Français - Bruno Manser Fonds
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Pourquoi renoncer<br />
aux bois tropicaux?<br />
par Roger Graf<br />
1. Quelles sont les conséquences, pour les<br />
populations locales, la faune et la flore,<br />
des coupes effectuées dans les forêts<br />
tropicales?<br />
Plusieurs centaines de milliers d’autochtones<br />
(entre autres des Indiens, des<br />
Pygmées, des Dayaks et des Papous)<br />
sont privés de leurs bases vitales par<br />
2. De quoi doivent vivre les habitants des<br />
forêts tropicales, s’ils ne peuvent pas<br />
vivre du bois?<br />
La forêt offre aux peuples qui vivent<br />
de manière traditionnelle tout ce dont<br />
ils ont besoin. Aux récolteurs de latex<br />
(caoutchouc) et à d’autres groupes d’exploitants,<br />
elle fournit un grand nombre<br />
Fabrication de nattes en rotin. Les produits secondaires<br />
de la forêt ont davantage de valeur économique qu’une unique coupe rase.<br />
Photo: <strong>Bruno</strong> <strong>Manser</strong><br />
ces coupes. Ils souffrent de malnutrition,<br />
sont victimes d’actes de violence commis<br />
par les intrus (bûcherons, colons)<br />
et meurent des suites de maladies importées,<br />
contre lesquelles ils ne sont<br />
pas immunisés. Quand l’exploitation du<br />
bois s’apparente à une coupe rase<br />
(comme en Afrique occidentale et dans<br />
le Sud-Est asiatique), elle entraîne la disparition,<br />
voire l’extinction d’espèces<br />
animales et végétales; des milliers d’espèces<br />
ont été ainsi exterminées. Les<br />
effets à long terme du déboisement sont<br />
l’entrée en jeu de l’érosion, qui commence<br />
par anéantir la mince couche<br />
d’humus (déjà peu nutritive) puis emporte<br />
les sols, et la modification profonde<br />
des microclimats qui s’ensuit.<br />
de produits dits secondaires: fruits, tubercules,<br />
cœurs de palmiers, sagou,<br />
noix, miel «sauvage», viande, poissons,<br />
résines, caoutchouc, plantes<br />
médicinales, etc. Ces produits ne sont<br />
en général commercialisés qu’au plan<br />
régional et n’apparaissent par conséquent<br />
dans aucune statistique d’exportation,<br />
contrairement aux bois tropicaux,<br />
ce qui fausse l’idée que l’on peut<br />
avoir de leur valeur économique. Diverses<br />
études scientifiques ont cependant<br />
montré que l’exploitation rationnelle et<br />
durable des produits secondaires de la<br />
forêt est plus intéressante, du point de<br />
vue économique, que la valorisation<br />
éphémère des arbres par exportation<br />
du bois. Le bois n’est pas la principale<br />
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