10.05.2014 Views

Etude de cas du Sénégal

Etude de cas du Sénégal

Etude de cas du Sénégal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

internationale – mais par ailleurs, certains ont l’impression que cela a décrédibilisé la matrice<br />

commune <strong>de</strong> l’ACAB.<br />

3.3.3 Comment les donateurs <strong>de</strong>vraient-il réagir davantage pour mitiger les impacts<br />

négatifs <strong>de</strong> la crise sur le pays partenaire ? Des modifications dans la nature <strong>de</strong>s<br />

interventions <strong>de</strong>s donateurs sont-elles nécessaires ?<br />

A moins d’un dérapage politique très patent et hormis les expériences pilotes souhaitées par le<br />

gouvernement, les donateurs ne peuvent que soutenir activement la mise en œuvre <strong>de</strong>s<br />

stratégies <strong>du</strong> pays. Ceci revient à soutenir d’une part, les réformes structurelles en cours<br />

(infrastructures, gouvernance, agriculture, mise en place <strong>de</strong> la SNPS, … – éventuellement en<br />

ciblant certaines catégories <strong>de</strong> personnes ou régions, particulièrement en milieu rural) et<br />

d’autre part, les mesures conjoncturelles <strong>de</strong> soutien aux secteurs et aux personnes vulnérables.<br />

Parmi celles-ci, on peut relever celles qui font partie <strong>du</strong> PSU et <strong>de</strong> la SNPS, mais aussi <strong>de</strong>s<br />

mesures ponctuelles ciblées sur <strong>de</strong>s problèmes qui émergent, comme par exemple le<br />

suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s hôpitaux. Cependant, on l’a vu, si les capacités <strong>de</strong> conception <strong>de</strong><br />

politiques <strong>du</strong> gouvernement sénégalais sont généralement évaluées positivement et si le pays<br />

dispose <strong>de</strong> stratégies relativement claires, les avis sont beaucoup plus <strong>du</strong>bitatifs quant aux<br />

capacités <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> l’administration. Dès lors, les donateurs pourraient avoir un<br />

rôle d’une part pour renforcer <strong>du</strong>rablement les capacités <strong>de</strong> l’administration – ceci dans le<br />

cadre d’une réforme <strong>de</strong> la fonction publique cohérente – et d’autre part pour accompagner<br />

l’administration et soutenir les efforts jusqu’au bout <strong>de</strong> la mise en œuvre.<br />

La crise interne qui a culminé fin 2008 a mis les partenaires face à un sérieux dilemme entre<br />

venir à la rescousse d’un gouvernement qui a dérapé ou laisser la situation s’empirer tant au<br />

niveau économique (secteur privé) que social. Or, les principaux partenaires ne disposent<br />

guère d’outils appropriés pour faire face à un tel dilemme et limiter la <strong>cas</strong>se au niveau social<br />

dans un pays que certains n’hésitent pas à qualifier d’« Etat fragile ». Beaucoup <strong>de</strong> donateurs<br />

n’ont également pas les marges budgétaires pour prendre <strong>de</strong>s mesures d’urgence. Dans un tel<br />

contexte, il est particulièrement important que les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne travaillent<br />

ensemble afin d’avoir une position cohérente, d’envoyer <strong>de</strong>s signaux clairs au partenaire<br />

sénégalais et d’utiliser les outils <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres d’une manière coordonnée et efficace.<br />

Le gouvernement exprime son souhait <strong>de</strong> voir augmenter l’appui budgétaire, à la fois en<br />

termes <strong>de</strong> montants et <strong>de</strong> partenaires signataires <strong>de</strong> l’ACAB. Moyennant la garantie que <strong>de</strong>s<br />

dérapages tels que ceux <strong>de</strong> 2006-2008 ne se repro<strong>du</strong>isent plus, ceci permettrait en effet <strong>de</strong><br />

diminuer les coûts <strong>de</strong> transaction et d’augmenter la part <strong>de</strong> budget discrétionnaire <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong>,<br />

pour développer ou mettre à échelle <strong>de</strong>s programmes réellement appropriés par le pays. 42<br />

Toutefois, une fois <strong>de</strong> plus, l’opportunité d’augmenter l’appui budgétaire doit être évaluée au<br />

regard d’une part, <strong>de</strong> l’assurance d’une gestion saine et transparente <strong>de</strong>s finances publiques (à<br />

cet égard, la <strong>de</strong>rnière mission <strong>du</strong> FMI a l’air assez confiante et constate que « les autorités ont<br />

progressé dans le renforcement <strong>de</strong> leurs systèmes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s finances publiques afin<br />

d’améliorer la planification, l’exécution et le suivi budgétaire, et <strong>de</strong> prévenir la réapparition<br />

<strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> paiement » (FMI, 2009)) ; et d’autre part, <strong>de</strong> la capacité <strong>du</strong> gouvernement à<br />

réellement mettre en œuvre les réformes et les programmes convenus. Un appui technique à la<br />

mise en œuvre serait sans doute le bienvenu, en plus <strong>de</strong> l’appui financier. En outre, <strong>de</strong><br />

42 En effet, un gros problème <strong>du</strong> budget <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s Etats – particulièrement à bas revenus – est leur faible<br />

marge <strong>de</strong> dépenses discrétionnaires : l’allocation d’une écrasante majorité <strong>du</strong> budget est quelque part<br />

prédéterminée d’office (par les salaires, les contreparties <strong>de</strong>s projets, les investissements engagés, etc.) et le<br />

Ministère <strong>de</strong>s Finances n’a que peu <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre pour développer <strong>de</strong> nouveaux programmes.<br />

30

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!