GHERIEB Aounia - Bibliothèque Centrale Université de Ouargla
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Boudjedra, traduit <strong>de</strong> l’arabe sous le titre le journal d’une femme<br />
insomniaque et publié aux éditions Denoël. Cette étu<strong>de</strong> est intégrée<br />
dans le <strong>de</strong>uxième chapitre <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième partie intitulée, plus<br />
précisément La féminisation et la bisexualité <strong>de</strong> l’écriture :<br />
Par rapport à la répudiation et à l’insolation, qui abor<strong>de</strong>nt les<br />
personnages masculins et la nature <strong>de</strong> leur relation avec les<br />
personnages féminins, Le journal d’une femme insomniaque, lui, au<br />
contraire, représente le coté masculin travesti en féminin, pour<br />
dénoncer les failles <strong>de</strong> la société, qui néglige le rôle et l’importance<br />
<strong>de</strong> la femme dans la vie sociale. C’est une sorte <strong>de</strong> révolte, comme on<br />
l’on a déjà dit auparavant, <strong>de</strong> cri lancé à toute femme qui souffre, qui<br />
s’enferme dans son mon<strong>de</strong> d’illusion. C’est une affirmation <strong>de</strong> la<br />
parole féminine qui se réalise par le processus <strong>de</strong> l’écriture, dédoublée<br />
par la voix. D’ou l’appellation <strong>de</strong> la bisexualisation <strong>de</strong> l’écriture.<br />
Cette interruption <strong>de</strong>s phrases et <strong>de</strong>s mots s’expliquent en évi<strong>de</strong>nce par<br />
le coté « androgyne » <strong>de</strong> l’écriture qui donne lieu à cette aphasie<br />
perturbée par ce travestissement au niveau <strong>de</strong> l’écrit.<br />
I.1.C/ journal d’une femme insomniaque :<br />
L’écriture du Journal d’une femme insomniaque constitue une sorte <strong>de</strong><br />
rupture par rapport aux romans cités précé<strong>de</strong>mment, dans la mesure où<br />
l’écriture est marquée par une instance narrative « je » féminin, où le<br />
moi créateur (masculin) se met en lieu et en place du moi féminin pour<br />
révéler justement les tourments d’une femme rongée par l’angoisse <strong>de</strong><br />
vivre avec une cicatrice éternelle, obsédée par l’idée du suici<strong>de</strong>,<br />
refusant ainsi sa condition féminine. Cette bisexualité <strong>de</strong> l’écriture met<br />
en évi<strong>de</strong>nce une écriture pathologique, décrivant ainsi un état névrosé,<br />
qui cherche toujours à dévier son <strong>de</strong>stin pour conquérir les affres <strong>de</strong> la<br />
mort. C’est une lutte perpétuelle contre la vie, marquée par une écriture<br />
labyrinthique, liée, elle aussi à un état morbi<strong>de</strong>, cloîtré dans un espace<br />
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