Karen Darke Jolie blonde, la vingtaine, Karen Darke est une sportive accomplie, férue de montagne et de pratiques outdoor. Sa vie bascule lors d’une session d’escalade : la jeune Anglaise dérape et fait une chute de 10m. Sur son lit d’hôpital, on lui annonce qu’elle restera paraplégique. Aujourd’hui, Karen a 41 ans et, malgré son accident, une soif d’aventure aussi intacte qu’intarissable. A pretty blonde, at twenty-one, Karen Darke is an accomplished sportswoman, passionate about the mountains and outdoor sports. Her life changes forever during a day-out climbing: the young British girl slips and falls 10 metres. In her hospital <strong>be</strong>d she’s <strong>to</strong>ld that she will remain paraplegic. Today at 41 years old despite her accident she has a thirst for adventure more intact and boundless than ever. Crédits pho<strong>to</strong>s : Karen Darke 5 QUESTIONS A 1 En 1993, seulement quelques mois après <strong>to</strong>n accident, tu participais au Great North Run, un semi-marathon célèbre couru chaque année en Angleterre. Comment as-tu réussi à revenir aussi vite dans le monde du sport ? Dans les unités spécialisées pour lésions de la colonne vertébrale, les patients sont souvent des jeunes, ce qui encourage à refaire du sport très vite. Là où j’étais, c’était gym <strong>to</strong>us les jours pour se remuscler, et le mercredi, on faisait du sport <strong>to</strong>ute la journée. Il y avait aussi un terrain de basket, où l’on rencontrait <strong>be</strong>aucoup de gens en fauteuil roulant. Et puis, une de mes kinés m’a proposé un jour de faire de la voile avec elle, sur un bateau spécialement adapté. J’ai repris le sport outdoor grâce à des amis. On allait en Écosse, ils me déposaient sur la route avec mon fauteuil de course, puis ils partaient faire de l’alpinisme pendant que moi, je me baladais pendant six heures jusqu’à la fin de la journée. L’association Backup, pour laquelle je collecte des fonds, m’a <strong>be</strong>aucoup aidé aussi. Elle organise des stages d’activités outdoor, du ski par exemple. J’en ai fait dès le premier hiver après mon accident, une façon géniale de re<strong>to</strong>urner à la montagne. 2 Dans <strong>to</strong>n livre “If You Fall...”, tu parles <strong>be</strong>aucoup de la relation entre le corps et l’esprit. Le mental, ça s’entraîne autant que les muscles ? C’est difficile de savoir ce qui compte le plus. Quand l’esprit est stressé, ça joue sur le corps, et ça le stresse aussi. Mais ça marche également dans l’autre sens. Parfois, je visualise, je m’allonge, je me relaxe et je respire. Je m’imagine dans une situation de course et je me projette comme si <strong>to</strong>ut se passait bien. C’est bénéfique quand tu arrives sur une course, tu es calme, tu as envisagé plein de choses positives. Ça permet de trouver un bon état mental et par conséquent, un bon état physique… 3 Tu trouves que les sports outdoor sont faciles d’accès aux personnes en situation de handicap ? Le problème majeur, c’est l’accès à l’équipement, son coût est très élevé. Il faut compter environ 2000 livres minimum (3000 euros) pour un hand-bike ou un sit-ski… On peut emprunter l’équipement, mais ce n’est jamais vraiment adapté. Il faut faire <strong>be</strong>aucoup de recherches, être motivé et avoir le sens du bricolage…, acheter de la mousse, du bois, du plastique et du scotch et faire ses propres adaptations, uniques pour chaque handicap. J’ai déjà passé <strong>be</strong>aucoup de temps chez Décathlon à regarder les équipements en me disant « oui, ça pourrait marcher sur mon kayak »! 4 En quoi consiste ta prochaine expé au pôle Sud, baptisée The Pole of Possibility ? En 2013, nous serons une équipe de quatre à tenter une première mondiale : une expédition en Antarctique, avec pour la première fois une personne n’ayant pas l'usage de ses jam<strong>be</strong>s, uniquement propulsée par ses bras, qui va tenter de faire les 1000km qui relient le bord de l’Antarctique au Pôle Sud. C’est un immense challenge, car l’été en Antarctique n’offre qu’une fenêtre de 60 jours pour y arriver. L’endroit que nous atteindrons représentera « the Pole of Possibility », un nouveau pôle pour montrer ce qui est possible contre vents et marées. Le but est aussi de récolter un million de livres pour l’association Backup. 5 Tu viens d’être sélectionnée dans l’équipe d’Angleterre de para-cyclisme. Prête pour Londres 2012 ? Officiellement, je ne suis pas encore sélectionnée. Mais c’est en bonne voie. Pour l’instant, j’ai <strong>to</strong>us les critères qualificatifs. La sélection officielle aura lieu en juin, quand le nombre de places sera donné par l’association olympique. Si je suis prête ? Pas encore ! Tout est une question de timing et d’entraînement. Je ne serai pas prête avant le Jour J, c’est fondamental de ne pas être au <strong>to</strong>p trop tôt. L’objectif, c’est d’être à point les 5 et 7 septembre, chaque jour est important, chaque entraînement compte.
«C’est essentiel de renforcer l’état positif, d’être moins négatif» 5 QUESTIONS A