PDF Printing 600 dpi - Koninklijk Belgisch Genootschap voor ...

NOTES ET DOCUMENTS - NOTA'S EN DOCUMENTEN 209
C'est en 1646 qne s'est effectué le passage de la frappe au marteau à
celle au moulin. Un trousseau de section ronde (1{8 d'écu, 1645,
n"LL 151) en témoigne. Il présente, à 180" de distance de l'une à
l'autre, des traces, en losange, d'un étau. Nul doute que, le balancier
étant en cours d'essai, on a utilisé ce coin en le bloquant avec un moyen
de fortune que ces empreintes révèlent. Le trousseau ne porte d'ailleurs,
lui, aucune trace de coup de marteau en son extrémité supérieure.
Les carrés sont au nombre de 12 (11 peut-être car l'un est si cassé
qu'on ne peut affirmer qu'il ne s'agit pas d'un trousseau à section
ronde). Toutes les dates iisibles sont postérieures à 1646. Cette chronologie
confirme ies dires du Registre d'Apport des Boëlles 1644-1704 (').
Jamais on n'a pu découvrir une série de 156 coins non (1 difformés»
d'un même atelier et cela pose problème. A toutes époques, l'autorité
monétaire veille jalousement à la destruction de tout coin qui n'aura
plus à être utilisé. Aussi la survie de coins non (1 difformés l) est-elle très
rare (5). Le cas d'Arras est exceptionnel et quasi-incroyable.
L'étude de ces coins est loin d'être terminée. Elle révèle des détails
particuliers:
1. Alors que normalement le droit de la monnaie est gravé sur la
(1 pile » fichée dans le sépeau, ici de nombreux trousseaux ou coins
mobiles portent les gravures du droit.
2. Sous Louis Xlfl et Louis XfV, il n'y avait plus, à Arras, de taiileur
de coins. Ceux-ci y arrivaient entièrement gravés par le tailleur
général des monnaies de France, y compris millésime et différents
(rat et Al).
3. Une dizaine de coins parmi les plus tardifs, ceux de Louis XIV,
portent une marque poinçonnée AB ou FB couronné. C'était la
marque de propriété du tailleur de coins. Après usage, il récupérait
le métal qui coûtait cher et qu'on ne gaspillait pas. Si possible, il le
réutilisait pour frapper une nouvelle monnaie.
Jacques DOUTRIAUX
(4) Arch. Nat., Paris, Zib 297, Boëltes trouait de l'année 1646.
(5) Pierre LE GENTILHOMME, Coins romains, dans RN, 1946, p. Il, compte six
coins antiques dans les musées de France. Cornelius VERMEULE, Some notes on
ancient dies and coining methods, Londres, 1954, en décrit 62, y compris ceux de
Le Gentilhomme, mais beaucoup des objets antiques concernés sont dans un état
détestable et n'ont peut-être rien à voir avec des coins monétaires. Le Musée de
la Monnaie, à Paris, possède 21 coins des 16 e et 17" siècles. À Londres, dans
divers musées, Derek ALLEN, Dies in the Public Record Office, dans Numismaiic
Chronicle, 1955, p. 195, en compte 153 des 14 e , 15 e et 16" siècles. Il en est encore
d'autres çà et là.
14