Mise en page 1 - FRAC Basse-Normandie

CCÔÔTTÉÉ JJAARRDDIINN
Knut Asdam, Martine Aballéa, Jean-Luc André
Collection Frac Basse-Normandie
“QUELQUES PISTES” (I)
Le rapport de l’homme à son environnement :
- la végétation comme révélateur d’un milieu de vie inadapté à l’homme : les arbres présents
dans les photographies de Knut Asdam, en donnant à l’oeil un point de comparaison, une
échelle, mettent en évidence le caractère disproportionné des immeubles par rapport aux
êtres qu’ils abritent. Le titre de la série Psychasthenia #10 - en référence à la psychasthénie,
état névrotique caractérisé par le doute et la neurasthénie - semble confirmer le mal-être que
peuvent ressentir les habitants dans un tel environnement.
- le paysage comme métaphore d’un état psychologique incertain : comme l’indique le titre de
la série (Epaves du désir) ainsi que des oeuvres (Espoirs moisis, Compassions fétides,
Chagrins infestés, Larmes caustiques), les paysages dévastés de Martine Aballéa sont avant
tout la métaphore d’un état psychologique ambivalent.
- l’expression de préoccupations de type écologique : les Peintures transgéniques de Jean-
Luc André et les textes qui les accompagnent évoquent un monde où incidents industriels et
manipulations génétiques ont profondément modifié la nature et transformé certains
légumes en éléments nuisibles à l’homme.
La création de fictions prenant pour point de départ la réalité :
- une ambiance évoquant les films de science-fiction : les lieux photographiés par Knut
Asdam (banlieues résidentielles de Paris, Oslo et Berlin) pennent l’apparence, du fait de
l’éclairage (photographies prises de nuit dont la lumière semble verdâtre), du cadrage (photographies
prises en contre-plongée et tronquant les immeubles dont la hauteur apparaît
alors potentiellement infinie) et de l’absence de toute présence humaine, de scènes de films
de science-fiction.
- des paysages à la fois vrais et faux : les marais, sous-bois et jardins qui apparaissent dans
les oeuvres de Martine Aballéa sont bien réels mais les couleurs pastels qui les recouvrent ne
correspondent pas à celles observables dans la nature. Les paysages ainsi crées sont à michemin
entre fiction et réalité, beauté et inquiétude.
- l’appropriation et le piratage du réel : Jean-Luc André s’inspire de faits marquants du début
du XXIème siècle (la guerre en Irak, les champs d’OGM) pour créer des univers complètement
fictifs mais qui mettent en lumière certains risques auxquels s’expose l’humanité.
Le rapport texte/image :
- le détournement des codes de la publicité : les oeuvres de Martine Aballéa empruntent à la
publicité l’association d’une image et d’un texte ainsi que l’enjolivement de la réalité (ici, par
l’ajout de couleurs pastels à des paysages tristes). Mais, contrairement à la publicité dont le
message doit être facilement et rapidement compris par tous, les oeuvres de Martine Aballéa
jouent sur l’ambiguité.
- l’illustration d’un récit imaginaire : l’écrit occupe une place importante dans l’oeuvre de
Jean-Luc André. Ses Peintures transgéniques sont ainsi accompagnées de textes de fiction
qui décrivent, avec un humour et un style propres à l’artiste, le contexte dans lequel ces
étranges légumes sont apparus.
La série :
toutes les oeuvres de l’exposition font partie de séries, c’est-à-dire d’ensemble d’oeuvres
explorant un même sujet ou témoignant d’une même recherche formelle.