TABLEAUX ANCIENS - Tajan
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3 HENDRICK DE CLERCK<br />
(Bruxelles vers 1570 - vers 1629)<br />
LE JUGEMENT DE PÂRIS<br />
Panneau de chêne, quatre planches renforcées<br />
72 x 105,5 cm<br />
40 000 / 60 000 €<br />
Hendrick de Clerck fut probablement l’élève de Martin de Vos à Anvers. Il voyagea en Italie et<br />
à son retour en 1606, considéré comme le meilleur peintre d’histoire de sa génération à<br />
Bruxelles, fut employé à la Cour de l’archiduc Ernest, puis des archiducs Albert et Isabelle,<br />
gouverneurs des Pays-Bas. En plus d’importantes compositions religieuses, il peignit<br />
un grand nombre de petites scènes mythologiques et allégoriques, proches des œuvres de<br />
Johann Rottenhammer et de Hendrick van Balen. Il collabora souvent avec Dionys Van<br />
Alsloot, Jan Brueghel I, Jacques d’Arthois et Joos de Momper, en plaçant des groupes de nus<br />
ou de figures classiques dans des paysages.<br />
Le tableau présente une composition, très caractéristique : large percée sur un côté, sousbois<br />
de l’autre et personnages répartis au centre pour le sujet principal, facilitent la lecture<br />
du tableau. Il est question du Jugement de Pâris, prince troyen, fils de Priam et d’Hécube.<br />
Les devins prédirent à sa mère qu’elle donnerait le jour à un fils qui causerait la ruine de Troie.<br />
En grandissant, Pâris devint un modèle de grâce, de force et de beauté. Mais un jour,<br />
la Discorde, pour se venger de n’avoir pas été conviée à un banquet des dieux, jeta au<br />
milieu des convives cette pomme fatale où était écrit : “A la plus belle”. Trois déesses<br />
se la disputèrent : Junon, Minerve et Vénus. Jupiter ordonna que le jugement fut soumis à<br />
Pâris qui décerna la pomme à Vénus. De là, la haine implacable de Junon et de Minerve contre<br />
Troie et ses princes.<br />
Les attributs, placés aux côtés de chacune des déesses, assurent leur identification. Les deux<br />
angelots qui volent au-dessus de Pâris qui tend la pomme à Vénus, nous dévoilent<br />
le dénouement de l’histoire. Le sujet est ainsi prétexte à représenter des figures aux formes<br />
contournées et aux attitudes posées, typiques du maniérisme. La mise en scène, quasi<br />
théâtrale, est accentuée par le contraste des carnations translucides, la précision du dessin,<br />
des drapés aux plis fouillés et le paysage qui plante le décor, dans un souci de réalisme.<br />
L’ensemble harmonieux de la composition, la richesse des couleurs et des contrastes<br />
achèvent de parfaire le tableau.<br />
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