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Filière Avicole et Cunicole<br />
S P A C E<br />
Numéro <strong>43</strong><br />
Belgique - Belgïe<br />
P.P.. - P.B.<br />
5030 GEMBLOUX<br />
BC31929<br />
3° trimestre 2012<br />
Table ronde sur la durabilité et la proximité<br />
12 ème édition de la JEPPA le 28 novembre 2012<br />
S P A C E<br />
Eclairage sur quelques innovations<br />
Éditeur responsable : André THEWIS - Filière Avicole et Cunicole Wallonne - asbl<br />
Chaussée de Namur, 47 - 5030 GEMBLOUX - Tél : 081/627 311 - info@facw.be - www.facw.be<br />
avec le soutien de la Wallonie
Sommaire<br />
Dossier SPACE à Rennes :<br />
Table ronde sur la durabilité et la proximité : nouvelles valeurs des marques<br />
Eclairage sur quelques innovations<br />
page 1<br />
page 3<br />
VEPEK : Xavier Gellynck succède à Jacques Viaene<br />
Poulet bio : Améliorer les résultats en incorporant son froment<br />
Biodiversité : Echo du projet CRA-W de conservation des races wallonnes<br />
Retour sur Libramont 2012 : Au stand des Conseils de Filière, le discours de Pierre Ska,<br />
Président du Conseil de Filière Lait et Produits laitiers wallonne<br />
La situation du marché des oeufs en Europe et en Belgique<br />
Marchés<br />
Brèves<br />
JEPPA : Le programme de la 12ème édition<br />
Recette<br />
page 7<br />
page 8<br />
page 12<br />
page 13<br />
page 14<br />
page 19<br />
page 22<br />
page 24<br />
page 25<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
C. COLOT<br />
M. JACQUET<br />
P. KIRTEN<br />
P. SKA, Président du Conseil de Filière lait et<br />
Produits laitiers Wallonne<br />
J-L. TARGE, CRE – Incorporation de froment<br />
en poulet bio<br />
Graphisme et mise en page :<br />
P. KIRTEN<br />
Comment recevoir<br />
le trimestriel de la Filière Avicole et<br />
Cunicole Wallonne ?<br />
La souscription se fait auprès de la <strong>FACW</strong> ou<br />
via notre site Internet, rubrique «adhésion».<br />
Le montant est de 15 euros/4 numéros à<br />
verser sur le compte 103-0120500-94 de la<br />
<strong>FACW</strong> avec la mention «adhésion».<br />
Code i-ban : BE87 1030 1205 0094.<br />
Code bic : NICABEBB.<br />
Crédit Agricole<br />
Boulevard Sylvain Dupuis, 251<br />
1070 BRUXELLES
Table ronde sur la durabilité et la proximité : nouvelles<br />
valeurs des marques<br />
Au travers de cette thématique, le SYRPA * souhaitait<br />
pouvoir répondre à la question : « Pourquoi aujourd’hui<br />
un besoin s’exprime pour rattacher les produits à<br />
des valeurs ? »<br />
L’animation de cette table-ronde a réuni, autour de deux<br />
dirigeants d’entreprises bretonnes, Loïc Hénaff (pâté<br />
Hénaff) et Willy Patsouris (coopérative laitière Coralis/<br />
Agrilait), le coordinateur du réseau breton « Produit en<br />
Bretagne », Malo Bouësse du Bourg, et le directeur du<br />
groupe I§E spécialisé dans le conseil et la communication<br />
aux entreprises, Jean-Pierre Beaudoin.<br />
Dossier SPACE à Rennes<br />
* Le SYRPA rassemble un réseau de 300 professionnels de la communication en agriculture et<br />
agroalimentaire.<br />
A. Présentation des entreprises<br />
- Hénaff (http://www.henaff.com/) est<br />
une entreprise familiale qui s’est établie<br />
en 1907 dans le Finistère. Elle emploie<br />
215 salariés. Trois axes constituent les<br />
valeurs de l’entreprise :<br />
1. Les valeurs de marque : il s’agit de l’image projetée<br />
au niveau du consommateur. La vision de la marque doit<br />
être entretenue en permanence et rester dans l’air du<br />
temps.<br />
Les fondamentaux de l’entreprise témoignent de la forte personnalité de cette<br />
PME ancienne, qui veut rester maître de son destin et met dès lors en œuvre des<br />
produits à haute qualité.<br />
Chaque année, de nouveaux adhérents rejoignent le réseau « Produit en Bretagne ».<br />
L’an dernier, les entreprises ont consacré 1 500 heures pour des réunions animées<br />
par le réseau.<br />
2. Les valeurs de société : en lien avec l’attachement<br />
environnemental (les ateliers Hénaff sont de grands<br />
consommateurs d’eau) et l’ancrage au territoire.<br />
3. Les valeurs du groupe humain : à partir d’une<br />
étude interne d’opinions, il est ressorti qu’une importance<br />
particulière est à accorder au sein de l’entreprise à<br />
l’innovation et au dynamisme, au respect des personnes<br />
et à la convivialité.<br />
- Créé en 1993, le réseau « Produit en Bretagne »,<br />
regroupe 300 entreprises (http://www.produitenbretagne.<br />
com/). Qu’est-ce qui a fédéré ce réseau ? Malo Bouësse<br />
du Bourg, coordinateur de la structure, répond qu’à<br />
partir d’un dynamisme culturel sous-jacent, ce sont<br />
les valeurs liées au développement de l’emploi en<br />
Bretagne qui ont réussi à mobiliser les entreprises.<br />
L’article 1 du règlement d’ordre intérieur précise le besoin<br />
d’un esprit éthique et de solidarité, avec le respect du<br />
salarié, de la qualité et de l’environnement. En résumé,<br />
le développement territorial durable est retenu par le<br />
logo « Produit en Bretagne ». Les valeurs sont à la fois<br />
partagées par les chefs d’entreprise et les consommateurs<br />
(achat solidaire pour l’emploi).<br />
1<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Dossier SPACE à Rennes<br />
Mais attention, ces valeurs doivent être crédibles.<br />
Des exigences doivent se retrouver derrière<br />
ces valeurs, sur base de cahiers des charges<br />
contrôlés. Par exemple, l’année dernière, deux<br />
membres ont dû être exclus car ils ne respectaient<br />
pas les critères de qualité. En 2011, pas moins de<br />
45 responsables qualité des entreprises membres<br />
du réseau ont réalisé des audits chez les membres.<br />
- La coopérative Coralis/Agrilait * partage ses<br />
valeurs au travers du besoin de différenciation<br />
de ses produits, car le marché est<br />
très chahuté par des compétiteurs<br />
étrangers (http://www.agrilait.fr/).<br />
Quoi de plus simple en effet que la fabrication de<br />
lait UHT, alors que cependant la quantité produite<br />
n’est pas en rapport avec la consommation. Dans<br />
ce contexte de mondialisation, deux schémas se<br />
présentent :<br />
- soit assurer la plus grosse productivité possible,<br />
mais avec une compétition féroce sur les marchés et<br />
des entreprises devenant de plus en plus grosses ;<br />
- soit « J’ai une histoire à raconter. Quels sont<br />
les éléments qui me différencient ? » :<br />
• lait collecté dans un rayon de 40 km de<br />
Rennes (notion de proximité, de bilan Carbone<br />
favorable) ;<br />
• réduction de 20% des gaz à effet de serre grâce<br />
à une alimentation particulière des vaches;<br />
• leader sur marché du lait ;<br />
• construction de circuits courts collectifs.<br />
* Coralis, c’est 2500 adhérents pour 700 producteurs laitiers.<br />
B. Changement dans notre société<br />
Pour Jean-Pierre Beaudoin de la société de<br />
communication I§E (http://www.i-e.fr/),<br />
ce qui change aujourd’hui par rapport<br />
à la valeur des marques, c’est justement le<br />
changement observé dans notre société. Il<br />
explique que l’état de la société se compose d’une<br />
logique de marché et d’une logique de société.<br />
Une gestion en permanence du conflit des deux<br />
logiques est observée. Selon le temps, l’état peut<br />
évoluer. Pour le moment, la logique de société a<br />
plutôt tendance à s’imposer.<br />
C. Comment installer une marque ?<br />
Trois schémas sont envisageables :<br />
1. Définition de valeurs à partir de la vision de<br />
l’entrepreneur, avec un ancrage dans la société.<br />
2. Mise en commun de valeurs fondatrices. Attention,<br />
il faut qu’elles aient de la consistance, sinon elles<br />
seront démasquées par la société.<br />
3. Valeurs territoriales, à partir :<br />
• d’une proximité culturelle (ex : Facebook).<br />
Cette valeur va prendre de l’importance dans<br />
l’avenir ;<br />
• d’une proximité d’intérêt. On achète parce<br />
que l’on sait d’où ça vient ;<br />
• d’une proximité territoriale. Plus la société<br />
est mondialisée, plus le territoire prend de<br />
l’importance. On a besoin de retrouver des lieux<br />
d’appartenance.<br />
D. Vers quoi va-t-on ?<br />
En effet, « On a tout !», « On a un luxe inouï !», mais<br />
on veut quand même parvenir à faire du durable.<br />
Pour J-P. Beaudoin, ce qui est certain : on ne revient<br />
jamais en arrière. Les valeurs d’aujourd’hui vont<br />
continuer à exister, mais comment la société future<br />
va-t-elle les digérer : 25 ans, c’est une génération ?<br />
On doit compter sur ce rythme pour figer les valeurs<br />
d’une société.<br />
--> Et Quelles sont les valeurs montantes ?<br />
- Le cercle d’amis est beaucoup plus présent chez les<br />
jeunes que la précédente génération. Dans l’avenir,<br />
l’importance du relationnel se fera sentir, plus que<br />
celle de la famille.<br />
- On risque de sortir du relativisme des valeurs qui<br />
sont les nôtres et revenir à la notion de conflit, au<br />
besoin de s’affirmer, plutôt qu’au sens du consensus<br />
à tout prix.<br />
E. En période de crise, le consommateur<br />
ne va-t-il pas préférer les petits prix<br />
plutôt que les marques ?<br />
Loïc Hénaff répond à cette question en faisant<br />
remarquer que si la part du budget du ménage<br />
a été divisée par trois en 50 ans, la valeur de la<br />
consommation alimentaire croît car les revenus<br />
augmentent. Pour Malo Bouësse du Bourg, il ne<br />
faut pas négliger non plus l’effet désidérabilité<br />
des marques. Il cite à cet effet l’exemple de<br />
Mercedes, ainsi que d’un Carrefour de la région qui<br />
en un an a vu les produits issus du logo « Produit<br />
en Bretagne » augmenter de 25%, car le gérant<br />
les a mis en avant dans ses rayons. J-P. Beaudoin<br />
fait aussi référence à une étude récente montrant<br />
que les marques sont en train de voir leurs parts de<br />
marché croître. L’équilibre des achats semble tendre<br />
vers les grandes marques, à partir du processus<br />
équilibre/compensation à mettre en parallèle<br />
avec l’effet nécessité/plaisir.<br />
Pour pouvoir asseoir une marque, deux paramètres sont indispensables : durée (il faut<br />
au moins 15 années) et cohérence. J.-P. Beaudoin rappelle à cet effet que la notion de<br />
durabilité trouve son origine en 1987. 25 ans plus tard, cette notion s’impose partout.<br />
Catherine COLOT<br />
2<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
SPACE 2012 : Eclairage sur quelques innovations<br />
CANARDS A FOIE GRAS :<br />
FAF (http://www.faf.fr/gavage.html)<br />
La société FAF avait déjà reçu le prix Innov SPACE il y a deux ans, en présentant son nouveau<br />
système de logement collectif des canards en gavage. Cette année, elle en a reçu deux<br />
nouveaux (une étoile), l’un pour la porte du logement collectif de gavage, le second pour<br />
un nouvel embuc de gavage dans le cadre de l’utilisation de maïs farine et d’un gavage à la verticale.<br />
Dossier SPACE à Rennes<br />
La nouvelle porte du logement collectif a l’avantage<br />
de permettre à l’éleveur de saisir plus facilement<br />
l’animal lors de l’acte de gavage et de pouvoir se<br />
préparer en même temps à prendre le suivant. Le<br />
gavage effectué de cette manière permet de ne<br />
pas abaisser complètement la grille frontale (porte)<br />
sur les animaux. Par conséquent, ce système a<br />
l’avantage de ne pas pousser les animaux contre le<br />
caillebotis par un abaissement complet de la porte.<br />
Visuellement, cela donne une meilleure image du<br />
bien-être animal.<br />
En discutant avec le<br />
directeur de FAF (à droite<br />
de la photo), Monsieur<br />
Fresquet, et un éleveur<br />
de passage sur le stand<br />
(à gauche de la photo ;<br />
1 200 places de gavage),<br />
nous avons appris que les<br />
résultats de gavage avec<br />
le logement collectif mis<br />
au point par la société<br />
sont très encourageants.<br />
Après les adaptations du début, notamment en<br />
pratiquant l’arrosage des canards après le gavage<br />
afin de les inciter à s’abreuver, la mortalité et le<br />
rendement en foie gras se sont améliorés par<br />
rapport au gavage en logement individuel. L’éleveur<br />
nous a même rapporté que de 11 kilos de maïs, il a<br />
pu passer à 7 kilos.<br />
Pour l’inventeur de l’innovation, l’idéal est de gaver<br />
trois canards par cage. En visualisant une vidéo<br />
présentée sur le stand, on remarque que les animaux<br />
sont capables de réaliser leurs mouvements naturels<br />
dont l’étirement des ailes. FAF a déjà installé ces<br />
logements collectifs dans plus de 8 000 exploitations.<br />
POULES PONDEUSES :<br />
Quant au nouvel embuc de gavage, l’origine de<br />
l’innovation provient du fait qu’avec les nouveaux<br />
systèmes collectifs, il est nécessaire de gaver à la<br />
verticale. Le maïs farine a donc tendance à être<br />
distribué en provoquant une tension plus importante<br />
dans le jabot. En<br />
rajoutant la petite<br />
grille au bout de<br />
l’embuc, il est plus<br />
facile d’introduire le<br />
tuyau, en le faisant<br />
passer juste audessus<br />
de la langue.<br />
Le maïs se disperse<br />
également plus en<br />
douceur et est mieux<br />
réparti dans le jabot.<br />
IRSEA (http://www.irsea.info/)<br />
L’Institut de Recherche en<br />
Sémiochimie et Ethologie Appliquée<br />
(IRSEA) vient de mettre au point un produit<br />
pour lutter contre le pou rouge (Dermanyssus<br />
gallinae), récompensé par un Innov SPACE à trois<br />
étoiles. Notons que sur les 47 lauréats de l’Innov<br />
SPACE, seules deux organisations ont reçu cette<br />
distinction.<br />
Le pou rouge est devenu en élevage de poules<br />
pondeuses un problème majeur diminuant la<br />
rentabilité des ateliers. En France, plus de la moitié<br />
des lots de pondeuses, tous modes d’élevages<br />
confondus, connaissent des infestations difficiles à<br />
gérer pour les éleveurs. Les conséquences : œufs<br />
tachés, piqûres, et ainsi nervosité, stress, voire<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
3
Dossier SPACE à Rennes<br />
picage entre volailles, anémie en cas d’infestation<br />
très importante, coûts et augmentation du temps<br />
de travail. Le pou peut être un vecteur de microorganismes<br />
pathogènes pour les volailles, comme<br />
les salmonelles (source : ITAVI).<br />
Sous le nom de NoReds, ce produit est innovant car<br />
il reproduit une allomone * sécrétée par la cane, via<br />
la glande uropygienne qui sert à imperméabiliser les<br />
plumes. Cette allomone possède la particularité<br />
d’empêcher les poux rouges de coloniser<br />
l’élevage, ce qui est particulièrement important<br />
pour protéger les canetons.<br />
Le principe de fonctionnement de NoReds réside<br />
dans la désorganisation des colonies en<br />
commençant par les femelles adultes, qui sont le<br />
pilier des colonies de poux. Elles ne mangent plus,<br />
et dès lors ne produisent plus les phéromones qui<br />
regroupent les acariens de la colonie, et ne guident<br />
plus vers l’hôte à piquer.<br />
Le balayage des acariens nombreux et translucides<br />
est très facile. On remarque également une<br />
remontée de la courbe de ponte, ainsi qu’un meilleur<br />
état général des poules.<br />
* Une allomone est une substance chimique produite par un être vivant et<br />
qui interagit avec un autre être vivant d'une espèce différente (définition de<br />
Wikipédia).<br />
20 kg de produit sont incorporés dans 249 tonnes d’aliments ou un coût<br />
de près de 500 €.<br />
Dans les conditions optimales, le cycle du pou rouge<br />
s’accomplit en 1 à 2 semaines (source : ITAVI).<br />
Les explications sur ce produit ont été données par l’auteur de l’innovation, Patrick Pageat, Senior Researcher à l’IRSEA.<br />
4<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
POULETS, CANARDS GRAS/OIES, LAPINS ET<br />
CAILLES/PIGEONS/GIBIERS :<br />
ACMA (www.avicole.fr)<br />
ACMA est une entreprise qui développe du<br />
matériel pour les abattoirs de taille petite à<br />
moyenne (plumeuse, convoyeur, chaîne compacte,<br />
effileuse, chariots, accessoires divers, …), à la fois en<br />
poulets, canards gras/oies, lapins et cailles/pigeons/<br />
gibiers. Elle met notamment en œuvre des boîtiers<br />
de régulation pour l’électronarcose. Elle a reçu<br />
l’Innov SPACE 2012 (une étoile) pour un nouveau<br />
boîtier permettant d’enregistrer les données<br />
d’électronarcose.<br />
AUTRES INNOVATIONS EN PRODUCTIONS<br />
AVICOLES :<br />
BNA Nutrition animale<br />
(http://www.bna-na.com)<br />
BNA est un fabricant aliment qui a voulu<br />
offrir à ses clients éleveurs la possibilité d’évaluer leur<br />
durabilité au travers des pratiques d’alimentation.<br />
Cette approche repose sur quatre composantes :<br />
le Bien-être, l’Economie, les Performances et<br />
la Contribution environnementale, piliers de la<br />
durabilité des productions avicoles.<br />
Dossier SPACE à Rennes<br />
L’abattoir comme le vétérinaire de contrôle<br />
peuvent ainsi visualiser très facilement les<br />
paramètres d’électronarcose. Par la possibilité<br />
d’enregistrement des paramètres, la traçabilité des<br />
données d’électronarcose est également rendue<br />
possible. Par rapport au passé, ce boîtier donne accès<br />
à l’opérateur au réglage de la tension via un bouton.<br />
Ce nouveau boîtier a été conçu de manière à répondre<br />
à la nouvelle législation européenne sur les abattoirs<br />
qui devraient sortir en 2013. Le coût de cet<br />
équipement : près de 5 000 €, y compris le système<br />
de bain d’eau.<br />
L’outil, ainsi dénommé BEPC (Innov SPACE à une<br />
étoile), est un service basé sur la définition, le<br />
choix, la mesure et le suivi d’indicateurs, qui<br />
sont au nombre de 4 à 7 pour chacune des quatre<br />
composantes citées.<br />
Certains critères sont classiques et facilement<br />
disponibles, mais d’autres critères sont issus des<br />
travaux de recherche menés en interne dans la<br />
société. L’évaluation de ces critères se fait à partir<br />
d’une grille d’interprétation adaptable au contexte<br />
de chacun.<br />
Un calculateur excel fournit une vision synthétique<br />
de sa performance, ce qui permet donc une analyse<br />
objective et globale. L’objectif est d’amener<br />
l’éleveur dans une démarche d’amélioration<br />
continue en mettant en place un plan d’action<br />
hiérarchisé en fonction des indicateurs et/ou des<br />
composantes les moins bien notés.<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
5
Bienvenue à la ferme (www.bienvenue-a-la-ferme.com)<br />
Dossier SPACE à Rennes<br />
« Bienvenue à la ferme »<br />
constitue le 1 er réseau national<br />
d’accueil à la ferme et de vente<br />
directe en France. Ce logo est<br />
agréé par les Chambres d’agriculture. Deux<br />
types services sont rendus aux adhérents du<br />
réseau :<br />
1. Visibilité de l’activité du producteur :<br />
supports personnalisés de communication,<br />
organisation d’événements collectifs, mise<br />
en place de nouvelles technologies, visibilité<br />
par la presse, …<br />
2. Appui via un accompagnement personnalisé,<br />
des conseils, des échanges, des<br />
projets et l’organisation de points de vente<br />
collectifs.<br />
En 2012, le réseau a rajouté à son offre<br />
de nouvelles technologies, en plus du<br />
site Internet (400 000 visites par mois)<br />
et la présence sur des réseaux sociaux<br />
(Facebook et Twitter), une application iPhone et Androïd (Innov SPACE à une étoile). Celle-ci permet à<br />
un consommateur de trouver dans un rayon géographique qu’il définit les points de vente ou les<br />
hébergements à la ferme dans la région où il se trouve. Pour répondre aux aléas du Wi-Fi en zones rurales,<br />
ce module fonctionne de manière autonome et n’a pas besoin de connexion internet. En mode connecté, il<br />
permet d’accéder à des outils pratiques : ferme en image, calcul de l’itinéraire d’accès, …<br />
Mais le SPACE, c’est aussi l’occasion de goûter du poulet… Chaque année, le poulet de Janzé (Fermier Label<br />
Rouge) est en effet mis à l’honneur. Le restaurant aménagé dans un des halls ne désemplit pas.<br />
Catherine COLOT<br />
6<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
VEPEK : Xavier Gellynck, succède à Jacques Viaene<br />
Jacques Viaene, Président de VEPEK depuis sa création il y a plus de 20 ans, a désormais passé le relais à Xavier<br />
Gellynck, Professeur de l’Unité d’Economie agricole ; Département marketing agroalimentaire et gestion des<br />
filières, de l’Université de Gand. La passation s’est déroulée le 3 juillet dernier, lors d’une cérémonie, à laquelle<br />
ont notamment participé, le Chef de Cabinet du Ministre-Président Kris Peeters ainsi que le Vice-Président du<br />
Boerenbond.<br />
Le Département marketing agroalimentaire et<br />
gestion des filières de l’Université de Gand<br />
Xavier Gellynck est<br />
Professeur à la Faculté Bioingenieurswetenschappen<br />
de l’Université de Gand ;<br />
une Faculté qui compte pas<br />
moins de 14 unités.<br />
Dans le département<br />
d’économie agricole qui<br />
assure l’enseignement et la<br />
recherche sur les aspects<br />
socio-économiques de la<br />
ferme à la table, on distingue 4 domaines d’activité :<br />
1. la gestion de l’agriculture, des zones rurales et<br />
de l’environnement ;<br />
2. le marketing agroalimentaire et le comportement<br />
du consommateur ;<br />
3. le marketing agroalimentaire et la gestion des<br />
filières,<br />
4. l’économie agricole des pays en développement.<br />
C’est dans le département de marketing<br />
agroalimentaire et de gestion des filières qu’œuvre<br />
le Professeur Gellynck. Cette unité compte une<br />
quinzaine de chercheurs et ses travaux y relèvent :<br />
• D’une part, du développement scientifique<br />
(théories et nouvelles méthodes) et de la bio<br />
économie basée sur les connaissances (KBBE<br />
– (knowledge-based bio-economy)). Ils ont<br />
trait à des études de marchés, d’impact socioéconomique,<br />
d’indice coût/bénéfice, d’organisation<br />
des filières, avec maintes thématiques et<br />
synergies : la nutrition humaine, son lien avec<br />
l’activité physique, l’alimentation traditionnelle<br />
et régionale, l’analyse sensorielle, les aspects<br />
qualitatifs (sanitaire, contamination, …), la<br />
lutte contre la malnutrition, la valorisation des<br />
coproduits, les aspects environnementaux et<br />
de fertilisation dont la valorisation des déchets<br />
ménagers, etc.<br />
• Et d’autre part, la diffusion des résultats<br />
vers les entreprises et les institutions et<br />
l’accompagnement des professionnels et des<br />
étudiants.<br />
Les moyens financiers pour la recherche proviennent<br />
pour 2/3 de sources publiques dont la Communauté<br />
européenne, la FAO, l’OCDE et la Communauté<br />
flamande et pour 1/3 de sources privées.<br />
L’Interprofession VEPEK<br />
L’Association pour les œufs la volaille et le lapin<br />
(Vereniging voor Pluimvee, Eieren en Konijnen<br />
v.z.w.) est constituée en interprofession. Les<br />
organisations composantes sont :<br />
• l’Association des abattoirs industriels (VIP) ;<br />
• l’Association professionnelle des fabricants<br />
d’aliments composés pour animaux (APFACA) ;<br />
• l’Association nationale des éleveurs et<br />
accouveurs (NBFB) ;<br />
• l’Association flamande des éleveurs de volailles<br />
et lapins (Landsbond) ;<br />
• le Boerenbond ;<br />
• l’Association nationale des abattoirs de volailles<br />
et ateliers de découpe (NVP).<br />
VEPEK est une plate-forme centralisatrice et<br />
d’échange d’informations pour les acteurs de la<br />
filière. Son activité a trait à de multiples aspects de<br />
la production :<br />
• l’étude et le suivi annuel de l’importance socioéconomique<br />
directe et indirecte du secteur ;<br />
• les aspects de la qualité et de la sécurité alimentaire<br />
;<br />
• la commercialisation et la promotion ;<br />
• la durabilité socio-économique ;<br />
• la valorisation des coproduits ;<br />
• le bien-être animal.<br />
Le Président Gellynck souligne l’importance de<br />
l’organisation en filière en particulier dans le cadre<br />
de la compétitivité internationale. Et précisément,<br />
une des ambitions de VEPEK est d’offrir à chaque<br />
maillon la possibilité de se concentrer sur ses<br />
activités principales. L’Association contribue ainsi<br />
à renforcer chaque maillon ; une filière étant aussi<br />
forte que son maillon le plus faible.<br />
Michel JACQUET<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
7
Poulet bio :<br />
Améliorer le poids final, l’indice de conversion et le<br />
coût alimentaire, en incorporant son froment<br />
L’édition du 1er trimestre 2012 (n°41) évoque le Centre de<br />
Référence et d’Expérimentation (CRE) agréé pour l’étude de<br />
l’incorporation de froment dans l’alimentation des poulets<br />
biologiques.<br />
Ce CRE octroyé par la DGARNE pour étudier et favoriser la<br />
pratique de l’incorporation de froment, trouve son origine dans<br />
la philosophie bio qui privilégie l’emploi de matières premières de<br />
l’exploitation dans l’alimentation des animaux.<br />
Le centre est maintenant échu et l’article qui suit présente ses<br />
résultats.<br />
Une infrastructure pour des essais comparatifs<br />
L’exploitation compte 2 bâtiments identiques, de 480 m 2 , ce qui permet de réaliser des essais comparatifs, avec<br />
un lot expérimental et un lot témoin.<br />
Un bâtiment a été équipé pour l’incorporation. A l’extérieur, un second silo a été ajouté, ainsi qu’une trémie et<br />
une vis sans fin pour son remplissage. A l’intérieur, dans le sas, une installation électrique spécifique (photo de<br />
gauche) détermine, par la fréquence du courant, le rythme d’ajout de froment en fonction du taux d’incorporation<br />
voulu.<br />
Enfin, deux conduits aboutissent dans la trémie intérieure où s’effectue le mélange (photo de droite). L’ensemble<br />
de l’installation pour l’incorporation automatique a nécessité un investissement de l’ordre de 9.500 € (*) .<br />
(*) 1.800 € pour le silo, 1.200 € pour le terrassement, la dalle de béton et le placement, 4.500 € pour transformation alimentation automatisée, via silo et vis à débit variable<br />
et 2.000 € estimés pour du matériel ancien récupéré (vis de transport, etc.).<br />
8<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
En croissance : 25% de froment<br />
Le froment produit et stocké sur la ferme a été incorporé entier dans la ration à partir du 23 ème jour d’âge. A<br />
partir de cet âge, les poulets ont reçu selon les essais, 20 ou 25% de froment en complément d’un aliment<br />
composé commercial dont la formule est adaptée.<br />
Tableau 1 : Composition des aliments<br />
Nutiments Aliment démarrage Aliment bio croissance Alim. bio complément<br />
Protéine brute 24,1% 20,7% 25,7%<br />
Matière grasse brute 7,6% 3,7% 6,8%<br />
Cendres brutes 6,0% 5,3% 6,9%<br />
Cellulose brute 3,2% 3,1% 3,9%<br />
Calcium 0,8% 0,8% 1,1%<br />
Phosphore 0,6% 0,6% 0,7%<br />
Sodium 0,2% 0,2% 0,2%<br />
Méthionine 0,4% 0,4% 0,4%<br />
Résultats<br />
Trois lots (répétitions) ont reçu 25% de froment entier en croissance, dès le 23 ème jour. Ceci correspond à un<br />
taux global d’incorporation de froment sur tout le cycle, y compris le démarrage, de 21%. Les résultats de ces<br />
lots sont analysés. Les tableaux 2, 3 et 4 qui suivent, donnent pour chaque lot, la valeur produite, les coûts des<br />
poussins et aliment et la marge « Poussin-Aliment » (= Valeur produite - Prix des poussins – Prix des Aliments).<br />
Tableau 2 : Résultat économique du lot 1 (€)<br />
Tableau 3 : Résultat économique du lot 2 (€)<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
9
Tableau 4 : Résultat économique du lot 3 (€)<br />
Analyse<br />
Un poids plus élevé<br />
Dans les 3 lots qui ont reçu 25% de froment entier, à partir du 23 ème jour en complément d’un aliment à la<br />
formulation adaptée (composition ci-avant), les poulets ont eu en moyenne à 70 jours, un poids plus élevé de<br />
3%.<br />
Un indice de conversion amélioré<br />
Dans les 3 lots, l’indice de conversion alimentaire a été amélioré par l’ajout de froment entier en phase de<br />
croissance après le démarrage, lorsque les aptitudes mécaniques et enzymatiques du système digestif permettent<br />
la valorisation des céréales incorporées. On peut probablement attribuer l’effet positif sur l’indice de conversion,<br />
d’une part à l’action mécanique du froment dans la digestion avec un ralentissement du transit et une meilleure<br />
valorisation de la ration, d’autre part à l’apport énergétique d’un bon froment.<br />
Un moindre coût alimentaire<br />
La comparaison des coûts alimentaires entre Témoins et Essais pour les 3 lots fait apparaître des résultats très<br />
différents. Pour le lot 1, le coût alimentaire est en défaveur de l’incorporation ; pour les lots 2 et 3, il y a par<br />
contre un avantage économique en faveur de celle-ci.<br />
Les données recueillies tendent à montrer qu’il y a en moyenne, par l’incorporation à la ferme, une réduction du<br />
coût alimentaire de l’ordre de 170 € par lot de 4.800 poulets ; ce qui représente environ 1% du coût alimentaire<br />
total.<br />
10<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Et in fine, l’impact sur la marge<br />
Ce tableau met en évidence une marge PA plus élevée pour les lots ayant reçu 25% de froment en croissance.<br />
La marge a été augmentée en moyenne de l’ordre de 930 € par lot de 4.800 poulets, par rapport aux lots<br />
témoins. L’augmentation est due à un gain de poids et à la baisse du coût alimentaire. De cet avantage<br />
généré par l’incorporation de froment à la ferme, il faut soustraire l'amortissement de l'investissement pour<br />
l'équipement d'incorporation. Déduction faite des charges d’amortissement de l’installation (de l’ordre de<br />
340 € par lot (amortissement sur 7 ans, 4 lots par an)), il reste un supplément de revenu de plus de 550 €/lot,<br />
en faveur de l'incorporation.<br />
Conclusion<br />
Les essais comparatifs sur 3 lots successifs d’incorporation à la ferme de 25% de froment entier, en complément<br />
d’un aliment ad hoc dans la ration des poulets bio en croissance se sont soldés par :<br />
- une amélioration de l’indice de conversion (- 0,05) ;<br />
- une augmentation du poids final des poulets (+ 3%) ;<br />
- une baisse du coût alimentaire de 170 € par lot de 4.800 poulets (- 1%).<br />
L’avantage économique réalisé par l’incorporation ainsi pratiquée a été chiffrée à plus de 550 €/lot de poulets bio,<br />
déduction faite de l’amortissement de l’installation d’incorporation (silo, trémie, vis à débit variable, placement,<br />
etc.).<br />
Nonobstant l’intérêt ainsi évalué, lorsqu’il s’agit d’envisager une généralisation de l’usage, la question du contrôle<br />
en ferme se pose et elle peut motiver la filière commerciale en faveur d’une incorporation à la fabrication au<br />
moulin.<br />
Jean-Luc TARGE<br />
CRE – Incorporation de froment en poulet bio<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
11
Biodiversité :<br />
Poules de races wallonnes : Echo du CRA-W<br />
Fauve de Hesbaye<br />
Dans une édition précédente, nous avions présenté un projet<br />
mené par le Centre Wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W)<br />
et financé par la DGARNE, pour la conservation des volailles<br />
de races wallonnes. Avec Marie MOERMAN, Chargée du projet,<br />
nous avons évoqué l’activité menée durant la première phase du<br />
programme : une étude prospective qui a permis de collecter les<br />
informations nécessaires à la conception d’un plan de conservation<br />
et de valorisation, dont l’inventaire des éleveurs, les effectifs par<br />
race et l’évaluation du risque d’extinction.<br />
Les éleveurs<br />
Le projet a recensé de la manière la plus exhaustive possible et<br />
via les répertoires des associations, 375 éleveurs détenteurs de<br />
poules de races wallonnes, répartis quasi équitablement entre<br />
la Flandre et la Wallonie. Ont été répertoriés de cette manière,<br />
essentiellement les éleveurs affiliés aux clubs et associations qui<br />
exposent aux concours avicoles.<br />
Le statut des races<br />
Notre patrimoine avicole régional compte 21 races (parmi lesquelles 7 sont de grande taille *).<br />
Le projet a évalué le statut de chaque race wallonne ; il ressort que 64% des races sont en danger, 27% sont<br />
en statut critique et 9% en statut précaire.<br />
* Les 7 races de grande taille sont l’Ardennaise, la Brabançonne, le Combattant de Liège, la Famennoise, la<br />
Fauve de Hesbaye, la Herve et la Sans queue des Ardennes.<br />
La suite du projet<br />
La première partie de l’étude a permis<br />
d’appréhender la situation. La seconde phase<br />
a pour objectifs :<br />
• d’établir une stratégie suivie de dispositifs<br />
conservatoires (des réseaux d’éleveurs<br />
seront constitués, chacun impliqué dans<br />
la conservation et la multiplication d’une<br />
race. Ces réseaux seront encadrés par les<br />
clubs de race et le CRA-W);<br />
• de concevoir des actions de valorisation<br />
ciblant certaines races et d’œuvrer à la<br />
sensibilisation du public.<br />
Ardennaise<br />
12<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Retour sur Libramont 2012 :<br />
Au stand des Conseils de filière, le discours de<br />
Pierre SKA, Président de la Filière lait<br />
Comme il est de tradition, l’après-midi de la journée d’ouverture de la Foire Agricole et Forestière de Libramont,<br />
à l’occasion du verre de l’amitié sur le stand des Conseils de Filière, la parole est donnée à l’un des Présidents<br />
des 11 Conseils. Cette année, c’était le tour de Pierre SKA, Président de la Filière lait, dont nous reproduisons<br />
ci-après le discours.<br />
Monsieur le Ministre Di Antonio,<br />
Mesdames, Messieurs,<br />
Nous voici à nouveau réunis à la Foire<br />
de Libramont et, comme chaque<br />
année, c’est l’occasion de faire un<br />
bilan des avancées et des difficultés<br />
des filières agricoles wallonnes.<br />
Cette année n’est pas une année<br />
facile pour le secteur agricole,<br />
beaucoup de questions se posent :<br />
incertitudes concernant la réforme<br />
de la PAC, l’après quota pour le<br />
secteur laitier, nouvelles exigences<br />
(particulièrement environnementale<br />
et de bien-être des animaux)<br />
auxquelles les producteurs sont<br />
soumis et surtout une augmentation<br />
des coûts de production parallèlement<br />
à des prix de vente tirés vers le bas<br />
ce qui mine la rentabilité du secteur en général.<br />
Au niveau de la Filière lait, nous pensons qu’il est<br />
important d’amener de la valeur ajoutée sur le<br />
secteur. La Filière n’a pas cessé de travailler dans ce<br />
sens mais pas toujours avec les résultats attendus.<br />
Quelle que soit la filière concernée, si l’adhésion<br />
du secteur aux projets proposés est importante<br />
et présente, l’appui du monde politique et de<br />
l’administration wallonne l’est tout autant mais là ?<br />
Notre région présente de nombreux atouts :<br />
production diversifiée, exploitations familiales,<br />
image positive des agriculteurs, filières de qualité<br />
différenciée et un savoir-faire reconnu dans de<br />
nombreux produits de terroirs. Il est important de<br />
garder cette diversité de production et de maintenir<br />
et de développer les plus petits secteurs qui peuvent<br />
être source de diversification dans nos exploitations.<br />
Dans cette optique, le<br />
développement des circuits courts<br />
est nécessaire pour apporter<br />
de la valeur ajoutée dans les<br />
exploitations, mais il est important<br />
d’accorder une attention toute<br />
particulière à l’organisation de<br />
ces circuits courts, notamment en<br />
périphérie des villes et sur les axes<br />
routiers fréquentés. En effet, une<br />
majorité de citadins, demandeurs<br />
de produits régionaux, ne peuvent<br />
consacrer beaucoup de temps<br />
à sillonner la campagne ou ne<br />
sont pas enclins à entrer dans<br />
la démarche des groupements<br />
d’achat collectifs ou de paniers<br />
solidaires. C’est aussi pourquoi,<br />
il ne faut pas opposer les circuits<br />
courts et les circuits longs : les<br />
deux sont complémentaires et la<br />
grande distribution propose de<br />
plus en plus de produits régionaux dans ses rayons.<br />
A titre d’exemple, si 50 producteurs laitiers,<br />
soit 1% des producteurs, transforment chacun<br />
200.000 l de lait en fromage, ce fromage vendu<br />
en ferme se substitue au fromage vendu ailleurs,<br />
ces 10 millions de litres de lait sont en gros<br />
l’équivalent de la production d’une entreprise<br />
de la taille de la fromagerie de Chimay soit 50<br />
emplois de perdu, où est la vision économique.<br />
Il ne faut pas non plus opposer l’agriculture<br />
intensive (par exemple la production laitière<br />
en confinement total ou de volailles de type<br />
standard) et les productions de qualité différenciée<br />
: les deux modes de production ont leur place<br />
dans notre agriculture parce qu’ils répondent<br />
chacun à un segment de marché. L’important est<br />
d’assurer une information claire au consommateur.<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
13
Par ailleurs, il est utile de rappeler que la production<br />
dans notre région répond toujours aux principes<br />
d’une agriculture familiale, à taille humaine.<br />
La Wallonie se caractérise aussi par un réseau<br />
important d’artisans et PME familiales qui participent<br />
à la valorisation des produits agricoles (en tant que<br />
matière première) et apportent une valeur ajoutée<br />
à notre agriculture. Il n’est pas bon d’opposer d’un<br />
côté les agriculteurs et de l’autre les entreprises,<br />
tous ces opérateurs font partie d’une filière qui<br />
aboutit finalement au consommateur et dégage<br />
de la valeur ajoutée à chaque étage. Les Conseils<br />
de Filières développent des projets différents<br />
répondant aux spécificités de chacun d’entre eux.<br />
Ils essayent également de développer des synergies<br />
lorsque l’opportunité s’en présente. Par exemple,<br />
le projet DuraLait qui étudie la durabilité des<br />
exploitations laitières wallonnes a été présenté aux<br />
autres Conseils de Filières et plusieurs d’entre eux<br />
réfléchissent à la réalisation d’une même démarche<br />
pour leur secteur. Il pourrait également être<br />
envisagé de réfléchir ensemble sur l’organisation des<br />
circuits courts en Wallonie à partir de l’expérience<br />
des pays ou des régions voisines. Un autre sujet<br />
important est la promotion de l’agriculture et des<br />
produits agricoles wallons. La mise en place d’une<br />
politique de promotion efficace nécessiterait une<br />
concertation de l’ensemble des Conseils de Filières.<br />
Pour tous les secteurs, la promotion est un thème<br />
crucial mais les attentes et la manière de procéder<br />
pour chacun d’entre eux peut être différente;<br />
à ce propos, à quand la réforme de l’APAQ-W,<br />
inscrite dans la déclaration gouvernementale ?<br />
De la Filière piscicole, avec sa trentaine de producteurs<br />
qui, grâce à leur savoir-faire, offrent des produits<br />
de proximité de qualité et à bon prix, aux Filières<br />
bovines lait et viande dont le maillon industriel<br />
est bien développé et contribue largement au<br />
développement économique de la Wallonie, chaque<br />
filière a ses spécificités qui doivent être respectées.<br />
Ces spécificités sont importantes à rappeler dans<br />
le cadre de la réforme de l’APAQ-W. Comme les<br />
Présidents des Conseils de Filières l’avait expliqué<br />
dans un courrier au Ministre Lutgen en juin 2009<br />
déjà, dans un souci d’efficacité maximale, chaque<br />
Conseil de Filière souhaite garder son autonomie et<br />
ses moyens afin de rester proche des agriculteurs<br />
et de ses opérateurs aval et de répondre le mieux<br />
possible à leurs attentes. Cela n’empêche pas de<br />
partager certaines expériences, compétences et<br />
moyens, mais de manière volontaire.<br />
Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,<br />
nous sommes dans une période de changement<br />
mais ce changement doit être un moteur pour<br />
les filières agricoles et non un frein. Les Conseils<br />
de Filières sont des lieux centraux pour chaque<br />
secteur agricole puisqu’ils rassemblent les<br />
représentants de tous les maillons du producteur<br />
au consommateur. Nous souhaitons une plus<br />
grande concertation avec le monde politique afin<br />
de contribuer efficacement à ce changement<br />
positif et développer nos secteurs respectifs.<br />
Pierre SKA<br />
Président du Conseil de Filière lait et<br />
produits laitiers<br />
Résultats provisoires de recensement agricole 2012 :<br />
chiffres pour la volaille<br />
Le SPF Economie vient de publier les résultats provisoires du recensement agricole 2012. En volailles, les chiffres<br />
témoignent d’une évolution positive du développement de la production en Wallonie, alors qu’ils sont en léger<br />
recul sur l’ensemble de la Belgique. Dans notre région, les capacités augmentent de 6% en poulettes et poules<br />
(1 491 919 volailles) et de 18% en poulets de chair (3 959 791 volailles). Le nombre d’exploitations connait une<br />
progression de 0,9% (1 469). Un repli de près de 3% est observée en Belgique sur les deux types, chair et ponte<br />
(35 127 624 volailles). La production avicole wallonne représente 16% de la production nationale (12,5% pour<br />
la pondeuse et 17,6% pour le poulet de chair).<br />
La situation du marché des oeufs en Europe et en<br />
Belgique<br />
Dans le cadre de la prochaine journée des productions porcines et avicoles, un des sujets traitera du marché<br />
de l’œuf au niveau européen au lendemain de la mise en œuvre de la directive Bien-être. Pascale<br />
Magdelaine de l’Institut technique avicole français (ITAVI), responsable du service Economie, présentera cette<br />
problématique. Pour vous mettre en appétit, voici un éclairage sur quelques chiffres illustrant l’impact à l’échelle<br />
européenne et belge de la mise en place des nouveaux logements en pondeuses.<br />
14<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Europe<br />
Les effets de cette nouvelle législation n’ont en effet pas traîné à se faire sentir. Les prix des œufs à la<br />
consommation ont subi une envolée dès la semaine 6 (voir graphique n° 1). En Belgique, ces prix<br />
ont grimpé de 40% (voir graphique n° 2), comparativement à l’année dernière sur la période de août<br />
2011 à juillet 2012. Dans d’autres pays, la flambée des prix est encore plus marquée : Pays-Bas (+68%),<br />
Espagne (+61%), Pologne (+60%). Sur les 33 premières semaines de l’année, le prix des œufs casserie<br />
ont connu une progression de 92%, et 40% pour les œufs de consommation (voir graphique n° 3).<br />
Un point rassurant concerne toutefois les marges coût aliment et prix des œufs à la production qui sont en<br />
hausse par rapport aux années précédentes. Pour le mois de mars, une marge de près de 110 €/100 kg d’œufs<br />
a ainsi été enregistrée (voir graphique n° 4).<br />
En matière d’importation depuis les pays tiers, sur la base d’une comparaison janvier-juin, les effets de<br />
la nouvelle législation se font également sentir : en quantité, près de 100% d’augmentation sont enregistrées<br />
; en valeur, 85% (surtout due à la part prise par les œufs liquides). Les exportations diminuent<br />
également, de l’ordre de 17%, surtout par la part prise par les œufs frais. Le graphique n° 5 illustre ces propos.<br />
Si, dans l’Union européenne, la balance des échanges export/import est toujours positive, elle est toutefois<br />
en régression très nette par rapport aux années précédentes (voir graphique n° 6).<br />
Graph. n° 1 : évolution hebdomadaire Evolution du prix moyen of the des weekly oeufs de consommation EU<br />
(EU)<br />
average price for Eggs for Consumption<br />
185<br />
Price Packers station<br />
€uro/ 100kg<br />
165<br />
145<br />
125<br />
105<br />
85<br />
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 <strong>43</strong> 46 49 52<br />
Avg 07 - 11 2009 2010 2011 2012<br />
Graph. n° 2 : prix des oeufs de consommation et casserie (2011 - 2012)<br />
Percentual change of Egg prices<br />
July 2012<br />
90,0%<br />
80,0%<br />
70,0%<br />
60,0%<br />
50,0%<br />
40,0%<br />
- 1 year<br />
- 1 month<br />
30,0%<br />
20,0%<br />
10,0%<br />
0,0%<br />
-10,0%<br />
-20,0%<br />
-30,0%<br />
BE BG CZ DK DE EE EL ES FR IE IT CY LV LT HU MT NL ÖS PL PT RO SI SK SF SV UK EU<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
15
Graph. n° 3 : évolution en % du prix moyen des oeufs (juillet 2012)<br />
200<br />
Prices for Eggs for consumption and Eggs for breaking<br />
2011 - 2012<br />
160<br />
€uro/ 100kg<br />
120<br />
80<br />
40<br />
0<br />
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 <strong>43</strong> 46 49 52 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51<br />
91,7% increase for Eggs for Breaking from week 1 2011 to week 33 2012<br />
39,7% increase for Eggs for Consumption from week 1 2011 to week 33 2012<br />
EU Low difference Eggs for Consumption US High breaking<br />
Graph. n° 4 : marge entre le coût aliment et le prix des oeufs à la production<br />
Margin between Feed cost and Egg price in<br />
Egg production<br />
marge<br />
feed<br />
egg<br />
180<br />
Avg Margin<br />
150<br />
Euro/ 100kg<br />
120<br />
90<br />
60<br />
30<br />
0<br />
0 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 ja fe mr ap m jn jl au se oc no de<br />
Graph. n° 5 : chiffres d’imporation des oeufs (EU)<br />
Total EU Import of Eggs - not incl. Hatching eggs<br />
(Tonnes eggs equiv)<br />
Total EU Import of Eggs - not incl. Hatching eggs<br />
(1000 EUR)<br />
30 000<br />
22 861<br />
25 000<br />
20 757<br />
3 0 3 3<br />
4 4 3 6<br />
9 814<br />
1 6 9 6<br />
19 573<br />
3 1 1 6<br />
6 3 5 9<br />
9 5 5 7<br />
3 2 5 8<br />
3 5 9 5<br />
8 4 2 1<br />
J a n - j u i n 1 0 J a n - j u i n 1 1 J a n - j u i n 1 2<br />
USA<br />
Argentina<br />
India<br />
Canada<br />
Albania<br />
Other destinations<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
2 7 7 4<br />
17 873<br />
2 0 3 5<br />
12 351<br />
4 9 7 9<br />
3 4 9 2<br />
2 5 9 2<br />
1 3 0 9 3<br />
9 0 8 4<br />
6 9 5 0<br />
J a n - j u i n 1 0 J a n - j u i n 1 1 J a n - j u i n 1 2<br />
USA<br />
Argentina<br />
India<br />
Canada<br />
Albania<br />
Other destinations<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
16<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Graph. n° 6 : balance des échanges en oeufs (EU) - non compris les oeufs à couver<br />
275<br />
in 1000 Tonnes<br />
231<br />
IMPORTS<br />
EXPORTS<br />
250<br />
186<br />
209<br />
201<br />
205<br />
191<br />
198 198<br />
202<br />
187<br />
182<br />
216<br />
225<br />
200<br />
164<br />
167<br />
175<br />
144<br />
142<br />
150<br />
150<br />
125<br />
89<br />
100<br />
69<br />
75<br />
10<br />
18<br />
23<br />
18 17<br />
27<br />
16<br />
30<br />
25<br />
30<br />
39<br />
45<br />
23<br />
30 31<br />
19 20<br />
50<br />
25<br />
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Janjuin<br />
12<br />
0<br />
(Source : Commission Européenne)<br />
Et en Belgique ?<br />
La courbe d’évolution des prix des œufs met en effet en évidence une très nette augmentation des prix en<br />
2012 et un écart de prix réduit entre les œufs produits au sol et en cages sur la partie ascendante de la courbe<br />
(voir graphique n° 7). Si en début d’année, l’évaluation de la production d’œufs se positionnait sur une courbe<br />
descendante, elle est cependant repartie à la hausse à partir de juillet (voir graphique n° 8). Au niveau des<br />
échanges analysés pour la période couvrant janvier à juin, la balance commerciale est positive, alors qu’en<br />
2011, elle était nulle (voir graphique n°9 pour les œufs de consommation, les jaunes d’œufs, les œufs liquides,<br />
l’albumine, les œufs à couver).<br />
Graph. n° 7 : évolution hebdomadaire du prix des oeufs produits au sol et en cage<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
17
Graph. n° 8 : évaluation de la production dans le secteur de la poule pondeuse<br />
Graph. n° 9 : balance commerciale des oeufs produits en Belgique (mois de janvier à juin)<br />
(Source : Landbouw en Visserij<br />
Catherine COLOT<br />
18<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
Evolution du prix du marché du poulet standard, du<br />
lapin et des oeufs<br />
Marché de Deinze et ABC : Evolution du prix du kg de poulet - Prix au producteur (HTVA)<br />
Marché de Deinze : Evolution du prix du kg de lapin - Prix au producteur (HTVA)<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
19
Marché de Kruishoutem : Evolution du prix des oeufs - Prix au producteur par 100 pièces (HTVA)<br />
En batterie<br />
Moyenne<br />
72,5 g 62,5 g 52,5 g<br />
janvier 7,18 6,28 5,16<br />
février 8,46 7,56 6,28<br />
mars 12,<strong>43</strong> 10,99 9,24<br />
avril 9,05 7,99 6,89<br />
mai 7,81 6,92 6,05<br />
juin 7,20 6,32 5,34<br />
juillet 7,38 6,<strong>43</strong> 5,32<br />
août 6,85 5,94 4,94<br />
septembre 7.66 6.62 5.48<br />
Au sol<br />
Moyenne<br />
72,5 g 62,5 g 52,5 g<br />
janvier 7,34 6,45 5,31<br />
février 8,64 7,71 6,41<br />
mars 13,06 11,72 9,10<br />
avril 9,70 9,05 7,04<br />
mai 8,30 7,76 6,20<br />
juin 7,70 7,06 5,58<br />
juillet 7,72 7,15 5,69<br />
août 7,05 6,20 5,09<br />
septembre 7.81 6.77 5.45<br />
20<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
En batterie<br />
Moyenne<br />
72,5 g 62,5 g 52,5 g<br />
janvier 7,28 6,31 5,13<br />
février 8,62 7,58 6,29<br />
mars 12,<strong>43</strong> 10,93 9,19<br />
avril 9,14 8,17 6,94<br />
mai 8,04 7,04 6,12<br />
juin 7,49 6,48 5,39<br />
juillet 7,69 6,61 5,39<br />
août 7,29 6,13 4,98<br />
septembre 8.23 6.88 5.57<br />
Au sol<br />
Moyenne<br />
72,5 g 62,5 g 52,5 g<br />
janvier 7,27 6,63 5,28<br />
février 8,78 8,05 6,44<br />
mars 13,02 11,78 9,34<br />
avril 9,77 9,07 7,07<br />
mai 8,58 7,97 6,27<br />
juin 8,03 7,51 5,67<br />
juillet 7,98 7,<strong>43</strong> 5,71<br />
août 7,50 6,46 5,15<br />
septembre 8.30 7.05 7.52<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
21
Brèves : Recherche<br />
Une autre manière de considérer les<br />
coquilles d’œufs<br />
se décharger de ses coquilles. Si cet argent n’était<br />
pas dépensé de cette manière, l’entreprise pourrait<br />
l’attribuer à l’emploi ou l’investir dans la recherche,<br />
le développement et l’innovation.<br />
Le projet est en partie financé par le Fonds européen<br />
de développement régional (FEDER). La Food<br />
and Drink iNet * a octroyé près de 20.000 £ au<br />
programme.<br />
Des scientifiques de l’Université de Leicester et des<br />
experts de l'industrie alimentaire (Food and Drink<br />
iNet et Just Egg) ont élaboré un plan pour recycler<br />
les coquilles d'œufs dans des matières plastiques<br />
qui pourraient être utilisées pour diverses sortes<br />
de fabrication (emballage alimentaire, etc.). Le<br />
but ultime serait d'utiliser les coquilles d'œufs dans<br />
un emballage permettant de contenir et protéger<br />
des ovo produits et ainsi donner une seconde vie<br />
à la coquille d'œuf dans le rôle pour lequel elle a<br />
été créée. Ils espèrent aussi extraire des coquilles<br />
d'œufs des substances qui pourraient être valorisées<br />
par l’industrie pharmaceutique. Le Département de<br />
chimie de l'Université, dirigé par le Professeur Andy<br />
Abbott, professeur de chimie physique, compte des<br />
spécialistes dans la «chimie verte» et les matériaux<br />
durables. Ils cherchent comment extraire des<br />
glycosaminoglycanes dans les coquilles d’œufs. Ces<br />
protéines sont en effet utilisées dans de nombreuses<br />
applications biomédicales et pourraient s'avérer<br />
utiles dans l'industrie pharmaceutique.<br />
Le projet vise à trouver des façons innovatrices<br />
de recycler les coquilles d'œufs et génératrices de<br />
revenus, plutôt que de les considérer comme des<br />
déchets de la production alimentaire et pour lesquels<br />
on doit payer pour se débarrasser. Le producteur<br />
Just Egg (mayonnaise et œufs durs) utilise environ<br />
1.300.000 œufs chaque semaine. A raison de 6 g<br />
de coquille par œuf, cela génère près de 8 tonnes<br />
de coquilles par semaine et actuellement, il coûte<br />
à l’entreprise, de l’ordre de 30.000 £ par an pour<br />
Le projet financé par iNet a pour objectifs<br />
de développer et de valider le processus de<br />
prétraitement pour la stérilisation de la coquille;<br />
de développer une méthode pour l'extraction des<br />
glycosaminoglycanes de la coquille et analyser<br />
les produits obtenus; d’élaborer un processus de<br />
post-traitement pour convertir la coquille dans un<br />
plastique à base d'amidon; tester les propriétés<br />
mécaniques, notamment la résistance du nouveau<br />
matériau, …<br />
*<br />
The Food and Drink iNet (innovation Network) a été créée il y a quelques années,<br />
pour coordonner le soutien spécialisé à la stimulation de l’innovation dans l’industrie de<br />
l’aliment et des boissons. En partie financé par le FEDER, il est géré par un consortium<br />
incluant l’Université de Lincoln et l’Université de Nottingham.<br />
(Source : http://www2.le.ac.uk/offices/press/press-releases/2012/march/cracking-ideafor-egg-shell-recycling-gets-food-and-drink-inet-support-at-easter?searchterm=egg<br />
shell).<br />
Alternatives aux antibiotiques<br />
La biologiste Hyun<br />
Lillehoj, de l'Agricultural<br />
Research Service (ARS),<br />
a consacré sa carrière<br />
à chercher la façon de<br />
produire de la volaille sans<br />
utiliser de médicaments.<br />
Ses recherches portent<br />
sur l'amélioration de<br />
l’immunité acquise par la génétique, le renforcement<br />
du système immunitaire par des composés phyto<br />
chimiques (provenant de poivrons, de prunes, de<br />
thé vert, …) et sur l’étude des molécules produites<br />
par les volailles en réponse à des agents pathogènes<br />
intestinaux.<br />
Certaines de ces molécules sont des protéines qui<br />
peuvent tuer les agents pathogènes, améliorer les<br />
réponses immunitaires et favoriser la croissance des<br />
22<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012
populations bactériennes intestinales bénéfiques<br />
chez les volailles. Lillehoj et ses collègues, qui<br />
travaillent dans le laboratoire des maladies<br />
parasitaires animales à Beltsville dans le Maryland ont<br />
identifié une telle molécule immunitaire et démontré<br />
pour la première fois que celle-ci, la NK lysine, tue<br />
les coccidies chez le poulet. Ils ont aussi montré<br />
que cette molécule de défense antimicrobienne est<br />
efficace contre d'autres parasites qui infectent les<br />
animaux et les humains. Une société commerciale<br />
se penche sur la possibilité de développer cette<br />
molécule en un produit qui peut être utilisé pour<br />
tuer les parasites intestinaux des poulets. Hyun<br />
Lillehoj étudie également les infections bactériennes<br />
entériques causées par Clostridium, elle utilise une<br />
technologie moléculaire similaire pour développer<br />
des alternatives dans le traitement de cette maladie.<br />
(Source : http://www.worldpoultry.net/Broilers/Health/2012/5/Research-Treatingpoultry-diseases-without-antibiotics-WP010440W/).<br />
Cobb réalise un investissement important<br />
dans la recherche en Europe<br />
Génétique ponte : De nouveaux phénotypes<br />
pour de nouveaux objectifs de<br />
reproduction<br />
Des caractéristiques<br />
vis-à-vis de la ponte,<br />
tel l’étalement de<br />
celle-ci ou le temps<br />
passé dans le nid<br />
ont un impact direct<br />
sur certains aspects<br />
économiques.<br />
Ainsi, des pondeuses<br />
qui restent longtemps<br />
dans le nid ont besoin d’un grand nombre de<br />
pondoirs, avec une incidence sur l’investissement. De<br />
même pour les troupeaux de pondeuses qui auraient<br />
besoin de pondre leurs œufs dans un laps de temps<br />
très court dans la journée. Pour ces caractéristiques,<br />
des données publiées montrent des différences<br />
entre souches. Alors que les pondeuses brunes<br />
sont plus souples en terme de temps d’ovi position,<br />
pratiquement 90% d’un troupeau de pondeuses<br />
blanches pond ses œufs pendant 3 heures le matin.<br />
Par ailleurs, une pondeuse blanche occupe le<br />
nid en moyenne 15 minutes de plus qu’une<br />
pondeuses brune. Les héritabilités estimées<br />
pour ces deux caractères ont un niveau moyen<br />
(h 2 = 0,25) et sont par conséquent susceptibles<br />
d’être modifiés par la génétique. Les caractéristiques<br />
pour le comportement de l’étalement de la ponte<br />
montrent elles aussi des héritabilités d’un niveau<br />
moyen, etc. Autant d’indicateurs intéressant les<br />
objectifs de sélection.<br />
Cobb-Vantress investit 12 millions € pour doubler<br />
la capacité de ses installations pedigree de Herveld<br />
(NL) au cours des 12 prochains mois. Les travaux<br />
débutent début novembre, avec la construction de<br />
13 nouveaux bâtiments qui devraient être terminés<br />
dans les douze mois. Ensuite, commencera la<br />
rénovation des bâtiments existants. De cette<br />
expansion résultera, selon les estimations, la<br />
création de 35 emplois sur le site. L’an dernier<br />
déjà, l’écloserie du site avait été rénovée, pour<br />
1 million €. Pour le Président de Cobb, Jerry Moye,<br />
l’investissement sur le site de Herveld reflète<br />
l’engagement de la société eu égard à l’importance<br />
du secteur du marché européen dans le business de<br />
l’entreprise.<br />
(Source : Word’s Poultry Science Journal.<br />
New phenotypes for new breeding goals in<br />
layers. W. Icken, D. Cavero, M. Schmutz, R. Presinger.Lohmann Tierzucht GmbH).<br />
(Source : http://www.worldpoultry.net/Breeders/Incubation/2012/10/Major-newinvestment-in-Cobb-research-in-Europe-1079693W/).<br />
Michel Jacquet<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
23
12 eme édition de la journée d’étude des productions<br />
porcines et avicoles<br />
L’édition 2012 de la journée des productions porcines et avicoles aura lieu le 28 novembre prochain et portera<br />
sur le bien-être animal, le bien-être de l’éleveur et la durabilité.<br />
Depuis une quinzaine d’années déjà, une attention particulière est en effet portée avec de plus en plus d’insistance<br />
au bien-être animal et à la durabilité des élevages porcins et avicoles.<br />
Pour le secteur avicole, les législations européennes relatives au bien-être sont à présent d’application en<br />
canards à foies gras, poulets et poules pondeuses. Pour le secteur porcin, les exigences de logement en groupe<br />
des truies entreront en vigueur dans toutes les exploitations au 1er janvier prochain et l’interdiction annoncée<br />
de la castration physique des porcelets suscite de plus en plus d’initiatives privées. Si la profession ne remet<br />
pas en question l’importance à accorder au bien-être animal, le bien-être de l’éleveur est peu documenté et<br />
mérite qu’on s’en préoccupe au même titre d’ailleurs que les volets économique et environnemental. Pour<br />
évaluer objectivement la durabilité des systèmes de production, des outils sont nécessaires et sont en cours de<br />
développement.<br />
Par ailleurs, la durabilité de nos filières passe aussi par la satisfaction des consommateurs. En vue de répondre<br />
aux attentes d’une partie d’entre eux, la Wallonie souhaite développer une production de qualité différenciée<br />
dans les deux secteurs. Cette qualité différenciée doit garantir aux consommateurs des produits réellement<br />
différents des produits standardisés, tant dans le mode d’élevage que dans la qualité organoleptique. Cependant,<br />
les incitants proposés aux éleveurs qui désirent s’engager dans ces démarches restent encore trop limités face<br />
au coût supplémentaire de production.<br />
La journée d’étude abordera ces trois thèmes d’actualités qui interpellent les secteurs porcins et avicoles en<br />
Wallonie.<br />
Le programme complet est présenté ci-dessous. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter la <strong>FACW</strong> et<br />
son site Internet (www.facw.be) !<br />
Catherine COLOT<br />
<strong>FACW</strong> - 3°T2012<br />
24
Recette : Crumble de dinde et champignons, sauce<br />
porto<br />
Voilà un crumble tout à fait délicieux ! Je les préfère salé plutôt que sucré.<br />
Celui-ci est fait avec des ingrédients très simples : dinde et champignons de Paris. C’est la sauce au porto qui<br />
apporte un petit plus à ce crumble.<br />
Pour 2 personnes :<br />
• 2 escalopes de dinde;<br />
• 4 beaux champignons de Paris;<br />
• 2cs de porto;<br />
• 2cs de pignons de pin;<br />
• 1/2cs de maïzena;<br />
• 40g de beurre;<br />
• 30g de farine.<br />
1- Nettoyez les champignons et émincez-les.<br />
2- Coupez les escalopes en petits morceaux et faites les revenir dans une sauteuse avec du beurre et de l’huile<br />
d’olive. Versez le porto en grattant les sucs de cuissons. Ajoutez les pignons et laissez cuire 1 ou 2 minutes.<br />
3- Ajoutez les champignons et poursuivez la cuisson jusqu’à ce qu’ils soient cuits.<br />
4- Délayez la maïzena dans 7 cl d’eau et versez dans la sauteuse. Mettez le tout dans un plat allant au four.<br />
5- Malaxez rapidement le beurre avec la farine. Salez. Eparpillez cette pâte sur les morceaux de dinde.<br />
6- Faites dorer au four 15-20 min dans un four préchauffé à 220°.<br />
(Source : http://www.chefnini.com/crumble-de-dinde-et-champignons/).<br />
Patricia KIRTEN<br />
25
Accueil<br />
Bienvenue sur le site de la Filière Avicole et Cunicole Wallonne !<br />
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LA <strong>FACW</strong> ET LE DEVELOPPEMENT DE L’AVICULTURE ET<br />
DE LA CUNICULTURE EN REGION WALLONNE<br />
La Filière Avicole et Cunicole Wallonne<br />
(<strong>FACW</strong>) - asbl, exécute et amplifie un<br />
programme d’accompagnement technique<br />
dont la finalité est de contribuer au<br />
développement et à la compétitivité des<br />
entreprises avicoles et cunicoles wallonne.<br />
Événements<br />
Trimestriels<br />
Prix du marché<br />
Liste foie gras<br />
Avec l’agrément de l’association en tant<br />
que Conseil de filière, certains travaux<br />
réalisés dans le programme d’encadrement<br />
apportent au conseil de la filière avicole<br />
et cunicole une part importante des<br />
données utiles dans l’élaboration du<br />
plan de développement pluriannuel<br />
propre à la volaille et au lapin. Ce plan<br />
constitue un véritable outil stratégique<br />
des filières wallonnes de production et<br />
de commercialisation, à la rencontre des<br />
besoins des consommateurs.<br />
Avec le soutien de la Wallonie<br />
Liens/<br />
Adresses utiles<br />
Contact<br />
Équipe <strong>FACW</strong><br />
Ces programmes d’encadrement et<br />
de développement sont réalisés grâce<br />
au soutien financier du service public<br />
de wallonie direction générale de<br />
l’agriculture, des ressources naturelles<br />
et de l’environnement (dgarne) et de la<br />
division de l’emploi et de la formation<br />
professionnelle (Direction Générale de<br />
l’Economie et de l’Emploi).<br />
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Avicole et Cunicole».Celles-ci sont également téléchargeables<br />
dans leur intégralité (PDF).<br />
Le panneau nommé «Contact» offre la possibilité de poser une (ou<br />
des) question(s) plus précise(s) sur un sujet concernant les<br />
secteurs avicole et/ou cunicole.