La Terre est notre maison
La Terre est notre maison
La Terre est notre maison
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Témoignage : les moisissures<br />
Au cours des vingt à trente dernières<br />
années, l’isolation accrue et mal mise en<br />
œuvre a favorisé le développement, de la<br />
cave au grenier, de zones de condensation<br />
(ponts thermiques), sièges d’un<br />
intense développement de moisissures.<br />
Les modes de vie ont évolué parallèlement<br />
entraînant, de plus en plus, la production<br />
et l’accumulation d’humidité<br />
dans l’habitat : douches fréquentes,<br />
cuisson au gaz, aération insuffisante des<br />
chambres…<br />
Une étude de l’ISP portant sur 130 logements<br />
de patients allergiques a montré<br />
que plus de 90% d’entre eux étaient<br />
contaminés par des moisissures spécifiques<br />
de l’habitat. Plus de 120 espèces<br />
différentes furent identifiées dont<br />
Alternaria, moisissure bien connue pour<br />
son pouvoir allergisant et sa responsabilité<br />
dans de nombreux cas d’asthme<br />
grave de l’enfant. Cladosporium sphaerospermum,<br />
autre moisissure allergisante,<br />
envahit 60% des logements et <strong>est</strong> responsable<br />
des taux de contamination les plus<br />
élevés, en particulier dans les chambres à<br />
coucher et les salles de bains. Les matelas<br />
Témoignage : l’acarien de la poussière<br />
L’acarien de la poussière dom<strong>est</strong>ique<br />
(Dermatophagoides pteronyssinus) <strong>est</strong><br />
l’espèce la plus fréquente en Belgique. Il<br />
se multiplie en masse dans les matelas et<br />
la literie : il y trouve une forte humidité<br />
indispensable à son développement et<br />
une quantité de squames (débris de peau)<br />
qui constituent la base de son alimentation.<br />
Ce sont ses excréments qui contiennent<br />
le plus de molécules allergisantes.<br />
Dr. Nicole Nolard,<br />
Chef de Section de Mycologie, ISP.<br />
SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,<br />
DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DES<br />
RELATIONS INTERNATIONALES.<br />
sont également des réservoirs importants<br />
de moisissures.<br />
En Belgique, les mycotoxines produites<br />
par Stachybotrys atra ont été récemment<br />
incriminées dans la mort subite d’un<br />
nourrisson. Il ne faudrait plus permettre<br />
aux enfants de dormir dans les chambres<br />
présentant des zones de contamination<br />
par Stachybotrys atra.<br />
Enfin, l’inhalation des moisissures peut<br />
être à l’origine d’infections pouvant être<br />
très graves pour les personnes dont le<br />
système immunitaire <strong>est</strong> déprimé (personnes<br />
malades).<br />
Depuis de nombreuses années, la section<br />
de mycologie de l’ISP réalise des<br />
enquêtes à domicile à la demande de<br />
médecins confrontés à des problèmes<br />
graves d’allergies dom<strong>est</strong>iques. Un protocole<br />
d’enquête a été défini : il comporte<br />
l’analyse des moisissures, des acariens,<br />
des blattes, des poils de chat, mais aussi<br />
des COV, du formaldéhyde…<br />
Docteur Nicole Nolard,<br />
Chef de Section de Mycologie, ISP.<br />
SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,<br />
DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DES<br />
RELATIONS INTERNATIONALES.<br />
Les acariens<br />
Les acariens sont de petits arthropodes (de<br />
la classe des arachnides)<br />
invisibles à l’œil nu<br />
pour la plupart : leur<br />
diamètre varie de 200 à<br />
500 m (micromètres).<br />
Les légionelles et la<br />
maladie du légionnaire<br />
Les légionelles sont des bactéries<br />
(Legionella pneumophila : de 2 à 6 m) présentes<br />
dans l’environnement naturel (eau<br />
et sol) où elles sont généralement inoffensives<br />
pour l’Homme. En revanche, dans<br />
les bâtiments, elles peuvent rencontrer<br />
des conditions favorables à leur prolifération.<br />
Ainsi, lorsqu’elles se retrouvent en<br />
suspension dans l’air associées à des gouttelettes<br />
d’eau (aérosols), elles peuvent être<br />
respirées et être à l’origine de deux types<br />
de maladies de l’appareil respiratoire.<br />
L’une bénigne et à guérison spontanée : la<br />
fièvre de Pontiac (état grippal). L’autre<br />
plus grave et parfois mortelle : la légionellose<br />
ou maladie du légionnaire. Sa mortalité<br />
<strong>est</strong> relativement élevée (12%).<br />
<strong>La</strong> maladie du légionnaire <strong>est</strong> fort heureusement<br />
peu fréquente : elle survient principalement<br />
dans les hôpitaux, notamment<br />
parce qu’un patient hospitalisé <strong>est</strong> plus<br />
sensible aux infections. Elle serait à l’origine<br />
de seulement 2% des affections pulmonaires<br />
survenant en dehors du milieu<br />
hospitalier, mais des études systématiques<br />
visant à évaluer réellement le risque n’ont<br />
apparemment jamais été menées.<br />
Les légionelles vivent dans la plupart des<br />
milieux aqueux, naturels ou artificiels, et,<br />
plus fréquemment, dans les réseaux d’eau<br />
chaude, car elles préfèrent les températures<br />
comprises entre 25 et 45°C. Mais<br />
elles séjournent également dans les<br />
réseaux d’eau froide et dans les réservoirs<br />
des tours de refroidissement des installations<br />
de climatisation. Une température<br />
élevée (65° à 70°C) inactive les bactéries<br />
en quelques minutes. À l’intérieur des<br />
bâtiments, la formation d’aérosols se produit<br />
principalement aux points de puisage<br />
des réseaux d’eau (robinets, douches…) et<br />
dans les jacuzzis.<br />
Les allergènes des plantes vertes<br />
Parmi les plantes vertes qui ornent nos<br />
<strong>maison</strong>s, certaines sont responsables d’allergies.<br />
En particulier le Ficus benjamina<br />
dont le latex, présent sur ses feuilles, produit<br />
en séchant une poussière constituant<br />
un allergène très puissant. Le caféier, le<br />
papyrus, les cactées et le staphilllum produisent<br />
aussi leur part d’allergènes.<br />
Les allergènes de blattes<br />
En général, les blattes prennent d’assaut<br />
les habitations insalubres et les grands<br />
ensembles de logements sociaux. Les<br />
allergènes qu’elles véhiculent sont responsables<br />
de la sensibilisation<br />
de 12% de la population<br />
(en particulier<br />
des adultes et des<br />
enfants de plus de<br />
10 ans).<br />
Les allergènes du chat<br />
Le chat <strong>est</strong> l’animal dom<strong>est</strong>ique le plus<br />
redouté des personnes allergiques !<br />
Produits par ses glandes sébacées, les<br />
allergènes du chat sont des substances<br />
très volatiles. Grand explorateur, il les<br />
essaime partout dans la <strong>maison</strong>. Après<br />
éloignement du chat, il faudra au moins<br />
six mois – en ventilant bien la <strong>maison</strong> –<br />
pour rendre les allergènes du chat inoffensifs.<br />
<strong>La</strong> pollution électromagnétique<br />
intérieure<br />
Que serait la vie sans électricité, la « fée<br />
du logis » ? Elle alimente nos appareils<br />
électroménagers, nos radios et téléviseurs,<br />
nos ordinateurs, elle cuit nos aliments,<br />
elle nous réchauffe, elle nous éclaire… et<br />
elle produit son lot de champs électriques<br />
et magnétiques.<br />
Les champs électriques alternatifs 50 Hz<br />
Ils sont émis par les appareils électriques<br />
raccordés à une prise électrique. Par<br />
exemple, une lampe de chevet (non raccordée<br />
à la terre) va émettre des champs<br />
électriques de plusieurs dizaines de V/m.<br />
Quand l’éclairage <strong>est</strong> éteint, seuls sont<br />
produits des champs électriques liés à la<br />
tension (220/230 volts) présente dans les<br />
câbles.<br />
Dans la <strong>maison</strong>, la protection contre les<br />
champs électriques <strong>est</strong> réalisée simple-<br />
88 Construire, rénover, habiter…<br />
Construire, rénover, habiter… 89