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(reine de Navarre ; 1492-1549). L'heptaméron des nouvelles. 1995.

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TRENTE TROIS!ESME NOUVELLE. 247<br />

sçavoir, dist Dagoucin, car je n'ayjamais osé tenter leur amour, <strong>de</strong><br />

paour d'en trouver moins que j'en <strong>de</strong>sire. Vousvivezdonc <strong>de</strong> foy<br />

et d'espérance, dist Nomerfi<strong>de</strong>, comme le pluvier, du veut'? Vous<br />

estes binn aisé à nourrir Je me contente, dist-il, <strong>de</strong> l'amour que je<br />

sens en moy et <strong>de</strong> l'espoir qu'il y a au cueur <strong>de</strong>s dames, mais, si je le<br />

sçavois, comme je l'espere, j'aurois si extresme contentement, que je<br />

ne le sçaurois porter sans mourir. Gar<strong>de</strong>z-vousbien <strong>de</strong> la peste,<br />

dist Geburon, car, <strong>de</strong> ceste maladie là, je vous en asseure. Mais je<br />

vouldrois sçavoirà qui madame Oisilledonnera sa voix? Je ta donne,<br />

dist-ette, aSymontault, lequel je sçaybienqu'il n'espargnera personne.<br />

–Autant vautt, dit-il, que vous mectiezà sus que je Suis ung peu médisant?<br />

Si ne tairrai-je à vous monstrer que ceuix que l'on disoit mesdisaus<br />

ont dict vérité. Je croy, mes dames, que vous n'estes pas si<br />

sottes que <strong>de</strong> croire en toutes les Nouvellesque l'on vousvient compter,<br />

quelque apparencequ'elles puissentavoir <strong>de</strong> saincteté, si la preuve n'y<br />

est si gran<strong>de</strong> qu'elle ne puisse estre remise en duubte. Aussy, sous<br />

telles especes <strong>de</strong> miracles, y a souvent<strong>de</strong>s abbuz; et, pour ce, j'ay en<br />

envie <strong>de</strong> vous racompter ung miracle, qui ne sera moius à la louange<br />

d'un prince fi<strong>de</strong>lle, que au <strong>de</strong>shonneur du meschant ministre d'eglise.»<br />

TRENTE TROISIESME NOUVELLE.<br />

L'ypocrisie d'un cure, qui sous le manteau <strong>de</strong> saincteté avoit engroissée sa seur,<br />

fut <strong>de</strong>scouverte par ta sagesse du comte d'Angoutesme, par te comman<strong>de</strong>ment du<br />

quel la justice en feit pugnition.<br />

comte Charles d'Aagoutesme s, pere du Roy François, prince Mette<br />

Let craingn~nt Dieu, estoit Coignsc, que l'on )ù\' racomptil que,<br />

en<br />

) Cette croyance erronée était encore a~sez répandue au <strong>de</strong>rnier siècle, pour que<br />

Duffon ait juge nece~satr~ <strong>de</strong> la réfuter dans 1 histoire naturelle <strong>de</strong> cet oiseau.<br />

Ce prince, fils <strong>de</strong> Jean, comte d'Angout~ne, et <strong>de</strong> Marguerite <strong>de</strong> Rohan, naquit<br />

en ~A5S et mourut en -!4'!6. Chartes Vii), son cousin, le pleura, en disant<br />

qu'il avoit perdit

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