Mise en page 1 - FRAC Basse-Normandie

Jean-Luc ANDRÉ
Né en 1955 à Caen, vit et travaille à Paris.
Salades verticales, de la série des Peintures transgéniques, 2007
acrylique sur toile, 65 x 54 cm
Citrouilles gothiques, de la série des Peintures transgéniques, 2006
acrylique sur toile, 92 x 73 cm
Champignons méduses, de la série des Peintures transgéniques, 2006-2007
acrylique sur toile, 73 x 92 cm
Collection Frac Basse-Normandie
Jean-Luc André est artiste et théoricien, membre du groupe de musique expérimentale Déficit des
Années Antérieures (DDAA), il est également professeur à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Bourges.
Son travail couvre un champ trés diversifié de pratiques : dessin, installation, vidéo, son, et aussi écriture.
Il a publié Le bord du réel en 2000, ouvrage théorique sur le statut de l'image dans les pratiques
contemporaines de l'art.
La création de BAADERBANK, BAnque Aléatoire DE Récit, synthétise ces différentes pratiques en une
organisation générale d'appropriation et de piratage du réel. Le monde est une vaste réserve de récits
potentiels, la Baaderbank se donne pour objectif la matérialisation de ce potentiel. François Dagognet
écrit dans Le trouble : "une perception directe, tranquille, nous trompe; il faut, en effet, une épreuve, une
secousse, pour que surgisse ce qui était éloigné ou tapi..."
Jean-Luc André écrit à propos de ses Peintures transgéniques : “Depuis les temps immémoriaux où
Monsieur Onkkrr-Onkkrr recouvrait les parois de sa caverne jusqu’à nos jours, la représentation de
champs de bataille est un registre de l’histoire de l’art qui traverse tous les siècles. Ce XXIe siècle débute
par une guerre incertaine dont un des champs est l’Irak. Mais il y a aussi d’autres champs plus discrets
où se déroule une autre bataille incertaine : l’expérimentation secrète d’OGM.Il devenait donc urgentissime
pour la BAnque Aléatoire DE Récit de réunir et d’hybrider ces deux événements emblématiques de
ce nouveau siècle : la guerre impériale et les organismes génétiquement modifiés...
La création des images est en rapport avec cette nouvelle combinaison. Il s’agit d’appréhender le champ
pictural comme champ opératoire de l’hybridation Guerre-OGM, donc à la fois comme champ de bataille
et comme champ de culture des nouvelles formes (par exemple : culture de champignons-méduses, de
courgettes-sapins de noël, de pommes de terre-profiterolles, etc.) La réalisation des tableaux fait appel
à une facture classicisante pour éviter de polluer le champ d’expérimentation des nouvelles pousses par
une “écriture” trop idiosyncrasique. C’est ici la “neutralité” de la facture figurative classique qui est
recherchée au bénéfice de la réussite de l’hybridation.Cependant un phénomène de “larsen” (amplification
de décorations, de médailles, de cartouches etc.), que l’on pourrait attribuer à une résonance historique
des symboles, peut, par endroit, venir encombrer l’image et perturber l’expérience... “ (texte de
présentation de l’exposition DONG! DONG! à la Galerie Lara Vincy, 2007)