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<strong>dossier</strong><br />

Le diffici<strong>le</strong> parcours<br />

des handicapés<br />

vers l’insertion<br />

La loi <strong>du</strong> 11 février 2005 devait contribuer à améliorer l’intégration socia<strong>le</strong><br />

des personnes touchées par un handicap, que ce soit en milieu scolaire ou<br />

professionnel. Qu’en est-il cinq ans plus tard ? Dans <strong>le</strong> <strong>Doubs</strong>, la Maison<br />

départementa<strong>le</strong> développe ses compétences pour mieux apprécier et répondre<br />

aux besoins des usagers. Mais si <strong>le</strong>s moyens techniques s’améliorent, <strong>le</strong>s crédits<br />

ne suivent pas toujours… Comment s’organisent alors <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s pour vivre<br />

comme tout <strong>le</strong> monde ? Cel<strong>le</strong>s de Mathilde et Roméo redoub<strong>le</strong>nt d’énergie et<br />

d’enthousiasme. Côté entreprises, une sur deux n’atteint pas encore l’obligation<br />

d’intégrer 6 % de travail<strong>le</strong>urs handicapés dans ses effectifs. Mais il en est qui<br />

s’impliquent au-delà de ce seuil comme <strong>le</strong> supermarché de Baume-<strong>le</strong>s-Dames.<br />

novembre 2010<br />

vu <strong>du</strong> doubs<br />

13


<strong>dossier</strong><br />

Une maison d’accueil<br />

pour tous ceux que touche <strong>le</strong> handicap<br />

Près de cinq ans après la création de la Maison départementa<strong>le</strong> des personnes handicapées<br />

(MDPH) par <strong>le</strong> <strong>Conseil</strong> général <strong>du</strong> <strong>Doubs</strong>, quel<strong>le</strong> est la va<strong>le</strong>ur ajoutée de ce<br />

lieu unique ? Ici, pour que chaque personne ait une réponse adaptée à son besoin,<br />

des liens sont étroitement tissés entre salariés, partenaires, associations...<br />

« Nous ne travaillons que pour la personne<br />

handicapée. Chaque personne<br />

est unique, on fait donc en sorte de lui<br />

donner <strong>le</strong>s outils et <strong>le</strong>s moyens pour qu’el<strong>le</strong><br />

puisse être <strong>le</strong> plus autonome possib<strong>le</strong>.<br />

Nous travaillons en priorité sur la compensation<br />

<strong>du</strong> handicap et sur <strong>le</strong> service<br />

à l’usager », explique Sylvie Mathevon,<br />

directrice de la MDPH, située bou<strong>le</strong>vard<br />

Diderot, à Besançon. « Cette maison pourrait<br />

n’être qu’une entité administrative, mais<br />

notre plus-value est dans notre attention<br />

constante pour prendre en compte tout<br />

ce qui interfère dans la vie des personnes<br />

et agir dans <strong>le</strong> sens d’une accessibilité très<br />

généra<strong>le</strong>. Nous vérifions que tout est opérationnel<br />

pour répondre aux besoins en<br />

matière de logement, de mobilité, d’accès à<br />

l’emploi. L’approche globa<strong>le</strong> est capita<strong>le</strong>. Et<br />

nous progressons à petits pas. »<br />

Des compétences complémentaires<br />

Née de la loi <strong>du</strong> 11 février 2005 pour une<br />

meil<strong>le</strong>ure insertion socia<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong><br />

des personnes handicapées, la<br />

MDPH a été créée <strong>le</strong> 1 er janvier 2006. El<strong>le</strong><br />

réunit et remplace la Cotorep et la CDES,<br />

De gauche à droite : Fanny Coquerel<strong>le</strong>, référente pour <strong>le</strong> secteur a<strong>du</strong>lte, Patricia Jeanvoine, hôtesse d'accueil,<br />

et Sylvie Mathevon, directrice de la MDPH.<br />

commissions pour a<strong>du</strong>ltes et enfants. El<strong>le</strong> ridisciplinarité et rassemb<strong>le</strong> une quarantaine<br />

de personnes aux compétences très<br />

reçoit et traite <strong>le</strong>s demandes de compensation<br />

avant de <strong>le</strong>s transmettre à la Commission<br />

des droits et de l’autonomie des per-<br />

médecins, travail<strong>le</strong>urs sociaux, ergothéra-<br />

différentes au sein <strong>du</strong> pô<strong>le</strong> “évaluation”. Ici,<br />

sonnes handicapées (CDAPH) qui décidera peutes, psychologues ou professionnels de<br />

des droits et aides financières à accorder l’emploi prennent en considération <strong>le</strong>s difficultés<br />

de la personne, son projet de vie,<br />

(voir l’interview de Jean-Marie Bart).<br />

La MDPH <strong>du</strong> <strong>Doubs</strong> met l’accent sur la plu-<br />

ses besoins.<br />

infos pratiques<br />

• MDPH :<br />

6, bou<strong>le</strong>vard Diderot<br />

à Besançon.<br />

Accueil de 9h à 12h<br />

et de 13h30 à 17h30<br />

<strong>du</strong> lundi au vendredi.<br />

Tél. 03 81 52 54 25<br />

• Agefiph Bourgogne – Franche-Comté :<br />

7, bou<strong>le</strong>vard Winston-Churchill à Dijon.<br />

Tél. 0811 37 38 39<br />

L’Agefiph met à disposition des entreprises<br />

et des personnes handicapées ses quatre<br />

réseaux nationaux de partenaires-services :<br />

Cap Emploi, Vie au travail, Sameth, Alther.<br />

• Association Aris<br />

(partenaire-relais de l’Agefiph<br />

dans <strong>le</strong> <strong>Doubs</strong> pour <strong>le</strong>s réseaux<br />

Cap Emploi et Sameth) :<br />

70, rue Jacques-Prévert<br />

à Besançon.<br />

Tél. 03 81 41 37 16<br />

14 vu <strong>du</strong> doubs novembre 2010


Questions à …<br />

Jean-Marie Bart<br />

« Notre Commission<br />

se tient à l’écoute<br />

des usagers »<br />

Ici aussi, la <strong>le</strong>ttre “H” de la MDPH est toujours<br />

en débat. Il est diffici<strong>le</strong> d’accepter <strong>le</strong><br />

mot “handicapé”, tant il recouvre des situations<br />

différentes, allant des maladies invalidantes<br />

à la déficience intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> ou sensoriel<strong>le</strong>,<br />

en passant par <strong>le</strong> handicap moteur.<br />

Les réponses, el<strong>le</strong>s aussi, sont à croiser et<br />

à inventer : un travail à mi-temps, des services<br />

de maintien à domici<strong>le</strong>, des dispositifs<br />

de scolarisation, des aides technologiques,<br />

l’appui d’une association de paralysés, de<br />

famil<strong>le</strong>s d’enfants sourds...<br />

Trouver des solutions sur mesure<br />

La montée en compétences de la MDPH<br />

est permanente, el<strong>le</strong> se doub<strong>le</strong> d’indispensab<strong>le</strong>s<br />

complémentarités. « J’ai l’exemp<strong>le</strong><br />

d’une jeune fil<strong>le</strong> qui a été scolarisée dans<br />

l’enseignement spécialisé avant de travail<strong>le</strong>r<br />

en milieu protégé, raconte Julie<br />

Masselot, chargée de l’insertion professionnel<strong>le</strong><br />

à la MDPH. Mais ça n’a pas marché,<br />

d’où un retour au sein de la famil<strong>le</strong>.<br />

Pour el<strong>le</strong>, on a réussi à faire un patchwork<br />

de solutions en reprenant tout son parcours<br />

à zéro. Nous avons fait <strong>du</strong> sur-mesure,<br />

et son cas est loin d’être unique. »<br />

Des transports scolaires adaptés<br />

Chaque jour, <strong>le</strong> <strong>Conseil</strong> général organise, par son<br />

réseau de transport indivi<strong>du</strong>alisé, la prise en charge<br />

de 400 élèves suivant une scolarité en Segpa<br />

(Sections d’enseignement général professionnel<br />

adapté), CLIS (Classes d’intégration scolaire) et ULIS<br />

(unités localisées d’inclusion scolaire). Ce dispositif<br />

est indispensab<strong>le</strong> à <strong>le</strong>ur accès à ces enseignements<br />

spécifiques.<br />

En tant que vice-président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> général en charge des Solidarités, Jean-<br />

Marie Bart préside la Commission des droits et de l’autonomie des personnes<br />

handicapées (CDAPH), chargée de prendre toutes <strong>le</strong>s décisions concernant<br />

l’orientation des a<strong>du</strong>ltes et enfants handicapés. La CDAPH et la PCH (prestation<br />

de compensation <strong>du</strong> handicap) sont deux nouveautés issues de la loi de 2005.<br />

Vu <strong>du</strong> <strong>Doubs</strong> : Comment fonctionne la CDAPH ?<br />

Jean-Marie Bart : La Commission se réunit quasiment chaque vendredi pour<br />

examiner tous <strong>le</strong>s <strong>dossier</strong>s liés au handicap : orientation, allocations, aides<br />

de compensation formulées par une personne handicapée. Pour nous permettre<br />

d’instruire ces demandes, tous <strong>le</strong>s éléments uti<strong>le</strong>s ont été réunis par<br />

une équipe pluridisciplinaire composée d’un médecin, d’un instructeur et<br />

d’un agent administratif de la Maison départementa<strong>le</strong> des personnes handicapées,<br />

avec l’appui d’un spécialiste, selon <strong>le</strong>s cas : psychiatre, pédiatre, référent<br />

scolaire…<br />

La CDAPH compte 23 membres titulaires : élus, représentants d’associations<br />

de handicapés, de l’É<strong>du</strong>cation nationa<strong>le</strong>, d’établissements d’accueil et d’administrations…<br />

Sur proposition de l’équipe pluridisciplinaire, el<strong>le</strong> émet un<br />

avis qu’el<strong>le</strong> fait parvenir aux famil<strong>le</strong>s. Plusieurs milliers de situations sont<br />

traités chaque année. Les personnes ayant fait une demande sont systématiquement<br />

averties de la date à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur demande sera examinée par<br />

la CDAPH. El<strong>le</strong>s peuvent venir s’y exprimer. Notre Commission se tient à<br />

l’écoute des usagers.<br />

VDD : En quoi consiste la nouvel<strong>le</strong> PCH ?<br />

J.-M. B. : La Prestation de compensation <strong>du</strong> handicap remplace progressivement<br />

l’Allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP), avec un avantage<br />

: el<strong>le</strong> permet aussi d’intervenir pour des aides techniques ou matériel<strong>le</strong>s,<br />

alors que l’ACTP n’était prévue que pour <strong>le</strong>s aides humaines. Par exemp<strong>le</strong>,<br />

el<strong>le</strong> peut participer à l’aménagement d’un véhicu<strong>le</strong> ou d’une sal<strong>le</strong> de bain,<br />

à l’achat d’un fauteuil roulant ou de matériel pour sourds ou malvoyants.<br />

Cette aide plafonnée est à la charge <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> général.<br />

Certes, la compensation ne peut pas prendre en charge l’intégralité des besoins.<br />

El<strong>le</strong> est faite pour tout handicap, sachant qu’un handicap psychique,<br />

par exemp<strong>le</strong>, est très diffici<strong>le</strong> à apprécier. L’équipe pluridisciplinaire se fonde<br />

sur un guide d’évaluation régulièrement mis à jour au niveau national. La<br />

PCH ne couvre donc pas toute la dépense mais c’est une réponse appréciab<strong>le</strong>,<br />

complémentaire d’autres dispositifs.<br />

La MDPH, un lieu d'écoute, d'échange, et de prise de décision.<br />

novembre 2010<br />

vu <strong>du</strong> doubs<br />

15


<strong>dossier</strong><br />

Les exploits de Roméo<br />

Depuis que la surdité de Roméo a été<br />

détectée, tout petit, <strong>le</strong> quotidien de la<br />

famil<strong>le</strong>, « c’est une batail<strong>le</strong> permanente »,<br />

assurent Corinne et Sébastien. Enthousiastes<br />

et impliqués, ils sont <strong>le</strong>s parents de<br />

cet espièg<strong>le</strong> garçon de 9 ans et d’une petite<br />

Justine, bientôt 7 ans, qu’il ne faut pas<br />

oublier. Pour que Roméo puisse suivre une<br />

scolarité en milieu ordinaire, comme la loi<br />

de 2005 <strong>le</strong> stipu<strong>le</strong>, ils doivent chaque année<br />

refaire un <strong>dossier</strong> à la MDPH, rencontrer<br />

l’équipe enseignante afin qu’el<strong>le</strong> joue<br />

<strong>le</strong> jeu de l’accompagnement spécifique, et<br />

croiser <strong>le</strong>s doigts très fort pour que <strong>le</strong>s crédits<br />

alloués pour compenser son handicap<br />

soient recon<strong>du</strong>its.<br />

Roméo a été opéré à l’âge de 3 ans. Depuis,<br />

il est équipé d’un implant cochléaire, un<br />

petit processeur branché sur <strong>le</strong> nerf auditif<br />

qui lui a permis de sortir un peu <strong>du</strong><br />

si<strong>le</strong>nce. « Il a été opéré en mai, en août il<br />

a commencé à dire “papa”, se souvient sa<br />

maman avec émotion. Ce début d’accès<br />

au monde sonore lui a peu à peu permis<br />

d’accéder au langage, avec quelques outils<br />

techniques, des professionnels très impliqués<br />

et une grande volonté de sa part.<br />

Roméo a pu ainsi suivre toute sa scolarité<br />

dans <strong>le</strong> RPI (Regroupement pédagogique<br />

intercommunal) dont il dépend, où il s’est<br />

fait p<strong>le</strong>in de copains. Cette année, il est en<br />

CE2, « et la maîtresse dit même qu’il a un<br />

rô<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ader ».<br />

Faire comme <strong>le</strong>s autres<br />

« Les moyens techniques existent, mais il<br />

n’y a plus d’argent », déplore Sébastien, qui<br />

est devenu formateur en Langage parlé<br />

complété (LPC) et s’implique aussi dans<br />

l’association APEDA (Association des parents<br />

d’enfants déficients auditifs). « Cette<br />

année, notre aide est prise en charge<br />

jusqu’au 31 décembre, mais après, on ne<br />

sait pas. Il faut que l’É<strong>du</strong>cation nationa<strong>le</strong><br />

prenne ses responsabilités. Nous, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s,<br />

nous souhaitons que nos enfants<br />

puissent rester en milieu ordinaire. »<br />

Justine, Corinne, Roméo et Sébastien.<br />

INFO PLUS<br />

Des conseils et des aides sur mesure<br />

Prestation de compensation <strong>du</strong> handicap, allocation a<strong>du</strong>lte<br />

handicapé, allocation d’é<strong>du</strong>cation de l’enfant handicapé ou encore<br />

prestation ponctuel<strong>le</strong> spécifique… Diffici<strong>le</strong> de s’y retrouver dans<br />

cette jung<strong>le</strong> de sig<strong>le</strong>s et d’outils, chaque cas étant spécifique. C’est<br />

d’ail<strong>le</strong>urs en partie pour cela que <strong>le</strong>s Maisons départementa<strong>le</strong>s<br />

des personnes handicapées (MDPH) existent : el<strong>le</strong>s regroupent<br />

<strong>le</strong>s aides disponib<strong>le</strong>s. De surcroît, el<strong>le</strong>s accompagnent <strong>le</strong>s usagers<br />

qui <strong>le</strong> souhaitent, dans la définition d’un projet personnalisé<br />

de scolarisation ou, pour <strong>le</strong>s a<strong>du</strong>ltes, d’un plan personnalisé de<br />

compensation.<br />

La MDPH <strong>du</strong> <strong>Doubs</strong> peut permettre aux famil<strong>le</strong>s d’obtenir une<br />

allocation d’é<strong>du</strong>cation pour enfant handicapé, voire un complément<br />

pour un parent isolé. El<strong>le</strong> <strong>le</strong>s conseil<strong>le</strong> aussi pour son orientation,<br />

pour l’obtention d’un auxiliaire de vie scolaire, de matériel<br />

pédagogique ou pour assurer son transport jusqu’à l’éco<strong>le</strong>.<br />

Pour un a<strong>du</strong>lte, outre <strong>le</strong>s aides financières citées plus haut, la<br />

MDPH est incontournab<strong>le</strong> pour la compensation qui peut consister<br />

en l’aménagement <strong>du</strong> logement, <strong>du</strong> véhicu<strong>le</strong>, <strong>du</strong> transport, à<br />

l’obtention de cartes d’invalidité, de priorité...<br />

Contact : voir page 14.<br />

16 vu <strong>du</strong> doubs novembre 2010


Les projets de Mathilde<br />

El<strong>le</strong> est bien entourée, Mathilde. Sa<br />

maman, enseignante, a de l’enthousiasme<br />

à revendre, ce qui ne l’empêche<br />

pas de constater <strong>le</strong>s carences de la<br />

société pour sa fil<strong>le</strong> : « Mathilde ne<br />

rentre dans aucun critère. » Son papa,<br />

directeur de Maison des jeunes et de<br />

la culture, et ses cinq jeunes frères et<br />

sœurs l’empêchent eux aussi de trop<br />

déprimer. Car depuis quatre ans, cette<br />

jeune femme de 28 ans, atteinte <strong>du</strong><br />

syndrôme de Bardet-Biedl – une maladie<br />

rare <strong>du</strong>e à un gène récessif qui lui a fait<br />

perdre la vue, lui donne <strong>du</strong> diabète et<br />

s’attaque aussi à ses reins et à son foie –,<br />

est de nouveau à la maison, à Villars-lès-<br />

Blamont, faute de structure adaptée à sa<br />

situation. « El<strong>le</strong> fait <strong>du</strong> piano, <strong>du</strong> théâtre,<br />

nous l’emmenons à la bibliothèque.<br />

On s’est arrangé pour qu’el<strong>le</strong> ait une<br />

occupation chaque jour. »<br />

Trouver <strong>le</strong>s bons interlocuteurs<br />

avec la MDPH<br />

Auparavant, Mathilde a vécu sa vie de<br />

jeune femme à Lyon, où el<strong>le</strong> avait un<br />

emploi au sein d’un Centre d’aide par <strong>le</strong><br />

travail (CAT), qu’el<strong>le</strong> a dû quitter quand<br />

son état de santé s’est aggravé. « Mais je<br />

souhaite maintenant retravail<strong>le</strong>r, c’est<br />

pour cela que j’ai fait appel à la MDPH.<br />

On m’a proposé plusieurs CAT en Alsace<br />

et Franche-Comté, et j’ai choisi <strong>le</strong> CHAT<br />

(Centre des handicapés au travail) de<br />

Besançon, c’est seu<strong>le</strong>ment à une heure<br />

trente d’ici. Pour l’hébergement, je devrais<br />

pouvoir al<strong>le</strong>r dans un foyer tout proche. Je<br />

travail<strong>le</strong>rai à mi-temps et l’après-midi,<br />

je serai à l’accueil de jour. Retravail<strong>le</strong>r, pour<br />

moi, ça signifie recommencer une vie,<br />

rencontrer <strong>du</strong> monde. »<br />

Cela ne s’est pas fait tout seul, mais la<br />

MDPH a bien aidé au confort quotidien<br />

Mathilde et son jeune frère en <strong>du</strong>o comme souvent.<br />

de Mathilde et de sa famil<strong>le</strong>, en la mettant<br />

en contact avec <strong>le</strong>s bons interlocuteurs<br />

et <strong>le</strong>s bonnes associations. El<strong>le</strong> est désormais<br />

équipée d’un ordinateur à synthèse<br />

voca<strong>le</strong>, d’un télé-agrandisseur qui lui permet<br />

de lire des magazines et des livres.<br />

El<strong>le</strong> a aussi fait un stage de réé<strong>du</strong>cation,<br />

en 2009, pour apprendre à se débrouil<strong>le</strong>r<br />

seu<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> envisage aussi d’adopter un<br />

chien guide d’aveug<strong>le</strong>. Car, comme toutes<br />

<strong>le</strong>s jeunes femmes, el<strong>le</strong> a des projets.<br />

« J’aimerais m’instal<strong>le</strong>r avec mon petit<br />

ami, qui vit à Saint-Étienne. »<br />

INFO PLUS<br />

Le 18 novembre,<br />

un nouveau Forum <strong>du</strong> handicap<br />

La quatrième édition <strong>du</strong> Forum <strong>du</strong> handicap se tient à<br />

Besançon, <strong>le</strong> jeudi 18 novembre, pendant la Semaine<br />

nationa<strong>le</strong> pour l’emploi des personnes handicapées.<br />

Organisée par <strong>le</strong> Centre communal d’action socia<strong>le</strong> de<br />

Besançon, la rencontre propose, parallè<strong>le</strong>ment à un cyc<strong>le</strong><br />

de conférences sur <strong>le</strong> thème de l’accessibilité, un vaste<br />

espace salon organisé en trois “villages”. Le premier<br />

est destiné à l’emploi et à la formation et facilite <strong>le</strong>s<br />

rencontres entre personnes en situation de handicap,<br />

recruteurs et formateurs. Au programme : job-dating et<br />

handi-café. Le second est axé sur <strong>le</strong>s sports et <strong>le</strong>s loisirs,<br />

où <strong>le</strong>s visiteurs handicapés et valides peuvent assister à<br />

des démonstrations et tester des installations adaptées. Le<br />

village “vie quotidienne”, quant à lui, est à la disposition des<br />

associations, entreprises et administrations pour présenter<br />

<strong>le</strong>urs actions.<br />

Forum <strong>du</strong> handicap, <strong>le</strong> 18 novembre, de 8h30 à 18 h, au Palais<br />

des sports de Besançon. Entrée libre.<br />

novembre 2010<br />

vu <strong>du</strong> doubs<br />

17


<strong>dossier</strong><br />

Insertion professionnel<strong>le</strong><br />

À Baume-<strong>le</strong>s-Dames, Super U joue <strong>le</strong> jeu<br />

Le supermarché emploie deux femmes dont <strong>le</strong>s problèmes de santé ont nécessité<br />

un coup de pouce de l’Agefiph. L’une a été embauchée, l’autre a vu son<br />

poste aménagé. Salariées et employeur, tout <strong>le</strong> monde est ravi.<br />

L<br />

’association d’insertion professionnel<strong>le</strong><br />

Aris se félicite de sa bel<strong>le</strong> collaboration<br />

avec <strong>le</strong> magasin Super U de<br />

Baume-<strong>le</strong>s-Dames. Celui-ci a joué <strong>le</strong> jeu et<br />

compte désormais, parmi ses 96 salariés,<br />

8 personnes à qui la qualité de travail<strong>le</strong>urs<br />

handicapés (RQTH) a été reconnue. Parmi<br />

el<strong>le</strong>s, Martine et Maria, aujourd’hui heureuses<br />

dans <strong>le</strong>ur emploi.<br />

« Moi, je considère qu’il y a une richesse<br />

par indivi<strong>du</strong> », lance Patrice Mathey, PDG<br />

<strong>du</strong> magasin. « Nous avons une pyramide<br />

des âges vieillissante, mais il y a des gens<br />

pour <strong>le</strong>squels ça vaut <strong>le</strong> coup de se casser<br />

la tête. » C’est <strong>le</strong> cas de Martine qui fait<br />

de la mise en rayon et souffre d’arthrose,<br />

« à tel point qu’el<strong>le</strong> n’aurait pu continuer<br />

à faire ses 35 heures très longtemps »,<br />

estime Julie Jeannin, de l’Aris. Martine<br />

a dû se faire poser une prothèse à l’un<br />

des genoux, mais l’autre est éga<strong>le</strong>ment<br />

abîmé. « L’arthrose, c’est usant ! J’ai 55 ans<br />

cette année et j’ai pu faire un <strong>dossier</strong> de<br />

demande d’aide. » El<strong>le</strong> est ainsi passée à<br />

22 heures de travail hebdomadaire payées<br />

35, la différence étant prise en charge par<br />

l’Agefiph. « J’ai moins mal et <strong>le</strong> moral est<br />

meil<strong>le</strong>ur aussi », dit-el<strong>le</strong> en souriant.<br />

Un cas de conscience bien résolu<br />

Pour Maria, en CDI au rayon snack <strong>du</strong> magasin<br />

depuis cet été, c’est Cap Emploi qui<br />

a sollicité <strong>le</strong> chef d’entreprise en plaçant<br />

cette dame en stage. Ses dou<strong>le</strong>urs au dos<br />

lui avaient valu un licenciement de son<br />

ancien employeur. « Son stage s’arrêtait<br />

fin juin 2009, j’avais prévu de la remplacer<br />

par un ou deux apprentis, raconte Patrice<br />

Mathey. Mais Maria faisait bien son<br />

travail, j’ai eu un cas de conscience, et je<br />

l’ai fina<strong>le</strong>ment embauchée en CDD d’un<br />

an, puis en CDI. » Maria fait 29 heures par<br />

semaine et el<strong>le</strong> revit. « C’était mon rêve, la<br />

cuisine. » Cet été, quand <strong>le</strong> chef de cuisine<br />

est parti en vacances, c’est el<strong>le</strong> qui l’a remplacé.<br />

Patrice Mathey, patron <strong>du</strong> magasin, et Maria en CDI au rayon snack.<br />

INFO PLUS<br />

L’Agefiph veil<strong>le</strong> à l’emploi<br />

des travail<strong>le</strong>urs en situation de handicap<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>Doubs</strong>, 700 à 800 entreprises de plus<br />

de 20 salariés sont assujetties à l’obligation<br />

d’employer au minimum 6 % de personnes<br />

en situation de handicap. « Environ la moitié<br />

remplit cette obligation. En Franche-Comté,<br />

<strong>le</strong> taux d’emploi moyen des handicapés<br />

est de 3 %, contre 2,5 % au plan national »,<br />

indique Benoît Przybylko, à l’Agefiph<br />

Bourgogne – Franche-Comté.<br />

Cette association, missionnée par l’État,<br />

est née de la loi <strong>du</strong> 10 juil<strong>le</strong>t 1987 qui<br />

avait instauré cette contrainte d’emploi.<br />

Un texte de 2005 est venu renforcer <strong>le</strong>s<br />

sanctions financières des entreprises n’y<br />

répondant pas. « Cette loi de 1987 est<br />

importante puisque c’est el<strong>le</strong> qui a créé un<br />

fonds spécifique géré paritairement, pour<br />

développer et financer toutes <strong>le</strong>s actions<br />

et services nécessaires au maintien des<br />

personnes handicapées dans l’emploi. »<br />

Pour Martine, un poste adapté à la mise en rayon.<br />

L’engagement <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> général<br />

Depuis 2004, <strong>le</strong> <strong>Conseil</strong> général s’engage à<br />

favoriser l’embauche de personnes handicapées<br />

dans ses services. 64 agents avaient bénéficié<br />

de cet engagement au 31 décembre 2009, alors<br />

qu’ils n’étaient que 37 en 2007 et 8 en 2004.<br />

L’effort se poursuit.<br />

18 vu <strong>du</strong> doubs novembre 2010

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