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COUR D'APPEL. DE BORDEAUX. CHAMBRE D'ACCUSATION ...

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- 'Du lundi 9 heures au lundi suivant même heure, le Préfet délégué, le Secrétaire Général,<br />

l'Intendant des Affaires Economiques et le Sous-Préfet Directeur du Cabinet assument, à<br />

tour de rôle, la responsabilité générale des services et des Cabinets, en dehors des heures<br />

de travail, ainsi que les missions, qui leur sont spécialement confiées par le Préfet, à charge<br />

pour eux de rendre compte, immédiatement, s'il est besoin, à celui-ci, des initiatives et<br />

décisions qu'ils auront été amenés à prendre'.<br />

Enfin, cette note indique que:<br />

- 'nonobstant toute délégation de signature, l'autorité déléguée peut, si elle le juge utile,<br />

soumettre à la signature de l'autorité délégante un document qu'elle est habilité à signer'.<br />

Maurice PAPON a cependant insisté sur le fait que ses attributions à la Préfecture de la<br />

Gironde étaient purement départementales et qu'il n'avait aucun rôle à jouer dans<br />

l'organisation régionale, sauf intervention ponctuelle. Selon lui, en sa qualité de Secrétaire<br />

Général, il était le numéro trois de la hiérarchie préfectorale de la Gironde, le numéro un<br />

étant Maurice SABATIER, Préfet de la Gironde, le numéro deux étant Maurice BOUCOIRAN,<br />

Préfet Délégué de la Gironde.<br />

De fait il avait des rapports directs aussi bien avec Maurice SABATIER qu'avec Monsieur<br />

BOUCOIRAN. Il avait la responsabilité, comme dans l'ensemble des départements de tous<br />

les bureaux de la Préfecture au plan de la gestion et pratiquement les fonctions de souspréfet<br />

de l'arrondissement de la Gironde. Selon lui, il était de par ses fonctions, chargé de<br />

veiller à ce que les bureaux, sur lesquels il disposait d'un pouvoir hiérarchique exécutent les<br />

instructions et les décisions du Préfet et s'assurent dans tous les actes administratifs du<br />

respect de la loi. Il avait donc sous sa responsabilité les divisions classiques notamment:<br />

Administration Générale et Police Administrative ainsi que les services nés de la guerre au<br />

nombre desquels le Service des Questions Juives.<br />

Maurice PAPON indiquera encore que Maurice SABATIER avait voulu établir un<br />

organigramme conforme à l'idée qu'il se faisait des hommes et des problèmes et avait voulu<br />

confier à son Secrétaire Général qui travaillait avec lui dès avant la guerre les questions<br />

particulièrement difficiles posées par la guerre et ses conséquences. Selon lui Maurice<br />

SABATIER voulait assurer sa complète autorité sur les services et aucune décision<br />

importante n'était prise sans son accord donné soit par note de service soit verbalement.<br />

Maurice PAPON indiquera encore qu'il avait pris l'habitude de travailler avec Maurice<br />

SABATIER depuis 1935 et de se comprendre facilement avec lui; il ajoutera: 'Sans doute a-<br />

t-il trouvé en moi les qualités qu'il souhaitait en dehors des défauts que je tairai et des<br />

sentiments de confiance nous unissaient jusqu'à d'ailleurs un certain degré d'affectivité peu<br />

commune dans la froide administration.'<br />

Néanmoins les affirmations de Maurice PAPON quant au rôle d'exécution qu'il aurait joué<br />

sont contredites par les déclarations de témoins entendus au cours de l'instruction qui ont<br />

exercé leurs fonctions à la Préfecture de BOR<strong>DE</strong>AUX au moment des faits et qui ont insisté<br />

sur le rôle particulièrement important joué par Maurice PAPON. Ils ont indiqué que M.<br />

BOUCOIRAN, Préfet délégué était tenu à l'écart par Maurice SABATIER. Leurs déclarations<br />

sont corroborés par les appréciations données par les services allemands pour qui M.<br />

BOUCOIRAN est 'de peu d'initiative, laissant les choses suivre leur libre cours' certains<br />

d'entre eux affirment même que Maurice PAPON se serait montré assez habile pour ne pas<br />

signer certaines réquisitions et les faire signer par M. BOUCOIRAN.<br />

Ce rôle important est confirmé par les délégations étendues qui avait été consenties à<br />

Maurice PAPON par le Préfet Régional dans des secteurs aussi sensibles que ceux nés de<br />

l'occupation et notamment celui du Service des Questions Juives pour lequel Maurice PAPON<br />

exerçait de fait une compétence régionale, dans la mesure où il ressort du dossier qu'il<br />

donnait des instructions aux Préfectures et sous Préfectures de la région. Ainsi, le 27<br />

décembre 1943, il adressait aux sous-préfets de BAYONNE et de MONT-<strong>DE</strong>-MARSAN une<br />

note leur réclamant la liste de tous les Juifs en résidence dans leur arrondissement. Il a<br />

d'ailleurs indiqué que les Allemands avaient une conception régionale en matière de<br />

politique antijuive.<br />

La loi du 23 avril 1941 et le décret du 7 juillet 1941 conféraient au Préfet Régional un rôle<br />

de direction et de coordination de tous les personnels de police. Dans l'exercice de ces

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