LIVRET PEDAGOGIQUE Chien Jaune Mongolie 2010_2011 - CRDP
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acceptation, de cette nature. C’est une sorte d’intermédiaire finalement. Les mongols chantent sur tous les sujets<br />
mais adorent particulièrement les chants sur les chevaux et sur les mères. Ainsi, il est fréquent qu’ils chantent,<br />
notamment lors des festivités et alors ils se lâchent complètement, pouvant aller jusqu’à pleurer… En fait, par la<br />
musique, ils révèlent leurs émotions ; elle les aide à vivre et à supporter le caractère particulièrement rude de leur vie.<br />
C’est pourquoi ils adorent prolonger ces festivités à travers les chants. Là-bas, il n’y a pas de psychothérapeutes,<br />
mais la musique, finalement, fait le travail.<br />
2. Le chant diphonique<br />
Le film nous permet à plusieurs reprises d’entendre un chant ancestral très particulier, il s’agit<br />
d’un chant diphonique.<br />
Chant harmonique ou chant de gorge<br />
Le chant diphonique, appelé aussi chant harmonique ou chant de gorge, est une technique de<br />
chant permettant à une seule personne de produire deux sons simultanés d’une seule voix. Un<br />
premier son, appelé le «bourdon», provient du fond de la gorge. Il est grave et constant et<br />
compose le fond du chant. Un second son plus aigu, appelé « harmonique », forme la mélodie. Le<br />
chant ainsi obtenu nous rappelle celui d’une guimbarde ou d’un didgeridoo.<br />
Le xoomeï<br />
On trouve le plus grand nombre de chanteurs diphoniques en<br />
<strong>Mongolie</strong>. Leur chant particulier, le xoomeï, fait de plus en plus<br />
d’adeptes en occident. Encouragé par cette popularité les chanteurs<br />
mongols se multiplient. Alors que l’on en comptait quelques<br />
dizaines il y a 30 ans, on en trouve plusieurs milliers aujourd’hui. Le<br />
chant diphonique est un chant qui correspond particulièrement au<br />
paysage mongol ; on y retrouve le bruit des sabots ou du souffle du vent dans la plaine.<br />
Outre la <strong>Mongolie</strong>, l’Inde et l’Afrique du sud comptent également des chanteurs diphoniques.<br />
Certains moines tibétains pratiquent également ce chant et vont même jusqu’à se briser les cordes<br />
vocales volontairement pour obtenir un timbre de voix plus grave.<br />
Le spécialiste du chant diphonique<br />
Trân Quang Hai, spécialiste du chant<br />
diphonique décrit plusieurs techniques pour<br />
produire le chant mongol.<br />
Présentation de sa méthode avec deux cavités<br />
buccales :<br />
On applique «la recette» décrite ci-dessous :<br />
1. Chanter avec la voix de gorge<br />
2. Prononcer la lettre «L». Dès que la pointe de la langue touche le centre de la voûte palatine,<br />
maintenir ainsi cette position.<br />
3. Prononcer ensuite la voyelle «Ü» avec, toujours la pointe de la langue collée fermement contre<br />
le point de fixation entre le palais dur et le palais mou.<br />
4. Contracter les muscles du cou et ceux de l’abdomen pendant le chant comme si on essaie de<br />
soulever un objet très lourd.<br />
5. Donner un timbre très nasalisé en l’amplifiant à travers les fosses nasales.<br />
6. Prononcer ensuite les deux voyelles I et Ü, ou bien O et A, liées mais alternées l’une après<br />
l’autre en plusieurs fois.<br />
7. Ainsi sont obtenus, et le bourdon et les harmoniques en pente ascendante et pente<br />
descendante selon le désir du chanteur.<br />
On varie la position des lèvres ou celle de la langue pour moduler la mélodie des harmoniques. La<br />
forte concentration musculaire augmente la clarté harmonique.<br />
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Le chien jaune de <strong>Mongolie</strong> Ecole et Cinéma 68 8 octobre <strong>2011</strong>