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retour sur la radiographie thoracique en pratique quotidienne

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RETOUR SUR LA RADIOGRAPHIE THORACIQUE<br />

EN PRATIQUE QUOTIDIENNE<br />

Auteurs : J. Giron – P. Fajadet – N. Sans<br />

P<strong>la</strong>n<br />

1 – L'Aller - Retour <strong>en</strong>tre RT et TDM <strong>thoracique</strong><br />

2 – Les critères de qualité d'une RT<br />

3 – La méthode de lecture d'une RT<br />

4 – Les situations <strong>en</strong> <strong>pratique</strong> quotidi<strong>en</strong>ne de <strong>la</strong> RT<br />

Depuis 20 ans, l'Imagerie Thoracique a été "révolutionnée" par <strong>la</strong> TDM et<br />

notamm<strong>en</strong>t par les coupes millimétriques.<br />

Les belles images de <strong>la</strong> TDM <strong>thoracique</strong> ont pu faire dé<strong>la</strong>isser quelque peu<br />

le cliché standard (RT). Il est temps de s'y intéresser à nouveau d'autant que<br />

nombre de ses obscurités, voire de ses erreurs ou insuffisances, ont été expliquées<br />

par l'Aller-Retour TDM-RT. Le trop grand formalisme sco<strong>la</strong>stique séparant<br />

systématiquem<strong>en</strong>t "l'Alvéo<strong>la</strong>ire" de "l'Interstitiel" <strong>en</strong> RT a été "recadré" grâce à <strong>la</strong><br />

TDM.<br />

1 - l'Aller-Retour TDM-RT<br />

1


Il a confirmé parfois, rec<strong>la</strong>ssé souv<strong>en</strong>t et simplifié toujours, <strong>la</strong> sémiologie du<br />

cliché simple qui est, <strong>en</strong> soi, compliquée du fait de <strong>la</strong> projection <strong>sur</strong> un seul p<strong>la</strong>n<br />

de <strong>la</strong> RT… que <strong>la</strong> TDM supprime. La démonstration des lignes du Médiastin<br />

<strong>en</strong> est l'exemple type. De plus, il existe de nombreuses pathologies où <strong>la</strong><br />

s<strong>en</strong>sibilité de <strong>la</strong> TDM a contraint le monde Pneumologique à accepter que <strong>la</strong> RT<br />

puisse rester Normale alors que <strong>la</strong> TDM-HR montre déjà des lésions :<br />

emphysème, DDB, fibroses et pneumonies infiltratives chroniques débutantes,<br />

etc.<br />

La TDM n'est pas plus pénétrante <strong>en</strong> résolution spatiale mais <strong>en</strong> résolution<br />

<strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité et <strong>sur</strong>tout parce qu'elle ne projette pas un volume 3D ("le tonneau<br />

<strong>thoracique</strong>") <strong>sur</strong> un p<strong>la</strong>n 2D (le film <strong>thoracique</strong>). C'est ce phénomène de<br />

projection qui r<strong>en</strong>d le cliché simple (tous les clichés simples) si difficile : il y a<br />

trop d'informations <strong>sur</strong> un seul film et parfois des informations fausses.<br />

Inversem<strong>en</strong>t, c'est cette richesse qui fait du cliché <strong>thoracique</strong> simple une<br />

image globale et unique du "cou au diaphragme". C'est pour ce<strong>la</strong> qu'il est et<br />

restera le viatique indisp<strong>en</strong>sable du dépistage au suivi thérapeutique et parfois le<br />

viatique exclusif comme <strong>en</strong> Réanimation. Il faudra donc toujours bi<strong>en</strong> faire et bi<strong>en</strong><br />

lire les RT même si les appareils TDM se multipli<strong>en</strong>t et s'affin<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core.<br />

La RT sort donc régénérée de cette épreuve de 20 ans avec <strong>la</strong> TDM d'autant<br />

plus que sa technologie s'améliore… par <strong>la</strong> Numérisation. Son appr<strong>en</strong>tissage va<br />

pouvoir être bi<strong>en</strong> plus rapide et "objectif" pour les plus jeunes, grâce à <strong>la</strong> <strong>pratique</strong><br />

incessante.<br />

2 – Les critères de qualité d'une RT<br />

La qualité photographique de <strong>la</strong> RT est, pour nous, l'objet d'une véritable<br />

"croisade".<br />

Il faut dire que <strong>la</strong> RT est certainem<strong>en</strong>t l'acte le plus complexe de <strong>la</strong><br />

radiologie conv<strong>en</strong>tionnelle <strong>en</strong> raison de l'importance du volume à explorer, de <strong>la</strong><br />

richesse de l'anatomie <strong>thoracique</strong> et de <strong>la</strong> vision tridim<strong>en</strong>sionnelle qu'exige sa<br />

lecture.<br />

On ne réalise pas une <strong>radiographie</strong> pulmonaire (RP) mais une <strong>radiographie</strong><br />

du thorax (RT) : les côtes, le cœur, le médiastin… sont aussi <strong>sur</strong> <strong>la</strong> "photo".<br />

Le médiastin avec ses lignes et bords, le lobe inférieur gauche caché par le<br />

cœur gauche, le poumon des culs de sac et notamm<strong>en</strong>t rétro-hépatique, le poumon<br />

rétro-costal, le défilé cervico<strong>thoracique</strong>, etc., sont autant à visualiser que les<br />

p<strong>la</strong>ges pulmonaires intercostales. Donc : Thorax est supérieur à Poumon et pour<br />

bi<strong>en</strong> voir le poumon, il faut p<strong>en</strong>ser à faire une Radio Thoracique.<br />

2


On se rappellera que près de 50% de <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face pulmonaire est masquée par<br />

<strong>la</strong> cage <strong>thoracique</strong> osseuse, par le cœur et par les viscères abdominaux<br />

immédiatem<strong>en</strong>t sous-diaphragmatiques. On dit RT = Radio Thoracique comme<br />

ont dit Pathologie Thoracique, Chirurgie Thoracique, etc., … et non pas<br />

Pulmonaire.<br />

L'appréciation de <strong>la</strong> RT est un préa<strong>la</strong>ble à sa lecture. Il ne faut pas lire un<br />

film illisible. Cette appréciation de qualité se fait automatiquem<strong>en</strong>t lors des<br />

quelques secondes de prise de contact avec le film. Il faut alors NE PAS<br />

REGARDER les p<strong>la</strong>ges pulmonaires p<strong>en</strong>dant cette prise de contact, s'intéresser à<br />

<strong>la</strong> cage et au médiastin mais pas à "l'oiseau"… Les critères de qualité sont <strong>en</strong> effet<br />

là.<br />

Le cliché de face doit être de face : c<strong>la</strong>rté trachéale médiane se projetant <strong>sur</strong><br />

les épineuses, manubrium sternal médian, c<strong>la</strong>vicules symétriques… Une rotation<br />

<strong>en</strong>traîne de faux débords médiastinaux, de faux gros hiles, etc. L'inspiration doit<br />

être profonde.<br />

Le cliché ne doit pas couper les culs-de-sac costodiaphragmatiques et<br />

l'"étiquette" ne doit pas masquer les sommets. Cette "étiquette" ou "marquage"<br />

doit comporter l'id<strong>en</strong>tification du pati<strong>en</strong>t et <strong>la</strong> date, voire l'heure, et les constantes<br />

<strong>en</strong> Réanimation. Les clichés ne doiv<strong>en</strong>t être ni trop mou (pâle), ni trop dur<br />

("grillé"). Ils doiv<strong>en</strong>t réaliser l'égalisation et <strong>la</strong> vision totale : médiastin et poumon<br />

et tout le poumon…<br />

La haute t<strong>en</strong>sion (ou <strong>la</strong> numérisation) as<strong>sur</strong>e l'obt<strong>en</strong>tion de 3 critères de<br />

QUALITE qui sont :<br />

1/ <strong>la</strong> visualisation de <strong>la</strong> trame vascu<strong>la</strong>ire sans flou<br />

2/ <strong>la</strong> visualisation du poumon rétro-VG et dans les culs-de-sac costo -<br />

diaphragmatiques<br />

3/ <strong>la</strong> visualisation des deux bronches souches, de <strong>la</strong> carène et de <strong>la</strong> ligne Aortique<br />

3 – La méthode de lecture d'une RT<br />

Cette méthode de lecture comm<strong>en</strong>ce donc par l'appréciation de <strong>la</strong> facture, <strong>la</strong><br />

reconnaissance des critères de qualité ("Tout le Thorax pour Tout le Poumon"…).<br />

On comm<strong>en</strong>ce par NE PAS regarder le poumon puisque s'as<strong>sur</strong>er de <strong>la</strong> bonne<br />

"facture", c'est regarder le médiastin (bronches souches, ligne aortique…), le<br />

diaphragme et le cœur (poumon rétro-diaphragme et rétro-VG)…<br />

La lecture sémiologique comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> recherchant <strong>la</strong> sémiologie du<br />

médiastin et du cœur. Ceci d'autant que <strong>la</strong> pathologie cardio-respiratoire (RMoreillette<br />

gauche-ligne de Kerley…) ou <strong>la</strong> pathologie médiastino-pulmonaire<br />

(lymphome, sarcoïdose, cancer bronchique…) sont des <strong>en</strong>tités tout aussi réelles<br />

que <strong>la</strong> pathologie pulmonaire pure. Il faut éviter de tomber dans une lecture<br />

3


"pulmono-c<strong>en</strong>triste" pour éviter les erreurs, les <strong>la</strong>cunes, les oublis grossiers et<br />

vexants… même si <strong>la</strong> pathologie liée à <strong>la</strong> réalisation d'une RT est à 85 %<br />

pulmonaire. C'est pour éviter le "pneumo-c<strong>en</strong>trisme" et pour mieux lire le poumon<br />

qu'il faut comm<strong>en</strong>cer par ne pas LE lire. Nous appelons ce<strong>la</strong> : éviter le "syndrome<br />

du Bikini". Sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge, n'y a-t-il pas mieux à regarder d'abord que le bikini ou le<br />

monokini ? Le port de tête par exemple ou <strong>la</strong> démarche, <strong>la</strong> silhouette générale …<br />

C'est un travers à éviter : ne pas regarder d'abord le Bi ou le Monokini qu'est le<br />

par<strong>en</strong>chyme pulmonaire. Enfin, il est un autre travers à éviter, c'est celui de <strong>la</strong><br />

lecture trop ori<strong>en</strong>tée. Il faut s'exercer à <strong>la</strong> lecture radiologique "<strong>en</strong> soi", sans être<br />

induit par <strong>la</strong> clinique car on risque alors de trouver trop facilem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> le cliché ce<br />

que l'on <strong>en</strong> att<strong>en</strong>d et de ne pas voir ce que l'on n'att<strong>en</strong>d pas. La sémiologie<br />

radiologique a ses règles propres et peut confirmer ou non <strong>la</strong> clinique, voire<br />

montrer une autre piste (diagnostic inatt<strong>en</strong>du, découverte fortuite, etc.). Sinon à<br />

quoi bon faire un cliché ?… Mais c'est là aborder, avec une démarche nouvelle, <strong>la</strong><br />

vieille r<strong>en</strong>gaine des exam<strong>en</strong>s dits complém<strong>en</strong>taires (comme <strong>la</strong> RT). Aujourd'hui,<br />

ces exam<strong>en</strong>s ne sont plus complém<strong>en</strong>taires ou peut-être plus comme avant …<br />

Allez même savoir s'ils ne sont pas dev<strong>en</strong>us "anté-plem<strong>en</strong>taires" ou tout<br />

simplem<strong>en</strong>t "autonomes"… et s'il ne faudrait pas appr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> petite musique<br />

(sémiologie radiologique) qui leur est propre… Et, il faut bi<strong>en</strong> se former à <strong>la</strong><br />

lecture des cas asymptomatiques ainsi qu'à <strong>la</strong> lecture des RT systématiques ou/et<br />

sans clinique connue…<br />

4 – Les situations <strong>en</strong> <strong>pratique</strong> quotidi<strong>en</strong>ne de <strong>la</strong> RT<br />

a) RT indiquée à partir d'un état clinique, d'une pathologie suspectée<br />

b) Découverte fortuite <strong>sur</strong> une RT indiquée pour une autre raison<br />

c) RT systématique<br />

d) RT et exposition professionnelle<br />

Conclusion<br />

La RT "recadrée" par <strong>la</strong> TDM <strong>thoracique</strong> est à revisiter avec des yeux toujours<br />

nouveaux <strong>en</strong> 2005.<br />

4

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