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Mise en page 1 - FRAC Basse-Normandie

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Martine ABALLÉA<br />

Née <strong>en</strong> 1950 à New York, vit et travaille à Paris.<br />

Espoirs moisis, Compassions fétides, Chagrins infestés, Larmes caustiques,<br />

de la série Epaves du désir, 1995<br />

photographies noir et blanc coloriées, texte sérigraphié, 90 x 60 cm<br />

Collection Frac <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong><br />

“Martine Aballéa arrive à Paris <strong>en</strong> 1973. Sci<strong>en</strong>tifique de formation, elle aurait aimé dev<strong>en</strong>ir physici<strong>en</strong>ne.<br />

A défaut, elle nous propose de faire l’expéri<strong>en</strong>ce d’une réalité qui glisse peu à peu des rêves<br />

tantôt teintés de nostalgie et de merveilleux, tantôt d’angoisse et d’inquiétude. Son oeuvre regroupe<br />

des photographies, des objets, des installations, des livres d’artistes, des projets d’affiches et de<br />

placards publicitaires... Possédant cette faculté de séduire avant de révéler des pouvoirs malfaisants,<br />

voire destructeurs, le monde végétal inspire régulièrem<strong>en</strong>t Martine Aballéa. L’étrangeté<br />

s’infiltre dans ses photographies noir et blanc de fleurs, retouchées de couleur, dont l’esthétique<br />

proche du chromo nous révèle un monde situé <strong>en</strong>tre fiction et réalité. En incrustation, des textes de<br />

longueurs variables, écrits dans une typographie désuète, alim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette “inquiétante étrangeté”.<br />

Quelquefois, c’est toute l’installation qui participe de la réalité et du m<strong>en</strong>songe, comme au C<strong>en</strong>tre<br />

d’art Le Parvis à Tarbes <strong>en</strong> 1998, où l’artiste a imaginé un Magasin fantôme. Chacun des produits<br />

exposés - des boîtes de conserve aux couleurs irréelles - a subi une transmutation esthétique inatt<strong>en</strong>due.<br />

Ou <strong>en</strong>core son exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Hôtel passager, <strong>en</strong><br />

1999, qui jouait sur le désir d’accueillir le visiteur dans un simulacre d’hôtel où tout (depuis la réception<br />

jusqu’aux chambres, <strong>en</strong> passant par le bar-restaurant) semblait vrai et faux à la fois.” (“Martine<br />

Aballéa”, Le Livre du Frac-collection Aquitaine - Panorama de l’art d’aujourd’hui, Le Festin, 2002)<br />

Pour la série Epaves du désir, Martine Aballéa a coloré des photographies noir et blanc et leur a<br />

associé un texte, empruntant ainsi les codes des affiches publicitaires. Cep<strong>en</strong>dant, le texte, sérigraphié<br />

dans une typographie surannée, ne propose pas un slogan univoque mais associe des termes<br />

contradictoires. De même, la douceur des couleurs pastel contraste avec la désolation des<br />

lieux photographiés (marais aux eaux stagnantes, arbres morts, vue frontale d’un portail infranchissable<br />

et inquiétant). Comme le laisse <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le titre de la série, ces paysages ne décriv<strong>en</strong>t pas<br />

tant la réalité qu’un état intérieur, psychologique ambival<strong>en</strong>t. Ils sont représ<strong>en</strong>tatifs de la volonté de<br />

Martine Aballéa de créer des oeuvres mélangeant le beau et l’inquiétant, la fiction et la réalité.

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