Mise en page 1 - Centre Hospitalier de Polynésie française
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c ’ e s t b o n i c i …<br />
… e t l à a u s s i .<br />
Il est bi<strong>en</strong> vrai que pouvoir parler dans leur langue maternelle<br />
facilite gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t le contact. La conduite <strong>de</strong> la consultation<br />
ainsi que l’observance du traitem<strong>en</strong>t supprime la gêne <strong>de</strong> ne pas<br />
pouvoir s’exprimer correctem<strong>en</strong>t.<br />
Il est fréqu<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre cette expression “ fa’a’oroma’i “.<br />
Elle revi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans les propos <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts et aussi <strong>de</strong><br />
l’<strong>en</strong>tourage. Le dictionnaire <strong>de</strong> l’Académie tahiti<strong>en</strong>ne le traduit<br />
par “ être pati<strong>en</strong>t ou supporter “. Je me suis posé souv<strong>en</strong>t la<br />
question <strong>de</strong> l’origine et <strong>de</strong> la signification <strong>de</strong> ce mot qui invite <strong>de</strong><br />
la part <strong>de</strong> celui qui est souffrant à une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> supporter ses<br />
douleurs et quelles conséqu<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t-elles avoir dans<br />
l’évolution <strong>de</strong> la maladie, avec le retard <strong>de</strong> diagnostic apporté par<br />
la non verbalisation <strong>de</strong> cette douleur ?<br />
Tout jeune, les par<strong>en</strong>ts appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leur <strong>en</strong>fants à supporter la<br />
douleur comme <strong>de</strong>s grands, avec fierté, pu<strong>de</strong>ur et ret<strong>en</strong>ue.<br />
L’exprimer serait considéré comme une faiblesse.<br />
Cette façon “ d’être pati<strong>en</strong>t avec la douleur “ peut retar<strong>de</strong>r le<br />
pati<strong>en</strong>t à aller consulter un mé<strong>de</strong>cin et les personnels<br />
soignants ne peuv<strong>en</strong>t pas les pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge quand ils sont<br />
hospitalisés. J’invite donc les soignants à poser systématiquem<strong>en</strong>t<br />
la question même si le pati<strong>en</strong>t ne parle pas <strong>de</strong> leur<br />
douleur. L’impact <strong>de</strong>s religions dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne serait à<br />
pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération dans l’évaluation <strong>de</strong>s douleurs<br />
chroniques. P<strong>en</strong>dant longtemps les pati<strong>en</strong>ts ont accepté <strong>de</strong><br />
“ fa’a’oroma’i “ pour <strong>de</strong>s raisons multiples et personnelles.<br />
La douleur est-elle ré<strong>de</strong>mptrice ? Est-elle là <strong>en</strong> punition <strong>de</strong> nos<br />
fautes ?<br />
Fort heureusem<strong>en</strong>t, le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts face à leur<br />
douleur a beaucoup évolué et dans le bon s<strong>en</strong>s. La population est<br />
informée par les médias et par internet <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s médicaux<br />
pour calmer leur douleur et les conséqu<strong>en</strong>ces néfastes provoquées<br />
par les douleurs qui se pér<strong>en</strong>nis<strong>en</strong>t sur tous les plans<br />
familiaux et professionnels. Ils ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas qu’ils puiss<strong>en</strong>t<br />
continuer à avoir mal et ils n’accept<strong>en</strong>t plus d’avoir mal et<br />
<strong>de</strong> souffrir. C’est une bonne chose.<br />
Les autorités et administrations du CHPF sont-elles suffisamm<strong>en</strong>t<br />
s<strong>en</strong>sibilisées à la lutte contre la douleur ?<br />
Depuis 1999 au niveau <strong>de</strong> l’hôpital une véritable prise <strong>de</strong><br />
consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la nécessité d’assurer une prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> la<br />
douleur a vu le jour avec la prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> la douleur<br />
post-opératoire par le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s techniques d’analgésie<br />
locorégionnale et analgésie péridurale pour l’accouchem<strong>en</strong>t.<br />
Les responsables <strong>de</strong> l’établissem<strong>en</strong>t ont sout<strong>en</strong>u activem<strong>en</strong>t les<br />
projets <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> la douleur<br />
avec le financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s personnels pour le DU<br />
<strong>de</strong> la douleur et <strong>de</strong>s soins palliatifs. La création du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la<br />
douleur <strong>en</strong> 2005 et la création du CLUD <strong>en</strong> 2007.<br />
Des actions <strong>de</strong> formation m<strong>en</strong>ées par l’équipe du c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la douleur pour les hôpitaux<br />
périphériques et pour les soignants libéraux ont eu lieu durant ces 5 années avec <strong>de</strong>s<br />
spécialistes algologues v<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la France.<br />
Les responsables <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la CPS ont bi<strong>en</strong> compris que du fait <strong>de</strong> notre isolem<strong>en</strong>t, c’est<br />
une nécessité <strong>de</strong> développer toutes les techniques invasives et non invasives <strong>de</strong> prise <strong>en</strong> charge<br />
<strong>de</strong> la douleur sur le territoire C’est ainsi que progressivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s techniques d’avant gar<strong>de</strong> telles<br />
que les stimulations médullaires, l’hypnose médicale et la stimulation magnétique transcrânni<strong>en</strong>ne<br />
sont proposées aux pati<strong>en</strong>ts douloureux chroniques.<br />
Si les efforts <strong>de</strong> toute une équipe se trouv<strong>en</strong>t aujourd’hui récomp<strong>en</strong>sés par les médias, il n’<strong>en</strong><br />
reste pas moins que ces efforts soi<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>us et r<strong>en</strong>forcés pour assurer aux pati<strong>en</strong>ts qui nous<br />
sont confiés toute l’att<strong>en</strong>tion nécessaire pour une prise <strong>en</strong> charge adéquate <strong>de</strong> leur douleur.<br />
CONFÉRENCE-DÉBAT<br />
L’hypnose médicale pourrait faire son <strong>en</strong>trée à l’hôpital<br />
Jeudi <strong>de</strong>rnier, les membres du corps médical polynési<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t nombreux pour écouter la<br />
confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Jean-Marc B<strong>en</strong>haiem dans les salons <strong>de</strong> l’hôtel Tahiti Nui. Invité par le Dr Won Fat,<br />
responsable du C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la douleur au CHPF <strong>de</strong> Mamao, ce pratici<strong>en</strong> spécialiste <strong>de</strong> l’hypnose<br />
médicale a passionné son auditoire <strong>en</strong> alternant avec aisance les informations théoriques<br />
concernant cette pratique et les démonstrations pratiques auxquelles les membres <strong>de</strong><br />
l’assistance se sont prêtés avec complaisance sous l’oeil att<strong>en</strong>tif <strong>de</strong>s spectateurs.<br />
Mais ne nous y trompons pas ! Si l’exposé <strong>de</strong> Jean-Marc B<strong>en</strong>haiem a toujours été fort agréable,<br />
il s’agissait cep<strong>en</strong>dant d’abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sujets très graves qui relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la douleur <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s,<br />
que cette douleur soit occasionnelle ou chronique et qu’elle concerne <strong>de</strong>s organes ou <strong>de</strong>s<br />
comportem<strong>en</strong>ts.<br />
Pratiquant l’hypnose médicale <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 30 ans et à l’origine du premier diplôme<br />
d'hypnose médicale <strong>en</strong> Europe au sein du prestigieux hôpital parisi<strong>en</strong> <strong>de</strong> la Pitié Salpêtrière,<br />
Jean-Marc B<strong>en</strong>haiem a très bi<strong>en</strong> su expliquer comm<strong>en</strong>t l’hypnose pouvait être efficace<br />
pour apaiser les douleurs <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts et v<strong>en</strong>ir par conséqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> appoint <strong>de</strong>s soins apportés<br />
par les divers spécialistes <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> leurs pathologies. Outre ses consultations et son<br />
<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, Jean-Marc B<strong>en</strong>haiem est aussi l’auteur <strong>de</strong> nombreux ouvrages qui font<br />
référ<strong>en</strong>ce dans le domaine et parmi lesquels L’hypnose qui soigne, Oubliez le tabac ! et<br />
Enfin je maigris ! connaiss<strong>en</strong>t un vrai succès auprès <strong>de</strong>s lecteurs concernés par les sujets<br />
traités.<br />
Jean-Marc B<strong>en</strong>haiem <strong>de</strong>vrait rev<strong>en</strong>ir à Papeete <strong>en</strong> novembre prochain pour animer un stage<br />
d’initiation à l’hypnose <strong>de</strong>stiné aux mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> Polynésie.<br />
MZS – Les Nouvelles <strong>de</strong> Tahiti, 19 avril 2010<br />
eaMAG # 8<br />
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