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Etude de cas du Sénégal

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on se rend compte que l’Afrique est elle aussi nettement fragilisée. Mais surtout, la crise <strong>de</strong><br />

financement se répercute <strong>de</strong>puis quelques mois sur l’économie réelle, et l’on assiste à une<br />

réelle crise économique qui se tra<strong>du</strong>it notamment par <strong>de</strong>s faillites et <strong>de</strong>s licenciements en<br />

masse, ainsi que le gel d’investissements. La Banque Mondiale estime que dans les pays en<br />

développement, le ralentissement économique en 2009 va pousser 53 millions <strong>de</strong> personnes<br />

en plus dans la pauvreté (nombre <strong>de</strong> personnes vivant avec moins <strong>de</strong> 2 USD/jour) (World<br />

Bank, 2008b).<br />

Face à l’ampleur <strong>de</strong>s risques que la crise suscite dans les pays à bas revenus, les institutions<br />

financières internationales (IFI, à savoir la Banque Mondiale et le FMI) estiment qu’il est<br />

urgent <strong>de</strong> financer la création d’emplois, la fourniture <strong>de</strong> services essentiels et<br />

d’infrastructures ainsi que <strong>de</strong>s filets <strong>de</strong> sécurité sociale pour les plus vulnérables, même si cela<br />

coûte cher 2 – car l’expérience <strong>de</strong>s crises passées montre que le coût <strong>de</strong> la non-action pourrait<br />

être plus élevé (Development Research Group, 2008). Or, la plupart <strong>de</strong> ces pays sont soumis à<br />

<strong>de</strong>s contraintes budgétaires et/ou n’ont pas la possibilité <strong>de</strong> lever les fonds nécessaires pour<br />

contrer les effets <strong>de</strong> la récession, d’où l’importance pour les bailleurs <strong>de</strong> fonds d’agir pour<br />

ai<strong>de</strong>r leurs pays partenaires (World Bank, 2008b ; IMF, 2009b). Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Banque<br />

Mondiale a ainsi appelé les pays développés à consacrer 0,7% <strong>de</strong> leurs programmes <strong>de</strong> relance<br />

économique à un « fonds <strong>de</strong> vulnérabilité » créé pour ai<strong>de</strong>r les populations <strong>de</strong>s pays en<br />

développement à traverser la crise.<br />

Pour ce qui concerne plus particulièrement l’Afrique subsaharienne, la décennie passée y a été<br />

caractérisée par une croissance record, avec un taux <strong>de</strong> croissance moyen <strong>de</strong> 5,8% en 2007 –<br />

mais cette performance économique n’a pas été accompagnée <strong>de</strong> réels progrès sociaux, et<br />

l’atteinte <strong>de</strong>s Objectifs <strong>du</strong> Millénaire pour le Développement (OMD) est compromise dans <strong>de</strong><br />

nombreux pays 3 (UNECA, 2008). Une croissance économique élevée est nécessaire pour<br />

enrayer la pauvreté – d’autant plus si la croissance démographique est également élevée. Or,<br />

le ralentissement économique mondial compromet les économies africaines : le FMI estime<br />

que la croissance en Afrique subsaharienne n’atteindra qu’environ 3,25% en 2009 (contre <strong>de</strong>s<br />

prévisions <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6% quelques mois plus tôt), avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations entre les pays<br />

(IMF, 2008, 2009a). Les dirigeants africains sont conscients <strong>de</strong>s dangers qui guettent leurs<br />

pays et une Conférence ministérielle sur la crise financière a été organisée à Tunis le 12<br />

novembre 2008 par la Banque Africaine <strong>de</strong> Développement (BAD), l’Union Africaine et la<br />

Commission Economique <strong>de</strong>s Nations Unies pour l’Afrique. Une autre l’a été à Dar es Salaam<br />

les 10-11 mars par la Tanzanie et le FMI (voir http://www.changes-challenges.org).<br />

La section suivante détaille les différents canaux <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la crise sur l’économie et<br />

la société <strong>de</strong> pays africains.<br />

2 Le FMI estime à 25 milliards d’USD en 2009 les besoins financiers supplémentaires pour vingt-six pays à bas<br />

revenus particulièrement vulnérables (IMF, 2009b). La Banque Mondiale, quant à elle, estime que le gap <strong>de</strong><br />

financement dû à la crise pour l’ensemble <strong>de</strong>s pays en développement s’élève à entre 270 et 700 milliards d’USD<br />

(World Bank, 2009).<br />

3 D’autant plus maintenant, car les résultats en termes <strong>de</strong> développement social ont tendance à se détériorer en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraction davantage que ce qu’ils augmentent en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance (World Bank, 2009).<br />

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