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<strong>IPI</strong>■news 2012 ›1<br />
Dans chaque édition de l’<strong>IPI</strong>-News, nous<br />
donnons le dernier mot à l’une ou l’autre<br />
personne à qui nous demandons de<br />
nous donner son sentiment et de jeter<br />
un regard critique sur notre secteur. Du<br />
politicien à l’industriel, en passant par le<br />
journaliste ou le président de fédération,<br />
cette rubrique est à eux. Leur carte<br />
blanche n’engage qu’eux. Place cette fois<br />
à Jean Blavier, journaliste économique et<br />
financier free lance pour L’Echo et la RTBf.<br />
L’invité<br />
L’immobilier<br />
belge<br />
n’a pas de prix<br />
16<br />
Jean Blavier<br />
Journaliste free lance<br />
I<br />
l est étonnant de voir à quel<br />
point les avis divergent sur<br />
ce qui constitue pourtant un<br />
des piliers du patrimoine du<br />
Belge : son logement. Les uns<br />
disent : surévalué ! Les uns, ce<br />
n’est pas n’importe qui puisque<br />
dans le clan des tenants de la<br />
surévaluation on ne trouve rien<br />
moins que l’OCDE et le FMI.<br />
Mazette ! Les autres disent :<br />
ça va encore monter, mais plus<br />
dans la même proportion. Dans<br />
ce clan-là on trouve la plus<br />
grande partie des agents immobiliers.<br />
Quelle conclusion tirer<br />
de tout ceci ? Aucune, si ce<br />
n’est que les experts ont calculé<br />
qu’il y avait surévaluation<br />
et que les gens de terrain, eux,<br />
voient que la demande reste<br />
présente. En langage de tous<br />
les jours, cela peut se résumer<br />
comme suit : que les experts<br />
pensent ce qu’ils veulent, moi,<br />
le Belge moyen, je dois me<br />
loger et je suis prêt pour cela à<br />
payer ce qu’il faut.<br />
Il est bon de rappeler de temps<br />
en temps, non seulement aux<br />
experts mais aussi aux gens<br />
de terrain et même aux candidats<br />
acquéreurs, que le prix<br />
du logement n’est pas un<br />
concept flottant in<br />
the cloud : c’est le<br />
résultat de la rencontre<br />
entre l’offre<br />
et la demande,<br />
cette dernière<br />
étant fonction du<br />
revenu disponible<br />
des ménages. Le<br />
revenu disponible<br />
pris dans sa globalité,<br />
c’est-à-dire les<br />
rémunérations, les<br />
allocations familiales,<br />
l’épargne ou<br />
l’aide des parents, la modestie<br />
persistante des taux d’intérêt,<br />
les avantages fiscaux, etc. Ce<br />
revenu disponible-là est le support<br />
sur lequel repose le prix<br />
du logement. Apparemment, il<br />
n’y a pas d’inquiétude à avoir.<br />
Pas d’inquiétude à avoir ?<br />
Soyons prudents : disons qu’il<br />
n’y AVAIT pas d’inquiétude<br />
à avoir. La hausse du prix de<br />
l’énergie et les mesures de<br />
restriction prises par le gouvernement<br />
Di Rupo vont peser<br />
et pèsent même déjà sur les<br />
revenus des ménages. Prenons<br />
l’exemple d’un cadre installé<br />
à 40 km de Bruxelles où il a<br />
son travail qu’il gagne quotidiennement<br />
en voiture. Avec la<br />
hausse du prix du carburant et<br />
la taxation de l’avantage en nature<br />
que représente une voiture<br />
de société, son revenu mensuel<br />
aura baissé de 300 EUR en<br />
quelques mois. 300 EUR, c’est<br />
quasiment la charge mensuelle<br />
d’un emprunt de 50.000 EUR<br />
sur vingt ans. Cela fait donc<br />
50.000 EUR en moins pour<br />
financer son logement. Aïe !<br />
Seulement voilà, ce n’est pas<br />
sur la hausse du prix du carburant<br />
ni sur les mesures de<br />
restriction du gouvernement Di<br />
Rupo que l’OCDE et le FMI –<br />
pour ne citer qu’eux - se sont<br />
fondés pour dénoncer la surévaluation<br />
du prix du logement<br />
dans notre pays. Or, c’est bien<br />
là que réside le danger parce<br />
que l’énergie chère et la hausse<br />
des impôts mordent sur le revenu<br />
disponible, lequel est le<br />
socle sur lequel repose le prix<br />
du logement.<br />
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On sait que ce qui a fait monter<br />
le prix du logement dans la<br />
décennie 2000, c’est la DLU<br />
dans ses versions 1 et 2, la<br />
baisse des taux d’intérêt, la réduction<br />
des droits d’enregistrement<br />
à Bruxelles et en Flandre,<br />
une croissance économique<br />
enviable au vu de ce que nous<br />
souffrons aujourd’hui, bref une<br />
hausse du revenu disponible.<br />
Mais ce n’est pas tout : derrière<br />
cet écran il y a la conviction<br />
intime chez le Belge, qu’il soit<br />
Bruxellois, Wallon ou Flamand,<br />
francophone, néerlandophone<br />
ou germanophone,<br />
qu’acheter son logement est le<br />
meilleur placement qui soit.<br />
Pourquoi ? Parce qu’acheter<br />
son logement, c’est échapper<br />
à l’indexation des loyers, c’est<br />
avoir la certitude de pouvoir<br />
y vivre, la retraite venue, sans<br />
plus rien débourser dans un<br />
pays où l’on ne cesse de dire<br />
qu’un jour il n’y aura plus de<br />
quoi payer les pensions. C’est<br />
aussi être certain de pouvoir<br />
vivre à l’ombre de son clocher,<br />
éventuellement jusqu’à la fin<br />
de ses jours, sans qu’aucun facteur<br />
extérieur ne vienne s’interposer.<br />
Un confort pour lequel<br />
le Belge est prêt à payer le prix.<br />
Trop ? Non, tant qu’il en a les<br />
moyens.<br />
Jean Blavier<br />
Journaliste free lance pour L’Echo et la RTBf<br />
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