Etude de cas du Sénégal
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d’une augmentation <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> budgétaire, pour assurer le maintien voire l’extension <strong>de</strong>s<br />
programmes existants.<br />
3.3.4 Quels seraient les impacts <strong>de</strong> la ré<strong>du</strong>ction quantitative <strong>de</strong> l’APD ?<br />
Dans l’immédiat, on ne doit sans doute pas craindre une baisse quantitative <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> vu que<br />
les programmes engagés sous forme <strong>de</strong> projet (qui constituent la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>)<br />
suivent leur cours, que l’on voit difficilement les partenaires <strong>de</strong> l’ACAB ne pas honorer leurs<br />
engagements à court terme, et que d’après le CAD/OCDE, les engagements globaux en faveur<br />
<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> sont optimistes malgré la crise. Les perspectives <strong>de</strong> coopération avec la Chine<br />
augureraient même d’une augmentation <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> dans certains pays africains (IDS In Focus<br />
Policy Briefing 7.6). Toutefois, une ré<strong>du</strong>ction pourrait se pro<strong>du</strong>ire d’ici un an ou <strong>de</strong>ux. Pour<br />
en prévoir les impacts, il faut premièrement remarquer que l’ai<strong>de</strong> au <strong>Sénégal</strong> ne compte<br />
« que » pour environ 10% <strong>du</strong> PIB, 21% <strong>de</strong>s dépenses totales et prêts nets <strong>de</strong> l’Etat central et<br />
moins <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s investissements (voir le TOFE en annexe), et que cette ai<strong>de</strong> provient d’une<br />
multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bailleurs – ce qui fait qu’aucun n’a un poids considérable. Il est donc<br />
difficilement concevable qu’une masse critique d’ai<strong>de</strong> soit retirée <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong>, et les<br />
problèmes <strong>de</strong>vront être évalués au <strong>cas</strong> par <strong>cas</strong>. Pour le <strong>cas</strong> <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> projet, une baisse <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />
pourrait se tra<strong>du</strong>ire soit par une suspension <strong>de</strong>sdits projets, soit par une récupération sur<br />
budget national s’il s’agit d’une priorité <strong>du</strong> gouvernement. 43 Une baisse <strong>de</strong> l’appui budgétaire<br />
serait plus problématique si elle n’est pas compensée par une augmentation <strong>de</strong>s recettes et/ou<br />
<strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> financement concessionnel, et pourrait se tra<strong>du</strong>ire par <strong>de</strong>s coupes<br />
budgétaires dans les programmes existants.<br />
3.3.5 Le partenariat avec le <strong>Sénégal</strong> <strong>de</strong>vrait-il évoluer ou être éten<strong>du</strong> dans l’esprit <strong>du</strong><br />
Consensus <strong>de</strong> Monterrey – en prenant en compte le commerce, la <strong>de</strong>tte, la<br />
recherche et les transferts <strong>de</strong> technologie, la promotion <strong>du</strong> secteur privé, les<br />
ressources domestiques, la cohérence <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> même que l’ai<strong>de</strong> au<br />
développement – afin <strong>de</strong> mieux abor<strong>de</strong>r les défis actuels et à venir ?<br />
Bien sûr. Une récente évaluation <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>du</strong> Consensus <strong>de</strong> Monterrey en Afrique<br />
(UNECA, 2008) montre qu’à part pour la <strong>de</strong>tte, les résultats atteints au niveau <strong>de</strong>s autres<br />
sources <strong>de</strong> financement ont été largement en-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong>s espérances. Vu la situation <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong>,<br />
qui a déjà fait <strong>de</strong> gros efforts en termes <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong>s recettes internes et qui travaille à<br />
créer les conditions pour attirer davantage d’IDE, un effort particulier <strong>de</strong>vrait être fait au<br />
niveau <strong>du</strong> commerce et <strong>de</strong> la cohérence <strong>de</strong>s politiques.<br />
3.3.6 Quel est / pourrait être le rôle <strong>de</strong>s investisseurs privés et <strong>de</strong>s acteurs non<br />
gouvernementaux dans le processus ?<br />
Comme déjà dit, les investisseurs privés peuvent contribuer au financement tant <strong>de</strong> grands<br />
projets d’infrastructure à travers le PPP qu’à plus petite échelle, au financement d’activités<br />
pro<strong>du</strong>ctives, en particulier dans le secteur <strong>de</strong> l’agriculture. Les acteurs <strong>de</strong> la société civile<br />
pourraient pour leur part davantage faire entendre leur voix pour exiger l’amélioration <strong>de</strong> la<br />
qualité <strong>de</strong>s dépenses et services publics. Une particularité <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong> est la forte implication<br />
<strong>de</strong>s confréries religieuses, en particulier les Mouri<strong>de</strong>s, dans la vie économique et même<br />
politique <strong>du</strong> pays, et aucun changement à ce niveau ne se profile à l’horizon. Enfin, les<br />
transferts monétaires <strong>de</strong>s migrants ont un énorme potentiel <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong> lutte<br />
43 C’est le <strong>cas</strong> notamment <strong>du</strong> projet d’autoroute à péage qui, vu les retards dans la mobilisation <strong>de</strong> la contribution<br />
privée, a commencé sur budget national.<br />
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