Chapitre 8 Le Mouvement Brownien - Institut de Mathématiques de ...
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Dominique Bakry 231<br />
2 <strong>Le</strong> mouvement brownien comme martingale<br />
Nous n’allons pas développer dans ce chapitre toute la théorie <strong>de</strong>s martingales<br />
à temps continu, qui est la parallèle <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s martingales<br />
à temps discret développée dans le chapitre 3. Mais une <strong>de</strong>s propriétés fondamentales<br />
du mouvement brownien est que c’est une martingale continue à<br />
temps continu. De plus, toute martingale continue à temps continu est, à un<br />
changement aléatoire <strong>de</strong> temps près, un mouvement brownien.<br />
Dans cette section, nous considérons un mouvement brownien (B t ) défini<br />
sur un espace probabilisé (Ω, F, Pr) et nous considérons la famille croissante<br />
<strong>de</strong> sous-tribus (une filtration)<br />
F t = σ(B u , u ≤ t).<br />
Remarque. — La tribu F t est engendrée par les valeurs <strong>de</strong> B s aux instants<br />
rationnels :<br />
F t = σ(B u , u ≤ t, u ∈ Q).<br />
En effet, puisque t ↦→ B t est continue, on a B u = lim v→u,v∈Q B v , et donc la<br />
connaissance <strong>de</strong> la restriction <strong>de</strong> la famille (B u ) aux instants u rationnels est<br />
suffisante pour en avoir la connaissance à tous les instants.<br />
La propriété fondamentale <strong>de</strong> cette filtration est la<br />
Proposition 2.1. Pour tout 0 ≤ s < t, B t − B s est indépendante <strong>de</strong> F s .<br />
Démonstration. — En effet, B t − B s est indépendante du (n + 1)-uplet<br />
(B s1 , . . . , B sn , B s ) pour tout choix 0 ≤ s 1 ≤ . . . ≤ s n ≤ s. Soit alors (t n ) une<br />
suite qui énumère les points rationels <strong>de</strong> [0, s], et considérons la famille croissante<br />
<strong>de</strong> sous-tribus G n = σ(B ti , i ≤ n). La variable B t − B s est indépendante<br />
<strong>de</strong> G n , donc <strong>de</strong> la tribu ∨ n G n . La remarque précé<strong>de</strong>nte montre que ∨ n G n = F s<br />
et permet <strong>de</strong> conclure.<br />
Nous pouvons maintenant décrire la propriété <strong>de</strong> martingale du mouvement<br />
brownien.<br />
Définition 2.2. Nous dirons qu’une famille <strong>de</strong> variables aléatoires (X t , t ≥ 0)<br />
est une martingale (par rapport à F t ), si<br />
1. Pour tout t ≥ 0, X t est F t -mesurable.