24.10.2013 Views

Sentiment d'appartenance - Université Laval

Sentiment d'appartenance - Université Laval

Sentiment d'appartenance - Université Laval

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La synthèse a été réalisée par Christophe Caritey, professionnel de recherche et Lucie DeBlois, professeure<br />

titulaire, <strong>Université</strong> <strong>Laval</strong><br />

Les informations à transmettre<br />

Les résultats présentés durant le colloque du 2 mars 2007 nous informent dans un premier<br />

temps que dans le cas de la littératie, 22 % de la variance entre les résultats des élèves est<br />

attribuable à l’école (inter-école); alors que dans le cas de la numératie, la proportion de<br />

la variance attribuable à l’école (inter-école) est de 23 %. Dans un deuxième temps, les<br />

ressources matérielles et humaines semblent reliées de façon négligeable aux résultats des<br />

élèves au moment où les évaluations Pisa ont été faites. Ce constat ne signifie pas qu’une<br />

diminution de ces ressources serait sans effet sur les résultats des élèves. Dans un<br />

troisième temps, une relation existe entre le sentiment d’appartenance des élèves et leur<br />

réussite en littératie; alors que cette relation est attribuable à la relation entre les<br />

enseignants et les élèves en numératie. Ces facteurs font partie du climat de l’école lequel<br />

est reliée à sa composition socioéconomique. À la suite de ces constats, nous avons<br />

abordés quatre questions. Voici la synthèse de la première question.<br />

Rappelons que le texte qui suit présente l'ensemble des réflexions tenues par les différents<br />

groupes de discussion lors du colloque du 2 mars. Ces réflexions ont bien entendu été<br />

regroupées par question. Par ailleurs, les discussions ayant été très riches et animées,<br />

nous avons choisi de présenter des réponses à chaque semaine. Ainsi, vous pourrez<br />

recevoir les réponses à 1 ou 2 questions par semaines jusqu’au mois de juin 2007. Nous<br />

espérons ne pas avoir omis ou transformé la pensée de certains participants 1 . Si cela<br />

devait se produire, merci de nous le signaler.<br />

Question 1: Comment développer des relations élèves enseignants qui favorisent le<br />

sentiment d’appartenance?<br />

1. Un questionne ment sur les résultats<br />

Cette question a tout d'abord amené des discussions sur les résultats obtenus lors de la<br />

recherche. Certains participants n'étaient pas convaincus de l'existence d'une causalité<br />

entre sentiment <strong>d'appartenance</strong> et meilleurs résultats. Effectivement, l’existence d’une<br />

relation de corrélation peut être interprétée comme une relation réciproque. Exemple : Le<br />

sentiment d’appartenance accompagne la réussite scolaire en lecture. L’existence de cette<br />

relation peut être attribuée à une cause commune. Exemple: Le sentiment d’appartenance<br />

et la réussite en lecture viennent de la présence d'activités culturelles à l’école.<br />

L’existence d’une relation entre ces deux facteurs peut aussi être fortuite à cause de<br />

l’échantillonnage. Enfin, l’existence de cette relation peut être la manifestation d’une<br />

relation de cause à effet. Il y a donc une variété d’interprétations possibles que nous<br />

devons croiser avec les autres résultats obtenus. En outre, pour d'autres, la lecture des<br />

questions de PISA les conduit à conclure que l'estime de soi est davantage évaluée que le<br />

sentiment <strong>d'appartenance</strong>.<br />

1 Le générique masculin est employé dans ce texte à seule fin d'en favoriser la lisibilité et sans aucune<br />

intention de discrimination.


La synthèse a été réalisée par Christophe Caritey, professionnel de recherche et Lucie DeBlois, professeure<br />

titulaire, <strong>Université</strong> <strong>Laval</strong><br />

2. Les difficultés des relations enseignants-élèves<br />

Des participants ont relevé le fait qu'une classe qui fonctionne bien correspond à une<br />

classe où il y a des relations solides qui sont établies. Mais ces relations semblent<br />

problématiques aujourd'hui. Un participant mentionnait que les relations adultesadolescents<br />

en général sont problématiques, car les adultes ne parlent pas beaucoup avec<br />

les adolescents, ou alors de façon négative ("fais pas ça") ou en donnant des ordres ("fais<br />

ci", "fais ça"). Un article récent du Devoir montrait qu'il semble y avoir une scission entre<br />

élèves et enseignants. Il semble donc nécessaire de sensibiliser les enseignants à<br />

l’importance des relations enseignants-élèves.<br />

Par ailleurs, les adolescents sont parfois perçu comme des adultes (il n'a pas besoin de lui<br />

dire ça, qu'il le sait déjà) et cela peut nuire à la relation enseignant-élève. En effet, il peut<br />

être difficile de se positionner avec ce type de jeune (camarade, autoritaire ou laisser<br />

faire…). Enfin, il peut arriver qu’une mauvaise lecture des besoins des ados soit faites<br />

parce qu’on les prend au «premier degré». Par exemple, lorsqu’ils disent «je m’en fous»<br />

cela pourrait vo uloir dire autre chose. Cela dit, les jeunes non plus ne savent pas toujours<br />

comment faire pour communiquer avec les adultes.<br />

3. Des manifestations du sentiment d’appartenance<br />

Les participants se sont ensuite questionnés sur le sentiment <strong>d'appartenance</strong> des jeunes.<br />

Les participants sentent une transformation dans le sentiment <strong>d'appartenance</strong> des jeunes<br />

entre le début et la fin du secondaire. Cela leur semble normal car le jeune construit sa<br />

petite société pendant cinq ans. En outre, certains participants considèrent qu’ un<br />

adolescent est «hyper» conservateur à certains égards. Par exemple, certains élèves dînent<br />

toujours à la même table à la cafétéria et la table reste vide tant que ce groupe n'est pas là.<br />

Il y a un grand nombre de règles non écrites avec les adolescents, règles qui pourraient<br />

manifester du sentiment d’appartenance de ces jeunes.<br />

Le sentiment <strong>d'appartenance</strong> semble une responsabilité partagée par l'élève qui<br />

s'implique dans l'école et les projets. Le fait de se sentir en sécurité à l'école aiderait à<br />

développer le sentiment <strong>d'appartenance</strong>. Enfin plusieurs personnes ont remarqué que<br />

certains jeunes semblent toujours pouvoir s'intégrer dans un nouveau milieu. Mais il y a<br />

les autres qu'il faut aider. Comment les aider?<br />

Les participants précisent d’abord ce qui relève de la pratique quotidienne impliquée<br />

dans la relation enseignant-élève. Or, la relation maître-élève est très liée à la gestion de<br />

classe et à la dimension pédagogique et éducative. Elle est considérée bonne s'il y a<br />

beaucoup d'interactions entre les élèves et l’enseignant, si ce dernier peut dire ce qui va<br />

bien ou moins bien, s’il faut aller chercher de l’aide, etc.… Plus généralement, le<br />

sentiment <strong>d'appartenance</strong> est fonction de ce que l'enseignant offre à l'élève: Quel est le<br />

menu? Est-il motivant? Propose-t-il un défi? Ce défi est-il ajusté? Les élèves sentent-ils<br />

qu'ils peuve nt demander de l'aide? Ces pratiques pédagogiques favorisent le sentiment<br />

<strong>d'appartenance</strong>.


La synthèse a été réalisée par Christophe Caritey, professionnel de recherche et Lucie DeBlois, professeure<br />

titulaire, <strong>Université</strong> <strong>Laval</strong><br />

Plusieurs participants remarquent que le fait de travailler en équipe favorise le<br />

développement d’un sentiment <strong>d'appartenance</strong> chez les élèves ou encore que la pédagogie<br />

du projet amène les élèves à vouloir venir à l'école. Il faut toutefois reconnaître qu’il est<br />

parfois difficile de connaître les pratiques dans les classes. Un participant mentionnait<br />

enfin que l'ambiance de classe est très différente dans une classe de sport-études: les<br />

élèves sont réceptifs à l'apprentissage et il n'y a pas de discipline à faire. Enfin, il semble<br />

souhaitable que l'enseignant demeure un modèle pour les jeunes.<br />

4. La gestion quotidienne en quelques «trucs»<br />

Les participants ont tous reconnu qu'il est essentiel que le jeune se sente reconnu, l’école<br />

n’étant pas, selon une formule connue, un centre commercial. Par exemple, il est<br />

souhaitable de connaître les prénoms de tous les élèves à la fin de la première période.<br />

Cela permet aux élèves de ne pas se sentir «un numéro». Cela évite aussi de demander<br />

une photo de chaque élève. Cela amène simplement le professeur à faire le même type<br />

d'effort que ce qu'il demande à ses élèves.<br />

Il serait également souhaitable que les enseignants accueillent leurs élèves à la porte,<br />

saluent chacun et que les élèves disent bonjour, même si certains craignent de perdre le<br />

contrôle de la classe en faisant cela. Lorsque cela a été tenté, les élèves se sont habitués et<br />

ils en parlent. Sourire aux jeunes que l'on rencontre dans les corridors, paraît anodin et ne<br />

prend pas de temps, mais peut être très important.<br />

L'ordinateur peut ouvrir aussi des possibilités nouvelles. Dans une école, l'élève peut<br />

clavarder avec l'enseignant à l'intérieur d'un horaire donné (de 19h00 à 20h00 par<br />

exemple) pour faire les devoirs, pour se faire expliquer quelque chose. Enfin, certains<br />

remarquent qu’un changement dans la disposition des élèves (en cercle par exemple<br />

même si ce n’est pas à tous les cours), amène une nouvelle façon d'interagir.<br />

Il est également possible de proposer des activités spéciales, activités faites pour le<br />

plaisir, ce qui amène le jeune à avoir envie de venir à l' école (notamment les activités<br />

parascolaires). Plus que le nombre d'élèves, c'est la vie à l'intérieur de l'école qui joue sur<br />

le sentiment <strong>d'appartenance</strong> (d'autant plus qu'au secondaire, le nombre est fractionné par<br />

cinq niveaux et que généralement, le jeune retrouve au moins une partie de sa gang du<br />

primaire). Cette importance des activités parascolaires a été régulièrement soulignée dans<br />

les différents groupes. Cela dit, certaines contraintes sont à considérer. Par exemple, le<br />

jeune qui doit prendre l'autobus après les cours ne peut pas rester à l'école jusqu'à 17<br />

heures.<br />

Plusieurs activités spéciales permettant d'enrichir le sentiment <strong>d'appartenance</strong> ont enfin<br />

été proposées lors des discussions. Pour ce genre d'activités spéciales, il est importance<br />

de conserver certains rites. L'exemple était donné de la présentation de l'activité à tout le<br />

monde, même aux plus vieux qui la connaissent déjà. Ce rituel favorise la participation<br />

(le parallèle était fait avec la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques).


La synthèse a été réalisée par Christophe Caritey, professionnel de recherche et Lucie DeBlois, professeure<br />

titulaire, <strong>Université</strong> <strong>Laval</strong><br />

1. L’accueil des élèves qui entrent au secondaire par les élèves de secondaire<br />

2 en début d'année.<br />

2. Faire visiter l’école avant la rentrée (à la fin du mois d’août) pour les<br />

jeunes qui changent d'école après le secondaire 1.<br />

3. Organisation d’un repas dans une école Sport-études avec les enseignants,<br />

la direction, le conseiller d'orientation. En effet, on constate un abandon<br />

chez les jeunes comme les jeunes qui s'intègrent moins bien au moment de<br />

commencer en secondaire 2 ou 3. C’est l’occasion de parler de leur<br />

intégration, de leurs difficultés. Il devient ensuite plus facile de faire un<br />

suivi plus serré.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!