L'intégralité du colloque - CAUE
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enjeu entre architectes, juste à la fin de la Reconstruction.<br />
Ensuite, on s’est aperçu que le lieu pouvait avoir un intérêt, et il y a eu un travail très important fait<br />
par toute une équipe municipale, pendant deux ou trois mandats, pour arriver petit à petit dans<br />
les années 95 à avoir une Zone de Protection <strong>du</strong> Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager. Cet<br />
ensemble de la Reconstruction a été inscrit sur la liste <strong>du</strong> Patrimoine mondial en 2004, et on a là un<br />
travail de reconnaissance qui a <strong>du</strong>ré environ 25 ans, une génération, depuis les premiers éléments<br />
de protection qui étaient des éléments de protections locales et même plus que locales - des<br />
protections partisanes - jusqu’à une reconnaissance au niveau mondial.<br />
C’est « globalisation-localisation », ce dont parlait François Barré tout à l’heure et qui est en cours<br />
dans ces éléments <strong>du</strong> patrimoine. Il y a également un « en cours » actuellement qui est en train<br />
de se vivre, avec l’église Saint-Pierre de Firminy. On a là une exception très intéressante, celle d’un<br />
Monument historique que l’on est en train de construire et que l’on va inaugurer. On va inaugurer<br />
un monument déjà protégé au titre des Monuments historiques avant même sa finition, à Firminy, le<br />
25 novembre prochain. Cette exception est intéressante : la conception avait été faite, mais on avait<br />
arrêté l’exécution. Et à partir de cet exemple et d’autres projets de Le Corbusier, une sélection des<br />
œuvres va être proposée à l’Unesco pour l’année 2007, et beaucoup d’entre nous espèrent que cet<br />
ensemble de 23 éléments de l’œuvre de Le Corbusier, dispersés entre 5 ou 6 pays, va pouvoir être<br />
inscrit sur la liste <strong>du</strong> Patrimoine mondial.<br />
Les enjeux sont effectivement entre le local et le mondial aujourd’hui, et l’enjeu national semble avoir<br />
moins d’importance.<br />
D’autre part aussi, des protections au titre de l’Europe. Puisque pour tous ceux qui vont être rejetés<br />
au niveau européen, on se dit : pourquoi ne pas créer aussi un patrimoine européen ? Voilà aussi une<br />
idée un peu saugrenue et politique qui a émergé, qui est en train de faire son chemin, et c’est surtout<br />
pour pouvoir drainer des finances de l’Union Européenne qui peuvent être intéressantes si il y a un<br />
label européen. On va essayer de créer entre le local et l’international un label européen. Je crois que<br />
s’il y a un nouveau <strong>colloque</strong> d’ici deux ou trois ans, on pourra parler des premiers éléments de ce<br />
label au niveau <strong>du</strong> XX e siècle, qui vont émerger dans les semaines qui viennent.<br />
La presse de dimanche dernier titrait « Le Corbusier au Patrimoine mondial de l’humanité ». C’était<br />
dans Le Figaro, et on a dans Paris-Match de août 2004 : « L’Unesco est-il tombé sur la tête de<br />
protéger Le Havre ? ». Donc on voit bien aujourd’hui qu’il y a encore beaucoup d’interrogations, et<br />
que même cette reconnaissance au niveau mondial n’est pas encore une reconnaissance majoritaire<br />
au niveau national.<br />
Mais les choses changent. Si vous lisez une presse très people, genre « Point de vue - Images <strong>du</strong><br />
monde », on voit par exemple cette semaine apparaître les « Folies <strong>du</strong> XX e siècle ». Alors on prend<br />
bien enten<strong>du</strong> dans le XX e siècle ce qui peut faire référence aux châteaux des marquis <strong>du</strong> XXe<br />
siècle, et donc nous avons le pittoresque appliqué au XX e siècle. Mais c’est déjà un petit coin en tout<br />
cas dans l’opinion publique, que l’on commence à enfoncer. Et on a donc la maison Kerautem de<br />
Roger Le Flanchec, qui voisine avec la maison tropicale de Jean Prouvé, qui est en train d’être vue<br />
aujourd’hui par les parisiens sur les quais de la Seine.<br />
On voit là en tout cas émerger l’unique, chose habituelle au niveau <strong>du</strong> patrimoine, au détriment<br />
<strong>du</strong> représentatif, c’est-à-dire que l’on prend toujours ce qui est pittoresque, unique pour en faire<br />
une histoire et pour en faire des héros. Et la fabrication des héros continue, mais est-ce là tout le<br />
patrimoine dont parlait François Barré ?<br />
L’important, après cette identification, c’est de pouvoir faire connaître et donc de mettre en place<br />
des guides. C’était ce que le <strong>CAUE</strong> demandait un peu. C’est, comment pouvoir mettre en place<br />
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ARCHITECTURES ET PATRIMOINES DU XX e SIÈCLE<br />
de l’indifférence à la reconnaissance