L'intégralité du colloque - CAUE
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François BARRÉ<br />
ancien directeur de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine<br />
au ministère de la Culture, consultant<br />
Bonjour,<br />
Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs de ce <strong>colloque</strong>, les remercier d’avoir eu l’idée<br />
formidable de travailler sur le XX e siècle, d’avoir eu l’idée amicale de m’inviter, dire le plaisir d’être ici<br />
à Saint-Nazaire et d’entendre Joël Batteux parler avec tant de ferveur et d’intelligence de ce qu’est<br />
la ville et de ce que la crise de la représentation peut être dans la ville. Remercier le président <strong>du</strong><br />
<strong>CAUE</strong>, Claude Naud, son directeur Vincent Degrotte, d’avoir été initiateurs de ce <strong>colloque</strong> et de dire<br />
aussi mon plaisir de trouver l’engagement <strong>du</strong> département et notamment de Jean-Louis Bouillère<br />
dans l’organisation de cette manifestation.<br />
Je voudrais parler <strong>du</strong> XX e siècle et de son patrimoine en essayant de mettre en valeur ce qui a été,<br />
pour moi, un « changement de régime », avec l’apparition <strong>du</strong> patrimoine <strong>du</strong> XX e siècle.<br />
Le 21 septembre 1830, Guizot écrit à Louis XVIII « aussi nombreux et plus variés que ceux de<br />
quelques pays voisins, les monuments historiques de la France n’appartiennent pas seulement à<br />
telle ou telle phase isolée de l’histoire, ils forment », écrit-il, « une série complète et sans lacunes ».<br />
Il n’est pas une époque mémorable de l’art et de la civilisation qui n’ait laissé dans nos contrées, des<br />
monuments qui la représentent et l’expliquent ». Cette idée d’une série complète, cette conviction<br />
que l’art et la civilisation sont représentés, voire expliqués, par le monument, sont nées en fait au<br />
siècle des Lumières et sont nées avec la Révolution aussi, au moment où l’on a le plus détruit de ce<br />
qui constituait notre mémoire. Pour mettre en œuvre ces principes, Guizot a nommé un inspecteur,<br />
Prosper Mérimée, qui a créé la première Commission des Monuments historiques en 1837. Pour<br />
Mérimée, histoire et art sont indissolublement liés. L’art serait une histoire visible dont le monument<br />
participerait, mais solidaire d’un contexte naturel, artistique, topographique et ethnique.<br />
ARCHITECTURES ET PATRIMOINES DU XX e SIÈCLE<br />
de l’indifférence à la reconnaissance 15