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Français - Bruno Manser Fonds

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se cachent presque exclusivement des<br />

bailleurs de fonds suisses (dont la Direction<br />

fédérale de la coopération au développement,<br />

à hauteur de 3 millions de<br />

francs). Et le financement de «Bosque<br />

Puerto Carillo» est partiellement assuré<br />

par des investisseurs suisses (par l’entremise<br />

de la «Cofima Finanz SA»). Il est<br />

prévu que le teck cultivé dans ces plantations<br />

doit être récolté après 10 ans, et<br />

le bois principalement affecté à la production<br />

de parquets. Du point de vue<br />

environnemental, les aspects suivants<br />

sont critiquables: projets purement<br />

agro-industriels – destruction des rongeurs<br />

de racines à l’aide de mort-auxrats<br />

– exploitation par coupes rases –<br />

essence étrangère au Costa Rica.<br />

Par ailleurs, les cultures de teck n’entraînent<br />

pas une diminution de la pression<br />

exercée sur les forêts naturelles qui<br />

subsistent, parce que l’écoulement du<br />

bois (parquets) s’opère sur de nouveaux<br />

marchés qui n’existaient pas avant.<br />

L’argument de la Coopération au développement,<br />

selon lequel les plantations<br />

de teck contribuent à la protection des<br />

forêts tropicales, ne tient donc pas.<br />

3) Le teck de Birmanie, de Thaïlande, du<br />

Laos et du Cambodge<br />

Environ 80% des peuplements de teck<br />

subsistant dans le monde sont concentrés<br />

dans les régions montagneuses de<br />

Birmanie proches de la frontière thaïlandaise,<br />

longtemps contrôlées par des autochtones<br />

(Karens, Kayahs, Shans) et<br />

dans la presqu’île du Tenasserim. Pendant<br />

longtemps, la guerre civile a préservé<br />

de l’exploitation industrielle ces<br />

forêts qui servent de refuge au tigre, à<br />

l’éléphant asiatique et au très rare<br />

rhinocéros de Sumatra.<br />

Mais avec les succès militaires de l’armée<br />

gouvernementale, la situation a<br />

complètement changé. La junte militaire<br />

en place à Rangoon a délivré une<br />

licence à 43 sociétés d’exploitation<br />

thaïlandaises. Et les abattages illicites<br />

prospèrent: rien qu’en 1992, on estime<br />

que des bois tropicaux d’une valeur de<br />

60 millions de dollars ont été acheminés<br />

clandestinement vers la Thaïlande.<br />

Avec l’aide au développement japonaise,<br />

il est prévu de jeter prochainement<br />

un pont sur le fleuve Moei, entre<br />

Mae Sot et Myawaddi, pour faciliter<br />

l’accès aux forêts. Chaque année,<br />

300 000 m 3 de bois de teck sont abattus<br />

en Birmanie et charriés en Thaïlande<br />

– un vrai pillage.<br />

Du Laos, où la coupe de ces arbres est<br />

prohibée depuis 1991, du bois de teck<br />

parvient néanmoins à franchir aussi,<br />

illégalement, la frontière thaïlandaise.<br />

La Thaïlande elle-même a interdit les<br />

coupes, à la suite des inondations<br />

catastrophiques de 1988. Malgré cela,<br />

des tecks sont encore abattus dans<br />

le parc national de Dong Yai, près de<br />

la frontière cambodgienne. Quant au<br />

Cambodge, qui a octroyé des concessions<br />

à des entreprises françaises, thaïlandaises,<br />

indonésiennes et japonaises,<br />

ainsi qu’à des sociétés de Singapour et<br />

de Taiwan, il alimente le marché avec<br />

1,2 million de m 3 de bois tropicaux,<br />

dont une importante proportion de teck.<br />

Conclusion: Les plantations de teck ne<br />

sauvent aucune forêt pluviale!<br />

A côté du teck produit dans le cadre de<br />

projets agro-industriels, une quantité considérable<br />

de teck provenant de forêts primaires<br />

est amenée sur le marché international. Ce<br />

bois circule le plus souvent par le port de<br />

Bangkok ou par celui de Singapour, où il est<br />

possible de le mélanger à celui venant de<br />

Java. Par ailleurs, le fait que des firmes d’Indonésie,<br />

de Thaïlande, de Singapour et de<br />

France participent directement à l’exploitation<br />

du teck permet de penser que du bois issu de<br />

pillage et de contrebande peut parvenir<br />

jusqu’en Europe – et donc en Suisse. Un<br />

contrôle précis de l’origine de ce bois et des<br />

méthodes d’exploitation n’est pas possible en<br />

raison des pratiques illicites se perpétuant<br />

dans le secteur thaïlandais et de l’imprécision<br />

des certificats indonésiens. Le <strong>Fonds</strong> <strong>Bruno</strong><br />

<strong>Manser</strong> estime par conséquent:<br />

Teck de Costa Rica: pas recommandable.<br />

Teck asiatique: pas toucher!<br />

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