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Balade à Nieuwport, pillage au Cameroun - WIJMA Cameroun

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Il est possible que des appels d’offre soient lancés<br />

fi n 2004 pour réaliser cette 4ème phase. Pour les<br />

trois premières phases de ces trav<strong>au</strong>x, les conditions<br />

suivantes concernant l’utilisation de bois tropical<br />

fi gurent dans le cahier de charge:<br />

“Le bois tropical doit provenir de concessions<br />

d’abattage implantées dans des pays appliquant une<br />

politique de gestion durable des forêts tropicales et ce<br />

en conformité avec les recommandations de l’O.I.B.T.<br />

(Organisation Internationale des Bois Tropic<strong>au</strong>x) (6).<br />

Lors de la livraison, une attestation de conformité de<br />

la concession doit être produite <strong>au</strong> même titre qu’une<br />

liste d’identifi cation des grumes enregistrées lors de<br />

l’abattage.”<br />

La formulation qui est utilisée dans ce cahier<br />

des charges est totalement inappropriée pour<br />

déboucher sur l’exécution des résolutions adoptées<br />

par le parlement fl amand. Ces résolutions visent à<br />

promouvoir l’utilisation pour tous les trav<strong>au</strong>x publics de<br />

bois certifi é et à lutter contre l’utilisation de bois produit<br />

dans l’illégalité.<br />

Il est d’<strong>au</strong>tre part parfaitement possible de démontrer<br />

que le <strong>Cameroun</strong> est tout s<strong>au</strong>f en chemin vers<br />

une gestion durable de ses forêts et que les<br />

recommandations de l’O.I.B.T. (Organisation<br />

Internationale des Bois Tropic<strong>au</strong>x) sont loin d’être<br />

d’actualité <strong>au</strong> <strong>Cameroun</strong>.<br />

A l’heure actuelle, seul le recours à du bois certifi é<br />

– selon un système crédible – peut garantir un<br />

matéri<strong>au</strong> non issu de coupes forestières dévastatrices.<br />

Les organisations de défense de l’environnement<br />

considèrent <strong>au</strong>jourd’hui la certifi cation FSC comme la<br />

seule crédible.<br />

L’Azobé:<br />

populaire mais menacé<br />

C’est à un certain nombre de raisons techniques que<br />

l’Azobé doit sa réputation <strong>au</strong> sein des arbres tropic<strong>au</strong>x<br />

produisant du bois dur. On l’utilise fréquemment<br />

pour des constructions hydr<strong>au</strong>liques lourdes comme<br />

par exemple la construction de barrages. L’Azobé<br />

est également utilisé pour la construction des voies<br />

de chemins de fer. Cette essence est originaire de<br />

l’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Une partie<br />

importante de la production mondiale d’Azobé est<br />

orginaire du <strong>Cameroun</strong>. Si l’Azobé est un des pionniers<br />

à se développer dans les forêts tropicales africaines,<br />

c’est <strong>au</strong>ssi un arbre qui se régénère diffi cilement. De<br />

source scientifi que, il est établi que l’Azobé connaît<br />

suite à son exploitation commerciale un recul observé<br />

sur de nombreuses parties de son aire de distribution.<br />

L’Azobé est considéré comme une essence ‘vulnérable’<br />

(7) dans des études portant spécifi quement sur<br />

le risque d’extinction [Oldfi eld, 1998] du World<br />

Conservation Monitoring Centre et du International<br />

Union for the Conservation of Nature (WCMC / IUCN).<br />

Il est dès lors indéniable que cette essence est à terme<br />

menacée de disparition.<br />

Plusieurs essences tropicales de bois dur disponibles<br />

sur le marché belge avec un label FSC présentent<br />

des caractéristiques techniques comparables à celles<br />

de l’Azobé et sont parfaitement compatibles avec une<br />

utilisation maritime. Il s’agit entre <strong>au</strong>tres de l’Angelim<br />

vermelho et du Massaranduba (Paraju). Ces essences<br />

disponibles sous certifi cation FSC sont produites <strong>au</strong><br />

Brésil.<br />

Gestion forestière et législation <strong>au</strong><br />

<strong>Cameroun</strong>: entre la théorie et la pratique<br />

Sous la pression de la Banque mondiale, la législation<br />

forestière du <strong>Cameroun</strong> a été fondamentalement<br />

réformée entre 1994 et 1995. En théorie, cette<br />

législation contient un nombre important d’éléments<br />

progressistes qui pourraient servir d’exemple dans les<br />

pays voisins:<br />

• Une réforme de la fi scalité du secteur forestier doit<br />

permettre d’<strong>au</strong>gmenter les revenus étatiques et<br />

rendre le système plus transparent. La population<br />

locale devrait mieux tirer parti de l’exploitation<br />

forestière.<br />

• Des appels d’offre pour les concessions forestières<br />

devraient permettre d’enrayer la corruption et attirer<br />

<strong>au</strong> <strong>Cameroun</strong> des entreprises compétentes.<br />

• Une planifi cation forestière obligatoire pour<br />

l’ensemble des concessions vise à encourager une<br />

gestion responsable des forêts.<br />

Si la législation forestière fait merveille sur le papier,<br />

une fois sur le terrain, elle reste bien souvent lettre<br />

morte. Son contrôle semble poser de graves problèmes<br />

et les faits de corruption (8) continuent à être l’apanage<br />

du secteur.<br />

• Le secteur forestier fr<strong>au</strong>de massivement. Par<br />

ricochet, cette attitude prive les populations locales<br />

des avantages liés <strong>au</strong>x retombées d’une exploitation<br />

forestière en expansion.<br />

• Il arrive encore fréquemment que des concessions<br />

forestières soient accordées à des entreprises qui<br />

sont directement impliquées dans des abattages<br />

illég<strong>au</strong>x. Des concessions sont régulièrement<br />

attribuées à des h<strong>au</strong>ts fonctionnaires et de militaires<br />

h<strong>au</strong>t gradés manquant totalement d’expérience en<br />

matière d’exploitation forestière.<br />

• Ces dix dernières années, on a procédé à des<br />

coupes massives <strong>au</strong> <strong>Cameroun</strong>: on a assisté à des<br />

abattages sans <strong>au</strong>torisation, hors des limites des<br />

concessions de coupe ou encore à la falsifi cation de<br />

documents de transports, non paiement des taxes<br />

etc

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