GHERIEB Aounia - Bibliothèque Centrale Université de Ouargla
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est confrontée la femme algérienne : il concrétise l’absolutisme <strong>de</strong> la<br />
collectivité masculine, vue par son père Si Zubair. Donc Céline<br />
constitue le moteur <strong>de</strong> l’histoire : elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à chaque fois, Rachid<br />
<strong>de</strong> lui parler à propos <strong>de</strong> sa mère. Celle-ci n’avait aucun droit. Sa<br />
liberté était réduite, n’avait même pas le droit d’exprimer son opinion.<br />
Boudjedra, dans ce roman, défend la femme et refuse qu’elle soit<br />
victime <strong>de</strong> l’homme. D’ailleurs c’est ce qui constitue l’entreprise <strong>de</strong><br />
son œuvre littéraire : La seule chose qui est en commun dans tous ses<br />
écrits, c’est la position <strong>de</strong> la femme qui nie sa soumission en vers<br />
l’homme et son refus <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir sa victime. L’mage <strong>de</strong> la femme<br />
soumise a disparue dans ses <strong>de</strong>rniers romans, plus précisément dans<br />
Les nuits d’une femme insomniaque et Le démantèlement ou le statut<br />
<strong>de</strong> la femme a changé, elle est <strong>de</strong>venue indépendante et libre dans ses<br />
décisions. Elle peut maintenant participer, exercer et planifier pour son<br />
avenir. Cela est du à sa situation dans la société algérienne : côtoyer<br />
l’homme et l’ai<strong>de</strong>r dans le développement et dans l’urbanisme. Elle est<br />
<strong>de</strong>venue libre même dans le choix <strong>de</strong> son partenaire.<br />
L’image <strong>de</strong> la mère exprime toujours <strong>de</strong> la faiblesse dans l’espace<br />
romanesque <strong>de</strong> Rachid Boudjedra. Cette faiblesse n’est pas due à<br />
l’ignorance <strong>de</strong> son importance, elle revient, au contraire, au mon<strong>de</strong> qui<br />
est rempli <strong>de</strong> conflit, dont les relations humaines manquent. Cette mère<br />
symbolise la fidélité, la tendresse, l’affection, la tendresse. Elle est<br />
consciente <strong>de</strong>s far<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> la responsabilité. Malgré tout ce qu’elle<br />
supporte, elle <strong>de</strong>meure soumise. Mais elle est intelligente. Et si elle<br />
parle elle dit <strong>de</strong>s proverbes populaires qui contiennent <strong>de</strong>s<br />
significations profon<strong>de</strong>s, qui dénotent son ample savoir <strong>de</strong> la vie. Ces<br />
proverbes populaires reflètent la vie spirituelle du peuple dans ses<br />
différentes classes, notamment la pauvre, qui ne tar<strong>de</strong> pas en cas <strong>de</strong><br />
désespérance et <strong>de</strong> sensation <strong>de</strong> frustration d’exprimer sa conscience<br />
par ses expériences existentielles, car le proverbe populaire contient en<br />
générale <strong>de</strong>s éléments révolutionnaires.<br />
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