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GHERIEB Aounia - Bibliothèque Centrale Université de Ouargla

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comportement se répercute directement à l’écrit ou l’expression se<br />

bloque et reste indéterminée lorsqu’il s’agit surtout, d’évoquer les mots<br />

ou expressions tels que ses règles, coucher avec son amant,…etc.<br />

Cette impuissance à l’écrit exprime une sorte <strong>de</strong> révélation contre la<br />

société, une fuite à sa névrose. Cette aphasie rêvait en fait une écriture<br />

pathologique.<br />

Le journal d’une femme insomniaque donne lieu aussi à une écriture<br />

sensorielle : puisque la narratrice est enfermée, elle essaye <strong>de</strong> récupérer<br />

les o<strong>de</strong>urs, les sons par les souvenirs. Elle fait surgir en même temps<br />

son mal à l’âme à travers l’écriture qui <strong>de</strong>vient une sorte <strong>de</strong><br />

décharge émotionnelle, un remè<strong>de</strong>. On a une sorte <strong>de</strong> conflit entre le<br />

moi interne et le moi externe vue par la société .<br />

« Je finis par être envahis par les sentiments flous. Je<br />

me décentre, le <strong>de</strong>dans se ramollit quelque peu.<br />

Anxiété sous forme <strong>de</strong> spirale. Je me sens comme<br />

tombée dans mon propre piège. La rouille recouvre<br />

mes articulations (…) Puis très vite -après ce grabuge<br />

infernal-je retrouvai mon calme .La paix s’installa à<br />

nouveau en moi .Je pus alors me récupérer<br />

entièrement. Bout par bout .Je pus aussi rassembler<br />

mes propres éléments qui s’étaient éparpillés en moi-<br />

même .N’importe comment .Dans un ordre inouï. Le<br />

<strong>de</strong>dans se rendurcit <strong>de</strong> nouveau. 11 »<br />

Obsédée par l’idée <strong>de</strong> la mort qui chaque nuit la poursuit, elle finit par<br />

se donner. Une nette ressemblance se dégage entre la narratrice du<br />

journal d’une femme insomniaque et celle <strong>de</strong> Schéhéraza<strong>de</strong> puisque<br />

toutes les <strong>de</strong>ux comptent les nuits qui les séparent <strong>de</strong> la mort, racontent<br />

et lisent pour écouler le temps. Seulement l’une veut quitter la vie et<br />

l’autre, au contraire, veut la préserver.<br />

11 Rachid Boudjedra, Le journal d’une femme insomniaque, éd. Denoël, 1987p.117<br />

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