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238 COMPTES RENDUS - RECENSIES
sur les monnaies de l'ensemble du monde oriental avec, sur près de 2000
pages, la description. souvent illustrée, de près de 15.000 monnaies.
En 1986. ses recherches changent de direction et il publie un recueil
contenant plus de 1100 insignes de pèlerinage et insignes civils du
moyen âge. Le volume qui sort de presse en constitue la suite logique.
Pour évaluer cette publication à sa juste mesure, il faut tenir compte
de son but. En dépit de son ampleur, il ne s'agit pas d'un catalogue de
jetons. Le jeton en tant que tel reste souvent à l'arrière-plan. même si
plus de 2.000 exemplaires sont décrits et illustrés. En fait, pour Mitchiner,
le jeton est un objet métallique, relativement facile à situer dans le
temps et dans l'espace. dont on peut faire l'analyse chimique et celle-ci
doit nous donner des lumières sur l'origine et l'époque d'autres objets
dont on peut connaître les composants chimiques. Il prend comme
point de départ les jetons trouvés à Londres; il décrit ensuite en détail
les objets qui ont pu être analysés. L'analyse a été faite par fluorescence
par rayons X et les résultats globaux ont déjà été utilisés par
Mitchiner et Pollard en 1988 dans M elallurgy in N umismalics, 2.
Le titre ne recouvre pas entièrement le champ de travail de cette
publication. Ainsi, après l'introduction, un chapitre d'une trentaine de
pages, qui porte le titre Antecedents, présente l'analyse de plus de 80
objets prémèdiévaux, souvent des anneaux. Suivent ensuite plus de 600
pages de descriptions et illustrations de jetons et petites médailles du
moyen âge au XIX e siècle, originaires de Grande-Bretagne, de France,
des Pays-Bas, d'Allemagne et d'Italie; ils sont répartis sur une bonne
vingtaine de chapitres, dont les délimitations exactes échappent parfois.
Mitchiner a, en quelque sorte, mis son fichier à la disposition du
public, ce que chacun ne peut qu'apprécier. Il donne de chaque pièce
une description sommaire indiquant le métal (souvent sous forme de
résultats d'analyse), le poids et le diamètre, avec, assez généralement,
un renvoi à une publication de base (Barnard, Dugniolle, Feuardent
...). Le lieu de trouvaille est précisé s'il est connu. Chaque objet
est illustré, agrandi deux fois, ce qui facilite sensiblement la consultation.
Tout se termine par 16 pages de bibliographie, suivies d'une liste
d'évaluation et de cinq index (personnes, lieux, motifs, technologies et
légendes). Dans un premier appendice, Mitchiner discute des jetons
trouvés dans le village Reimerswaal (Pays-Bas) inondé en 1530.
On ne peut songer à analyser ici en détail un travail d'une telle envergure.
Je me suis donc limité aux jetons ayant trait à nos régions. L'index
nous apprend que Mitchiner a analysé trois jetons liégeois. Le premier
est un jeton lombard, probablement du xnr" siècle, qui porte un
monogramme déchiffré LEOD et interprété comme Civitas leodinensis
(sic). Mitchiner l'attribue à une filiale liégeoise d'une maison lombarde
de Gênes ou de Gand, parce que l'avers donne le monogramme TAlCA
ou GA. L'identification ne paraît pas avoir beaucoup de chances d'être
correcte. Non seulement la lecture des deux monogrammes n'est pas
certaine, mais le manque de parallèle rend l'hypothèse fragile. Les deux
autres jetons sont dits de Jean de Bavière (792) et de Louis de Bourbon
(793). La situation est pire. Le premier est nettement un brûlé de Jean