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COUR D'APPEL. DE BORDEAUX. CHAMBRE D'ACCUSATION ...

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dans la note précitée.<br />

Ce rapport apportait la précision que les Juifs de nationalité italienne, espagnole, turque,<br />

grecque, bulgare, hongroise, finoise, norvégienne, anglaise et américaine n'étaient pas<br />

concernés par la mesure de même que ceux ayant un conjoint aryen et les enfants issus de<br />

leur union. Les mères d'enfants en bas âge ne devaient pas être exemptées et les enfants<br />

devaient être confiés à l'Union Générale des Israélites de France. Selon le rédacteur du<br />

rapport la mesure devait concerner entre 300 et 400 personnes.<br />

Maurice PAPON a indiqué qu'au vu du compte rendu oral fait par Pierre GARAT, il avait remis<br />

ce rapport à Maurice SABATIER.<br />

Le même jour était rédigé le compte rendu dactylographié d'un entretien téléphonique ayant<br />

eu lieu à 18 h 40 avec le commandant SAU<strong>DE</strong>S (SAUTS) Directeur de Cabinet de Jean<br />

LEGUAY reprenant le rappel des exigences allemandes et posant les questions 'faut-il aider<br />

les autorités allemandes ou procéder à ces opérations?' ainsi que la réponse demandant<br />

d'attendre les instructions.<br />

Au pied de ce compte rendu figure une note manuscrite de Maurice SABATIER en date du 2<br />

juillet 1942 - 19 heures indiquant que Monsieur INGRAND avait demandé 'de ne rien<br />

permettre' en attendant la conférence devant se tenir avec les autorités allemandes.<br />

En effet le 2 juillet 1942 se tenait à PARIS au siège du Commandement supérieur des SS et<br />

de la Police une réunion à laquelle participaient comme seul représentant Français, René<br />

BOUSQUET en qualité de secrétaire général de la Police de VICHY et côté allemand les<br />

principaux responsables de la police et du SD et notamment OBERG, KNOCHEN, LISHKA et<br />

HAGEN.<br />

L'examen du compte rendu rédigé par HAGEN montre que les exigences formulées par<br />

DANNECKER (responsable allemand de la section des affaires juives) quant à l'arrestation<br />

immédiate de 10.000 Juifs en zone libre et de 20.000 Juifs en zone occupée en application<br />

des accords conclus antérieurement avec le gouvernement français avaient été envisagées<br />

par LAVAL.<br />

Après discussion, BOUSQUET s'était déclaré 'prêt à faire arrêter' dans toute la France et<br />

dans le cadre d'une action menée selon des modalités uniformes 'un nombre de Juifs de<br />

nationalité étrangère correspondant au chiffre souhaité par les autorités allemandes'.<br />

Le Gouvernement de VICHY a entériné les propositions de BOUSQUET le 3 juillet 1942.<br />

En dépit des instructions téléphoniques du cabinet de Jean LEGUAY et sans attendre de<br />

connaître les résultats de la conférence du 2 juillet ni les instructions de l'administration<br />

centrale, le 3 juillet 1942 Pierre GARAT rédigeait une note à l'attention du Préfet régional<br />

détaillant les mesures envisagées par les Allemands et comportant dans un paragraphe II<br />

l'énumération des difficultés prévisibles:<br />

- établissement des listes après examen minutieux des cas (en cours),<br />

- mise en action de forces de police importantes pour assurer les arrestations dans<br />

l'ensemble du département, surveiller les gares et les grandes voies de communication et<br />

éviter 'un exode dès que les Juifs auront connaissance des premières arrestations'.<br />

- hébergement des enfants seuls après l'arrestation de leurs parents,<br />

- difficultés de transport, d'hébergement, de ravitaillement, d'aménagement sanitaire des<br />

wagons.<br />

Plusieurs exemplaires de cette note sont versés au dossier. Maurice PAPON a reconnu avoir<br />

signé celui où ne figure pas la mention, in fine 'conclusion', 'l'exécution de ces mesures dans<br />

le laps de temps imposé est difficile mais possible'.<br />

Le même jour Maurice PAPON signait une habilitation à Pierre GARAT 'chargé d'une mission<br />

spéciale' pour demander à toutes les autorités les renseignements dont il a besoin et<br />

invitant lesdites autorités à faciliter au maximum sa tâche.<br />

Maurice PAPON a expliqué cet ordre de mission par la multiplicité des services ayant à<br />

intervenir dans l'exécution de l'opération projetée.

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