PARIS - Institut Jean-Marie Lustiger
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<strong>PARIS</strong> ~~<br />
NOTREDAMEW<br />
LE BAPTEME (10)<br />
L'EAU, SYMBOLE DE LA GRACE<br />
DU BAPTEME<br />
ET D'UNE HUMANITE<br />
"RESCAPEE".<br />
Après les rites de préparation, dans le<br />
baptistère ou près de la cuve baptismale<br />
disposée à côté de l'autel, le célébrant<br />
accomplit le premier geste du baptême<br />
proprement dit: la bénédiction de l'eau,<br />
cette eau qui "au cours des temps, révèle<br />
ce que serait le grâce du baptême".<br />
Pour le découvrir, suivons la magnifique<br />
prière dite lors de la nuit de Pâques:<br />
• "Dès les commencements du monde,<br />
c'est ton Esprit qui planait sur les eaux<br />
pour qu'elles reçoivent en germe la {oree<br />
de scnctiîier."<br />
A ce petit bébé qui va être baptisé, le<br />
monde entier dès son origine est présent.<br />
Par le symbole de l'eau, l'allusion à la puissance<br />
créatrice de Dieu au début du livre<br />
de la Genèse montre que cet enfant fait<br />
partie de l'acte de bienveillance du Créateur<br />
qui répand son Esprit de vie et de sainteté.<br />
IIEt Dieu vit que cela était bon".<br />
• IIPar les [lots du déluge, tu annonçms<br />
le baptême qui fait rena1tre puisque l'eau<br />
y préfigurait à -la fois la fin de tout péché<br />
et le début de toute justice."<br />
L'homme en se détournant de Dieu manque<br />
à sa vocation et entraîne l'anéantissement<br />
de ce temple qu'est la création. Ce petit<br />
enfant, qui vient de naître, merveille pour<br />
ses parents, est lui aussi solidaire de cette<br />
histoire tragique du monde faite de lâcheté,<br />
de péché, de refus de Dieu.<br />
Mais la référence au déluge nous rappelle,<br />
en même temps que le naufrage moral<br />
où sombre notre destin, la nouvelle espérance<br />
promise à l'humanité "rescapée". Le pire<br />
est derrière nous, car Dieu, dans sa bonté<br />
sans compromission avec le mal, juge,<br />
sauve et pardonne. Noé est le nouveau<br />
père d'une humanité arrachée au gouffre<br />
dans lequel elle s'enfonçait, pour être ancrée<br />
désormais dans la Promesse irrévocable<br />
de Dieu qui veut que les hommes vivent<br />
et que sa création subsiste .<br />
La fin du monde ne sera pas<br />
l'anéantissement de la création et de<br />
l'humanité, mais au dernier Jour, à l'heure<br />
du Jugement, son ultime transformation<br />
au feu de l'amour de Dieu, le Vivant.<br />
• "Aux enfants d'Abraham, tu as fait passer<br />
la mer Rouge à pied sec pour que le peuple<br />
d'Israël, liberé de la servitude, préfigure<br />
le peuple des baptisés. Il<br />
Dans son action créatrice et aimante,<br />
Dieu a appelé son peuple d'Égypte. Et,<br />
après le "baptême" de la mer Rouge, il<br />
l'a façonné quarante ans dans le désert<br />
avant de lui faire traverser les eaux du<br />
Jourdain où Jésus, le Sauveur des hommes,<br />
sera baptisé.<br />
***<br />
AinSI, a travers cette récapitulation de<br />
l'histoire du salut, par ce nouveau-né à<br />
l'innocence fragile nous est dévoilé ce<br />
que porte l'homme comme espérance du<br />
monde. Même pour un vieillard, le baptême<br />
est un nouvel enfantement.<br />
(Extraits de l'entretien du Cardinal LUSTIGER sur Radio Notre Dame le mercredi 5 mars 1986, fin.)<br />
<strong>PARIS</strong><br />
NOTREDAME N° 117