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∙ Quelles conséquences a eu la crise sur le budget 2013
du Département de la Seine-Maritime ?
Notre département, comme partout en France d'ailleurs,
traverse une période difficile en raison de la crise sociale, la
situation fragile des familles seinomarines s'est accrue. Les
répercussions sur les finances départementales ont été directes.
Le nombre de bénéficiaires du RSA, dont notre institution a la
charge, est de 2,59 % de la population contre 2,19 % au niveau
national (soit une charge supplémentaire de 500 000 € par
mois pour le Département). Un autre chiffre révélateur de cette
situation est celui du nombre de personnes de plus de 75 ans
bénéficiaires de l'Aide aux personnes âgées (APA). Avec le
vieillissement de la population, cette aide concerne 25 % des
plus de 75 ans contre 20,6 % au niveau national. La réforme
fiscale de la taxe professionnelle a aussi eu des répercussions
sur notre budget 2012 et en aura encore sur celui de 2013.
Un budget
anti-crise et
courageux
∙ Cela implique-t-il des économies dans d’autres domaines ?
Oui, nécessairement… Nous avons dû agir sur plusieurs leviers.
Et ce, depuis de nombreuses années déjà. En 2013, 26 millions
d’euros d’économies par rapport à l'évolution naturelle des
besoins de l'institution ont encore été actés. Nos dépenses de
communication, par exemple, ont déjà connu une baisse de
10 % en 2010-2011, de 5 % encore l'année suivante auxquelles
s'ajoutent les 10 % programmés cette année. Lors de l'Armada,
nous nous sommes aussi engagés avec la Région, la Crea et la
Ville de Rouen à faire stand commun. Nous ne proposerons,
à cette occasion, ni grande roue, ni congrès, ni soirée des
commandants, ni pique-nique géant. Les nécessaires efforts
de ce budget impliquent également la fin des dispositifs “Tous
au Match” et “Tous au Cinéma” à la fin de la saison 2012-2013.
Quant à nos frais de personnel et les charges générales du
Département, elles ont été rigoureusement maîtrisées pour
maintenir ces dépenses en deçà de la moyenne des dépenses
des Départements français. Toutefois, si nous nous imposons
cette rigueur c’est avant tout pour aider un peu plus encore les
publics les plus touchés par la crise et les plus en difficulté. C'est
notre rôle d’être à leurs côtés.
∙ La Seine-Maritime continuera donc à investir ?
Effectivement. Et toujours en prenant en compte les besoins
des Seinomarins les plus touchés par la crise. Face aux
difficultés rencontrées, de nombreux Départements ont limité
au maximum l'investissement et les aides à l'investissement
des autres collectivités. Mais dans un département comme
la Seine-Maritime, nous traversons une période où il est
important de soutenir l'activité économique, de mettre l'intérêt
des Seinomarins les plus fragiles et l'égalité des chances au
premier plan. Nous avons donc tenu à affirmer notre présence
sur le terrain en proposant des actions en faveur de l'éducation,
la jeunesse, le sport ou encore la culture. Depuis 2004, les
investissements engagés nous ont permis de rattraper notre
retard dans l’équipement du territoire et ils ont aussi limité les
déserts sociaux, médicaux, culturels, et sportifs. C’est ainsi, par
exemple, que 34 collèges ont été construits ou rénovés en à
peine 9 ans.
∙ Quelles autres décisions importantes ont été prises
pour ce budget 2013 ?
Pour nous, rester près des habitants et mener une politique
volontariste et bénéfique à tous les Seinomarins signifie
maintenir ou renforcer les Contrats de réussite éducative
Départementaux (Cred 76), les bourses aux collégiens, les
aides à la restauration et créer le microcrédit personnel. Pour
maintenir ce soutien à l’économie, aux politiques publiques, aux
investissements et aux subventions d’équipement, nous avons
fait le choix de recourir au levier fiscal. La taxe sur le foncier
bâti va donc évoluer de 2,82 points. Si nous avons eu recours à
ce levier plus rarement que d’autres Départements depuis 2004,
cette démarche doit nous permettre de rester ambitieux et de
répondre aux 4 priorités que nous nous sommes fixées : les
solidarités, la jeunesse, l'emploi et l’aménagement du territoire.
© Alan Aubry
Seine-maritime mag
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