Douceurs suisses méconnues - Hotellerie et Gastronomie Verlag
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GLACES & DESSERTS // <strong>Douceurs</strong> <strong>suisses</strong> <strong>méconnues</strong><br />
38<br />
<strong>Douceurs</strong> <strong>suisses</strong><br />
<strong>méconnues</strong><br />
TEXTE Ruth Marending PHOTOS Gina Folly<br />
Tout le monde a déjà mangé des Basler Leckerli ou un Appenzeller Biber.<br />
Mais il existe bien d’autres pâtisseries <strong>suisses</strong> allemandes qui mériteraient d’être plus connues.<br />
A commencer par la Baarer Räbentorte, la Surseer Honiggans <strong>et</strong> les Schaffhauserzungen.<br />
Pour déguster des Schaffhauserzungen,<br />
il faut pousser la porte de la Confiserie<br />
Reber, au cœur de la vieille ville de<br />
Schaffhouse. Ses propriétaires actuels,<br />
Lis <strong>et</strong> Laurent Perriraz l’ont reprise il<br />
y a plus de 20 ans, rach<strong>et</strong>ant en même<br />
temps la rec<strong>et</strong>te de c<strong>et</strong>te spécialité<br />
locale <strong>et</strong> un brev<strong>et</strong> leur en garantissant<br />
l’exclusivité.<br />
Nous sommes en 1886. Originaire de<br />
Sempach, Jean Reber-Hüsler choisit<br />
de s’installer à Schaffhouse après de<br />
longues années de compagnonnage en<br />
France <strong>et</strong> en Suisse. Mais ses débuts dans<br />
la ville du Munot sont difficiles, comme<br />
il l’explique dans ses Mémoires: «Les<br />
Schaffhousois, pour la plupart issus<br />
de vieilles familles bourgeoises, ne voulaient<br />
rien savoir de ce nouveau pâtissier.»<br />
Dynamique, le jeune entrepreneur<br />
ne se décourage pas <strong>et</strong> élargit son offre<br />
en créant de p<strong>et</strong>its délices raffinés. Pourtant,<br />
c’est grâce à un raté qu’il va se faire<br />
un nom. «Il avait demandé à son apprenti<br />
de préparer un fond de tarte aux<br />
amandes <strong>et</strong> aux nois<strong>et</strong>tes. Mais il n’apprécia<br />
pas du tout la pâte que lui présenta<br />
ce dernier <strong>et</strong>, furieux, lui demanda de<br />
la j<strong>et</strong>er. Au lieu de s’exécuter, l’apprenti<br />
décida de l’utiliser pour former de p<strong>et</strong>its<br />
ovales plats <strong>et</strong> de les superposer deux<br />
par deux en y intercalant une couche<br />
de crème de beurre», raconte Laurent<br />
Perriraz.<br />
Dès lors, la nouveauté est adoptée <strong>et</strong> la<br />
Confiserie Reber fabrique chaque jour<br />
une douzaine de ces gâteaux. Ils ne s’appellent<br />
pas encore Schaffhauserzungen,<br />
mais connaissent un vif succès. L’engouement<br />
est tel qu’en 1902, Jean Reber<br />
fait brev<strong>et</strong>er sa rec<strong>et</strong>te. Les Schaffhauserzungen<br />
remportent une première médaille<br />
d’or lors de l’Exposition universelle<br />
de Paris en 1905 <strong>et</strong> une deuxième<br />
lors de la Landi de Berne en 1914. En<br />
1989, la famille Reber revend la confiserie<br />
aux Perriraz. «Nous respectons à<br />
la l<strong>et</strong>tre la rec<strong>et</strong>te originale», précise<br />
Laurent Perriraz, conscient d’être le<br />
dépositaire d’un héritage culturel important.<br />
C<strong>et</strong>te rec<strong>et</strong>te est secrète. Mais<br />
on en connaît les ingrédients <strong>et</strong> les<br />
étapes de fabrication, si bien que les<br />
concurrents des Perriraz se sont eux aussi<br />
lancés dans la fabrication de ces<br />
gâteaux. Cependant, ils n’ont pas le droit<br />
de les vendre sous le nom de Schaff-<br />
hauserzungen.<br />
à gauche Les biscuits aux amandes <strong>et</strong> aux nois<strong>et</strong>tes sont garnis d’une crème de beurre<br />
GLACES & DESSERTS // <strong>Douceurs</strong> <strong>suisses</strong> <strong>méconnues</strong><br />
39<br />
De nos jours, ces «Langues de Schaffhouse»<br />
restent la spécialité emblématique<br />
de la Confiserie Reber, même si la<br />
maison propose aussi une foule d’autres<br />
délices. Tous les matins, entre sept<br />
heures <strong>et</strong> onze heures, l’équipe de la<br />
confiserie prépare 1000 Schaffhauserzungen.<br />
Une partie de la production est<br />
vendue dans la boutique, sur un étal<br />
qu’il faut réapprovisionner plusieurs fois<br />
par jour, l’autre étant expédiée dans le<br />
monde entier, notamment à des Schaffhousois<br />
qui ont le mal du pays.<br />
Les Schaffhauserzungen se gardent en eff<strong>et</strong><br />
trois à quatre semaines, à condition<br />
d’être conservées dans un endroit frais <strong>et</strong><br />
sec. «Mais il ne faut pas les m<strong>et</strong>tre au<br />
réfrigérateur, sinon elles ramollissent,<br />
alors qu’elles doivent justement leur succès<br />
à l’association d’une pâte croustillante<br />
<strong>et</strong> d’une farce onctueuse. Cela dit,<br />
certains de nos clients les préfèrent<br />
molles <strong>et</strong> les m<strong>et</strong>tent donc exprès au<br />
frigo», conclut Laurent Perriraz.<br />
www.schaffhauserzungen.ch
Quelques spécialités<br />
pâtissières <strong>suisses</strong><br />
Baarer Räbentorte<br />
La Baarer Räbentorte<br />
ne contient pas de nav<strong>et</strong>,<br />
comme son nom pourrait le<br />
laisser croire. Mais, à l’instar<br />
de ce dernier, elle constituait<br />
dans la région de Baar<br />
un aliment de base jusque dans les années 1940. L’inventeur de<br />
c<strong>et</strong>te douce merveille s’appelait Isidor Stierli (1905–1993). Le<br />
fond de la Baarer Räbentorte est constitué d’un macaron aux<br />
amandes, sur lequel on dépose de la crème de beurre que l’on<br />
recouvre ensuite d’un biscuit aux amandes. Stierli expliquait en<br />
son temps que c<strong>et</strong>te pâtisserie était le fruit de ses années de<br />
compagnonnage, le fond venant de Bruxelles, la crème de Paris<br />
<strong>et</strong> le couvercle de Palerme. Il avait choisit son nom pour bien<br />
marquer qu’il s’agissait d’une spécialité de la région.<br />
En 1970, son fils, Xaver Stierli, la fit brev<strong>et</strong>er. Plus tard, il<br />
en transmit la rec<strong>et</strong>te à la boulangerie-pâtisserie Nussbaumer<br />
de Baar. www.beck-nussbaumer.ch<br />
Surseer Honiggans<br />
En 1936, à Sursee, le boulanger<br />
Josef Müller décida de<br />
créer une pâtisserie en l’honneur<br />
d’une coutume locale qui<br />
consistait à couper la tête d’une<br />
oie le jour de la Saint-Martin.<br />
La Surseer Honiggans est un<br />
gâteau constitué d’une pâte au<br />
miel <strong>et</strong> aux nois<strong>et</strong>tes fourrée aux amandes qui évoque le Biber<br />
saint-gallois ou appenzellois. Dans les années 1980, la maison<br />
Müller <strong>et</strong> sa rec<strong>et</strong>te furent vendues <strong>et</strong> aujourd’hui, c<strong>et</strong>te spécialité<br />
est proposée en exclusivité par la boulangerie-pâtisserie<br />
Stocker.<br />
Autrefois, la Surseer Honiggans n’était produite que le jour<br />
de la Saint-Martin. Mais aujourd’hui, elle est disponible tout au<br />
long de l’année. Sur l’emballage, on peut lire: «Sursee doit sa<br />
renommée à l’eau, à l’air <strong>et</strong> à la terre. Mon oie doit son succès<br />
aux amandes, aux nois<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> au miel.» En fait, c<strong>et</strong>te «oie au<br />
miel» est confectionnée avec du miel, du sucre, de la farine<br />
blanche, du lait, un peu de rhum, une pincée de sel, du citronat,<br />
de l’orangeat <strong>et</strong> un mélange d’épices contenant de l’anis, de l’anis<br />
étoilé, des clous de girofle, de la coriandre <strong>et</strong> du gingembre.<br />
www.stockerbeck.ch<br />
GLACES & DESSERTS // <strong>Douceurs</strong> <strong>suisses</strong> <strong>méconnues</strong><br />
40<br />
Berner Haselnuss-<br />
lebkuchen<br />
Ce «pain d’épices bernois<br />
aux nois<strong>et</strong>tes» n’en est<br />
en fait pas un, puisqu’il ne<br />
contient que de la cannelle. Il est obtenu à partir d’une masse<br />
claire à base de nois<strong>et</strong>tes moulues, de sucre <strong>et</strong> de blancs d’œuf.<br />
Il est également décliné sous forme de biscuits en forme<br />
d’étoile plus ou moins foncés où des amandes remplacent parfois<br />
les nois<strong>et</strong>tes.<br />
Le Berner Haselnusslebkuchen est fabriqué dans tout le canton<br />
pendant la période de l’Avent. Mais dans la ville de Berne,<br />
il est produit toute l’année, notamment par la Storchenbäckerei,<br />
qui se trouve non loin de la gare. Les origines de c<strong>et</strong>te<br />
pâtisserie remontent au 19e siècle <strong>et</strong> des écrits datant de 1935<br />
évoquent un Läckerli qui lui ressemblait fort. Mais son nom<br />
n’apparaît pour la première fois qu’en 1946 dans un livre entièrement<br />
consacré aux pains d’épices.<br />
www.storchenbaeckerei.ch<br />
Rigiböcke<br />
Le Rigibock est un p<strong>et</strong>it gâteau<br />
dont la pâte brisée est fourrée<br />
d’une farce aux noix. Le nom de<br />
c<strong>et</strong>te spécialité est brev<strong>et</strong>é <strong>et</strong> ne<br />
peut être utilisé que par la maison<br />
Pfenniger de Goldau. L’histoire<br />
de c<strong>et</strong>te douceur est racontée sur l’emballage. Dans les<br />
années 1870, lors d’une fête d’alpage dans la région du Rigi, un<br />
berger s’amusa à confectionner avec des restes de pâte des<br />
silhou<strong>et</strong>tes d’animaux avec des cornes <strong>et</strong> une p<strong>et</strong>ite queue.<br />
Lors de la dégustation de ses p<strong>et</strong>its gâteaux, les interprétations<br />
fusèrent. Les uns trouvaient qu’ils ressemblaient à des chauvessouris<br />
sans ailes, les autres à des boucs. Mais le berger expliqua<br />
qu’il s’était inspiré d’un bélier. Au vu de leur succès, il décida<br />
d’en fabriquer dans la buanderie de Klösterli, sur les pentes du<br />
Rigi, <strong>et</strong> de les vendre lors de la fête du hameau.<br />
Madame M<strong>et</strong>tler, qui avait une sorte de buv<strong>et</strong>te dans la<br />
cabane d’alpage de Rigi Kulm, demanda alors à son fournisseur,<br />
Jakob Rickenbach d’Arth, d’en confectionner lui aussi afin<br />
qu’elle puisse les vendre. Ce dernier s’exécuta à sa manière <strong>et</strong><br />
les Rigiböcke devinrent ces délices que l’on connaît aujourd’hui.<br />
www.pfenniger-goldau.ch<br />
Glarner Ankenzelte<br />
und Drusenzelte<br />
Dans le canton de Glaris, la «Zelte»<br />
est généralement un biscuit plat, fin<br />
<strong>et</strong> sec ou parfois une tarte. La Glarner<br />
Ankenzelte est une gal<strong>et</strong>te sucrée, la Drusenzelte<br />
une spécialité à base de pâte brisée. Elles sont toutes deux<br />
confectionnées avec de la farine, du beurre, du sucre <strong>et</strong> des<br />
raisins secs. Dans la région, le mot «Druse» désigne de p<strong>et</strong>its<br />
résidus foncés, au goût de caramel, que l’on obtient lorsque<br />
l’on fait fondre du beurre. Depuis les années 1990, ils ont<br />
cependant été remplacés par du beurre clarifié.<br />
Ces gal<strong>et</strong>tes existent au moins depuis le milieu du 19e siècle<br />
<strong>et</strong> sont d’origine paysanne. On pense qu’il s’agissait au départ<br />
de gal<strong>et</strong>tes de pain ayant évolué au fil du temps. La Glarner<br />
Ankenzelte se conserve trois à quatre jours. Autrefois réservée<br />
aux repas de fête ou du dimanche, elle est devenue un produit<br />
quotidien. Dans le canton de Glaris, nombre de boulangeries<br />
<strong>et</strong> de pâtisseries en vendent. Mais la maison Staub est la seule<br />
à proposer la «véritable Ankenzelte de N<strong>et</strong>stal» (image), sa<br />
spécialité. A Ennenda, la boulangerie Corn<strong>et</strong>to fabrique à la<br />
fois des Glarner Ankenzelte <strong>et</strong> des Drusenzelte. On connaît<br />
moins bien les origines de c<strong>et</strong>te dernière. Dans les archives,<br />
son nom apparaît pour la première fois dans les années 1930.<br />
Chez Corn<strong>et</strong>to, Hans Jenny nous confie: «Mon grand-père<br />
confectionnait déjà des Drusenzelte. Le passage au beurre clarifié<br />
n’a pratiquement pas modifié leur goût <strong>et</strong> leur consistance.»<br />
www.corn<strong>et</strong>to.ch | www.past<strong>et</strong>enstaub.ch<br />
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Einsiedler Schafböcke<br />
L’Einsiedler Schafbock est un gâteau au miel sans farce qui<br />
existe sous différentes formes. Très apprécié des pèlerins, il fait<br />
l’obj<strong>et</strong> d’un véritable culte à Einsiedeln. Jusqu’en 1850, il était<br />
confectionné par les ménagères de la région qui le cuisaient<br />
généralement dans des poêles en faïence. Puis il devint la spécialité<br />
de la maison Goldapfel, connue pour ses pains d’épices,<br />
qui vend des Schafböcke depuis plus de 150 ans.<br />
Le gâteau est agrémenté d’un motif représentant un mouton,<br />
qui évoque un rituel païen ancestral repris par les premiers<br />
chrétiens: à Pâques, le premier agneau mâle né dans l’année<br />
était sacrifié, si bien que le Schafbock était autrefois appelé<br />
agnus dei, l’agneau de Dieu. Aux 17 e <strong>et</strong> 18 e siècles, il portait le<br />
nom de «p<strong>et</strong>it agneau» <strong>et</strong> les épiciers qui en proposaient<br />
étaient des «vendeurs de p<strong>et</strong>its agneaux». www.goldapfel.ch<br />
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