l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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détente dans la journée. Ils doivent alors "déambuler avec retenue dans la
cour intèrieure", en parlant latin exclusivenent, ce qui est également
d'usage chez les jésuites. Plus sévère à cet égard que Luther, Melanchthon
ou Sturm, pour qui le jeu de plein air favorise une bonne santé, Calvin
condamne sans retenue les plaisirs terrestres. Il s'élève à plusieurs reprises
contre toutes les activités ludiques, ne voit dans la danse et le chant que
des "pièges du diable voulant pervertir les âmesl. Il tance véritablement
ceur qui encouragent au jeu : "(...) brief, que ce soit pour faire que les
Chrestiens deviennent comme bestes brutes. Les jeux sont tous accoutumez
et ordinaires (...)"2. Deux Genevois durent ainsi en 1546 aller en prison pour
avoir joué aux quilles. En 15J9, le pasteur Bezaavertit ainsi les enfants lors
de l'inauguration d'une école secondaire : "Vous êtes venus ici non pour la
gymnastique ou le combat comme les pratiquaient les Grecs autrefois, mais
pour acquérir la connaissance de la religion et de tous les arts justes"3.
Les prescriptions sont assez radicales, mais au moins dans
les pays de protestantisme luthérien, [e chant et la musique font l'objet
d'un soin tout à fait attentif, du pour une assez grande part a la pratique du
choral.
Dans les collèges du XVIII' siècle, la musique occupe une
place de premier ordre, que personne ne remet en question. Les peres y
voient un facteur éducatif important. C'est grâce à l'existence de l'internat à
côte du collège, que I'apprentissage e[ la pratique non seulement de la
musiquen elle-méme, mais de la musique jouêe à plusieursous foræe
d'un petit orchestre ou d'un choeur est rendue possible. L'internat offre en
effet les conditions necessaires à la realisation de belles prestations : 1735,
1753 et 1763 sont citées comme des annees exemplaires au niveau de la
qualité du jeu et de I'interprétation à Augsbourga.
La plupart des élèves jouent d'un instrument pendant leur
temps libre : c'est à eux que revient la responsabilite des rèalisatioos
musicales pendant les olfices à l'église des iesuites. Ils font tres souvent
I lbid., p,93,
21, Calvin, Samtliche Yerke. p.179.
3It. Pixberg, Der deuæche Catvinisnus und die Padagoeik, Gladbeck, t912, p 6{ ("lhr
seid bier zusasmeogekonnen, nicht vie ehenats die Griechen zu gynnastischen
Spielen und eiteln Kampfen, soodern un eiozudringen in die Erkenntnis der vahren
Religioo und aller guùen Kuosæ").
{ M. Baer, Die Jesuiten in Augsbourg. Muochen, 1932, p,69,