TABLEAUX ANCIENS - Tajan
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76 JEAN-BAPTISTE GREUZE<br />
(Tournus 1725 - Paris 1805)<br />
PORTRAIT DE DENIS DIDEROT EN BUSTE<br />
Toile, ovale<br />
Restaurations anciennes<br />
Dans un cadre en bois sculpté doré, estampillé H. Letonné, travail français<br />
du XVIII e siècle<br />
61 x 49 cm<br />
60 000 / 80 000 €<br />
PROVENANCE :<br />
Collection de M *** [Quenesson], Paris, Hôtel Drouot, (Maître Pillet) 18 janvier 1869, n° 55<br />
(Portrait présumé de Denis Diderot), 1720 FF).<br />
BIBLIOGRAPHIE :<br />
C. Mauclair, H. Marcel, Ch. Masson et J. Martin, Jean-Baptiste Greuze, Paris, nd, p. 68 du<br />
catalogue raisonné, n° 1108.<br />
Originaire de Tournus, Jean-Baptiste Greuze, entre à l’École de l’Académie Royale à Paris.<br />
Il expose sa première œuvre au salon de 1755 : Le père de famille expliquant la Bible à<br />
ses enfants, une œuvre déjà très appréciée des critiques.<br />
Ses succès lui permirent rapidement d’être introduit dans le cercle des artistes et<br />
des “encyclopédistes”. Dès 1759, après son voyage en Italie, il fait la connaissance de<br />
Denis Diderot (1713-1784).<br />
Le tableau que nous présentons montre le portrait de Diderot âgé d’environ d’une<br />
cinquantaine d’années, vers 1763. L’amitié entre le peintre et l’intellectuel fut sincère mais<br />
de courte durée. Greuze a représenté son ami avec beaucoup de sensibilité, une physionomie<br />
vivante. Diderot, tourné vers la gauche, est vêtu d’un habit de soie violette, d’un gilet de satin<br />
blanc brodé et d’une chemise ouverte échancrée sur le cou et simplement ornée d’un jabot<br />
de dentelle.<br />
Diderot, dans le compte-rendu du Salon de 1765 a vanté les qualités esthétiques et picturales<br />
de Greuze : le premier peintre “qui se soit avisé (…) de donner des mœurs à l’art” ; la même<br />
année, il publia son essai de peinture, et ne cessa de louer la technique de Greuze,<br />
ses colorations attrayantes, son modelé admirable, le sentiment profondément poignant de<br />
ses tableaux.<br />
Malheureusement, cette amitié déclina au fil du temps et aboutit à une rupture entre les deux<br />
hommes lors du Salon de 1769 où Diderot écrivit “je n’aime plus Greuze”.<br />
Notre tableau reste le témoignage évident des liens privilégiès qui unissaient les deux grands<br />
hommes, deux esprits éminents du siècle des lumières.<br />
Il n’existe qu’un autre portrait de Denis Diderot, un dessin conservé à la Pierpont Morgan<br />
Librairy de Londres.<br />
Nous remercions Monsieur Edgar Munhall, qui a examiné le tableau et confirmé l’attribution<br />
à Jean-Baptiste Greuze.<br />
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