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Institut de Formation en Soins <strong>Infirmiers</strong> de Coulommiers<br />

Travail de Fin d’Etudes :<br />

L’Universitarisation du<br />

Diplôme d’Etat Infirmier et<br />

construction de l’identité<br />

professionnel<strong>le</strong>.<br />

2009-2012<br />

Mel<strong>le</strong> Célia Lo.coco<br />

Rendu <strong>le</strong> 04.06.12. Soutenance ora<strong>le</strong> <strong>le</strong> 29.06.12


.Être acteur de sa formation.<br />

« Mes remerciements <strong>le</strong>s plus sincères :<br />

- A ma Directrice de Mémoire pour sa patience, sa franchise et son<br />

professionnalisme.<br />

- Aux infirmiers et infirmières d’un service, qui une fois de plus, ont été là<br />

pour moi.<br />

- Aux personnes qui m’ont donné des avis critiques en toute franchise.<br />

- Et à mes parents, qui ont été durant ces trois années, des personnes<br />

extraordinairement à l’écoute. »<br />

2


Sommaire :<br />

INTRODUCTION p.4<br />

I. LE QUESTIONNEMENT p.6<br />

II. LA PROFESSION INFIRMIERE p.7<br />

III. L’UNIVERSITARISATION : p.11<br />

1.1 Définition :<br />

1.2 Critères :<br />

IV. LA RESISTANCE AU CHANGEMENT : p.16<br />

1.1 Définition :<br />

1.2 Critères :<br />

V. L’IDENTITE PROFESSIONNELLE : p.19<br />

1.1 Définition :<br />

1.2 Critères :<br />

VI. PHASE D’ENQUETE p.24<br />

VII. PHASE D’ANALYSES p.25<br />

CONCLUSION p.32<br />

BIBLIOGRAPHIE p.33<br />

ANNEXES p.34<br />

3


INTRODUCTION :<br />

L’universitarisation ou l’émancipation d’une profession, la construction identitaire ou<br />

<strong>com</strong>ment être un futur professionnel de santé de qualité. Deux points regroupant <strong>le</strong> thème que<br />

je souhaite traiter dans <strong>le</strong> cadre de mon travail de fin d’études. Thème qui m’interroge, dans<br />

<strong>le</strong> contexte actuel, me poussant à al<strong>le</strong>r plus loin dans la réf<strong>le</strong>xion.<br />

Cette universitarisation des Instituts de Formation en Soins <strong>Infirmiers</strong> datant de 2009<br />

représente une évolution sociéta<strong>le</strong> logique face à l’historique de la profession infirmière.<br />

Historique qui équivaut à un sièc<strong>le</strong> de lutte pour affirmer une identité <strong>com</strong>munautaire et une<br />

reconnaissance professionnel<strong>le</strong>.<br />

Cette évolution implique donc, un changement. Celui-ci, est <strong>le</strong> noyau de ma réf<strong>le</strong>xion.<br />

Afin de mieux <strong>com</strong>prendre ma démarche et<br />

nécessaire de préciser <strong>le</strong> sens donné à ce mot.<br />

<strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de ce travail, il me parait<br />

Après mes diverses <strong>le</strong>ctures, sur sa définition, je pense pouvoir <strong>le</strong> définir <strong>com</strong>me un passage<br />

d'un état à un autre. Ce passage est une action, il représente une modification ainsi qu’une<br />

transformation.<br />

Il demande une adaptation, <strong>le</strong> plus souvent il vient à nous, en nous étant imposé. Le fait qu’il<br />

soit imposé amène à une résistance face à l’évènement. Il convient alors de gérer <strong>le</strong>s<br />

résistances naturel<strong>le</strong>s qui s'opèrent. Comme on ne peut <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>r, la notion de « <strong>com</strong>poser<br />

avec lui » prend toute son importance. Cela génère donc des émotions, des réactions.<br />

De ce fait, il a engendré toute une cascade de réactions de la part des différents acteurs de<br />

santé. Notamment, chez certains professionnels de terrain, face à nous, étudiants en soins<br />

infirmiers.<br />

Ces réactions ont eu un réel impact sur l’étudiant. Je cite : « Ce port Folio ? Moi, je ne prends<br />

ni <strong>le</strong> temps, ni la responsabilité de <strong>le</strong> remplir !! », « Il ne faudra plus être malade en 2012 »,<br />

« Que va-t-on devenir dans <strong>le</strong> soin ?! » et pour conclure « Avec ce programme, vous serez<br />

in<strong>com</strong>pétents, je n’aimerai pas vous avoir <strong>com</strong>me collègues ! ».<br />

Ces propos ont eu des conséquences, ont sou<strong>le</strong>vé des questions et des craintes. Des lors, mon<br />

souhait, face à ce constat, est de réfléchir, d’approfondir sur <strong>le</strong> pourquoi de ce retentissement.<br />

4


Cette universitarisation, amène à une notion de résistance face à ce changement. A travers<br />

cette réf<strong>le</strong>xion, je vais tenter de <strong>com</strong>prendre ce mécanisme humain.<br />

Par conséquent, cela a entrainé une mise en difficulté de l’étudiant. Notamment sur, <strong>com</strong>ment<br />

l’identité professionnel<strong>le</strong> de l’étudiant peut-el<strong>le</strong> être construite face à cette dynamique ?<br />

Identité, si particulière, et déjà assez <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xe à créer.<br />

La question relative à ce travail de recherche est la suivante : en tant que futur professionnel,<br />

dans <strong>le</strong> cadre de l’universitarisation du Diplôme d’Etat Infirmier, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut-il<br />

construire son identité professionnel<strong>le</strong> face à des soignants résistant à l’encadrement ?<br />

L’universitarisation, la résistance au changement et l’identité professionnel<strong>le</strong> sont donc mes<br />

trois concepts. Après mon étude conceptuel<strong>le</strong>, ma question de départ deviendra ma question<br />

de recherche. En effet, je souhaite <strong>com</strong>prendre <strong>le</strong>s mécanismes de situation afin de construire<br />

sereinement ma propre identité professionnel<strong>le</strong>.<br />

Ce travail de recherche représente un vécu de trois années consécutives. Retraçant la<br />

construction de nos va<strong>le</strong>urs et <strong>com</strong>pétences en tant que futur professionnel de la santé.<br />

5


I. LE QUESTIONNEMENT :<br />

Ma formation a débuté en 2009, construite à partir du nouveau programme<br />

d’universitarisation des études d’infirmières.<br />

Me concernant, l’entrée à l’Institut de Formation en Soins <strong>Infirmiers</strong> (I.F.S.I), n’a pas été<br />

problématique. Certes, nous étions dans l’inauguration de la nouvel<strong>le</strong> réforme d’étude de<br />

2009. Néanmoins, la prise de repères a été progressive et limpide. L’I.F.S.I a su amener ce<br />

changement de manière posée et cadrée.<br />

N’ayant pas connu « l’ancien programme », ce changement n’était donc qu’une formalité à<br />

nos yeux.<br />

Nous n’étions pas dans une démarche de <strong>com</strong>paraison. Les appréhensions concernant <strong>le</strong><br />

terrain étaient « norma<strong>le</strong>s », <strong>com</strong>me tous étudiants passant de la théorie à la pratique.<br />

Mais ce passage à la pratique a été plus <strong>com</strong>pliqué que nous <strong>le</strong> pensions …<br />

J’ai rapidement constaté lors de mes stages, diverses réactions face à ce nouveau référentiel :<br />

refus de remplir des documents, propos désobligeants, attitudes fuyantes de la part des<br />

professionnels soignants …<br />

Nous avons eu, une réel<strong>le</strong> mise en difficulté de la part des professionnels. Nous étions<br />

étiquetés « nouveau programme ».<br />

L’in<strong>com</strong>préhension était tota<strong>le</strong> :<br />

Pourquoi étions-nous tributaire de ces attitudes ?<br />

Pourquoi cette réforme était- el<strong>le</strong> si rejetée ?<br />

Est-ce normal, que des étudiants de première année, accusent <strong>le</strong>s coups d’un changement ?<br />

Qu’est ce que la pédagogie en soins infirmiers ?<br />

Ma vision de la profession d’infirmière était tout à coup devenue « amère ». Ma<br />

représentation de cette vocation avait changée. C’est donc à ce moment là, ou ma<br />

représentation du soin, du travail en équipe, des va<strong>le</strong>urs infirmières ont été bousculées.<br />

Mais je ne bénéficiais d’aucun recul.<br />

6


L’intégration à l’équipe a été très diffici<strong>le</strong>. En sachant que nous devions, en même temps,<br />

assimi<strong>le</strong>r tant <strong>le</strong>s savoirs théoriques que pratiques. Tenter de s’intégrer tout en assimilant<br />

informations et <strong>com</strong>pétences a été très délicat.<br />

L’injustice était vraiment <strong>le</strong> mot juste pour décrire notre entrée sur <strong>le</strong> terrain.<br />

Cette universitarisation amène à un raisonnement universitaire : la réf<strong>le</strong>xivité du soin. Mais<br />

avant de par<strong>le</strong>r du soin lui même, je m’interroge sur <strong>com</strong>ment il nous est enseigné sur <strong>le</strong><br />

terrain.<br />

Ainsi, j’ai fait <strong>le</strong> choix d’orienter mon travail de fin d’étude sur cette thématique. Mon but<br />

étant d’élucider ce retour de <strong>com</strong>portement.<br />

Car cette place en tant qu’étudiant a donc été un réel <strong>com</strong>bat. Dans un contexte de conflit<br />

palpab<strong>le</strong>. J’espère qu’à travers ce travail, l’intérêt professionnel infirmier concernant<br />

l’encadrement, l’investissement et <strong>le</strong> bon vouloir de transmettre ses savoirs est primordial.<br />

En tant que future professionnel<strong>le</strong> de la santé, cette réf<strong>le</strong>xion est une implication<br />

professionnel<strong>le</strong> et personnel<strong>le</strong>.<br />

II.<br />

LA PROFESSION INFIRMIERE<br />

L’universitarisation du Diplôme d’Etat Infirmier, a une histoire. El<strong>le</strong> est la suite logique de<br />

l’évolution de la profession infirmière. Ce point, permet de mieux <strong>com</strong>prendre l’origine de<br />

cette réforme et de montrer que cel<strong>le</strong>-ci est la réponse d’un <strong>com</strong>bat datant de plus d’un sièc<strong>le</strong>.<br />

Afin de mieux <strong>com</strong>prendre certains changements, un éclaircissement du passé est peut être,<br />

nécessaire pour mieux appréhender <strong>le</strong> présent et l’avenir.<br />

Cette histoire, permet aussi de souligner toute l’ambiva<strong>le</strong>nce du constat actuel face à la<br />

difficulté d’acceptation d’une réforme. El<strong>le</strong> qui représente une réponse face aux diverses<br />

revendications qui ont été misent en place…<br />

7


Historique et évolution de la profession infirmière :<br />

Depuis l'Antiquité, soigner est un acte de vie, notamment fait par <strong>le</strong>s femmes pendant que <strong>le</strong>s<br />

hommes vaquaient à d’autres tâches. Car la femme donne la vie, et el<strong>le</strong> doit en assurer <strong>le</strong><br />

maintient.<br />

Ensuite vient <strong>le</strong> christianisme, soigner devient une obligation sacrée. Entre <strong>le</strong> moyen âge et<br />

XIXème sièc<strong>le</strong>, la création des maisons accueillant <strong>le</strong>s malades, vieillards et orphelins voit <strong>le</strong><br />

jour. Nous sommes dans un cadre de gratuité.<br />

Quelques dates importantes :<br />

- 1656 : Louis XIV signe un décret instituant l’Hôpital Général.<br />

- 1794 : Décret de rétablissant <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s de santé.<br />

- 1855 : Eco<strong>le</strong>s municipa<strong>le</strong>s infirmière sur 12 mois, grâce à l’initiative de Dr<br />

BOURNEVILLE, pour assurer un meil<strong>le</strong>ur recrutement hospitalier et remplacer <strong>le</strong><br />

personnel ignorant par un personnel instruit et respectueux.<br />

- 1878 : Eco<strong>le</strong>s d’infirmières à Paris par l’Assistance Publique.<br />

- 1882 : Eco<strong>le</strong> d’infirmière publique et laïque.<br />

- 1893 : Brevet de capacités professionnel<strong>le</strong>s d’infirmière visiteuse d’hygiène socia<strong>le</strong> +<br />

Loi du 15 Juil<strong>le</strong>t instituant la gratuité des soins pour tous.<br />

Le circulaire ministériel n° 7043 du 28 octobre 1902, relative à la loi du 15 Juil<strong>le</strong>t 1893<br />

entérinant la création d’éco<strong>le</strong>s d’infirmières et impliquant que la fonction d'infirmière <strong>com</strong>me<br />

reconnue de façon officiel<strong>le</strong> tel<strong>le</strong> une activité professionnel<strong>le</strong> en France.<br />

On souligne, qu’à cette époque, il est question d’éco<strong>le</strong> et non d’institut de formation.<br />

D’ici, <strong>com</strong>mence l’histoire de la formation et de la profession infirmière :<br />

<br />

<br />

Dès 1913 : L’Eco<strong>le</strong> est destinée à préparer <strong>le</strong>s personnes bénévo<strong>le</strong>s qui s'engageaient à<br />

soigner, en cas de guerre ou de calamités publiques.<br />

En 1921 : Léonie CHAPTAL (1873-1937). Crée <strong>le</strong> Comité de Perfectionnement des<br />

Eco<strong>le</strong>s d’Infirmières. Cette figure de l’évolution de la profession infirmière, a mené<br />

une lutte pour la reconnaissance de l’identité professionnel<strong>le</strong>, pour avoir une<br />

8


autonomie envers <strong>le</strong> corps médical, expliquant que la connaissance du malade relève<br />

de la <strong>com</strong>pétence infirmière. El<strong>le</strong> a amené <strong>le</strong>s premières orientations vers la prévention<br />

et l’éducation.<br />

<br />

Le 27 Juin 1922 : Création du Brevet de Capacité Professionnel<strong>le</strong> d'Infirmière<br />

Diplômée d'Etat Français. Formation de 22 mois, ou la durée de stage et de théorie est<br />

définie. Il y a donc une harmonisation de l’enseignement infirmier en France. L’arrêté<br />

du 24 Juin 1924 l’officialisera.<br />

<br />

<br />

25 février 1923 - 18 juil<strong>le</strong>t 1924 : Des décrets définissent son rô<strong>le</strong> : soins aux malades,<br />

enseignement des règ<strong>le</strong>s d'hygiène, rédaction de rapports précis sur ses activités,<br />

établissant de règ<strong>le</strong>s de déontologie. Son travail est rég<strong>le</strong>menté avec un nombre<br />

d'heure limité.<br />

1929 : Léonie CHAPTAL est Présidente du Conseil International des Infirmières.<br />

Avec la fin du christianisme, nous pouvons donc voir, que l’infirmière est reconnue.<br />

Reconnue pour sa charge de travail, par <strong>le</strong> nombre d’heure qu’el<strong>le</strong> effectue et par sa<br />

formation professionnalisante.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Le 20 Janvier 1937, une loi d’exclusivité oblige d’avoir <strong>le</strong> Diplôme d’Etat pour<br />

exercer la profession d’infirmière.<br />

Le 18 février 1938 : Création de deux diplômes d'Etat : celui d'Infirmière Diplômée<br />

d'Etat Hospitalière en deux ans d'étude et celui d'Infirmière Diplômée d'Etat<br />

d'Assistance du Service en trois ans.<br />

En 1949 : Premier Comité d’entente des éco<strong>le</strong>s d’infirmières. LEONIE CHAPTAL<br />

amène la notion de <strong>com</strong>pétences infirmières et de formation professionnalisante.<br />

Ce n’est quand 1951, que <strong>le</strong> premier programme de formation infirmière est publié.<br />

En 1972, Décret n°72-818, <strong>le</strong>s études de formation représentent 28 mois puis 33 en<br />

1979. On note la création de la formation infirmier de secteur psychiatrique.<br />

C’est à la suite de ce changement, que naissent <strong>le</strong>s premières revendications d’une<br />

reconnaissance du Diplôme d’Etat Infirmier à bac +3. Cel<strong>le</strong>s-ci en date de 1949.<br />

9


Loi N° 78-615 DU 31 MAI 1978 modifiant <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s L. 473, L. 475 et L. 476 du<br />

code de la santé publique relative à la profession d'infirmier ou d'infirmière, définit la<br />

profession d'infirmière. Et implique une reconnaissance de l’autonomie de l’infirmière<br />

dans <strong>le</strong>s soins par l’attribution du rô<strong>le</strong> propre dans <strong>le</strong> Code de la santé publique.<br />

Le 12 mai 1981 : décret relatif à l'exercice de la profession, qui sera réactualisé à<br />

plusieurs reprises. Liste des actes infirmiers et champs de responsabilité par rapport au<br />

rô<strong>le</strong> propre et au rô<strong>le</strong> prescrit.<br />

Le 12 Octobre 1988, pour la première fois, <strong>le</strong>s infirmières se mobilisent afin de<br />

militer pour cette reconnaissance de la profession et l’équiva<strong>le</strong>nce d’un bac +3. Cette<br />

mobilisation représente plus de 100 000 travail<strong>le</strong>urs hospitaliers.<br />

En 1992, la formation est à nouveau modifiée, et prend un tournant charnière. Un<br />

diplôme unique est mis en place, la spécialité infirmier de secteur psychiatrique est<br />

abolit. De plus la formation passe à 39 mois d’études.<br />

Cel<strong>le</strong>-ci a été en vigueur jusqu’en 2011 pour <strong>le</strong>s étudiants ayant <strong>com</strong>mencé <strong>le</strong>ur<br />

formation en 2008.<br />

On note que l’élève infirmier devient un étudiant de soins infirmiers et qu’il en s’agit<br />

plus d’une éco<strong>le</strong> infirmière mais d’un Institut de Formation en Soins <strong>Infirmiers</strong>.<br />

<br />

Le décret n° 2004-11-28-802 du 29 Juil<strong>le</strong>t 2004, intègre <strong>le</strong>s textes relatif d’infirmière<br />

au sein du Code de Santé Publique.<br />

Droit de prescrire 13 avril 2007.<br />

En 2009, <strong>le</strong> cours de l’historique de la formation infirmière change à nouveau. Un<br />

nouveau programme est établi, mais avec une reconnaissance universitaire, de part une<br />

attribution d’un grade licence au Diplôme d’Etat Infirmier. Cette réforme engage à<br />

l’universitarisation du diplôme dans une dynamique Licence, Master, Doctorat. El<strong>le</strong><br />

implique ainsi six semestres de formation associant 180 crédits européens (ECTS).<br />

El<strong>le</strong> tend donc vers la création d’une filière infirmière universitaire <strong>com</strong>plète.<br />

Nous abordons la notion de réf<strong>le</strong>xivité du soin et de recherche infirmière.<br />

Nous pouvons soumettre l’idée que cette réforme semb<strong>le</strong> logique pour une reconnaissance<br />

plus importante du métier d’infirmière et au vue de l’impact de certaines évolutions.<br />

10


Cette profession est donc depuis sa naissance, dans un changement constant. Le changement<br />

ne viens pas de la réforme de 2009, il est inhérent à ce domaine d’activité et à la vie en<br />

généra<strong>le</strong>.<br />

III.<br />

L’UNIVERSITARISATION<br />

1.1 Définition :<br />

L’universitarisation se définit selon <strong>le</strong> LAROUSSE <strong>com</strong>me <strong>le</strong> « Fait de donner un caractère<br />

universitaire à quelque chose ou de faire suivre une formation supérieure à quelqu'un ». Dans<br />

<strong>le</strong> LAROUSSE 1997, on note sa définition <strong>com</strong>me un « Ensemb<strong>le</strong> d’établissements scolaires<br />

re<strong>le</strong>vant de l’Enseignement Supérieur regroupés dans une circonscription administrative ».<br />

Le terme « universitarisation » par <strong>le</strong> suffixe « sation » implique un processus d’action.<br />

Ce processus d’action sera expliqué ci-dessous à travers <strong>le</strong>s divers critères qui définissent ce<br />

terme.<br />

Nous concernant, <strong>le</strong> fait que cette formation paramédica<strong>le</strong> entre dans <strong>le</strong> cadre des accords de<br />

Bologne (1), est synonyme d’un accès à des études de niveau universitaire, d’une<br />

reconnaissance d’un grade licence. Face à ce constat nous parlons bien d’universitarisation du<br />

Diplôme d’Etat Infirmier.<br />

1.2 Critères :<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, nous sommes dans un système de santé où nous pouvons observer la<br />

préva<strong>le</strong>nce de maladies chroniques, l’allongement de la durée de vie, et bien d’autres<br />

modifications concernant l’offre et la demande en matière de soins. Pour tenter de répondre à<br />

cette modification de la demande de santé, l’universitarisation du Diplôme d’Etat Infirmier a<br />

été mis en place. Pour ajuster ou réajuster un certain niveau face à des problématiques<br />

évolutives.<br />

(1) Annexe 1 : Les Accords de Bologne, 19 Juin 1999.<br />

11


L’universitarisation de la formation en soins infirmiers naît selon <strong>le</strong>s accords de Bologne du<br />

19 Juin 1999. Donnant lieux à la réingénierie de cette formation paramédica<strong>le</strong>. Ces accords<br />

impliquent donc une entrée dans un système universitaire. Un système avec un dispositif<br />

Licence, Master, Doctorat (L.M.D). Il est accessib<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> post-baccalauréat ou pour <strong>le</strong>s<br />

équiva<strong>le</strong>nces (Validation des Acquis de l’Expérience).<br />

Cette réforme de 2009 apporte un Diplôme d’Etat Infirmier ainsi qu’un grade licence. Le<br />

terme de « grade » est important, il sera développé par la suite. Cette universitarisation<br />

entraîne une semestrialisation (six semestre sur trois ans) et demande une acquisition de 180<br />

E.C.T.S (European Credits Transfer System).<br />

La formation théorique représente 2100 heures, organisée en cours magistraux (750 heures),<br />

en travaux dirigés (1050 heures) et en travail personnel guidé (300 heures).<br />

On note une approche par <strong>com</strong>pétence et un apprentissage par unité d’enseignement. Il me<br />

semb<strong>le</strong> important de définir ce terme de <strong>com</strong>pétence. Après mes diverses <strong>le</strong>ctures, je pense<br />

pouvoir la définir <strong>com</strong>me une mobilisation et une organisation de différents savoirs.<br />

Nécessitant une analyse du contexte pour rester performant. On se doit de transférer cette<br />

<strong>com</strong>pétence dans différentes situations. El<strong>le</strong> implique une possession de ressources<br />

personnel<strong>le</strong>s et/ou externes, pour une pratique professionnel<strong>le</strong> efficace. El<strong>le</strong> n’est pas figée<br />

donc sans cesse évolutive. On note que cette approche par <strong>com</strong>pétence a été sou<strong>le</strong>vée par L.<br />

CHAPTAL en 1949.<br />

Le contenu de la partie théorique est travaillé dans une collaboration I.F.S.I / université. Ou<br />

chacun détermine ses attentes.<br />

Ces E.C.T.S, sont délivrés lors de la Commission d’Attribution des Crédits en fin de semestre,<br />

avec la présence d’un représentant de l’enseignement universitaire. De même pour la<br />

délivrance du Diplôme d’Etat, par <strong>le</strong> Jury Final, qui est <strong>com</strong>posé en t’autre d’un enseignant<br />

chercheur participant à la formation. Ainsi, nous parlons donc d’universitarisation.<br />

Cette intégration au sein de l’université met en évidence une méthodologie et une<br />

transmission de savoirs universitaires. Certains savoirs sont enseignés par des professeurs,<br />

chose <strong>com</strong>plètement novateur dans l’histoire de la pédagogie infirmière.<br />

12


Ce grade licence équivaut donc à une maîtrise de savoirs de la part de l’étudiant de fin de<br />

cyc<strong>le</strong> ainsi que ses capacités à <strong>le</strong>s mettre en œuvre.<br />

Mais n’oublions pas que cette réforme n’a pas seu<strong>le</strong>ment un enjeu national, mais européen.<br />

Cel<strong>le</strong>-ci a pour but d’harmoniser <strong>le</strong> diplôme, c'est-à-dire de rentrer dans un système lisib<strong>le</strong> de<br />

diplôme <strong>com</strong>parab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s pays ayant signés <strong>le</strong>s accords de Bologne. Le but premier étant<br />

de favoriser la mobilité étudiante et professionnel<strong>le</strong>. Le second but étant de promouvoir une<br />

certaine attractivité afin d’améliorer la <strong>com</strong>pétitivité.<br />

Ce changement permet d’accroître <strong>le</strong> parcours de formation. Nous sommes donc dans un<br />

processus de coopération entre <strong>le</strong>s différents Etats Européens pour avoir en finalité, un mode<br />

d’évaluation <strong>com</strong>mun. Cela sous entend donc une accessibilité de tous. D’ici, la « formation<br />

tout au long de la vie » prend naissance.<br />

Cette universitarisation, implique de part sa définition, une même structure. Cette<br />

structuration à un critère à la fois administratif et organisationnel<strong>le</strong> .A l’heure actuel<strong>le</strong>, la mise<br />

en application de ce critère est diffici<strong>le</strong> de part l’éloignement géographique de certains I.F.S.I.<br />

L’évolution tant vers une disparition des I.F.S.I ou à <strong>le</strong>ur profonde transformation, afin d’être<br />

adaptés à une structure universitaire. Cette évolution prendra du temps, de part <strong>le</strong>s différentes<br />

contraintes organisationnel<strong>le</strong>s et financières.<br />

Le statut de formateur d’I.F.S.I sous entend une transformation en enseignant-chercheur. Mais<br />

ce statut nécessite un doctorat. Ce critère est aussi en cours d’évolution, il se développe mais à<br />

besoin, je pense, de temps afin d’arriver à maturation.<br />

Ce nouveau référentiel de formation axe l’apprentissage en trois palliés :<br />

- « Comprendre » par l’acquisition de savoir et de savoir faire pour la<br />

<strong>com</strong>préhension des situations ;<br />

- « Agir » concernant la mobilisation de savoir et l’acquisition de la capacité à<br />

réagir et d’évaluer sa pratique professionnel<strong>le</strong> face à une situation.<br />

- « Transférer », l’étudiant possède la faculté de transférer ses acquis dans de<br />

nouvel<strong>le</strong>s situations.<br />

Mais pourrions nous par<strong>le</strong>r d’universitarisation sans réf<strong>le</strong>xivité du soin et recherche<br />

infirmière. Je ne pense pas car c’est deux caractéristiques sont un point fort de cette réforme.<br />

13


Ce changement va aussi <strong>le</strong>s amener pour la première fois au sein des soins infirmiers. Il y a un<br />

savoir transmis mais aussi créé, de part la pédagogie universitaire axée sur l’activité à la<br />

recherche. Le but de bien faire la liaison entre savoir et mise en place d’actions adaptées.<br />

Les formations professionnel<strong>le</strong>s étaient plus reproductrices que créatrices des savoirs. La<br />

discussion du savoir est plus développée, il y a un vrai questionnement autour du pourquoi.<br />

Malgré ces différents critères, l’insertion progressive des soins infirmiers dans l’université, ne<br />

perd pas sont objectif premier : la qualité de formation et la qualité des soins prodigués de<br />

matière éthique et déontologique.<br />

Concernant la pratique, on note une modification des fréquences de stages mais aussi sur <strong>le</strong>urs<br />

durées :<br />

- Semestre 1 : stage de cinq semaines<br />

- Semestre 2, 3, 4 et 5 : stage de 10 semaines<br />

- Semestre 6 : stage de 15 semaines pouvant être divisé, selon <strong>le</strong>s axes<br />

pédagogiques de l’I.F.S.I.<br />

La pratique représente 2100 heures sur ces trois années. Le parcours de l’étudiant en stage est<br />

réparti en quatre famil<strong>le</strong>s de situation :<br />

- Les soins de courte durée<br />

- Soins en santé menta<strong>le</strong> et psychiatrie<br />

- Soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation<br />

- Soins individuels ou col<strong>le</strong>ctifs sur des lieux de vie.<br />

L’étudiant est placé sous la responsabilité d’un maître de stage, d’un tuteur de stage et de<br />

professionnels de proximité, sans oublier <strong>le</strong> formateur d’I.F.S.I référent de stage.<br />

Le maître de stage est la figure institutionnel<strong>le</strong> et organisationnel<strong>le</strong> du lieu de stage, assurant<br />

la qualité d’encadrement des étudiants sur la structure. Il met en place des outils pour faciliter<br />

cet encadrement <strong>com</strong>me par la mise en place de livret d’accueil, une charte d’encadrement …<br />

Il a un rô<strong>le</strong> intermédiaire entre <strong>le</strong>s professionnels et l’I.F.S.I. Notamment si il y des conflits ou<br />

des questionnements.<br />

14


Le tuteur de stage, lui, représente la fonction pédagogique du stage. Il se doit de connaître <strong>le</strong><br />

référentiel d’activité. Il assure l’ac<strong>com</strong>pagnement de l’étudiant de manière évolutive donc<br />

adapté. C’est une personne ressource, il fait <strong>le</strong> lien entre professionnels de proximité et maître<br />

de stage. Il doit centraliser toutes <strong>le</strong>s informations concernant l’étudiant auprès des différents<br />

acteurs ayant encadrés l’étudiant. Il propose des solutions en cas de difficultés ou de conflits.<br />

Il synthétise la progression de l’étudiant sur <strong>le</strong> port-folio, en faisant un bilan de ses<br />

acquisitions et axes d’amélioration. Le port-folio sera expliqué au troisième paragraphe<br />

suivant.<br />

Les professionnels de proximité ont la fonction d’encadrant au quotidien. Ils sont en lien avec<br />

<strong>le</strong> tuteur de stage pour adapter <strong>le</strong>ur pédagogie au niveau de l’étudiant.<br />

A chaque stage, un formateur vient sur la structure afin de rencontrer l’étudiant, de tisser un<br />

lien avec <strong>le</strong> maître de stage. Il est censé être en liaison régulière avec <strong>le</strong> tuteur de stage. Le<br />

formateur, vient minimum une fois sur la durée <strong>com</strong>plète du stage.<br />

L’évaluation de l’étudiant en stage se fait par <strong>le</strong> biais du port-folio. Nouvel outil d’évaluation<br />

pour <strong>le</strong>s étudiants en soins infirmiers. Cet outil permet de visualiser la progression de<br />

l’étudiant sur ces trois années de formation. Celui-ci doit être rempli par <strong>le</strong> tuteur en fin de<br />

stage, en présence de l’étudiant. Il est organisé de la même façon pour chaque stage. Il<br />

<strong>com</strong>porte une note explicative sur <strong>le</strong> métier d’infirmier, <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de chaque acteur, <strong>le</strong><br />

référentiel de <strong>com</strong>pétences y est détaillé. Suite à cette note, on y retrouve <strong>le</strong> parcours de stage<br />

de l’étudiant. Puis une partie cloisonnée en quatre items expliquant <strong>le</strong>s unités d’enseignements<br />

suivies par l’étudiant, ses points forts acquis en formation, ses axes d’amélioration et pour<br />

finir ses objectifs de stage. Cel<strong>le</strong>-ci est remplie par l’étudiant lui-même. Cela permet une autoévaluation<br />

de l’étudiant, pouvant être réajustée par son formateur référent. Une page est<br />

dédiée à l’analyse de pratique d’une situation, travaillé par l’étudiant dans une position<br />

réf<strong>le</strong>xive face à un soin ou une situation l’ayant interpelée. Ensuite, on y retrouve <strong>le</strong> bilan de<br />

stage, avec l’appréciation globa<strong>le</strong> du stage, points positifs et axes d’améliorations. Pour finir,<br />

on note l’intégralité des dix <strong>com</strong>pétences et <strong>le</strong>urs items à remplir, ainsi que la feuil<strong>le</strong> d’actes,<br />

activités et techniques de soins à remplir. L’exemp<strong>le</strong> du port-folio est disponib<strong>le</strong> dans son<br />

intégralité dans l’annexe VI de l’Arrêté du 31 Juil<strong>le</strong>t 2009 relatif au Diplôme d’Etat Infirmier.<br />

15


La finalité de cette universitarisation des études d’infirmières, est de professionnaliser <strong>le</strong><br />

parcours de l’étudiant en ayant acquis des savoirs, savoirs faire et une attitude professionnel<strong>le</strong>.<br />

Qu’il devienne un praticien autonome et responsab<strong>le</strong> dans une posture réf<strong>le</strong>xive. Il sera en<br />

capacité de développer des ressources, de gérer ses émotions dans une éthique<br />

professionnel<strong>le</strong>.<br />

IV.<br />

LA RESISTANCE AU CHANGEMENT<br />

1.1 Définition :<br />

Selon <strong>le</strong> LAROUSSE, on la résistance <strong>com</strong>me : « une action de résister à une autorité, de<br />

s’opposer à ce que l’on n’approuve pas ». Dans la notion de psychanalyse, el<strong>le</strong> est définit<br />

<strong>com</strong>me : « une manifestation du refus du sujet à reconnaître un matériel inconscient ».<br />

Selon Daniel DICQUEMARE, psychosociologue et psychopédagogue, el<strong>le</strong> représente : « une<br />

manifestation d’une réticence à modifier ses <strong>com</strong>portements, représentations ou idées, pour<br />

des raisons autres que ses va<strong>le</strong>urs personnel<strong>le</strong>s (mora<strong>le</strong>s, religieuses et socia<strong>le</strong>s) ». Il l’a<br />

décrit <strong>com</strong>me inhérente à la nature humaine et non spécifique à un champ d’activité.<br />

Selon Marc HEES, professeur émérite à l'Université catholique de Louvain (Éco<strong>le</strong> de Santé<br />

Publique et Institut d'Administration et de Gestion), cette résistance est une nécessité,<br />

permettant de mieux appréhender <strong>le</strong> changement et de rétablir un certain équilibre. Il utilise<br />

une métaphore pour mieux <strong>com</strong>prendre cette nécessité : « la marche consiste en une<br />

succession de déséquilibres <strong>com</strong>pensés. Sans cette <strong>com</strong>pensation, ce rétablissement, cette<br />

résistance, c’est la chute ». Il démontre un caractère indispensab<strong>le</strong> car il énonce que bien<br />

souvent, <strong>le</strong> changement va vite, que <strong>le</strong>s individus n’ont pas de temps d’adaptation, il relate<br />

une réel<strong>le</strong> confrontation.<br />

1.2 Critères :<br />

Avant de rentrer dans l’analyse des critères de la résistance au changement, il me paraît<br />

important, dans un contexte beaucoup plus global, d’énoncer que la France est un pays assez<br />

conservateur. Ou notre culture peu parfois freiner <strong>le</strong> changement, voir l’innovation.<br />

16


Cette résistance provient donc d’un changement, ici, de la réforme des études infirmières de<br />

2009. Cel<strong>le</strong>- ci, s’est essentiel<strong>le</strong>ment vue lors de nos stages. En 2009, el<strong>le</strong> était foudroyante, et<br />

<strong>com</strong>mence légère à s’atténuer. Bien sûr, el<strong>le</strong> ne touche pas l’intégralité des professionnels de<br />

santé.<br />

La résistance au changement est une réponse face à une modification du quotidien. Une<br />

résistance dans <strong>le</strong> regard porté sur l’autre. El<strong>le</strong> se manifeste par un refus de modifier ses<br />

pensées et représentations, par des jugements de va<strong>le</strong>urs, un retrait avec une absence de<br />

d’initiatives. Les attitudes sont fuyantes, et des mécanismes de défense se développent.<br />

Ces manifestations entraînent donc une mise en difficulté voir même un échec. Parfois, on en<br />

arrive à employer <strong>le</strong> mot fort de sabotage.<br />

Ces attitudes peuvent être en provenance de différents facteurs. Ils seront développés dans<br />

l’avant dernier paragraphe de cette partie.<br />

Marc HEES, développe <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s habitudes interviennent dans la résistance aux<br />

changements : « une organisation relativement stab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> temps et dans l’espace, définit<br />

la place des choses et <strong>le</strong> rythme de <strong>le</strong>ur usage. Trop de changement conduiraient à une perte<br />

de temps avec <strong>le</strong> risque d’en perdre la tête ». Le changement d’habitudes contribue à cette<br />

rupture, donc à une résistance. Source de frustrations immenses.<br />

Cette résistance est aussi appelée dissonance cognitive, car la nature humaine ne peut accepter<br />

une chose et son contraire. El<strong>le</strong> perturbe l’équilibre psychologique de la personne, et c’est à ce<br />

moment là, que <strong>le</strong>s mécanismes de défenses font <strong>le</strong>urs apparitions. Le rejet est l’un des<br />

premiers mécanismes apparents. Spontanément, la nouvel<strong>le</strong> idée ou la méthode sera rejetée et<br />

dénigrée.<br />

Peu à peu, la personne va apprendre à <strong>com</strong>poser avec ce changement, sa vision va<br />

progressivement se modifier et s’adapter afin de ne plus être un frein vers une certaine<br />

évolution.<br />

Après <strong>le</strong> processus de dissonance cognitive, nous pouvons éga<strong>le</strong>ment par<strong>le</strong>r de la rationalité<br />

limitée. La rationalité limitée est un concept, forgé par Herbert A. Simon. Il explique que la<br />

limite de la rationalité n'est rien d'autre que l'impossibilité matériel<strong>le</strong> de prendre en <strong>com</strong>pte<br />

toutes <strong>le</strong>s conditions déterminant <strong>le</strong> choix au moment de décider. Cette limite est donc d'ordre<br />

17


cognitif. Ce qui plus simp<strong>le</strong>ment, revient à dire, qu’un individu observe et ne retiens qu’une<br />

caractéristique de l’autre confirmant son idée de base. Daniel Dicquemare, l’explique <strong>com</strong>me<br />

« un filtrage sé<strong>le</strong>ctif et inconscient des observations du monde qui nous entoure, et qui nous<br />

permet d’affirmer et de conforter un système de pensée préétabli ».<br />

Toujours selon Daniel Dicquemare, « toute force exercée sur un système peut générer une<br />

force opposée au moins équiva<strong>le</strong>nte ».<br />

La résistance au changement nous amène à par<strong>le</strong>r d’une analyse qui est la systémie. Cette<br />

systémie représente un cadre théorique pour analyser cette résistance. El<strong>le</strong> représente une<br />

approche groupa<strong>le</strong> formant un système. Le but de ce système, ou ensemb<strong>le</strong> d’individus,<br />

permet de trouver un équilibre stationnaire. Et face à un changement, ce système lutte et<br />

résiste afin de maintenir cet équilibre. Ce changement, n’est pas une pensée partagée, donc<br />

el<strong>le</strong> est filtrée et ignorée.<br />

C’est donc ici même, que nous retrouvons la notion de conformité socia<strong>le</strong>. Ou intervient la<br />

notion de peur du rejet donc au besoin d’appartenance à un groupe. L’influence socia<strong>le</strong> a<br />

parfois une tendance à modifier ou influer une personne n’ayant pas d’opinion, ou une<br />

différente de la majorité.<br />

Ces diverses réactions humaines ont aussi des « facteurs favorisants ». Ce changement est<br />

peut être diffici<strong>le</strong> à accepter, potentiel<strong>le</strong>ment à cause :<br />

- D’une démotivation professionnel<strong>le</strong>.<br />

- D’une surcharge de travail.<br />

- De ne plus être accepté dans un groupe.<br />

- De l’absence de reconnaissance mora<strong>le</strong> et financière.<br />

- D’une responsabilité juridique omniprésente, et en constante progression.<br />

- D’une perte de repère, d’un renvoi à soi même.<br />

- Une absence d’information, de formation et de <strong>com</strong>munication.<br />

- Une absence de recul.<br />

Ce listing est non exhaustif mais permet aussi de prendre en <strong>com</strong>pte la réel<strong>le</strong> condition de<br />

travail du professionnel de santé. La difficulté face au changement de 2009 a été<br />

problématique de tous. Et je pense, qu’el<strong>le</strong> a été une réel<strong>le</strong> difficulté auprès des professionnels<br />

18


de terrains qui étaient peu informés. Dans un contexte d’inconnu, mettant la personne dans<br />

une perte de repère la plus tota<strong>le</strong>.<br />

V. L’IDENTITE PROFESSIONNELLE<br />

De façon logique, cette partie traitera en premier lieu l’identité individuel<strong>le</strong>, puis<br />

col<strong>le</strong>ctive pour terminer sur l’identité professionnel<strong>le</strong>.<br />

1.1 Définition :<br />

Selon Micheline WENNER, l’identité d’un sujet serait : « une construction culturel<strong>le</strong>, car<br />

aucune identité « naturel<strong>le</strong> » ne peut s’imposer au sujet par la force des choses ». El<strong>le</strong><br />

exprime que pour avoir une identité il faut en premier lieu une conscience de soi.<br />

Pour el<strong>le</strong>, « l’identité inscrit <strong>le</strong> sujet dans son milieu de vie et dans une société. Car avec<br />

l’identité, <strong>le</strong> sujet existe en tant que personne, personnage social nommé qui assume des<br />

rô<strong>le</strong>s, des fonctions, des relations ». Nous en arrivons à la notion d’identité socia<strong>le</strong>.<br />

L’identité est « interactionniste » pour M WENNER. Nous allons donc par<strong>le</strong>r d’un processus.<br />

Pour R. SAINSAULIEU, l’identité professionnel<strong>le</strong> se définit <strong>com</strong>me la « façon dont <strong>le</strong>s<br />

différents groupes au travail s’identifient aux pairs, aux chefs, aux autres groupes, l’identité<br />

au travail est fondée sur des représentations col<strong>le</strong>ctives distinctes ». L’identité serait un<br />

processus relationnel d’investissement de soi (investissement dans des relations durab<strong>le</strong>s, qui<br />

mettent en question la reconnaissance réciproque des partenaires), s’ancrant dans<br />

« l’expérience relationnel<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong> du pouvoir ».<br />

Claude DUBAR généralise l’analyse de R. SAINSAULIEU avec la notion d’identité socia<strong>le</strong>.<br />

Cette notion sera travaillée ci-dessous. Et explique notamment que : « la socialisation est un<br />

processus d’identification, de construction de l’identité, c'est-à-dire d’appartenance et de<br />

relation ».<br />

19


La construction d’une identité professionnel<strong>le</strong> est propre essentiel<strong>le</strong>ment à la socialisation<br />

secondaire selon P. BERGER et T. LUCKMANN : l’incorporation de savoirs spécialisés<br />

(savoirs professionnels).<br />

1.2 Critères :<br />

- Le processus d’identification :<br />

Le processus d’identification d’un sujet signifie « qu’en s’identifiant, il assimi<strong>le</strong> un aspect, un<br />

attribut, une caractéristique propres à la personnalité de l’autre » M.W. ce processus<br />

s’exerce de manière inconsciente, traduisant une envie de ressemb<strong>le</strong>r à l’autre. Cette<br />

identification vers l’autre, peut donc modifier la personnalité initia<strong>le</strong> de l’individu.<br />

Ce processus, se retrouve essentiel<strong>le</strong>ment chez nous, étudiants. Ou nous allons nous identifier<br />

à différents professionnels, car à nos yeux, ils ont une figure représentative du « bon<br />

soignant ». Et de façon consciente ou inconsciente, on se dit : « j’aimerai bien être <strong>com</strong>me<br />

lui ».<br />

- Caractéristiques de l’identité :<br />

Dans l’ouvrage de M. WENNER, Sociologie et culture infirmière, pour mieux <strong>com</strong>prendre <strong>le</strong><br />

terrain des pratiques professionnel<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> développe <strong>le</strong> concept de l’identité en quatre<br />

caractéristiques :<br />

El<strong>le</strong> explique que l’identité est antérieure à la naissance et qu’el<strong>le</strong> a une notion de<br />

permanence : « <strong>le</strong> sujet identifié conserve son identité au-delà de sa mort. L’identité est<br />

consignée sur <strong>le</strong>s registres de l’état civil, des <strong>le</strong>s cimetières. Chaque sujet laisse ainsi <strong>le</strong>s<br />

traces de son passage dans la vie des hommes ».<br />

La deuxième caractéristique concerne une authenticité: « l’identité devient rapidement<br />

pluriel<strong>le</strong>. Le sujet est porteur de plusieurs identités lorsqu’il est intégré à un groupe social,<br />

professionnel. Ces apparences enrichissent l’identité et peuvent contribuer au développement<br />

de la personnalité ». Ici, el<strong>le</strong> prend l’exemp<strong>le</strong> d’une infirmière, étant à la fois identifiée par sa<br />

profession, par son statut de femme, de mère.<br />

20


Comme nous l’avons expliqué, l’identité est évolutive. D’où ce troisième critère, <strong>le</strong><br />

questionnement essentiel. « La perception de son identité se modifie avec l’âge et détermine <strong>le</strong><br />

statut social. Chaque sujet se reconnaît dans une classe d’âge, et se désigne à partir de cette<br />

appartenance ». On observe donc une classification consciente ou inconsciente des individus.<br />

Le dernier critère, est en provenance de la culture et de l’histoire : « l’identité est <strong>le</strong> produit<br />

d’une culture, cel<strong>le</strong> de la famil<strong>le</strong>, du groupe social, ou de la profession, mais aussi d’une<br />

religion, d’une région ou d’une nation. »<br />

Ce critère amène au processus de socialisation, débutant par l’éducation familia<strong>le</strong>, la<br />

scolarisation puis la professionnalisation. Il y aura donc une assimilation de règ<strong>le</strong>s pour<br />

pouvoir vivre en col<strong>le</strong>ctivité, d’échanges, et une cohésion de groupe. Ce processus est<br />

indispensab<strong>le</strong> pour l’épanouissement d’un individu, pour une évolution « positive ».<br />

Par exemp<strong>le</strong>, la non reconnaissance d’un individu ou d’un groupe sera mal vécu, entrainant<br />

des réactions et émotions car contraire à la l’idée perçue du groupe. Dès lors, une résistance<br />

va s’opérer, <strong>com</strong>me nous l’avons vu ci-dessus.<br />

- Crise identitaire :<br />

En premier lieu, la notion de crise est perçue <strong>com</strong>me une rupture bruta<strong>le</strong> d’un état<br />

stationnaire. La crise identitaire est définit par M. WENNER <strong>com</strong>me : « une situation qui<br />

surprend, mais qui avec <strong>le</strong> recul aurait été prévisib<strong>le</strong>. Les acteurs concernés par la crise ont<br />

eu conscience du malaise : la crise est réactionnel<strong>le</strong>. La défaillance des mécanismes de<br />

régulation aboutit à la déstabilisation de l’organisation. La crise apparaît <strong>com</strong>me une<br />

cassure, la structure ancienne ne parvient plus à tenir son rô<strong>le</strong> de contenant ou d’étai.<br />

L’individu se sent atteint dans l’unité de sa personnalité. »<br />

Cette citation est primordia<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> représente avec exactitude la situation qui m’a interpellé<br />

pour ce travail de recherche. El<strong>le</strong> représente très précisément <strong>le</strong> ressenti et <strong>le</strong> <strong>com</strong>portement<br />

des professionnels de santé face au nouveau référentiel de formation de 2009.<br />

L’individu est un refus <strong>com</strong>p<strong>le</strong>t d’une quelconque acceptation, même transitoire, face à un<br />

changement. Il est dans l’incapacité de ce projeter, car il est animé d’une peur face à un<br />

potentiel rejet ou une exclusion. Il est dans une tota<strong>le</strong> perte de repère.<br />

21


Cette crise identitaire entraine un déséquilibre moral, une remise en cause de ses idéaux, une<br />

perte de repères, jusqu’à potentiel<strong>le</strong>ment une disqualification de ses acquis et origines.<br />

Inconsciemment, on observe une perte de confiance en soi pouvant atteindre un rejet de soi<br />

même.<br />

- L’illusion identitaire :<br />

L’illusion identitaire sous entend une identité col<strong>le</strong>ctive. El<strong>le</strong> naît suite à une crise identitaire,<br />

ou l’identité du groupe construit un système, <strong>com</strong>me expliqué ci-dessus, ce système est<br />

stationnaire et <strong>le</strong>ur but est de maintenir un équilibre. « Leur identité s’est en quelque sorte<br />

construite dans un vivier culturel, idéologique, plutôt fermé. Cet ethnocentrisme conduit <strong>le</strong>s<br />

sujets à rejeter tous <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s culturels qui <strong>le</strong>ur sont étrangers ou différents » M.W.<br />

Cette illusion identitaire en donc un lien avec l’approche systémique concernant la résistance<br />

au changement.<br />

Pour revenir sur l’analyse de l’identité professionnel<strong>le</strong>, et sur <strong>le</strong>s différents sens de sa<br />

définition, nous pouvons dire est <strong>le</strong> lien entre identité personnel<strong>le</strong> et identifications<br />

col<strong>le</strong>ctives. Les identités professionnel<strong>le</strong>s sont el<strong>le</strong>s aussi évolutives.<br />

El<strong>le</strong> fait appel<strong>le</strong> à trois concepts : une profession, une professionnalisation ainsi s’un<br />

professionnalisme.<br />

Notre identité personnel<strong>le</strong> repose donc sur une base unique stab<strong>le</strong> ou naissent différentes<br />

interactions, el<strong>le</strong> permet une reconnaissance dans l’appartenance d’une profession de part une<br />

acquisition de savoirs, savoirs faire et savoir être. L’individu se dit à la fois différent et<br />

semblab<strong>le</strong> à son groupe d’appartenance.<br />

Selon M. WENNER, la profession représente : « la spécialisation ou la spécificité d’un<br />

savoir, la détermination de règ<strong>le</strong>s avec un idéal de service pouvant faire l’objet d’un code<br />

déontologique, une formation initia<strong>le</strong> supérieure. Ces critères étant recherchés par <strong>le</strong>s<br />

groupes de professionnels dans un processus de professionnalisation ».<br />

El<strong>le</strong> relate que la professionnalisation : « est un processus actif de maturation d’une<br />

profession, d’un corps social qui se traduit par une progression constante. Ce processus se<br />

22


caractérise par la capacité de la profession de se structurer, de s’organiser, de se développer,<br />

d’exister <strong>com</strong>me un tout indissociab<strong>le</strong>. »<br />

Les facteurs favorisants cette professionnalisation sont donc :<br />

- Une motivation indéniab<strong>le</strong> concernant la profession en question.<br />

- Une affirmation de soi par des pré-requis, une acquisition concernant <strong>le</strong>s<br />

savoirs, savoirs faire et savoirs être.<br />

- Une certaine autonomie.<br />

- Un sentiment d’appartenance à la profession.<br />

Concernant <strong>le</strong> professionnalisme, M. WENNER, <strong>le</strong> définit <strong>com</strong>me : « un renvoie à la<br />

conscience professionnel<strong>le</strong>, à la responsabilité et aux devoirs de chaque salarié vis-à-vis de<br />

l’entreprise, et cela quels que soient sa <strong>com</strong>pétence, son grade ou sa position dans<br />

l’entreprise ou l’institution ».<br />

L’identité professionnel<strong>le</strong> représente donc, une profession, avec son propre groupe<br />

d’appartenance professionnel. Ce groupe réunit des <strong>com</strong>pétences professionnel<strong>le</strong>s (savoir,<br />

savoir spécifique, savoir faire, savoir être), en interagit au quotidien. Cette intégration se fait<br />

par un travail en collaboration, des échanges sur divers points … On observe que ce groupe<br />

représente un système homogène stab<strong>le</strong>, avec des particularités qui nous permettent de<br />

différencier chaque personne de ce même groupe. La motivation concernant chaque membre<br />

de ce groupe est primordia<strong>le</strong>, et va développer un sentiment d’appartenance à celui-ci.<br />

L’essentiel de ses points se base sur un des plus grands principes : la <strong>com</strong>munication.<br />

L’étudiant construit donc son identité professionnel<strong>le</strong> de façon consciente ou inconsciente,<br />

avec des facteurs d’apprentissage endogènes (personnalité, va<strong>le</strong>ur propre) et des facteurs<br />

exogènes (milieu professionnel). Tous ces éléments n’interviennent de façon séparés. Cette<br />

construction de l’identité professionnel<strong>le</strong> pour l’étudiant ce réalise en trois étapes :<br />

- Une zone d’acquisition, notamment de <strong>com</strong>pétences.<br />

- Une zone de modélisation, ou d’identification.<br />

- Une zone de réalisation, mise en œuvre du savoir, savoir faire et savoir être.<br />

23


Ces trois zones sont donc en interaction, de plus, el<strong>le</strong>s interviennent face aux multip<strong>le</strong>s<br />

expériences rencontrées par l’étudiant, dans ses différents lieux de stage.<br />

Le champ professionnel a donc une grande importance dans l’élaboration de la construction<br />

de l’identité de l’étudiant. Il peut transformer, bouscu<strong>le</strong>r ses représentations sur <strong>le</strong> soin et<br />

mettre un frein dans sa construction.<br />

VI.<br />

PHASE D’ENQUETE<br />

Ayant développé mes concepts, je vais maintenant passer à la phase d’enquête. Dans <strong>le</strong> but de<br />

donner de la viabilité à ma question de départ, en menant cel<strong>le</strong>-ci sous forme d’entretien.<br />

Ma question de départ étant : en tant que futur professionnel, dans <strong>le</strong> cadre de<br />

l’universitarisation du Diplôme d’Etat Infirmier, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut-il construire son<br />

identité professionnel<strong>le</strong> face à des soignants résistant à l’encadrement ?<br />

Ma question de départ est donc devenue ma question de recherche. Car en effet, je souhaite<br />

<strong>com</strong>prendre <strong>le</strong>s mécanismes de cette situation afin de construire sereinement ma propre<br />

identité professionnel<strong>le</strong>.<br />

J’ai donc choisi une enquête sous forme d’entretien semi-directif dont la consigne sera : selon<br />

vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre du nouveau<br />

programme ? Et ensuite : selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du<br />

nouveau référentiel de 2009 ?<br />

J’ai donc réalisé dix entretiens, je ferai l’analyse de six d’entre eux dans ce mémoire, et<br />

l’analyse des quatre derniers lors de ma soutenance afin d’agrémenter mon <strong>com</strong>pte-rendu oral.<br />

L’enquête qualitative sous forme d’entretien semi-directif me permettra, d’avoir une réel<strong>le</strong><br />

discussion avec <strong>le</strong> professionnel. Ainsi j’espère avoir une réel<strong>le</strong> authenticité lors de mes<br />

entretiens. Cette authenticité provient de la délivrance d’informations personnel<strong>le</strong>s concernant<br />

<strong>le</strong> professionnel. De connaître son raisonnement, sa manière de penser sans l’influence d’un<br />

groupe. Je proposerai un enregistrement à chacun professionnel interviewé, pour ne pas<br />

risquer de perdre une information concernant son opinion et son raisonnement. Cette perte<br />

24


d’informations est une limite de cet outil d’enquête, <strong>com</strong>me il s’agit d’une <strong>com</strong>munication<br />

verba<strong>le</strong> directe. Bien évidement, cette enquête est anonyme et je m’engage fidè<strong>le</strong>ment à<br />

retranscrire avec exactitudes <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s des professionnels.<br />

Ces informations sont donc directes d’où <strong>le</strong>urs importances majeures. La limite de cet<br />

entretien, est que potentiel<strong>le</strong>ment, l’interviewé me relate la vision qu’il a de lui-même face à<br />

mon thème et non pas sa pratique réel<strong>le</strong>. J’ai tenté, par la même occasion, d’analyser la<br />

posture physique du professionnel pendant l’entretien.<br />

Le maître mot de cet outil, pour moi, est l’interactivité. Mais la troisième limite, étant d’être<br />

dans l’incapacité de recentrer <strong>le</strong> sujet.<br />

Cette enquête me permet de poser à une population cib<strong>le</strong>, deux questions-guides relatives à<br />

<strong>le</strong>ur situation professionnel<strong>le</strong>, à <strong>le</strong>urs opinions et attitudes face à des enjeux humains,<br />

pédagogiques et professionnels. Ainsi que <strong>le</strong>urs attentes face à cel<strong>le</strong>-ci. Le but étant aussi, de<br />

connaître <strong>le</strong>ur niveau de connaissance face à un changement donné.<br />

Concernant <strong>le</strong> choix de ma population cib<strong>le</strong>, j’ai interviewé des professionnels de tout<br />

horizon, avec ou peu d’expérience. Je souhaitai avoir un panel <strong>le</strong> plus large qu’il soit, pour<br />

avoir une analyse plus profonde.<br />

Cet outil vise à affirmer ou infirmer une hypothèse, de poser une base, pour un travail réf<strong>le</strong>xif<br />

sur une thématique initia<strong>le</strong>. Ainsi me permettant de donner du poids à cette analyse. Mes<br />

questions ouvertes permettront un véritab<strong>le</strong> échange, avec une authenticité et une profondeur,<br />

mais en évitant un éventuel éloignement. C’est donc pour cela que ce type de méthode m’a<br />

parue <strong>le</strong> plus adapté face à mon thème.<br />

VII.<br />

PHASE D’ANALYSE<br />

Concernant l’analyse de mon enquête, j’ai interviewé trois femmes et trois hommes ayant eu<br />

<strong>le</strong> Diplôme d’Etat Infirmier. Diplôme datant de 1985, de 1992 et de 2000. Ils ont obtenus <strong>le</strong>ur<br />

Diplôme depuis sept à vingt ans. Ils travail<strong>le</strong>nt au sein d’un service d’urgence, possédant un<br />

25


Service Mobi<strong>le</strong> d’Urgence et de Réanimation. Un professionnel avait la particularité d’être<br />

Infirmier Sapeur Pompier.<br />

Sur <strong>le</strong>s six entretiens présentés, aucun des professionnels n’ont souhaité être enregistrés.<br />

Aucun motif précis ne m’a été dévoilé. Ce refus est-il synonyme de craintes ? D’une absence<br />

de cadre sécurisant, peut être ? Se sentaient-ils en danger ? Une limite posée par <strong>le</strong>ur propre<br />

moyen, pour que l’on ne puisse pas remettre en question, <strong>le</strong>ur responsabilité, <strong>le</strong>ur mission face<br />

à l’encadrement ?<br />

J’ai du adapté directement ma prise de note, afin de ne perdre aucune informations. A la fin de<br />

l’entretien, j’ai effectué une re<strong>le</strong>cture de ma prise de note au professionnel, pour une<br />

validation de cel<strong>le</strong>-ci. Signe de mon engagement à retranscrire avec exactitude <strong>le</strong>urs propos.<br />

Néanmoins, malgré ce point, chacun d’entre eux, a accepté avec énormément d’enthousiasme<br />

de réaliser cet entretien. Il n’y a pas eu la moindre réticence à vouloir répondre à mes<br />

questions. Ce qui est assez paradoxal… Je n’ai perçu aucune attitude physique de défense, ni<br />

évocatrice de stress. Les professionnels étaient, il me semb<strong>le</strong>, détendus. Mais, je ne pense pas<br />

être assez qualifiée pour détecter ce genre de détails…<br />

Après avoir effectué une re<strong>le</strong>cture <strong>com</strong>plète de l’intégralité de mes entretiens, je me suis<br />

rendu <strong>com</strong>pte que sur <strong>le</strong>s six entretiens, <strong>le</strong>s éléments réponses concernant la première et<br />

deuxième question étaient identiques. El<strong>le</strong>s étaient à l’unanimité de même contenance.<br />

Je fais donc <strong>le</strong> choix de traiter mon analyse question par question, et non pas d’entretien à<br />

entretien. Je ne voulais pas risquer d’être trop répétitive.<br />

Après avoir posé ma première question : selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa<br />

place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre du nouveau programme ?<br />

Les professionnels m’ont répondu de façon quasi instantanée, qu’il ne s’agit pas du nouveau<br />

programme d’étude. Le processus d’universitarisation n’était pas remis en question.<br />

« Peu importe <strong>le</strong> programme, l’intégration de l’étudiant ne dépend que de lui-même. » Leurs<br />

discours amènent la notion d’une « attitude type » de l’étudiant, que cette attitude est<br />

« universel<strong>le</strong> », et ne concernait pas uniquement <strong>le</strong> milieu des soins infirmiers. Cette « attitude<br />

type » m’est expliquée <strong>com</strong>me un ensemb<strong>le</strong> de qualités requises, que doit avoir l’étudiant afin<br />

26


de trouver sa place au sein de l’équipe. Afin de passer de la théorie à la pratique dans de<br />

bonnes conditions.<br />

Ils me <strong>le</strong>s énumèrent :<br />

- La motivation,<br />

- Un dynamisme,<br />

- Un intéressement, <strong>le</strong> fait de poser des questions, et ne pas faire pour faire,<br />

- Un investissement,<br />

- Respect des règ<strong>le</strong>s,<br />

- Une curiosité intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>…<br />

Face à cette liste, je peux observer, qu’ils font référence aux facteurs favorisants la<br />

professionnalisation, intégré dans <strong>le</strong> concept de l’identité professionnel<strong>le</strong>.<br />

Ensuite, tous mentionnent, que c’est une démarche de l’étudiant vers l’équipe professionnel<strong>le</strong>.<br />

« C’est à lui de faire ses preuves ». Nous pouvons nous représenter cette équipe, <strong>com</strong>me un<br />

groupe. Il renvoie à la notion d’identité col<strong>le</strong>ctive. Ou la personne extérieur doit entrer, « faire<br />

ses preuves » dans <strong>le</strong> but de rejoindre un sentiment d’appartenance et une acception dans ce<br />

même groupe.<br />

Les professionnels font donc référence au concept de la professionnalisation mais aussi au<br />

concept de la socialisation. Le concept de la socialisation est reconnaissab<strong>le</strong> par la notion<br />

d’assimilation des règ<strong>le</strong>s. Cette assimilation de règ<strong>le</strong>s renvoie-el<strong>le</strong> aussi au processus de<br />

construction de l’identité professionnel<strong>le</strong> pour l’étudiant ce réalise en trois étapes :<br />

- Une zone d’acquisition.<br />

- Une zone de modélisation.<br />

- Une zone de réalisation.<br />

Ces trois étapes sont liées même soudées aux trois étapes de l’apprentissage<br />

universitaire : « agir », « <strong>com</strong>prendre » et « transférer ».<br />

Cette acquisition de règ<strong>le</strong>s concerne, la règ<strong>le</strong> de confiance entre l’étudiant et <strong>le</strong> professionnel :<br />

<strong>le</strong> prévenir des actions qu’il entreprend, en demandant un encadrement. La confiance est<br />

primordia<strong>le</strong> dans cette relation. L’étudiant doit respecter <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s concernant l’organisation<br />

27


du service et concernant la hiérarchie. L’attitude, la tenue vestimentaire font partie intégrante<br />

de des règ<strong>le</strong>s.<br />

Cette intégration à l’équipe représente un énorme investissement de la part de l’étudiant, mais<br />

à travers <strong>le</strong> discours de différents professionnels, <strong>le</strong> maître mot est la motivation. « Peut<br />

importe <strong>le</strong> niveau de l’étudiant, s’il y est motivé, nous ferons notre maximum et tout ira<br />

bien ». Cette paro<strong>le</strong> a été reprise à cinq reprise, dans chaque entretien, dans <strong>le</strong> sixième, il a été<br />

dit : « un niveau peut progresser mais pas la motivation, ni l’envie de d’être infirmière. Nous<br />

sommes là pour faire évoluer la progression des étudiants, mais si lui-même n’y croit pas, je<br />

ne peux <strong>le</strong> faire pour lui ».<br />

Je pense avoir terminé l’analyse de cette première question.<br />

Ensuite j’ai posé ma deuxième question : selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces<br />

étudiants du nouveau référentiel de 2009 ?<br />

La formulation de cette réponse a été différente. J’ai pu observer un temps de réf<strong>le</strong>xion plus<br />

grand. Sur <strong>le</strong>s six entretiens, la réponse a été là aussi unanime « oui ». Je note que dans mon<br />

neuvième entretien (qui sera analysé lors de ma soutenance), un professionnel a répondu<br />

« non ». Cette réponse sera bien sûr argumentée.<br />

Concernant ces six entretiens, <strong>com</strong>me pour la première question, <strong>le</strong>s éléments de réponses<br />

sont identiques.<br />

Le point <strong>le</strong> plus important, d’après <strong>le</strong>s professionnels, est l’absence d’informations, l’absence<br />

d’une formation et de valorisation concernant ce nouveau référentiel d’activité. « Nous nous<br />

sommes retrouvés du jour au <strong>le</strong>ndemain dans l’inconnu », « nous n’avons pas été informés, et<br />

nous nous sommes retrouvés face à ce changement », « nous n’avons absolument pas<br />

participé à cette réforme, on nous a vaguement présenté ce changement, mais même pour <strong>le</strong>s<br />

personnes qui nous <strong>le</strong> présentaient, <strong>le</strong>s choses étaient floues ».<br />

Cette absence d’informations sur <strong>le</strong> nouveau référentiel est une réel<strong>le</strong> mise en difficulté pour<br />

eux, notamment sur <strong>le</strong> fait, qu’ils ne connaissent pas notre trame théorique. Ils ne peuvent<br />

plus nous situer et ajuster <strong>le</strong>urs méthodes pédagogiques <strong>com</strong>me dans l’ancien programme, ou<br />

l’approche théorique se faisait par modu<strong>le</strong>. Le niveau de l’étudiant était plus identifiab<strong>le</strong>.<br />

28


L’approche par <strong>com</strong>pétences et par unités d’enseignements a été <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xe pour eux. Les<br />

critères du processus d’universitarisation, ne sont à jour, près peu connus, voir pas du tout.<br />

Le seul critère concernant <strong>le</strong> concept d’universitarisation est <strong>le</strong> port-folio. Celui-ci développé<br />

ci-dessous.<br />

« On y connaissait rien, tout a changé, et même maintenant je n’ai toujours pas l’habitude ».<br />

Cette rupture d’habitude vio<strong>le</strong>nte a <strong>com</strong>mencé à créer une résistance. Renvoyant à la rupture<br />

l’habitude selon Marc HEES. La résistance au changement a donc été la réponse face à une<br />

modification du quotidien.<br />

En restant toujours dans l’habitude de l’encadrement et l’évaluation de l’étudiant en stage,<br />

l’abolition de la Mise en Situation Professionnel<strong>le</strong> et l’insertion du port-folio a été entrainée<br />

une avalanche de réaction. Deux modifications très diffici<strong>le</strong>s à entendre chez <strong>le</strong> professionnel,<br />

même à ce jour. Dès lors, on observe une résistance dans <strong>le</strong> regard porté sur l’autre. El<strong>le</strong> se<br />

manifeste par un refus de modifier ses pensées et représentations, par des jugements de<br />

va<strong>le</strong>urs. Le concept de crise identitaire prend tout son sens, avec ces différentes ruptures assez<br />

bruta<strong>le</strong>s.<br />

« J’affirme être contre cette réforme, il y a un laisser al<strong>le</strong>r des étudiants depuis qu’il n’y a plus<br />

d’M.S.P. Il faut <strong>le</strong>ur courir après pour <strong>le</strong>ur présentation de démarche de soins. Le niveau a<br />

chuté, ils ne font pas <strong>le</strong>s liens et au niveau des soins techniques, c’est une catastrophe ! Pour<br />

beaucoup, il est possib<strong>le</strong> de passer entre <strong>le</strong>s mail<strong>le</strong>s du fi<strong>le</strong>t ! Oui, je suis inquiète ! ».<br />

Nous retrouvons durement, la notion de dissonance cognitive, ainsi que la rationalité limité.<br />

Aucun point positif de ressort de ce nouveau référentiel. Le rejet d’un nouveau model est<br />

tranchant.<br />

Du fait que se soit un entretien individuel, je n’ai pas retrouvé l’approche systémique ni la<br />

notion de conformité socia<strong>le</strong>.<br />

Le critère actuel<strong>le</strong>ment non accepté voir parfois ignoré est <strong>le</strong> port folio. Les professionnels <strong>le</strong><br />

décrive <strong>com</strong>me un outil trop fastidieux, engagement trop de responsabilité pour celui qui <strong>le</strong><br />

remplit, représentant une surcharge de travail énorme et non valorisé. Cette non valorisation,<br />

entraine une non reconnaissance du professionnel, il voit que sa responsabilité et ses missions<br />

augmentent une fois de plus, et sans la moindre reconnaissance financière. Un professionnel a<br />

29


dit : « si encore on était rémunéré, je ne vois plus de problème ». « Moi, si je n’en est pas un à<br />

remplir, je ne vais pas me plaindre ».<br />

Pour en revenir au port-folio : « Ce port folio est trop long, on ne peut pas se permettre de<br />

prendre autant de temps, de plus, il n’est absolument pas objectif !! L’étudiant peut manipu<strong>le</strong>r<br />

son tuteur, et voilà une autre occasion de passer entre <strong>le</strong>s mail<strong>le</strong>s du fi<strong>le</strong>t !! »<br />

Les professionnels regrettent la M.S.P, et trouvent que par son abolition, l’équipe<br />

pédagogique de l’I.F.S.I est encore plus absente. « Nous sommes <strong>com</strong>me abandonnés ».<br />

Le mot de « tuteur » n’apparait que dans un entretien.<br />

Les professionnels reconnaissent que ce nouveau référentiel demande une réactualisation des<br />

connaissances, car effectivement « nous en sommes pas à l’aise ». Traduisant une mise en<br />

difficulté du professionnel : « <strong>le</strong>s items du port-folio sont parfois in<strong>com</strong>pressib<strong>le</strong>, alors déjà<br />

que c’est long, si on s’y reprend à quatre fois, je n’ai pas finis ! ».<br />

Le professionnel se reconnaît donc face à un malaise, malaise qui est un des critères dans la<br />

définition de la notion de crise identitaire selon M. WENNER.<br />

Je pense que nous retrouvons de façon de claire, <strong>le</strong>s facteurs favorisants à la résistance au<br />

changement, énoncé précédemment :<br />

- D’une démotivation professionnel<strong>le</strong>.<br />

- D’une surcharge de travail.<br />

- De ne plus être accepté dans un groupe.<br />

- De l’absence de reconnaissance mora<strong>le</strong> et financière.<br />

- D’une responsabilité juridique omniprésente, et en constante progression.<br />

- D’une perte de repère, d’un renvoi à soi même.<br />

- Une absence d’information, de formation et de <strong>com</strong>munication.<br />

- Absence de recul.<br />

Ces différents entretiens illustrent vraiment <strong>le</strong> cadre conceptuel. Ces concepts sont des<br />

processus, on note que <strong>le</strong>ur développement correspond vraiment à la réalité de terrain.<br />

30


Pour conclure, nous avons donc, selon <strong>le</strong> professionnel, il n’y a aucune mise en difficulté de<br />

l’étudiant dans son parcours pour trouver sa place au sein de l’équipe mais paradoxa<strong>le</strong>ment,<br />

tout <strong>le</strong> monde est réticent à l’encadrer, et à l’aider dans l’acheminement de sa progression.<br />

31


CONCLUSION :<br />

Pour conclure ce travail, après l’analyse conceptuel<strong>le</strong> et l’analyse d’enquête, je peux affirmer<br />

qu’en tant que futur professionnel, dans <strong>le</strong> cadre de l’universitarisation du Diplôme d’Etat<br />

Infirmier, l’étudiant peut librement construire son identité professionnel<strong>le</strong>. Même si,<br />

effectivement, certains soignants résistent aux changements. Cette identité est plus diffici<strong>le</strong> à<br />

percevoir, et à réaliser. La c<strong>le</strong>f du succès : Respect, Honnête, Passion. Un étudiant motivé,<br />

même dans un contexte diffici<strong>le</strong>, pourra et se doit de la construire.<br />

Nous pouvons voir que la réforme d’étude de 2009, est un changement parmi tant d’autre.<br />

L’historique infirmier <strong>le</strong> démontre. Et je pense qu’il est loin dans <strong>le</strong> raisonnement critique de<br />

certains professionnels. Ce rappel, je pense, permet de prendre du recul, et de ne pas voir ce<br />

changement actuel <strong>com</strong>me une fin en soi.<br />

A ce jour, <strong>le</strong>s professionnels ne trouvent pas de points positifs concernant ce nouveau<br />

programme, je pense que <strong>le</strong> recul, <strong>le</strong>s groupes de travail sont <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s c<strong>le</strong>fs pour pouvoir<br />

envisager son acceptation.<br />

Si, <strong>le</strong> professionnel avait été positionné différemment dans ce changement, notamment en<br />

acteur, je ne pense pas qu’il y aurait ces conséquences.<br />

Une lutte contre cette résistance est à mettre en place, car l’étudiant <strong>com</strong>me <strong>le</strong> professionnel,<br />

souffre de ce malaise. Ne pourrions-nous pas proposer des travaux d’insertions ? De<br />

développer <strong>le</strong>s échanges entre institutions ? De travail<strong>le</strong>r sur des projets réunissant <strong>le</strong>s attentes<br />

de l’IFSI, de l’Université et du terrain ?<br />

La nécessité de resserrer <strong>le</strong>s liens entre <strong>le</strong>s différents acteurs est primordia<strong>le</strong>. Mais ma<br />

question, à laquel<strong>le</strong> je n’ai pas de réponse est : Quel<strong>le</strong> place laissons nous aux nouvel<strong>le</strong>s<br />

générations ? Cette place, est-el<strong>le</strong> préparée ?<br />

32


BIBLIOGRAPHIE :<br />

Cours magistral de Me VIVOT : U.E 3.3 S.3 Rô<strong>le</strong> Infirmier : historique, organisation<br />

et représentations infirmière.<br />

La Revue de L’infirmière, Octobre 2011, N°174, dossier : Soixante ans d’évolution<br />

des pratiques de soins infirmiers.<br />

Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’Etat et à<br />

l’exercice de la profession, PROFESSION INFIRMIER, FORMATIONS DES<br />

PROFESSIONS DE SANTE. Ministère de la Santé et des Sports. SEDI-30700 UZES<br />

(0908)- Ref. 650505.<br />

Fonction cadre de santé, formation, Identités professionnel<strong>le</strong>s, alternance et<br />

universitarisation. Sous la direction de DOMINIQUE BOURGEON. Edition Lamarre.<br />

Daniel DICQUEMARE, psychosociologue, psychopédagogue, « La résistance au<br />

changement produit d’un système et d’un individu. Les travail<strong>le</strong>urs sociaux ont-ils<br />

peur du changement ? »Les Cahiers de l’Actif- N° 292/29.<br />

SOCIOLOGIE ET CULTURE INFIRMIERE, pour mieux <strong>com</strong>prendre <strong>le</strong> terrain des<br />

pratiques professionnel<strong>le</strong>s, de Micheline WENNER, Seli Arslan.<br />

Mémoire de Formation Cadre de Santé, Me Stéphanie LEBRETON, De la<br />

collaboration infirmière/ aide soignante à la construction de l’identité professionnel<strong>le</strong><br />

du stagiaire en formation initia<strong>le</strong>.<br />

Recherche en soins infirmiers, n°45 Juin 1996, VARIATION, Des représentations du<br />

métier à la construction de l’identité professionnel<strong>le</strong>.<br />

Soins cadres, savoirs et pratiques, n°57, 02.2006, L’identité infirmière existe-t-el<strong>le</strong> ?<br />

.<br />

33


ANNEXES :<br />

Annexe 1 : Les accords de Bologne, 19 Juin 1999. P.34<br />

Annexe 2 : Entretien d’enquête n° 1. P.40<br />

Annexe 3 : Entretien d’enquête n° 2. P.41<br />

Annexe 4 : Entretien d’enquête n° 3. P.42<br />

Annexe 5 : Entretien d’enquête n° 4. P.43<br />

Annexe 6 : Entretien d’enquête n° 5. P.44<br />

Annexe 7 : Entretien d’enquête n° 6. P.45<br />

34


Annexe 1 : Les accords de Bologne, 19 Juin 1999.<br />

FAGE – Générateur d’<br />

35


ANNEXE N°2 : ENTRETIEN N°1<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 35 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : Me concernant, peu importe <strong>le</strong> programme, l’intégration de l’étudiant ne dépend que de<br />

lui-même. Il y a une attitude à respecter, et même à mon époque <strong>le</strong>s choses se passaient de la<br />

sorte. Il suffit d’être passionné, motivé, de ne pas venir en train des pieds. Il faut s’investir<br />

mais faire pour faire, ce n’est pas la peine.<br />

Pour trouver sa place, c’est son implication qui primera, c’est à lui de faire ses preuves, de<br />

monter qu’il en veut.<br />

CL : Le niveau de connaissance de l’étudiant, a-t-il une influence selon vous ?<br />

IDE : Peut importe <strong>le</strong> niveau de l’étudiant, s’il y est motivé, nous ferons notre maximum et<br />

tout ira bien !<br />

CL : Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau référentiel de<br />

2009 ?<br />

IDE : Oui, déjà nous nous sommes retrouvés du jour au <strong>le</strong>ndemain dans l’inconnu ! Est-ce<br />

normal ? J’ai du me renseigner par mes propres moyens ! Et, j’affirme être contre cette<br />

réforme, il y a un laisser al<strong>le</strong>r des étudiants depuis qu’il n’y a plus d’M.S.P. Il faut <strong>le</strong>ur courir<br />

après pour <strong>le</strong>ur présentation de démarche de soins. Il n’y a plus de rigueurs, et à cause de cela,<br />

c’est à nous de faire des efforts d’encadrement … Le niveau a chuté, ils ne font pas <strong>le</strong>s liens et<br />

au niveau des soins techniques, c’est une catastrophe ! Pour beaucoup, il est possib<strong>le</strong> de<br />

passer entre <strong>le</strong>s mail<strong>le</strong>s du fi<strong>le</strong>t ! Oui, je suis inquiète !<br />

Entretien interrompu, <strong>le</strong> professionnel est demandé pour al<strong>le</strong>r à l’I.O.A.<br />

36


2007 ANNEXE N°3 : ENTRETIEN N°2<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 23 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : Je ne pense pas que l’intégration des stagiaires change en fonction du programme. C’est<br />

plutôt une attitude type, je dirai même universel<strong>le</strong>. C’est <strong>com</strong>me dans tout, il faut être motivé<br />

pour pouvoir s’intégrer. Je pense qu’il est plus question de c<strong>le</strong>f humaine que de programme.<br />

Même son niveau n’est pas excel<strong>le</strong>nt, mais qu’il y croit, nous l’ac<strong>com</strong>pagnerons et la<br />

progression sera là.<br />

CL : Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau référentiel de<br />

2009 ?<br />

IDE : Oui, car il y a un gros manque de connaissances, et que l’Hôpital est « survolté ». De<br />

plus un problème de <strong>com</strong>munication. C’est un cursus qui fait assez peur, de part la<br />

méconnaissance, mais aussi car on voit un certain niveau s’écrou<strong>le</strong>r. A cause, en t’autre, de<br />

l’arrêt des M.S.P, l’absence d’évaluation fina<strong>le</strong> au D.E.I. Moi, j’observe un manque<br />

d’initiative.<br />

Et <strong>com</strong>me, nous ne sommes au courant de rien, faut il aussi changer nos méthodes<br />

d’encadrement ? Qu’est que nous devons changer ?<br />

Et pour <strong>le</strong> port folio, c’est une tâche déléguée une fois de plus aux infirmières non ?! Si<br />

encore on était rémunéré, je n’y verrai pas de problème.<br />

Je ne m’en plains pas si je n’en est pas un à remplir.<br />

J’attends avec impatience de voir ce que va donner <strong>le</strong>s sorties de diplôme de 2012 …<br />

37


2007 ANNEXE N°4 : ENTRETIEN N°3<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 27 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : Je pense que la problématique est la même, qu’il soit ancien ou nouveau programme,<br />

cela concerne son apprentissage donc c’est à lui d’al<strong>le</strong>r de l’avant en étant à l’écoute, motivé,<br />

investit, et participatif. Il va ou a surement déjà quelques difficulté mais si il y met de la<br />

bonne volonté, il n’y a pas de raison pour que <strong>le</strong>s choses se passent mal.<br />

CL : Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau référentiel de<br />

2009 ?<br />

IDE : Oui ! Alors déjà, nous n’avons pas été informés, et nous nous sommes retrouvés face à<br />

ce changement, <strong>com</strong>me abandonnés. Sourire. Moi personnel<strong>le</strong>ment, j’attendais la venue de<br />

l’IFSI pour des explications, mais que j’attends encore. Et je suis assez mal à l’aise car je n’ai<br />

jamais encadré d’étudiant depuis mon entrée dans ce service. Donc, j’observe de loin et je ne<br />

sais toujours pas me servir du port-folio. D’un côté, j’ai un travail. Sourire. Je ne dis pas que<br />

la pédagogie n’est pas un travail, mais il faut gérer un service pendant que certains prennent <strong>le</strong><br />

temps d’encadrer par exemp<strong>le</strong>. Je ne me plains absolument pas, cela me convient même je<br />

pense. Mais encadrer prend du temps, et <strong>le</strong> service ne s’arrête pas pour autant.<br />

Etant une personne n’aimant pas forcement encadrer, je pense être en position de dire que <strong>le</strong><br />

nouveau programme joue beaucoup dans la réticence à encadrer, mais que cette réticence à<br />

toujours exister. El<strong>le</strong> ne date pas de 2009.<br />

38


2007 ANNEXE N°5 : ENTRETIEN N°4<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 15 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : L’équipe lui fera une place dans <strong>le</strong> cas ou il montre qu’il la mérite par sa motivation, je<br />

pense, pas son respect des règ<strong>le</strong>s, sur sa curiosité intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>… Concernant <strong>le</strong> nouveau<br />

programme, (…), je ne pense pas qu’il y est un lien. Nos attentes sont et seront toujours<br />

identiques.<br />

Par exemp<strong>le</strong>, une étudiante était assez effacée, avec de grosses lacunes, mais un jour, el<strong>le</strong><br />

nous a dit pourquoi el<strong>le</strong> était là ce qu’el<strong>le</strong> attendait de nous, sa progression a été fulgurante<br />

ainsi que son intégration.<br />

N’ayant pas eu la formation du « tuteur de stage », je pense que je suis assez limitée sur la<br />

question.<br />

CL : Pourquoi ?<br />

IDE : (…) Je pense avoir faire <strong>le</strong> tour de la question.<br />

CL : Très bien. Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau<br />

référentiel de 2009 ?<br />

IDE : Oui ! Nous n’avons absolument pas participé à cette réforme, on nous a vaguement<br />

présenté ce changement, mais même pour <strong>le</strong>s personnes qui nous <strong>le</strong> présentaient, <strong>le</strong>s choses<br />

étaient floues. Ce port folio fait peur, donc entraine encore plus de résistance. Il donne encore<br />

moins envie de s’investir. Je pense ne pas avoir assez de recul sur la question. Mais je suis<br />

inquiété, car je n’ai jamais eu l’occasion d’en remplir un, et cette idée me stress quelque peu.<br />

39


2007 ANNEXE N°6 : ENTRETIEN N°5<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 21 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : La prise d’initiative et un maximum de recherche au préalab<strong>le</strong>, favorise déjà <strong>le</strong> début de<br />

stage. Je pense aussi que l’élaboration d’objectifs de stage bien travail<strong>le</strong>r est important, et<br />

surtout que la présentation de l’étudiant à l’intégralité des professionnels du service est<br />

capita<strong>le</strong>. Le but est de montrer <strong>com</strong>bien on est passionné par cette profession. L’équipe sera<br />

forcement dans l’acceptation si el<strong>le</strong> sent la personne investit. Et cela datait depuis la nuit des<br />

temps, et je pense que cette dynamique va rester encore quelques années.<br />

CL : Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau référentiel de<br />

2009 ?<br />

IDE : Oui, on y connaissait rien, tout a changé, et même maintenant je n’ai toujours pas<br />

l’habitude. Le point qui me marque <strong>le</strong> plus, c’est <strong>le</strong> port folio. Ce port folio est trop long, on<br />

ne peut pas se permettre de prendre autant de temps, de plus, il n’est absolument pas<br />

objectif !! L’étudiant peut manipu<strong>le</strong>r son tuteur, et voilà une occasion de passer entre <strong>le</strong>s<br />

mail<strong>le</strong>s du fi<strong>le</strong>t !! Je n’arrive pas <strong>com</strong>prendre la différence qu’il y a entre ce document et<br />

l’ancienne feuil<strong>le</strong> de l’ancien programme. Je dis bien feuil<strong>le</strong> et non pas classeur. La semaine<br />

dernière, <strong>le</strong> remplissage m’a pris une heure trente ! Les items sont parfois répétés, parfois<br />

in<strong>com</strong>préhensib<strong>le</strong>. Avant, on estimait la charge d’un étudiant à 30% de la charge de travail du<br />

professionnel, maintenant je pense que ce chiffre à doub<strong>le</strong>r !<br />

Le niveau des étudiants à tout de même baisser, et je pense que c’est surtout ce réajustement<br />

quotidien à la fois théorique et pratique qui déc<strong>le</strong>nche une démotivation, et une réticence à<br />

encadrer…<br />

40


ANNEXE N°7 : ENTRETIEN N°6<br />

En premier lieu, j’ai expliqué au professionnel dans quel cadre et pourquoi j’effectuai une<br />

enquête. En cherchant, son accord ainsi que sa participation. Je lui expliqué <strong>le</strong> cadre<br />

anonyme de l’entretien, ainsi que <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de cet entretien. Suite à ma demande, il n’a<br />

pas souhaité être enregistré lors de notre discussion.<br />

Durée entretien : 33 minutes.<br />

CL : Selon vous, <strong>com</strong>ment l’étudiant peut –il trouver sa place dans une équipe, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du nouveau programme ?<br />

IDE : Sa place est toute trouvée, et se fait naturel<strong>le</strong>ment quand l’étudiant est motivé, curieux,<br />

quand il pose des questions tout en restant à sa place. C’est <strong>com</strong>me dans la vie de tous <strong>le</strong>s<br />

jours. Je ne pense pas qu’une équipe, puisse mettre en difficulté, un étudiant qui a de l’amour<br />

par rapport à ce qu’il fait dans une attitude présente mais discrète à la fois. Un niveau peut<br />

progresser mais pas la motivation, ni l’envie de d’être infirmière. Nous sommes là pour faire<br />

évoluer la progression des étudiants, mais si lui-même n’y croit pas, je ne peux <strong>le</strong> faire pour<br />

lui.<br />

Il est acteur de sa formation. Il a <strong>le</strong>s c<strong>le</strong>fs en main et c’est à lui de tout faire pour se<br />

rapprocher de son but.<br />

CL : Selon vous, existe-t-il des réticences à encadrer ces étudiants du nouveau référentiel de<br />

2009 ?<br />

IDE : Oui, notamment avec ce port folio, ce document est loin d’être synthétique donc il est<br />

un réel problème. Nous sommes surchargés de travail, il est diffici<strong>le</strong> pour nous de <strong>le</strong> remplir<br />

correctement, sans être tenter de cocher au hasard.<br />

Je pense que cette réticence ne va cesser d’augmenter, car <strong>le</strong> professionnel se fatigue depuis<br />

des années, qu’une fois de plus notre charge de travail ne cesse d’augmenter ainsi que nos<br />

responsabilités. La pénurie est déjà présente, mais cette reforme n’est malheureusement pas<br />

bon présage.<br />

41


L’universitarisation ou l’émancipation d’une profession, la construction identitaire ou<br />

<strong>com</strong>ment être un futur professionnel de santé de qualité.<br />

Une universitarisation des Instituts de Formation en Soins <strong>Infirmiers</strong> datant de 2009<br />

représentant une évolution logique face à l’historique de la profession infirmière. Historique<br />

qui équivaut à un sièc<strong>le</strong> de lutte pour affirmer une identité <strong>com</strong>munautaire et une<br />

reconnaissance professionnel<strong>le</strong>. Mais qui paradoxa<strong>le</strong>ment n’est pas accepté sur <strong>le</strong> terrain.<br />

Du changement à la résistance. De l’universitarisation à la construction de l’identité<br />

professionnel<strong>le</strong>.<br />

Un travail personnel pour tenter de <strong>com</strong>prendre certains mécanismes humains, jugés parfois<br />

injustes, me permettant de <strong>com</strong>prendre et d’analyser une dynamique à la fois individuel<strong>le</strong> et<br />

groupa<strong>le</strong>. Mon objectif : construire sereinement ma propre identité professionnel<strong>le</strong> dans un<br />

contexte d’encadrement diffici<strong>le</strong>.<br />

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