Français - Bruno Manser Fonds

Iles Salomon
Au tour des îles
du Pacifique
par Boris Treyer
Sur les timbres-poste des îles Salomon (en
anglais Solomon Islands), tout paraît encore
en ordre: les espèces indigènes représentées
– par exemple les papillons – donnent de
l’Etat insulaire situé au sud-ouest de l’océan
Pacifique une image inaltérée. Mais en fait,
beaucoup des espèces animales et végétales
ornant ces timbres sont aujourd’hui menacées
de disparition. Car, malheureusement, le double
chapelet d’îles qui s’étend sur 1450 kilomètres
de longueur (et 27 556 km 2 au total) à
l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est devenu
à son tour la cible des marchands de
bois: tout ce qui est commercialisable – dans
la mangrove, la forêt tropicale de plaine et de
montagne – est exploité!
La dette extérieure
stimule la déforestation
Jusqu’au milieu des années 80, les forêts
vierges sont restées en grande partie intactes.
Mais depuis que la production de bois décline
rapidement aux Philippines, en Indonésie
et en Malaysie (sous l’effet du pillage
subi), les grands consortiums du bois et de la
cellulose (principalement malaysiens) transfèrent
de plus en plus leurs activités dans les
îles densément boisées du Pacifique. Pour alimenter
en bois tropical les grandes scieries
malaysiennes, coréennes et japonaises, dont
l’appétit paraît illimité, on travaille par endroits
24 heures sur 24. Elles réduisent les
géants de la forêt vierge en coffrages, contreplaqués
et baguettes de couverts, ou les transforment
en papier et en carton. Des produits
qui seront ensuite utilisés sans remords – en
Europe également!
La pression s’accroît sur les forêts primaires
qui subsistent. Les recettes que les îles
Des sociétés malaysiennes sont aussi au nombre de celles qui
ont obtenu une licence pour l’exploitation du bois sur les îles Salomon.
Photo: Detlev Wolters
8