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Rapport du Groupe d'experts réuni par l'Institut de la ... - Femise

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<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions en matière d’espace <strong>de</strong> liberté, <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> justice, celles-ci furent ré<strong>du</strong>ites<br />

<strong>par</strong> le fait que un cinquième <strong>de</strong>s Etats membres ont obtenu, en vertu d’une série <strong>de</strong> protocoles, que le<br />

nouveau titre IV <strong>du</strong> Traité instituant <strong>la</strong> communauté européenne (TCE) ne leur soit pas opposable<br />

(notamment le Danemark, le Royaume-Uni, l’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>).<br />

49. A cette situation qui rend difficile <strong>de</strong> considérer qu’un groupe <strong>de</strong> pays européens vou<strong>la</strong>nt renforcer<br />

leurs liens avec les <strong>par</strong>tenaires méditerranéens, contribuent à détricoter l’acquis communautaire,<br />

s’ajoutent les coopérations renforcées. Initiées à Amsterdam elles ont vu leur champ é<strong>la</strong>rgi dans le<br />

Traité <strong>de</strong> Nice à <strong>la</strong> politique étrangère et <strong>de</strong> sécurité commune (PESC). Les exigences <strong>de</strong>s<br />

coopérations renforcées sont les suivantes :<br />

Les coopérations renforcées doivent répondre aux exigences générales <strong>du</strong> Traité <strong>de</strong> l’Union<br />

Européenne (art. 40 TUE). Les Etats membres peuvent y avoir recours à <strong>la</strong> condition que <strong>la</strong><br />

coopération envisagée ten<strong>de</strong> à favoriser <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’Union et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Communauté, à préserver leurs intérêts et à renforcer leur processus d’intégration. Ceci est<br />

manifestement le cas pour l’Union Méditerranéenne.<br />

Pour écarter <strong>la</strong> menace d’une fragmentation, <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation <strong>de</strong> huit Etats membres est<br />

nécessaire.<br />

Elles ne peuvent être engagées que si le Conseil juge que les objectifs proposés ne peuvent<br />

être atteints dans un dé<strong>la</strong>i raisonnable en appliquant les dispositions correspondantes <strong>de</strong>s<br />

traités (art. 43A, TUE). Ceci p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pour une ambition <strong>de</strong> l’Union Méditerranéenne<br />

complémentaire à celle <strong>du</strong> <strong>par</strong>tenariat et axée sur <strong>de</strong>s sujets spécifiques.<br />

Les coopérations renforcées sont ouvertes à tous les Etats membres et à tout moment, sous<br />

réserve pour les Etats qui entendraient les rejoindre <strong>de</strong> respecter <strong>la</strong> décision initiale, ainsi que<br />

les décisions prises dans ce cadre (art. 43B, TUE). Il s’agit pour le groupe d’experts d’un point<br />

important qui implique que l’Union Méditerranéenne soit ouverte à tous les Etats membres.<br />

Les coopérations renforcées doivent respecter les traités et le cadre institutionnel unique <strong>de</strong><br />

l’Union (art. 43b), elles doivent respecter aussi l’acquis communautaire primaire et dérivé (art.<br />

43c) ainsi que les compétences, droits et obligations <strong>de</strong>s Etats qui n’y <strong>par</strong>ticipent pas. Elles ne<br />

doivent pas empiéter sur les domaines relevant <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence exclusive <strong>de</strong> l’Union, ne pas<br />

provoquer <strong>de</strong> discrimination aux échanges, ni <strong>de</strong> distorsion <strong>de</strong> concurrence.<br />

La Commission a un véritable pouvoir <strong>de</strong> veto sur le pilier I c’est-à-dire le pilier qui concerne,<br />

notamment, l’action commerciale, <strong>la</strong> concurrence et le développement. Le souci d’articuler <strong>de</strong><br />

façon complémentaire l’action économique <strong>de</strong> l’Union Méditerranéenne avec le <strong>par</strong>tenariat et<br />

<strong>la</strong> politique <strong>de</strong> voisinage est donc, comme on l’a dit, un impératif.<br />

Sur les autres piliers (PESC, JAI) le Conseil délibère et l’adoption <strong>de</strong>s décisions est limitée<br />

aux Etats membres <strong>par</strong>tis à <strong>la</strong> coopération renforcée. Le rôle <strong>du</strong> Parlement a été renforcé dans<br />

<strong>la</strong> <strong>par</strong>tie III <strong>du</strong> Traité établissant une constitution pour l’Europe (TECE) dont l’approbation est<br />

désormais requise.<br />

50. Dans le cas présent, le groupe d’experts considère qu’aller vers une coopération renforcée est <strong>la</strong><br />

solution juridique <strong>la</strong> plus favorable pour l’Union Méditerranéenne si celle-ci veut bénéficier <strong>du</strong> soutien<br />

<strong>de</strong> l’UE. Les coopérations renforcées sont <strong>de</strong> moins en moins perçues comme <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong><br />

délitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion communautaire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité européenne, donc <strong>par</strong>faitement justifiées<br />

ici.<br />

51. Cependant, les coopérations renforcées ne peuvent se faire qu’entre Etats-membres ce qui a <strong>de</strong>ux<br />

conséquences : (i) ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vient une initiative européenne proposée aux pays méditerranéens <strong>du</strong> Sud ce<br />

qui n’est pas, en soi, un inconvénient si le dispositif fonctionne sur le mo<strong>de</strong> d’une codécision véritable,<br />

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