Convention de Vienne et les contrats complexes ... - CISG Database
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588 MCGILL LAW JOURNAL / REVUE DE DROIT DE MCGILL [Vol. 50<br />
employée par <strong>les</strong> tribunaux pour d’autres sortes <strong>de</strong> <strong>contrats</strong> 79 . C<strong>et</strong>te décision mérite<br />
donc d’être examinée.<br />
Les faits soumis au tribunal suisse étaient <strong>les</strong> suivants. Le ven<strong>de</strong>ur, une société<br />
autrichienne, <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur, une société suisse, ont conclu plusieurs accords en vertu<br />
<strong>de</strong>squels le ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vait installer du matériel informatique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s logiciels dans <strong>les</strong><br />
locaux <strong>de</strong> l’ach<strong>et</strong>eur, former <strong>les</strong> employés <strong>de</strong> l’ach<strong>et</strong>eur à l’utilisation <strong>de</strong>s programmes<br />
<strong>et</strong> exécuter d’autres tâches. La solution était composée, outre le matériel, <strong>de</strong> logiciels<br />
standards <strong>et</strong> <strong>de</strong> logiciels qui avaient été adaptés pour le client.<br />
Le tribunal a commencé sa discussion en observant que<br />
[l]achat <strong>de</strong> logiciels ainsi que l’achat combiné <strong>de</strong> logiciels <strong>et</strong> <strong>de</strong> matériel<br />
constituent une vente <strong>de</strong> marchandises se situant dans le champ d’application<br />
<strong>de</strong> la CVIM. En général, en vertu <strong>de</strong> l’article 3, alinéa premier <strong>de</strong> la CVIM, non<br />
seulement <strong>les</strong> purs <strong>contrats</strong> <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> marchandises mais également <strong>les</strong><br />
<strong>contrats</strong> pour la fabrication <strong>de</strong> biens tombent dans le domaine d’application <strong>de</strong><br />
la CVIM [notre traduction, références omises] 80 .<br />
Nous aurions pu nous attendre, en conséquence, à ce que le tribunal ne juge pas<br />
pertinents <strong>les</strong> services d’adaptation <strong>de</strong> logiciels. Au contraire, celui-ci a poursuivi son<br />
analyse en prenant note <strong>de</strong> la prétention du ven<strong>de</strong>ur (ou, plus précisément, <strong>de</strong> son<br />
successeur) selon laquelle le contrat litigieux était régi par la CVIM parce que «<strong>les</strong><br />
éléments d’un contrat <strong>de</strong> vente prédominaient à cause du <strong>de</strong>voir d’installer <strong>de</strong>s<br />
logiciels standards» [nos italiques, notre traduction] 81 . Le ven<strong>de</strong>ur alléguait que «bien<br />
que le [ven<strong>de</strong>ur] ait accompli un certain travail d’adaptation <strong>de</strong> logiciels <strong>et</strong> qu’il ait<br />
formé <strong>les</strong> salariés <strong>de</strong> l’ach<strong>et</strong>eur» [nos italiques, notre traduction], toujours était-il que<br />
le caractère essentiel du contrat était celui d’un contrat <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> marchandises 82 .<br />
Ensuite, <strong>les</strong> choses <strong>de</strong>viennent plus intéressantes. Selon le ven<strong>de</strong>ur, la part <strong>de</strong> la<br />
valeur du contrat attribuable à la fourniture <strong>de</strong>s logiciels standards (avec fourniture<br />
d’un droit d’utilisation) <strong>et</strong> à leur installation s’élevait à 45 pour-cent. La formation <strong>de</strong>s<br />
salariés avait une valeur <strong>de</strong> 20 pour-cent. Le travail <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> logiciels<br />
individuels (accompli à partir <strong>de</strong>s logiciels standards) avait une valeur <strong>de</strong> 35 pourcent.<br />
Le ven<strong>de</strong>ur a soumis <strong>de</strong>s factures <strong>et</strong> autres preuves qui faisaient apparaître que<br />
<strong>les</strong> services d’installation <strong>et</strong> <strong>de</strong> formation, entre autres services, s’exécutaient sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs mois. L’ach<strong>et</strong>eur n’a pas soumis <strong>de</strong> preuves contraires. Ainsi le<br />
tribunal a-t-il accepté <strong>les</strong> prétentions du ven<strong>de</strong>ur. Le tribunal a déduit que ni le travail<br />
d’adaptation accompli, ni l’exécution <strong>de</strong> services annexes ne prévalaient <strong>et</strong> que, <strong>de</strong> ce<br />
fait, le contrat ne pouvait pas être qualifié <strong>de</strong> contrat dans lequel <strong>les</strong> services<br />
79 Voir partie II.B.1, ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
80 Tribunal commercial (Han<strong>de</strong>lsgericht), Zurich (Suisse), 17 février 2000, supra note 78 au<br />
para. IV.1.c.<br />
81 Ibid.<br />
82 Ibid.