorie et pratique avec un accompagnateur<br />

métier a été créé pour 7 promotions de techniciens d’exploitation<br />

et 4 promotions de techniciens de maintenance.<br />

À l’issue du cursus, un chantier école sur site évalue le nouvel<br />

embauché en environnement réel.<br />

J’ai observé la qualité de fonctionnement d’une des 8 promotions<br />

Prim’Eau 2011, chaque promotion regroupant une<br />

quarantaine de nouveaux hydrauliciens.<br />

(68) gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. (69) Le dispositif Prim’Eau fait partie du périmètre de labellisation de l’Académie des métiers de l’hydraulique,<br />

dans le cadre de l’accord groupe DEFI Formation.


Le déPLoIeMeNt du Projet<br />

coMPéteNceS de LA dPIh<br />

Des unités en mouvement, des actions ciblées<br />

Les unités ont des objectifs d’amélioration en matière de professionnalisation<br />

et de recrutement. Une ressource spécifique<br />

dans chaque unité (70) met en œuvre la gPEC dans toutes les<br />

équipes. Le partenariat local avec les écoles-universités cibles<br />

de la Division est approfondi.<br />

Le renouvellement massif des compétences favorise l’appropriation<br />

des enjeux par le management et incite au gréement<br />

d’équipes en utilisant tous les leviers (stages, alternance,<br />

césure). Le succès des Pôles de compétences (71) illustre la prise<br />

en compte du transfert de connaissances entre expérimentés<br />

et nouveaux entrants.<br />

Les modes d’apprentissage, la formulation d’exigences<br />

métier et l’intégration de tout nouvel arrivant ou alternant<br />

sont structurés. Les événements thématiques (72) et les journées<br />

d’animation techniques nationales (CUTMH, COCCHE)<br />

sont mis à profit pour partager les connaissances avec les<br />

arrivants. Autres actions phares du projet : la construction de<br />

nouveaux référentiels (directive qualification SDO, professionnalisation<br />

des techniciens principaux) et la participation du<br />

management en tant qu’observateur durant les formations.<br />

La mission RH nationale apporte un appui opérationnel aux<br />

métiers (groupes nationaux d’animation métiers gAAT, gT<br />

prestataires, crue et SDO, projet e2c (73) , projet « gagner les<br />

concessions »), accompagne le déploiement de nouvelles exigences,<br />

comme l’évaluation individuelle sommative sur des<br />

cursus sensibles ou prioritaires pour l’hydraulique, et oriente<br />

les arbitrages d’allocation des ressources formatives et des<br />

besoins des différents métiers.<br />

Des outils de gPEC sont perfectionnés pour permettre une<br />

analyse quantitative et qualitative à tous les niveaux, national<br />

et unités.<br />

une dynamique à intensifier<br />

Il conviendra d’intensifier la dynamique d’avancement du<br />

projet Compétences par un renforcement de l’engagement<br />

de la direction de la DPIH et des moyens alloués. La thématique<br />

compétences doit devenir plus présente dans les instances<br />

managériales pour mettre en œuvre les référentiels<br />

et pour soutenir les équipes notamment en créant des pépinières<br />

bien pilotées. Quelques pistes de progrès :<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

• renforcement du rôle du CRH DPIH dans les orientations prio-<br />

ritaires de professionnalisation, en soutenant la représentation<br />

des RH dans les comités techniques nationaux (CNSH, CMPH),<br />

• adaptation des ressources de l’UFPI pour répondre à la<br />

hausse des volumes et des exigences de formation.<br />

Le pilotage du déploiement local du projet devrait s’appuyer<br />

sur un tableau de bord spécifique.<br />

une formation à mieux piloter et à moderniser<br />

L’offre de formation avait peu évolué jusqu’au projet<br />

Compétences (74) . Le déficit de pilotage s’est caractérisé, notamment<br />

par le manque de visibilité et d’accès à l’offre de formation<br />

conduisant les managers et la filière RH à développer leurs<br />

propres outils. L’offre de professionnalisation doit être travaillée<br />

pour garantir sa bonne utilisation et son évolution au regard<br />

de l’évaluation des acquis et de l’optimisation du dispositif global.<br />

De plus, les outils pédagogiques sont à moderniser : mise<br />

à disposition d’équipements adaptés sur les sites de formation,<br />

recours à des outils innovants de type « serious game »<br />

ou e-learning pour rendre plus efficace la professionnalisation<br />

face à des besoins actuels et futurs importants.<br />

Le modèle de formation semble devoir être revu. Les parcours<br />

professionnels sont développés trop étroitement à l’échelle<br />

d’un service, d’une sous-unité ou d’une unité, ils ne permettent<br />

ni une professionnalisation riche par un croisement entre<br />

des unités à vocations différentes (exploitation, maintenance,<br />

ingénierie) et entre des process de production différents<br />

(hydraulique, nucléaire, thermique), ni une réponse à des<br />

problématiques managériales par un juste équilibre des compétences<br />

entre les différents sites et unités. Les formateurs<br />

de l’UFPI ne disposent pas d’une visibilité suffisante dans le<br />

déroulement de leur carrière. Les parcours croisés (agents<br />

expérimentés-formateurs) sont trop rares.<br />

Les parcours de professionnalisation doivent être davantage<br />

mutualisés, la transversalité dans l’ingénierie, la perméabilité<br />

ingénierie-exploitation-formation et l’engagement de la DPIH<br />

dans les PDCC (75) sont à renforcer.<br />

une dimension hydraulique mieux intégrée par l’uFpi<br />

Un accord triennal contractualise les engagements entre la<br />

DPIH et l’UFPI : nombre de formateurs, modalité de fonctionnement,<br />

volume prévisionnel de formations. La sûreté<br />

hydraulique est un domaine prioritaire. Une structure Projet<br />

Professionnalisation UFPI pilote les évolutions de l’offre de<br />

(70) De relais du Projet national, parfois dédiée à 100 % comme à l’UP Centre. (71) Au CIH. (72) Comme l’heure H, le café techno, les petits-déjeuners techniques,<br />

ainsi que par l’animation du REX des événements du métier (ESSH, ESSI). (73) Économie et compte des concessions. (74) À cause d’une remontée peu organisée des<br />

attentes managériales et d’un pilotage exclusivement quantitatif des besoins faisant disparaître la boucle d’amélioration de la formation par les managers. (75) Plan<br />

de développement des compétences clés.<br />

— 67 —


CHAPITRE<br />

10<br />

EN CONCLUSION<br />

— 68 —<br />

professionnalisation. La professionnalisation des jeunes for-<br />

mateurs intègre technique et pédagogie. La coordination<br />

entre l’UFPI et la DPIH se développe : intégration d’exploitants<br />

et de mainteneurs DPIH dans le service production hydraulique<br />

de l’UFPI ou encore participation de « correspondants<br />

métiers » UFPI dans les gAAT (76) . Je rencontre ces formateurs<br />

UFPI pour leur présenter mon rapport annuel.<br />

une professionnalisation perfectible<br />

Le Projet<br />

coMPéteNceS<br />

La coopération DPIH-UFPI est encore à renforcer pour amélio-<br />

rer le développement et le maintien des compétences techniques<br />

des formateurs ainsi que l’accès de la DPIH aux actions<br />

des autres entités de la DPI (77) .<br />

Facteur aggravant, l’éloignement géographique des sites<br />

hydrauliques du site actuel de La Pétrolière ne favorise pas<br />

des pratiques de travail en commun et complexifie la gestion<br />

(76) groupe d’animation de l’axe technique. (77) Telles que la démarche de fiabilisation humaine ou l’accès aux ressources de l’entité dédiée à l’innovation pédagogique.<br />

L’animation des compétences de la DPIH s’est notablement améliorée durant les deux dernières<br />

années. Le projet Compétences est en phase ascendante avec des actions de terrain déjà reconnues<br />

et appréciées. Il convient de persévérer pour atteindre le niveau d’exigences en rapport avec les<br />

enjeux actuels dans ce domaine.<br />

troIS recoMMANdAtIoNS<br />

n Ancrer l’implication managériale pour le projet compétences dPIh et renforcer le<br />

positionnement de la filière rh :<br />

• faire porter les actions du projet par l’ensemble du management et accentuer la<br />

représentation managériale dans les instances d’animation nationale,<br />

• mieux afficher les priorités de la filière RH,<br />

• améliorer le partage des pratiques jusqu’au niveau Groupe,<br />

• favoriser les modes de coopération entre le management et la filière RH.<br />

n Adapter la prise en compte des enjeux compétences au fonctionnement des équipes, en<br />

élaborant des plans de soutien spécifiques.<br />

n Améliorer le partenariat dPIh-ufPI et mieux piloter la professionnalisation :<br />

• faciliter les flux d’informations et les parcours professionnels croisés,<br />

• renforcer le rôle de l’UFPI dans l’évaluation des compétences,<br />

• valoriser le métier de formateur pour faciliter les parcours croisés,<br />

des parcours professionnels entre les entités. La demande de<br />

la DPIH de création de deux centres de formation à Toulouse<br />

et grenoble a tout son sens dans cette optique de rapprochement<br />

incluant la proximité des écoles d’ingénieurs et universités<br />

à caractère hydraulique.<br />

La gestion des compétences pour certains métiers sensibles<br />

(préventeurs, ingénieurs patrimoine) reste à approfondir<br />

(référentiel, parcours, pilotage du transfert d’activité/compétences)<br />

et elle est à organiser rapidement pour la mécanique<br />

et la rénovation de contrôle commande.<br />

Les filières métiers et risques n’associent pas systématiquement<br />

leurs acteurs RH pour les recherches de candidats expérimentés<br />

(mobilité interne, recrutement), l’appui au transfert<br />

de compétences, l’analyse d’événements, l’enrichissement de<br />

bilans annuels (tel que le bilan sûreté hydraulique) sur des<br />

aspects compétences/formation.<br />

• améliorer la professionnalisation en impliquant davantage les métiers et les managers,<br />

• intégrer les enseignements GPEC pour un pilotage plus qualitatif des plans de formation,<br />

• adapter les plans de professionnalisation aux nouveaux projets, RenouvEau, par exemple.


CHAPITRE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Chantier de sécurisation des falaises sur le site du futur aménagement hydroélectrique de Romanche-Gavet (Unité de Production Alpes). © <strong>EDF</strong> CIH<br />

11<br />

Le MANAgeMeNt<br />

et L’orgANISAtIoN<br />

de LA <strong>Sûreté</strong> à L’INgéNIerIe<br />

L’ingénierie hydraulique et ses deux composantes, centre d’ingénierie hydraulique (cIh) et division<br />

technique générale (dtg), ont professionnalisé leur approche sûreté.<br />

L’ingénierie contribue à la réussite des grands projets nationaux dont les impacts sont importants pour<br />

la sûreté. Le projet SuPerhydro améliore les ouvrages et matériels les plus importants. Le projet edd-rS<br />

approfondit la maîtrise des risques liés à l’ouvrage et comporte un diagnostic très détaillé pour formaliser<br />

une évaluation du niveau de sûreté. Le travail permanent mené sur le dimensionnement des crues et ses<br />

conséquences conduit à renforcer les structures des ouvrages et les méthodes d’exploitation.<br />

L’ingénierie apporte aussi son savoir-faire pour appuyer les exploitants, par exemple pour l’auscultation des<br />

barrages, l’analyse de paramètres sur des matériels importants, le déploiement des outils de simulation « full<br />

scope », la prévision des crues.<br />

Même si elle reste perfectible, la performance sûreté progresse : l’animation de la sûreté dans les<br />

métiers de l’ingénierie devient plus directe et plus rigoureuse. L’activité et les chantiers du cIh intègrent<br />

progressivement la dimension sûreté, avec un pilotage d’ensemble à mieux coordonner. La qualité des<br />

prestations et études de dtg est appréciée, certaines sont perfectibles pour en améliorer la pertinence.<br />

Plusieurs domaines d’expertise sont fortement ancrés et performants en matière de sûreté. Le retour<br />

d’expérience est alimenté par des analyses de qualité dont la dimension sûreté devrait être plus accentuée.<br />

— 69 —


CHAPITRE<br />

11<br />

LES DOMAINES<br />

D’EXPERTISE du cIh<br />

et de dtg<br />

n le Centre d’ingénierie hydraulique (CiH) réalise<br />

principalement trois types d’activités :<br />

• conception, étude et réalisation de projets neufs, depuis<br />

les phases d’études technico-économiques et de faisabilité<br />

jusqu’à la mise en service,<br />

• réhabilitation, reconstruction, modernisation d’ouvrages<br />

existants,<br />

• maintenance du parc en exploitation (expertise sur l’état des<br />

ouvrages et matériels, maîtrise d’œuvre).<br />

Les missions du CIH s’exercent principalement dans le domaine<br />

des ouvrages hydrauliques pour le compte du groupe <strong>EDF</strong>.<br />

Ses compétences et prestations s’adressent aussi à des clients<br />

externes, en France et à l’international.<br />

n la Division technique générale (DtG) exerce son<br />

activité dans les domaines de la prévision des événements<br />

hydrométéorologiques, de la surveillance des barrages et<br />

ouvrages de génie civil, du diagnostic de l’état des composants<br />

mécaniques ou électriques, du contrôle et de l’amélioration<br />

des performances des matériels d’exploitation. Elle exerce des<br />

activités similaires pour les parcs nucléaire et thermique et pour<br />

les performances du système électrique (RTE).<br />

— 70 —<br />

uN PILotAge PLuS AffIrMé<br />

de LA <strong>Sûreté</strong><br />

Le MANAgeMeNt<br />

et L’orgANISAtIoN<br />

de LA <strong>Sûreté</strong> à L’INgéNIerIe<br />

Le management de la sûreté des deux unités d’ingénierie est<br />

mieux porté et animé. En 2011, j’ai constaté, lors de plusieurs<br />

inspections, une assez bonne prise en compte de la sûreté<br />

dans l’organisation de la DTg et du CIH. Leurs comités sûreté<br />

fonctionnent avec quelques structures d’animation sûreté<br />

dans les équipes de chacun des métiers. La DTg s’appuie sur<br />

un management des risques intégré au système de management,<br />

porté par un membre de la direction (78) . Le CIH a<br />

créé en 2011, une mission Maîtrise des Risques, directement<br />

rattachée à la direction pour piloter notamment les risques<br />

du domaine sûreté.<br />

Par leur forte assise technique, ces deux unités contribuent<br />

à la maîtrise globale des grands risques sûreté de toute la<br />

DPIH, notamment pour la conception ou la rénovation d’ou-<br />

vrages, l’auscultation des barrages, les études et prévisions<br />

hydrologiques. L’expérience ainsi que le niveau d’exigence et<br />

d’analyse (intrinsèque aux qualités techniques des métiers, de<br />

leurs spécialistes et de leurs experts) font progresser la sûreté.<br />

Cette contribution est visible pour la maîtrise des risques rupture<br />

d’ouvrage et crues. La première repose sur la qualité des<br />

diagnostics des matériels et ouvrages, la pertinence du suivi<br />

de matériels sensibles (conduites forcées), la profondeur des<br />

études. Pour les crues, l’ingénierie possède une forte compétence<br />

dans les prévisions et études hydrométéorologiques<br />

utiles dans les situations réelles de crue et dans les études de<br />

dimensionnement des ouvrages (cf. MRCD (79) ).<br />

Un colloque sûreté de l’ingénierie a été organisé en 2011 par<br />

la DTg et le CIH.<br />

Conformément à la réglementation de décembre 2007, les<br />

agréments « études et diagnostics » et « auscultation » ont<br />

été délivrés à <strong>EDF</strong> SA en avril 2011.<br />

deS PrAtIqueS décLINéeS<br />

et uNe ANIMAtIoN SuIvIe<br />

au CiH<br />

Le pilotage de la sûreté est assuré par le comité sûreté et<br />

une réflexion est en cours sur la création d’un réseau sûreté<br />

transversal à tous les services. Les niveaux d’implication sont<br />

variables. Le nombre de VMSH reste insuffisant. La détection<br />

des ESSI progresse, témoignant d’un meilleur niveau d’attention<br />

à la sûreté. La qualité des analyses et l’exploitation des<br />

événements à des fins de REX sont insuffisantes.<br />

Lors de mes inspections 2011, j’ai mesuré des progrès dans<br />

la prise en compte de la sûreté pour la préparation et la<br />

réalisation des chantiers du CIH. Un traceur OMISH a été<br />

expérimenté en 2011 sur une quinzaine d’opérations. Cette<br />

démarche reste à étendre à l’ensemble des OMISH. Plusieurs<br />

instances internes (80) abordent les aspects dimensionnant et<br />

fonctionnels des projets : la traçabilité et le partage de leurs<br />

conclusions avec l’exploitant sont à renforcer (cf. chapitre 6).<br />

La déclinaison de la feuille de route sûreté hydraulique DPIH<br />

dans les contrats d’équipes du CIH est à améliorer. L’approche<br />

analyse de risque globale intégrant différents métiers (UP,<br />

CIH, DTg) est à amplifier, sachant que la vision fonctionnelle<br />

existe au département FM. La DPIH doit préciser son ambition<br />

sûreté à la maintenance (cf. chapitre 6).<br />

(78) Membre du comité sûreté d’unité. (79) Maîtrise du risque crues dimensionnement, cf. chapitre 5. (80) Comme le COVAP comité de validation des projets, les comités<br />

techniques ou Mission technique.


à DtG<br />

Je constate une bonne prise en compte de la sûreté dont l’organisation<br />

est orchestrée par le comité sûreté d’unité et un<br />

plan d’actions sûreté (PAS) annuel. La démarche « classeursoutils<br />

» (81) de DTg garantit la qualité des produits et l’aspect<br />

pragmatique de leur utilisation.<br />

L’analyse des phénomènes d’instabilité des turbines des<br />

groupes hydrauliques et leur impact sur la pression dans les<br />

conduites forcées conduisent à une approche fonctionnelle<br />

de sûreté. Cette approche de « transitoires sensibles » d’exploitation-sûreté<br />

est à approfondir et à transformer en prescription<br />

d’exploitation ou de maintenance. DTg a montré<br />

sa capacité à manager, pour la DPIH, la gestion de données<br />

importantes de sûreté des Dispositifs de surveillance des surpressions<br />

des conduites forcées, DSPCF.<br />

L’obligation réglementaire d’élaboration des revues de sûreté<br />

RS a été mise à profit pour donner une nouvelle inflexion et<br />

moderniser la démarche sûreté traditionnelle des ouvrages<br />

vers une sûreté de fonctionnement : amplification de la<br />

notion d’analyse de risques et de défense en profondeur,<br />

développement de diagnostics plus prédictifs, définition de<br />

principes d’analyse fonctionnelle, approfondissement des<br />

REX sûreté accidentologie et des modes de défaillance types.<br />

Parmi les méthodes et pratiques alimentant l’analyse de risque<br />

sûreté, le guide de cotation d’occurrence des défaillances<br />

d’ouvrage est une méthode rigoureuse illustrant la défense<br />

en profondeur. L’analyse des phénomènes de surpression des<br />

conduites forcées (CF) a conduit à développer des fiches de<br />

synthèse-analyse (fiches DSPCF) de qualité formulant des<br />

recommandations classées selon leur priorité. Leur déploiement<br />

est en cours. L’outil ConForm de diagnostic des CF<br />

permet d’obtenir des données de qualité et une analyse des<br />

tendances, nécessaires pour porter un avis sur la robustesse<br />

de ce type d’OMISH.<br />

Cependant, le pilotage de la sûreté hydraulique reste à approfondir,<br />

surtout dans le domaine des OMISH. L’animation de la<br />

sûreté doit être plus dynamique et plus ambitieuse pour faire<br />

progresser la sûreté dans les services et dans toute l’unité (82) . Le<br />

lien DTg-exploitants reste à renforcer sur la connaissance des<br />

contraintes d’intervention (DMP, OMISH). La prise en compte<br />

effective des fiches semestrielles DSPCF doit être examinée avec<br />

soin par les gEH. Pour les OMISH, la préparation des activités<br />

DTg est à compléter pour aller vers l’exhaustivité de l’analyse de<br />

risque sûreté et une requalification.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

uN PILotAge effIcAce du Projet edd rS<br />

L’ingénierie apporte toute son expertise aux grands chantiers<br />

de la DPIH : SuPerHydro, RenouvEau, MRC-D. Elle pilote la<br />

réalisation des études de danger EDD et revues de sûreté RS<br />

qui a atteint son rythme de « croisière » en 2011.<br />

Le législateur exige du propriétaire ou concessionnaire d’un<br />

barrage, une évaluation de sa sûreté, avec deux études (EDD<br />

et RS) mises à jour tous les dix ans au moins pour les barrages<br />

de classe A et une EDD pour les barrages de classe B. L’objectif<br />

DPIH est d’élaborer 242 EDD d’ici 2014 et 150 RS d’ici 2017.<br />

Le résultat fin 2011 est de 120 EDD et 50 RS réalisées.<br />

Dans sa 3e année de production, le projet EDD-RS progresse<br />

en maturité. L’année 2011 est l’une des plus intenses pour le<br />

projet national : respect des engagements de livraison des EDD<br />

et RS à l’administration, réalisation des examens techniques<br />

complets ETC Les engagements de livraison aux DREAL (83) sont<br />

conformes à l’obligation de finaliser les ouvrages de classe<br />

A d’ici fin 2012 et de classe B pour fin 2014. L’organisation<br />

a montré sa pertinence pour garantir la performance de ce<br />

projet pluridisciplinaire auquel les exploitants contribuent aux<br />

côtés des métiers de l’ingénierie. En 2011, le fonctionnement<br />

est stabilisé et montre que les nombreux contributeurs internes<br />

et externes se sont approprié les enjeux des EDD et des RS.<br />

Le REX souligne que les RS, présentées à l’occasion des inspections<br />

décennales, correspondent aux attentes des DREAL. Pour<br />

les EDD, les remarques montrent que l’EDD type, attendue par<br />

les DREAL, s’apparenterait à un rapport technico-historique<br />

détaillé et documenté, complété par une analyse de risques.<br />

Un colloque dédié à la pratique des EDD, a réuni plus de<br />

230 participants en novembre à Lyon, sous l’égide du CFBR<br />

et de l’AFEID (84) . Il a permis de confronter les méthodologies<br />

et les expériences de réalisation des EDD et de les comparer<br />

avec celles des ICPE. Les débats ont montré la nécessité de<br />

consolider le REX de l’accidentologie et de l’incidentologie de<br />

l’industrie des barrages, toutes disciplines confondues.<br />

L’obligation réglementaire d’élaboration des revues de sûreté RS<br />

a été mise à profit pour moderniser la démarche sûreté traditionnelle<br />

des ouvrages vers une sûreté de fonctionnement qui amplifie<br />

la notion d’analyse de risques et de défense en profondeur. De<br />

plus, un guide d’analyse des vannes a été élaboré avec une liste<br />

des modes de défaillance dont l’enjeu sûreté (cf. chapitre 3). Cette<br />

approche permet la mise en perspective des diagnostics-analyses<br />

pour porter un avis sur la notion de durée de vie des ouvrages.<br />

(81) Les services métiers de la DTg ont aussi développé des méthodes et outils performants comme le « classeur-outil » qui rassemble les procédures qualité, ou le dispositif<br />

global de suivi des écarts et améliorations. (82) Situation de chaque service DTg sur la sûreté, marges de progrès fixées et contrôlées, REX de la pertinence des produits,<br />

prestations DTg, REX des ESSI, partage des pratiques-savoirs DTg, etc.). (83) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. (84) Association<br />

française pour l’eau, l’irrigation et le drainage.<br />

— 71 —


CHAPITRE<br />

11<br />

— 72 —<br />

uNe vISIoN ProSPectIve<br />

Pour AMéLIorer LA <strong>Sûreté</strong> :<br />

Le rôLe ActIf de dtg<br />

Le MANAgeMeNt<br />

et L’orgANISAtIoN<br />

de LA <strong>Sûreté</strong> à L’INgéNIerIe<br />

Le rôle sûreté de DTg s’exprime aussi dans la recherche d’orientations<br />

et la mise en œuvre de dispositifs ou d’actions pour<br />

améliorer la sûreté dans une vision prospective, voire dans l’interrogation<br />

sur la robustesse de la stratégie sûreté de la DPIH.<br />

une surveillance plus fine des ouvrages<br />

Dans l’amélioration des dispositifs pour renforcer les lignes<br />

de défense et la surveillance des ouvrages, je souligne le projet<br />

de réseau de fibres optiques expérimenté sur quelques<br />

modèles puis sur des ouvrages (digues, canaux) de la DPIH.<br />

Ce réseau améliore aussi la détection et l’anticipation des<br />

phénomènes de dégradation. Cette approche pourra être<br />

utilisée pour les rénovations profondes et les projets neufs.<br />

DTg a aussi élaboré un guide d’évaluation des vannes dont<br />

un des objectifs est de capitaliser les résultats des diagnostics.<br />

L’utilisation généralisée de ce guide devrait permettre d’affiner<br />

les stratégies de fonctionnement de ce matériel dans la durée.<br />

Vers une sûreté de fonctionnement<br />

Les principes de sûreté hydraulique ont été examinés à l’occasion<br />

du REX des revues de sûreté mettant en évidence une<br />

évolution vers une sûreté de fonctionnement. Cela est illustré<br />

par une approche de défense en profondeur : être plus<br />

sûr du prédictif, définir des principes d’analyse fonctionnelle,<br />

approfondir les REX sûreté accidentologie et les modes de<br />

dtg contrôle par<br />

ultrasons des frettes<br />

des conduites forcées<br />

de Malgovert (unité de<br />

Production Alpes).<br />

© edf ciel Studio<br />

défaillance types. La démarche en cours est à approfondir<br />

pour généraliser les arbres-types de défaillance.<br />

Le guide d’évaluation des vannes traite une liste des modes<br />

de défaillance intégrant l’enjeu sûreté. La DTg a produit des<br />

nouveaux guides (conduites forcées, barrages). Ces documents<br />

contribuent à renforcer la sûreté tant par leur application<br />

généralisée et nourrissent une approche plus intégrée et<br />

fonctionnelle de la sûreté. L’autre intérêt de cette approche<br />

est de mettre en perspective des diagnostics-analyses pour<br />

porter un avis sur la notion de durée de vie des ouvrages.<br />

Une telle démarche nécessitera un développement d’outils<br />

et de méthodes. Il conviendra de la valoriser auprès de la<br />

direction de la DPIH pour porter l’évolution des principes de<br />

sûreté hydraulique.<br />

La prise d’eau des Bois, nouveau captage sous la mer de glace,<br />

l’un des chantiers phare du CIH en 2011 (Unité de Production Alpes).<br />

© <strong>EDF</strong> TOURNAIRE Pascal


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Les deux unités d’ingénierie hydraulique ont amélioré leur animation et le pilotage de la sûreté.<br />

Elles contribuent à la maîtrise des risques sûreté en développant et en mobilisant des méthodes<br />

et des pratiques performantes. L’ingénierie joue un rôle majeur pour identifier, suivre, analyser et<br />

comprendre les comportements et évolutions du patrimoine hydraulique.<br />

Le bilan est parfois contrasté mais il témoigne d’une mobilisation croissante des acteurs de terrain<br />

vis-à-vis de la sûreté avec des initiatives de qualité pour prendre en compte et améliorer la sûreté<br />

dans une démarche globale de maîtrise des risques.<br />

Cependant l’hétérogénéité dans l’engagement des métiers ou structures nécessite de développer :<br />

- l’application exhaustive de la directive OMISH sur les matériels concernés,<br />

- le référentiel technique et le processus d’analyse de risques des projets,<br />

- l’animation transversale et la communication opérationnelle,<br />

- la détection et la qualité d’analyse des ESSI ainsi que l’exploitation du REX,<br />

- la concertation entre les métiers et avec les exploitants.<br />

CIH et DTG ont amélioré leur maîtrise des risques sûreté dans la gestion des affaires, prestations et<br />

études. Ils ont développé des méthodes et des outils mieux adaptés à leurs activités et ont renforcé<br />

leurs synergies. C’est le cas pour les chantiers de rénovation des conduites forcées et des vannes ou le<br />

dimensionnement des évacuateurs de crues. Leur expertise sûreté est performante. La collaboration<br />

avec les UP est étroite. Les méthodes d’élaboration des dossiers et de pilotage des chantiers doivent<br />

intégrer de manière plus rigoureuse la dimension OMISH.<br />

De grande qualité, les prestations et études contribuent à asseoir l’exigence de sûreté. Elles restent<br />

parfois à approfondir dans leur périmètre pour enrichir le domaine sûreté.<br />

troIS recoMMANdAtIoNS<br />

n rendre plus explicite l’ambition sûreté oMISh à dtg et au cIh et, pour les chantiers du cIh,<br />

généraliser la démarche oMISh à partir d’une revue d’exigences avec chaque uP pour en<br />

définir l’application (traceur oMISh).<br />

n Mieux organiser la force d’analyse de l’ingénierie pour renforcer le rex sûreté.<br />

n Animer le REX des EDD et RS ainsi que les réflexions pour aller vers une sûreté fonctionnelle.<br />

— 73 —


CHAPITRE<br />

12<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Petit saut vu de l’aval. © <strong>EDF</strong> Aménagement de Petit-Saut<br />

LA <strong>Sûreté</strong> Au ceNtre<br />

deS SyStèMeS éNergétIqueS<br />

INSuLAIreS de guyANe<br />

en 2011, j’ai inspecté le centre des Systèmes énergétiques insulaires (SeI) de guyane.<br />

j’ai apprécié la qualité de l’engagement de tout le management pour améliorer la sûreté<br />

avec l’appui des intervenants de terrain.<br />

— 75 —


CHAPITRE<br />

12<br />

— 76 —<br />

LA <strong>Sûreté</strong> Au ceNtre<br />

deS SyStèMeS éNergétIqueS<br />

INSuLAIreS de guyANe<br />

une animation sûreté satisfaisante<br />

Dans la feuille de route sûreté hydraulique 2011-2013 <strong>EDF</strong><br />

SEI guyane, la direction du centre a fixé des actions pour le<br />

management de la sûreté, la maîtrise des trois grands risques<br />

sûreté (crue, rupture d’ouvrage, exploitation) et le renforcement<br />

de la maîtrise des risques transversaux (actions OMISH,<br />

DMP et requalifications). Ce dispositif répond aux constats de<br />

l’inspection de 2008. Le Centre fixe les orientations sûreté :<br />

déploiement de SIMBA, requalification à 80 % sur les OMISH,<br />

lancement de la démarche DMP d’exploitation. Au niveau de<br />

l’équipe hydraulique, un contrat de gestion identifie des objectifs<br />

de sûreté.<br />

Au centre SEI guyane, le Directeur s’appuie, après une<br />

récente réorganisation, sur un chef de service Production,<br />

responsable de l’exploitation des aménagements thermiques<br />

et hydrauliques. L’organisation hydraulique est animée par<br />

un chef de Pôle appuyé par des chefs de groupe responsable<br />

(gR) côté exploitation, maintenance et maintien du patrimoine.<br />

Consciente de l’importance de l’enjeu hydraulique<br />

(qui contribue à 60 % au mix énergétique guyanais), la direction<br />

accorde toute sa place à la production et y consacre les<br />

ressources adéquates (objectifs, gestion des compétences).<br />

La production hydraulique repose sur une structure exploitation-maintenance<br />

complétée récemment par un groupe<br />

maintien du patrimoine, et emploie 26 personnes.<br />

L’organisation sûreté du centre SEI guyane est structurée<br />

et documentée (feuille de route sûreté). Plusieurs instances<br />

fonctionnent : réunions opérationnelles (hebdomadaires et<br />

mensuelles), revues périodiques (de direction, de processus).<br />

Il existe un processus dédié SH avec un pilote missionné (chef<br />

de gR Conduite) en lien étroit avec l’animateur métier SEI<br />

(réseau hydro). Les responsabilités sont définies, les objectifs<br />

sûreté annuels fixés.<br />

une nouvelle organisation de la sûreté, porteuse<br />

de progrès<br />

Depuis la dernière inspection en 2008, une nouvelle organisation<br />

est intervenue avec la création d’un chef de service<br />

Production, d’origine hydraulique, et l’ajout à Petit Saut d’un<br />

chef de gR Maintien du patrimoine, en plus des deux chefs<br />

de gR Conduite et Maintenance. J’ai constaté que cette nouvelle<br />

organisation améliore l’animation et traite efficacement<br />

des sujets sûreté, particulièrement la connaissance du patrimoine<br />

(bilan matériel plus précis).<br />

Même si elle porteuse de progrès, il conviendra de surveiller<br />

Retenue de Petit-Saut. © <strong>EDF</strong> Aménagement de Petit-Saut<br />

le déploiement de la nouvelle organisation pour veiller à<br />

maintenir le bon niveau de performance actuelle.<br />

Le calage entre le nouveau Chef de service et l’équipe<br />

hydraulique est facilité par leur connaissance respective des<br />

enjeux de l’hydraulique. Son fonctionnement pérenne sera<br />

à bien définir et suivre. La coordination des 3 gR, dont le<br />

nouveau gR Maintien du patrimoine, sera à analyser pour en<br />

tirer tous les enseignements et peaufiner les derniers réglages<br />

(pilotage, bilan, partage, indicateurs).<br />

Des exigences de sûreté suivies<br />

Plusieurs actions sûreté hydrauliques étant récentes, il faut<br />

s’assurer de leur déploiement complet. Il faudra veiller à bien<br />

intégrer les enjeux actuels et à anticiper le futur.<br />

C’est le cas pour le déploiement de la directive OMISH, à<br />

rendre plus ambitieux pour en faire une démarche complète<br />

depuis la définition des besoins et la préparation de l’activité,<br />

à sa réalisation en intégrant un plan adéquat de surveillance<br />

des prestataires, les différentes phases de requalification, le<br />

bilan et le REX de l’activité.<br />

Le pilotage est à rendre plus concret : il faut fixer le niveau<br />

de qualité d’exploitation attendu et mesurer plus finement<br />

l’avancement du déploiement des OMISH et des DMP d’exploitation<br />

dont la gestion reste à approfondir. Il conviendra<br />

de fixer des indicateurs pour mesurer ce déploiement (% de<br />

maintenance courante OMISH, % et nombre d’analyses de


isques, idem sur les requalifications, etc.). Le pilotage opérationnel<br />

hebdomadaire est perfectible par un compte rendu<br />

spécifique mettant en exergue la maîtrise des risques, y compris<br />

sur les enjeux futurs (85) .<br />

Pour le maintien du patrimoine, la montée en puissance des<br />

exigences réglementaires (élaboration d’une étude de danger<br />

EDD et d’une revue de sûreté RS, et visites techniques approfondies<br />

VTA) sera à conduire avec rigueur, avec l’appui du CIH pour<br />

l’élaboration des VTA, particulièrement en matière de contrôle<br />

commande, mécanique et électricité. Dans ces domaines, les<br />

VTA devront être conduites de manière pragmatique et simple.<br />

Le management du domaine hydraulique joue un rôle moteur<br />

et l’animation des équipes de terrain est efficace. Le fonctionnement<br />

des gR est bien coordonné.<br />

À Petit Saut, la gestion du « risque crues » est examinée et<br />

SIMBA en cours de déploiement. L’organisation (consignes,<br />

compétences, formation, exercices) est bien animée. Il<br />

conviendra d’aller au bout de la démarche dès 2012 en<br />

appliquant la directive XDR 04-04 « compétence, formation<br />

et qualification en période de crue ».<br />

La maîtrise du « risque rupture d’ouvrage » (MRRO) est<br />

satisfaisante. Au regard de la nouvelle réglementation sur la<br />

sécurité des ouvrages, seul le barrage de Petit Saut est en<br />

« catégorie A » et son étude de dangers (EDD) a été réalisée<br />

en 2011. La Revue de <strong>Sûreté</strong> (RS) prévue en 2013 sera précédée<br />

d’un Examen technique complet en 2012. Les DMP<br />

(85) Exemple du CR hebdomadaire de l’UPSO. (86) cf. celui de l’UPSO (cf. rapport ISH 2009).<br />

vue aérienne<br />

du barrage<br />

de Petit-Saut.<br />

©edf<br />

Aménagement<br />

de Petit-Saut<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

patrimoine, en nombre retreint, sont connus et bien suivis.<br />

Les diagnostics des ouvrages ont été réalisés par l’ingénierie<br />

DPIH (CIH et DTg). Des travaux d’amélioration d’ouvrage ont<br />

été réalisés. La gestion de la maintenance est correcte, basée<br />

sur un programme pluriannuel préparé et suivi par la direction<br />

du Centre qui s’engage sur le plan budgétaire.<br />

un état remarquable des installations<br />

Le maintien en état des installations est d’un très bon niveau<br />

(qualité et propreté des installations, rangements, balisage).<br />

je tiens à féliciter l’ensemble du management et des<br />

acteurs de terrain pour l’excellence du travail accompli,<br />

déjà soulignée par plusieurs dirigeants d’<strong>EDF</strong> et qui doit continuer<br />

à s’inscrire dans la durée sur la base d’une organisation<br />

globale. C’est un signe fort d’engagement sûreté.<br />

un pilotage efficace<br />

Le pilotage opérationnel « temps réel » de la semaine com-<br />

mence par un briefing de l’encadrement (exploitation, maintenance,<br />

patrimoine) autour des faits marquants et des<br />

objectifs. Le suivi technique est ensuite organisé dans chaque<br />

domaine. Ce pilotage est perfectible (86) pour mieux travailler<br />

les points sensibles sur l’avenir proche allant jusqu’à un mois.<br />

Il n’existe pas de compte rendu hebdomadaire. Il existe une<br />

planification de la maintenance avec une vision moyen terme.<br />

L’exercice des responsabilités sûreté est réel dans la conduite,<br />

— 77 —


CHAPITRE<br />

12<br />

— 78 —<br />

la maintenance et le patrimoine. Côté patrimoine, le domaine<br />

intègre l’identification et la validation des suivis techniques,<br />

avec un regard sur les diagnostics de matériels incluant l’avis<br />

de l’exploitant et sur la mise en œuvre effective des travaux<br />

vis-à-vis des enjeux sûreté.<br />

un bon bilan annuel sûreté avec une position à enrichir<br />

Complet et de bonne facture, le bilan annuel de sûreté<br />

permet au Directeur d’unité de faire le point sur la prise en<br />

compte des exigences et de se positionner en matière de<br />

sûreté. Il pourrait probablement être encore enrichi dans les<br />

domaines suivants :<br />

- facteurs de réussite et de risque des processus et organisations<br />

traitant de sûreté et de gestion des interfaces,<br />

- gestion mode gPEC des ressources et des compétences en<br />

matière de sûreté,<br />

- gestion des relations avec la DEAL (87) : attendus, résultats,<br />

perspectives dont l’intégration de la nouvelle réglementation<br />

(EDD, RS, VTA),<br />

- interaction avec le SEI national et la DPIH : attentes, résultats.<br />

un appui up et CiH apprécié<br />

LA <strong>Sûreté</strong> Au ceNtre<br />

deS SyStèMeS éNergétIqueS<br />

INSuLAIreS de guyANe<br />

L’appui de la DPIH au centre SEI de guyane est jugé satis-<br />

faisant. Il convient cependant de rester vigilant sur l’organisation<br />

de l’appui technique et de l’analyse 2e niveau d’aléa<br />

majeur, et en matière de PEX sur l’application des réglementations<br />

et doctrines, des bonnes pratiques et des méthodes<br />

destinées à améliorer la qualité d’exploitation (88) .<br />

Notons que la démarche a été initiée par la signature d’une<br />

convention SEI / DPIH fin 2009.<br />

un domaine Compétences bien porté<br />

(87) Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. (88) Et parfois c’est la DPIH qui pourrait s’en trouver meilleure !<br />

Le dispositif de formation de la DPIH est utilisé et la démarche<br />

de gPEC fait l’objet d’un suivi régulier. L’analyse est réalisée<br />

agent par agent sachant qu’il y a peu de mutations et<br />

de départs en inactivité. Cependant, le profil des agents de<br />

Petit Saut intéressant les autres services et gR, il conviendra<br />

d’être vigilant pour maintenir le niveau de compétences et de<br />

solidarité de l’équipe actuelle. Les apports de compétences<br />

externes permettent de maintenir le lien avec les métiers de<br />

la DPIH. Il existe des fragilités liées à l’unicité du site de Petit<br />

Saut sur le centre, au turn-over et à l’évolution de la réglementation.<br />

Le déploiement de SIMBA est d’autant plus essentiel au<br />

maintien des compétences que la guyane n’a pas connu de<br />

récents épisodes de crue.<br />

L’analyse de la maintenance courante en 2011 permettra<br />

d’évaluer le gréement optimal de l’équipe. Les compétences<br />

sensibles sont identifiées. On enregistre quelques entrées<br />

externes (exemple : agents de métropole).<br />

L’accompagnement des nouveaux arrivants est bien réalisé<br />

: découverte du domaine, plan de formation interne et<br />

externe, remise d’un livret d’accueil.<br />

Les actions de sûreté sont réalisées par tous (tournées d’auscultation,<br />

recyclage crue).


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Le centre SEI Guyane présente un niveau satisfaisant de performances sûreté illustré par :<br />

- une organisation solide basée sur des rôles et responsabilités clairs, un processus sûreté structuré,<br />

une sérénité et une transparence fortes des acteurs,<br />

- une animation bien orchestrée, basée sur une feuille de route sûreté robuste et un pilotage clair<br />

et affirmé intégrant toute la dimension hydraulique,<br />

- un bon niveau des modes de coopération conduite-maintenance-patrimoine pour formuler<br />

et échanger les exigences entre métiers,<br />

- un effort significatif pour allouer les ressources destinées à garantir le bon niveau de performance<br />

de sûreté hydraulique,<br />

- un management solidaire et dynamique, conscient des enjeux hydrauliques.<br />

cependant, il conviendra de :<br />

n 1. MANAger Avec coNStANce Le dISPoSItIf de MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong> :<br />

• continuer à établir une feuille de route sûreté simple et parlante, la partager dans les équipes,<br />

• consolider la bonne organisation actuelle et finaliser l’intégration du patrimoine et des OMISH,<br />

• améliorer le pilotage (DMP et OMISH),<br />

• piloter dans la durée le maintien de compétences en appliquant en priorité la directive XDR 04-04<br />

« compétence, formation et qualification en période de crue ».<br />

n 2. coNSoLIder Le PILotAge de LA <strong>Sûreté</strong> <strong>hydrAuLIque</strong> :<br />

• améliorer le pilotage hebdomadaire par des analyses techniques et prospectives<br />

sur quelques points clés,<br />

• créer des revues périodiques d’avancement des OMISH et des DMP d’exploitation pour mieux<br />

résoudre les écarts détectés,<br />

• continuer à gérer avec rigueur et cohésion les interfaces avec l’ingénierie.<br />

n 3. AMéLIorer eNcore LA quALIté gLobALe d’exPLoItAtIoN :<br />

• poursuivre les actions en cours sur les OMISH et les requalifications, approfondir l’analyse des<br />

événements d’exploitation (ESSH) pour porter un avis plus affirmé sur l’état des lignes de défense.<br />

n 4. MAINteNIr L’exceLLeNce du LIeN Avec SeI PArIS :<br />

• continuer à animer le PEX hydraulique à SEI (challenger les centres sur les points forts et faibles,<br />

profiter des bilans, organiser le benchmark).<br />

— 79 —


CHAPITRE<br />

13<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

La prise d’eau de la Motte. © <strong>EDF</strong> SHEMA<br />

LA <strong>Sûreté</strong> dANS<br />

Le grouPe SheMA<br />

La production hydraulique d’edf est gérée par la dPIh et sa filiale SheMA, Société hydraulique<br />

d’étude et de mission d’assistances. une inspection sûreté hydraulique a été réalisée en 2011<br />

sur plusieurs sites (rethel, Les Salettes, chanolles, entraigues, La Motte, Saint-roch, Pessas) et à<br />

l’état-major à Lyon.<br />

— 81 —


CHAPITRE<br />

13<br />

— 82 —<br />

LA <strong>Sûreté</strong> dANS<br />

Le grouPe SheMA<br />

L’orgANISAtIoN du grouPe SheMA<br />

Le groupe SHEMA regroupe 8 sociétés de production hydrau-<br />

lique, principalement SHEMA (50 centrales) et FHYM (89)<br />

(20 centrales) réparties en France (39 départements,<br />

10 régions, 4 agences de l’eau). Il est présidé par le Directeur<br />

délégué de la DPIH. Le Directeur général de SHEMA est<br />

appuyé par une structure légère : deux Directeurs, l’un pour<br />

l’exploitation l’autre pour la technique, très expérimentés<br />

dans leurs domaines.<br />

L’exploitation quotidienne est assurée par des prestataires :<br />

soit les gU des gEH dans 3 UP de la DPIH, soit des sociétés<br />

(localiers). Le cadre de ces prestations est fixé par un contrat<br />

d’entretien, de maintenance et de manœuvres d’exploitation.<br />

La politique sûreté hydraulique a été présentée aux conseils<br />

d’administration des deux sociétés, à l’automne 2009.<br />

Chaque conseil veille à la mise en place d’un système de<br />

maîtrise des risques majeurs (rupture d’ouvrage, crue, exploitation<br />

avec conséquence sur les variations de débit) et de<br />

pilotage de la sûreté. Le management de la sûreté hydraulique<br />

est assuré par le Directeur général.<br />

(89) Forces hydrauliques de la Meuse.<br />

Les prises d’eau<br />

de Pessas et Saint<br />

roch.<br />

© edf fhyM<br />

LA MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong> à SheMA<br />

Le management de la sûreté hydraulique est bien porté par le<br />

Directeur général, efficacement relayé par ses deux Directeurs.<br />

La gestion du « risque crues » à SHEMA est adaptée aux<br />

ouvrages. En 2010, le bilan sûreté traite de la surverse du<br />

barrage de Rethel (vanne segment bloquée nécessitant un<br />

« levage de secours » par des grues) et de deux situations<br />

de crue (Entraigues en juin 2010 et Lescherette en mai<br />

2010). La plupart du temps, les ouvrages sont déversants.<br />

Dans les autres cas, il y a ouverture progressive des vannes.<br />

L’organisation ne nécessite pas en général le gréement de<br />

quart pour suivre les crues mis à part les cas déjà couverts<br />

par l’organisation des gU (exemple : Saint-Michel). SHEMA a<br />

élaboré un plan d’actions conforme à la nouvelle réglementation,<br />

notamment pour la gestion de consignes, éditées et<br />

réexaminées tous les cinq ans. Pour les compétences crues<br />

(formation, exercices), il revient à SHEMA de « s’assurer que<br />

les consignes et instructions sont comprises et assimilées par<br />

les prestataires ». Une réalité qui doit, à mon sens, être mieux<br />

examinée sur le terrain. Autre point de vigilance : la conven-


tion SHEMA-DTg sur les prévisions hydrométéorologiques est<br />

à finaliser.<br />

Le « risque rupture d’ouvrage » (MRRO) est piloté et<br />

intègre la nouvelle réglementation sur la sécurité des<br />

ouvrages. SHEMA est peu concerné car il n’a aucun ouvrage<br />

de classe A et un seul de classe B. L’accent est mis sur la<br />

rédaction du dossier d’ouvrage, sur le registre barrage pour<br />

collecter notamment le suivi des manœuvres, des entretiens<br />

et des inspections, et sur la création de consignes hors crue<br />

(CEHC). Ses principaux barrages (Saint-Alban, Saint-Michel,<br />

Saint-Herbot) font l’objet de VTA (qui ont démarré par le<br />

génie civil en 2010) assurées par le CIH ou par Hydrostadium.<br />

Le résultat complet (hydromécanique, télécommunication et<br />

contrôle commande) est attendu fin 2011. Les quelques DMP<br />

patrimoine sont connus et bien suivis : contrainte de cote à<br />

Rethel, baisse du niveau de la retenue de Saint-Alban durant<br />

les investigations suite à une fuite sur l’ouvrage, survitesse<br />

à l’entrée de la galerie décablée de Saint-Herbot, vanne de<br />

fond Rg non manœuvrable à Saint-Michel. Les diagnostics<br />

des ouvrages ont été réalisés par l’ingénierie de la DPIH ou<br />

Hydrostadium. Des travaux d’amélioration ont été réalisés ou<br />

sont programmés. La gestion de la maintenance « lourde »<br />

est correcte, basée sur un programme pluriannuel préparé<br />

et suivi par la direction technique qui s’engage sur le plan<br />

budgétaire.<br />

Dans les autres domaines (management, pilotage,<br />

risque lié à l’exploitation), le niveau d’ensemble est plutôt<br />

satisfaisant. Les actions sont programmées et pilotées<br />

par la direction Exploitation de SHEMA. Le management de<br />

l’équipe de direction est facilité par son nombre restreint et sa<br />

concentration géographique à Lyon. L’animation est assurée<br />

par une structure légère et des acteurs compétents, engagés<br />

en matière de sûreté hydraulique, apportant la garantie<br />

d’assurer dans leurs domaines (exploitation, technique) un<br />

pilotage d’ensemble de la sûreté. Toutefois, face au nombre<br />

important d’installations réparties sur toute la France, les ressources<br />

réduites rendent difficile l’exercice d’un suivi rigoureux.<br />

La nouvelle organisation, récemment renforcée dans<br />

l’exploitation et la technique, est porteuse de progrès qu’il<br />

conviendra de bien accompagner. Le management et l’organisation<br />

sont basés sur des rôles et des responsabilités claires<br />

et assumées, mais pas tracées. Le processus décisionnel est<br />

simple et direct, facilité par un bon mode de coopération<br />

conduite-maintenance-patrimoine. Je note une bonne visibilité<br />

sur les ouvrages et leur programme de travaux, et une<br />

(90) Ouvrages et matériels importants pour la sûreté hydraulique.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

prise en compte progressive de la nouvelle réglementation,<br />

notamment par l’élaboration des VTA.<br />

Une politique sûreté hydraulique a été présentée au conseil<br />

d’administration, mais sa déclinaison sur le terrain reste<br />

insuffisante. Cependant des actions sont engagées : revue<br />

annuelle et rapport annuel de sûreté, formalisation des<br />

exigences envers les prestataires. L’ambition sûreté de ces<br />

filiales doit être rendue plus cohérente avec celles de la DPIH,<br />

notamment de sa feuille de route sûreté DPIH 2011-2013.<br />

Au niveau opérationnel, le pilotage hebdomadaire est assuré<br />

par le Directeur Exploitation sur la base des suivis hebdomadaires<br />

des installations remontés par les localiers ou les gU<br />

des gEH. Ces suivis pourraient être complétés par la remontée<br />

de points particuliers (ESSH, DMP d’exploitation, avancement<br />

du plan de maintenance courante OMISH (90) ) à une<br />

périodicité adaptée.<br />

Pour le maintien du patrimoine, la montée en puissance des<br />

exigences réglementaires (élaboration d’étude de danger<br />

EDD, et visites techniques approfondies VTA) a été amorcée<br />

avec l’appui du CIH ou d’Hydrostadium dans l’élaboration<br />

des VTA.<br />

La démarche de reprise des contrats d’entretien, de maintenance<br />

et de manœuvres d’exploitation précise plus en profondeur<br />

les exigences de SHEMA vis-à-vis de ses prestataires<br />

(localiers), mais reste perfectible sur l’exigence OMISH.<br />

L’analyse des quelques événements de sûreté jugés importants<br />

par la direction est réalisée.<br />

— 83 —


CHAPITRE<br />

13<br />

EN CONCLUSION<br />

— 84 —<br />

LA <strong>Sûreté</strong> dANS<br />

Le grouPe SheMA<br />

Le groupe SHEMA pilote correctement l’enjeu sûreté sur ses 70 centrales situées dans<br />

39 départements. Sa structure légère et ses acteurs compétents pilotent leurs domaines (exploitation,<br />

technique) en intégrant la sûreté dans un contexte difficile dû au nombre important d’installations<br />

réparties dans toute la France. La nouvelle organisation, renforcée dans les domaines exploitation et<br />

technique, est porteuse de progrès qu’il conviendra de bien accompagner. Le management des trois<br />

grands risques sûreté est correctement exercé, sachant que le niveau des risques crues et MVD est<br />

assez limité.<br />

Cependant, je propose 3 suggestions pour progresser.<br />

n 1. MANAger Le dISPoSItIf de MAîtrISe de LA <strong>Sûreté</strong>, Avec deS exIgeNceS AdAPtéeS Au<br />

PérIMètre et Aux tyPeS de rISqueS du PArc SheMA :<br />

• établir une feuille de route sûreté simple et parlante, la partager et la porter dans les équipes<br />

(GU et localiers),<br />

• tirer le meilleur parti de la nouvelle organisation,<br />

• créer un tableau de bord périodique,<br />

• veiller dans la durée à la bonne gestion des compétences.<br />

n 2. AMéLIorer Le PILotAge de LA <strong>Sûreté</strong> <strong>hydrAuLIque</strong>, Pour coNSoLIder queLqueS<br />

ActIoNS ou de coMPLéter Le dISPoSItIf dANS certAINS doMAINeS :<br />

• formaliser le pilotage périodique et les attentes de performance, de sûreté,<br />

• formaliser plus clairement les exigences en matière de sûreté dans la reprise des contrats de<br />

prestation,<br />

• élaborer un diagnostic de sûreté par aménagement ou série d’aménagements, aboutissant<br />

éventuellement à un suivi périodique des OMISH et des DMP d’exploitation,<br />

• finaliser le travail en matière de maintien du patrimoine.<br />

n 3. AMéLIorer LA quALIté gLobALe d’exPLoItAtIoN :<br />

• mettre à profit le bilan annuel de sûreté,<br />

• partager davantage avec les GU des GEH.


CHAPITRE<br />

14<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Barrage Daniel Johnson au Quebec. © <strong>EDF</strong> HYDRO-QUEBEC<br />

PArtAge Avec hydro-québec<br />

Producteur hydroéLectrIque<br />

MAjeur<br />

2011 a été l’occasion d’échanger avec hydro-québec, sur ses enjeux et son animation de sûreté lors<br />

de deux missions, au canada puis en france.<br />

— 85 —


CHAPITRE<br />

14<br />

— 86 —<br />

PArtAge Avec hydro-québec,<br />

Producteur hydroéLectrIque<br />

MAjeur<br />

LeS PrINcIPeS de <strong>Sûreté</strong> d’hydro-québec<br />

La sûreté d’Hydro-Québec est beaucoup basée sur la sur-<br />

veillance (91) et sur l’évaluation de la sécurité, qui correspond<br />

à la revue de sûreté (RS) de la réglementation française. Un<br />

programme de « sécurité » établi pour cinq ans (2008-2013)<br />

décrit notamment les études à produire au gouvernement.<br />

La surveillance comprend la topographie, la géotechnique, la<br />

fonction évacuateur de crues et les études hydrauliques avec de<br />

nouvelles exigences (carte d’inondation, crue de sûreté, classification<br />

du barrage selon les conséquences). Les conséquences en<br />

amont des barrages sont peu considérées. Les études de sécurité<br />

s’alimentent des données de surveillance des barrages stockées<br />

dans une base (tableau des données de surveillance barrage,<br />

TDSB (92) ). je pense qu’un partage avec la dPIh pourrait être<br />

utile sur cette base a priori performante.<br />

Les études comportent des analyses de défaillance, l’équivalent de<br />

nos études de danger (EDD). Des études complexes menées par<br />

la direction Barrages et Infrastructures font l’objet de coopération<br />

avec le CIH. Hydro-Québec, actif dans le domaine de l’innovation,<br />

parraine des projets avec les universités, et d’autres partenaires (93) .<br />

La responsabilité globale de la performance sécurité est portée<br />

par le Directeur Barrages et Infrastructures, lequel relève du<br />

Vice-Président Exploitation des équipements de production.<br />

LA revue de geStIoN deS ouvrAgeS<br />

J’ai participé à la revue de gestion annuelle de Baie-Comeau,<br />

région de Manicouagan (94) où fonctionne le plus haut barrage<br />

Production annuelle de 190 tWh<br />

Puissance installée d’environ 37 000 MW<br />

dans 60 centrales hydroélectriques<br />

571 barrages dont 365 classés<br />

« grands barrages » (CIGB)<br />

515 vannes<br />

LE gROUPE<br />

hydro-québec<br />

voûté du monde (240 m de haut et une capacité de 120 milliards<br />

de m3 , soit 100 fois supérieure à celle de Serre-<br />

Ponçon). Cette unité regroupe plus de 60 barrages au total.<br />

Cette réunion a des objectifs semblables aux réunions<br />

Barrages de gEH. L’ordre du jour est conforme à la pratique<br />

systématique d’Hydro-Québec « le BDD » : but, déroulement,<br />

durée. La présentation du contexte et des ouvrages est faite<br />

à partir de google Earth, méthode à la fois intéressante et<br />

pratique. Les cinq chefs d’exploitation des ouvrages, sont<br />

impliqués très à l’amont des projets.<br />

Les points abordés lors de cette revue sont :<br />

- Les budgets, sur les ouvrages d’art et le génie civil : routes,<br />

ponts, ouvrages hydrauliques. Sept ou huit ingénieurs suivent<br />

le comportement des barrages, avec l’examen des travaux<br />

de maintenance : injections (étanchéité), réparation du<br />

drainage (forages).<br />

- Les effectifs. Une norme d’Hydro-Québec demande de les<br />

identifier, selon les activités pour contrôler leur bonne affectation<br />

au programme de surveillance approuvé par le gouvernement.<br />

La formation technique est formalisée pour les<br />

inspecteurs et techniciens.<br />

- Les barrages avec restriction (équivalents de nos DMP). Ils font<br />

l’objet de budgets spécifiques programmés jusqu’en 2014.<br />

- L’indicateur de conformité. Établi en fonction de la réalisation<br />

du programme de maintenance (par la base TDSB), son<br />

suivi est mensuel, avec un objectif ≥ à 90 %.<br />

- Le comportement et la surveillance. Chaque équipe de<br />

surveillance réunit trois ingénieurs et quatre techniciens.<br />

L’approche de la sécurité est globale : diagnostics mécaniques<br />

et électriques en plus du génie civil. Un focus est réalisé sur<br />

les aménagements ayant connu des événements (incidents<br />

importants) mais il n’existe pas l’équivalent des ESSH.<br />

perception d’ensemble de la revue de gestion<br />

de Baie-Comeau<br />

La technique est un point fort. Il existe une grande proximité<br />

<strong>EDF</strong>-Hydro-Québec sur les concepts mis en œuvre, dont<br />

la caractérisation de la sécurité résiduelle, la recherche d’un<br />

référentiel partagé, l’importance de la maintenance et de la<br />

capitalisation des données. Des outils ont été développés<br />

pour capitaliser les données et construire des indicateurs de<br />

performance de la sécurité. Le REX est à mieux prendre en<br />

compte (signaux faibles, incidents traités dans l’immédiat).<br />

Les présentations et analyses sont de grande qualité : les<br />

éléments sont détaillés, les résultats et difficultés clairement<br />

(91) L’auscultation étant très peu abordée dans la réglementation. (92) En service depuis 20 ans. (93) La DTg poursuit un projet (mesure de débit par scintillation) avec la direction<br />

Expertise de centrales d’Hydro-Québec. (94) Manicouagan représente 32 % de la production annuelle d’Hydro-Québec.


de gAuche<br />

à droIte :<br />

L’inspecteur à la<br />

sûreté hydraulique<br />

d’edf participe à la<br />

revue de gestion<br />

annuelle de baie<br />

comeau, région de<br />

Manicouagan, où<br />

fonctionne le plus<br />

haut barrage voûté<br />

du monde<br />

(240 m de haut<br />

et une capacité<br />

de 120 milliards<br />

de m 3 ).<br />

© edf hydroquebec<br />

barrage daniel<br />

johnson au<br />

quebec.<br />

© edf hydroquebec<br />

exprimés. Les dirigeants ont la matière nécessaire pour se<br />

prononcer. Les présentations sont réalisées par des acteurs<br />

des métiers, engagés et passionnés. La Revue dégage une<br />

vision assez globale et aborde les aspects génie civil (structure)<br />

et sécurité barrage, et aussi les conséquences liées à<br />

l’environnement (végétation par exemple).<br />

La méthodologie de la Revue pourrait gagner en efficacité sur<br />

les thèmes suivants :<br />

• organisation-pilotage (feuille de route, tableau de bord, REX),<br />

• culture-compétences (transmission des savoirs, gestion des<br />

habilitations),<br />

• méthodes-exigences (méthodes reconductibles pour mesurer,<br />

détecter, contrôler).<br />

LA vISIte d’hydro-québec à LA dtg<br />

et dANS uN geh<br />

Hydro-Québec a rencontré la DTg en septembre pour échanger<br />

sur les méthodes d’auscultation des barrages, les problématiques<br />

de fissuration en pied de barrage et les récents<br />

travaux d’injection.<br />

Des représentants d’Hydro-Québec Production ont participé<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

pendant deux jours à l’inspection de sûreté d’un gEH. Ils ont<br />

souligné plusieurs points positifs comme : l’engagement de<br />

la direction du gEH vis-à-vis de la sûreté hydraulique, le partage<br />

clair des responsabilités sûreté au sein du gEH, à tous<br />

les niveaux, l’organisation sûreté, le reporting et la tenue de<br />

tableaux de bord rigoureux au niveau des UP (95) , la transparence<br />

des échanges entre les exploitants locaux et l’inspecteur<br />

de sûreté hydraulique, la maîtrise effective de la qualité d’exploitation.<br />

Ils ont aussi souligné quelques points d’interrogation sur la perception<br />

d’un problème de conception (96) ou de certains risques<br />

chantier (perception très différente du risque sécurité).<br />

réfLexIoNS Sur LA MAîtrISe<br />

deS rISqueS et Le MANAgeMeNt<br />

chez hydro-québec<br />

Maîtrise du risque rupture d’ouvrage<br />

Le patrimoine d’Hydro-Québec comprend de nombreux barrages<br />

en béton en service depuis plus de 50 ans dont les<br />

critères de conception sont anciens avec des marges importantes<br />

de robustesse et des paramètres d’évaluation de la<br />

(95) Toutefois, les représentants d’Hydro-Québec ont été surpris de constater que les exploitants ne semblaient pas disposer de systèmes d’information mieux adaptés même si une<br />

minutie dans le traitement des données à l’aide des outils dont ils disposaient – Word et Excel – a pu être constatée. En guise de comparaison, Hydro-Québec Production exploite,<br />

depuis plus de 20 ans, TDSB (Traitement des données de sûreté des barrages), une application qui repose sur une architecture client-serveur visant à assurer une persistance des<br />

données via une base de données Oracle centralisée et des bases de données territoriales qui assurent l’accessibilité des données en cas d’urgence. Cette architecture permet en<br />

outre une redondance des données en cas de panne de même que l’unicité des données. (96) Configuration d’un canal de fuite.<br />

— 87 —


CHAPITRE<br />

14<br />

— 88 —<br />

stabilité et de résistance au cisaillement issus de la littérature<br />

et peu représentatifs de la tenue réelle des ouvrages.<br />

Plusieurs réflexions sont engagées sur :<br />

- le maintien d’une expertise technique de haut niveau (et<br />

d’une communauté de pratiques),<br />

- la définition des concepts de réfection et de remise en état<br />

(optimum),<br />

- la remise en question des façons de faire conventionnelles<br />

(révisions des méthodes et critères de calcul actuels, introduction<br />

de l’approche gestion du risque),<br />

- le retour d’expérience des projets réalisés.<br />

Le plan d’innovation technologique 2010-2020 a pour but de<br />

mieux évaluer l’état des ouvrages :<br />

- développement de modèles faisant intervenir des solutions<br />

multirisques, tant sur l’échelle macro que micro (hydraulique-géotechnique,<br />

réservoir-structures, contact),<br />

- étude de comportement des matériaux (sol, béton, acier,<br />

composite) dans le domaine non linéaire et dans le domaine<br />

plastique à grande déformation.<br />

Maîtrise du risque crue<br />

Hydro-Québec a tiré les leçons de la grande crue du Saguenay<br />

en 1996 :<br />

- rôle clé du plan de mesures d’urgence et d’évacuation, gestion<br />

efficace des propriétaires sur l’ensemble du bassin, système<br />

performant de prévisions hydro-météo et des apports,<br />

essentiel pour agir sur l’ouverture des vannes,<br />

- capacité avérée de résistance des structures et ouvrages en<br />

béton à un débordement en crête de 2 à 3 m, risque de<br />

rupture du contour du réservoir à étudier.<br />

Hydro-Québec souscrit aux principes retenus par la CIgB et<br />

autres organismes (USBR, FERC) :<br />

- aucun barrage n’est conçu et exploité avec une sécurité abso-<br />

lue : il faut gérer et minimiser les conséquences sur la popula-<br />

tion. La capacité à réagir à la gestion des crues extrêmes doit<br />

conduire à minimiser les risques de pertes de vie,<br />

- le choix de la crue de projet dépend du degré du risque et de<br />

sécurité admis, en fonction des caractéristiques techniques<br />

et économiques de l’installation et de son environnement.<br />

Hydro-Québec intègre la capacité de résistance des barrages,<br />

objet des publications techniques du CIgB (97) :<br />

- barrages en terre : débordement de 0,3 à 0,5 m pendant<br />

plusieurs heures sans rupture,<br />

- barrages en enrochement : davantage, avec un débordement<br />

de 1 m et plus,<br />

(97) Question 86 du congrès de Barcelone de 2006.<br />

PArtAge Avec hydro-québec,<br />

Producteur hydroéLectrIque<br />

MAjeur<br />

- barrages en remblai : à un niveau supérieur à celui des prescriptions,<br />

- et, l’érosion interne prend du temps pour se développer.<br />

Il faut donc apprendre à vivre avec les crues, en réduisant<br />

leurs effets :<br />

- ne pas s’enfermer dans la solution du redimensionnement<br />

des évacuateurs de crue,<br />

- mesurer les effets réels d’une crue extrême sur l’environnement<br />

et la population,<br />

- intégrer la marge de sécurité des ouvrages existants en<br />

matière de résistance,<br />

- se baser sur une fiabilité éprouvée des évacuateurs de crue<br />

(redondance des systèmes de levage et des alimentations<br />

électriques, intégration des erreurs d’opération),<br />

- développer une démarche équilibrée en matière de management<br />

du risque ALARP (As Low As Reasonable Possibly).<br />

Maîtrise du risque lié à l’exploitation<br />

Hydro-Québec, dont les ouvrages sont assez isolés et peu<br />

accessibles, contrairement aux ouvrages français, s’est montré<br />

très intéressé par la démarche MVD (maîtrise des variations<br />

de débit dans les rivières). Autre point d’intérêt : la<br />

politique concernant les Ouvrages et matériels importants<br />

pour la sûreté hydraulique (OMISH).<br />

Management de la sûreté<br />

Hydro-Québec pilote avec conviction et force la sécurité des<br />

ouvrages à partir d’exigences, d’analyses et de décisions<br />

couvrant le risque rupture d’ouvrage et le risque crue. Sur<br />

ce dernier domaine, le gouvernement et Hydro-Québec ont<br />

fait émerger un ensemble d’exigences communes pragmatiques<br />

et réalistes, intégrant la notion de risque acceptable.<br />

La politique de sûreté hydraulique d’Hydro-Québec n’est pas<br />

accompagnée d’une feuille de route pour le groupe. Hydro-<br />

Québec s’interroge sur l’organisation prévoyant un regard<br />

indépendant conduisant à l’émission de recommandations<br />

présentées au « board » de l’entreprise (rôle de l’Inspecteur<br />

sûreté hydraulique du groupe <strong>EDF</strong>).


EN CONCLUSION<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

La proximité de perception et de fonctionnement d’hydro-québec et d’edf est porteuse de modes<br />

de coopération et d’échange contribuant à l’amélioration de la sûreté sur trois axes.<br />

n échANger Sur LeS PrAtIqueS et PerforMANceS de <strong>Sûreté</strong> deS deux eNtrePrISeS.<br />

Il restera à approfondir les pratiques managériales (politique, directives, feuille de route),<br />

le regard sur les organisations, le rôle de la voie indépendante (Inspecteur SH <strong>EDF</strong>), la mise en œuvre<br />

de leviers de progrès (OMISH, requalification, ESSH, etc.).<br />

n PArtIcIPer à uNe revue de geStIoN d’uNe dIrectIoN régIoNALe hydro-québec.<br />

Cette pratique permet de comprendre le travail technique et organisationnel réalisé par les équipes<br />

de terrain ainsi que le niveau d’exigences de la direction Barrages et du Directeur régional. La<br />

participation active à cette revue contribue à rendre concrets les défis techniques, la qualité de suivi<br />

des ouvrages, le travail des équipes.<br />

n éLAborer LeS SujetS et thèMeS <strong>hydrAuLIque</strong>S de PArtAge eNtre hydro-québec et edf.<br />

Au regard des échanges, observations et visites, Hydro-Québec et <strong>EDF</strong> (DTG) ont construit les bases<br />

d’un programme d’échanges techniques pluriannuel pour institutionnaliser le partage d’expérience<br />

hydraulique.<br />

— 89 —


ANNexeS<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

ANNEXE<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

e<br />

F<br />

G<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

LeS<br />

ANNexeS<br />

ORgANIgRAMME DE LA DIRECTION PRODUCTION<br />

ET INgÉNIERIE HYDRAULIQUE 92<br />

PRÉSENTATION ET ORgANISATION DE LA DPIH 93<br />

CARTOgRAPHIE DES UNITÉS DE PRODUCTION<br />

DE LA DPIH 94<br />

LES DIFFÉRENTS TYPES DE BARRAgES<br />

ET D’AMÉNAgEMENT ; FONCTIONNEMENT<br />

D’UNE CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE 95<br />

gRILLE DE COTATION INTERNE DES ÉVÉNEMENTS<br />

SûRETÉ HYDRAULIQUE 96<br />

TABLEAUX DES INDICATEURS DE SûRETÉ<br />

DE LA DPIH 97<br />

LEXIQUE 100<br />

— 91 —


— 92 —<br />

ANNEXE<br />

7 Unités<br />

Michel VOGIEN<br />

UP Alpes<br />

Jean-Marc BRUN<br />

UP Centre<br />

Frédéric HOFMANN<br />

UP Est<br />

Vincent GABETTE<br />

UP Méditerranée<br />

Alain BEAUDOUX<br />

UP Sud-Ouest<br />

Jean-David MECHALI<br />

CIH<br />

Gilles FEUILLADE<br />

DTG<br />

A<br />

dIvISIoN ProductIoN<br />

et INgéNIerIe <strong>hydrAuLIque</strong><br />

Daniel PEPIN<br />

Directeur Délégué<br />

(Pilotage, Ressources, Risques)<br />

Georges CHAURY<br />

Mission <strong>Sûreté</strong> Prévention<br />

Julien DOYARD<br />

Mission Contrôle de Gestion<br />

Isabelle VERGÈS<br />

Mission Contrôle Interne<br />

Marc RODIER<br />

Directeur du projet conduite<br />

du changement<br />

orgANIgrAMMe de LA<br />

dIrectIoN ProductIoN et<br />

INgéNIerIe <strong>hydrAuLIque</strong><br />

Jean-François ASTOLFI<br />

Directeur de la DPIH<br />

Jean-Michel TINLAND<br />

Directeur Délégué<br />

(Performance Technique)<br />

Thierry TREMOUILLE<br />

Mission Production Hydraulique<br />

Pierre-Henri DELMAIRE<br />

Responsable Système<br />

d'Information<br />

Jean-Pierre KATZ<br />

Directeur du projet<br />

RenouvEau<br />

Joseph DI RODI<br />

Pilote national d’activités<br />

Xavier URSAT<br />

Directeur Délégué<br />

(Eau, Concessions, Dévt)<br />

Didier MEYERFELD<br />

Mission Concessions<br />

Environnement Territoires<br />

Jean-Charles GALLAND<br />

Mission Développement<br />

Patrick TOURASSE<br />

Coordination de l’Eau<br />

Jean COMBY<br />

Directeur délégué<br />

à la coordination de l’eau,<br />

Grand Sud Ouest<br />

Patrick SAMBARINO<br />

Directeur délégué<br />

à la coordination de l’eau,<br />

Alpes Méditerranée<br />

Philippe LEFEVRE<br />

Inspecteur <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

Xavier LAYRAC<br />

Délégué Communication<br />

Agnès BADER<br />

Mission Coordination<br />

Gérard CULLIEYRIER<br />

Mission Ressources Humaines


ANNEXE<br />

B<br />

PréSeNtAtIoN<br />

et orgANISAtIoN<br />

de LA dPIh<br />

PréSeNtAtIoN de LA dPIh<br />

• <strong>EDF</strong>, premier producteur<br />

hydraulicien de l’union européenne<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

<strong>EDF</strong> SA produit 10 % de son électricité à partir de l’énergie hydraulique.<br />

Associée au nucléaire, celle-ci permet au groupe <strong>EDF</strong> de produire en France<br />

95 % de son électricité sans émission de co2 et de contribuer de manière<br />

essentielle à la sécurité d’approvisionnement du pays et, plus largement,<br />

de la zone européenne.<br />

Les centrales hydroélectriques d’<strong>EDF</strong> produisent chaque année en moyenne environ 40 tWh, soit<br />

l’équivalent de la consommation annuelle de l’île-de-france. Cette production est variable en<br />

fonction des ressources disponibles en eau (pluies, fontes des neiges…).<br />

Le parc hydraulique d’<strong>EDF</strong> en France métropolitaine est géré par la DPIH (Division Production Ingénierie<br />

Hydraulique).<br />

réPArtItIoN de LA PuISSANce <strong>hydrAuLIque</strong> INStALLée<br />

• Le parc de production hydroélectrique<br />

en france en quelques chiffres<br />

Le parc hydroélectrique français, ce sont :<br />

• 439 centrales construites entre 1896 et 1996, dont la puissance varie<br />

de quelques dizaines à 1 800 MW ;<br />

• 239 grands barrages dont 149 de plus de 20 mètres ;<br />

• 20 gW de puissance installée, selon quatre types d’aménagements<br />

(lac : 8,5 gW ; pompage : 4,3 gW ; fil de l’eau : 3,7 gW ; éclusée : 3,4 gW) ;<br />

• 5 139 hydrauliciens pour la maintenance, l’exploitation, la conduite<br />

et l’ingénierie.<br />

• L’âge moyen du parc est d’environ 60 ans.<br />

— 93 —


— 94 —<br />

ANNEXE<br />

C<br />

unitÉ De proDuCtion<br />

Centre :<br />

• GMH Tulle<br />

• GEH Dordogne<br />

• GEH Limoges<br />

• GEH Loire-Ardèche<br />

• GEH Lot-Truyère<br />

• GEH Ouest<br />

cArtogrAPhIe<br />

deS uNItéS de ProductIoN<br />

de LA dPIh<br />

Sud-Ouest<br />

unitÉ De proDuCtion<br />

suD-ouest :<br />

• GMH Sud-Ouest<br />

• GEH Adour et Gaves<br />

• GEH Aude-Ariège<br />

• GEH Garonne<br />

• GEH Tarn-Agout<br />

Centre<br />

unitÉ De proDuCtion<br />

est :<br />

• GMH Est<br />

• GEH Jura-Bourgogne<br />

• GEH Revin – Saint-Nicolas<br />

• GEH Rhin<br />

Alpes<br />

Est<br />

Méditerranée<br />

unitÉ De proDuCtion<br />

MÉDiterranÉe :<br />

• GMH Méditerranée<br />

• GEH Durance<br />

• GEH Var-Roya<br />

unitÉ De proDuCtion<br />

alpes :<br />

• GMH Alpes<br />

• GEH Écrins-Vercors<br />

• GEH Savoie – Mont-Blanc<br />

• GEH Vallée<br />

de la Maurienne<br />

• Service de réparation<br />

hydraulique


ANNEXE<br />

D<br />

LeS dIfféreNtS tyPeS<br />

de bArrAgeS et<br />

d’AMéNAgeMeNt; foNctIoNNeMeNt<br />

d’uNe ceNtrALe hydroéLectrIque<br />

quAtre tyPeS d’AMéNAgeMeNtS hydroéLectrIqueS<br />

> Essentiellement Alpes,<br />

Durance-Verdon, Pyrénées,<br />

Massif Central, Jura.<br />

haute chute / Lac<br />

• Sur les cours d’eau à pente forte.<br />

• Dans les régionas de moyenne<br />

ou de haute montagne.<br />

• grande capacité de stockage.<br />

• Répond à la demande en période<br />

de forte consommation.<br />

• Contribue à l’équilibre du système<br />

électrique.<br />

basse chute / fil de l’eau<br />

• Pas de capacité de stockage.<br />

• Sur de grands fleuves ou de grandes<br />

rivières à fort débit.<br />

• Production en fonction des apports d’eau<br />

du moment.<br />

> Rhin, Garonne. > Grand-Maison (Isère),<br />

Revin (Ardennes), Montezic<br />

(Aveyron), Super Bissorte<br />

(Savoie), La Coche (Savoie),<br />

Le Cheylas (Savoie).<br />

troIS tyPeS de bArrAgeS<br />

barrages poids<br />

• Stabilité assurée par le poids<br />

du matériau (maçonnerie,<br />

béton, remblai…).<br />

barrages voûte<br />

• Ouvrages en béton.<br />

• Une forme courbe qui permet<br />

un report des efforts de poussée<br />

de l’eau sur les rives rocheuses.<br />

barrages mobiles<br />

• Implantés en plaine sur<br />

des grandes rivières ou fleuves.<br />

> Essentiellement<br />

Dordogne, Garonne.<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

Moyenne chute / éclusée<br />

• Réserve d’eau de moyenne importance<br />

(journalière ou hebdomadaire).<br />

• Utilisation ponctuelle pour couvrir<br />

les pointes de demande.<br />

SteP (station de transfert<br />

d’énergie par pompage)<br />

• Eau turbinée d’un bassin amont<br />

vers un bassin aval en période de forte<br />

consommation.<br />

• Eau pompée du bassin aval vers le bassin<br />

amont en période de faible consommation<br />

pour reconstituer un stock.<br />

foNctIoNNeMeNt d’uNe ceNtrALe<br />

hydroéLectrIque de hAute chute<br />

h> 200m<br />

Lac de retenue<br />

1<br />

Galerie<br />

Barrage<br />

2<br />

Conduite<br />

forcée<br />

3<br />

Turbine<br />

4<br />

Alternateur<br />

5<br />

Transformateur<br />

1 Le barrage permet d’accumuler de l’eau en quantité en formant un lac.<br />

2 Lorsque les vannes sont ouvertes, l’eau s’engage dans<br />

une conduite ou un chenal qui la canalise vers la centrale.<br />

3 L’eau entraîne la rotation de la turbine.<br />

4 La turbine entraîne l’alternateur qui produit du courant électrique.<br />

5 Celui-ci est redressé par un transformateur avant d’être transporté<br />

par les lignes haute tension.<br />

6 À la sortie de l’usine, l’eau rejoint la rivière par le canal de fuite.<br />

6<br />

— 95 —


— 96 —<br />

ANNEXE<br />

Dans la gestion quotidienne d’un aménagement hydraulique,<br />

des événements d’exploitation non souhaités peuvent se produire.<br />

Ce sont des Événements Significatifs pour la <strong>Sûreté</strong><br />

Hydraulique (ESSH) dès qu’ils concernent l’atteinte aux personnes<br />

ou aux biens, la non-maîtrise de cote ou de débit et,<br />

plus généralement, des situations « non sûres ».<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Faits<br />

niveau<br />

de gravité<br />

e<br />

A b<br />

Atteintes<br />

Aux personnes<br />

plusieurs personnes<br />

décédées<br />

une personne<br />

décédée<br />

personne(s) blessée(s)<br />

personne(s) mise(s)<br />

en difficulté<br />

personne(s) présente(s)<br />

dans des tronçons<br />

identifiés à risques<br />

grILLe de cotAtIoN<br />

INterNe deS évéNeMeNtS<br />

<strong>Sûreté</strong> <strong>hydrAuLIque</strong><br />

Atteintes<br />

Aux biens<br />

Dégâts importants affectant<br />

le gros œuvre de plusieurs<br />

installations<br />

Dégâts affectant des biens<br />

fixes (gros œuvre) isolés<br />

Dégâts affectant<br />

des constructions légères<br />

Dégâts affectant<br />

des biens mobiles<br />

Dégâts mineurs<br />

sur les biens.<br />

Atteinte potentielle<br />

aux biens<br />

Les ESSH, mis en place à l’initiative d’<strong>EDF</strong>, sont cotés selon<br />

deux paramètres : leurs conséquences et leur niveau de gravité.<br />

Ils sont ensuite classés en trois catégories : vert (indice de<br />

gravité égal à 0), orange (indice de gravité égal à 1, 2 ou 3)<br />

et rouge (indice de gravité égal à 4, 5 ou 6).<br />

Débits c non dmAîtrisés S<br />

Cotes<br />

non mAîtrisées<br />

Cote réelle<br />

significativement<br />

supérieure à la cote<br />

des plus hautes eaux<br />

(pHe) ou à une cote<br />

assimilée<br />

Cote réelle<br />

significativement<br />

supérieure à la cote<br />

de retenue normale (rn),<br />

ou inférieure à la cote<br />

mini d’exploitation<br />

réglementaire, hors cas<br />

prévus par consigne<br />

Cote réelle non conforme<br />

à la cote souhaitée<br />

Débit ou gradient<br />

très supérieur à la valeur<br />

normalement attendue<br />

non-respect des limites<br />

de lâcher définies dans<br />

les consignes<br />

ou les conventions<br />

(débit, gradient<br />

ou horaires)<br />

Débit non souhaité<br />

sans dépassement<br />

des limites définies<br />

dans la consigne<br />

situAtions<br />

non sûres<br />

situation non sûre<br />

d’un ouvrage ayant<br />

nécessité l’application<br />

de plans, de procédures<br />

ou d’organisation de crise<br />

et une alerte des autorités<br />

pour action externe<br />

immédiate<br />

situation non sûre<br />

d’un ouvrage ayant<br />

entraîné une action<br />

impérative d’exploitation<br />

et ayant nécessité<br />

l’information des autorités<br />

situations potentiellement<br />

non sûres, sur un<br />

ouvrage, un matériel, une<br />

procédure ou une attente<br />

d’un client susceptible<br />

d’affecter la sûreté<br />

hydraulique


ANNEXE<br />

F<br />

IPSh (eSSh=0)<br />

et ISh (eSSh≥1)<br />

Évolution<br />

des indicateurs<br />

sûreté<br />

tAbLeAux deS<br />

INdIcAteurS de <strong>Sûreté</strong><br />

de LA dPIh<br />

2400<br />

2200<br />

2000<br />

1800<br />

1600<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

IPSH IP <strong>Sûreté</strong><br />

ISH IS ISS<br />

<strong>Sûreté</strong><br />

1886 188 1886 188 1886 1862 186 1862<br />

2006<br />

IPSh PAr uNIté de ProductIoN<br />

IPSH « <strong>Sûreté</strong> » par unité<br />

600<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

30<br />

25<br />

519<br />

652<br />

1948 194 1948<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

2193 219 2193<br />

38 38 3 38 3 46 4 46 4 34 3 34 3<br />

2422 242 2422<br />

32 3<br />

2472<br />

2007 2008 2009 2010 2011<br />

474<br />

22 2<br />

2007 2008 2009 2010 2011<br />

Alpes Centre Est Méditerranée Sud-Ouest SEI<br />

289<br />

411<br />

127<br />

2007 2008 2009 2010 2011<br />

— 97 —


— 98 —<br />

ANNEXE<br />

350<br />

300<br />

F150<br />

250<br />

200<br />

100<br />

50<br />

0<br />

tAbLeAux deS<br />

INdIcAteurS de <strong>Sûreté</strong><br />

de LA dPIh<br />

ISh PAr uNIté de ProductIoN<br />

ISH « <strong>Sûreté</strong> » par unité<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Alpes Centre Est Méditerranée Sud-Ouest SEI<br />

4<br />

2007 2008 2009 2010 2011<br />

Alpes Centre Est Méditerranée Sud-Ouest SEI<br />

eSSh PAr ceNtrALe deS uNItéS de ProductIoN<br />

ESSH par centrale exploitée par <strong>EDF</strong><br />

12,0<br />

10,0<br />

8,0<br />

6,0<br />

4,0<br />

2,0<br />

0,0<br />

Alpes<br />

117 centrales<br />

4,5<br />

5<br />

5,9<br />

Centre<br />

112 centrales<br />

1<br />

Est<br />

41 centrales<br />

11,6<br />

289<br />

3<br />

2008 2009 2010<br />

5,6<br />

Méditerranée<br />

52 centrales<br />

9<br />

0<br />

127<br />

0 0<br />

3,4<br />

Sud-Ouest<br />

123 centrales<br />

2011


tAbLeAux hIStorIqueS eISh<br />

40<br />

40<br />

35<br />

35<br />

30<br />

30<br />

25<br />

25<br />

20<br />

20<br />

15<br />

15<br />

10<br />

10<br />

5<br />

5<br />

0<br />

0<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

21<br />

21<br />

Jaune Orange<br />

Rouge Orange<br />

Rouge<br />

29<br />

38<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

3<br />

2<br />

3<br />

2<br />

2006<br />

6<br />

6<br />

1<br />

1<br />

2007<br />

6<br />

6<br />

1<br />

2008<br />

1<br />

6<br />

6<br />

1<br />

20091 4<br />

4<br />

0<br />

20100<br />

0 0<br />

2011 0 0<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

2011<br />

SIteS de crItIcIté Mvd SuPérIeure à 3<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

64<br />

64<br />

Jaune<br />

29<br />

58<br />

58<br />

38<br />

45<br />

45<br />

24<br />

27<br />

28<br />

17<br />

22 19<br />

2006 2007 2008 2009 2010 2011<br />

24<br />

27<br />

28<br />

17<br />

22 19<br />

2006 2007 2008 2009 2010 2011<br />

— 99 —


— 100 —<br />

ANNEXE<br />

G<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

e<br />

F<br />

G<br />

I<br />

LexIque<br />

APS : Avant Projet Sommaire<br />

APD : Avant Projet Détaillé<br />

AFEID : Association Française pour l’Eau, l’Irrigation et le Drainage<br />

ART : Agence Régionale de Télécommunications<br />

BMR : Barrage Mobile en Rivière<br />

CCH : Centre de Conduite Hydraulique<br />

CF : Conduite Forcée<br />

CFBR : Comité Français des Barrages et Réservoirs<br />

CIH : Centre d’Ingénierie Hydraulique<br />

CNSH : Comité National de <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

COCCHE : Comité de Contrôle Commande Hydraulique<br />

COVAP : Comité de validation des projets<br />

CREEX : Centre Régional d’E-Exploitation<br />

CTSH : Comité Technique et <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

CUTMH : Commission des Usures et de la Technologie du Matériel<br />

Hydraulique<br />

DFC : Dossier de Fin de Concession<br />

DMP : Dispositif et Moyen Particulier<br />

DPI : Direction de la Production et de l’Ingénierie<br />

DPIH : Division Production et Ingénierie Hydraulique<br />

DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et<br />

du Logement<br />

DSPCF : Dispositif de Surveillance de Pression d’une Conduite Forcée<br />

DTg : Division Technique générale<br />

EDD : Étude De Danger<br />

EIM : Équipe d’Intervention de Maintenance<br />

EISH : Événement Important pour la <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

ESSH : Événement Significatif de <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

ESSI : Écart Significatif de <strong>Sûreté</strong> à l’Ingénierie<br />

EVC : Évacuateur de Crue<br />

FFCK : Fédération Française de Canoë Kayak<br />

FHYM : Forces Hydrauliques de la Meuse<br />

gEH : groupe d’Exploitation Hydraulique<br />

gMAO : gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur<br />

gMH : groupe de Maintenance Hydraulique<br />

gPEC : gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences<br />

gU : groupement d’Usines<br />

IPHE : Ingénierie du Parc Hydraulique en Exploitation<br />

IPR : Ingénierie de Production<br />

IPSH : Indicateur de Prévention <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

ISH : Indicateur <strong>Sûreté</strong> Hydraulique


M<br />

O<br />

P<br />

R<br />

s<br />

T<br />

U<br />

V<br />

MMR : Mission Management des Risques<br />

MPHy : Mission Production Hydraulique<br />

MPL : Manager de Première Ligne<br />

MRC-D : Maîtrise du Risque Crue par le Dimensionnement<br />

MRO : Mission Risques Opérationnels<br />

MSP : Mission <strong>Sûreté</strong> Prévention<br />

MVD : Maîtrise des Variations de Débit<br />

OMISH : Ouvrage et Matériel Importants pour la <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

PEX : Partage d’Expérience<br />

PML : Plan de Maintenance Local<br />

PMPS : Plan de Maintenance Préventive Standard<br />

PPI : Plan Particulier d’Intervention<br />

REX : Retours d’Expérience<br />

RS : Revue de <strong>Sûreté</strong><br />

SDO : Surveillance Des Ouvrages<br />

SHEMA : Société Hydraulique d’Études et de Mission d’Assistances<br />

SIMBA : Simulateur Barrage<br />

SOH : Socio-Organisationnel et Humain<br />

SuPerHydro : <strong>Sûreté</strong> et Performance du parc hydraulique<br />

TCC : Tronçon Court Circuité<br />

UFPI : Unité de Formation de la direction Production et Ingénierie<br />

UI : Unité d’Ingénierie<br />

UP : Unité de Production<br />

VMSH : Visite Managériale de <strong>Sûreté</strong> Hydraulique<br />

RAPPORT DE L’INSPECTEUR<br />

DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE<br />

— 101 —


Ce RAPPoRt eSt DiSPonible SuR le Site inteRnet D’eDF : WWW.eDF.FR<br />

Cap Ampère – 1, place Pleyel – 93282 Saint-Denis Cedex<br />

S.A. au capital de 924 433 311 euros<br />

Siège social : 22-30, avenue de Wagram, 75008 Paris<br />

RCS Paris 552081317<br />

edf.com<br />

RAPPoRt 2011 De l'inSPeCteuR De lA SûReté HyDRAulique le GRouPe eDF eSt CeRtiFié iSo 14001 JAnVieR 2012

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