Sentiment d'appartenance - Université Laval
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La synthèse a été réalisée par Christophe Caritey, professionnel de recherche et Lucie DeBlois, professeure<br />
titulaire, <strong>Université</strong> <strong>Laval</strong><br />
2. Les difficultés des relations enseignants-élèves<br />
Des participants ont relevé le fait qu'une classe qui fonctionne bien correspond à une<br />
classe où il y a des relations solides qui sont établies. Mais ces relations semblent<br />
problématiques aujourd'hui. Un participant mentionnait que les relations adultesadolescents<br />
en général sont problématiques, car les adultes ne parlent pas beaucoup avec<br />
les adolescents, ou alors de façon négative ("fais pas ça") ou en donnant des ordres ("fais<br />
ci", "fais ça"). Un article récent du Devoir montrait qu'il semble y avoir une scission entre<br />
élèves et enseignants. Il semble donc nécessaire de sensibiliser les enseignants à<br />
l’importance des relations enseignants-élèves.<br />
Par ailleurs, les adolescents sont parfois perçu comme des adultes (il n'a pas besoin de lui<br />
dire ça, qu'il le sait déjà) et cela peut nuire à la relation enseignant-élève. En effet, il peut<br />
être difficile de se positionner avec ce type de jeune (camarade, autoritaire ou laisser<br />
faire…). Enfin, il peut arriver qu’une mauvaise lecture des besoins des ados soit faites<br />
parce qu’on les prend au «premier degré». Par exemple, lorsqu’ils disent «je m’en fous»<br />
cela pourrait vo uloir dire autre chose. Cela dit, les jeunes non plus ne savent pas toujours<br />
comment faire pour communiquer avec les adultes.<br />
3. Des manifestations du sentiment d’appartenance<br />
Les participants se sont ensuite questionnés sur le sentiment <strong>d'appartenance</strong> des jeunes.<br />
Les participants sentent une transformation dans le sentiment <strong>d'appartenance</strong> des jeunes<br />
entre le début et la fin du secondaire. Cela leur semble normal car le jeune construit sa<br />
petite société pendant cinq ans. En outre, certains participants considèrent qu’ un<br />
adolescent est «hyper» conservateur à certains égards. Par exemple, certains élèves dînent<br />
toujours à la même table à la cafétéria et la table reste vide tant que ce groupe n'est pas là.<br />
Il y a un grand nombre de règles non écrites avec les adolescents, règles qui pourraient<br />
manifester du sentiment d’appartenance de ces jeunes.<br />
Le sentiment <strong>d'appartenance</strong> semble une responsabilité partagée par l'élève qui<br />
s'implique dans l'école et les projets. Le fait de se sentir en sécurité à l'école aiderait à<br />
développer le sentiment <strong>d'appartenance</strong>. Enfin plusieurs personnes ont remarqué que<br />
certains jeunes semblent toujours pouvoir s'intégrer dans un nouveau milieu. Mais il y a<br />
les autres qu'il faut aider. Comment les aider?<br />
Les participants précisent d’abord ce qui relève de la pratique quotidienne impliquée<br />
dans la relation enseignant-élève. Or, la relation maître-élève est très liée à la gestion de<br />
classe et à la dimension pédagogique et éducative. Elle est considérée bonne s'il y a<br />
beaucoup d'interactions entre les élèves et l’enseignant, si ce dernier peut dire ce qui va<br />
bien ou moins bien, s’il faut aller chercher de l’aide, etc.… Plus généralement, le<br />
sentiment <strong>d'appartenance</strong> est fonction de ce que l'enseignant offre à l'élève: Quel est le<br />
menu? Est-il motivant? Propose-t-il un défi? Ce défi est-il ajusté? Les élèves sentent-ils<br />
qu'ils peuve nt demander de l'aide? Ces pratiques pédagogiques favorisent le sentiment<br />
<strong>d'appartenance</strong>.