LE MARIAGE TRADITIONNEL EN ALSACE - Revue des sciences ...

192 M.-N. DENIS
TABLEAU 5
Profession des parents inconnue selon la profession de
l'époux
Père
Beau-Père
cultivateur
artisan
tisserand
berger -
châtreurs de porcs -
maître d'école
11,3%
0.9896
1,96%
14.2%
1.47 %
1,96%
1,96% 0,98%
Mais d'autre part il faut éviter la pauvreté :
Ich hob nix
Un Du hesch nix
Un wo zwei Nixle zesamme kumme
Do gitt's e Hiffele Unglick»
(je n'ai rien, tu n'as rien. Et là où deux petits riens se rencontrent, cela donne un petit
tas de malheurs) C 4 ).
En fait, dans l'ensemble de Bosselshausen, l'endogamie socio-professionnelle est
largement pratiquée. Parmi les cas où Ton connaît la profession de l'un et de
l'autre, il apparaît que 51 96 des époux ont la même profession que leur beau-père
et, plus encore, que 65,73 96 des pères des époux ont la même profession que les
pères des épouses. L'endogamie est la plus forte dans le groupe des cultivateurs
puisque 76,5 96 des cultivateurs épousent des filles de cultivateurs alors qu'une
répartition au hasard donnerait 40,8 96. De plus 78,3 96 des filles de cultivateurs
épousent des cultivateurs. Néanmoins il faut remarquer que la majorité des autres
professions s'allie aussi à des cultivateurs au-delà des résultats obtenus dans une
répartition au hasard (tableau n° 6), l'endogamie géographique constatée précédemment,
entraînant inévitablement, dans les professions numériquement peu représentées,
une exogamie socio-professionnelle. Seule la profession de tisserand
paraît s'isoler et constituer un monde part puisque 6096 des filles de tisserands
épousent un tisserand et que, d'autre part, le pourcentage de filles de tisserands qui
épousent un cultivateur est plus faible que celui obtenu dans une répartition au
hasard. (1,296 contre 3,296).
Nous constatons aussi une très forte endogamie liée à l'état matrimonial antérieur.
A Bosselshausen, pour un ensemble de 195 mariages l'état matrimonial antérieur
des deux conjoints nous est connu dans 187 cas C 5 ). Il en ressort que, pour
(15) Nous avons considérés comme célibataires les conjoints désignés comme «fils ou fille de ...»
sur les actes de mariage et comme veufs et veuves ceux qui sont déclarés comme tels ou dont la
reconstitution des familles nous a permis de constater qu'ils avaient déjà été mariés.