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N°<strong>52</strong> -<br />
du 23/05/12 au 20/06/12
Politique culturelle<br />
MP2013, Entreti<strong>en</strong> avec Jacques Pfister 6, 7<br />
Arles 8<br />
Avignon Off, Martigues 9<br />
Événem<strong>en</strong>ts<br />
La Marelle, CIPM 10<br />
Festivals<br />
Festival de Marseille, Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts 12<br />
Festival lyrique d’Aix, Les Musiques Interdites 13<br />
Musiques actuelles 14, 15<br />
Gageron, Folle histoire, Odyssée de Martigues 16<br />
Cannes, Flâneries d’art à Aix 17<br />
Fête du vélo, fête du panier,<br />
fête du livre de la Canebière, La Valette 18, 19<br />
Théâtre<br />
Le L<strong>en</strong>che, la Minoterie, le Gyptis, la Friche 20, 21<br />
Sirènes et midi net, la Friche, le Gymnase 22<br />
Le Daki Ling, le 3bisf, Montévidéo 23<br />
Cavaillon, Nîmes, Fos 24<br />
Avignon, Vaucluse 25<br />
Danse<br />
Cavaillon, Monaco, Trets, Saint-Maximin 26, 27<br />
Musique<br />
Opéras, opérettes 28, 29<br />
Chambre 30, 31<br />
GMEM 32<br />
Du monde, jazz, actuelle 34 à 37<br />
Au programme<br />
Théâtre 38, 39<br />
Danse 40<br />
Jeune public/Cirque 42, 43<br />
Musique 44 à 49<br />
Sci<strong>en</strong>ces et techniques 49<br />
R<strong>en</strong>contres 50, 51<br />
Cinéma <strong>52</strong>, 53<br />
Arts visuels<br />
Au programme 54, 55<br />
Les ABD, l’Alcazar, Sur la place 56<br />
Le MuCEM, la Compagnie 57<br />
La Vieille Charité, la Ruche 58<br />
Gap, Martigues 59<br />
Sanary, Mougins 60<br />
Sm’art 61<br />
Cinéma<br />
Films 62, 63<br />
Livres<br />
Arts 64, 65<br />
Musique 66, 67<br />
Essais 68<br />
Jeunesse 69<br />
Littérature 69 à 71<br />
R<strong>en</strong>contres 74, 75<br />
Patrimoine<br />
Avant Cap, CRT, Pont-du-Gard, Jardins 76, 77
Lors de la semaine de la presse,<br />
<strong>Zibeline</strong> a lancé avec l’aide du Clemi<br />
un concours d’édito et de couverture.<br />
Ce sont deux lycé<strong>en</strong>nes d’Antibes<br />
qui l’ont emporté, à l’unanimité de<br />
la rédaction ! La couverture de <strong>Zibeline</strong>,<br />
que nous leur devons,<br />
est une photographie<br />
de l’œuvre réalisée par Jaume Pl<strong>en</strong>sa,<br />
Le Nomade, exposée au port<br />
de la ville d’Antibes (06)<br />
Le don<br />
et l’arg<strong>en</strong>t<br />
Lecteur sachant décrypter, vous <strong>en</strong> convi<strong>en</strong>drez, les mots<br />
cach<strong>en</strong>t plusieurs s<strong>en</strong>s. N’<strong>en</strong> trouve-t-on pas qui, porteurs<br />
d’équivoques, peuv<strong>en</strong>t changer radicalem<strong>en</strong>t l’interprétation<br />
contextuelle d’une situation ? Pr<strong>en</strong>ez le mot «tal<strong>en</strong>t». À<br />
première vue, le tal<strong>en</strong>t est une aptitude remarquable dans<br />
le domaine intellectuel ou artistique. Mais, ne vous <strong>en</strong><br />
déplaise, sa première définition dans un dictionnaire est :<br />
«monnaie de compte équivalant à un tal<strong>en</strong>t d’or ou d’arg<strong>en</strong>t».<br />
Qui aurait pu p<strong>en</strong>ser qu’une valeur monétaire pouvait<br />
être l’homographe d’un don, d’une aptitude singulière qui<br />
devrait échapper, à priori, à toute valeur marchande ?<br />
Alors, le tal<strong>en</strong>t (d’or) pourrait-il se réduire à de l’arg<strong>en</strong>t ?<br />
Après tout, il est de notoriété publique que la reconnaissance<br />
du tal<strong>en</strong>t d’un artiste, d’une œuvre, passe obligatoirem<strong>en</strong>t<br />
par sa valeur économique. Même Le temps est de l’arg<strong>en</strong>t,<br />
dans notre société où profit et le bénéfice se déclin<strong>en</strong>t à<br />
tous les temps et pour toutes choses !<br />
Cep<strong>en</strong>dant chers lecteurs, ne devrions-nous pas ouvrir le<br />
débat sur cette simple question : le tal<strong>en</strong>t pourrait-il s’extraire<br />
de cette connotation monétaire auquel il est<br />
étymologiquem<strong>en</strong>t attaché ?<br />
MATHILDE DALMAS, ROMANE DEROCHE<br />
PREMIÈRES L DU LYCÉE MONT SAINT JEAN, ANTIBES<br />
RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />
sur www.journalzibeline.fr<br />
Fu<strong>en</strong>tes,<br />
Camus,<br />
nos blessures<br />
Le 17 mai Monsieur Mitterrand a qualifié l’arrivée de Madame<br />
Filippetti de «chance pour le ministère». Une façon élégante<br />
de céder la place, et de souligner que la nouvelle<br />
ministre est un écrivain. Qui cite Carlos Fu<strong>en</strong>tes, sait que<br />
les lettres et les arts ont le pouvoir de nous blesser, et<br />
qu’ils font de nous des hommes.<br />
Carlos Fu<strong>en</strong>tes nous avait éblouis cet automne à Aix-<strong>en</strong>-<br />
Prov<strong>en</strong>ce quand, invité des Écritures Croisées, il avait<br />
expliqué comm<strong>en</strong>t parfois il percevait la grâce des choses,<br />
et comm<strong>en</strong>t il travaillait à la r<strong>en</strong>dre dans ses récits, <strong>en</strong> passant<br />
par la douleur, et la lutte.<br />
C’est cette blessure qui parce sa douleur nous éveille, nous<br />
empêche de mourir. Cette blessure qu’il nous faut <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir,<br />
susciter, préserver comme un bi<strong>en</strong> précieux, parce<br />
qu’elle est fragile, et s’am<strong>en</strong>uise. Parce qu’il est t<strong>en</strong>tant de<br />
l’éviter, au risque de dépérir.<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce ne connaitra pas la blessure de Camus.<br />
L’écrivain qui inv<strong>en</strong>ta la p<strong>en</strong>sée de midi, symbole d’une<br />
Méditerranée qui cherche au fond de chaque homme ce qui<br />
le ti<strong>en</strong>t debout, ne sera pas au programme de notre Capitale<br />
Culturelle 2013. Qui fera peu de place à la littérature, au<br />
théâtre, et semble céder à la défiance des mots.<br />
La suppression de cette grande exposition a lieu au l<strong>en</strong>demain<br />
des élections, et des déclarations de Maryse Joissains<br />
qui veut faire de sa ville un «village gaulois», lieu de résistance<br />
à l’<strong>en</strong>vahisseur socialiste. On savait qu’elle n’aimait<br />
pas Camus, il semble que des cafouillages s’y soi<strong>en</strong>t rajoutés.<br />
Mais quel que soit le responsable de l’annulation, Camus<br />
nous manquera.<br />
En cette terre d’immigration abritant <strong>en</strong>fants de Pieds-noirs,<br />
de Harkis, d’Algéri<strong>en</strong>s, <strong>en</strong> ce pays si clair votant pour le<br />
Front National comme nul autre, l’exposition pilotée par<br />
l’histori<strong>en</strong> B<strong>en</strong>jamin Stora aurait permis de questionner une<br />
blessure commune : la guerre d’Algérie, l’exil, le sang versé,<br />
les tortures. Elle aurait égalem<strong>en</strong>t mis au jour les obsessions<br />
de l’écrivain, la révolte, la consci<strong>en</strong>ce, la joie. Autant<br />
de notions qui dis<strong>en</strong>t notre commune «condition humaine»,<br />
et aurai<strong>en</strong>t pu appr<strong>en</strong>dre au village gaulois, et à tous ceux<br />
qui croi<strong>en</strong>t que le repli préserve, que c’est <strong>en</strong> regardant le<br />
soleil que l’on vit l’éblouissem<strong>en</strong>t.<br />
AGNÈS FRESCHEL
06<br />
POLITIQUE CULTURELLE<br />
En cette dernière phase<br />
de préparation de<br />
la Capitale culturelle,<br />
l’implication des<br />
<strong>en</strong>treprises, privées<br />
et publiques,<br />
apparaît comme une<br />
caractéristique singulière de<br />
notre territoire. En un<br />
contexte économique et<br />
politique pourtant difficile.<br />
Le double présid<strong>en</strong>t,<br />
Jacques Pfister, nous<br />
explique les fondem<strong>en</strong>ts de<br />
cet appar<strong>en</strong>t paradoxe…<br />
MP2013 | ENTRETIEN AVEC JACQUES PFISTER<br />
MP2013<br />
Jacques Pfister © Agnès Mellon<br />
et les<br />
<strong>en</strong>treprises<br />
Vous êtes à la fois Présid<strong>en</strong>t de la Capitale<br />
Culturelle et de la Chambre de Commerce, ce qui<br />
est une double position peu commune. Unique<br />
même. Comm<strong>en</strong>t expliquez-vous cette exception ?<br />
Quand j’ai pris la présid<strong>en</strong>ce de la CCIMP <strong>en</strong><br />
2004/2005, il y avait déjà un groupe de chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui avait <strong>en</strong>vie de culture. Et qui<br />
p<strong>en</strong>sait aussi, pragmatiquem<strong>en</strong>t, qu’utiliser le levier<br />
culturel pour obt<strong>en</strong>ir des résultats économiques<br />
était efficace. Par ailleurs, lorsque Jean-Claude<br />
Gaudin a pris la décision de prés<strong>en</strong>ter la<br />
candidature de Marseille, il a p<strong>en</strong>sé que cela devait<br />
être une candidature non de Marseille mais de<br />
Marseille-Prov<strong>en</strong>ce, et il m’a proposé de présider le<br />
comité de candidature.<br />
Qu’att<strong>en</strong>dait-il de cette présid<strong>en</strong>ce inhabituelle ?<br />
D’une part elle représ<strong>en</strong>tait, je p<strong>en</strong>se, une<br />
neutralité politique dans un territoire où la droite<br />
et la gauche cohabit<strong>en</strong>t, et d’autre part la CCIMP<br />
travaillait déjà sur l’<strong>en</strong>semble de ce territoire<br />
Marseille-Prov<strong>en</strong>ce qu’il voulait pour la Capitale.<br />
Même si la Chambre de Commerce d’Arles s’ajoutait<br />
au territoire.<br />
Puis lorsque Bernard Latarjet a été choisi,<br />
égalem<strong>en</strong>t par la Ville, pour diriger la candidature,<br />
il a été très s<strong>en</strong>sible à la forte implication des<br />
acteurs économiques, à ce que nous avions à<br />
proposer, <strong>en</strong> particulier les Ateliers de<br />
l’EuroMéditerranée, qui faisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer les artistes<br />
dans les <strong>en</strong>treprises. Avec Bernard Latarjet nous<br />
avons introduit des méthodes de collaboration, et<br />
de conquête : il fallait montrer une cohésion forte.<br />
Nous y sommes parv<strong>en</strong>us, notre candidature<br />
prés<strong>en</strong>tait «un équilibre harmonieux <strong>en</strong>tre projet<br />
culturel, finances publiques et contribution des<br />
<strong>en</strong>treprises», selon Robert Scott.<br />
Et vous avez donc continué.<br />
Tout le monde a considéré que le comité de<br />
candidature avait été efficace, et qu’il s’agissait de<br />
conserver les équipes. Je suis donc dev<strong>en</strong>u<br />
présid<strong>en</strong>t du Conseil d’administration de la Capitale.<br />
Votre rôle a-t-il changé ?<br />
J’ai dû veiller à ce que la programmation soit <strong>en</strong><br />
harmonie avec les territoires. Le partage n’a pas été<br />
facile, et toutes les att<strong>en</strong>tes n’ont pas été<br />
comblées ! Ma présid<strong>en</strong>ce s’est focalisée sur la<br />
cohésion du CA, et la prise <strong>en</strong> compte du budget.<br />
Je reste bi<strong>en</strong> sûr très <strong>en</strong> retrait, tout comme les<br />
collectivités, sur la programmation. Ce qui n’est pas<br />
non plus facile ! Mon rôle, comme présid<strong>en</strong>t de la<br />
CCI, est aussi de sout<strong>en</strong>ir l’organisation<br />
économique de l’événem<strong>en</strong>t. L’hôtellerie, les<br />
transports, les commerces doiv<strong>en</strong>t être à la hauteur<br />
de l’<strong>en</strong>jeu, et nous y travaillons avec les<br />
collectivités concernées.<br />
Le dernier volet de notre participation c’est les<br />
Ateliers. On était parti sur 150 ateliers, mais c’est<br />
plus compliqué dans la mise <strong>en</strong> œuvre que ce qu’on<br />
avait imaginé. Dès qu’on r<strong>en</strong>tre dans une<br />
négociation contractuelle, il faut p<strong>en</strong>ser aux droits,<br />
aux problèmes de faisabilité, et trouver des artistes<br />
qui veul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer dans le projet des <strong>en</strong>treprises.<br />
On <strong>en</strong> aura sans doute une soixantaine, ce qui est<br />
déjà considérable.<br />
Est-ce que les <strong>en</strong>treprises y trouv<strong>en</strong>t leur compte au<br />
niveau de leur désir d’art, et de la visibilité de leur<br />
participation ?<br />
Ce n’est pas le problème. Il y a eu beaucoup de<br />
demande au niveau des <strong>en</strong>treprises, et une certaine<br />
pénurie d’offres artistiques, parce que trouver 150<br />
artistes qui puiss<strong>en</strong>t avoir des projets<br />
contractualisables avec des <strong>en</strong>treprises est<br />
compliqué.<br />
Et avez-vous des retours sur expéri<strong>en</strong>ce, sur les<br />
effets produits dans les <strong>en</strong>treprises par la prés<strong>en</strong>ce<br />
des artistes ?<br />
Il faudra faire un bilan, précis. Pour l’heure je ne<br />
peux vous dire que des généralités <strong>en</strong> la matière :<br />
ça crée un vrai trouble positif, un effet considérable<br />
de communication interne, de communion même<br />
parfois autour de l’artiste. Mais il faudra le mesurer<br />
exactem<strong>en</strong>t.<br />
Est-ce que ce mode de création artistique va<br />
perdurer au-delà de la Capitale ?<br />
C’est difficile à dire. L’organisation de la production<br />
pourra-t-elle rester à ce niveau ? Cela dép<strong>en</strong>d aussi<br />
de la volonté politique. Pour l’instant il n’y a pas de<br />
réflexion sur les structures nécessaires, mais ça<br />
peut v<strong>en</strong>ir assez vite, et on est plutôt demandeurs!<br />
Mais pourquoi, au fond, investir dans la culture ?<br />
C’est une respiration, dans les boîtes, de se dire<br />
qu’on fait autre chose que du chiffre d’affaires. La<br />
candidature est arrivée <strong>en</strong> même temps que<br />
certaines études sur les retombées économiques,<br />
qui avai<strong>en</strong>t montré qu’un développem<strong>en</strong>t culturel<br />
était facile à mettre <strong>en</strong> œuvre, et générait de fortes<br />
retombées économiques, de l’ordre de six euros<br />
pour un euro investi. Un autre levier est le<br />
rayonnem<strong>en</strong>t, sur le long terme, de Marseille-<br />
Prov<strong>en</strong>ce : la qualité d’un territoire perdure après<br />
l’événem<strong>en</strong>t. Nous allons montrer à l’Europe <strong>en</strong>tière<br />
que nous sommes attractifs, et capables<br />
d’accompagner des expositions internationales<br />
d’<strong>en</strong>vergure, dans le respect des budgets. Et le
MuCEM, la façade maritime, tout ce qui se construit<br />
actuellem<strong>en</strong>t, nous le garderons aussi <strong>en</strong> héritage.<br />
Les <strong>en</strong>treprises att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-elles aussi des retombées<br />
<strong>en</strong> termes humains ?<br />
Oui, la plupart des visiteurs vi<strong>en</strong>dront du territoire<br />
même, et les premiers bénéficiaires seront les<br />
citoy<strong>en</strong>s. Il faut parv<strong>en</strong>ir à une mobilisation<br />
populaire, c’est très important pour le «moral des<br />
troupes» et donc, bi<strong>en</strong> sûr, c’est primordial pour<br />
nous.<br />
Est-ce que vous faites une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre une<br />
attractivité générée par un événem<strong>en</strong>t culturel, et<br />
celle d’un événem<strong>en</strong>t sportif ?<br />
Bi<strong>en</strong> sûr. Un événem<strong>en</strong>t sportif est le même<br />
partout. Là, il est question de ce qu’on est. Le Sud,<br />
avec une tradition d’accueil. «Marseille accueille le<br />
monde», le premier temps de la Capitale, n’est pas<br />
un message cons<strong>en</strong>suel, mais une signature. La<br />
coupe de foot génère aussi du chiffre, mais le<br />
rayonnem<strong>en</strong>t n’est pas du même ordre. Bi<strong>en</strong> sûr <strong>en</strong><br />
tant qu’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs on veut du spectaculaire, de<br />
l’événem<strong>en</strong>tiel, faire v<strong>en</strong>ir des g<strong>en</strong>s, mais par<br />
exemple on compr<strong>en</strong>d qu’il faut aussi des choses<br />
plus intimistes, tournées vers les cultures<br />
méditerrané<strong>en</strong>nes, ou qui apport<strong>en</strong>t une dim<strong>en</strong>sion<br />
de solidarité. Tout ce qu’un événem<strong>en</strong>t sportif ne<br />
génère pas.<br />
Pour ce qui est de la participation des <strong>en</strong>treprises,<br />
où <strong>en</strong> est la collecte des fonds ?<br />
On est <strong>en</strong> phase avec les objectifs. On avait prévu<br />
15 millions, on les aura, on les dépassera même<br />
sans doute. Les grands part<strong>en</strong>aires, les mécènes des<br />
grands projets, sont trouvés. Plus difficile, mais<br />
plus symbolique aussi, est d’impliquer les PME,<br />
pour qu’elles soi<strong>en</strong>t fières de participer. Là c’est le<br />
nombre qui compte, la mobilisation, plus que<br />
l’arg<strong>en</strong>t que cela apporte.<br />
Le mécénat culturel se porte pourtant mal à<br />
l’échelle nationale. Est-ce que la capitale culturelle<br />
préserve le territoire de ce dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t qu’on<br />
constate ailleurs ?<br />
La qualité du projet, de son organisation, a permis<br />
d’atteindre les objectifs. Est-ce que cela restera, je<br />
n’<strong>en</strong> suis pas sûr. Les grandes <strong>en</strong>treprises se<br />
détourn<strong>en</strong>t du mécénat culturel, elles p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, très<br />
logiquem<strong>en</strong>t, à leurs intérêts : les banquiers vis<strong>en</strong>t<br />
le haut de gamme, parce que cela correspond à leur<br />
cli<strong>en</strong>tèle préférée, et que les petites g<strong>en</strong>s sont<br />
source d’<strong>en</strong>nuis pour eux. La Poste, Orange, se<br />
port<strong>en</strong>t vers le mécénat social : ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
contexte de crise, que c’est mieux pour leur<br />
communication interne, vis-à-vis de leurs<br />
employés, et pour leur image.<br />
Pourquoi votre Chambre de Commerce agit-elle<br />
autrem<strong>en</strong>t, alors ? Pourquoi organiser un concours<br />
artistique, constituer un fonds, sout<strong>en</strong>ir Mécènes<br />
du Sud, accueillir des colloques sur l’art<br />
contemporain ?<br />
C’est une tradition de cette maison. Les murs sont<br />
couverts de tableaux qui sont la mémoire du port,<br />
du commerce maritime. Nous sommes la seule<br />
chambre de commerce à avoir une direction du<br />
patrimoine. Le monde économique a intégré, ici,<br />
dans sa façon de voir la vie, la culture comme un<br />
plaisir. Mais aussi comme un intérêt bi<strong>en</strong> compris !<br />
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL ET GAËLLE CLOAREC<br />
Patrick Grimaud, Capitaine de Frégate<br />
et Chef de la division prév<strong>en</strong>tion des<br />
Marins-Pompiers de la Ville de Marseille<br />
l’admet volontiers : «Des pompiers, on<br />
ne voit que les camions rouges, tout<br />
notre travail <strong>en</strong> amont n’est pas perçu.»<br />
Pourtant, lui et ses 60 hommes sont<br />
chargés de l’une des deux missions<br />
régali<strong>en</strong>nes de son bataillon : la prév<strong>en</strong>tion,<br />
la seconde étant l’opération<br />
sur le terrain. C’est <strong>en</strong> effet dans son<br />
service que sont instruits tous les<br />
dossiers relatifs à la sécurité des bâtim<strong>en</strong>ts<br />
marseillais, destinés ou non à<br />
accueillir du public. «Je pr<strong>en</strong>ds plaisir<br />
à dire que tout ce qui se construit ou<br />
se transforme dans notre cité passe<br />
par chez nous. En 2011, nous avons<br />
reçu 15 000 projets.» Avec l’année<br />
2013 approchant, les chantiers se<br />
multipli<strong>en</strong>t, mais il y a déjà 3 ou 4 ans<br />
que les équipem<strong>en</strong>ts imposants type<br />
MuCEM ou FRAC ont été étudiés, lors<br />
du dépôt des permis de construire.<br />
Pour la division de Patrick Grimaud, il<br />
s’agit d’évaluer les risques <strong>en</strong> cas<br />
d’inc<strong>en</strong>die ou de panique sur tel ou<br />
tel site, puis de suggérer des dispositions<br />
prév<strong>en</strong>tives à la commission<br />
chargée des dossiers. In fine, le Maire<br />
tranche.<br />
Prév<strong>en</strong>ir, c’est aussi <strong>en</strong>visager tout<br />
l’espace public sous l’angle de la<br />
sécurité. Lors d’événem<strong>en</strong>ts gigantesques<br />
comme la Capitale Culturelle, il<br />
faut prévoir les mouvem<strong>en</strong>ts de foule,<br />
les possibles <strong>en</strong>gorgem<strong>en</strong>ts, mais<br />
égalem<strong>en</strong>t les voies d’accès à préserver<br />
pour les secours, et <strong>en</strong>fin les<br />
équipes à mettre <strong>en</strong> place. S’il est<br />
<strong>en</strong>core trop tôt pour chiffrer les<br />
MP2013 POLITIQUE CULTURELLE 07<br />
Les marins-pompiers<br />
à l’assaut de 2013<br />
Une Capitale Europé<strong>en</strong>ne de la Culture, cela s’organise <strong>en</strong><br />
amont ! Dans l’ombre, le Bataillon des Marins-Pompiers se<br />
prépare à assurer la sécurité du public<br />
Futur quartier Euromediterranée © EPEAM Euromediterranée<br />
effectifs requis lors de la cérémonie<br />
d’ouverture (qui compteront, outre<br />
les élém<strong>en</strong>ts du bataillon, les ag<strong>en</strong>ts<br />
de sécurité recrutés par l’organisateur,<br />
des membres de la Croix Rouge,<br />
et bi<strong>en</strong> sûr les forces de police), il est<br />
possible de se baser sur le retour<br />
d’expéri<strong>en</strong>ce des précéd<strong>en</strong>tes Capitales.<br />
Ainsi Lille, qui att<strong>en</strong>dait 300 000<br />
personnes <strong>en</strong> 2004, a dû <strong>en</strong> accueillir<br />
le double le jour J, et sur un parcours<br />
restreint ! Marseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013 a<br />
préféré opter pour un morcellem<strong>en</strong>t<br />
des événem<strong>en</strong>ts, de façon à éviter la<br />
conc<strong>en</strong>tration du public <strong>en</strong> un seul<br />
espace. Ce jour-là, de la Place de la<br />
Joliette à la Corniche, on devrait pouvoir<br />
circuler <strong>en</strong> sécurité dans une cité<br />
accueillant l’Europe pour fêter la<br />
Culture.<br />
À charge pour le Capitaine Grimaud<br />
et ses hommes d’analyser tous les<br />
dispositifs prév<strong>en</strong>tifs de secours, <strong>en</strong><br />
fonction de la disposition des lieux,<br />
du type de spectacle et de l’afflu<strong>en</strong>ce<br />
présumée de son public, et tous les<br />
équipem<strong>en</strong>ts (scènes, installations<br />
électriques, etc.). Autant dire que les<br />
réunions hebdomadaires auxquelles<br />
ils particip<strong>en</strong>t depuis plusieurs mois<br />
pour préparer l’événem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong><br />
remplies ! «Et cela sans compter notre<br />
travail habituel sur le secteur, le «bruit<br />
de fond» des manifestations au quotidi<strong>en</strong><br />
dans la ville. Mais c’est une belle<br />
av<strong>en</strong>ture à vivre.» Et une année riche<br />
de perspectives, grâce notamm<strong>en</strong>t au<br />
travail fourni par les équipes qui ne<br />
sont pas forcém<strong>en</strong>t les plus médiatisées.<br />
GAËLLE CLOAREC
08 POLITIQUE CULTURELLE ARLES<br />
Label école<br />
Les prochaines R<strong>en</strong>contres<br />
de la photo et plusieurs lieux<br />
arlési<strong>en</strong>s célèbreront les tr<strong>en</strong>te<br />
ans de L’ENSP. Précisions, petit<br />
bilan et l’histoire continue<br />
Aurore Valade, Il signore dei s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ti (Le seigneur des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts),<br />
série Ritratti, Torino, Turin, Italie, 2010. Avec l’aimable autorisation de Gagliardi Art System, Turin.<br />
Si le titre hommage de ces r<strong>en</strong>contres Une école<br />
française est quelque peu provocateur, l’histoire nous<br />
a <strong>en</strong>seigné les égarem<strong>en</strong>ts des catégories comme<br />
du repli id<strong>en</strong>titaire : contemporain/non contemporain,<br />
art ou pas d’art, (bon) français ou pas.<br />
Toujours est-il qu’il existe une excell<strong>en</strong>te école -pour<br />
ne pas dire une école de l’excell<strong>en</strong>ce- uniquem<strong>en</strong>t<br />
consacrée à la photographie reconnue internationalem<strong>en</strong>t,<br />
à Arles. C’est <strong>en</strong>core Luci<strong>en</strong> Clergue<br />
qui a initié dans les années soixante dix cette idée<br />
folle de conforter les passagères r<strong>en</strong>contres photographiques<br />
par une structure perman<strong>en</strong>te d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.<br />
L’école n’aurait probablem<strong>en</strong>t pas vu le jour sans<br />
une volonté politique forte sous le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
Mitterrand <strong>en</strong> 1981 avec le r<strong>en</strong>fort de Gaston Defferre<br />
et Michel Vauzelle. L’École Nationale de<br />
Photographie faisait partie des grands projets<br />
comme le Louvre, la bande dessinée à An-goulême,<br />
la danse avec Roland Petit à Marseille. Elle est créée<br />
<strong>en</strong> 1982 et la responsabilité est confiée au directeur<br />
de ces mêmes r<strong>en</strong>contres, Alain Desvergnes,<br />
fort de son expéri<strong>en</strong>ce de création d’un départem<strong>en</strong>t<br />
d’Arts visuels à l’université d’Ottawa. L’ori<strong>en</strong>tation<br />
et l’id<strong>en</strong>tité de l’ENP sont désormais tracées tout<br />
<strong>en</strong> évoluant sous l’impulsion de ses dirigeants ultérieurs,<br />
Alain Leloup et Patrick Talbot. L’école<br />
obti<strong>en</strong>t la compét<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>seigne-m<strong>en</strong>t supérieur<br />
<strong>en</strong> 2004 et devi<strong>en</strong>t ENSP.<br />
La pédagogie se fonde sur le modèle anglo-saxon de<br />
projet et du photographe-auteur. Un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />
technique, artistique et culturel accompagne l’étudiant<br />
dans sa création personnelle. Aux <strong>en</strong>seignants<br />
(et artistes) perman<strong>en</strong>ts, Arnaud Claass et Christian<br />
Milovanoff impliqués dès le début, puis Muriel Toulemonde<br />
pour la vidéo, s’adjoign<strong>en</strong>t plusieurs interv<strong>en</strong>ants<br />
extérieurs de différ<strong>en</strong>ts domaines de compét<strong>en</strong>ces.<br />
À ce jour, l’ENSP n’a guère d’équival<strong>en</strong>t si ce n’est<br />
l’International C<strong>en</strong>ter of Photography à New-York<br />
avec qui elle collabore régulièrem<strong>en</strong>t comme avec<br />
d’autres institutions internationales et nationales.<br />
Des six c<strong>en</strong>t quarante étudiants formés à Arles, bon<br />
nombre ont suivi des trajectoires professionnelles<br />
variées dans la photographie, l’image, des structures<br />
affiliées comme conservateur, commissaire,<br />
archiviste... Plusieurs poursuiv<strong>en</strong>t une carrière<br />
reconnue : François Deladerrière, Mireille Loup,<br />
Aurore Valade, Bruno Serralongue, Christophe Laloi<br />
(fondateur des Voies Off), Olivier Metzger, Monique<br />
Deregibus, Tadashi Ono… Pour cet anniversaire il<br />
leur a été demandé Qu’avez-vous fait de la photographie<br />
? Ce dont r<strong>en</strong>d compte un copieux livre<br />
éponyme et la majeure partie de ces r<strong>en</strong>contres :<br />
Une att<strong>en</strong>tion particulière, la première expo de tous<br />
les diplômés 2012, des expositions monographiques,<br />
des sélections d’artistes <strong>en</strong> tant que commissaires<br />
que vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compléter celles des <strong>en</strong>seignants et<br />
les invitations faites à d’autres écoles étrangères,<br />
le Prix découverte…<br />
2012 se donne une forme de bilan provisoire et<br />
restitue le rayonnem<strong>en</strong>t d’une école unique <strong>en</strong> son<br />
g<strong>en</strong>re. En att<strong>en</strong>dant de nouveaux lieux <strong>en</strong>fin plus<br />
conformes à ses ambitions !<br />
CLAUDE LORIN<br />
Merci à Rémy F<strong>en</strong>zy, actuel directeur et anci<strong>en</strong> diplômé<br />
de l’école, Laur<strong>en</strong>ce Martin, directrice des études,<br />
Flor<strong>en</strong>ce Maille, responsable des expositions et<br />
publications pour leurs précisions<br />
École Nationale Supérieure de la Photographie<br />
Arles<br />
04 90 99 33 33<br />
www.<strong>en</strong>sp-arles.com<br />
L’ENSP est rattachée au ministère<br />
de la Culture et de la Communication.<br />
Elle accueille chaque année 25 élèves<br />
de toutes nationalités suite à concours bac+2<br />
ou équival<strong>en</strong>t. Elle délivre un diplôme<br />
universitaire, un master <strong>en</strong> 3 ans.<br />
Un Doctorat de création est <strong>en</strong> projet<br />
Budget initial : 2,3 M d’euros<br />
EXPOSITIONS<br />
Une école française<br />
Les R<strong>en</strong>contres Arles Photographie<br />
Du 2 juillet à septembre<br />
www.r<strong>en</strong>contres-arles.com<br />
Voies Off<br />
Soirée d’ouverture le 2 juillet<br />
www.voies-off.com<br />
Wip<br />
association des étudiants de l’Ensp<br />
Du 2 au 15 juillet<br />
Vues d’Arles, photographies d’anci<strong>en</strong>s étudiants<br />
Galerie Espace pour l’art<br />
Du 2 au 31 juillet<br />
www.espacepourlart.com<br />
Cabinet de curiosités<br />
Le Magasin de jouets<br />
juillet-août<br />
www.lemagasindejouets.fr<br />
PUBLICATIONS<br />
Qu’avez-vous fait de la photographie ?<br />
Editions Actes Sud, 49€<br />
L’ouvrage brosse l’histoire de l’école à travers<br />
le témoignage de ses acteurs et offre<br />
une importante sélection de portfolios d’étudiants<br />
infra-mince<br />
Cahiers de l’Ecole nationale supérieure<br />
de la photographie<br />
ENSP/Actes Sud, 19€<br />
The Viewer, site de Yann Linsart consacré<br />
à la création photo et vidéo actuelles<br />
www.theviewer.fr
AVIGNON OFF | MARTIGUES POLITIQUE CULTURELLE 09<br />
Un colloque,<br />
pour quoi faire ?<br />
Le 12 avril, Avignon Festival & Compagnies<br />
organisait le colloque Festival<br />
Off, une dynamique d’utilité publique,<br />
grâce au souti<strong>en</strong> de 10 000 € du ministère<br />
de la Culture. Près de 200<br />
participants devai<strong>en</strong>t dégager, <strong>en</strong> 5<br />
ateliers de réflexion, des solutions aux<br />
domaines d’action du Off : 1 er marché<br />
du spectacle vivant <strong>en</strong> France, lieu de<br />
dialogue des territoires, opérateur de<br />
démocratisation culturelle, incubateur<br />
artistique et initiateur de production<br />
alternative. Vaste programme, auquel<br />
peu d’artistes se sont joints, qui s’est<br />
réduit à soulever les problématiques.<br />
Le Off est dev<strong>en</strong>u un «phénomène de<br />
société», conc<strong>en</strong>tré 3 semaines dans<br />
ses Remparts, <strong>en</strong>tre création, loisir de<br />
masse et éducation populaire. Ses<br />
acteurs sont consci<strong>en</strong>ts du risque<br />
d’implosion et d’inutilité devant la<br />
croissance gargantuesque d’un rassemblem<strong>en</strong>t<br />
de plus <strong>en</strong> plus sauvage<br />
qui, <strong>en</strong> 2011, recevait 1 143 spectacles<br />
et 969 compagnies. Car le Off évolue,<br />
à l’infini, dans le désir fondateur d’indép<strong>en</strong>dance<br />
face à son «grand-frère»<br />
subv<strong>en</strong>tionné (AF&C compte 3 salariés<br />
et aucune subv<strong>en</strong>tion), mais sans<br />
cadre précis, laissant parfois à la<br />
marge des créateurs peu préparés à<br />
l’imparable concurr<strong>en</strong>ce. Sur 5 000<br />
spectacles créés par an <strong>en</strong> France, 10%<br />
jou<strong>en</strong>t dans le Off qui <strong>en</strong>grange 1 M<br />
d’€ d’<strong>en</strong>trées. 20% des contrats sont<br />
négociés p<strong>en</strong>dant le Off, lieu de passage<br />
obligé pour accrocher les 7 000<br />
pros v<strong>en</strong>us faire leur marché. Aucun<br />
chiffre pourtant n’indique le nombre<br />
de compagnies exsangues au terme<br />
du festival. Absorbées dans la masse,<br />
peu d’<strong>en</strong>tre elles sont mises <strong>en</strong> valeur<br />
par spécificité territoriale. Sur les 26<br />
régions prés<strong>en</strong>tes, certaines jou<strong>en</strong>t le<br />
jeu, drain<strong>en</strong>t leurs publics dans le sillage<br />
de leurs artistes, développ<strong>en</strong>t<br />
une diffusion inter-régionale. Quant<br />
à l’extra-muros, il y a urg<strong>en</strong>ce à l’investir,<br />
pas juste pour ouvrir l’espace<br />
d’accueil mais la démocratisation culturelle<br />
dont se réclame le Off.<br />
Parmi les idées, ont émergé un «Off à<br />
plein temps» avec des r<strong>en</strong>dez-vous<br />
<strong>en</strong>tre socio-éducatifs et théâtres perman<strong>en</strong>ts<br />
ou la création d’un «club de<br />
spectateurs éclairés» pour r<strong>en</strong>forcer<br />
le dialogue <strong>en</strong>tre artistes et publics.<br />
D’autres pistes, plus polémiques : limiter<br />
les spectacles aux compagnies<br />
professionnelles, ou du moins <strong>en</strong><br />
colloque du Off, 12 avril 2012 © De.M.<br />
règle, former les directeurs à l’accueil,<br />
créer une taxe locale pour les commerçants<br />
qui tir<strong>en</strong>t profit du Off.<br />
L’accompagnem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t nécessaire<br />
pour aider les compagnies, développer<br />
les publics, améliorer la visibilité<br />
du Off et sa mise <strong>en</strong> réseau… Tout<br />
comme la régulation de l’offre, malgré<br />
le vœu de Greg Germain, présid<strong>en</strong>t<br />
d’AF&C, de ne pas contrôler le remplissage.<br />
Pas plus emballé par l’idée<br />
d’organiser un «Offthon», il campait<br />
sur sa position : «Les tutelles doiv<strong>en</strong>t<br />
mettre la main à la pâte pour améliorer<br />
les services d’AF&C.»<br />
Une charte du Off est prévue <strong>en</strong> 2012,<br />
pour afficher les pratiques exemplaires,<br />
mais les lieux ne seront pas<br />
obligés d’y adhérer. À quoi bon alors ?<br />
Suite des débats cet été, après publication<br />
des actes. Aux artistes d’y<br />
faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre leur voix cette fois.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
Le colloque Festival Off,<br />
une dynamique d’utilité publique<br />
a eu lieu au C<strong>en</strong>tre de congrès<br />
du Palais des Papes, Avignon<br />
Le Festival Off aura lieu<br />
du 7 au 28 juillet<br />
Ce que Martigues doit à Prosper<br />
Connaissez-vous Prosper Gnidzaz ? Cet anci<strong>en</strong><br />
pâtissier, arrivé à Martigues <strong>en</strong> 1937, est un passionné<br />
de cinéma depuis son <strong>en</strong>fance ; c’est aussi<br />
un collectionneur, qui aime partager ! C’est ainsi<br />
qu’<strong>en</strong> 2007 il a offert à la municipalité martégale sa<br />
collection de 2250 bobines de films français et<br />
étrangers, scopitones (clip-vidéo des années 60),<br />
actualités, dessins animés, docum<strong>en</strong>taires, reportages,<br />
et 83 appareils de projection dont les plus<br />
anci<strong>en</strong>s dat<strong>en</strong>t de 1880. Elle a décidé de créer l’espace<br />
portant son nom. Quatre ans plus tard, le 21<br />
mai 2011, l’Espace Gnidzaz était inauguré.<br />
Situé à Ferrières, dans une anci<strong>en</strong>ne boutique, une<br />
chapelle du XVII e siècle rénovée et une maison<br />
particulière, l’Espace Gnidzaz offre 300 m 2 ouverts<br />
au public. C’est une passionnée, Sylvie Morata,<br />
chargée du développem<strong>en</strong>t qui fait visiter les trois<br />
salles : la première retrace l’histoire technique du<br />
cinéma, thaumatrope, zootrope, cinématographe ;<br />
la deuxième r<strong>en</strong>d hommage au collectionneur et<br />
prés<strong>en</strong>te une vingtaine d’appareils dont une lanterne<br />
magique à bougie Ernst Plank (1885), ou le<br />
projecteur Prosper Gnidzaz qu’il a construit luimême<br />
<strong>en</strong> 1948 ; dans la troisième salle, le visiteur<br />
peut, installé dans un confortable fauteuil, regarder<br />
des extraits de films de la collection, permettant de<br />
découvrir Martigues, terre de cinéma.<br />
L’espace Gnidzaz comporte aussi une salle de projection<br />
d’une tr<strong>en</strong>taine de places, lieu destiné à<br />
l’éducation à l’image, étroitem<strong>en</strong>t lié au cinéma<br />
R<strong>en</strong>oir qui <strong>en</strong> a la direction. Il s’adresse aux cinéphiles<br />
<strong>en</strong> organisant des confér<strong>en</strong>ces et à un public<br />
populaire <strong>en</strong> lui racontant l’histoire du cinéma.<br />
Après un premier cycle, De la première avant-garde<br />
© A.G © A.G<br />
à l’arrivée du parlant, ce sont des films de Jean<br />
Painlevé que les curieux pourront découvrir les<br />
mardi, mercredi, samedi et dimanche de 10h à 12h<br />
et de 14h30 à 18h30.<br />
ANNIE GAVA<br />
Espace Cinéma Prosper Gnidzaz<br />
4 rue D<strong>en</strong>fert, Martigues<br />
04 42 10 91 30<br />
http://espacecinemapg.blogspot.fr
10 ÉVÉNEMENTS LA MARELLE | CIPM<br />
Changer la vie ?<br />
Poésie et politique<br />
De l’injonction poétique radicale au<br />
slogan pragmatique du parti socialiste<br />
d’il y a tr<strong>en</strong>te ans, de Rimbaud à<br />
Mitterrand et après, bi<strong>en</strong> des saisons<br />
<strong>en</strong> <strong>en</strong>fer ont travaillé l’esprit et la<br />
langue des poètes. La précieuse et<br />
discrète association Alphabetville<br />
qui s’est donné pour tâche d’activer<br />
la réflexion sur l’art et le peuple (voir<br />
Zib 51) a rouvert une piste peu frayée<br />
par ces temps qui cour<strong>en</strong>t vite : les<br />
rapports <strong>en</strong>tre poésie et politique.<br />
Organisée au cipM et intitulée «Toi<br />
aussi, tu as des armes...» (d’après le<br />
sursaut velléitaire de Kafka dans son<br />
journal), la r<strong>en</strong>contre du 20 avril<br />
réunissait autour de la parution d’un<br />
ouvrage collectif sur ce thème et sous<br />
ce titre, deux figures imposantes<br />
d’universitaires-écrivains-artistes au<br />
passé militant : Jean-Marie Gleize<br />
avoue malicieusem<strong>en</strong>t Mao, Jean Christophe<br />
Bailly Trotski. Ils <strong>en</strong>cadrai<strong>en</strong>t<br />
le regard clair de celle qui n’a jamais<br />
baigné dans les ismes : Nathalie Quintane<br />
pour qui le mot «mouvem<strong>en</strong>t»<br />
n’évoque que le déplacem<strong>en</strong>t dans<br />
l’espace. Récusant et surtout interrogeant<br />
le «nous» dans son ambigüité<br />
fondam<strong>en</strong>tale (incluant ? excluant ?),<br />
la jeune auteure fait pirouetter le<br />
«je» dans un discours-performance<br />
à la désinvolture calculée, décalée,<br />
pas vraim<strong>en</strong>t dégagée, construisant<br />
sur le discours critique une forme<br />
poétique «s’agit pas de se perdre<br />
dans le sac à tropes comme un vulgaire<br />
socialiste». Parole fragile qui<br />
respire dans l’air du temps plutôt<br />
qu’elle ne rev<strong>en</strong>dique un ancrage<br />
dans le réel ; pourtant Tomates, paru<br />
récemm<strong>en</strong>t, nous amène l’air de ri<strong>en</strong><br />
auprès de Juli<strong>en</strong> Coupat, façon de<br />
rappeler avec Mandelstam que la<br />
poésie est plus une «bouteille à la<br />
mer», qu’une bouée de sauvetage !<br />
La fantaisie comme résistance ? Plus<br />
proche d’une parole collective et à<br />
bonne distance de l’ironie ambiante,<br />
Jean-Marie Gleize réaffirme mais «à<br />
voix int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t basse» la prés<strong>en</strong>ce<br />
du politique dans le poétique ; fin<br />
de l’hymne, c’est <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, mais nécessité<br />
de faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une autre<br />
«musique» comme un acte qui tirerait<br />
paradoxalem<strong>en</strong>t sa force de la<br />
quasi-invisibilité du poème ou de<br />
son impuissance ess<strong>en</strong>tielle, «acteurs<br />
incertains» dans l’opacité<br />
d’une «insurrection quotidi<strong>en</strong>ne» et<br />
touchant à la communauté ; et c’est<br />
Tarnac décidém<strong>en</strong>t qui est <strong>en</strong>core à<br />
l’œuvre, dans un prés<strong>en</strong>t tout occupé<br />
à un «à v<strong>en</strong>ir» possible.<br />
La poésie comme vigilance critique?<br />
Moins «pratique» car plus ancré dans<br />
la profondeur de la création, Jean<br />
Christophe Bailly rappelle après Paul<br />
Celan que le poème se constitue<br />
avant tout <strong>en</strong> un «acte solitaire»,<br />
mais que si l’atelier de la langue est<br />
toujours coupé de sa réception publique,<br />
il reste ouvert au bruit du<br />
temps (Mandelstam <strong>en</strong>core) et à son<br />
chaos tragique. Au poète est dévolue<br />
la tâche de construire du «distinct»<br />
qui aide à l’intelligibilité du monde,<br />
loin des langues de bois et du pathos<br />
informe, <strong>en</strong> s’appuyant sur la double<br />
nature du poème : le «Bild<strong>en</strong>de» et<br />
le «Tön<strong>en</strong>de» tels que définis par L<strong>en</strong>z<br />
dans une lettre à Goethe, le «formateur»<br />
et le «résonant». Où il est <strong>en</strong>core<br />
question de musique...<br />
Jean Christophe Bailly termine son<br />
interv<strong>en</strong>tion par la lecture bi<strong>en</strong> scandée<br />
de Basse Continue qui dit bi<strong>en</strong><br />
l’impossible retrait du monde. Finalem<strong>en</strong>t<br />
chacun des trois invités décline<br />
sa version personnelle de «l’action<br />
restreinte» selon Mallarmé. Ni insurrection<br />
ni apocalypse donc comme le<br />
constate Yves Pagès dans le recueil<br />
cité plus haut ! Ringardes les vertus<br />
supposées de l’indignation ! Cont<strong>en</strong>tons-nous,<br />
dans la plus haute exig<strong>en</strong>ce,<br />
«d’habiter poétiquem<strong>en</strong>t» le monde...<br />
MARIE-JO DHÔ<br />
À terre et sur les flots<br />
En créant La Marelle, Pascal Jourdana souhaitait offrir<br />
aux auteurs un lieu de résid<strong>en</strong>ce fixe à Marseille. Pari gagné.<br />
Depuis 2 ans, la Villa des projets d’auteurs ne désemplit<br />
pas. Soucieuse de r<strong>en</strong>ouveler les propositions artistiques,<br />
l’équipe lance aujourd’hui La Marelle pr<strong>en</strong>d l’eau, une série<br />
de 3 «résid<strong>en</strong>ces flottantes», organisées durant l’été avec<br />
le concours de la SNCM. De quoi<br />
s’agit-il ? De r<strong>en</strong>ouveler le principe<br />
de la résid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> invitant des<br />
auteurs à intégrer le déplacem<strong>en</strong>t<br />
maritime dans leur processus de création.<br />
Chaque résid<strong>en</strong>ce, d’une durée<br />
moy<strong>en</strong>ne d’un mois, se déroulera selon<br />
3 phases : 10 jours à La Marelle, un<br />
voyage <strong>en</strong> ferry, 10 jours à Alger ou à<br />
Tunis. Ce projet transméditerrané<strong>en</strong><br />
a déjà séduit Arno Bertina, Xavier<br />
Bazot et Magali Brénon qui se<br />
succèderont de juin à septembreoctobre,<br />
avec des propositions très<br />
différ<strong>en</strong>tes. Arno Bertina projette de<br />
s’appuyer sur le travail photographique<br />
réalisé par Anissa Michalon autour<br />
de la figure d’un migrant mali<strong>en</strong> soninké,<br />
Drissa Coulibaly, afin de<br />
L'<strong>en</strong>trée de la villa des auteurs © Pascal Jourdana<br />
Jean-Claude Bailly © Patricia Boucharlat<br />
La réflexion stimulante<br />
de cette r<strong>en</strong>contre se déploie<br />
sous d’autres facettes dans<br />
le recueil publié aux éditions<br />
La fabrique Toi aussi, tu as des<br />
armes / Poésie & politique 12 €<br />
retracer le parcours de cet homme. Un livre (texte et<br />
photos) sera édité à l’issue de sa résid<strong>en</strong>ce. Xavier Bazot<br />
s’attachera, lui, à la collecte de témoignages oraux des<br />
g<strong>en</strong>s qui fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la ligne Marseille-Alger (mais aussi<br />
de ceux qui rest<strong>en</strong>t à quai) qu’il restituera sous forme de<br />
docum<strong>en</strong>t radiophonique ; ce projet vi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> outre<br />
nourrir le travail d’écriture plus large<br />
qu’il mène actuellem<strong>en</strong>t. Quant à<br />
Magali Brénon, son projet littéraire,<br />
double, s’articule autour de la notion<br />
d’écart. Il s’agira d’une part d’un travail<br />
de correspondance artistique à<br />
distance avec son compagnon, le plastici<strong>en</strong><br />
Nicolas Tourre, d’autre part<br />
d’une réflexion sur le thème du périple<br />
<strong>en</strong> mer, sur les traces d’Ulysse.<br />
Ces 3 premières résid<strong>en</strong>ces flottantes»<br />
devrai<strong>en</strong>t ouvrir la voie à d’autres. Au<br />
journaliste écrivain algéri<strong>en</strong> Sid-<br />
Ahmed Semiane et au photographe<br />
parisi<strong>en</strong> Bruno Boudjelal par exemple,<br />
qui devrai<strong>en</strong>t se croiser <strong>en</strong> mer<br />
et à la Villa au printemps 2013…<br />
FRED ROBERT
FESTIVAL DE MARSEILLE | JAZZ DES 5 CONTINENTS<br />
FESTIVALS 11<br />
Dans la<br />
continuité<br />
Comme chaque année le Festival de Marseille va<br />
marquer le début de nos festivités estivales. Avec<br />
cette année 17 propositions artistiques, dont 7<br />
créations. Car le Festival dirigé depuis 17 ans par<br />
Apolline Quintrand est un des rares où les esthétiques<br />
contemporaines de la scène chorégraphique<br />
sont sout<strong>en</strong>ues et coproduites avec autant de<br />
constance.<br />
Cette édition s’ét<strong>en</strong>d sur quatre semaines et <strong>en</strong> des<br />
lieux multiples, se conc<strong>en</strong>trant pourtant pour l’ess<strong>en</strong>tiel<br />
à la Salle Vallier, que le Festival a r<strong>en</strong>du<br />
conviviale <strong>en</strong> soignant l’accueil du public. Qui se<br />
r<strong>en</strong>ouvelle d’ailleurs et s’élargit, la Charte Culture<br />
passée avec la plupart des mairies d’arrondissem<strong>en</strong>ts<br />
de Marseille permettant d’accueillir 2200<br />
personnes <strong>en</strong> difficulté économique au tarif très<br />
préfér<strong>en</strong>tiel de 1€.<br />
Quant à la programmation (voir p 40), elle réserve<br />
comme chaque année de belles surprises, soigne<br />
ses fidélités et fait v<strong>en</strong>ir des artistes exceptionnels<br />
: Sidi Larbi Cherkaoui dès l’ouverture, la dernière<br />
création de Pierre Rigal, Crystal Pite pour une<br />
interrogation théâtrale et dansée autour du<br />
personnage de Prospero, roi et démiurge ambigu<br />
de Shakespeare (The Tempest Repicla). En première<br />
française, une toute nouvelle production du génial<br />
Ballet Cullberg, théâtrale égalem<strong>en</strong>t, The Strindberg<br />
Project, au Silo. Et puis du flam<strong>en</strong>co <strong>en</strong> plein<br />
TeZukA, de Sidi Larbi Cherkaoui © Hugo Gl<strong>en</strong>dinning<br />
air à Bargemon, des films autour de Pina Bausch<br />
à l’Alhambra, autour d’Anne Teresa de Keersmaeker<br />
grâce Marseille Objectif danse, une chorale sud<br />
africaine à La Sucrière…<br />
Un peu plus tard dans le festival on retrouvera Sasha<br />
Waltz, Peeping Tom, Robyn Orlin… Autant de noms<br />
qui sont dev<strong>en</strong>us familiers aux Marseillais grâce au<br />
Festival. Un regret ? L’abs<strong>en</strong>ce cette année d’artistes<br />
de la région, que le Festival a su souv<strong>en</strong>t découvrir<br />
et produire, démarche de souti<strong>en</strong> ess<strong>en</strong>tiel à la<br />
création. Mais l’édition 2013 promet de rattraper<br />
le retard !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Festival de Marseille<br />
Du 9 juin au 6 juillet<br />
04 91 99 02 50<br />
www.festivaldemarseille.com<br />
Le temps du Jazz<br />
Le Festival Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts ne<br />
cesse de pr<strong>en</strong>dre de l’ampleur, tout <strong>en</strong><br />
gardant son caractère. Un exploit,<br />
quand on songe que 30 000 personnes<br />
l’ont fréqu<strong>en</strong>té l’an dernier, et<br />
qu’il a conservé son esprit à la fois<br />
pointu et av<strong>en</strong>tureux… L’édition<br />
2012 se situe à mi-chemin <strong>en</strong>tre deux<br />
poussées de croissance : <strong>en</strong> 2011, pour<br />
la première fois, elle proposait 8 soirées<br />
(et les soirées, au FJ5C, offr<strong>en</strong>t<br />
au minimum 2 concerts) dans une jauge<br />
passée à Longchamp de 3000 à<br />
4000 places. L’édition prochaine, qui<br />
sera Capitale, sera <strong>en</strong>core plus populaire,<br />
nous promet-on, plus longue,<br />
plus épatante, dans un Parc <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />
rénové… Mais l’édition 2012 ne<br />
sera pas un temps de lat<strong>en</strong>ce, et le<br />
FJ5C 2012 nous réserve de très belles<br />
surprises ! Logistiques tout d’abord,<br />
avec à Longchamp deux grands écrans<br />
vidéos, des aménagem<strong>en</strong>ts pour améliorer<br />
le confort nocturne d’un public<br />
parfois plus tout jeune, un tramway<br />
qui fonctionne jusqu’au bout du<br />
dernier concert… et un nouveau lieu,<br />
le Silo, pour accueillir un «concert<br />
assis». En dehors de cela, les recettes<br />
habituelles, qui ont fait leurs preuve :<br />
un concert inaugural gratuit sur le<br />
Cours D’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves, des expositions<br />
et confér<strong>en</strong>ces à l’Alcazar et à<br />
Maison Blanche, des after chaleureux<br />
au Radisson Blu Hôtel…<br />
Mais le plus alléchant reste bi<strong>en</strong> sûr<br />
la programmation, exceptionnelle : si<br />
le Cours d’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves ouvre avec<br />
des artistes du cru, les swingueuses<br />
Doolin’ puis le tal<strong>en</strong>t de Raphaël<br />
Paolo Fresu & Omar Sosa © Roberto Cifarelli<br />
Imbert, le Silo accueillera la voix<br />
chaude de Robin McKelle accompagnée<br />
du crooner Gregory Porter. À<br />
Longchamp c’est 11 concerts qui se<br />
succèderont, p<strong>en</strong>sés pour que les<br />
premières parties s’harmonis<strong>en</strong>t avec<br />
les secondes. On y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra deux très<br />
belles voix féminines, Térez Montcalm<br />
et Stacey K<strong>en</strong>t, du jazz qui<br />
vi<strong>en</strong>t des quatre coins du monde avec<br />
Ballaké Sissoko, Ibrahim Maalouf,<br />
Avishai Coh<strong>en</strong>, Paolo Fresu et Omar<br />
Sosa. Et puis des stars, aux influ<strong>en</strong>ces<br />
funk comme Al Jarreau ou les<br />
Earth, Wind and Fire, pop rock comme<br />
Pat Meth<strong>en</strong>y ; et même une<br />
lég<strong>en</strong>de : c’est Sonny Rollins luimême<br />
qui vi<strong>en</strong>dra occuper la scène la<br />
dernière nuit…<br />
A.F.<br />
Festival Jazz des Cinq Contin<strong>en</strong>ts<br />
Marseille<br />
Du 17 au 25 juillet<br />
04 95 09 32 57<br />
www.fj5c.com
12 FESTIVALS TOULON | ARLES<br />
Des Suds rebelles<br />
et pluriels<br />
Depuis 1996, Arles devi<strong>en</strong>t, au cœur de juillet, la<br />
capitale des musiques du monde avec un festival<br />
singulier. Car ce n’est pas si fréqu<strong>en</strong>t qu’un festival<br />
dit de musiques du monde conjugue avec autant<br />
de cohér<strong>en</strong>ce et d’équilibre la dim<strong>en</strong>sion festive et<br />
populaire à l’exig<strong>en</strong>ce artistique. C’est l’ambition<br />
assumée et généralem<strong>en</strong>t atteinte par l’équipe des<br />
Suds.<br />
P<strong>en</strong>dant une semaine, les nombreux trésors patrimoniaux<br />
de la cité prov<strong>en</strong>çale devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les écrins<br />
des sonorités du monde. Loin des conservatismes,<br />
du repli et des cultures figées. C’est, ici, le s<strong>en</strong>s de<br />
la démarche artistique qui prime. Cette année <strong>en</strong>core,<br />
les grands noms côtoieront les découvertes, le<br />
savant alternera avec le profane, et l’acoustique<br />
intimiste avec la ferveur électrique.<br />
De 10h à 4h le l<strong>en</strong>demain, il y a toujours une r<strong>en</strong>contre<br />
à faire. Dans un musée, à la terrasse d’un café,<br />
sur le Rhône, dans un théâtre romain ou un anci<strong>en</strong><br />
atelier ouvrier. La r<strong>en</strong>contre, c’est aussi une des motivations<br />
de cet événem<strong>en</strong>t. Des r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>tre les<br />
traditions <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, les répertoires mais aussi<br />
<strong>en</strong>tre artistes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t faire converser leurs id<strong>en</strong>tités,<br />
façonnant une mondialisation émancipatrice.<br />
Cette année ne fait pas exception. C’est le cas du projet<br />
Traveller d’Anoushka Shankar. La fille et disciple<br />
du maître du sitar Ravi Shankar et demi-sœur de<br />
Norah Jones célèbre ainsi les noces du raga indi<strong>en</strong><br />
et du flam<strong>en</strong>co andalou avec Sandra Carrasco au chant<br />
et El Piraña aux percussions. D’autres r<strong>en</strong>dez-vous<br />
s’annonc<strong>en</strong>t fascinants comme The River, avec le<br />
chanteur folk anglais Piers Faccini et le griot mali<strong>en</strong><br />
Badje Tounkara qui propos<strong>en</strong>t un voyage à<br />
travers le blues américain et ouest-africain. Ou<br />
<strong>en</strong>core Antonio Placer et Jean-Marie Machado<br />
(Espagne-France) qui vont croiser leurs parcours<br />
Debussy <strong>en</strong> ouverture…<br />
Le Festival estival de Musique de Toulon et sa Région<br />
est l’un des plus anci<strong>en</strong>s de France. Pour sa 62 e<br />
édition, «les sons et les parfums tourn<strong>en</strong>t dans l’air<br />
du soir» à la Collégiale de Six-Fours, la Tour Royale<br />
ou au Faron.<br />
Huit manifestations sont annoncées du 14 juin au<br />
16 juillet pour des programmes variés qui exauc<strong>en</strong>t<br />
les désirs des amateurs de musique de chambre<br />
(Marielle Nordmann et le Quatuor Debussy), de<br />
lyrisme baroque (The King’s Consort), de violon<br />
virtuose (Chloé Hanslip) ou de Tango nuevo (Quatuor<br />
Cali<strong>en</strong>te), de piano solo (Philippe Cassard)<br />
et polyphonies corses (Jean-Paul Poletti), de «Saisons»<br />
relues par Laur<strong>en</strong>t Korcia ou de violoncelle<br />
concertant (Gautier Capuçon).<br />
En ouverture de ce feu d’artifice de têtes d’affiches,<br />
on retrouve une fidèle : la grande harpiste Marielle<br />
Nordmann revi<strong>en</strong>t pour la neuvième fois dans le<br />
Var pour r<strong>en</strong>dre un hommage particulier à Debussy<br />
dont on célèbre le 150 e anniversaire de la naissance.<br />
Avec Rameau au temps baroque, Berlioz chez les<br />
romantiques, plus proche de nous, Claude Debussy<br />
Houria Aichi © Gunther Vic<strong>en</strong>te<br />
sur la thématique des migrations. Évoquons <strong>en</strong>fin<br />
Immobile voyage, un dialogue franco-irani<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre<br />
Isabelle Courroy et Shadi Fathi.<br />
Parmi la soixantaine de concerts, et les grandes<br />
soirées programmées au théâtre antique, il ne faudra<br />
pas manquer le contrebassiste israéli<strong>en</strong> Avishaï<br />
Coh<strong>en</strong>, le pianiste inclassable Tigran Hamasyan, le<br />
Bu<strong>en</strong>a Vista du Maghreb El Gusto, la grande<br />
chanteuse chaouie Houria Aïchi et les toujours<br />
motivés Zebda.<br />
(1862-1918) est le troisième «grand» compositeur<br />
français de l’histoire de la musique. Tous trois ont<br />
innové dans la conception de l’art musical, le domaine<br />
de l’harmonie <strong>en</strong> particulier, et les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre<br />
les arts et la littérature… Debussy était lié au<br />
courant symboliste et on a qualifié sa musique d’impressionniste.<br />
Sa musique est couleurs, mais il<br />
Anoushka Shankar © Harper Smith<br />
Marielle Nordmann © X-D.R.<br />
Au-delà de diffuser, le festival propose aussi de<br />
transmettre, à travers un large panel de stages<br />
pluridisciplinaires (chant, danse, pratique d’un<br />
instrum<strong>en</strong>t). Et le spectateur, à défaut de dev<strong>en</strong>ir<br />
artiste, devi<strong>en</strong>t acteur. On dirait bi<strong>en</strong> les Suds, où<br />
le temps ne dure pas si longtemps.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Les Suds<br />
Arles<br />
Du 9 au 15 juillet<br />
www.suds-arles.com<br />
réfutait le terme, étant avant-gardiste dans tous<br />
les g<strong>en</strong>res.<br />
Si Marielle Nordmann joue des Pièces pour harpe,<br />
instrum<strong>en</strong>t que le musici<strong>en</strong> a particulièrem<strong>en</strong>t soigné,<br />
on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d aussi dans Danse sacrée et Danse profane<br />
<strong>en</strong> compagnie du bi<strong>en</strong> nommé Quatuor Debussy.<br />
Christophe Collette, Dorian Lamotte (violons),<br />
Vinc<strong>en</strong>t Deprecq (alto) et Fabrice Bihan (violoncelle)<br />
interprèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t son magnifique<br />
Quatuor <strong>en</strong> sol mineur, avant que les musici<strong>en</strong>s<br />
réunis nous fass<strong>en</strong>t découvrir une partition étonnante,<br />
tout <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion et t<strong>en</strong>sion d’André Caplet<br />
(proche de Debussy) inspirée d’une nouvelle d’Edgar<br />
Poe : Le masque de la mort rouge.<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Festival Estival de Toulon<br />
Anniversaire Debussy<br />
Le 14 juin à 21h<br />
Collégiale Saint-Pierre, Six-Fours<br />
04 94 93 55 45<br />
www.festivalmusiquetoulon.com
La face cachée d’Aix<br />
création <strong>en</strong> 2013 inspirée du Roméo et Juliette de<br />
Prokofiev. Des écoliers et collégi<strong>en</strong>s s’appropri<strong>en</strong>t<br />
des pièces vocales sous la direction de B<strong>en</strong>jamin<br />
Lunetta, <strong>en</strong> association avec des <strong>en</strong>seignants et<br />
élèves du Conservatoire d’Aix. Tout ce petit monde<br />
a rejoint le Junior Orchestra pour la «Journée<br />
europé<strong>en</strong>ne de l’Opéra» au Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
le 13 mai dernier. En vue de cette journée,<br />
au fil de quelques sessions, des instrum<strong>en</strong>tistes<br />
issus des écoles et conservatoires du territoire ont<br />
été <strong>en</strong>cadrés par des musici<strong>en</strong>s du prestigieux<br />
London Symphony Orchestra.<br />
Si le Festival d’Aix reste att<strong>en</strong>tif<br />
à la grande tradition lyrique,<br />
il se tourne égalem<strong>en</strong>t vers<br />
des actions pédagogiques<br />
Jeune public à l'Archevéché © Elisabeth Carecchio<br />
À côté d’opéras et de concerts d’une qualité exceptionnelle,<br />
de la fidélité à Mozart, d’un certain souci<br />
de promouvoir la création et les jeunes artistes, la<br />
politique de Bernard Foccroulle s’<strong>en</strong>gage activem<strong>en</strong>t<br />
dans la voie éducative. Les chanteurs de<br />
l’Académie europé<strong>en</strong>ne de musique, par exemple,<br />
particip<strong>en</strong>t à des ateliers de s<strong>en</strong>sibilisation et de<br />
découverte de l’opéra auprès de jeunes scolarisés<br />
dans la région. Des c<strong>en</strong>taines d’élèves assist<strong>en</strong>t à des<br />
répétitions, découvr<strong>en</strong>t «l’<strong>en</strong>vers du décor» et profit<strong>en</strong>t<br />
d’interv<strong>en</strong>tions dans les classes.<br />
Le festival pousse l’av<strong>en</strong>ture pédago <strong>en</strong> favorisant la<br />
pratique artistique <strong>en</strong> milieu scolaire grâce à des<br />
résid<strong>en</strong>ces d’artistes professionnels, soucieux de la<br />
transmission, qui débouch<strong>en</strong>t sur une prés<strong>en</strong>tation<br />
au public. Josette Baïz et les danseurs de sa Compagnie<br />
Gr<strong>en</strong>ade travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ateliers <strong>en</strong> vue d’une<br />
Créer… et survivre !<br />
Le Festival Musiques Interdites 2012<br />
à Marseille pr<strong>en</strong>d ses quartiers <strong>en</strong> juin<br />
dans la belle acoustique de l’Eglise<br />
Saint-Cannat-Les Prêcheurs<br />
Nouveaux publics<br />
Dans le même esprit, le Festival d’Aix, <strong>en</strong> collaboration<br />
avec RESEO (Réseau europé<strong>en</strong> pour la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation à la danse et à l’opéra) et l’AFO<br />
(Association Française des Orchestres) invite des<br />
<strong>en</strong>seignants, étudiants, artistes, interv<strong>en</strong>ants <strong>en</strong><br />
milieu scolaire et associatif à débattre autour de<br />
la dim<strong>en</strong>sion intergénérationnelle et de l’opéra<br />
pour <strong>en</strong>fants (les 14 et 15 juillet).<br />
On l’aura compris, à Aix comme ailleurs on est soucieux<br />
du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des publics pour la musique<br />
MUSIQUES INTERDITES | AIX FESTIVALS 13<br />
Mathias Hausmann © Wilfried Hosl, 2010<br />
classique. Des tarifs très préfér<strong>en</strong>tiels sont ménagés<br />
pour les jeunes, le service socio-culturel du festival<br />
Passerelles développe des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre l’art lyrique et<br />
des univers sociaux a priori éloignés. Le Chœur multiculturel<br />
Ibn Zaydoun ou Frédéric Nevcherlian<br />
jou<strong>en</strong>t le jeu de l’ouverture et du métissage au travers<br />
d’ateliers de chant du Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t ou du slam.<br />
C’est avec l’Enfant et les sortilèges que s’articule<br />
particulièrem<strong>en</strong>t cette volonté de mixer les générations,<br />
les pratiques et les publics, grâce à des<br />
résid<strong>en</strong>ces créatives autour de Berceuses traditionnelles<br />
comori<strong>en</strong>nes chantées par des mères et leurs<br />
<strong>en</strong>fants vivant à la cité de la Savine à Marseille. La<br />
fantaisie lyrique de Ravel sert égalem<strong>en</strong>t de source<br />
d’inspiration pour des épisodes radiophoniques qui<br />
seront prés<strong>en</strong>tés lors d’un «Radio-opéra» mi-juillet.<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Festival d’Art Lyrique<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
0820 922 923<br />
www.festival-aix.com<br />
Réhabiliter les compositeurs et les oeuvres interdites<br />
par les systèmes totalitaires, r<strong>en</strong>dre leur place à des<br />
artistes et restituer ainsi au public un patrimoine<br />
ess<strong>en</strong>tiel, tout <strong>en</strong> affirmant les victoires de la<br />
création sur les dictatures, initier une programmation<br />
de créations contemporaines <strong>en</strong> synergie<br />
avec les recréations d’œuvres interdites du début du<br />
XX e siècle, tels sont les objectifs de ce 7 e Festival»<br />
conçu par Michel Pastore.<br />
Deux grands concerts sont à l’affiche. Sébasti<strong>en</strong><br />
Billard dirige l’Orchestre de la Garde Républicaine,<br />
la soprano Emilie Pictet, le baryton Mathias<br />
Hausmann dans des œuvres lyriques de Franz<br />
Schreker, musici<strong>en</strong> brisé par le nazisme, et des<br />
pièces pour orgue (Frédéric Isoletta sur l’instrum<strong>en</strong>t<br />
restauré) d’Aldo Finzi, poursuivi quant à lui<br />
par les fascistes itali<strong>en</strong>s. Le comédi<strong>en</strong> Charles Berling<br />
s’emploie à créer un fil s<strong>en</strong>sible <strong>en</strong>tre ces opus<br />
puissants et une étonnante installation du plastici<strong>en</strong><br />
Philippe Adri<strong>en</strong>. On découvre de nombreuses<br />
créations autour De la Vie Eternelle de Schreker :<br />
ses Cinq chants profonds, L’Infini, Prélude et fugue<br />
de Finzi et Nuit obscure de Karol Beffa inspiré de<br />
Saint-Jean de la Croix, poète mystique emprisonné<br />
et banni au XVI e siècle.<br />
Musici<strong>en</strong> surdoué, pianiste, improvisateur, Beffa<br />
est à l’honneur <strong>en</strong> 2012 : on le retrouve <strong>en</strong> prélude<br />
à la manifestation dans l’accompagnem<strong>en</strong>t pianistique<br />
du film muet Journal d’une fille perdue de Pabst<br />
(un film sulfureux de 1929 avec Louise Brooks),<br />
avant la création mondiale de son opéra Le Château<br />
d’après Kafka, dont les écrits fur<strong>en</strong>t interdits et la<br />
famille exterminée. Un évènem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du !<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
MARSEILLE<br />
Ciné-concert le 1 er juin à 17h. Alcazar<br />
Schreker, Finzi… le 16 juin à 21h<br />
Le Château le 30 juin à 21h<br />
Église Saint-Cannat, Marseille<br />
04 91 90 46 94<br />
www.musiques-interdites.eu<br />
Jeune public au GTP<br />
© Elisabeth Carecchio
14 FESTIVALS MUSIQUE ACTUELLE<br />
Repos militant!<br />
Manivelles © X-D.R.<br />
Il était un petit village au cœur du Vaucluse peuplé d’êtres curieux... Le festival<br />
Sons Dessus de Sault a fait ses preuves p<strong>en</strong>dant quatre années mais reçoit<br />
de moins <strong>en</strong> moins de témoignages d’amour : disparition de souti<strong>en</strong>s,<br />
dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts, baisse de subv<strong>en</strong>tions… Il n’<strong>en</strong> fallait pas moins pour que<br />
nos glorieux déf<strong>en</strong>seurs de la culture (au demeurant <strong>en</strong> milieu rural) mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
la cinquième édition dudit festival, sur une seule journée (26 mai) <strong>en</strong><br />
conviant les part<strong>en</strong>aires, artistes et publics à une grande sieste collective dans<br />
le village de Sault. En plus de ce repos artistique militant nous retrouverons<br />
le projet de création m<strong>en</strong>é au collège de Sault avec le collectif Inouï et le<br />
spectacle déjanté Manivelles, sans oublier quelques animations musicales toujours<br />
festives et réussies.<br />
F.I.<br />
Be there<br />
MC Blitz the Ambassador © X-D.R.<br />
Sons dessus de Sault<br />
Le 26 mai à partir de 15h<br />
Sault<br />
04 90 64 12 26<br />
www.pharealucioles.org<br />
Brazil<br />
L’association Sarava promeut depuis une vingtaine d’années<br />
la culture brésili<strong>en</strong>ne dans son <strong>en</strong>semble dans la région<br />
Paca et plus particulièrem<strong>en</strong>t dans le Var (Créations<br />
culturelles, actions pédagogiques, échange). À l’Espace<br />
des Arts du Pradet, le festival Scènes du Monde fêtera<br />
naturellem<strong>en</strong>t le…. Brésil ! Au programme, des stages de<br />
danse brésili<strong>en</strong>ne, capoeira, percussions et une master<br />
class du guitariste Cristiano Nascim<strong>en</strong>to. Et bi<strong>en</strong> sûr,<br />
des concerts : Femininas, spectacle musical qui invite à<br />
découvrir le Brésil féminin (le 25 à 21h), mais surtout et<br />
pour la première fois <strong>en</strong> France la samba de Luiza Dionizio,<br />
imm<strong>en</strong>se interprète de samba de Rio (le 26 à 21h).<br />
F I<br />
Scènes du Monde<br />
Les 25 et 26 mai<br />
Espace des Arts, Le Pradet<br />
04 94 75 43 92<br />
www.le-pradet.fr<br />
Wild Side<br />
Enfin la 5 e édition du B-Side Festival<br />
va <strong>en</strong>vahir divers lieux culturels de la<br />
sphère marseillaise ! Rock, pop & folk<br />
au programme de ce r<strong>en</strong>dez vous<br />
décalé à ne pas manquer. Ouverture<br />
outre-Atlantique à la Machine à<br />
coudre avec Jeffrey Lewis & The<br />
Junkyard (22 mai à 21h), plaisir de<br />
retrouver au Grim le son des<br />
californi<strong>en</strong>s Sleepy Sun (9 juin à<br />
Panachage<br />
Le festival Musiques à Gardanne et sa formule bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sée<br />
mêl<strong>en</strong>t sur différ<strong>en</strong>tes scènes des g<strong>en</strong>res bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts.<br />
Opérette marseillaise, rock, musiques urbaines,<br />
gitanes… il y <strong>en</strong> aura pour toutes les chapelles ! Avec Le<br />
pays des galejeurs, d’après l’opérette de Scotto Au pays du<br />
soleil, la troupe des Carboni nous replonge au cœur de la<br />
cité phocé<strong>en</strong>ne, après le vrai succès populaire de Un de la<br />
Canebière. Mais ce n’est pas fini ! Cette première soirée du<br />
30 juin, pour le moins éclectique, propose égalem<strong>en</strong>t le<br />
hip hop de Yuna Project, et le spectacle Ma guitare s’appelle<br />
revi<strong>en</strong>s où Yvan le Bolloc’h assouvit sa passion pour<br />
Sleepy sun © Brett Wilde<br />
Luiza Dionizio © X-D.R.<br />
la musique gitane.<br />
La chanson «a cappella» sera à l’honneur le 6 juillet pour<br />
la dernière soirée de ce r<strong>en</strong>dez-vous festif et coloré avec<br />
les Sept garçons aux voix d’or de Tale of voices, ard<strong>en</strong>ts<br />
déf<strong>en</strong>seurs de la voix nue, à découvrir…<br />
FRED ISOLETTA<br />
Musique à Gardanne<br />
Les 30 juin et 6 juillet<br />
Divers lieux, Gardanne<br />
www.ville-gardanne.fr<br />
19h30), détours rock punk aux<br />
influ<strong>en</strong>ces multiples à la Machine à<br />
coudre avec Marvin puis Shub (3<br />
juin à 21h) et déballage garage<br />
déjanté à l’Embobineuse au contact<br />
des californi<strong>en</strong>s Thee of Sees et des<br />
franco-itali<strong>en</strong>s JC Satan (10 juin à<br />
21h) avant de conclure au<br />
Demoiselles du 5 avec Laetitia<br />
Sadier et son «indie» et le trio<br />
Yuna project © Saije<br />
À ne pas rater ! Un lieu à découvrir,<br />
et ouvert pour la première fois au<br />
public, le Fort Ganteaume accueillera<br />
sur les contreforts du Vieux Port, avec<br />
une vue impr<strong>en</strong>able sur la rade de<br />
Marseille, le festival Be.Fort,<br />
véritable bulle printanière pour les<br />
amateurs de dance floor. Et avant les<br />
DJ, le G.U.I.D, à savoir le Groupe<br />
Urbain d’Interv<strong>en</strong>tion Dansée du<br />
Ballet Preljocaj, précédera pour ces<br />
deux soirées singulières le hip hop<br />
funky du MC Blitz the Ambassador<br />
accompagné de son Embassy<br />
Ensemble (31 mai) et la machine à<br />
faire danser Smoove et Turell, duo<br />
britannique soul & groove<br />
<strong>en</strong>chanteur et terriblem<strong>en</strong>t efficace<br />
(1 er juin). Musique live, danse et Dj<br />
dans un cadre pareil ? Be happy…<br />
F.I.<br />
Be.Fort<br />
Les 31 mai et 1 er juin de 19h à 2h<br />
Fort Ganteaume, Marseille<br />
www.be-fort.com<br />
franco-arg<strong>en</strong>tin Eastern Committee<br />
(14 juin à 19h30). Pass festival 35€<br />
chez Lollipop !<br />
F.I.<br />
B.Side<br />
Du 22 mai au 14 juin<br />
Divers lieux, Marseille<br />
www.inthegarage.org
Tr<strong>en</strong>te couleurs<br />
Dix-neuvième édition, ça comm<strong>en</strong>ce à compter ! Et le cru 2012 des Nuits<br />
Métis s’annonce festif et pétillant. Du 21 au 23 juin, le plan d’eau de Saint-<br />
Suspi à Miramas fera office de théâtre de verdure pour métisser ses nuits…<br />
et ses jours avec tr<strong>en</strong>te spectacles gratuits dont Massilia Sound System,<br />
Kabbalah, Flavia Coelho, ou <strong>en</strong>core le phénoménal reggae français de Danakil<br />
et l’électro-rock sahari<strong>en</strong> des Tem<strong>en</strong>ik Electric, croisés sur le plateau du dernier<br />
Babel Med Music. Aux couleurs des cinq contin<strong>en</strong>ts, trois jours et trois nuits<br />
pour festoyer dans une ambiance familiale et populaire autour de concerts,<br />
spectacles, déambulations, cirque, ateliers pédagogiques, contes musicaux.<br />
Ri<strong>en</strong> de tel pour célébrer l’arrivée de l’été…<br />
F.I.<br />
Nuits Métis<br />
Du 21 au 23 juin<br />
Miramas<br />
04 90 17 48 38<br />
www.nuitsmetis.org<br />
Flavia Coelho © Roch Armando<br />
MUSIQUE ACTUELLE | DU MONDE FESTIVALS 15<br />
Cont<strong>en</strong>u politique<br />
Lo Còr de la Plana (voir p 67) participe<br />
aux Joutes musicales de printemps<br />
de Corr<strong>en</strong>s. Entreti<strong>en</strong> avec le fondateur<br />
du groupe<br />
<strong>Zibeline</strong> : Quelle est la g<strong>en</strong>èse de ce<br />
troisième album ?<br />
Manu Théron : Cet album est la finalisation<br />
de ce qui a motivé la<br />
fondation du groupe <strong>en</strong> 2000, faire<br />
de la polyphonie masculine à partir<br />
du patrimoine chanté occitan sur<br />
trois thématiques : chants religieux, à<br />
danser et politiques. Quatre morceaux<br />
ont été écrits par des auteurs marseillais<br />
issus des mouvem<strong>en</strong>ts sociaux<br />
d’après 1848 et 1870 et pour la plupart<br />
compagnons de route de Clovis<br />
Hugues, Jules Guesde, Auguste Blanqui,<br />
Gaston Crémieux. Ces chansonniers<br />
sont appelés troubaïres car ils connaissai<strong>en</strong>t<br />
l’apport des troubadours et<br />
de la langue d’oc mais ne se situai<strong>en</strong>t<br />
pas dans la divagation poétique mistrali<strong>en</strong>ne.<br />
Ils avai<strong>en</strong>t les pieds dans<br />
les préoccupations populaires et<br />
faisai<strong>en</strong>t déjà de la protest song.<br />
Quel écho ont ces chants dans le<br />
monde actuel ?<br />
Ils sont directem<strong>en</strong>t liés à la Commune.<br />
Le travail de collecte a été<br />
réalisé par Claude Barsotti, chroniqueur<br />
occitan de La Marseillaise, qui<br />
a créé un corpus très riche. Ce sont<br />
des chants de combat qui avai<strong>en</strong>t<br />
pour but d’édifier et d’unifier les masses<br />
pour leurs luttes. Ils sont donc<br />
importants à notre époque où la chanson<br />
populaire porte peu de cont<strong>en</strong>u<br />
politique. Ou quand il existe, il est<br />
tellem<strong>en</strong>t explicite qu’il <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t<br />
rébarbatif.<br />
Lo Cor de la Plana © Santi Oliveri<br />
Que déf<strong>en</strong>dez-vous à travers l’utilisation<br />
de la langue prov<strong>en</strong>çale ?<br />
C’est une façon de nous réapproprier<br />
notre histoire. Une histoire populaire<br />
qui n’est malheureusem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>seignée.<br />
Nous voulons donner accès à ce<br />
patrimoine, le remettre à ses héritiers,<br />
les habitants de cette région,<br />
qu’ils parl<strong>en</strong>t occitan ou pas. Il n’y a<br />
pas de conservatisme dans notre<br />
attachem<strong>en</strong>t à la langue prov<strong>en</strong>çale,<br />
contrairem<strong>en</strong>t à ceux qui ont des<br />
postures nostalgiques et revanchardes,<br />
et pour lesquels la langue n’est<br />
pas, au final, le souci.<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS DALICANTE<br />
Les Joutes musicales de printemps<br />
Du 25 au 27 mai<br />
Corr<strong>en</strong>s<br />
04 94 59 56 49<br />
www.le-chantier.com<br />
Au fil des chorales<br />
Les 1 er et 2 juin, les ruelles escarpées<br />
d’Endoume et le Théâtre Silvain, au<br />
cœur du 7 e arrondissem<strong>en</strong>t de Marseille,<br />
seront le théâtre des R<strong>en</strong>contres Vocales<br />
initiées par l’<strong>en</strong>semble Les<br />
Vallonés. Au programme de ce 8 e<br />
festival gratuit (anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Ok<br />
Chorales), une première journée au<br />
Théâtre Silvain avec les r<strong>en</strong>contres<br />
chantées Voix de la Mer où plus de<br />
1000 élèves d’écoles primaires, accompagnés<br />
par des musici<strong>en</strong>s professionnels<br />
et 45 professeurs des écoles, chanteront<br />
(à 11h) 13 chansons du répertoire<br />
Au fil de l’eau, puis à 18h30 Aqua<br />
Somnia, œuvre pour trois chœurs<br />
d’<strong>en</strong>fants et dispositif électroacoustique<br />
d’Olivier Stalla et Dominique<br />
Sorr<strong>en</strong>te. Le 2 juin, dès 15h, la Balade<br />
musicale guidée nous <strong>en</strong>trainera à<br />
Les Vallonés © LesVallonés<br />
la suite d’une quinzaine d’<strong>en</strong>sembles<br />
vocaux, du vallon des Auffes au pont<br />
de la Fausse-Monnaie, de l’église St<br />
Eugène au Parc Valmer. En clôture,<br />
joutes vocales, tous styles et époques<br />
confondus, de 18h30 à la nuit<br />
tombée au Théâtre Silvain avec le<br />
Concert des <strong>en</strong>sembles vocaux adultes<br />
(Acanthe, Bel Air, les Notambules…).<br />
DE.M.<br />
R<strong>en</strong>contres Vocales<br />
Les 1 er et 2 juin<br />
Marseille, 7 e<br />
06 20 17 21 78<br />
http://lesvallones.com
16 FESTIVALS GAGERON | KARWAN | MARTIGUES<br />
Au fil de l’eau<br />
Fous de bassin © PinkF<br />
En cette année du Forum mondial de l’eau, Martigues<br />
s’empare du thème pour «s<strong>en</strong>sibiliser tout un chacun à<br />
[cette] question, comme un bi<strong>en</strong> précieux à préserver» lors<br />
de l’édition 2012 de son Odyssée. Une manifestation qui<br />
La Rue, <strong>en</strong> course folle<br />
Organisée par l’association Karwan,<br />
et sout<strong>en</strong>ue par le Conseil général des<br />
Bouches-du Rhône, la 3 e édition de<br />
La Folle Histoire des Arts de la Rue sera<br />
singulière autant qu’<strong>en</strong>trainante. Elle<br />
marquera une étape importante avant<br />
celle de 2013, inscrite au programme<br />
des manifestations de Marseille-Prov<strong>en</strong>ce<br />
capitale europé<strong>en</strong>ne de la<br />
culture.<br />
Du 9 au 17 juin, trois compagnies barcelonaises<br />
investiront gratuitem<strong>en</strong>t les<br />
places et les rues de cinq communes du<br />
départem<strong>en</strong>t (Saint-Martin-de-Crau<br />
le 9 juin, Eygalières le 10, Mallemort<br />
le 15, le Puy-Sainte-Réparade<br />
le 16, et Puyloubier le 17, voir p 43).<br />
Les habitants seront invités à découvrir<br />
l’univers comique de Léandre et<br />
ses proches, des artistes disciples du<br />
comique de situation, qui joueront<br />
dans l’espace public, chacun à leur<br />
tour, <strong>en</strong> journée ou <strong>en</strong> soirée, <strong>en</strong>tre<br />
rires, émotions et danse. En 40 minutes,<br />
le clown-mime installera dans<br />
la rue sa maison Chez Léandre, irrésistible<br />
de poésie et fantaisie, pour<br />
partager avec la complicité du public<br />
ses gestes du quotidi<strong>en</strong>. Avec Barco<br />
de Ar<strong>en</strong>a, les spectateurs iront à la<br />
r<strong>en</strong>contre de la danse contemporaine<br />
avec Claire Ducreux et son travail<br />
chorégraphique évocateur d’images<br />
et de situations familières surpr<strong>en</strong>antes.<br />
Un hommage à la vie, l’amour<br />
et l’inespéré. Léandre Ribera revi<strong>en</strong>dra<br />
avec la Cie La Tal dans Démodés,<br />
une tragi-comédie sur la fin des<br />
comiques avec trois clowns classiques<br />
touchés par la crise.<br />
À Marseille le 23 juin, la Cie La<br />
Française de Comptages clôturera le<br />
festival avec un final grandiose,<br />
participatif (et gratuit toujours) <strong>en</strong><br />
transformant le parvis des Archives<br />
et Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />
Gaston-Defferre <strong>en</strong> véritable studio<br />
de cinéma hollywoodi<strong>en</strong> pour le tournage<br />
d’un polar. Une Cerise Noire est<br />
un hommage au 7 e art, un making-off<br />
cinématographique <strong>en</strong> rue, offrant au<br />
spectateur une expéri<strong>en</strong>ce inédite,<br />
<strong>en</strong>tre fiction cinématographique<br />
maîtrisée et magie du théâtre vivant.<br />
se place dans la continuité de la précéd<strong>en</strong>te, avec toujours<br />
cette volonté de mêler les arts et les sci<strong>en</strong>ces, les artistes<br />
et les chercheurs qui tous questionn<strong>en</strong>t à leur manière le<br />
vivant et la création, mais aussi, cette année, pour poser<br />
des jalons <strong>en</strong> prévision de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, «pour<br />
travailler <strong>en</strong>semble à ce que nous voulons et à ce qui a été<br />
depuis le début les valeurs de l’Odyssée, à savoir fraternité,<br />
solidarité, émancipation à travers des temps de participation<br />
citoy<strong>en</strong>ne».<br />
Pour questionner le s<strong>en</strong>s symbolique, onirique et primordial<br />
de la représ<strong>en</strong>tation de l’eau, deux axes seront moteurs<br />
des réflexions : l’eau, source de vie et d’inspiration, et<br />
l’eau, milieu de vie et élém<strong>en</strong>t majeur du développem<strong>en</strong>t<br />
durable. Le programme des manifestations artistiques sur<br />
l’eau étant le fil rouge de cette Odyssée, Martigues<br />
accueille la compagnie Ilotopie, associée à la manifestation,<br />
et leur spectaculaire spectacle Fous de bassin (<strong>en</strong><br />
ouverture le 26 mai à 22h) au cours duquel se mêl<strong>en</strong>t «acteurs-chimères,<br />
joutes de feu, <strong>en</strong>volées musicales et<br />
mécaniques incandesc<strong>en</strong>tes». Autres temps forts att<strong>en</strong>dus,<br />
Mare Sonorum, des concerts subaquatiques par Michel<br />
Redolfi, Wabetico (<strong>en</strong>vol d’un peuple), un concert du groupe<br />
Kanak Cel<strong>en</strong>od, une confér<strong>en</strong>ce du politologue et<br />
économiste itali<strong>en</strong> et fondateur du Comité international<br />
pour un Contrat mondial de l’eau, Riccardo Pétrella, l’exposition<br />
Les Géants de Patagonie de R<strong>en</strong>aud Perrin, mais<br />
aussi des monstrations étalées sur les deux semaines de<br />
l’Odyssée qui révéleront les Janus, deux divinités aquatiques<br />
installées par la cie Ilotopie, un ballet ininterrompu<br />
alim<strong>en</strong>té par énergie solaire (<strong>en</strong> préfiguration d’Annapos,<br />
Une cerise noire, La Francaise de Comptages © Vinc<strong>en</strong>t Muteau<br />
Véritable fil rouge des éditions 2012<br />
et 2013, à découvrir <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée libre<br />
et <strong>en</strong>tre chaque représ<strong>en</strong>tation, le<br />
camion-expo Le Porte-Folie, accessible<br />
<strong>en</strong> français, anglais et arabe, avant<br />
son départ sur les routes d’Europe et<br />
de Méditerranée. Un semi-remorque<br />
doté d’un espace d’exposition de<br />
55m 2 qui offre un parcours multimédia<br />
et illustré pour voyager à travers<br />
films, photos, témoignages et découvrir<br />
toute la richesse et la diversité<br />
de l’art <strong>en</strong> espace public d’une rive à<br />
l’autre.<br />
En 2013, l’édition déploiera une cinquantaine<br />
de spectacles du 3 au 23<br />
mai, sur 6 villes des Bouches-du-Rhône,<br />
reflétant l’actualité des Arts de la Rue<br />
<strong>en</strong> Europe et Méditerranée.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
La Folle Histoire des<br />
Arts de la Rue<br />
Du 9 au 23 juin<br />
Bouches-du-Rhône<br />
04 96 15 76 30<br />
www.follehistoire.fr<br />
cité lacustre, spectacle <strong>en</strong> préparation<br />
pour MP2013)… Sans oublier<br />
les zapéros conviviaux au bord de<br />
l’eau !<br />
DO.M.<br />
L’Odyssée de Martigues<br />
Du 23 mai au 5 juin<br />
Divers lieux, Martigues<br />
04 42 44 30 71<br />
www.ville-martigues.fr<br />
Art <strong>en</strong><br />
situation<br />
Mur de son, d'Armand Olivier<br />
Pour la 7 e année, l’association arlési<strong>en</strong>ne<br />
Cultures Nomades Production<br />
programme les R<strong>en</strong>contres de Création<br />
In Situ, exposition d’art contemporain<br />
organisée au Mas du Grand<br />
Arbaud, au cœur de la Camargue, à<br />
Gageron. Une dizaine d’artistes, dont<br />
la résid<strong>en</strong>ce de création s’est terminée<br />
le 14 mai, cré<strong>en</strong>t et install<strong>en</strong>t leur<br />
œuvre <strong>en</strong> adéquation avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
proposé, avec toujours pour<br />
objectif de «sortir la production artistique<br />
du confinem<strong>en</strong>t muséal, inviter<br />
au métissage des modes d’expression,<br />
rapprocher la pratique artistique du<br />
champ social». Le thème c<strong>en</strong>tral cette<br />
année est le son, sujet ou médium<br />
des œuvres exposées, décliné de<br />
façons très différ<strong>en</strong>tes.<br />
Parmi les artistes prés<strong>en</strong>ts, citons,<br />
<strong>en</strong>tre autres, Les Jujak, Olivier Huet<br />
et Margrit Neu<strong>en</strong>dorf, questionn<strong>en</strong>t<br />
le sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> tant que «son blanc, blanc<br />
comme le sable utilisé pour étouffer<br />
le bruit» dans Une plage de sil<strong>en</strong>ce,<br />
Nicole Barondeau et le Son musical<br />
de son installation évoquant l’imaginaire<br />
de la musique, le Mur de son<br />
d’Armand Olivier, sorte de retable<br />
sil<strong>en</strong>cieux qui révèle et consacre le<br />
lieu d’exposition, Guillaume Gras et<br />
le Lémurian orchestra qui permet de<br />
pénétrer dans l’univers du faux sil<strong>en</strong>ce<br />
créé par le v<strong>en</strong>t ou la pluie…<br />
L’exposition est visible jusqu’au 15<br />
juillet. DO.M<br />
In Situ 0.7<br />
Jusqu’au 15 juillet<br />
Le Mas du Grand Arbaud, Gageron<br />
04 90 49 89 10<br />
www.culturesnomades.org
Cannes et l’Estaque<br />
Le 9 mai à la Maison de la Région, Michèle Tregan,<br />
Conseillère régionale représ<strong>en</strong>tant Patrick M<strong>en</strong>nucci,<br />
convoqué à Paris, a prés<strong>en</strong>té l’action de la<br />
Région au 65 e Festival de Cannes, après avoir rappelé<br />
les axes de sa politique, <strong>en</strong> particulier le fonds<br />
de souti<strong>en</strong> à la production cinématographique d’un<br />
budget annuel de 3 millions d’euros pour des projets<br />
tournés pour 50% dans la région. Sur les 8 longs<br />
métrages sout<strong>en</strong>us cette année, 2 sont <strong>en</strong> compétition<br />
à Cannes : De rouille et d’os de Jacques Audiard<br />
et R<strong>en</strong>oir de Gilles Bourdos (Un certain Regard).<br />
De nombreux part<strong>en</strong>aires étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> particulier<br />
l’association Cinémas du Sud, chargée du<br />
dispositif «Lycé<strong>en</strong>s au cinéma» qui, pour la 12 e<br />
année, permet à des classes d’assister au festival<br />
de Cannes : 505 lycé<strong>en</strong>s et appr<strong>en</strong>tis issus d’une<br />
vingtaine de lycées, cette année. Le stand mis <strong>en</strong><br />
place par la Région dans l’espace International La<br />
Pantiero leur permettra aussi de s’informer sur la<br />
politique régionale <strong>en</strong> matière de cinéma et d’audiovisuel,<br />
d’échanger ou de faire simplem<strong>en</strong>t une<br />
pause…<br />
Prés<strong>en</strong>t aussi William B<strong>en</strong>edetto de l’Alhambra<br />
Cinémarseille qui, depuis 2005, repr<strong>en</strong>d une partie<br />
des films de la Quinzaine des réalisateurs, section<br />
sans compétition, organisée par la Société des Réalisateurs<br />
de Films, qui permet d’aider les cinéastes<br />
et de favoriser la découverte de leurs films.<br />
Cette année, le public marseillais pourra ainsi voir<br />
13 films sur les 19 de la 44 e édition, que le nouveau<br />
Délégué général, Edouard Waintrop, vi<strong>en</strong>dra<br />
prés<strong>en</strong>ter à la soirée d’ouverture, le 29 mai avant la<br />
projection de la comédie, nouveau film de Bruno<br />
Podalydès, Adieu Berthe, l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t de Mémé.<br />
Trois autres films français, Le Rep<strong>en</strong>ti de Merzak<br />
Allouache qui sera prés<strong>en</strong>t le 30 à 20h 30, Camille<br />
redouble de Noémie Lvovsky ; R<strong>en</strong>gaine, le premier<br />
film de Rachid Djaïdani autour des tabous sur les<br />
mariages <strong>en</strong>tre noirs et arabes.<br />
La sélection permet aussi de voyager. En Amérique<br />
du sud : <strong>en</strong> Colombie, avec le premier film de William<br />
Vega, La Sirga ; dans l’Arg<strong>en</strong>tine des années<br />
80 avec Une Enfance clandestine de B<strong>en</strong>jamín<br />
Ávila et dans le Chili de Pinochet avec No de Pablo<br />
Camille redouble de Noemie Lvovsky © A. Borrel-fcommefilm-cine<br />
Larraín. En Asie aussi, avec une adaptation chinoise<br />
par Jin-ho Hur des Liaisons dangereuses de Laclos,<br />
avec la superbe Ziyi Zhang. L’écrivain, réalisateur,<br />
producteur Anurag Kashyap nous emmènera <strong>en</strong><br />
Inde, à Wasseypur où s’oppos<strong>en</strong>t trois générations<br />
de gangsters dans un film de g<strong>en</strong>re de 5 heures,<br />
Gangs of Wasseypur. Le premier long de Massoud<br />
Bakhshi, Une famille respectable, nous replongera<br />
dans la guerre Iran-Irak. Michel Gondry nous fera<br />
voyager <strong>en</strong> bus avec des lycé<strong>en</strong>s du Bronx dans The<br />
We and the I et B<strong>en</strong> Wheatley <strong>en</strong> caravane sur les<br />
routes anglaises dans Touristes.<br />
Les <strong>en</strong>fants (et les grands, avec nostalgie !) découvriront<br />
l’adaptation des albums de Gabrielle Vinc<strong>en</strong>t,<br />
Ernest et Célestine par B<strong>en</strong>jamin R<strong>en</strong>ner, Stéphane<br />
Aubier et Vinc<strong>en</strong>t Patar, d’après un sc<strong>en</strong>ario de<br />
Daniel P<strong>en</strong>nac avec les voix de Lambert Wilson et<br />
de Pauline Brunner.<br />
Le meilleur de Cannes à Marseille ?<br />
ANNIE GAVA<br />
La quinzaine des réalisateurs<br />
Festival de Cannes<br />
Du 16 au 27 mai<br />
www.festival-cannes.fr<br />
Alhambra cinémarseille<br />
Du 29 mai au 10 juin<br />
www.alhambracine.com<br />
Adieu Berthe (ou l'<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t de mémé) de Bruno Podalydes © Anne-Francoise Brillot - Why Not Productions<br />
CANNES | AIX<br />
Métaphore<br />
du paradis<br />
FESTIVALS 17<br />
«Temps paisible et harmonieux des choses» murmure<br />
Joëlle Gardes aux détours du texte Couleurs du temps<br />
qui sera lu par Marie Christine Barrault le 10 juin.<br />
Où ? Dans un jardin bi<strong>en</strong> sûr, à découvrir au détour<br />
de ces flâneries qu’Andréa Ferréol nous offre pour<br />
la 6 e année. Un travail de 8 mois de préparation, des<br />
bénévoles att<strong>en</strong>tifs, et 80 000€ à récolter, mécénats,<br />
subv<strong>en</strong>tions… Manque à l’appel cette année<br />
la ville d’Aix, alors que cette manifestation sur deux<br />
journées la célèbre, et amène à découvrir des lieux<br />
cachés, à porter un regard neuf sur les plus connus,<br />
habités par des œuvres sculpturales, picturales,<br />
animés par 11 concerts et des spectacles (Ballet<br />
National de Marseille, cie Didier Théron).<br />
Les Flâneries permett<strong>en</strong>t aussi de r<strong>en</strong>contrer des<br />
artistes, 18 cette année, et de retrouver leurs œuvres<br />
hors des galeries, comme une pousse disciplinée<br />
ou folle des jardins. On y trouve Le sac d’Andréa<br />
Ferréol par Véronique Bigo : les objets représ<strong>en</strong>tés<br />
racont<strong>en</strong>t le personnage, dévoil<strong>en</strong>t l’intimité, transform<strong>en</strong>t<br />
l’objet mort <strong>en</strong> récit inv<strong>en</strong>té par chacun.<br />
Véronique Bigo sourit, citant Duchamp, «c’est le<br />
regardeur qui fait l’œuvre». Ici, le voyeur ?<br />
Le sculpteur Jean-Pierre Dussaillant «ne veut<br />
qu’apporter un mom<strong>en</strong>t de bonheur et d’esthétique».<br />
Son matériau préféré ? le bronze, pér<strong>en</strong>ne, avec sa<br />
patine, permet un art direct, «pas de bavardage, il<br />
faut aller à l’ess<strong>en</strong>tiel». Le peintre Mohamed Lekleti<br />
questionne directem<strong>en</strong>t l’humanité, cherche à <strong>en</strong><br />
définir la nature et l’unité dans une inspiration<br />
nourrie de cultures multiples, et de surréalisme. Ses<br />
personnages, travaillés d’une mythologie personnelle,<br />
emprunt<strong>en</strong>t aux chevaux, aux êtres <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, se<br />
métamorphos<strong>en</strong>t, expos<strong>en</strong>t leurs trajets, superpos<strong>en</strong>t,<br />
déform<strong>en</strong>t, cherchant «le propre de l’homme».<br />
Entré <strong>en</strong> peinture depuis seulem<strong>en</strong>t 10 ans, Jean-<br />
Louis Foulquier repr<strong>en</strong>d dans ses toiles des «gueules<br />
de nuit», qui rappell<strong>en</strong>t l’univers du cinéma dans<br />
lesquels il a évolué p<strong>en</strong>dant 40 ans. «Ces tronches,<br />
il faut qu’elles apparaiss<strong>en</strong>t et me parl<strong>en</strong>t.» Il les<br />
jette <strong>en</strong> grand et contrastes durs sur la toile, comme<br />
un fauve pour qui les lumières de la nuit garderai<strong>en</strong>t<br />
les couleurs chaudes et la vivacité du sang…<br />
Et il y a <strong>en</strong>core 14 artistes…. Y a-t-il meilleure<br />
manière de flâner ?<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Flâneries d’Art<br />
Les 9 et 10 juin<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
06 09 11 99 61<br />
www.aix-<strong>en</strong>-oeuvres.com<br />
Jean-Louis Foulquier, Bodega. 113x162, 2010
18 FESTIVALS FÊTE DU VÉLO | FÊTE DU PANIER | FÊTE DU LIVRE DE LA CANEBIÈRE | LA VALETTE<br />
Du v<strong>en</strong>t dans les pages<br />
Le 4 e Festival du Livre<br />
de la Canebière,<br />
organisé par<br />
l’association Couleurs<br />
Cactus <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec la Mairie des 1 er et<br />
7 e arr., se déroulera du<br />
8 au 10 juin. Où ? Sur la<br />
Canebière bi<strong>en</strong> sûr. Mais<br />
pas seulem<strong>en</strong>t ! La<br />
manifestation pr<strong>en</strong>d de<br />
l’ampleur et investit de<br />
Leonora Miano © T. Orban-Abacapress<br />
nouveaux lieux.<br />
L’édition précéd<strong>en</strong>te<br />
avait déjà offert une<br />
belle soirée de clôture<br />
au Port, sur le voilier Le<br />
Don du V<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> ira de même cette année. Toute<br />
la journée du dimanche sera d’ailleurs résolum<strong>en</strong>t<br />
tournée vers la mer, avec une possibilité d’escapade<br />
au Frioul et une proposition de balade à partir du<br />
Fort Saint-Jean. Pas de doute, ce festival<br />
augm<strong>en</strong>te la voilure. Tout <strong>en</strong> conservant ce qui fait<br />
sa couleur particulière -la diversité des<br />
propositions, l’att<strong>en</strong>tion portée à tous les publics,<br />
les thématiques de la migration, du métissage et<br />
des voyages <strong>en</strong> tous g<strong>en</strong>res- chaque année, il<br />
innove, t<strong>en</strong>te de nouvelles incursions<br />
géographiques et artistiques. Des passerelles <strong>en</strong>tre<br />
les lieux, <strong>en</strong>tre les arts, avec l’ambition généreuse<br />
de multiplier les échanges, les lectures, les points<br />
de vue.<br />
Pour cette 4 e édition, 50 auteurs seront prés<strong>en</strong>ts,<br />
v<strong>en</strong>us souv<strong>en</strong>t de loin, de Catalogne comme<br />
Francesc Serés (voir p.70), de Norvège comme<br />
Monika Krist<strong>en</strong>s<strong>en</strong> ou d’Afrique, comme Léonora<br />
Miano et Maïssa Bey. Autre nouveauté de cette<br />
édition : la résid<strong>en</strong>ce proposée à deux auteurs de la<br />
région, le romancier R<strong>en</strong>é Frégni et le bédéiste<br />
marseillais Eddy Vaccaro, qui croqueront durant<br />
trois jours «le quotidi<strong>en</strong> de la Canebière» puis<br />
prés<strong>en</strong>teront leurs «écrits sur le vif» lors de la<br />
soirée de clôture.<br />
Rappelons que le Festival du Livre, ce sont des<br />
r<strong>en</strong>contres littéraires de qualité, des ateliers<br />
d’écriture et de lecture, des séances de dédicaces,<br />
bref tout ce qui a trait aux livres et à la littérature.<br />
Que ce sont aussi des expositions, des spectacles…<br />
Le Panier <strong>en</strong> fête<br />
Les 15 et 16 juin aura lieu la 19 e<br />
édition de la Fête du Panier, le<br />
r<strong>en</strong>dez-vous annuel <strong>en</strong> plein air dans<br />
le quartier mythique de la cité<br />
phocé<strong>en</strong>ne qui signe l’arrivée de l’été.<br />
L’an passé 40 000 personnes s’étai<strong>en</strong>t<br />
Francesc Serès © X-D.R.<br />
À noter, par exemple, celui que proposera le<br />
collectif Manifeste Ri<strong>en</strong>. En 2011, le public avait<br />
applaudi Le massacre des Itali<strong>en</strong>s. Jeremy Beschon<br />
et Virginie Aimone donneront cette année aux<br />
festivaliers la primeur de leur toute nouvelle<br />
création Chacal (le 9 à 18h). Que ce sont <strong>en</strong>core<br />
des balades sur la Canebière, à la découverte de<br />
lieux et de personnages insolites, que la<br />
comédi<strong>en</strong>ne Bénédicte Sire concocte avec humour.<br />
Un concours d’illustration et de nouvelles, auxquels<br />
<strong>Zibeline</strong> s’associe, et des manifestations au C<strong>en</strong>tre<br />
Dugommier (voir p 51). Une croisière originale,<br />
gratuite et sans danger, sur les mots et <strong>en</strong>tre les<br />
cultures.<br />
FRED ROBERT<br />
Le Festival du Livre de la Canebière<br />
Les 8, 9 et 10 juin<br />
09 54 20 15 85<br />
www.festivaldulivredelacanebière.com<br />
pressées à cet événem<strong>en</strong>t populaire<br />
gratuit, incontournable vitrine<br />
associative et festive de Marseille. La<br />
quintess<strong>en</strong>ce de la fête de quartier !<br />
Toutes les générations se rassembl<strong>en</strong>t<br />
pour déambuler à travers les ruelles<br />
© Mathieu Mangaretto<br />
et les places, partager des instants<br />
communs autour de cette flânerie<br />
musicale et conviviale. Cette année,<br />
<strong>en</strong> dehors des créneaux horaires<br />
habituels de la fête, s’adjoign<strong>en</strong>t des<br />
r<strong>en</strong>dez-vous «hors cadre» avec des<br />
sets dj dés 14h, un balèti <strong>en</strong>tre 12h<br />
et 13h, des contes pour <strong>en</strong>fants <strong>en</strong><br />
fin de matinée, des balades <strong>en</strong> ânes<br />
dans la journée, des visites guidées<br />
pour redécouvrir le quartier, une<br />
chasse au trésor, des ateliers<br />
artistiques, des spectacles. Une<br />
tr<strong>en</strong>taine de concerts sont<br />
programmés, parmi lesquels Gari<br />
Gréu, le leader des Massilia Sound<br />
Petite reine<br />
devi<strong>en</strong>dra grande<br />
Fin d’après-midi sur la Corniche, heure où tout au<br />
long de l’année les automobilistes mang<strong>en</strong>t leur<br />
volant dans les embouteillages, incapables de<br />
profiter de la beauté du site, p<strong>en</strong>dant que les<br />
joggers <strong>en</strong>crass<strong>en</strong>t à fortes doses de gaz<br />
d’échappem<strong>en</strong>t leurs poumons vulnérables. Toute<br />
l’année ? Non. Car un collectif d’irréductibles<br />
optimistes à vélo, croyant aux vertus de la<br />
réappropriation urbaine, s’emparera pour la 7 e fois<br />
des grandes artères marseillaises par un beau<br />
dimanche de juin. L’occasion ou jamais de se<br />
p<strong>en</strong>cher sur les innombrables vertus de notre petite<br />
reine : air moins pollué, planète préservée, souffle<br />
retrouvé, jambes fuselées, plaisir partagé,<br />
efficacité... Tout <strong>en</strong> goûtant le luxe de sillonner la<br />
plus belle ville du monde comme dans un rêve sans<br />
voitures. D’un côté, la mer, zébrée d’un Frioul<br />
calcaire à tomber par terre. De l’autre, une cascade<br />
de ruelles blanches dévalant vers de petits ports<br />
colorés. Et sous nos (deux) roues, une chaussée<br />
pleine de musique et d’<strong>en</strong>fants qui dans<strong>en</strong>t. Un<br />
paradis duquel malheureusem<strong>en</strong>t il faudra bi<strong>en</strong><br />
redesc<strong>en</strong>dre dès le lundi suivant, pour repr<strong>en</strong>dre sa<br />
vieille routine chargée <strong>en</strong> CO2.<br />
Hélas, ça ne peut pas être la Fête du Vélo tous les<br />
jours. Quoique ?<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Fête du Vélo<br />
Le 3 juin à 10h<br />
rdv Parc du XXVI e C<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire<br />
http://feteduvelomarseille.com/<br />
La fête du velo, 2011 © Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />
System (le 16 juin à 20h place des<br />
Pistoles), suivi (à 23h) par la<br />
chanteuse anglo-indi<strong>en</strong>ne Susheela<br />
Raman ; un voyage du flam<strong>en</strong>co à la<br />
rumba avec Tchanelas (le 16 juin à<br />
22h place de L<strong>en</strong>che) ou de la<br />
musique tzigane avec Mascarimiri<br />
(le 15 juin place des Pistoles).<br />
DE.M.<br />
Fête du Panier<br />
Marseille<br />
Les 15 et 16 juin<br />
04 91 91 09 28<br />
www.fetedupanier.com
Contes <strong>en</strong>chanteurs<br />
© X-D.R<br />
Depuis 10 ans le Parc des Troènes, à La Valette-du-Var, se transforme <strong>en</strong> Village<br />
des contes pour accueillir la manifestation Contes & Jardins, une<br />
rafraichissante, et conviviale, plongée dans un pays des merveilles dont les<br />
conteurs hors pair -tous sont déjà v<strong>en</strong>us lors des éditions précéd<strong>en</strong>tes et sont<br />
les «coups de cœur» des organisateurs de cette «édition conc<strong>en</strong>trée»-, sont<br />
les guides.<br />
Sous une t<strong>en</strong>te ou une yourte, près de roulottes ou un arbre, les six conteurs<br />
se partageront la soixantaine de séances réparties sur les 5 jours du festival :<br />
dans l’univers tsigane de la cie Audigane, Les coffrets ont des histoires, Niglo<br />
le hérisson voyage, les mioches font la foire et la compagnie fait son cirque<br />
avec des puces qui saut<strong>en</strong>t et des Bonbons circus… ; Philippe Sizaire, lui,<br />
racontera le monde avec La souris dans un gant de boxe, des Histoires qu’on<br />
sème ou C’est mieux ailleurs ; Colette Migné raconte l’amour aux petits et<br />
grands, quand Ça crac crac dans le jardin ou qu’exist<strong>en</strong>t de Petits arrangem<strong>en</strong>ts<br />
sur l’édredon ! ; Catherine Caillaud raconte pour faire grandir, éveiller ou<br />
bousculer l’histoire de Lili la petite souris, Dans les roses ou dans les choux, ou<br />
À l’ombre du châtaignier ; Ladji Diallo, qui a grandi <strong>en</strong> banlieue parisi<strong>en</strong>ne, a<br />
fait le voyage à l’<strong>en</strong>vers pour retrouver ses racines <strong>en</strong> pays Dogon, et chante<br />
la savane, La palabre des vestibules ou les éléphants à la rivière ; et puis<br />
l’Afrique toujours avec Rémy Bouss<strong>en</strong>gui et l’univers gabonais qu’il conte,<br />
s’accompagnant d’un arc musical et d’un tam tam, avec L’arbre qui parle,<br />
Blanche Neige, fille d’Afrique ou Tata Bouka le père…<br />
DO.M.<br />
Contes & Jardins<br />
Du 24 au 28 mai<br />
Parc des Troènes, La Valette-du-Var<br />
04 94 23 62 06<br />
www.lavalette83.fr<br />
© X-D.R
20 THÉÂTRE LE LENCHE | LA MINOTERIE | LE GYPTIS | LA FRICHE<br />
Complicité des nuisibles<br />
Lorsque Jean-Claude Fall a choisi de<br />
mettre <strong>en</strong> scène Hôtel Palestine, cette<br />
pièce relative au bombardem<strong>en</strong>t par<br />
l’armée américaine <strong>en</strong> avril 2003 d’un<br />
établissem<strong>en</strong>t abritant des journalistes<br />
à Bagdad, on lui a quelques fois demandé<br />
ce qui pouvait bi<strong>en</strong> l’intéresser<br />
dans «cette guerre déjà passée». À cela<br />
il répond qu’il est «d‘autant plus pertin<strong>en</strong>t<br />
d’être <strong>en</strong> confrontation avec cette<br />
histoire contemporaine, même si elle n’est<br />
plus d’actualité» que l’on est, cons<strong>en</strong>tant<br />
ou non, <strong>en</strong>fermé par l’ultra-libéralisme<br />
régnant dans un éternel prés<strong>en</strong>t.<br />
Falk Richter -l’auteur du cycle auquel<br />
apparti<strong>en</strong>t Hôtel Palestine- a trempé sa<br />
plume dans le vitriol. Il espère réveiller<br />
le spectateur infantilisé par le ronronnem<strong>en</strong>t<br />
constant de la machine médiatique<br />
et les m<strong>en</strong>songes d’État, <strong>en</strong> le<br />
Au-dessus d’un nid<br />
de coucou<br />
Ils sont quatre, passablem<strong>en</strong>t adulesc<strong>en</strong>ts et pris par<br />
la crise d’une tr<strong>en</strong>taine un peu amochée –hantises<br />
d’<strong>en</strong>fance, chômage, petits boulots, reconversions,<br />
infidélités plus ou moins assumées. La belle Hélène,<br />
capricieuse et démiurgique, franchem<strong>en</strong>t insupportable,<br />
orchestre la danse : compagne de Franck,<br />
maîtresse de son ami Auguste, meilleure amie de<br />
Guillaume, le témoin qui reste sur le bord. Ensemble,<br />
les voilà embarqués pour un camping sauvage, c<strong>en</strong>sé<br />
exorciser leurs démêlés, <strong>en</strong> les transposant <strong>en</strong> jeux<br />
de rôles. Sur la trame mince d’une comédie de mœurs<br />
qui revisite le quadrille du Songe du nuit d’été se<br />
construit un objet non id<strong>en</strong>tifiable : l’autodérision de<br />
ces indécis <strong>en</strong> mal d’air, avec leur t<strong>en</strong>te Quetchua qui<br />
© Grand Magasin<br />
mettant face aux procédés mêmes qui<br />
ont conduit à son abrutissem<strong>en</strong>t. Pour<br />
marche aussi bi<strong>en</strong> que dans la pub, leurs délires hallucinatoires,<br />
l’att<strong>en</strong>te d’un deus ex-machina qui pourrait<br />
aussi bi<strong>en</strong> être un coucou ou le dahu à trois pattes ;<br />
la grande ombre des mythes derrière des jeux régressifs<br />
qui ont la puissance des rites ; le plaisir<br />
Ô basket, susp<strong>en</strong>ds ton vol !<br />
© Yann Loric<br />
© X-D.R<br />
Jean-Claude Fall, «les forces politiques,<br />
économiques, et les médias ont des<br />
intérêts qui converg<strong>en</strong>t. Il ne manque<br />
que la milice et la religion, pour qu’on<br />
soit dans un système fasciste, et cela<br />
n’est pas assez dit dans les <strong>en</strong>droits<br />
publics.» Parce que lui n’hésite pas à le<br />
faire, il est bon d’aller voir cette pièce,<br />
ne serait-ce que pour se poser<br />
quelques bonnes questions : à qui<br />
profite le crime ? Qui donc gagne à<br />
maint<strong>en</strong>ir une citoy<strong>en</strong>neté faible, une<br />
culture avilie, un libre-arbitre factice ?<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Hôtel Palestine a été joué du 17 au 28<br />
avril au Théâtre de L<strong>en</strong>che<br />
inquiétant et réjouissant qu’il y a à être son propre<br />
déguisem<strong>en</strong>t. On a parfois du mal à savoir ce qu’ils<br />
jou<strong>en</strong>t et ce qu’ils sont mais la scénographie distancée,<br />
toute <strong>en</strong> contrastes et transpar<strong>en</strong>ces, introduit<br />
une distance mélancolique qui fait contrepoint à la<br />
mobilité versatile d’un texte qui ti<strong>en</strong>t tous les registres,<br />
du vaudeville à la pastorale anachronique, porté<br />
par les décalages rythmiques constants du jeu généreux,<br />
fait d’excès et de nuances, des comédi<strong>en</strong>s :<br />
qu’on s’y perde ou pas, voilà une sacrée partie de<br />
montagne !<br />
AUDE FANLO<br />
Le quadrille amoché, texte et mise <strong>en</strong> scène<br />
de Charles-Eric Petit, a été joué<br />
du 8 au 12 mai au Gyptis<br />
La critique, perplexe, r<strong>en</strong>d compte <strong>en</strong> 1509 signes d’un spectacle inracontable et<br />
réjouissant. Où elle décrit son <strong>en</strong>thousiasme pour le bazar d’un Grand Magasin<br />
-cartons, scotch, baskets, gorilles- dans un spectacle qui s’amuse à se déconstruire<br />
<strong>en</strong> se disant au moy<strong>en</strong> de 50 scènes… racontées à l’avance. Le point de<br />
départ, qui est aussi le point d’arrivée, est simple et judicieux : «pour qu’il y ait du<br />
susp<strong>en</strong>se, je dois savoir à l’avance ce qui va avoir lieu». C’est drôle comme une<br />
tragédie ! Le tir d’une basket devi<strong>en</strong>t une av<strong>en</strong>ture, du mom<strong>en</strong>t qu’on se susp<strong>en</strong>d<br />
à sa réussite annoncée ; le spectateur, programmé par cette impeccable mécanique,<br />
suit avec une application hypnotique les exploits miniatures et rit de sa<br />
propre fascination, satisfaction et déception, espère et redoute la part de hasard<br />
que lui réserve l’inévitable. Avec une logique aussi loufoque que rigoureuse, le duo<br />
pince sans rire que form<strong>en</strong>t François Hiffler et Pascale Murtin taquine les codes<br />
théâtraux, raconte les gestes, le décor, les déplacem<strong>en</strong>ts qu’il exécute, joue des<br />
variations infimes de la répétition dans une combinatoire subtile et décalée, crée<br />
l’att<strong>en</strong>te de ce qu’on sait et parce qu’on le sait. Avec la complicité amicale et fidèle<br />
de cette compagnie, et dans une atmosphère de déménagem<strong>en</strong>t festif, la Minoterie<br />
poursuit ainsi sa tournée d’au-revoir <strong>en</strong> forme d’inv<strong>en</strong>taire, avant la fermeture du<br />
lieu : on espère aussi, à la façon des Rois du susp<strong>en</strong>se, pouvoir trouver surprise<br />
et joie dans cette fin annoncée.<br />
AUDE FANLO<br />
Les Rois du Susp<strong>en</strong>se, par Pascale Murtin et François Hiffler de Grand Magasin,<br />
a été joué à la Minoterie les 3 et 4 mai. Programmation <strong>en</strong> collaboration<br />
avec Marseille objectif danse.
Journées<br />
continues<br />
Pari gagné pour les 48h chrono de la Friche ! Dès la première<br />
soirée près de 5000 fêtards sont v<strong>en</strong>us au concert de ErikM &<br />
FM Eihneit, au bal tango arg<strong>en</strong>tin ou aux Oiseaux de nuit du<br />
Cabaret aléatoire, mais aussi voir les projections horizontales et<br />
les vidéos témoignages proposées par Zinc, les peintres à l’œuvre<br />
au Street Park… Dans la journée, les 19 et 20 mai, le public était<br />
nettem<strong>en</strong>t plus familial… mais les par<strong>en</strong>ts affalés dans les transits<br />
ressemblai<strong>en</strong>t, pour certains, aux danseurs r<strong>en</strong>contrés la veille !<br />
La Friche diurne <strong>en</strong> tous les cas a parfaitem<strong>en</strong>t réussi à se révéler,<br />
même <strong>en</strong> chantier, un lieu accueillant pour les <strong>en</strong>fants : la crèche<br />
a été conçue par Mathieu Briant comme un Vaisseau où l’<strong>en</strong>fant<br />
joue avec son image, une aire de jeu provisoire, avec sable,<br />
glissades et perchoir, permettait aussi de dessiner et d’écrire, de<br />
fabriquer des architectures <strong>en</strong> duplos, de créer des films<br />
d’animation… Les adultes aussi pouvai<strong>en</strong>t participer aux ateliers,<br />
ceux de Zinc pour photographier dans le noir, le jardinage urbain<br />
avec Jean-Luc Brisson, la cuisine aux Grandes tables…<br />
Le jour permettait aussi de se faire masser <strong>en</strong> écoutant des<br />
boucles sonores, et de découvrir les propositions plastiques à la<br />
Tour : la Crash Box d’Anne-Valérie Gasc, exposée sans son site,<br />
apparaît simplem<strong>en</strong>t comme un gros pneu orange, signal d’un<br />
univers qu’on ne perçoit pas ; mais the Last Swallow, installation<br />
éphémère, donne tout son s<strong>en</strong>s aux 48h : gethan&myles ont<br />
susp<strong>en</strong>du des chrysalides sur le point d’éclore au bout de fil<br />
susp<strong>en</strong>dus, délicates, éclairées par un projecteur qui les réchauffe,<br />
comme le passage de nos corps. En 48h les papillons ont éclos,<br />
et vol<strong>en</strong>t dans la salle. Le 19 mai certains s’extirpai<strong>en</strong>t de leur<br />
cocon, d’autres déployai<strong>en</strong>t leurs ailes, les derniers att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core ; un mur scintillant comme au coucher du soleil, un tas de<br />
canettes froissées rappelai<strong>en</strong>t la dernière gorgée, fin du temps<br />
précédant la métamorphose…<br />
D’autres propositions nécessitai<strong>en</strong>t d’être à l’heure : la<br />
performance ELSA, où le poète Manuel Joseph, accompagné de<br />
trois musici<strong>en</strong>s qui percut<strong>en</strong>t et distord<strong>en</strong>t à fond, s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d à la<br />
paranoïa sécuritaire qui nous vidéosurveille ; les délicieux<br />
aphorismes participatifs de Murphy disp<strong>en</strong>sés par la Cie Parnas<br />
le dimanche ; les propositions du GMEM qui finissait son festival<br />
le samedi (voir p 32) par un concert de l’EOC (Zib 53 y revi<strong>en</strong>dra)<br />
et des Relectures Cage trop monolithiques : le pianiste Wilhem<br />
Latchounia a beau avoir un tal<strong>en</strong>t exceptionnel, quelques pièces,<br />
dont celle de Jodlowski, ont beau déployer un univers personnel<br />
marquant, un long concert de piano préparé a quelque chose de<br />
lassant lorsque les pièces s’accumul<strong>en</strong>t : celles des huit<br />
compositeurs, aux timbres forcém<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques, aux principes<br />
architectoniques obligatoirem<strong>en</strong>t proches, et aux esthétiques<br />
bridées par choix conting<strong>en</strong>t, oubli<strong>en</strong>t l’humour, la provocation, la<br />
curiosité pour les musiques extra-occid<strong>en</strong>tales dont faisait preuve<br />
John Cage, et dont ces Relectures étai<strong>en</strong>t pour la plupart<br />
dépourvues. Pas grave : <strong>en</strong> 48h, on peut un peu s’<strong>en</strong>nuyer !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Les 48h Chrono de la Friche ont eu lieu 48h sur 48,<br />
du 18 mai 19h au 20 mai 19h<br />
Le temps susp<strong>en</strong>du,<br />
par la cie Parnas<br />
© Vinc<strong>en</strong>t Lucas
22 THÉÂTRE LA FRICHE | SIRÈNES ET MIDI NET | FNCTA<br />
Dialogue autour d’un oiseau<br />
Un chant d’oiseau s’élève sur la place<br />
de l’opéra. Les têtes se lèv<strong>en</strong>t, les yeux<br />
s’interrog<strong>en</strong>t : où est l’oiseau ? Puis<br />
compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t : c‘est un automate dans<br />
une cage, à côté de l’instrum<strong>en</strong>t de<br />
Pierre Charrial. Celui-ci actionne la<br />
manivelle de son petit orgue de barbarie,<br />
et le papier perforé défile. Des<br />
sons étranges répond<strong>en</strong>t à l’oiseau.<br />
Puis le «tourneur» actionne un orgue<br />
plus grand aux cartons perforés carrés :<br />
l‘orgue, réc<strong>en</strong>t, d‘aspect et fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
traditionnels, concède à la<br />
modernité une pompe à air. Puis d‘autres<br />
sons survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t… un autre musici<strong>en</strong><br />
est installé sur le côté du parvis derrière<br />
ses ordinateurs : Christian Sébille,<br />
compositeur électroacoustique, directeur<br />
du GMEM. Il récupère les notes<br />
fixées de l’orgue, les transforme et les<br />
mixe <strong>en</strong> temps réel. Les sons se répond<strong>en</strong>t,<br />
se superpos<strong>en</strong>t se répand<strong>en</strong>t. Le<br />
dernier mot, juste avant la sirène de fin,<br />
revi<strong>en</strong>t à l’oiseau mécanique, métaphore<br />
de cette r<strong>en</strong>contre inédite. Une<br />
inhabituelle conversation, qui amorce<br />
le Festival les Musiques (voir p32).<br />
CHRIS BOURGUE<br />
La mécanique des orgues,<br />
coproduite par Lieux Publics<br />
et le GMEM, a résonné le 2 mai<br />
à midi pile sur le parvis de l’opéra<br />
de Marseille<br />
M... comme amateur<br />
Le Théâtre du Torr<strong>en</strong>t (Annemasse)<br />
a prés<strong>en</strong>té la 1 re pièce de l’auteur américain<br />
Jeff Baron, écrite <strong>en</strong> 1999. Traduite<br />
<strong>en</strong> 22 langues et jouée dans 37<br />
© Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />
© X-D.R.<br />
pays, c’est une pièce populaire. Mr<br />
Gre<strong>en</strong>, vieux juif, veuf et reclus, reçoit<br />
les visites de Ross, jeune cadre condamné<br />
à lui r<strong>en</strong>dre visite p<strong>en</strong>dant 6<br />
mois suite à un accid<strong>en</strong>t. Peu à peu le<br />
vieillard s’apprivoise et le jeune homme<br />
se confie... Le choc des civilisations -<br />
l’un est traditionaliste, l’autre gay<strong>en</strong>traîne<br />
bon nombre de situations<br />
cocasses. Mais sous la légèreté se<br />
devin<strong>en</strong>t des blessures et des troubles<br />
qu’une mise <strong>en</strong> scène trop lisse ne<br />
laisse pas suffisamm<strong>en</strong>t affleurer pour<br />
nous toucher.<br />
Le Théâtre du Lacydon recevra, le 24<br />
mai, le Théâtre de chambre de Salignac<br />
(04) avec Les chaussettes...opus<br />
124 de Daniel Colas, face à face deux<br />
acteurs sur le déclin essayant de<br />
remonter un spectacle. Le 25, Frédéric<br />
Ortiz du Théâtre Off animera un atelier<br />
de répétition pour 3 compagnies. Le<br />
26, Le grain de sel de Six-Fours donnera<br />
Divinas palabras de Del Valle-<br />
Inclan, auteur espagnol du début du XX e .<br />
Au Théâtre de L<strong>en</strong>che, le 31 mai, Anny<br />
Perrot proposera la lecture inédite <strong>en</strong><br />
France de Sale dimanche d’un auteur<br />
irlandais, Mark Wale, dans une traduction<br />
d’Hélène Courault, administratrice<br />
de La Criée. Le 1 er juin Étéroclit<br />
Théâtre d’Albertville (73) jouera Opus<br />
Coeur d’Israël Horovitz et <strong>en</strong>fin le 2, la<br />
toute jeune Cie Jardelys de Paris<br />
donnera Rame d’Eugène Meiltz.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Visites à Mister Gre<strong>en</strong> s’est donné au<br />
Gymnase le 27 avril<br />
La peau, la terre<br />
Franck Dimech et ses 11 interprètes<br />
ont eu 3 semaines pour monter une<br />
adaptation du Woyzeck de Büchner,<br />
sur une proposition du théâtre Vitez.<br />
Onze étudiantes du Départem<strong>en</strong>t Arts<br />
du spectacle de l’Université de Prov<strong>en</strong>ce<br />
se sont <strong>en</strong>gagées à corps<br />
perdus à jouer des rôles d’hommes,<br />
une av<strong>en</strong>ture dont elles sort<strong>en</strong>t grandies,<br />
à la fois <strong>en</strong>richies et brisées.<br />
Première image : un espace vide traversé<br />
<strong>en</strong> oblique par une longue barre<br />
de danse sur laquelle une jeune femme<br />
<strong>en</strong> slip et chaussons, seins nus, fait des<br />
exercices <strong>en</strong> comptant <strong>en</strong> allemand.<br />
Regard fixe, sans expression, seul le<br />
corps s’active. Si Franck Dimech souligne<br />
le dénuem<strong>en</strong>t des âmes et leur<br />
solitude, et distille un humour grinçant<br />
<strong>en</strong> mettant dans les culottes des filles<br />
© Lumi Lausas<br />
d’ost<strong>en</strong>sibles protubérances. Comme<br />
dans sa réc<strong>en</strong>te mise <strong>en</strong> scène de la<br />
pièce (voir Zib 49), seuls quelques<br />
élém<strong>en</strong>ts de costume apparaiss<strong>en</strong>t<br />
parfois : une jaquette, des escarpins...<br />
La traduction choisie, celle de Pierre<br />
Pr<strong>en</strong>tki (1978), met <strong>en</strong> lumière une<br />
langue crue et brutale, au-delà des<br />
situations prés<strong>en</strong>tées, une langue qui<br />
ramène à l’origine de la terre et de la<br />
chair, nommée «woyzecke» par Büchner<br />
; elle a donné son nom à la version de<br />
Dimech, qui souligne aussi le féminin<br />
de la distribution... Un spectacle dont<br />
on sort secoués, et admiratifs.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Woyzeck(e) s’est donné<br />
du 18 au 22 avril à La Friche
Des clowns, oui mais lesquels ?<br />
Difficile de tout voir tant le festival T<strong>en</strong>dance Clown<br />
#7 est d<strong>en</strong>se et éclectique. Du spectacle de rue au<br />
spectacle <strong>en</strong> salle, le public assiste à des acrobaties,<br />
des shows musicaux et à du clown théâtralisé, pour<br />
<strong>en</strong>fant, mais jamais seulem<strong>en</strong>t, et toujours (aussi)<br />
pour adulte. Au fil des prestations, le clown change de<br />
visage et touche un large panel de disciplines, circassi<strong>en</strong>nes<br />
ou non. Avec plus ou moins de réussite :<br />
L’Histoire de Petit K est d’abord amusante mais<br />
rapidem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>due, les performances vocales, trop<br />
contrôlées, ayant été déjà maintes fois visitées. Mais<br />
d’autres spectacles sont très drôles, comme Manu<br />
Nashville des Bonodo Twist et leur hommage délirant<br />
à la bière Früt<strong>en</strong>land. Sur des allégories tyroli<strong>en</strong>nes<br />
conjuguées avec des morceaux de Country, ils cré<strong>en</strong>t<br />
une écriture délirante et s<strong>en</strong>sée sur la propagande<br />
publicitaire.<br />
Avec la Cie Mine de ri<strong>en</strong>, la gestuelle et la mimique<br />
domin<strong>en</strong>t. Sur le thème d’un Tri o Lavomatic, les clowns<br />
jou<strong>en</strong>t sur l’opposition perfection/maladresse, notamm<strong>en</strong>t<br />
dans un très savoureux pliage du linge.<br />
Quand à O.PU.S, il s’agit d’une confér<strong>en</strong>ce sérieuse,<br />
sci<strong>en</strong>tifique et pédagogique démontrant les dangers<br />
du fromage. Le propos est tellem<strong>en</strong>t décalé, obsolète<br />
que c’est à cet <strong>en</strong>droit que le public r<strong>en</strong>contre le<br />
clown : dans la conviction touchante d’un personnage<br />
qui ti<strong>en</strong>t son rôle bi<strong>en</strong> au-delà du spectacle et dans<br />
cette mise <strong>en</strong> scène absurde et passionnée qui finit<br />
par nous dégoûter réellem<strong>en</strong>t du fromage à vie ! Une<br />
belle programmation qui continue jusqu’au 27 mai<br />
(voir p42) il est <strong>en</strong>core temps d’<strong>en</strong> profiter!<br />
CLARISSE GUICHARD<br />
Opus © Pascal Rome<br />
Lectures contrastées<br />
Quelle idée de faire se succéder sur scène deux lecteurs<br />
si différ<strong>en</strong>ts ! Mustapha B<strong>en</strong>fodil, timide,<br />
tremblant, à la diction difficile, butait sur son texte<br />
Sylvain Courtoux © X-D.R.<br />
Le Festival T<strong>en</strong>dance Clown est organisé<br />
par le Daki Ling à Marseille<br />
DAKI LING | MONTÉVIDEO | 3BISF<br />
qu’il disait trop vite… privant l’auditoire du temps<br />
nécessaire pour l’appréh<strong>en</strong>sion. Pourtant il avait introduit<br />
longuem<strong>en</strong>t le contexte de ses pages, les trois<br />
récits imbriqués, les personnages de chacun… et<br />
malgré la rapidité et la maladresse, la force lyrique<br />
parfois s’élevait, une langue superbe, des éclats d’Alger,<br />
et la s<strong>en</strong>sation intérieure, impérieuse, que l’écriture peut<br />
sauver, qu’il faut malaxer la langue et tordre le réel.<br />
Après 10 minutes de pause, Sylvain Courtoux lui succédait.<br />
Immédiatem<strong>en</strong>t dans la dérision, traversant la<br />
scène sans s’y arrêter, scandant ses textes sur les<br />
sons pouraves d’une boîte à rythme <strong>en</strong>registrée sur<br />
un antique mais pas glorieux magnéto cassette. La<br />
performance, immédiatem<strong>en</strong>t drôle, soulève l’adhésion.<br />
Mais les vers qu’il slame vaguem<strong>en</strong>t sans vraim<strong>en</strong>t y<br />
croire, ni prét<strong>en</strong>dre y croire d’ailleurs, témoign<strong>en</strong>t d’une<br />
vision agressive des femmes, du sexe, du monde. Il<br />
<strong>en</strong>chaine ses textes sur le même rythme, mi gogu<strong>en</strong>ard<br />
mi désespéré, n’att<strong>en</strong>dant ri<strong>en</strong> visiblem<strong>en</strong>t, et<br />
s’inscrivant dans la lignée des poètes sulfureux et<br />
maudits, séparés du monde qui ne veut pas d’eux, <strong>en</strong><br />
proie à des délires et addictions. Nombriliste, cette<br />
autobiographie éclatée ?<br />
A.F.<br />
© Fabrice Quittet<br />
THÉÂTRE 23<br />
Le livre<br />
de ma mère<br />
À six mois de la création à Fos, juste<br />
avant la pause nécessaire au mûrissem<strong>en</strong>t,<br />
la troupe de l’Auguste théâtre<br />
prés<strong>en</strong>tait au 3bisf une étape de travail<br />
de sa pièce Dis-moi fils. Le propos<br />
s’attache à l’exploration des li<strong>en</strong>s multiples<br />
qui peuv<strong>en</strong>t relier une mère à son<br />
fils. «Au départ confie Claire Massabo,<br />
je disposais de fragm<strong>en</strong>ts, d’extraits, de<br />
lambeaux que je voulais mettre <strong>en</strong><br />
scène, sans leur trouver de cadre qui<br />
les rassemble.» D’où ce patchwork qui<br />
repr<strong>en</strong>d des extraits d’auteurs que l’on<br />
a plaisir à reconnaître, Coh<strong>en</strong>, Gary,<br />
Fregni, Koltès, Mauriac, Cavanna..., des<br />
passages écrits par Claire Massabo<br />
avec la collaboration de Brigitte Quittet,<br />
les mots des comédi<strong>en</strong>s… Tout un<br />
travail d’aller et retour <strong>en</strong>tre les paroles<br />
des mères reprises par leurs fils établit<br />
un <strong>en</strong>semble de traces, essaie de<br />
dessiner ce qui reste dans l’imaginaire.<br />
Ce pourrait être caricatural ou franchem<strong>en</strong>t<br />
mièvre, mais jamais l’on ne tombe<br />
dans ces pièges-là. Les acteurs sont<br />
convaincants, leur ton juste, et Sandra<br />
Trambouze qui interprète différ<strong>en</strong>ts<br />
personnages de mère se transforme<br />
subtilem<strong>en</strong>t. On rit beaucoup, même<br />
si le fond est touchant. À la création<br />
une tour vi<strong>en</strong>dra structurer l’espace,<br />
donnant un point d’ancrage à ce<br />
voyage complexe dans le temps des<br />
souv<strong>en</strong>irs. Une belle esquisse !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Dis moi fils a été dévoilé au 3bisf, Aix,<br />
le 15 mai<br />
Mustapha B<strong>en</strong>fodil et Sylvain Courtoux<br />
ont lu respectivem<strong>en</strong>t Archéologie du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />
amoureux et Still Nox (éd Al Dante) le 26 avril<br />
à Montévidéo, Marseille
24 THÉÂTRE FOS | CAVAILLON | NÎMES<br />
Folle évocation<br />
© Kim Akrich<br />
Décidemm<strong>en</strong>t très inspiré par les<br />
univers hors-normes, Bruno Geslin<br />
visite dans sa dernière mise <strong>en</strong> scène<br />
celui d’Unica Zürn, artiste berlinoise<br />
proche des surréalistes qui fut aussi la<br />
compagne d’Hans Bellmer. Écrit <strong>en</strong><br />
1970, un an avant le suicide de l’artiste,<br />
Sombre printemps, le texte dont<br />
s’inspire Geslin, est le portrait autobiographique<br />
bouleversant d’une <strong>en</strong>fant<br />
<strong>en</strong> proie à ses premiers désirs, à la découverte<br />
d’une sexualité viol<strong>en</strong>te, et du<br />
premier amour, jusqu’à <strong>en</strong> mourir. La<br />
sobriété de la mise <strong>en</strong> scène laisse place<br />
au tal<strong>en</strong>t de la comédi<strong>en</strong>ne Claude<br />
Degliame qui incarne cette petite fille,<br />
avec cette voix profonde, grave, à la<br />
diction si particulière qui n’est pas sans<br />
rappeler celle de Brigitte Fontaine, dans<br />
un monologue à la troisième personne<br />
qui alterne au récit de pulsions obsessionnelles<br />
celui de la vie quotidi<strong>en</strong>ne. À<br />
ces mots percutants se mêl<strong>en</strong>t les mélodies<br />
et chansons pop rock du groupe<br />
Coming Soon -parfaitem<strong>en</strong>t intégré à<br />
la scène- créées pour le spectacle, et<br />
qui chemin<strong>en</strong>t telle une écriture parallèle,<br />
appuyant d’un solo de batterie ou<br />
de longs riffs de guitare l’int<strong>en</strong>sité du<br />
texte. Et faire résonner, longtemps<br />
après, l’ultime cri.<br />
DO.M.<br />
Dark Spring a été joué<br />
du 26 au 30 avril au<br />
Théâtre de l’Odéon, à Nîmes<br />
La bête id<strong>en</strong>titaire<br />
Dans la continuité du travail <strong>en</strong>tamé avec Beyrouth Adrénaline, dans<br />
lequel elle évoquait le quotidi<strong>en</strong> de deux familles libanaises p<strong>en</strong>dant la<br />
guerre, la metteure <strong>en</strong> scène franco-libanaise Hala Ghosn élargit son<br />
propos <strong>en</strong> décomposant les id<strong>en</strong>tités multiples qui compos<strong>en</strong>t l’être<br />
humain, notamm<strong>en</strong>t lorsqu’elles <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contradictions les unes<br />
avec les autres pour déboucher sur des actes irréversibles. Il ne s’agit<br />
plus forcém<strong>en</strong>t de conflits internationaux, mais plus de conflits id<strong>en</strong>titaires,<br />
nationalistes, fondam<strong>en</strong>talistes, furieusem<strong>en</strong>t contemporains.<br />
S’inspirant de l’essai d’Amin Maalouf, Les id<strong>en</strong>tités meurtrières, elle<br />
interroge donc la notion d’id<strong>en</strong>tité et décortique les mécanismes qui<br />
conduis<strong>en</strong>t à la haine, privilégiant les petites histoires par le biais de<br />
portraits dont les traits s’affin<strong>en</strong>t au cours du jeu, le quotidi<strong>en</strong> singulier<br />
de chacun des personnages aux prises avec sa trajectoire, sans jamais<br />
tomber dans un discours didactique, voire idéologiste. Ils vont se<br />
croiser, la comédi<strong>en</strong>ne libanaise dev<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>nemie de la nation après<br />
avoir fui son pays <strong>en</strong> guerre, la prés<strong>en</strong>tatrice allemande citoy<strong>en</strong>ne du<br />
monde, un émigré croate gay et émancipé, un clown sans frontière<br />
breton et fier de l’être… La mise <strong>en</strong> scène dynamique d’Hala Ghosn fait<br />
se succéder les saynètes jusqu’à l’inévitable clash <strong>en</strong>tre comédi<strong>en</strong>s,<br />
ficelle rebattue mais qui ici fonctionne parfaitem<strong>en</strong>t, am<strong>en</strong>ant les<br />
comédi<strong>en</strong>s à s’interroger les uns les autres sur les fondem<strong>en</strong>ts de leur<br />
discours, emportés par leurs <strong>en</strong>combrants personnages, comme<br />
dédoublés, pris <strong>en</strong> défaut de tolérance et de respect. La paix est fragile,<br />
quelle qu’elle soit, mais il est toujours temps d’apprivoiser notre<br />
panthère.<br />
DO.M.<br />
Apprivoiser la panthère a été joué à Fos le 21 avril<br />
© Thierry Laporte<br />
© X-D.R<br />
Les souv<strong>en</strong>irs<br />
font leur cinéma<br />
Un gradin trifontal, un chapiteau sans toit cerné de rideaux rouges, deux acteurs<br />
qui jou<strong>en</strong>t sans pseudos, des lampes de poche : l’intimité recréée pour cette<br />
veillée de retrouvailles est le condim<strong>en</strong>t d’accueil du Théâtre de Cuisine, qui<br />
aime perdre son public dans les histoires-puzzle où l’imaginaire résout des<br />
mystères. Inv<strong>en</strong>teur du «théâtre d’objets» avec sa complice Katy Deville, Christian<br />
Carrignon met <strong>en</strong> scène une petite épopée à rebrousse poil du temps où les objets<br />
du quotidi<strong>en</strong> réveill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> douceur les souv<strong>en</strong>irs ; incitation cachée à réinv<strong>en</strong>ter<br />
d’autres veillées singulières plus personnelles ? Claire et Hadi se retrouv<strong>en</strong>t après<br />
25 ans autour d’une malle cont<strong>en</strong>ant ce qu’il reste de leurs souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance,<br />
et de leurs vacances passées chez le héros de l’histoire, un résistant au cœur lourd :<br />
Tonton Papi, «un savant préhistorique qui ne veut pas qu’on fouille dans sa vie», né<br />
comme eux un 14 juillet. Davantage compilation que commémoration, cette veillée<br />
autour de 5 dates anniversaire les aidera à compr<strong>en</strong>dre les secrets de leur <strong>en</strong>fance.<br />
On repart <strong>en</strong> sifflant Ellington, des images de flash back très cinématographiques<br />
dans la tête, <strong>en</strong> laissant malgré tout certains passages de ce conte à tiroirs bi<strong>en</strong><br />
rangés dans leurs «cartons à sagas».<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
Une veillée singulière s’est jouée <strong>en</strong> tournée Nomade(s)<br />
du théâtre de Cavaillon du 9 au 15 mai
AVIGNON | VAUCLUSE<br />
THÉÂTRE<br />
25<br />
Émerg<strong>en</strong>ce d’émotions<br />
Dix propositions soignées jalonnai<strong>en</strong>t la seconde édition du<br />
festival de la jeune création avignonnaise : un événem<strong>en</strong>t<br />
pluridisciplinaire monté hardim<strong>en</strong>t par Surikat Productions<br />
Hormis lors du vernissage inaugural du<br />
Collectif d’arts visuels ACA, le public<br />
s’est globalem<strong>en</strong>t fait timide pour cette<br />
mise <strong>en</strong> lumière de compagnies émerg<strong>en</strong>tes.<br />
À l’Entrepôt, peu de monde<br />
pour découvrir l’univers onirique d’Elise<br />
Vigneron du théâtre de l’Entrouvert.<br />
Dans Traversées/Fragm<strong>en</strong>ts, l’artiste a<br />
développé un extrait du spectacle final<br />
pour prés<strong>en</strong>ter un poème de 30 minutes.<br />
Accompagnée d’un guitariste très<br />
aéri<strong>en</strong>, cette fille <strong>en</strong> forme de fée nous<br />
transporte dans une étrange poésie<br />
animée d’une délicatesse à fleur de peau,<br />
où la marionnette humaine côtoie l’infinim<strong>en</strong>t<br />
subtil de petits êtres recréés.<br />
La scène nationale de Cavaillon programmera<br />
ses intrigantes Traversées <strong>en</strong><br />
tournée Nomade(s) la saison prochaine.<br />
Aux Carmes, la Cie Bookobsa interprétait<br />
un Ballet d’ombres mécaniques,<br />
revisitant «les priorités de l’Histoire et<br />
de ses révolutions industrielles». Si visuellem<strong>en</strong>t<br />
l’abstraction picturale désirée<br />
atteint son but, grâce à l’ingénieuse<br />
installation de machines sonores et<br />
créatrices d’ombres, l’objet théâtral a<br />
fini par dériver, par manque de narration.<br />
Au final, point d’histoire à raconter<br />
par ces trois marins d’eaux floues dominés<br />
par la machine.<br />
Hasard heureux de la programmation,<br />
chez Golovine, deux courtes pièces<br />
dansées offrai<strong>en</strong>t par leur succession,<br />
Au bonheur des mômes<br />
Festo Pitcho, le festival de spectacle<br />
pour publics jeunes, a connu une fréqu<strong>en</strong>tation<br />
record pour sa 6 e édition. 6<br />
670 spectateurs sont v<strong>en</strong>us partager<br />
ce temps fort <strong>en</strong> Vaucluse. Parmi les<br />
21 spectacles, des propositions musicales<br />
particulières : Nokto de Raoul Lay<br />
à la scène Nationale de Cavaillon, <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t<br />
visuel et sonore pour bébés<br />
jusqu’à trois ans ; et Le Concertdes Méli<br />
Mômes qui a transformé le théâtre des<br />
Halles <strong>en</strong> dance floor pour chérubins.<br />
5 musici<strong>en</strong>s survitaminés ont fait chanter<br />
à tue-tête les collégi<strong>en</strong>s et swinguer<br />
les tout-petits, surpris de leur propre<br />
audace. Grâce à un répertoire musical<br />
original et une énergie débordante, le<br />
quintet transmet à partir des petits tracas<br />
<strong>en</strong>fantins le goût de la musique et<br />
l’incomparable saveur d’un concert <strong>en</strong><br />
direct.<br />
Sur le thème de l’<strong>en</strong>fance <strong>en</strong> danger,<br />
l’Atelier du Possible jouait au Balcon<br />
Imm<strong>en</strong>ses et Minuscules, créé <strong>en</strong> 2009<br />
Un petit soldat de plomb © De.M.<br />
un curieux voyage. La Cie Oxyput prés<strong>en</strong>tait<br />
John & John, un ballet <strong>en</strong>core un<br />
peu approximatif sur la survie de deux<br />
«jumeaux» interchangeables, noyés dans<br />
une jungle de sacs plastiques recouvrant<br />
le sol. Barbara Amar pr<strong>en</strong>ait le<br />
relais avec Occupation précaire, offrant<br />
une danse plus intérieure et précise. Une<br />
étrangeté qui semblait répondre au chaos<br />
précédemm<strong>en</strong>t installé pour une recherche<br />
sur l’id<strong>en</strong>tité et la lumière.<br />
Dans Laurel et Hardy vont au Paradis de<br />
Paul Auster, Olivier Ranger et David<br />
Choquets’<strong>en</strong>gouffr<strong>en</strong>t à cœur joie dans<br />
le duo comique de référ<strong>en</strong>ce, bâtissant<br />
une fable sur l’exist<strong>en</strong>ce humaine.<br />
Clownesque au départ, <strong>en</strong>fermés dans<br />
leurs corps, leurs certitudes et leur<br />
mission de «bâtisseurs de murs» (<strong>en</strong><br />
cartons géants), le duo d’<strong>en</strong>fer aura à<br />
abattre les remparts de sa propre aliénation.<br />
Un ballet à sketchs qui réfléchit,<br />
<strong>en</strong> s’amusant des notions d’amitié et<br />
de liberté.<br />
Aux Hivernales, Lionel Hun et la Cie<br />
Hybride ont conquis la salle, comble<br />
cette fois, avec la création multimédia<br />
Influx, prometteuse.Six danseurs montés<br />
sur ressorts (et pointes), très technici<strong>en</strong>s,<br />
réagiss<strong>en</strong>t aux effets de la technologie,<br />
traversés par les mouvem<strong>en</strong>ts des<br />
scanners lumineux et autres flux neigeux,<br />
pour s’adapter les uns aux autres<br />
et imaginer des espaces de vie <strong>en</strong><br />
Traversees-Fragm<strong>en</strong>ts © De.M<br />
commun. Une recherche séduisante et<br />
métissée, étonnem<strong>en</strong>t romantique<br />
musicalem<strong>en</strong>t, qui emmène la danse<br />
au-delà des cloisons habituelles.<br />
DE.M.<br />
Le festival Emerg<strong>en</strong>ce(s)<br />
s’est t<strong>en</strong>u du 10 au 20 mai<br />
dans divers lieux d’Avignon<br />
dans le cadre du 20 e anniversaire de la<br />
Conv<strong>en</strong>tion Internationale des Droits de<br />
l’<strong>en</strong>fant. Quatre «clochardes célestes»<br />
déball<strong>en</strong>t de leur besace des histoires<br />
d’<strong>en</strong>fants soldats, orphelins, rejetés, maltraités,<br />
cachés, exploités ; <strong>en</strong> alternance<br />
systématique avec des chansons n’allégeant<br />
pas la gravité du sujet. Un<br />
spectacle-docum<strong>en</strong>taire qui souligne<br />
le pouvoir du langage et la cruauté du<br />
monde, à réserver aux «grands» <strong>en</strong>fants<br />
: bi<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong>tourée par la chaleur<br />
et la sincérité des protagonistes, cette<br />
«mise à jour de la vérité» pour compr<strong>en</strong>dre<br />
le s<strong>en</strong>s des mots «Egalité,<br />
Fraternité et Liberté», est forcém<strong>en</strong>t<br />
attristante.<br />
Aux Doms, belle découverte d’Un petit<br />
soldat de plomb par la Cie Arts & Couleurs,<br />
qui transforme avec des petits<br />
ri<strong>en</strong>s du quotidi<strong>en</strong> (et une bonne dose<br />
d’organisation) le conte d’Anders<strong>en</strong> <strong>en</strong><br />
recette gourmande. Dans une cuisine<br />
reconstituée, les <strong>en</strong>fants sont invités à<br />
la table d’un théâtre d’objets contrôlé<br />
par un couple lui-aussi improbable,<br />
dans un aller-retour <strong>en</strong>tre réel et rêvé.<br />
Un monde miniature s’anime pour<br />
dev<strong>en</strong>ir un étonnant théâtre d’ombres<br />
et mettre <strong>en</strong> lumière deux grands<br />
cœurs, pas seulem<strong>en</strong>t de plomb et<br />
paillettes.<br />
DE.M.<br />
Festo Pitcho s’est t<strong>en</strong>u<br />
du 14 au 22 avril<br />
dans 6 communes du Vaucluse
26 DANSE<br />
CAVAILLON | MONACO | TRETS | SAINT-MAXIMIN<br />
La leçon de danse<br />
La pièce culte d’Anne Teresa De<br />
Keersmaeker a rassemblé une salle<br />
comble de nombreux adolesc<strong>en</strong>ts,<br />
abasourdis par la mécanique de danse<br />
qui allait se dérouler sous leurs yeux.<br />
La même depuis 25 ans, toujours aussi<br />
fascinante. En quatre tableaux, quatre<br />
danseuses époustouflantes de virtuosité<br />
ont opéré une échappée belle vers<br />
l’indéfinissable féminité, une admirable<br />
démonstration de précision autour<br />
de la répétition. Jeunes filles <strong>en</strong> jupette<br />
et socquettes qui pass<strong>en</strong>t de la station<br />
allongée à la transe obsessionnelle,<br />
<strong>en</strong>tre mouvem<strong>en</strong>ts nonchalants et syncopés,<br />
prises dans l’<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age sans<br />
fin de la comparaison à l’autre et du<br />
temps dissolu. Statues alanguies autant<br />
que provocantes, répétant inlassablem<strong>en</strong>t de «simples»<br />
gestes minimalistes diablem<strong>en</strong>t millimétrés -une<br />
© Jean-Luc Tanghe<br />
Souv<strong>en</strong>t ballet varie<br />
Quel que soit l’univers chorégraphique qu’ils abord<strong>en</strong>t,<br />
les Ballets de Monte Carlo sav<strong>en</strong>t <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre<br />
la t<strong>en</strong>eur. Le mois d’avril a vu éclore les rhétoriques de<br />
trois chorégraphes dont les inspirations s’oppos<strong>en</strong>t :<br />
Jean-Christophe Maillot dessine une approche<br />
mystique des corps avec la reprise de Altro Canto I.<br />
Musique de Monteverdi, atmosphère d’un tableau<br />
du Caravage, avec une lumière (Dominique Drillot)<br />
comme imman<strong>en</strong>te : un ciel de bougies accorde une<br />
dim<strong>en</strong>sion fantastique à cette chorégraphie poétique.<br />
Par un jeu subtil <strong>en</strong> miroir, chacun devi<strong>en</strong>t tour à tour<br />
objet de l’autre, les costumes de Karl Lagerfeld soulignant<br />
la confusion des g<strong>en</strong>res. Monde baroque<br />
épousant l’évid<strong>en</strong>ce de la courbe, l’étourdissem<strong>en</strong>t,<br />
l’abandon, la fluidité première, jusqu’au travail sur les<br />
mains qui s’allong<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vagues mouvantes…<br />
Avec Marie Chouinard, qui pour la première fois<br />
confie son œuvre à une autre compagnie que la si<strong>en</strong>ne,<br />
les mêmes corps sont blessés, infirmes, boiteux,<br />
liés à des béquilles, des harnais, des cannes, des<br />
Altro Canto © Marie-Laure Briane<br />
pointes… une esthétique de la douleur, où s’affirm<strong>en</strong>t<br />
de nouveaux codes, le vivant se pliant à des prothèses<br />
et à une impitoyable géométrie. Le tout dans une<br />
lumière crue d’hôpital, sur la musique originale de<br />
Louis Dufort, Variations sur les variations (Goldberg).<br />
Enfin, la création du jeune et tal<strong>en</strong>tueux soliste des<br />
Ballets, Jero<strong>en</strong> Verbrugg<strong>en</strong>, Kill Bambi, séduit par<br />
sa fantaisie débridée, son inv<strong>en</strong>tivité, son rythme, sa<br />
verve et son humour. Le spectacle comm<strong>en</strong>ce par la<br />
fin, remonte dans le temps, passe de la charogne<br />
baudelairi<strong>en</strong>ne aux scènes champêtres, imagerie qui<br />
permet d’évoquer à la fois l’iconographie de Walt<br />
Disney et le monde du songe d’une nuit d’été shakespeari<strong>en</strong>.<br />
Les costumes de On aura tout vu contribu<strong>en</strong>t<br />
à cette folie féérique. La fougue de la jeunesse,<br />
parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisée.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Ce programme a été prés<strong>en</strong>té au Grimaldi Forum<br />
de Monaco du 19 au 22 avril<br />
De l’origine<br />
du cerf-volant<br />
Au départ, il y a le livre d’Anouchka Gravel Galouchko,<br />
Shô et les dragons d’eau, fable à la fois poétique<br />
et écolo sur l’origine des cerfs-volants. Puis la fantaisie<br />
de la compagnie d’Hélène Desmaris porte sur<br />
scène toute la poésie de la charmante histoire : l’exceptionnelle<br />
petite fille Shô, interprétée par Alice<br />
Galode, aux pouvoirs surnaturels sait ainsi vaincre<br />
les démons de la mer, dansée par Marie Hélène Desmaris,<br />
et appr<strong>en</strong>dre aux g<strong>en</strong>s de son village à<br />
transformer l’ombre <strong>en</strong> lumière… Si le rythme est<br />
volontairem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t il n’est jamais lourd, et jamais l’on<br />
ne s’<strong>en</strong>nuie : la conteuse, Marie-Claude Rey sait<br />
ménager de justes espaces <strong>en</strong>tre récit et chorégraphie,<br />
la musique de Xavier Pro<strong>en</strong>ca, créée pour le<br />
spectacle, jouée sur d’étranges instrum<strong>en</strong>ts, souligne<br />
la belle poésie de l’<strong>en</strong>semble. Un mom<strong>en</strong>t de rêve<br />
délicat et t<strong>en</strong>dre pour les petits !<br />
M.C.<br />
Shô et les dragons d’eau a été dansé le 25 avril à Trets<br />
© Philippe Nou<br />
mèche balayée, une épaule dénudée, un croisem<strong>en</strong>t<br />
de jambes-, rythmées par l’horlogerie de leur souffle<br />
et la musique percussive et mécanique faite sur mesure<br />
par Thierry de Mey ; à couper le<br />
souffle. L’espace devi<strong>en</strong>t une terre<br />
géométrique qu’elles balay<strong>en</strong>t de diagonales<br />
<strong>en</strong> spirales de lumière jusqu’à<br />
l’épuisem<strong>en</strong>t. Une pièce hypnotique et<br />
indémodable qui demande un «effort»<br />
de lecture pour que se révèle l’état de<br />
grâce, chaque mouvem<strong>en</strong>t s’étirant<br />
pour «faire la nique» au temps. Au jeu<br />
des chaises (musicales) et de la<br />
modernité, Beyoncé, qui avait repris à<br />
la sauce R&B certains extraits du ballet<br />
culte, n’a qu’à bi<strong>en</strong> se t<strong>en</strong>ir !<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
Rosas danst Rosas a été joué à la Scène<br />
nationale de Cavaillon les 10 et 11 mai
Entre les corps<br />
Nya<br />
© Laur<strong>en</strong>t Ait B<strong>en</strong>alla<br />
Depuis le 16 février, le nouveau complexe culturel de<br />
Saint-Maximin La croisée des arts (médiathèque,<br />
salle de cinéma, salle de spectacle) ne désemplit pas,<br />
preuve de l’att<strong>en</strong>te culturelle de la région. Le festival<br />
La croisée des danses s’y est installé cette année<br />
programmant, outre la Cie Raf Crew et La maison de<br />
Nathalie Pernette (voir Zib’39) deux spectacles<br />
phares : Nya d’Abou Lagraa et le Sacre du printemps<br />
de Jean-Claude Gallottapar sa compagnie gr<strong>en</strong>obloise.<br />
La démarche d’Abou Lagraa et de Nawal Aït B<strong>en</strong>alla-Lagraa,<br />
fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t généreuse, lance<br />
des ponts au dessus de la Méditerranée, et apporte<br />
un crédit international à la danse <strong>en</strong> Algérie. Construit<br />
avec le ministère algéri<strong>en</strong> de la Culture, le projet de<br />
coopération franco-algéri<strong>en</strong> pour le développem<strong>en</strong>t<br />
de la danse compr<strong>en</strong>d des échanges artistiques, des<br />
programmes de formation, de création. Les deux chorégraphes<br />
ont ainsi sélectionné, <strong>en</strong> Algérie, 9 jeunes<br />
danseurs de hip hop. Qui interprèt<strong>en</strong>t avec un bel<br />
<strong>en</strong>thousiasme Nya, la première pièce du Ballet<br />
contemporain d’Alger. Acte fondateur ess<strong>en</strong>tiel<br />
dans l’histoire de la danse ! Fougue, adresse, les<br />
prouesses acrobatiques et inv<strong>en</strong>tives du hip hop vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
s’<strong>en</strong>richir d’une construction contemporaine, et<br />
de la pratique chorégraphique s<strong>en</strong>suelle d’Abou<br />
Lagraa. Pour cette fusion des g<strong>en</strong>res, deux musiques,<br />
le Boléro de Ravel, symbole de l’Europe, Le chant des<br />
Aurès d’Houria Aichi, <strong>en</strong> langue Chaoui, emblématique<br />
du Maghreb. R<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>core <strong>en</strong>tre le monde<br />
urbain et celui des campagnes, union de la tradition<br />
et de la modernité, fusion des cultures sans qu’elles<br />
ne se perd<strong>en</strong>t jamais… Nya -Faire confiance- séduit<br />
davantage qu’Un Monde <strong>en</strong> soi (voir Zib 51), et<br />
<strong>en</strong>traine le public vers un plaisir non dissimulé ! «Le<br />
but, c’est donner une émotion» affirme Abou Lagraa.<br />
Le pari est t<strong>en</strong>u.<br />
Jean-Claude Gallotta fait partager sa démarche<br />
chorégraphique <strong>en</strong> proposant <strong>en</strong> prélude au Sacre<br />
une courte pièce, Tumulte, où le sil<strong>en</strong>ce qui succède<br />
à un hurlem<strong>en</strong>t de femme, accueille les variations qui<br />
seront la base de la chorégraphie du Sacre. Puis un<br />
bref solo qui interpelle Igor Stravinski, le tutoyant sur<br />
le mode biblique. Le propos du Sacre du Printemps<br />
est transformé, il n’y a plus d’Élue unique condamnée<br />
à danser jusqu’à sa mort : toutes les jeunes filles sont<br />
élues, et le sacrifice devi<strong>en</strong>t universel. Chez Gallotta,<br />
le Sacre est une rêverie d’<strong>en</strong>fant, de petites chaises<br />
d’écoliers <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t la scène dans l’introduction et<br />
la conclusion. La pièce mythique pr<strong>en</strong>d ainsi des allures<br />
ludiques, se met <strong>en</strong> abîme, et raconte l’histoire<br />
comme <strong>en</strong> un rêve de danse narrative retrouvée. Qui<br />
pourtant ne va pas au bout de la nostalgie et des<br />
référ<strong>en</strong>ces : les costumes, ratés, n’arrang<strong>en</strong>t pas les<br />
corps, et la musique si faussem<strong>en</strong>t primitive de Stravinski<br />
dessert, par contraste, une danse trop simple,<br />
trop terne pour t<strong>en</strong>ir le choc de la fougue et de la<br />
complexité d’une partition qui appelle la démesure, et<br />
des réglages parfaits. Un rêve de Sacre qui permet<br />
pourtant de mettre <strong>en</strong> scène, par contraste avec<br />
l’argum<strong>en</strong>t initial, une virilité vaincue, même si la<br />
danse n’est pas à la hauteur du propos.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
La Croisée des danses a eu lieu du 9 au 19 mai<br />
La Croisée des Arts, Saint-Maximin<br />
Le sacre © Guy Delahaye
28 MUSIQUE OPÉRAS | OPÉRETTES<br />
Un Verdi à l’épreuve<br />
des «référ<strong>en</strong>ces»<br />
On se souvi<strong>en</strong>t des représ<strong>en</strong>tations exceptionnelles<br />
du Trouvère à l’Opéra de Marseille il y a 25 ans…<br />
des rappels saluant la performance du ténor Lando<br />
Bartolini, de la voix d’airain de Leo Nucci, de<br />
l’anthologique Azuc<strong>en</strong>a de Fior<strong>en</strong>za Cossoto… et<br />
l’on se demande même si les sons filés dans l’aigu<br />
par la soprano Margarita Castro-Alberty ne résonn<strong>en</strong>t<br />
pas <strong>en</strong>core dans les cintres du théâtre !<br />
Lors de la représ<strong>en</strong>tation du 4 mai dernier, on n’a<br />
certes pas boudé les qualités des artistes de l’Orchestre<br />
et des Chœurs de l’Opéra, de son chef<br />
invité Tamás Pal, de la mise <strong>en</strong> scène cohér<strong>en</strong>te<br />
de Charles Roubaud, malgré la complexité d’un<br />
livret alambiqué, dans des décors et lumières très<br />
sombres. Cep<strong>en</strong>dant, l’interprétation d’Il Trovatore,<br />
ouvrage parmi les plus populaires de Verdi, se<br />
mesure à l’aune de la démesure pour les solistes,<br />
tant les aptitudes vocales exigées sont<br />
exceptionnelles.<br />
© Christian Dresse<br />
À ce jeu, la soprano Adina Aaron (Leonora) a tiré son<br />
épingle grâce à un timbre soyeux, mais son articulation<br />
cotonneuse comme des aigus à pleine voix<br />
ou pianissimo souv<strong>en</strong>t raides ont nui à sa prestation.<br />
Carlos Almaguer (le Comte di Luna) possède<br />
une voix de st<strong>en</strong>tor parfaite pour Rigoletto ou Paillasse,<br />
mais, à vouloir trop donner, le baryton s’est<br />
laissé aspirer et, trop «aperto», a blanchi ses aigus<br />
au-dessus de la tourne vocale ! Malgré un timbre<br />
trop léger, le ténor Giuseppe Gipali s’est plutôt<br />
bi<strong>en</strong> sorti des pièges du rôle de Manrico, grâce à<br />
une belle musicalité, une technique et des aigus<br />
sans faille. La bonne voix de Nicolas Courjal s’est<br />
révélée un peu courte à la fin de son long prologue<br />
: son timbre doit gagner largeur pour briller<br />
dans Ferrando. Enfin, la plus belle performance est<br />
à mettre à l’actif de la mezzo El<strong>en</strong>a Manistina, qui<br />
sera sans doute longtemps une formidable et<br />
ténébreuse sorcière (Azuc<strong>en</strong>a).<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Le Trouvère a été joué à l’Opéra de Marseille<br />
du 24 avril au 4 mai<br />
Otello in chiaroscuro<br />
Pour son dernier spectacle lyrique de<br />
la saison, l’opéra de Toulon s’est offert<br />
Otello, chef d’œuvre indiscutable<br />
de Verdi composé sur un livret de<br />
Boito d’après Shakespeare. Ce drame<br />
<strong>en</strong> 4 actes dans cette reprise toulonnaise<br />
de la production du Théâtre<br />
lyrique Giuseppe Verdi de Trieste a<br />
été chaleureusem<strong>en</strong>t accueilli par le<br />
public même si l’on espérait mieux au<br />
regard des précéd<strong>en</strong>tes livraisons. Les<br />
décors extrêmem<strong>en</strong>t dépouillés étai<strong>en</strong>t<br />
propices à la noirceur de l’ouvrage,<br />
mais le ballet n’était pas indisp<strong>en</strong>sable<br />
au premier acte et le statisme<br />
de la mise <strong>en</strong> scène <strong>en</strong>traînait certains<br />
chanteurs au ridicule, augm<strong>en</strong>té<br />
par certains costumes d’un futurisme<br />
désarçonnant.<br />
Vocalem<strong>en</strong>t, le plateau était homogène<br />
<strong>en</strong> termes de puissance mais pas<br />
Otello © Opera de Trieste<br />
<strong>en</strong> qualité de timbres. En effet, le<br />
ténor Marius Vlad scéniquem<strong>en</strong>t peu<br />
convaincant dans le rôle-titre souffrait<br />
d’un itali<strong>en</strong> perfectible et peinait<br />
à r<strong>en</strong>dre la langue musicale tout comme<br />
Hiromi Omura, qui interprétait<br />
une Desdémone au timbre rond et<br />
chaleureux mais très couvert. Le baryton<br />
Alberto Mastromarino, que<br />
l’on avait découvert plus fringant dans<br />
Falstaff il y a deux ans, incarnait quant<br />
à lui un Iago magistralem<strong>en</strong>t démoniaque,<br />
avec une prés<strong>en</strong>ce scénique<br />
remarquable malgré quelques mom<strong>en</strong>ts,<br />
heureusem<strong>en</strong>t rares, de fatigue vocale.<br />
Incontestablem<strong>en</strong>t, c’est le<br />
ténor Stanislas de Barbeyrac qui tira<br />
au mieux son épingle du jeu avec une<br />
voix juste et au timbre clair r<strong>en</strong>dant<br />
grâce à la langue itali<strong>en</strong>ne dans le<br />
rôle de Cassio, l’amant prét<strong>en</strong>du. Musicalem<strong>en</strong>t,<br />
le chef Giuliano Carella<br />
s’étant attaché à r<strong>en</strong>dre audibles toutes<br />
les subtilités de l’écriture instrum<strong>en</strong>tale,<br />
il a permis à l’orchestre de<br />
s’acquitter de la partition avec une<br />
extrême finesse. On saluera égalem<strong>en</strong>t<br />
l’excell<strong>en</strong>te prestation des chœurs,<br />
solides et puissants, verdi<strong>en</strong>s à<br />
souhait, qui ont rehaussé l’<strong>en</strong>semble.<br />
ÉMILIEN MOREAU<br />
Otello a été joué à l’Opéra de Toulon<br />
du 11 au 15 mai
La Vie parisi<strong>en</strong>ne © X-D.R.<br />
Sans chica chica chi<br />
Pour les deux dernières productions de<br />
sa saison «hors les murs» et finir <strong>en</strong><br />
apothéose, le Théâtre de l’Odéon affichait<br />
deux classiques du répertoire<br />
d’opérette au Palais des Congrès à<br />
Marseille les 22 avril et 6 mai : La Belle<br />
de Cadix de Francis Lopez et La Vie<br />
parisi<strong>en</strong>ne de Jacques Off<strong>en</strong>bach. Résultat<br />
: un double succès public pour<br />
couronner une saison «de transition»<br />
avant la réouverture, à la r<strong>en</strong>trée, du<br />
théâtre du haut de la Canebière.<br />
Si les conditions acoustiques de l’imm<strong>en</strong>se<br />
salle du Parc Chanot n’ont pas<br />
été au top (des musici<strong>en</strong>s, sur scène,<br />
contraints de modérer leurs nuances<br />
pour ne pas couvrir les voix, une sonorisation<br />
inégale et imparfaite), le<br />
public s’est cep<strong>en</strong>dant déplacé <strong>en</strong><br />
foule pour occuper les 1200 places de<br />
l’auditorium. Grâce au tal<strong>en</strong>t de toute<br />
la troupe, la mise <strong>en</strong> scène festive, les<br />
décors de Laur<strong>en</strong>t Martinel, les costumes<br />
bigarrés tirés des malles de la<br />
Maison Grout, l’Orchestre du Théâtre,<br />
ses chefs invités Jean-Pierre Burtin<br />
et Bruno Membrey, l’excell<strong>en</strong>t Chœur<br />
Phocé<strong>en</strong>, préparé <strong>en</strong> coulisse par Rémy<br />
Littolff, les solistes, danseurs… ces<br />
défauts sont passés au second plan.<br />
La qualité de La Belle de Cadix était<br />
surpr<strong>en</strong>ante ! Sans doute le meilleur<br />
spectacle de la saison. Foin des clichés<br />
bêtas des «chica chica chi…» et<br />
autres «yeux de velours» marinés à<br />
l’espagnolade ! Le dynamisme de la<br />
compagnie, la distribution emm<strong>en</strong>ée<br />
par le puissant et somptueux ténor<br />
Marc Larcher, la soprano Caroline<br />
Géa étai<strong>en</strong>t bluffants, comme les<br />
fantaisistes de haut vol tels Agnès<br />
Pat’ ou Claude Deschamps. Agrém<strong>en</strong>tées<br />
de flam<strong>en</strong>co (le Ballet Andalucia<br />
d’Antonio Triana fut néanmoins trop<br />
prés<strong>en</strong>t, ce qui a nui à l’élan final), la<br />
Fiesta des gitans ou la Nuit à Gr<strong>en</strong>ade<br />
ont longuem<strong>en</strong>t résonné aux oreilles<br />
d’un public conquis.<br />
La fantaisie de Jacques Gervais a<br />
égalem<strong>en</strong>t contribué au succès de La<br />
Vie parisi<strong>en</strong>ne, sa faculté à diriger les<br />
énergies, utiliser les tal<strong>en</strong>ts des tr<strong>en</strong>te-cinq<br />
artistes qui se sont partagés<br />
le plateau, des chœurs <strong>en</strong> particulier,<br />
au diapason des solistes quant à la<br />
danse, le chant ou la comédie. Et<br />
chapeau aussi au «Mozart des Champs-<br />
Élysées», à son «Brésili<strong>en</strong>» haletant à<br />
la gare de l’Ouest, à la «veuve» éplorée<br />
d’un improbable «colonel», à ses<br />
griseries et cancans à frou-frou…!<br />
Gageons que, le 4 juin, Jean-Jacques<br />
Chazalet annoncera aux aficionados<br />
une belle saison 2012-2013 !<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
La Belle de Cadix © X-D.R
30 MUSIQUE<br />
CHAMBRE<br />
Quatuor Borodine © Keith Saunders<br />
Quatuor… du temps<br />
70 ans d’exist<strong>en</strong>ce ont élevé le Quatuor Borodine au rang d’institution ! Acteur<br />
marquant de l’évolution du quatuor moderne, l’<strong>en</strong>semble russe a t<strong>en</strong>u à débuter<br />
le concert par le sixième quatuor de l’Op 33, acte de naissance d’un «g<strong>en</strong>re<br />
tout à fait nouveau et particulier» comme le définissait Haydn. Et toute la<br />
modernité de la pièce, quant à la conception nouvelle d’une écriture réellem<strong>en</strong>t<br />
discursive, empreinte d’un humour décapant, fut mise <strong>en</strong> lumière, par un jeu<br />
exempt de tout défaut, et nourri d’une lecture et d’une compréh<strong>en</strong>sion de<br />
l’œuvre admirables. Et que dire de plus, si ce n’est l’indicible, quand résonnèr<strong>en</strong>t<br />
les notes du 2 e quatuor de Tchaïkovski et surtout du 8 e de Chostakovitch !<br />
Quelle interprétation de cette œuvre désarticulée, d’une noire clarté, où les<br />
éclats de l’âme du compositeur s’exprim<strong>en</strong>t dans une ataxie mélodique <strong>en</strong>tre<br />
souv<strong>en</strong>irs de mélodies populaires, rythmiques interlopes et harmonies<br />
décharnées ! Dimitri était là, avec eux, <strong>en</strong> eux, avec nous, dans un GTP plus<br />
à l’est que jamais.<br />
C.F.<br />
Concert donné le 17 avril<br />
Retet patet et praecise…<br />
… ou clair net et précis, pour utiliser notre vulgate qui, ici, traduit<br />
imparfaitem<strong>en</strong>t la direction millimétrique, quasi chirurgicale pour ne pas dire<br />
sévère, de Laur<strong>en</strong>ce Equilbey. Ri<strong>en</strong> ne dépasse, tout est de «bon goût», au<br />
s<strong>en</strong>s classique du terme. Le chœur est bon, les solistes excell<strong>en</strong>ts, l’<strong>en</strong>semble<br />
Zimmermann très à son aise, mais il manque ce «je ne sais quoi» qui apporte<br />
de la fantaisie, de la surprise. La mécanique fonctionne à merveille dans le<br />
Dixit Dominus de Ha<strong>en</strong>del tant le seul respect du texte suffit à combler de<br />
satisfaction nos oreilles. En revanche le Gloria de Vivaldi souffre de ce manque<br />
de scories, de petites aspérités qui trahiss<strong>en</strong>t le génie du véniti<strong>en</strong>. Mais le<br />
r<strong>en</strong>du brillant, l’impact sonore éclatant, reste très séduisant : <strong>en</strong> atteste la<br />
salve d’applaudissem<strong>en</strong>ts réservée à l’<strong>en</strong>semble qui nous permit de goûter <strong>en</strong><br />
bis à l’Alleluia de Buxtehude…<br />
C.F.<br />
Concert donné le 19 avril au GTP<br />
Cafe Zimmermann © Petr Skalka<br />
Un quatuor vocal exceptionnel !<br />
Pour l’ouverture du Festival de<br />
Musique Sacrée à l’église Saint-<br />
Michel à Marseille, le 11 mai, la Ville<br />
et ses élus étai<strong>en</strong>t au premier rang.<br />
Jean-Claude Gaudin a longuem<strong>en</strong>t<br />
chanté les louanges anticipées de<br />
Marseille 2013 Capitale Europé<strong>en</strong>ne<br />
de la Culture... avant de céder la place<br />
aux chanteurs de métier. Dès lors, le<br />
public friand de fresques sonores à<br />
dim<strong>en</strong>sion spirituelle a ingurgité, <strong>en</strong><br />
hors d’œuvre, un Te Deum plutôt<br />
pompier écrit par le jeune Bizet,<br />
avant de goûter aux magnific<strong>en</strong>ces du<br />
Stabat mater de Rossini.<br />
Malgré une inéluctable disposition<br />
dans la nef résonnante, le Chœur,<br />
placé derrière l’Orchestre de l’Opéra,<br />
a déclamé au mieux le texte latin<br />
évoquant la déploration de la Vierge<br />
au pied de la Croix. Nader Abbassi,<br />
chef égypti<strong>en</strong> d’une rare élégance,<br />
Nader Abbassi © X-D.R.<br />
très à l’écoute des voix, a dosé à<br />
souhait les plans sonores et fourni<br />
aux artistes un terrain propice à<br />
l’expression lyrique, au<br />
développem<strong>en</strong>t de couleurs<br />
contrastées. On a rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,<br />
sous nos latitudes, un quatuor vocal<br />
d’une telle qualité dans une œuvre<br />
très prisée dans son g<strong>en</strong>re. Le timbre<br />
solide et cuivré de la soprano El<strong>en</strong>a<br />
Pankratova a impressionné, comme<br />
l’ampleur déployée par la charmante<br />
mezzo Giuseppina Piunti. La<br />
puissante basse russe Dmitry<br />
Ulianov s’est montré à l’aise sur plus<br />
de deux octaves de tessiture, quand<br />
le ténor Stephan Pop a mérité les<br />
plus beaux éloges, <strong>en</strong> particulier pour<br />
son air très lyrique, chanté avec un<br />
goût rare, une belle palette de<br />
nuances et des aigus somptueux.<br />
JACQUES FRESCHEL
À la recherche du son<br />
Après ses Victoires de la Musique Classique et le très<br />
beau film de Bruno Monsaingeon sur les concertos de<br />
Bach avec l’orchestre de Brême, David Fray continue de<br />
jouer ses maîtres préférés : Bach, Mozart, Beethov<strong>en</strong>,<br />
Schubert, sans négliger la musique contemporaine (12<br />
Notations pour piano de Boulez). D’une étrange beauté, il<br />
s’efface devant la musique. Sa posture est hiératique: les<br />
élans sont ailleurs, dans un jeu subtil qui détaille chaque<br />
note et respecte la ligne. Dans la Sonate <strong>en</strong> ré Majeur de<br />
Mozart : l’Allegro con spirito est d’un équilibre parfait ;<br />
l’Andantino con espressione, sans mièvrerie, avec des piani<br />
à arrêter le souffle… Le Rondo est brillant, avec des<br />
basses somptueuses.<br />
On retrouve cette même beauté du son, mais presque<br />
romantique, dans la Fantaisie <strong>en</strong> ut mineur de Beethov<strong>en</strong>.<br />
Les Sonates N° 15 Pastorale et N°21 Waldstein permett<strong>en</strong>t<br />
au pianiste de libérer une frénésie sans emphase, avec un<br />
Andante très schumanni<strong>en</strong> dans la Pastorale, comme une<br />
marche inexorable. Les changem<strong>en</strong>ts de sonorité sont<br />
spectaculaires dans l’Allegro con brio de la Waldstein. Dans<br />
l’Adagio molto : trois notes <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t asc<strong>en</strong>dant<br />
suivies de deux accords pour résoudre la t<strong>en</strong>sion… David<br />
Histoire de l’ouest<br />
Le chœur de West Texas A&M University, invité par Guy<br />
Laur<strong>en</strong>t des Festes d’Orphée s’est arrêté à Aix lors de sa<br />
mini-tournée europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Espagne. Trop<br />
peu de spectateurs, pour ce spectacle d’une remarquable<br />
qualité ! Voix placées, justes, avec une belle ampleur,<br />
irisation des harmoniques, intériorité, joli travail sur les<br />
notes t<strong>en</strong>ues jusqu’à la trame infime qui fait parler le<br />
sil<strong>en</strong>ce… Une direction précise (Daniel J.Hall), un choix<br />
varié et intéressant, permettant aux auditeurs de voyager<br />
le long des étapes de la musique sacrée américaine, des<br />
origines à nos jours, avec des excursions dans les motets<br />
de la r<strong>en</strong>aissance espagnole, les spirituals et les<br />
compositeurs contemporains américains. On découvrait<br />
ainsi Rosephanye Powell, l’une des pionnières du chant<br />
Répertoire délaissé<br />
«Tout ce qui n’est pas clair n’est pas<br />
Françaix» s’amusait à dire Sacha<br />
Guitry à propos de Jean Françaix<br />
(1912-1997), compositeur avec<br />
lequel l’homme de théâtre et de<br />
cinéma collabora pour ses films Si<br />
Versailles m’était conté, Napoléon…<br />
De fait, la facture sonore de ce<br />
surdoué, qui à 12 ans faisait<br />
l’admiration de Nadia Boulanger, est<br />
toute d’épure et de clarté.<br />
L’Ensemble Pythéas, avant son<br />
concert prévu à Marseille à l’occasion<br />
du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance du<br />
musici<strong>en</strong>, a t<strong>en</strong>u à organiser une<br />
réflexion autour du compositeur : la<br />
confér<strong>en</strong>ce extrêmem<strong>en</strong>t savante, et<br />
néanmoins très claire, donnée par le<br />
musicologue Lionel Pons, a fourni<br />
aux mélomanes réunis pour l’occasion<br />
le 16 mai à l’Espace Culture un<br />
apéritif trois étoiles !<br />
L’élégance du discours, comme le<br />
choix des opus analysés, dans un<br />
langage accessible, a donné l’<strong>en</strong>vie<br />
Fray dégage une sérénité troublante. Mais que dire de la<br />
virtuosité du 3 e mouvem<strong>en</strong>t, Prestissimo, mélodie <strong>en</strong><br />
octave sur arpèges brisés !<br />
En bis, le Prélude Choral de Bach-Busoni. Le sil<strong>en</strong>ce est<br />
parlant, la salle <strong>en</strong>voûtée.<br />
YVES BERGÉ<br />
David Fray a joué au Gymnase<br />
le 14 mai<br />
David Fray © Klaus Rudolph<br />
choral américain contemporain avec In the beginning Was<br />
the Word, très <strong>en</strong>levé, avec de belles variations, une<br />
écriture <strong>en</strong> canon festive, ou les compositions d’Eric<br />
Whitacre, une écriture originale et riche, comme celle de<br />
With a Lily in Your Hand. Humour aussi, souligné par la<br />
parabole des Trois Tambours (Twa Tanbou/ The Three<br />
Drums) de Sydney Guillaume, qui démontre qu’il est<br />
nécessaire de travailler <strong>en</strong>semble. L’équilibre des pupitres<br />
<strong>en</strong> était une belle démonstration !<br />
M.C.<br />
Ce concert a eu lieu le 15 mai à Aix,<br />
Chapelle du Sacré Cœur<br />
Jean Francaix © X-D.R.<br />
de découvrir l’œuvre d’un musici<strong>en</strong><br />
injustem<strong>en</strong>t négligé, comme par<br />
exemple son opéra La princesse de<br />
Clèves, jamais <strong>en</strong>tré au répertoire de<br />
l’Opéra de Paris.<br />
Au milieu de commémorations déjà<br />
discrètes associées à Debussy (né <strong>en</strong><br />
1862) ou Mass<strong>en</strong>et (mort <strong>en</strong> 1912),<br />
Jean Françaix est totalem<strong>en</strong>t négligé.<br />
Pourtant sa musique «s’impose dans<br />
le sil<strong>en</strong>ce et la discrétion», fruit d’un<br />
travail formel d’une imm<strong>en</strong>se<br />
précision où la plastique mélodique<br />
prime, avec sa part de sourire et de<br />
lyrisme… Jean Françaix est à<br />
redécouvrir, et les initiatives risquées<br />
comme celle initiée par le violoniste<br />
Yann le Roux à sout<strong>en</strong>ir !<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
MUSIQUE 31<br />
La<br />
puissance<br />
z<strong>en</strong><br />
Les Sociétaires de la Musique de<br />
Chambre de Marseille att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t le<br />
concert de clôture de la saison 2011-<br />
2012 : le 17 avril on leur promettait<br />
du beau piano romantique. De fait,<br />
ils ont été comblés avec Claire-Marie<br />
Le Guay ! On ne se doute pas, <strong>en</strong><br />
voyant cette belle femme approcher<br />
paisiblem<strong>en</strong>t d’un Steinway, quel feu<br />
elle possède dans les doigts. C’est<br />
avec un étonnant abandon, du reste,<br />
qu’elle attaque deux fameux Préludes<br />
de Rachmaninov. D’emblée son piano<br />
carillonne : elle le fait résonner à<br />
souhait, respirer, chanter… Quelle<br />
maîtrise technique elle déploie dans<br />
les pétulances du Prélude <strong>en</strong> sol<br />
mineur «Alla marcia» ou l’Étude<br />
«Patetico» de Scriabine ! La première<br />
partie du programme est russe, avec<br />
<strong>en</strong> son cœur un bloc sonore percussif<br />
du plus bel effet : la 3 e sonate de<br />
Prokofiev. Dans la 2 e partie, on<br />
change de perspective, bi<strong>en</strong> qu’on<br />
demeure dans un plan sonore large et<br />
virtuose. Avec l’épique Sonate <strong>en</strong> si<br />
mineur de Liszt, la musici<strong>en</strong>ne nous<br />
embarque pour un voyage fulgurant :<br />
au détour d’ombres et de lumières, de<br />
rondeurs et d’apesanteurs, elle file<br />
vers les confins mystiques d’une coda<br />
qui touche aux profondeurs de l’être,<br />
à sa suprême énigme… À retrouver<br />
sur disque (voir p 66)<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Claire-Marie Le Guay © X-D.R
32 MUSIQUE<br />
GMEM<br />
Installation sonore de B<strong>en</strong>jamin Dupé au Merlan © Agnès Mellon<br />
Musiques à voir<br />
Le festival Les musiques semble s’inscrire dans la<br />
continuité d’une manifestation qui depuis plus de<br />
25 ans diffuse les musiques écrites de son temps.<br />
Mais il <strong>en</strong> a discrètem<strong>en</strong>t infléchi le cours. Débutant<br />
par une sirène mécanico’electro’acoustique<br />
(voir p 22) se concluant, lors des 48h Chrono de la<br />
Friche (voir p 21), par un cabaret aléatoire carrém<strong>en</strong>t<br />
électro, le festival du C<strong>en</strong>tre National de Création<br />
aura donné beaucoup de sons à voir. Non pas <strong>en</strong> y<br />
ajoutant du spectacle, mais dans le geste même<br />
qui les produit.<br />
En comm<strong>en</strong>çant par la très belle, très poétique et<br />
très intime installation sonore de B<strong>en</strong>jamin Dupé.<br />
Dans la petite salle du Merlan, durant trois jours,<br />
des groupes d’une tr<strong>en</strong>taine de spectateurs se sont<br />
succédé dans un espace méticuleusem<strong>en</strong>t architecturé<br />
par Olivier Thomas. Partout, des objets sonores.<br />
Doux, roulants, soufflants, tournants, vibrants, que<br />
l’on voit vibrer. Les chocs sont des murmures occupant<br />
le sil<strong>en</strong>ce, le spectacle du son est magique,<br />
comme si les spectateurs, <strong>en</strong>semble, habitai<strong>en</strong>t un<br />
instrum<strong>en</strong>t nouveau. Des billes roul<strong>en</strong>t, du sable<br />
s’écoule dévoilant des s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, la lumière ori<strong>en</strong>te<br />
subtilem<strong>en</strong>t le regard. Puis des pas s’inscriv<strong>en</strong>t dans<br />
le sable, et une voix s’élève, racontant le voyage<br />
d’Eurydice, la curiosité d’Orphée, son démembrem<strong>en</strong>t.<br />
Cela s’éteint, et l’on quitte à regret cet espace<br />
où on a vu naître le son. Puis on réalise, étonné,<br />
l’incroyable performance mécanique de ce petit<br />
monde où chacun des phénomènes sonores a nécessité<br />
un bricolage savant, une inv<strong>en</strong>tion plastique,<br />
un minutieux réglage pour que tout se décl<strong>en</strong>che<br />
à la seconde, et au millimètre…<br />
De Bali à Java<br />
«Quand on a pas les moy<strong>en</strong>s de voyager, il faut suppléer<br />
par l’imagination.» Cette maxime de Debussy<br />
aurait pu coller parfaitem<strong>en</strong>t au voyage initiatique<br />
offert à un public <strong>en</strong>chanté le 16 mai aux Archives<br />
départem<strong>en</strong>tales. Enchanté et subjugué par Alain<br />
Neveux, son piano préparé et la partition des Sonates<br />
et Interludes de John Cage, explorateur de<br />
nouveaux champs sonores, et de la rupture avec le<br />
cercle d’occid<strong>en</strong>t initiée par Debussy. Vis, boulons<br />
et caoutchoucs minutieusem<strong>en</strong>t placés <strong>en</strong>tre les<br />
cordes du piano p<strong>en</strong>dant la préparation de l’instrum<strong>en</strong>t,<br />
étape d’égale importance à l’interprétation<br />
des œuvres, permett<strong>en</strong>t alors au pianiste d’avoir sous<br />
les doigts un véritable instrum<strong>en</strong>t à percussions poétiques.<br />
L’évocation du gamelan, de peaux, métaux,<br />
et de sonorités plus surpr<strong>en</strong>antes les unes que les<br />
autres nous emmèn<strong>en</strong>t par les sonorités mais aussi<br />
l’esprit, la p<strong>en</strong>sée et les structures, de Bali à Java,<br />
<strong>en</strong> Inde, <strong>en</strong> Chine, au Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong><br />
Afrique noire au gré des pièces de celui qui voulait<br />
«faire du monde <strong>en</strong>tier une musique». Le spécialiste<br />
du g<strong>en</strong>re Alain Neveux a de son toucher onctueux fait<br />
sonner et résonner à merveille chaque note d’un<br />
clavier aux timbres si distincts, et colorés.<br />
C Barre, Canto de Pascal Dusapin © Yves Bergé<br />
C Barré s’éclate,<br />
Le Pladec transc<strong>en</strong>de<br />
De l’extérieur (Port) vers l’intérieur (hall de La<br />
Criée), l’Ensemble C Barré invitait à v<strong>en</strong>ir partager<br />
<strong>en</strong> déambulant ; à se charger de sons, agir, ne pas<br />
s’installer. Leur Concert éclaté réserve des surprises :<br />
In Memoriam Escher de Saed Hadadd pour flûte alto,<br />
interprété par Julie Brunet-Jailly, avec son prélude<br />
mélancolique puis guirlandes de notes sur trois<br />
registres. Puis Canto de Pascal Dusapin (soprano,<br />
clarinette, violoncelle) aux modes de jeux surpr<strong>en</strong>ants.<br />
Kiyoto Okada, soprano, se sort habilem<strong>en</strong>t<br />
de tessitures extrêmes malgré une prononciation<br />
aléatoire. Sébasti<strong>en</strong> Boin dirige avec énergie Hom<strong>en</strong>aje<br />
a Chillida, création de Miguel Galvez-Taroncher,<br />
pièce sulfureuse. Christophe Bertrand, dans Skiaï,<br />
r<strong>en</strong>d subtile l’indiffér<strong>en</strong>ciation des timbres (violonvioloncelle,<br />
clarinette-flûte, piano). Ekaïn du basque<br />
Félix Ibarrondo, nous rappelle les acc<strong>en</strong>ts chers à<br />
son maître Ohana, dans l’expression et la viol<strong>en</strong>ce.<br />
Rémi Delange, clarinette basse, sons amples et<br />
mouvants, joue Féline de Georges Bœuf, pièce s<strong>en</strong>suelle<br />
où de longues phrases atterriss<strong>en</strong>t sur des<br />
trilles ou arpèges : clins d’œil à la panthère noire<br />
et aux films éponymes de Jacques Tourneur et Paul<br />
Schrader.<br />
Une mise <strong>en</strong> bouche aux goûts variés pour mieux<br />
goûter, dans la grande salle, l’extraordinaire palette<br />
de Fausto Romitelli dont le triptyque Professor<br />
Bad Trip (Lesson I, II, III.1998-2000) était revisité<br />
(Professor/Live) par la chorégraphe Maud Le Pladec.<br />
Deux danseurs : Juli<strong>en</strong> Gallée-Ferré, Félix<br />
Ott et un musici<strong>en</strong>, Tom Pauwels, guitariste-acteur,<br />
<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’Ensemble belge Ictus, dirigé par Georges-Elie<br />
Octors. Romitelli aime mélanger les<br />
g<strong>en</strong>res, de la composition savante acoustique aux<br />
sonorités rock acides, sans négliger les aspérités<br />
de la musique électronique. Un son <strong>en</strong> perpétuel<br />
mouvem<strong>en</strong>t, qui se développe, se «salit» par ajouts<br />
d’autres élém<strong>en</strong>ts. C’est théâtral, viol<strong>en</strong>t parfois<br />
(nombreuses saturations). Une chorégraphie étonne<br />
: les danseurs mim<strong>en</strong>t, jou<strong>en</strong>t, viv<strong>en</strong>t les sons,<br />
doubles éphémères de nos propres angoisses et<br />
désirs. La musique est image, jeu avec le rideau, les<br />
lumières, les mains sont les accords du piano : saisissant<br />
! Membres déglingués sur les sonorités<br />
électriques, courses effrénées, longues plages<br />
d’immobilité pour mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Décidém<strong>en</strong>t, la<br />
musique se voit plus aisém<strong>en</strong>t lorsque les corps<br />
sont partitions.<br />
YVES BERGÉ, AGNÈS FRESCHEL ET FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
Festival Les Musiques<br />
du GMEM,<br />
C<strong>en</strong>tre National<br />
de Création Musicale,<br />
s’est déroulé du 9<br />
au 19 mai à Marseille
34 MUSIQUE<br />
DU MONDE | JAZZ<br />
Un Ori<strong>en</strong>t<br />
nouveau<br />
Le XXII e Festival Mai-Diterranée a permis de<br />
découvrir la belle Dorsaf Hamdani, qui, après des<br />
études au Conservatoire de Tunis et à la Sorbonne,<br />
parcourt le monde et l’<strong>en</strong>voûte de ses ornem<strong>en</strong>ts<br />
arabo-andalous, soufis d’inspiration sacrée et noubas<br />
où les instrum<strong>en</strong>ts altern<strong>en</strong>t avec la voix. Son<br />
nouveau spectacle est un hommage à trois icônes<br />
incontournables de la musique arabe : l’égypti<strong>en</strong>ne<br />
Oum Kalthoum, l’astre d’Ori<strong>en</strong>t, la libanaise Fayrouz,<br />
dont les compositions sont des hymnes à la<br />
liberté et Asmahan, princesse druze, à la voix si<br />
mélancolique. Un chant classique arabe, <strong>en</strong>tre<br />
respect de ces grandes voix et libre interprétation.<br />
Accompagnée de quatre musici<strong>en</strong>s : violon, violoncelle,<br />
kanoun et percussions, la chanteuse dévoile<br />
les mélopées très chromatiques d’Asmahan, structurés<br />
par un mot, une syllabe. Elle colle au texte,<br />
<strong>en</strong> le modelant, le modulant, plus à l’aise dans le<br />
grave et médium, que dans les aigus <strong>en</strong> voix de<br />
tête. Les notes longues libèr<strong>en</strong>t de riches ornem<strong>en</strong>tations,<br />
l’abs<strong>en</strong>ce de pulsation occid<strong>en</strong>tale r<strong>en</strong>d<br />
l’écoute mystérieuse… Le soleil du crépuscule de<br />
Kalthoum est une desc<strong>en</strong>te <strong>en</strong> triolets évoquant la<br />
lumière qui baisse : le souffle est prodigieux. La<br />
berceuse de Fayrouz accompagnée au kanoun, et<br />
sa sonorité pincée si caractéristique, est un mom<strong>en</strong>t<br />
de belle intimité comme ce Langage des fleurs<br />
de Kalthoum où les instrum<strong>en</strong>ts relai<strong>en</strong>t la voix dans<br />
un échange perman<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre ornem<strong>en</strong>tation,<br />
écriture codifiée et improvisation. Un classicisme<br />
artistique mêlé de modernité. Des femmes attachées<br />
à leurs racines qui inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le monde<br />
moderne, comme un symbole…<br />
YVES BERGÉ<br />
Ce récital s’est donné au Toursky le 13 avril<br />
Dorsaf Hamdani © X-D.R.<br />
R<strong>en</strong>contres<br />
et confrontations<br />
Le Toursky proposait cette année deux spectacles<br />
pour son festival de flam<strong>en</strong>co. Le premier, contait<br />
une histoire de transmission <strong>en</strong>tre une mère et sa<br />
fille, Madre e Hija, avec Ana et Maria Perez accompagnées<br />
par les musici<strong>en</strong>s et chanteurs de la<br />
compagnie Solea. Le modèle restant dans l’exécution<br />
froide des pas, dans un académisme parfait, la<br />
fille ajoutant une belle fougue, inspirée, à l’<strong>en</strong>thousiasme<br />
de la transmission revisitée.<br />
Et puis il y eut la révélation de cette première<br />
mondiale, la r<strong>en</strong>contre, Encu<strong>en</strong>tro, de cinq danseurs<br />
solistes (directeurs de compagnie, moult fois primés),<br />
dans un spectacle créé spécialem<strong>en</strong>t pour le<br />
Toursky. Une <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> matière puissante, un traitem<strong>en</strong>t<br />
de la lumière tout <strong>en</strong> finesse, ombrant ou<br />
redessinant l’espace, composant de véritables<br />
tableaux où les danseurs se livr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute liberté<br />
à leur art, dans un subtil équilibre <strong>en</strong>tre les pas<br />
imposés par les différ<strong>en</strong>ts g<strong>en</strong>res, et l’improvisation.<br />
Sur les accords des très bons guitaristes<br />
Daniel Manzanas et Victor Marquez, les percussions<br />
décapantes d’Isaac Vigueras, les chants<br />
magnifiquem<strong>en</strong>t portés d’Antonio Campos et Delia<br />
Mambrive, Mara Martinez, toute de passion,<br />
interprète une solea ; Daniel Navarro, avec une<br />
superbe élégance, une alegrias ; puis Pedro Cordoba,<br />
avec beaucoup d’expressivité, Rafaël Martos,<br />
le ti<strong>en</strong>to, avec un grand s<strong>en</strong>s de la théâtralité, Manuel<br />
Guiterrez <strong>en</strong>fin, une solea <strong>en</strong>levée. Sublime<br />
saeta, (chant religieux destiné aux processions)<br />
pour la danseuse seule face au groupe des danseurs…<br />
La mise <strong>en</strong> scène intellig<strong>en</strong>te de José Luis Gomez<br />
et Rafaël Martos a su laisser à ces grands artistes<br />
un champ d’expression leur permettant d’exprimer<br />
une âme flam<strong>en</strong>ca vibrante !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Les soirées flam<strong>en</strong>ca ont eu lieu<br />
les 10 et 11 mai au Toursky<br />
Du Be-Bop pour la danse<br />
Quatre grands amoureux du jazz, Pierre Levan au<br />
piano, Joël Gregoriades à la contrebasse, André<br />
Taddei au saxophone et à la clarinette et Gilles<br />
Alamel à la batterie form<strong>en</strong>t le 4tet des Swinging<br />
Papy’s. Quatre musici<strong>en</strong>s à la longue complicité qui<br />
écum<strong>en</strong>t tous les <strong>en</strong>droits où l’on écoute du swing<br />
Swinging Papy's © Dan Warzy<br />
Encu<strong>en</strong>tro © Frederic Stephan<br />
et du be-bop. Le Club du Château des Creissauds,<br />
situé dans un parc magnifique cerné de platanes<br />
c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires à Aubagne, propose de nombreuses<br />
animations souv<strong>en</strong>t tournées vers la danse. C’est<br />
donc naturellem<strong>en</strong>t que le répertoire des Swinging<br />
Papy’s s’est ori<strong>en</strong>té vers les musiques à danser et les<br />
standards du jazz des<br />
années 30 à 60. Ici, les<br />
couples de danseurs<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour satisfaire<br />
leur passion et dép<strong>en</strong>ser<br />
beaucoup d’énergie. Et<br />
les musici<strong>en</strong>s de ce quartet<br />
n’ont pas manqué de<br />
les satisfaire !<br />
DAN WARZY<br />
Cette soirée a eu lieu<br />
au Château des Creissauds,<br />
le 3 mai
Léo et Richard :<br />
un amour d’anarchie<br />
En longeant le théâtre Toursky, l’âme<br />
de Léo Ferré résonne : «Ce théâtre<br />
Toursky, c’est ma raison d’être marseillais…<br />
Le désordre, c’est l’ordre sans le<br />
pouvoir… L’Anarchie, c’est d’abord le<br />
respect de l’autre… je rev<strong>en</strong>dique : Ni<br />
Dieu, ni maître» ! Sur scène, les musici<strong>en</strong>s<br />
<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t Richard Martin : violons,<br />
clarinette, clavier, sons planants et<br />
bourdons ess<strong>en</strong>tiels, Yerso, voix sombre<br />
et <strong>en</strong>voûtante, qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d trop<br />
peu, Levon Minassian, prince du<br />
doudouk, aux <strong>en</strong>volées lumineuses,<br />
Anouchka Minassian, kanoun, aux<br />
belles improvisations, Jean-Pierre<br />
Nergararian, kamancha, aux sonorités<br />
intemporelles. Le piano de José<br />
P<strong>en</strong>dje est malheureusem<strong>en</strong>t inaudible<br />
! La musique (Ferré et compositeurs<br />
arméni<strong>en</strong>s), accompagne un Richard<br />
Martin crispé, qui a du mal à changer<br />
de registres : L’Affiche Rouge de Louis<br />
Aragon manque de corps, le débit est<br />
trop rapide, malgré l’habillage instrum<strong>en</strong>tal<br />
subtil. Mais peu à peu Martin<br />
<strong>en</strong>tre dans la chair des mots, se transc<strong>en</strong>de,<br />
puis explose : «Madame la<br />
Misère : écoutez les tumultes qui mont<strong>en</strong>t<br />
des bas-fonds !» Chaque phrase<br />
est ponctuée par des accords percussifs<br />
au clavier. «Il m’importe que le<br />
mot Amour soit chargé de mystère et<br />
non de vertu.» Un imm<strong>en</strong>se cresc<strong>en</strong>do<br />
dramatique s’installe : «Nous sommes<br />
des chi<strong>en</strong>s !» Les textes de Ferré sont<br />
d’une force incroyable. Martin, de<br />
plus <strong>en</strong> plus virul<strong>en</strong>t, les porte à bout<br />
de bras : «les voyous ne sont pas tous<br />
<strong>en</strong> prison : c’est une idée reçue !» De<br />
belles lumières, tons sable et noir,<br />
<strong>en</strong>velopp<strong>en</strong>t ce partage d’espoir. «Y’<strong>en</strong><br />
a pas un sur c<strong>en</strong>t et pourtant ils exist<strong>en</strong>t,<br />
la plupart espagnols, allez savoir<br />
pourquoi. Faut croire qu’<strong>en</strong> Espagne,<br />
on ne les compr<strong>en</strong>d pas : les Anarchistes<br />
!» Poings levés vers la salle :<br />
© Frederic Stephan<br />
l’effet est garanti. Martin garde l’âme<br />
intacte d’un combattant, avec la<br />
poésie comme arme ess<strong>en</strong>tielle !<br />
YVES BERGÉ<br />
MUSIQUE 35<br />
Amour Anarchie a été donné<br />
au Toursky le 20 avril<br />
Tour de chauffe<br />
Le Cri du Port a accueilli l’Institut Musical de Formation Professionnelle (IMFP-<br />
Salon de Prov<strong>en</strong>ce) pour une journée d’information sur ses activités. Un groupe<br />
de musici<strong>en</strong>s pratiquant la «Djangologie» a animé l’espace bar pour ajouter plus<br />
de convivialité à la première partie de la soirée.<br />
Gilad Hekselman arrive directem<strong>en</strong>t des USA pour comm<strong>en</strong>cer une tournée<br />
europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 4tet et doit affronter le décalage horaire, fatal dans ce s<strong>en</strong>s du<br />
parcours. C’est un guitariste pas <strong>en</strong>core tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, d’origine israëli<strong>en</strong>ne qui<br />
vit aujourd’hui à New-York. Joe Martin, le contrebassiste, et Marcus Gilmore,<br />
le batteur, sont ses part<strong>en</strong>aires réguliers. Mark Turner, que l’on a déjà pu<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> duo avec Baptiste Trotignon, ajoute son saxophone ténor à cette<br />
formation. Une grande puissance se dégage dès le début du set dans une<br />
composition emplie de lyrisme et de cohésion. La guitare s’introduit souv<strong>en</strong>t<br />
par succession de notes douces et élaborées avec de nombreuses utilisations<br />
d’harmoniques. Peu d’accords ponctu<strong>en</strong>t les séqu<strong>en</strong>ces d’improvisation et les<br />
lignes mélodiques sont déroutantes. Saxophone et guitare se retrouv<strong>en</strong>t dans<br />
la construction des thèmes qui permett<strong>en</strong>t les digressions de chaque membre<br />
du 4tet qui n’ont à prouver leur tal<strong>en</strong>t… si ce n’est que Marcus Gilmore s’y est<br />
employé, montrant vrai dialogue est possible <strong>en</strong>tre baguettes, cymbales,<br />
peaux... et âme !<br />
DAN WARZY<br />
Cette soirée s’est déroulée au Cri du Port le 16 mai<br />
© Dan Warzy<br />
Un langage de paix<br />
Le pianiste cubain Roberto Fonseca, découvert dans le<br />
band du Bu<strong>en</strong>a Vista Social Club révélé par Ry Cooder et<br />
Wim W<strong>en</strong>ders, a prés<strong>en</strong>té son dernier <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t : Yo<br />
Le batteur Ramsès Manuel Rodriguez<br />
Baralt et Joel Hierrezuelo Balart<br />
aux congas sont les piliers rythmiques<br />
de la soirée. Avec eux, Yandy<br />
Martinez Gonzales à la basse et<br />
Jorge Luis Valdes Chicoy à la guitare.<br />
Roberto Fonseca est allé puiser<br />
dans l’héritage des griots africains <strong>en</strong><br />
Roberto Fonseca © Dan Warzy<br />
la personne et la voix de Baba Sissoko,<br />
musici<strong>en</strong> mali<strong>en</strong> qui l’accompagne<br />
avec un petit guembri et plusieurs<br />
percussions. Les compositions suiv<strong>en</strong>t<br />
une trame simple et répétitive<br />
très rythmée, les motifs mélodiques,<br />
parfois déroutants, sonn<strong>en</strong>t au clavier<br />
qui pr<strong>en</strong>d parfois un acc<strong>en</strong>t de<br />
mélodéon ori<strong>en</strong>tal. Les différ<strong>en</strong>tes<br />
colorations de musiques traditionnelles<br />
conduis<strong>en</strong>t à une sorte de rituel,<br />
qui n’exclut pas une improvisation<br />
débordante ; la main droite du pianiste<br />
s’<strong>en</strong>vole alors à une vitesse extravagante<br />
! Et juste lorsqu’on espère plus<br />
de variété, un changem<strong>en</strong>t de couleurs,<br />
un rythme de salsa s’élève, dans<br />
un hommage aux musici<strong>en</strong>s de La<br />
Havane aujourd’hui décédés. Un clavier<br />
couplé à la voix fusionne avec les<br />
timbales de la tradition gnawa, les<br />
qraqeb qui sont si sonores. Docteur<br />
Griot et Professeur Fonseca réussiss<strong>en</strong>t<br />
à embraser la scène, propulsant<br />
les spectateurs hors de leurs sièges...<br />
juste avant la transe.<br />
DAN WARZY<br />
Ce concert a eu lieu au GTP<br />
à Aix le 14 mai
36 MUSIQUE JAZZ | ACTUELLE | DU MONDE<br />
Tempo d’ici<br />
Rossitza Milevska, prix du soliste © Marie. Bergère<br />
Nicolas Koedinger 5tet, laureat du Tremplin © Marie. Bergère<br />
deuxième soirée et le jury celui du Soliste. Enfin, le<br />
quintet de Nicolas Koedinger, interprétant<br />
uniquem<strong>en</strong>t des compositions du musici<strong>en</strong> (superbe<br />
contrebasse) a remporté le Prix du Jury (et le Prix<br />
public du premier soir) par son inv<strong>en</strong>tion, sa<br />
cohér<strong>en</strong>ce, la construction au cordeau des morceaux,<br />
ses dialogues <strong>en</strong> écho ou contrepoint <strong>en</strong>tre le saxo<br />
et le trombone. Les organisateurs du festival peuv<strong>en</strong>t<br />
se réjouir cette année <strong>en</strong>core de la qualité des<br />
artistes. La relève jazzique est bi<strong>en</strong> assurée !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
La finale du tremplin Jazz<br />
a eu lieu les 4 et 5 mai<br />
théâtre D<strong>en</strong>is à Hyères<br />
www.jazzaporquerolles.org<br />
Ils étai<strong>en</strong>t nombreux à répondre à l’appel du<br />
Tremplin Jazz, 30 à 35 CD <strong>en</strong>voyés de toute la région<br />
! Six, choisis par l’équipe de Jazz à Porquerolles<br />
pour une finale sur deux jours, ont prés<strong>en</strong>té chacun<br />
une demi-heure de concert. À l’issue de chaque soirée,<br />
dans le cadre du Théâtre D<strong>en</strong>is, charmant petit<br />
théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne, le public élit son groupe<br />
préféré, puis le jury détermine le vainqueur des deux<br />
soirs, se réservant le droit d’un coup de cœur. Un<br />
tremplin dédié aux jeunes jazzm<strong>en</strong>/wom<strong>en</strong>, exemple<br />
unque dans le sud-est de la France.<br />
Cette année de jeunes groupes de Montpellier, Marseille,<br />
Nice, Toulon prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t des univers très<br />
différ<strong>en</strong>ts, de l’interprétation de standards à la création<br />
personnelle <strong>en</strong> passant par des musiques<br />
métissées, avec des formations avec voix ou instrum<strong>en</strong>tales,<br />
restreintes ou nombreuses des<br />
instrum<strong>en</strong>ts variés… Un <strong>en</strong>semble d’une belle<br />
qualité, ménageant des surprises, voire des<br />
éblouissem<strong>en</strong>ts, r<strong>en</strong>dant le travail jury délicat !<br />
L’<strong>en</strong>jeu ? avant tout une reconnaissance, la première<br />
partie du concert d’ouverture du festival de<br />
Porquerolles cet été, deux jours d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t au<br />
studio 26 d’Antibes… On remarquait ainsi la jolie<br />
voix bi<strong>en</strong> placée de Julie B<strong>en</strong>oliel, accompagnée<br />
de Claude Basso à la guitare, le beau Titanic de<br />
Guilhem Verger ; mais surtout la remarquable<br />
prestation à la harpe, instrum<strong>en</strong>t inatt<strong>en</strong>du <strong>en</strong> jazz<br />
de Milevska, ses élans lyriques, son swing, ses<br />
nuances : le public lui accordera le Prix de la<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
À l’occasion du mois du jazz,<br />
la médiathèque d’Hyères et le festival Jazz<br />
à Porquerolles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, à la médiathèque,<br />
Billie Holiday et ses héritières :Exposition des clichés<br />
de Jean-Pierre Leloir pris lors du concert de Billie<br />
Holiday <strong>en</strong> 1958 ; exposition des planches<br />
de la maison d’édition BD Musique sur<br />
la thématique Billie Holiday et ses héritières<br />
de Claire Braud, Marcelino Truong et Louis Joos.<br />
Du 16 juin au 13 juillet, vernissage le 15 juin à 18h.<br />
Projection de Ladies sing the blues,<br />
film de Franck Cass<strong>en</strong>ti, <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce,<br />
les 16, 30 juin et 13 juillet à 17h.<br />
R<strong>en</strong>contre musicale avec la chanteuse La Velle<br />
le 13 juillet à 17h.<br />
04 94 00 11 30<br />
www.jazzaporquerolles.org<br />
Saveurs de Printemps<br />
Dans un paysage presque <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dévoué aux<br />
têtes d’affiche, louable est la volonté de l’association<br />
Tandem de continuer à promouvoir des<br />
musiques hors d’un format commercial. Pour la<br />
huitième édition du désormais fameux festival<br />
Faveurs de Printemps, la S.M.A.C. toulonnaise<br />
avait donc, comme à l’accoutumée, élu domicile à<br />
Hyères dans des lieux aussi atypiques et<br />
improbables que chaleureux : l’église anglicane <strong>en</strong><br />
première partie de soirée et le Théâtre D<strong>en</strong>is pour<br />
clôturer chaque journée d’une édition à la<br />
programmation toujours aussi pointue, conçue<br />
pour les aficionados du g<strong>en</strong>re, avec des pointures<br />
nationales et internationales, du rock, de la pop et<br />
du folk. Tout un programme consacré à des artistes<br />
que l’on n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas assez sur les ondes, à<br />
comm<strong>en</strong>cer par le groupe El Botcho qui ouvrait les<br />
hostilités par une pop sucrée, savoureusem<strong>en</strong>t<br />
vintage et à la bonne humeur communicative, avec<br />
des harmonies riches <strong>en</strong> chœurs et des ballades<br />
jolim<strong>en</strong>t troussées. Tout respirait la joie d’un combo<br />
local et prometteur, une belle mise <strong>en</strong> bouche <strong>en</strong><br />
quelque sorte dans l’acoustique étonnante d’un<br />
édifice religieux. Le l<strong>en</strong>demain, c’était au tour du<br />
français Juli<strong>en</strong> Ribot d’ouvrir le bal dans l’écrin<br />
Juli<strong>en</strong> Ribot © X-D.R.<br />
magique du fameux petit théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne<br />
hyérois : une pop classieuse et précise campée sur<br />
une solide rythmique avec un soupçon de<br />
mélancolie dans l’écriture vocale portée par une<br />
voix chaleureuse. La surprise est v<strong>en</strong>ue ce jour-là<br />
du dessert des québécois Monogr<strong>en</strong>ade aux<br />
ingrédi<strong>en</strong>ts pour le moins surpr<strong>en</strong>ants : pop,<br />
Monogr<strong>en</strong>ade © X-D.R.<br />
électro, Krautrock et autres s’<strong>en</strong>trechoqu<strong>en</strong>t dans<br />
un déluge de sons sout<strong>en</strong>u par un trio à cordes et<br />
une rythmique frénétique proche du rock. Ne<br />
ressemblant esthétiquem<strong>en</strong>t à ri<strong>en</strong> de connu dans<br />
l’univers formaté de la pop, ce curieux mélange<br />
avait un goût résolum<strong>en</strong>t nouveau.<br />
ÉMILIEN MOREAU<br />
Faveurs de Printemps s’est déroulé à Hyères<br />
du 19 au 21 avril
Une Alliance Prov<strong>en</strong>çale revisitée<br />
Actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rénovation avec une ouverture prévue<br />
<strong>en</strong> 2014, le Museon Arlat<strong>en</strong> se donne à voir<br />
hors-les-murs. C’est l’occasion pour ce musée départem<strong>en</strong>tal<br />
d’ethnographie initié par Frédéric Mistral<br />
de prés<strong>en</strong>ter des manifestations déc<strong>en</strong>tralisées qui<br />
dénot<strong>en</strong>t un souci d’analyse et d’extrapolation qui<br />
vont bi<strong>en</strong> au-delà de visions folkloristes. Ce fut le<br />
cas au Portail Coucou de Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce lors de<br />
la cinquième étape du Voyage des 10 élaboré par<br />
la chanteuse-ethnologue Guylaine R<strong>en</strong>aud <strong>en</strong><br />
collaboration avec des artistes d’obédi<strong>en</strong>ces multiples<br />
et originales.<br />
La musici<strong>en</strong>ne Brésili<strong>en</strong>ne Rita Macedo (Femmouzes<br />
T équival<strong>en</strong>t féminin des Fabulous Troubadours)<br />
et le mandoliniste Patrick Vaillant étai<strong>en</strong>t donc<br />
prés<strong>en</strong>ts pour une évocation Arlési<strong>en</strong>ne de La Bague<br />
d’aïe, ce fragile («aïe …») anneau de fiançailles<br />
à la tradition originaire de la foire de Beaucaire.<br />
Fiesta arabo-andalouse<br />
Le 19 avril, Fouad Didi et son<br />
Orchestre Tarab ont fait la nouba<br />
à la Cité de la musique de Marseille<br />
Il est un peu chez lui à la Cité, où il <strong>en</strong>seigne la<br />
musique arabo-andalouse. Quand il se produit dans<br />
ces murs avec son Orchestre Tarab, cela pr<strong>en</strong>d des<br />
airs de fête de famille. Amis, élèves, artistes sont<br />
v<strong>en</strong>us écouter, danser, fusionner avec ces musici<strong>en</strong>s<br />
qui repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des airs qu’ils connaiss<strong>en</strong>t.<br />
Intitulé De Gr<strong>en</strong>ade à Tlemc<strong>en</strong>, le spectacle est<br />
rythmé à la manière un voyage dans l’espace<br />
comme dans le temps. Car après la chute de<br />
Gr<strong>en</strong>ade, le répertoire classique andalou continue à<br />
vivre et donne naissance à un nouveau g<strong>en</strong>re, à<br />
Tlemc<strong>en</strong> justem<strong>en</strong>t, le hawzi. C’est tout ce<br />
répertoire auquel r<strong>en</strong>d hommage l’Orchestre Tarab,<br />
dans le respect de la tradition ancestrale transmise<br />
oralem<strong>en</strong>t.<br />
Violon, alto, oud, kouitra, mandoline, mandole,<br />
derbouka et tar, les instrum<strong>en</strong>ts sont ceux de<br />
l’orchestre traditionnel andalou, auquel s’ajoute un<br />
banjo. Très vite, le s<strong>en</strong>s de «tarab» fait jour : une<br />
Vers l’Iran<br />
Les musiques classique et traditionnelle d’Afghanistan,<br />
d’Iran, d’Inde, d’Ouzbékistan, du Tadjikistan, ou<br />
<strong>en</strong>core du Pakistan sont à l’honneur à Marseille, grâce<br />
à l’association Ushpizin qui organise la deuxième<br />
édition de son festival indo-persan. P<strong>en</strong>dant longtemps,<br />
ces répertoires et les artistes de r<strong>en</strong>ommée<br />
internationale qui les diffus<strong>en</strong>t sont restés à l’écart<br />
de notre région, qui peut toutefois être fière de<br />
compter parmi ses concitoy<strong>en</strong>s la famille Chemirani,<br />
d’origine irani<strong>en</strong>ne, dont le père Djamshid est<br />
une référ<strong>en</strong>ce du zarb. Il était d’ailleurs programmé<br />
au début du festival au côté d’une virtuose du setâr,<br />
Shadi Fathi. Parmi les autres pointures qui défil<strong>en</strong>t<br />
depuis le 9 mai à Marseille, m<strong>en</strong>tionnons Wajahat<br />
Khan, héritier de maîtres du sarod <strong>en</strong> Inde et la<br />
chanteuse Janet Rothstein-Yehudayan, interprète<br />
toute <strong>en</strong> nuances du répertoire classique et<br />
traditionnelle persan.<br />
Place est faite aussi au 7 e art et particulièrem<strong>en</strong>t à<br />
la production pakistanaise avec, les 23 et 24 mai à<br />
L’occasion d’évoquer et de développer d’après des<br />
textes, témoignages et compositions Prov<strong>en</strong>çaux<br />
passés ou contemporains (P. Vaillant), rites amoureux<br />
et domestiques, diverses ambiances populaires.<br />
Pour ce faire, nos musici<strong>en</strong>s se permett<strong>en</strong>t des développem<strong>en</strong>ts<br />
plein de fraîcheur où abond<strong>en</strong>t les<br />
procédés de la musique de tradition orale : bourdons,<br />
unissons répétitifs, joutes polyphoniques<br />
agrém<strong>en</strong>tées des motifs inv<strong>en</strong>tifs et novateurs de<br />
la mandoline de Vaillant à (re)découvrir impérativem<strong>en</strong>t.<br />
Notons les acc<strong>en</strong>ts exotiques de Rita<br />
Macedo et la théâtralisation jubilatoire de Guylaine<br />
R<strong>en</strong>aud, pour une tradition revisitée avec<br />
onirisme et originalité.<br />
PIERRE-ALAIN HOYET<br />
La Bague d’aïe a été crée le 14 avril<br />
au Portail Coucou Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
transe extatique de celui qui sait s’abandonner. La<br />
nouba pr<strong>en</strong>d corps, la piste ondule et les youyous<br />
crépit<strong>en</strong>t.<br />
Le répertoire fait une incursion dans le chaâbi et<br />
offre un att<strong>en</strong>du Ya Rayah, morceau populaire de<br />
Dahman El Harrachi, transformé <strong>en</strong> tube par Rachid<br />
Taha. Et quand un élève est invité à pr<strong>en</strong>dre le<br />
piano <strong>en</strong> même temps que Bruno Allary,<br />
compagnon de route et fondateur de la Compagnie<br />
Rassegna, se met à la guitare, c’est toute la<br />
générosité de Fouad Didi qui s’exprime.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
la Maison de la Région, 8 films réalisés <strong>en</strong> 2011<br />
par de jeunes cinéastes.<br />
À v<strong>en</strong>ir, le 26 mai, un concert de musique traditionnelle<br />
afghane donné par l’Ensemble Samangan, du<br />
nom de leur province d’origine. Les frères Nassir et<br />
Munir (tabla) Aziz et leur père Mohammad Rassoul<br />
reli<strong>en</strong>t l’anci<strong>en</strong>ne et la nouvelle génération de<br />
joueurs de luth, dans la diversité de l’instrum<strong>en</strong>t.<br />
Ils sont accompagnés par un jeune tal<strong>en</strong>t du rebab,<br />
Wahid Dil Ahang.<br />
La musique afghane et les frères Aziz sont à<br />
nouveau à l’honneur, mardi 29 mai, prouvant que la<br />
culture peut redonner espoir et dignité à un pays<br />
ravagé depuis des déc<strong>en</strong>nies par les guerres.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Ushpizin, Festival indo-persan<br />
Jusqu’au 31 mai<br />
Cité de la Musique, Marseille<br />
www.ushpizin.org<br />
Fouad Didi et l'orchestre Tarab © X-D.R.
AU PROGRAMME<br />
38<br />
THÉÂTRE<br />
Le Dindon<br />
Philippe Adri<strong>en</strong> met <strong>en</strong> scène Le Dindon de Feydeau,<br />
se servant des clichés du vaudeville pour huiler la<br />
mécanique d’un théâtre flirtant <strong>en</strong>tre absurde et<br />
fantastique. Qui sera le dindon de la farce, de la<br />
femme vertueuse au mari volage, des anci<strong>en</strong>s<br />
amants aux nouveaux soupirants ? Les portes<br />
claqu<strong>en</strong>t, les sonneries se décl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t dans la<br />
course haletante de personnages qui pour la plupart<br />
ne doiv<strong>en</strong>t pas se r<strong>en</strong>contrer…<br />
Du 5 au 9 juin<br />
La Criée<br />
04 91 54 70 54<br />
www.theatre-lacriee.com<br />
© Chantal Depagne-Palazon 2010<br />
Une divine comédie<br />
Le chef-d’œuvre de Dante est ici transformé <strong>en</strong><br />
poème lyrique pour contre-ténor (Alain Aubin),<br />
récitant (Fosco Perinti), quatuor à cordes (Pro<br />
Musica) et dispositif électroacoustique par<br />
Christophe Mauro, et Mehdi Belhaj Kacem pour le<br />
texte. La partition joue sur les contrastes «<strong>en</strong> créant<br />
un Enfer <strong>en</strong> paix, un Purgatoire ironique, un Paradis<br />
fougueux et tonique, pour finir par une vision décalée<br />
de la mort dans Vita Nova.»<br />
Le 25 mai<br />
Théâtre Gyptis<br />
04 91 11 00 91<br />
www.theatregyptis.com<br />
© Max Minniti<br />
La mer parle<br />
Comme chaque été depuis 26 ans, le poète Christian<br />
Gorelli installe ses parolades sur l’île du Frioul durant<br />
l’été. La première de ces prom<strong>en</strong>ades poétique aura<br />
pour thème Mes poètes maritimes, de Lucrèce à<br />
Louis Brauquier. R<strong>en</strong>dez-vous sur le Vieux-Port pour<br />
la navette de 9h.<br />
Le 17 juin<br />
Les îles du Frioul<br />
06 07 36 91 98<br />
Opéra Buffa<br />
La cie Laika et Muziektheater Transparant<br />
s’empar<strong>en</strong>t de l’opéra buffa de Mozart, Don Giovanni,<br />
qu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dans une transcription<br />
contemporaine, pour orgue Hammond, contrebasse<br />
et violon, dans un somptueux mélange de musique,<br />
de chants, d’interprétation et de chocolat… Un<br />
spectacle-dîner plein de t<strong>en</strong>tations !<br />
Du 14 au 16 juin<br />
La Friche<br />
04 95 04 95 02<br />
www.lafriche.org<br />
Le repas des fauves<br />
© X-D.R<br />
Durant la période trouble de la France occupée, et<br />
alors que sept amis fêt<strong>en</strong>t l’anniversaire de leur hôte,<br />
deux officiers allemands sont abattus au pied de<br />
l’immeuble. La Gestapo investit alors les lieux et<br />
décide de pr<strong>en</strong>dre deux otages par appartem<strong>en</strong>t, les<br />
laissant sadiquem<strong>en</strong>t choisir eux-mêmes, parmi eux,<br />
ceux qui seront emm<strong>en</strong>és. Juli<strong>en</strong> Sibre adapte et met<br />
<strong>en</strong> scène l’œuvre de Vahé Katcha, élargissant le huis<br />
clos et explicitant le hors champ par des films<br />
d’archives et des animations originales de Cyril<br />
Drouin.<br />
Le 29 mai<br />
Théâtre Comoedia, Aubagne<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.com<br />
© Nicolas Rivoire<br />
Magic Dust<br />
Zéphir est balayeur, Olga est une diva, et tout semble<br />
les séparer… Mais dans le secret d’un chapiteau,<br />
<strong>en</strong>tre balais et baguettes magiques, poussières et<br />
paillettes, le rêve de chacun rejoint le quotidi<strong>en</strong> de<br />
l’autre. La cie Alzhar crée du rêve, équilibrant<br />
subtilem<strong>en</strong>t marionnettes et images numériques.<br />
Le 7 juin<br />
C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char, Digne<br />
04 92 30 87 10<br />
www.sortiradigne.fr<br />
Cabaret<br />
New burlesque<br />
Les pulpeuses effeuilleuses découvertes à la faveur<br />
du film Tournée de Mathieu Amalric sont bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> chair<br />
sur scène dans un cabaret qui revisite le g<strong>en</strong>re du<br />
striptease. Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Kitt<strong>en</strong> on<br />
the keys, Evie Lovelle et Julie Atlas Muz, et leur<br />
part<strong>en</strong>aire masculin tout aussi haut <strong>en</strong> couleur Rocky<br />
Roulette, assum<strong>en</strong>t tout, avec humour et générosité.<br />
Les 8 et 9 juin<br />
L’Olivier, Istres<br />
04 42 56 48 48<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
© Agnes Mellon<br />
H<strong>en</strong>ri IV le bi<strong>en</strong> aimé<br />
Daniel Colas met <strong>en</strong> scène les dix-huit derniers jours<br />
de la vie du monarque, acc<strong>en</strong>tuant le côté très<br />
humain de ce roi amoureux comme un adolesc<strong>en</strong>t<br />
d’une très jeune femme pour laquelle il est prêt à<br />
sacrifier son royaume. Jean-François Balmer et<br />
Béatrice Ag<strong>en</strong>in ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les rôles-titres de cette<br />
restitution historique exacte et précise.<br />
Du 29 mai au 9 juin<br />
Le Gymnase<br />
0 820 000 422<br />
www.lestheatres.net<br />
3 jours et plus…<br />
Le Vitez clôture sa saison avec la 17 e édition du<br />
Festival de jeune théâtre amateur, programmant des<br />
spectacles réalisés dans le cadre des ateliers de<br />
théâtre amateur organisés par le Vitez, l’association<br />
Pratik Teatr et Aix-Marseille Université.<br />
Du 12 au 17 juin<br />
Théâtre Vitez, Aix<br />
04 42 59 94 37<br />
www.theatre-vitez.com
Éclats de vie<br />
Seul <strong>en</strong> scène, Jacques Weber laisse<br />
éclater sa passion du théâtre <strong>en</strong><br />
prom<strong>en</strong>ant sa verve dans les textes<br />
d’auteurs qui l’ont marqué. Ceux de<br />
Musset, Flaubert, Molière, Corneille, La<br />
Fontaine ou <strong>en</strong>core Duras, pour ne<br />
citer qu’eux, qu’il s’approprie avec<br />
gourmandise et partage avec le public.<br />
Le 24 mai<br />
Théâtre de Fos<br />
04 42 11 01 99<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
Je me souvi<strong>en</strong>s<br />
À la façon de Georges Perec, Jérôme<br />
Rouger fait collecte de ses souv<strong>en</strong>irs et<br />
se souvi<strong>en</strong>t de son <strong>en</strong>fance à Terves,<br />
dans les Deux Sèvres, mêlant paroles,<br />
musique et soirée diapos… Avec<br />
malice, fraîcheur et décalage<br />
surgiss<strong>en</strong>t l’humour et les émotions, et,<br />
loin de toute nostalgie, il convoque le<br />
passé pour nourrir le prés<strong>en</strong>t.<br />
Le 25 mai<br />
Espace Robert Hossein, Grans<br />
04 90 55 71 53<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
Histoires<br />
cachées<br />
Prom<strong>en</strong>ade sonore avec casque audio<br />
sur la tête… Isolé mais <strong>en</strong> petit groupe,<br />
chacun expérim<strong>en</strong>te un nouvel espace<br />
public, suivant la règle d’un drôle de<br />
jeu : suivre un objet banal (d’une<br />
orange à une boite d’allumettes) qui<br />
passe de main <strong>en</strong> main au travers de<br />
quatre personnages solitaires, quatre<br />
tranches de vie à découvrir. Le lieu du<br />
r<strong>en</strong>dez-vous est t<strong>en</strong>u secret jusqu’au<br />
dernier mom<strong>en</strong>t…<br />
Le 16 juin à 11h, 16h et 19h<br />
Théâtre de Cavaillon<br />
04 90 78 64 64<br />
www.theatredecavaillon.com<br />
La confér<strong>en</strong>ce<br />
des oiseaux…<br />
… ou le dialogue mystique d’après Farid<br />
Al Din Attar tiré du récit théâtral de<br />
Jean-Claude Carrière. Serge Barbuscia,<br />
metteur <strong>en</strong> scène et récitant, réunit, <strong>en</strong><br />
paroles et musique, l’esprit de deux<br />
grands mystiques, Farid Al Din Attar et<br />
Olivier Messia<strong>en</strong>, «pr<strong>en</strong>ant la complicité<br />
des oiseaux comme un symbole des<br />
relations <strong>en</strong>tre le ciel et la terre».<br />
Le 25 mai<br />
Théâtre du Balcon, Avignon<br />
04 90 85 00 80<br />
http://Theatredubalcon.org<br />
© X-D.R.<br />
Les chambres<br />
d’amour<br />
Grasse clôture sa saison, à l’Hôtel du<br />
Patti transformé <strong>en</strong> «maison close<br />
poétique», avec le Théâtre de l’Unité<br />
pour une par<strong>en</strong>thèse poéticoamoureuse…<br />
Dans l’intimité de<br />
chambres d’amour, rimes et mots<br />
d’amour vous seront t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t<br />
susurrés à l’oreille, le temps de vous<br />
soustraire, avec béatitude, à un<br />
quotidi<strong>en</strong> bi<strong>en</strong> moins insolite !<br />
Du 1 er au 3 juin<br />
Théâtre de Grasse<br />
04 93 40 53 00<br />
www.theatredegrasse.com<br />
Beaucoup de<br />
bruit pour ri<strong>en</strong><br />
Premier spectacle <strong>en</strong> salle pour la cie<br />
de théâtre de rue 26 000 Couverts, qui<br />
offre une lecture innovante de l’œuvre<br />
de Shakespeare. Digression et art du<br />
détournem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong> sûr au<br />
programme, Philippe Péh<strong>en</strong>n brouille<br />
les conv<strong>en</strong>tions théâtrales, convoquant<br />
la capacité d’improvisation des<br />
comédi<strong>en</strong>s et des spectateurs.<br />
Les 19 et 20 juin<br />
Théâtre Liberté, Toulon<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
Bizarre<br />
Première confrontation avec le public<br />
pour les élèves de première année de<br />
l’École régionale d’acteurs de Cannes !<br />
Sous la direction de Frédéric Grosche,<br />
ils s’empar<strong>en</strong>t de l’univers du trublion<br />
de la scène arg<strong>en</strong>tine, Rafael<br />
Spregelburd : quatre chapitres,<br />
s’inspirant des télénovelas latinoaméricaine,<br />
distill<strong>en</strong>t tous les<br />
ingrédi<strong>en</strong>ts du g<strong>en</strong>re, amour, trahisons,<br />
folie, intrigue policière, dans un<br />
pastiche qui dissimule une charge<br />
sociopolitique féroce de la société<br />
actuelle.<br />
Le 8 juin<br />
Théâtre de La Licorne, Cannes<br />
04 97 06 44 90<br />
www.madeincannes.com
AU PROGRAMME<br />
40 DANSE<br />
À nos morts…<br />
Yann Gilg, directeur artistique de la cie Mémoires<br />
Vives, et Reda Bouch<strong>en</strong>ack, «lég<strong>en</strong>de» du raï<br />
marocain, font se r<strong>en</strong>contrer l’Histoire et le hip hop,<br />
dans un récit chorégraphié qui r<strong>en</strong>d hommage à la<br />
mémoire des soldats indigènes, tirailleurs morts pour<br />
la France <strong>en</strong>tre 1857 et 1945, qui fur<strong>en</strong>t garant de la<br />
liberté de la France durant tous les conflits. Les<br />
tableaux se succèd<strong>en</strong>t <strong>en</strong> danse, lumières et sons<br />
pour r<strong>en</strong>dre vivant ce fragm<strong>en</strong>t d’histoire.<br />
Le 24 mai<br />
Cinéma 3 Casino, Gardanne<br />
Association Contacts<br />
09 50 69 93 05<br />
www.cie-memoires-vives.org<br />
© X-D.R<br />
Dépigm<strong>en</strong>tation<br />
Pour cette création, la sénégalaise Gnagna Gueye,<br />
<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au Pavillon Noir d’avril à juin 2012, lance<br />
un cri d’espoir pour détruire le cliché t<strong>en</strong>ace de la<br />
suprématie «blanche». Sur le thème des traitem<strong>en</strong>ts<br />
pour r<strong>en</strong>dre la peau de la femme africaine plus claire,<br />
la danseuse veut s<strong>en</strong>sibiliser populations et dirigeants<br />
sur les conséqu<strong>en</strong>ces tragiques de cette nouvelle<br />
pratique.<br />
Le 19 juin<br />
Pavillon Noir, Aix<br />
0811 020 111<br />
www.preljocaj.org<br />
© Antoine Tempé<br />
Post disaster dance<br />
Le chorégraphe Matthieu Hocquemiller inv<strong>en</strong>te un<br />
projet hybride autour de la post disaster dance, un<br />
travail sur «l’utopie dansée» qui ne craint ni l’absurde<br />
ni la fragilité. Une nouvelle forme de performance<br />
dansée pour une av<strong>en</strong>ture collective qui <strong>en</strong>tre<br />
«gesticulations ins<strong>en</strong>sées et brouillonnes pour ses<br />
détracteurs, rejette toute codification physique au<br />
profit d’une créativité spontanée et volontiers<br />
exubérante». Prés<strong>en</strong>tation d’un travail <strong>en</strong> cours.<br />
Le 15 juin<br />
3 bisf, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 42 16 17 75<br />
www.3bisf.com<br />
Doux<br />
Anton Zvir et Béatrice Mille, un duo du Ballet<br />
National de Marseille, revisit<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de<br />
douceur et sa persistance nostalgique dans le corps.<br />
Une gestuelle coulée et souple, de la proximité et du<br />
contact, pour une chorégraphie de couple pas si<br />
fréqu<strong>en</strong>te <strong>en</strong> danse contemporaine…<br />
Le 24 mai<br />
Festival des Arts Ephémères, Parc Maison<br />
Blanche, Marseille<br />
Le 9 juin<br />
Flâneries d’Art, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 91 32 72 72<br />
www.ballet-de-marseile.com<br />
Métamorphoses<br />
Pour le Ballet National de Marseille, Frédéric<br />
Flamand s’appuie sur l’œuvre magistrale d’Ovide,<br />
un poème mythologique qui transgresse et fait<br />
éclater l’ordre classique. Les designers brésili<strong>en</strong>s<br />
Humberto et Fernando Campana ont conçu les<br />
décors de ce spectacle, dans lequel l’approche des<br />
mythes est l’occasion d’une réflexion sur les forces<br />
constitutives de la nature humaine.<br />
Le 29 juin<br />
Place Bargemon, Marseille<br />
04 91 32 72 72<br />
www.ballet-de-marseile.com<br />
© Julie Borde<br />
Festival de Marseille<br />
Le Festival de danse et des arts multiples s’installe à<br />
Marseille p<strong>en</strong>dant un mois (voir p11). Au Silo, Sidi<br />
Larbi Cherkaoui prés<strong>en</strong>te TeZukA (9 et 10/6), une<br />
fresque épique et multimédia autour de l’univers du<br />
maître du manga japonais Osamu Tezuka. Dans<br />
Standards, Pierre Rigal joue avec les couleurs du<br />
drapeau tricolore <strong>en</strong> observant les effets de la<br />
standardisation sur un groupe de danseurs hip-hop<br />
(12 et 13/6 salle Vallier). La Cie Sharon Fridman<br />
joue le duo Al M<strong>en</strong>os dos Caras (15/6 salle Vallier),<br />
un opus nocturne sur la perte de repères. La<br />
canadi<strong>en</strong>ne Crystal Pite, dans The Tempest replica<br />
(19/6 salle Vallier) donne vie à la tragédie de<br />
Shakespeare pour <strong>en</strong>tremêler le merveilleux et la<br />
sci<strong>en</strong>ce. Puis dans The Strindberg Project, le ballet<br />
Cullberg prés<strong>en</strong>te le fleuron de la danse scandinave<br />
dans un double programme, <strong>en</strong> exclusivité pour le<br />
Festival (20/6 au Silo).<br />
Du 9 juin au 6 juillet<br />
04 91 99 00 20<br />
www.festivaldemarseille.com<br />
Au Klap<br />
Les découvertes sont toujours au r<strong>en</strong>dez-vous à la<br />
Maison pour la danse : le 24 mai à 19h, Flor<strong>en</strong>t<br />
Nikiema et Faho Biemoubon, artistes issus de l’école<br />
de danse d’Irène Tassembédo de Ouagadougou, au<br />
Burkina, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Quand la lune est pleine ; le<br />
même jour à 20h30, les danseurs de la formation<br />
Coline donn<strong>en</strong>t la dernière représ<strong>en</strong>tation de la<br />
promotion 2010-2012 sur une chorégraphie de<br />
Mathilde Monnier et Bernard Glandier. Le 29 mai à<br />
20h30 Michel Kelem<strong>en</strong>is échangera quelques gestes<br />
de son solo Faune Fomitch avec Thomas Birzan de la<br />
cie Gr<strong>en</strong>ade/Josette Baïz.<br />
Klap Maison pour la danse<br />
04 96 11 11 20<br />
www.kelem<strong>en</strong>is.fr<br />
Aaléef<br />
Un solo du performer Taoufiq Izeddiou, qui mêle sa<br />
stature de boxeur à une réflexion sur l’id<strong>en</strong>tité. Son<br />
corps massif et puissant heurte le sol et modernise<br />
la danse transc<strong>en</strong>dantale des gnawas, ethnie de<br />
l’Atlas dont il fait partie. Une pièce écartelée <strong>en</strong>tre<br />
tradition et contemporanéité.<br />
Le 9 juin<br />
Théâtre Liberté, Toulon<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
Energy<br />
À la manière des savants des débuts de la révolution<br />
électrique, deux danseurs derviche, Ziya Azazi et<br />
Loreta Juodkaité, et un musici<strong>en</strong> de thérémine,<br />
Claudio Bettinelli, s’attaqu<strong>en</strong>t à l’alchimie qui<br />
transforme le mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière, et la chaleur<br />
<strong>en</strong> musique. Les acteurs devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t «générateurs»<br />
pour un spectacle plein d’énergie.<br />
Le 9 juin<br />
Théâtre Liberté, Toulon<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr
AU PROGRAMME<br />
42 JEUNE PUBLIC/CIRQUE<br />
T<strong>en</strong>dance Clown<br />
Mondes animés<br />
Le Théâtre du Mantois offre l’occasion de découvrir<br />
par le spectacle vivant une autre façon de regarder<br />
l’image. Un ciné-théâtre jeune public dans lequel<br />
deux comédi<strong>en</strong>s-musici<strong>en</strong>s compos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> direct une<br />
bande son mêlant voix, bruitages et musique devant<br />
quelques perles du cinéma d’animation v<strong>en</strong>ue<br />
d’Estonie, de Kirghizie ou d’ailleurs.<br />
Le 24 mai<br />
Le Comoedia, Aubagne<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.fr<br />
Wurre-Wurre © Bart Van Leuv<strong>en</strong><br />
Depuis le 27 avril, la 7 e édition de la manifestation<br />
dédiée à l’art clownesque déambule de spectacles<br />
de rue gratuits <strong>en</strong> propositions singulières dans les<br />
théâtres (voir p23).<br />
En part<strong>en</strong>ariat avec Karwan, la Cité des Arts de la<br />
Rue, le duo belge surréaliste Wurre-Wurre prés<strong>en</strong>te<br />
Broekv<strong>en</strong>t (le 23 mai) dans la cour du Conservatoire<br />
National de Marseille (avant une tournée dans la région<br />
du 23 mai au 2 juin) dans lequel le duo de clown<br />
surréaliste offre un spectacle proche d’un cadavre<br />
exquis gestuel et absurde, très écrit et maîtrisé.<br />
Au Daki Ling (les 24 et 25 mai), la Bande Artistique<br />
prés<strong>en</strong>tera Parfois dans la vie les choses chang<strong>en</strong>t (à<br />
partir de 7 ans). Entre jonglerie, opéra et clown, deux<br />
personnages haut <strong>en</strong> couleurs tâcheront de se r<strong>en</strong>dre<br />
dignem<strong>en</strong>t jusqu’à la fin de leur spectacle, malgré les<br />
embûches.<br />
Le festival de «clowns d’aujourd’hui» s’achève sur un<br />
final de prestige à savourer au théâtre du Merlan. Le<br />
26 mai, Ha Ha Ha ! promet une heure de joyeux fous<br />
rires. Dès l’arrivée sur scène du duo de clowns des<br />
Okidok, petits et grands sont plongés dans un univers<br />
baroque et poétique, proche des dessins animés de<br />
Tex Avery et du théâtre d’objets. Un tandem belge qui<br />
concilie à merveille émotion, malice et poésie. Le 27<br />
mai, dans Slips Inside, les Okidok, tels des cascadeurs<br />
farfelus, improvis<strong>en</strong>t des petites scènes acrobatiques<br />
et clownesques. À pied, à quatre pattes, à plat v<strong>en</strong>tre,<br />
© X-D.R.<br />
les deux hommes (<strong>en</strong> slip) se lanc<strong>en</strong>t dans une démonstration<br />
de leurs tal<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre acrobatie et poésie<br />
brute des grandes années du music-hall.<br />
Tournée dans la région Paca<br />
Broekv<strong>en</strong>t<br />
Le 23 mai<br />
Cour du Conservatoire National de Région,<br />
Marseille<br />
Le 25 mai<br />
Château de l’Empéri, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
Le 27 mai<br />
Ecole Paul Arène, Antibes<br />
Le 28 mai<br />
Place Mariéjol, Antibes<br />
Le 2 juin<br />
Cour de l’école Antide Boyer, Aubagne<br />
04 96 15 76 30<br />
www.karwan.info<br />
Ha Ha Ha !<br />
Le 26 mai<br />
Théâtre du Merlan, Marseille<br />
04 91 11 19 20<br />
www.merlan.org<br />
Le 22 mai<br />
Pôle Jeune Public, Le Revest<br />
04 94 98 12 10<br />
http://polejeunepublic.com<br />
Le 25 mai<br />
La Croisée des Arts, Saint-Maximin<br />
04 94 86 18 90<br />
www.var.fr<br />
Slips Inside<br />
Le 27 mai<br />
Théâtre du Merlan, Marseille<br />
04 91 11 19 20<br />
www.merlan.org<br />
Le ballet<br />
du montreur<br />
Pierre et le loup<br />
Le célèbre conte musical de Prokofiev est interprété<br />
par l’Orchestre symphonique de l’Opéra de<br />
Toulon pour un ciné concert jeune public. Les<br />
images du film d’animation, superbe et terrifiant de<br />
Suzie Templeton remplac<strong>en</strong>t le récitant, et exig<strong>en</strong>t<br />
une parfaite synchronie avec la partition ! Sur le<br />
même concept, <strong>en</strong> première partie, l’orchestre<br />
prés<strong>en</strong>tera le dadaïste et loufoque Entracte de R<strong>en</strong>é<br />
Clair sur une partition d’Erik Satie.<br />
Le 1 er juin<br />
Théâtre du Golfe, La Ciotat<br />
04 42 08 92 87<br />
www.mairie-laciotat.fr<br />
Le 15 juin<br />
Pôle culturel, Saint-Maximin<br />
04 94 86 18 90<br />
www.polejeunepublic.com<br />
Pierre et le loup de Suzie Templeton<br />
Si la terre<br />
Débarquer sur la planète de G<strong>en</strong>eviève Laloy, c’est<br />
un peu faire le tour du monde. Dans ce monde-là, on<br />
a <strong>en</strong>vie de flâner, de franchir des petits ponts<br />
d’<strong>en</strong>fance, d’ouvrir les yeux sur d’autres terres<br />
possibles. Tissées de folk et de jazz, ses histoires<br />
chantées ancrées dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne s’élanc<strong>en</strong>t<br />
vers les étoiles.<br />
Du 31 mai au 1 er juin<br />
Espace Robert Hossein, Grans<br />
04 90 55 71 53<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
© X-D.R.<br />
© X-D.R.<br />
Le marionnettiste Louis-Do Bazin, accompagné par<br />
Jean-Pierre Caporossi (ou Florian Doidy) au piano,<br />
invite le public à participer à un ballet de danse<br />
classique. Spectacle inclassable et plein de surprises,<br />
qui initie à l’art de la danse et son univers de grâce et<br />
de légèreté. Inoubliable.<br />
Le 2 juin<br />
Théâtre de Fos-sur-Mer<br />
04 42 11 01 00<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr
Folle histoire<br />
Dans le cadre de La Folle histoire<br />
des Arts de la Rue, trois spectacles<br />
gratuits sont proposés chaque jour<br />
dans cinq villages du départem<strong>en</strong>t<br />
associés à Saison 13, autour de<br />
l’univers de Léandre et ses complices,<br />
des compagnies barcelonaises.<br />
Dans Chez Léandre, le clown installe<br />
son univers sommaire dans la rue, une<br />
table, une chaise, une porte. Emm<strong>en</strong>é<br />
à vivre la vie d’un clown au grand jour,<br />
le public découvrira ses gestes du<br />
quotidi<strong>en</strong>, partageant son humour et<br />
sa poésie.<br />
Dans Barco de Ar<strong>en</strong>a, l’artiste de rue<br />
Claire Ducreux relève le défi de<br />
r<strong>en</strong>dre accessible à tous la danse<br />
contemporaine. Autour d’une<br />
installation minimaliste, un pont se<br />
transformant <strong>en</strong> bateau, des images et<br />
des situations familières tout <strong>en</strong> finesse<br />
et <strong>en</strong> élégance permett<strong>en</strong>t au public<br />
d’<strong>en</strong>trer dans la danse.<br />
Créés pour faire rire, que devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
les clowns <strong>en</strong> temps de crise ? Trois<br />
clowns perdus dans un monde qui leur<br />
est inconnu, maîtres de la farce et de<br />
l’humour, dans Démodés, une tragicomédie<br />
contée non sans humour et<br />
relevé d’une pointe de nostalgie. Avec<br />
la Compagnie La Tal et Léandre<br />
Ribera.<br />
Chez Léandre<br />
Le 9 juin à 19h<br />
Place Mitterrand, Saint Martin de<br />
Crau<br />
Le 10 juin à 11h30<br />
Rue de la République, Eygalières<br />
Le 15 juin à 19h<br />
Place Raoul Coustet, Mallemort<br />
Le 16 juin à 19h<br />
Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />
Sainte-Réparade<br />
Le 17 juin à 11h30<br />
Autour de la Mairie, Puyloubier<br />
Sirènes<br />
et midi net<br />
Le virtuose de la cornemuse Erwan<br />
Keravec dans un trio atypique<br />
(Guénolé Keravec à la bombarde et<br />
Alain Mahé à l’électronique) mêlant<br />
instrum<strong>en</strong>tation traditionnelle et<br />
électronique. Il avait accompagné avec<br />
grâce les Enfants de Boris Charmatz au<br />
Festival d’Avignon 2011 et repr<strong>en</strong>d sa<br />
recherche sur le souffle continu et le<br />
son obsédant. Une sirène <strong>en</strong> alerte à<br />
Sirènes et midi net.<br />
Urban Pipes<br />
Le 6 juin<br />
Sirènes et midi net, Parvis de<br />
l’Opéra de Marseille<br />
04 91 03 81 28<br />
www.lieuxpublics.fr<br />
Barco de Ar<strong>en</strong>a © Luc Viatour<br />
Barco de Arna<br />
Le 9 juin à 18h<br />
Place Mitterrand, Saint Martin de<br />
Crau<br />
Le 10 juin à 10h30<br />
Rue de la République, Eygalières<br />
Le 15 juin à 18h<br />
Place Raoul Coustet, Mallemort<br />
Le 16 juin à 18h<br />
Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />
Sainte-Réparade<br />
Le 17 juin à 10h30<br />
Autour de la Mairie, Puyloubier<br />
Démodés<br />
Le 9 juin à 21h<br />
Place Mitterrand, Saint Martin de<br />
Crau<br />
Le 10 juin à 17h<br />
Devant la salle des fêtes,<br />
Eygalières<br />
Le 15 juin à 21h<br />
Place Raoul Coustet, Mallemort<br />
Le 16 juin à 21h<br />
Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />
Sainte-Réparade<br />
Le 17 juin à 16h30<br />
Autour de la Mairie, Puyloubier<br />
04 96 15 76 30<br />
www.follehistoire.fr<br />
La Mort<br />
Marraine<br />
Le conte musical, composé par Raoul<br />
Lay pour l’Ensemble Télémaque,<br />
donne vie aux personnages des frères<br />
Grimm à travers des thèmes musicaux,<br />
attribués à chacun des instrum<strong>en</strong>ts. La<br />
comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier trouve le<br />
juste équilibre <strong>en</strong>tre corps et mots<br />
grâce à ses accessoires de papier,<br />
simples objets incarnant les sons. Un<br />
univers magique autour de l’histoire<br />
d’un jeune homme rattrapé par son<br />
destin.<br />
Le 31 mai<br />
Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />
04 92 64 27 34<br />
www.theatredurance.fr
AU PROGRAMME<br />
44 MUSIQUE<br />
Jeune fille<br />
La Jeune fille aux mains d’arg<strong>en</strong>t, féerie sonore et<br />
visuelle imaginée pour tous publics par Olivier Py,<br />
Raoul Lay et Catherine Marnas est une valeur<br />
sûre : elle tourne partout depuis 2006. À voir si ce<br />
n’est déjà fait !<br />
BERRE-L’ETANG. Le 25 mai à 19h.<br />
Forum des Jeunes et de la Culture<br />
www.forumdeberre.com<br />
04 91 39 29 13<br />
www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
Odyssée<br />
Une création d’Oscar Strasnoy sur un livret<br />
d’Alberto Manguel. L’<strong>en</strong>semble Musicatreize est<br />
dirigé par Roland Hayrabedian, pour cette étape<br />
de création dans le cadre du projet Odyssée dans<br />
l’espace : dans la perspective de l’année MP2013,<br />
cinq opus de compositeurs représ<strong>en</strong>tant cinq pays<br />
différ<strong>en</strong>ts voi<strong>en</strong>t le jour.<br />
MARSEILLE. Le 25 mai à 19h. ABD Gaston Deferre<br />
04 13 31 82 00<br />
www.biblio13.fr www.musicatreize.org<br />
Richard Galliano<br />
L’accordéoniste de jazz joue Bach <strong>en</strong> sextet.<br />
MARSEILLE. Le 25 mai. Eglise Saint-Michel<br />
Festival de Musique Sacrée<br />
04 91 55 11 10<br />
www.opera.marseille.fr<br />
Richard Galliano © Alix Laveau<br />
Alexandre Tharaud<br />
Le pianiste interprète le 3 e concerto de Beethov<strong>en</strong><br />
quand l’Orchestre Symphonique de l’Opéra (dir.<br />
Wolfgang Doerner) joue la Symphonie «Itali<strong>en</strong>ne»<br />
de M<strong>en</strong>delssohn et une pièce pour cordes de 2004 :<br />
L’Eloignem<strong>en</strong>t de Ch<strong>en</strong>.<br />
TOULON. Le 25 mai. Opéra<br />
04 94 92 70 78<br />
www.operadetoulon.fr<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Gautier Capuçon<br />
Le violoncelle français à nouveau à l’honneur pour<br />
le dernier concert de la saison au Grand Théâtre de<br />
Prov<strong>en</strong>ce ! Au programme, le Concerto n°1 de Saint-<br />
Saëns. L’Orchestre National de Lyon joue aussi la<br />
1 re symphonie de Chostakovitch…<br />
AIX. Le 25 mai. GTP<br />
08 2013 2013<br />
www.legrandtheatre.net<br />
Divine comédie<br />
Dante revu par Mehdi Belhaj Kacem sur une<br />
musique de Christophe Mauro, avec Alain Aubin<br />
(contre-ténor), Fosca Perinti (récitant) et le<br />
Quatuor «Pro Musica».<br />
MARSEILLE. Le 25 mai. Gyptis<br />
04 91 11 00 91<br />
www.theatregyptis.com<br />
Edouard Exerjean<br />
Edouard Exerjean © X-D.R.<br />
À la suite des représ<strong>en</strong>tations du Courrier de<br />
Monsieur Pic avec Maurice Vinçon (jusqu’au 25<br />
mai), le pianiste clôture sa «carte blanche» par du<br />
piano à 4 mains avec Sofja Guelbadamova dans<br />
Fauré, Ravel, Satie, Milhaud, Poul<strong>en</strong>c…<br />
MARSEILLE. Le 26 mai.<br />
Théâtre de L<strong>en</strong>che<br />
04 91 91 <strong>52</strong> 22<br />
www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />
Chambre<br />
Le dernier concert de musique de chambre à l’Opéra<br />
de Marseille met <strong>en</strong> valeur trois artistes maison : la<br />
pianiste Brigitte Grosse, l’altiste Cécile Flor<strong>en</strong>tin<br />
et la soprano Marianne Pobbig interprèt<strong>en</strong>t des<br />
Lieder de Brahms et Wagner et des duos<br />
instrum<strong>en</strong>taux de Schumann.<br />
MARSEILLE. Le 26 mai à 17h.<br />
Foyer de l’Opéra<br />
04 91 55 11 10<br />
www.opera.marseille.fr<br />
Sud américaines<br />
Du Mexique à la Patagonie : guitare et chants<br />
latino-américains par César Desantiago.<br />
CHATEAU-GOMBERT. Le 27 mai à 17h30.<br />
Musée du Terroir Marseillais<br />
04 91 68 14 38<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Piano & violoncelle 1<br />
Yuki Ogata & Livia Selmi dans Beethov<strong>en</strong>, Fauré,<br />
musiques et mélodies du Japon.<br />
MARSEILLE. Le 27 mai à 17h30.<br />
Comptoir de la Mode<br />
06 14 31 59 55<br />
Tosca<br />
Le fameux opéra de Puccini chanté par Béatrice<br />
Uria-Monzon dans le rôle titre, Riccardo Massi<br />
(Mario), S<strong>en</strong>g Youn Ko (Scarpia). L’OLRAP et les<br />
Chœurs de l’Opéra sont dirigés par Alain Guingal<br />
pour une mise <strong>en</strong> scène de Nadine Duffaut.<br />
AVIGNON. Du 27 mai au 31 mai. Opéra<br />
04 90 82 42 42<br />
www.operatheatredavignon.fr<br />
Traces de sons<br />
Dans les pas de jeunes compositeurs japonais…,<br />
musique de chambre électroacoustique prés<strong>en</strong>tée<br />
par Les Acousmonautes.<br />
MARSEILLE. Le 31 mai à 19h. Urban Gallery<br />
04 91 37 <strong>52</strong> 93<br />
Rossini<br />
La Petite messe sol<strong>en</strong>nelle est chantée par la classe<br />
de chant de Tibère Raffalli (Conservatoire de<br />
Marseille).<br />
MARSEILLE. Le 31 mai. Eglise St-Antoine de<br />
Padoue et le 5 Eglise de St-Barnabé<br />
Festival de Musique Sacrée<br />
Labo MIM<br />
Jacques Raynaut (piano), Angelica Cathariou<br />
(mezzo-soprano) et Eric Charrey (clarinette) jou<strong>en</strong>t<br />
des pièces contemporaines de Jacques L<strong>en</strong>ot,<br />
Marcel Frémiot, Lucie Prod’homme, H<strong>en</strong>ry Fourès,<br />
Regis Campo, Maïté Erra, Jean-Claude Wolf, Jean-<br />
Pierre Moreau…!<br />
MARSEILLE. Le 31 mai. Cité de la Musique – Auditorium<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
04 91 39 28 28<br />
www.labo-mim.org<br />
La mort marraine<br />
Le conte des frères Grimm, mis <strong>en</strong> musique par<br />
Raoul Lay avec la comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier et<br />
l’<strong>en</strong>semble Télémaque. Un spectacle qui tourne<br />
avec succès depuis 4 ans. A voir <strong>en</strong> famille !<br />
CHATEAU-ARNOUX. Le 31 mai à 19h<br />
Théâtre Durance<br />
04 92 64 27 34<br />
www.theatredurance.fr<br />
© Agnès Mellon
Savary<br />
Boris Vian, cap au sud, spectacle musical mis <strong>en</strong><br />
scène par Jérôme Savary (direction musicale<br />
Philippe Ros<strong>en</strong>goltz).<br />
TOULON. Du 31 mai au 3 juin.<br />
Théâtre Liberté<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
04 98 00 56 76<br />
Ciné-Concert<br />
Karol Beffa «improvise» au piano sur les images du<br />
film muet Journal d’une fille perdue (1929, avec<br />
Louise Brooks) de Pabst.<br />
MARSEILLE. Le 1 er juin à 17h. Alcazar <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec le festival Musiques Interdites (voir page 13)<br />
www.musiques-interdites.eu<br />
04 91 90 46 94<br />
Karol Beffa © Alix Laveau<br />
Bach & C°<br />
Par Eti<strong>en</strong>ne Mangot (violoncelle et baryton) et<br />
Jean-Paul Serra (pianoforte).<br />
MARSEILLE. Le 1 er juin à 20h30. Urban Gallery<br />
www.baroquesgraffiti.com<br />
09 51 16 69 59<br />
L’écho du Cours<br />
Haut les sax avec l’E.C.O. (European Contemporary<br />
Orchestra) ! Mais qui se cache donc derrière<br />
ce Gandolfi de Belsunce, compositeur marseillais<br />
qu’on dit prof au Conservatoire, et qui «nous a<br />
concocté une courte pièce pour saxophones que<br />
joueront (sous la houlette de Joël Versavaud) tous<br />
ceux qui, dans le public, auront am<strong>en</strong>é le leur. Les<br />
passants saisis par le rythme pourront diriger les<br />
musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> suivant une chorégraphie créée par la<br />
danseuse Emma Gustafson» ? Avis aux volontaires,<br />
la partition, espèce de valse bancale à 7/8 (3+2+2)<br />
pour 4 parties de saxophones, sous-titrée Le swing<br />
marseillais de la flashmob’ilette, et la chorégraphie<br />
inspirée des mouvem<strong>en</strong>ts d’un chef d’orchestre sont<br />
à appr<strong>en</strong>dre sur le site www.ecosound.eu.<br />
MARSEILLE. Le 1 er juin à 18h30. Cours Juli<strong>en</strong><br />
04 91 39 29 13<br />
www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
Répétitions les 29, 30 et 31 mai à 20h<br />
au Waaw (17 rue Pastoret 6 e )<br />
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Saint-Pétersbourg<br />
Le Quatuor vocal Konevets et la basse Oleg Kovalev<br />
dans des liturgies et chœurs des monastère orthodoxes<br />
de Russie.<br />
MARSEILLE. Le 2 juin à 20h30. Eglise St-Michel<br />
Festival de Musique Sacrée<br />
04 91 55 11 10<br />
www.opera.marseille.fr<br />
Poésie <strong>en</strong> musique<br />
L’<strong>en</strong>semble vocal féminin Hymnis (dir. Bénédicte<br />
Pereira) : Ronsard, Apollinaire, La Fontaine,<br />
Verlaine <strong>en</strong> musique.<br />
MARSEILLE. Le 2 juin à 20h30.<br />
Eglise de La Trinité (1 er )<br />
06 31 85 22 42<br />
Robert Schumann<br />
Lucile Pessey (soprano) et Amandine Habib<br />
(piano) dans des opus du compositeur romantique<br />
allemand.<br />
MARSEILLE. Le 2 juin à 21h. Station Alexandre<br />
04 91 00 90 00<br />
www.station-alexandre.org<br />
Stabat mater<br />
Rossini chanté avec piano (Marcus Maitrot) par<br />
l’Ensemble Sull’Aria (dir. Pierre-Emmanuel Clair)<br />
avec Catherine Bocci-Dragon (soprano), Cécile<br />
Meltzer (mezzo), Christopher Roche (ténor), Yves<br />
Bergé & Guillaume Barralis (basses).<br />
POURRIÈRES. Le 2 juin à 21h. Couv<strong>en</strong>t des Minimes<br />
CORRENS. Le 9 juin à 18h. Eglise Notre-Dame<br />
MARSEILLE. Le 15 juin à 21h. Temple Grignan<br />
AIX. Le 16 juin à 21h. Eglise du St-Esprit<br />
Brésil<br />
Teca Calazans et le duo Luzi Nascim<strong>en</strong>to (le 2 juin ),<br />
Roda de Choro (le 3 juin à 17h30) et Aurélie &<br />
Verioca (le 3 juin), concerts autour de la musique<br />
populaire brésili<strong>en</strong>ne.<br />
MARSEILLE. Auditorium Cité de la Musique<br />
04 91 39 28 28<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Teca Calazans © Pedro Guimaraes<br />
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MUSIQUE 45<br />
America<br />
Mois des compositeurs américains à la bibliothèque<br />
: causerie musicale par Lionel Pons (voir p<br />
31 le 2 juin à 16h), projections d’opéras et comédies<br />
musicales West side story (8 juin 17h), Anna<br />
Nicole, opéra de M. A. Turnage (13 juin 17h), Porgy<br />
& Bess (20 juin 17h), Un tramway nommé désir,<br />
opéra d’A. Prévin d’après T<strong>en</strong>essee Williams (27 juin<br />
17h), r<strong>en</strong>contre autour de In C de Terry Riley avec<br />
Raoul Lay et l’<strong>en</strong>semble Télémaque (le 21 juin à<br />
17h45, concert à 18h15. Hall).<br />
MARSEILLE. Alcazar -<br />
www.bmvr.marseille.fr<br />
Thierry Ca<strong>en</strong>s<br />
Le trompettiste accompagné du Quatuor Girard du<br />
contrebassiste B<strong>en</strong>jamin Thabuy et de la pianiste<br />
Nathalia Roman<strong>en</strong>ko jou<strong>en</strong>t de la musique<br />
française pour la clôture de la saison au Méjan.<br />
ARLES. Le 3 juin à 11h. Méjan<br />
04 90 49 09 12<br />
www.lemejan.com<br />
Concert romantique<br />
Monique Borrelli (soprano), Pierre Villa-Loumagne<br />
(baryton), Vanessa Crousier (violoncelle) et<br />
Pierre Laïk (piano) dans M<strong>en</strong>delssohn, Schubert,<br />
Schumann, Brahms, Liszt.<br />
MARSEILLE. Le 3 juin à 16h30.<br />
Notre-Dame du Mont<br />
04 91 48 36 96<br />
Piano & violoncelle 2<br />
Ludovic & Livia Selmi dans Liszt, Beethov<strong>en</strong> et<br />
Off<strong>en</strong>bach.<br />
CHATEAU-GOMBERT. Le 3 juin à 17h30.<br />
Musée du Terroir Marseillais<br />
04 91 68 14 38<br />
Airs d’opéras 1<br />
Bizet, Donizetti, Gounod… par Anca Violeta.<br />
MARSEILLE. Le 3 juin à 17h30. Comptoir de la Mode<br />
06 14 31 59 55<br />
Un grand Requiem<br />
Une magnifique fresque sonore, interprétée par les<br />
belles voix et les cuivres brillants du Conservatoire,<br />
dirigée et re-composée par Isabelle Vernet à partir<br />
des Requiems de Verdi, Fauré, Mozart et Saint-<br />
Saëns.<br />
MARSEILLE. Le 4 juin à 19h30.<br />
Eglise de St-Just et le 6 juin. Sacré Cœur<br />
Festival de Musique Sacrée<br />
Foliephonie<br />
Lucie Prod’homme et ses Acousmonautes donn<strong>en</strong>t<br />
carte blanche à Patrick Roudier qui prés<strong>en</strong>tera un<br />
échantillon historique de ses créations.<br />
MARSEILLE. Le 4 juin.<br />
Cité de la Musique. R<strong>en</strong>contre à 18h15<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
04 91 39 28 28<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
46<br />
RENCONTRES<br />
Patrimoine baroque<br />
Les musici<strong>en</strong>s «locaux» Vallière, Archimbaud,<br />
Esti<strong>en</strong>ne et Blanchard dévoilés par Guy Laur<strong>en</strong>t<br />
(voir p 62).<br />
AIX. Le 5 juin à 18h30. Espace Forbin<br />
04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
La fille à marins<br />
Spectacle <strong>en</strong> chansons mis <strong>en</strong> scène par Jérôme<br />
Savary (direction musicale Roland Romanelli).<br />
TOULON. Les 5 et 6 juin. Théâtre Liberté<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
La Flûte <strong>en</strong>chantée<br />
Un conte initiatique qu’on peut appréh<strong>en</strong>der avec<br />
la naïveté d’un regard <strong>en</strong>fantin, comme on peut y<br />
lire des <strong>en</strong>jeux sur les rapports des sexes, familiaux,<br />
thématiques freudi<strong>en</strong>nes avant l’heure, voire sociaux,<br />
des référ<strong>en</strong>ces ost<strong>en</strong>sibles à la franc-maçonnerie…<br />
Et la merveilleuse musique de Mozart fait le reste :<br />
du pur chant de Pamina (Sandrine Piau) à l’hystérie<br />
vocale de la Reine de la nuit (Burcu Uyar), de<br />
l’héroïque Tamino (Sébasti<strong>en</strong> Droy) au profond Sarastro<br />
(Wotjek Smilek), jusqu’au bonhomme Papag<strong>en</strong>o<br />
(H<strong>en</strong>k Nev<strong>en</strong>)… K<strong>en</strong>neth Montgomery dirige ce<br />
beau plateau mis <strong>en</strong> scène par Jean-Paul Scarpita.<br />
MARSEILLE. Les 6, 8, 12, 14 et 16 juin à 20h<br />
et le 12 juin à 14h30. Opéra<br />
04 91 55 11 10<br />
www.opera.marseille.fr<br />
Confér<strong>en</strong>ce le 2 juin à 15 h. Foyer<br />
R<strong>en</strong>contre L’Opéra <strong>en</strong> scène<br />
le 5 juin à 17h. Alcazar<br />
La flûte <strong>en</strong>chantée © Marc Ginot - Montpellier<br />
Derniers feux sacrés<br />
Arvo Pärt (Silouan’s song), Britt<strong>en</strong> (Lachrimae -<br />
Arno Thorette à l’alto) et Haydn (7 dernières<br />
Paroles du Christ) avec l’Orchestre Philharmonique<br />
de Marseille et Robin R<strong>en</strong>ucci (récitant) pour le<br />
dernier concert du festival.<br />
MARSEILLE. . Le 7 juin. Eglise St-Michel<br />
Festival de Musique Sacrée<br />
04 91 55 11 10<br />
www.opera.marseille.fr<br />
Compositeurs aixois<br />
Les Festes d’Orphée (voir p 61) pour quatre siècles<br />
de musiques d’Aix, les baroques Campra et Gilles, le<br />
romantique Félici<strong>en</strong> David et Emmanuel de<br />
Fonscolombe, le néoclassique Darius Milhaud et<br />
Jean-Michel Hey pour une création contemporaine.<br />
AIX. Le 7 juin à 20h30.<br />
Chapelle de La Baume<br />
04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
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Nathalie Manfrino<br />
Nathalie Manfrino © Fabi<strong>en</strong> Bardelli<br />
La soprano chante des airs tirés d’opéras de Mass<strong>en</strong>et<br />
(CD «Méditations» Decca 476 4823), à<br />
l’occasion du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la mort du compositeur,<br />
avec l’OLRAP (dir. Fabi<strong>en</strong> Gabel).<br />
AVIGNON. Le 8 juin à 20h30. Opéra<br />
04 90 82 81 40 www.orchestre-avignon.com<br />
04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />
Chine<br />
Création de fin de résid<strong>en</strong>ce autour d’instrum<strong>en</strong>ts<br />
traditionnels.<br />
MARSEILLE. Le 9 juin. Cité de la Musique<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
04 91 39 28 28<br />
Confér<strong>en</strong>ce le 7 juin à 18h30<br />
Pour la Paix<br />
Le Chœur régional à Cœur Joie Prov<strong>en</strong>ce donne<br />
la Messe pour la Paix «l’homme armé» composée<br />
par Karl J<strong>en</strong>kins : 170 choristes et 27 musici<strong>en</strong>s<br />
dirigés par Michel Camatte.<br />
MARSEILLE. Le 9 juin. Eglise St-Cannat – Les Prêcheurs<br />
06 82 19 67 67<br />
AIX. Le 13 juin. Cathédrale St-Sauveur<br />
06 81 75 60 33<br />
Elias<br />
Le Chœur Cantabile et l’Orchestre de Chambre de<br />
Marseille (dir. Carlos Gómez Orellana) donn<strong>en</strong>t<br />
l’oratorio de M<strong>en</strong>delssohn.<br />
AIX. Le 9 juin à 20h30 et le 16 juin à 17h.<br />
Cathédrale St-Sauveur<br />
04 42 21 65 18<br />
Piano & hautbois<br />
Sabine Pisicoli & Nicole Mison, textes de Marion<br />
Fribourg.<br />
CHATEAU-GOMBERT. Le 10 juin à 17h30.<br />
Musée du Terroir Marseillais<br />
04 91 68 14 38<br />
Airs d’opéras 2<br />
Lar<strong>en</strong>ka Hoareau(soprano) et Frédéric Isoletta(piano).<br />
MARSEILLE. Le 10 juin à 17h30. Comptoir de la Mode<br />
06 14 31 59 55<br />
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C.N.I.P.A.L<br />
Récital des solistes du C<strong>en</strong>tre National d’Insertion<br />
des Artistes Lyriques dirigé par Samuel Jean<br />
(www.cnipal.fr).<br />
AVIGNON. Le 14 juin à 20h30. Opéra<br />
04 90 82 42 42<br />
www.operatheatredavignon.fr<br />
Debussy<br />
Marielle Nordmann (harpe) et le Quatuor Debussy<br />
<strong>en</strong> ouverture du Festival estival de Toulon et sa<br />
région dans un hommage au compositeur pour le<br />
150 ème anniversaire de sa naissance (voir p 12).<br />
SIX-FOURS. Le 14 juin à 21h.<br />
Collégiale St-Pierre<br />
04 94 93 55 45<br />
www.festivalmusiquetoulon.com<br />
PHOTO Quatuor Debussy<br />
In furore<br />
Vie musicale d’une bastide baroque : l’Ensemble<br />
Dulcinosa embrase la Magalone avec des pièces de<br />
Vivaldi et des cantates de Ha<strong>en</strong>del.<br />
MARSEILLE. Le 15 juin. La Magalone<br />
04 91 39 28 28<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Première partie à 19h45 :<br />
Pièces chorales de Lassus, Josquin…<br />
ECO on the beach<br />
L’E.C.O. (European Contemporary Orchestra)<br />
rassemble ses 33 musici<strong>en</strong>s issus de trois <strong>en</strong>sembles<br />
contemporains atypiques : Télémaque (France),<br />
Orkest de Ereprijs (Pays-Bas) et Musiques Nouvelles<br />
(Belgique). Ils cré<strong>en</strong>t une Symphonie<br />
métissée à partir de pièces de quatre compositeurs<br />
europé<strong>en</strong>s : le Maltais Karl Fiorini, le Roumain Alin<br />
Gherman, la Polonaise Kasia Glowicka et le<br />
Français Pierre-Adri<strong>en</strong> Charpy. Les musici<strong>en</strong>s,<br />
Brigitte Peyré et Raphaële K<strong>en</strong>nedy (sopranos),<br />
Els Janss<strong>en</strong>s-Vanmunster (Mezzo), Philippe Petit<br />
(électronique) sont dirigés par Jean-Paul Dessy et<br />
Raoul Lay.<br />
MARSEILLE. Le 15 juin.<br />
Ballet National de Marseille<br />
Pré-concert à 18h : Treize couleurs du soleil couchant<br />
de Tristan Murail par l’Ensemble Contemporain<br />
du Conservatoire de Marseille.<br />
R<strong>en</strong>contre professionnelle à 14h30 et poursuite<br />
de la soirée à 21h45 avec Philippe Petit<br />
et DJ Markus Detmer (Berlin).<br />
04 91 39 29 13<br />
www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
www.ecosound.eu<br />
Un requiem<br />
allemand<br />
Opus 13 et l’Ensemble Vocal d’Aix <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />
(dir. Marie-Hélène Coulomb). Philippe-Nicolas<br />
Martin (baryton) et Nathalie André (soprano)<br />
dans Brahms (version pour 2 pianos et timbales).<br />
AIX. Le 15 juin à 21h et le 17 juin à 17h30.<br />
Chapelle du Sacré-Cœur<br />
04 42 28 62 95
Algérie-France<br />
© X-D.R.<br />
Une symphonie pour 2012 par l’Orchestre symphonique<br />
Divertim<strong>en</strong>to (dir. Zahia Ziouani) dans<br />
Camille Saint-Saëns et de la musique classique<br />
algéri<strong>en</strong>ne.<br />
MARSEILLE. Le 16 juin. Gymnase<br />
0 820 000 422<br />
www.lestheatres.net<br />
Inde<br />
«Conversation inspirée du râga» <strong>en</strong>tre le sarod<br />
(luth) de Sougata Ray Chowhury et les tabla et<br />
tampura.<br />
MARSEILLE. Le 16 juin. Cité de la Musique<br />
04 91 39 28 28<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Artistes persécutés<br />
Des créations de Franz Schreker, musici<strong>en</strong> brisé par<br />
le nazisme, d’Aldo Finzi (Frédéric Isoletta, orgue),<br />
poursuivi quant à lui par les fascistes itali<strong>en</strong>s, et<br />
Nuit obscure de Karol Beffa inspiré de Saint-Jean<br />
de la Croix, emprisonné et banni au XVI e siècle.<br />
avec Charles Berling (récitant), Sébasti<strong>en</strong> Billard<br />
qui dirige l’Orchestre de la Garde Républicaine, la<br />
soprano Emilie Pictet et le baryton Mathias<br />
Hausmann.<br />
MARSEILLE. Le 16 juin à 21h.<br />
Eglise Saint-Cannat<br />
Festival Musiques Interdites (voir page 13)<br />
www.musiques-interdites.eu<br />
04 91 90 46 94<br />
R<strong>en</strong>ouveau<br />
du tambourin<br />
Composition des XX e & XXI e siècles par Sylvain<br />
Brétéché (galoubet-tambourin) et Maurice Guis<br />
(piano).<br />
AIX. Le 19 juin à 19h.<br />
Temple rue de la Masse<br />
04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Les Eclaireurs<br />
Les musici<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>semble Télémaque jou<strong>en</strong>t et<br />
expliqu<strong>en</strong>t des programmes élaborés autour de leur<br />
propre instrum<strong>en</strong>t… et voyag<strong>en</strong>t dans le<br />
départem<strong>en</strong>t 13.<br />
BOUCHES-DU-RHÔNE. A partir du 19 juin :<br />
La Clarinette et La Flûte<br />
04 91 39 29 13<br />
www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
Fête de la musique<br />
Traditionnel concert à la carte des Festes d’Orphée.<br />
AIX. Le 21 juin à partir de 18h.<br />
Chapelle du Sacré-Cœur - Entrée libre<br />
04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
Symphonie<br />
fantastique<br />
La tournée d’été de l’Orchestre Philharmonique<br />
du Pays d’Aix (dir. Jacques Chalmeau) comm<strong>en</strong>ce<br />
le jour de la fête de la Musique à Aix et se poursuit<br />
aux al<strong>en</strong>tours. Au programme le chef d’œuvre de<br />
Berlioz.<br />
PAYS d’AIX. Concerts gratuits.<br />
http://orchestre-philharmonique-aix.com
AU PROGRAMME<br />
48MUSIQUE<br />
AIX<br />
Pasino : Gérard L<strong>en</strong>orman (31/5), Yannick Noah (1 er /6)<br />
04 42 59 69 00<br />
www.casinoaix.com<br />
Théâtre et Chansons : Eti<strong>en</strong>ne Luneau dans Juste<br />
des Chansons (26/5), Et toi, tu marcheras dans le<br />
soleil… (1 er et 3/6), soirées Cabaret avec l’atelier<br />
Chansons sur scène (22 au 24/6)<br />
04 42 27 37 39<br />
www.theatre-et-chansons.com<br />
ARLES<br />
Cargo de nuit : Natalia M King & Smokin Naked (25/5),<br />
La Cargo à quai by Eco Fabrik (1/6), Bernhoft (9/6)<br />
04 90 49 55 99<br />
www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />
Festival Jazz in Arles au Méjan : Vinc<strong>en</strong>t Peirani-<br />
Youn Sun Nah-Stephan Oliva (22/5), Lay-Tailleu-Duris<br />
Trio (23/5), Tarkovsky 4tet (24/5), Trio Melford-Dresser-Wilson<br />
(25/5), Michel Portal-Bruno Chevillon-Daniel<br />
Humair (26/5)<br />
Cinémas Actes Sud :Film : Michel Petrucciani (21/5)<br />
04 90 49 56 78<br />
www.lemejan.com<br />
AUBAGNE<br />
Escale : ToM’s (25/5), Biga Ranx + Flox + Putus Roots<br />
+ Jahnett Tafari + Kabba Massagana (2/6)<br />
04 42 18 17 18<br />
www.mjcaubagne.fr<br />
Comoedia : Concert du Cefedem (30/5), Carte blanche<br />
au conservatoire avec La Musique de Jean<br />
Françaix (8/6)<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.fr<br />
AVIGNON<br />
Passagers du Zinc : Epreuves publiques, passage du<br />
diplôme d’études musicales du CRR (23 et 24/5),<br />
Smac : soirée musiques actuelles du Conservatoire (8/6)<br />
04 90 89 45 49<br />
www.passagersduzinc.com<br />
AJMI : Prés<strong>en</strong>tation des Ateliers (7/6), Fête de la<br />
Musique-Kermesz à l’Est et Op<strong>en</strong> Bal (21/6)<br />
04 90 860 861<br />
www.jazzalajmi.com<br />
CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />
Akwaba : Betraying The Martyrs + All Dogmas We Hate<br />
+ Hypnoe5e (25/5), Gari Greu + Emma Double Té<br />
Hache (1/6), Rock <strong>en</strong> Stock avec Purple Sky et Alain<br />
Crazy + Little Big Bang + Quinte Flush + Magic Mushroom<br />
+ Décad<strong>en</strong>ce + The Last chance (2/6), «O» de<br />
Dominique Lièvre (7/6), Bob Log III + Piano Chat<br />
(9/6), Tambour Battant (16/6)<br />
04 90 22 55 54<br />
www.akwaba.coop<br />
CORRENS<br />
Le Chantier : 15 e Joutes Musicales, festival des Musiques<br />
du monde (25 au 27/5)<br />
04 94 59 56 49<br />
www.le-chantier.com<br />
DIGNE<br />
C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Basti<strong>en</strong> Lanza (26/5),<br />
Clair de lune Trio (31/5)<br />
04 92 30 87 10<br />
www.sortiradigne.fr<br />
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DRAGUIGNAN<br />
Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Bratsch & invités (22/5)<br />
04 94 505 959<br />
www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />
GAP<br />
La Passerelle : Murmurant dans les villes des Exc<strong>en</strong>trés<br />
(24/5 au 1/6)<br />
04 92 <strong>52</strong> <strong>52</strong> <strong>52</strong><br />
www.theatre-la-passerelle.eu<br />
GARDANNE<br />
La Halle : Ensemble de saxophones de Prov<strong>en</strong>ce<br />
(29/5), r<strong>en</strong>contre des Orchestres à l’école (7/6), les<br />
Bestioles de la garrigue, <strong>en</strong> déambulation dans le<br />
cadre de la fête votive (11/6), Concert de l’école<br />
primaire Lucie Aubrac et de l’école de musique sur le<br />
thème de Paris (11/6), le Chœur lyrique des Enfants<br />
de l’Estaque (12/6), Fête de l’école de musique<br />
(20/6), La Maison part <strong>en</strong> live (23/6)<br />
04 42 65 77 00<br />
www.ville-gardanne.fr<br />
HYÈRES<br />
Théâtre D<strong>en</strong>is : Laur<strong>en</strong>t de Wilde & Otisto 23 (16/6)<br />
04 94 007 880 et 06 31 798 190<br />
www.jazzaporqueroles.org<br />
ISTRES<br />
L’Usine : Grace + Alain Corbel (25/5), Finale du<br />
Tremplin découverte (26/5), Charlie Winston (3/6)<br />
04 42 56 02 21<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
Ville : Fête de la Musique avec Manu Lanvin, Deluxe,<br />
Timek (21/6)<br />
www.istres.fr<br />
LE THOR<br />
Auditorium de Vaucluse : Enrique Canta a Antonio<br />
Machin (2/6)<br />
04 90 33 97 32<br />
www.auditoriumdevaucluse.com<br />
MARSEILLE<br />
Atelier des Arts : Swing Cockt’Elles (26/5)<br />
04 91 26 09 06<br />
www.marseille9-10.fr<br />
Cri du Port : Tremplin Jazz (24/5) Lionel Belmondo<br />
(31/5) Omri Mor trio (7/6)<br />
04 91 505 141<br />
www.criduport.fr<br />
Creuset des Arts : Alertojazz (1 er /6)<br />
04 91 06 57 02<br />
www.creusetdesarts.com<br />
La Friche Belle de Mai -Cabaret Aléatoire :<br />
Musique Rebelle Round#12 (16/6)<br />
04 95 04 95 04<br />
www.musiquerebelle.com<br />
Inga des Riaux : Peggy Quetglass trio (25/5), Arobaze<br />
(31/5), Rémy Abram 4tet (1/6), Anna Farrow<br />
band (8/6), Bossazina (15/6), Nougarotrem<strong>en</strong>t<br />
(22/6), John Massa 4tet (29/6)<br />
06 07 575 558<br />
www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />
La Machine à coudre : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (25/5)<br />
www.lamachineacoudre.com<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Le Paradox : Adrian Byron Burns & Jake La Botz<br />
(24/5), Les Poulettes (25/5), Luiza Dionizio (27/5),<br />
Africa Express (29/5), Méandres (7/6)<br />
www.leparadox.fr<br />
La Passerelle : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (9/6)<br />
04 91 48 77 24<br />
Plage du Prophète-Abribus : Ahmad Compaoré-<br />
Musique Rebelle Junior (3/6)<br />
09 54 58 88 77<br />
La Meson : Naïas-Fantazio (1 er /6) Fantazio-Theron-<br />
Rossi (2/6)<br />
0491 501 161<br />
www.lameson.com<br />
Le Point de Bascule : Sam Karpi<strong>en</strong>ia (9/6) Adila<br />
Carles (16/6)<br />
06 14 31 69 66<br />
Rouge : Castellani-Souris-Versini-Surménian-Taouacht<br />
(25/5)<br />
04 91 070 087<br />
www.rougebelledemai.com<br />
Roll’ Studio : Karine Bonnafous 4tet (26/5), Trio<br />
Majica (2/6), Thierry Maucci trio (9/6), Hip Jazz Trio<br />
(16/6), Trio Trinidad (23/6)<br />
04 91 644 315 ou 06 86 728 396<br />
www.rollstudio.fr<br />
Cabaret Aléatoire : Kap Bambino (24/5), Find out<br />
Festival avec Alex Gopher + Jupiter + le Marchand de<br />
sable + The Name + 123MRK (26/5), The Black Lips<br />
+ Dumbo gets mad + Bleached (28/5), Mudhoney<br />
(1 er /6), Saschi<strong>en</strong>ne + Jori Julkkon<strong>en</strong> + Nicolas Cuer +<br />
Mula + Dawad & Z<strong>en</strong> + Lanny May + Ina Becker<br />
(2/6), Day Bonus (4/6), Musique rebelle round 12<br />
avec Ahmad Compaoré (16/6), August Burns Red +<br />
Adept (20/6)<br />
04 95 04 95 09<br />
www.cabaret-aleatoire.com<br />
C<strong>en</strong>tre culturel Mirabeau : Festival Tamazgha,<br />
musiques berbères et populaires d’Afrique du Nord<br />
avec Ideflaw<strong>en</strong>, Hacène Laïche (2/6), Cafés Nords<br />
Africains (9/6), Farid Ferragui et Zohra Aït Abbas (au<br />
théâtre de la Sucrière 23/6)<br />
04 91 03 08 86<br />
www.festivaltamazgha.org<br />
Cité de la Musique : Pluriels, concert du MIM (31/5)<br />
04 91 39 28 60<br />
www.labo-mim.org<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Dan Racing : Sigma (25/5), Mytology + Atinomy<br />
(26/5), Plastic Bag + Zebra Skies (1 er /6), Flou Fighters<br />
(2/6), Folk’n’raoul (8/6), Dad & Co + Insomnie (9/6),<br />
Grand Balcony twang machine + Malhabile (16/6),<br />
Fête de la musique Elegia (21/6)<br />
06 09 17 04 07<br />
http://guitarjacky.free.fr<br />
Espace Juli<strong>en</strong> : At dawn we are kings + Blofeld<br />
(24/5), Conger + Nitwits + Human toys (31/5), Fantasticus<br />
(1 er /6), No Trigger + Heartsounds + Wake<br />
the dead (6/6), Mess<strong>en</strong>gers + Koulirou (14/6),<br />
Breakin’bass (15/6)<br />
04 91 24 34 10<br />
www.espace-juli<strong>en</strong>.com
Grim : Festival B-Side avec Sleepy Sun + Sessions<br />
Fantôme dj set (3/6), Sons de plateaux (21 au 23/6)<br />
04 91 04 69 59<br />
www.grim-marseille.com<br />
Gyptis : Une divine comédie (25/5)<br />
04 91 11 00 91<br />
www.theatregyptis.com<br />
La Machine à Coudre : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (25/5),<br />
Redmo + Aubin (26/5), In Pulso + B Dettori solo (31/5),<br />
The Atom Brain (1 er /6), Danger + W’s Captain Kirk<br />
(2/6), Three Some + Accelerator (6/6), Antonio Negro<br />
et ses invités (7/6), Marvin + Shub (9/6)<br />
04 91 55 62 65<br />
www.lamachineacoudre.com<br />
La Meson : Tablao Flam<strong>en</strong>co la Fabia (26/5), Concert<br />
de souti<strong>en</strong> à CQFD avec Naïas + Fatazio (1/6),<br />
R<strong>en</strong>contre Fantazio + Manu Theron + François Rossi (2/6)<br />
04 91 50 11 61<br />
www.lameson.com<br />
Le Dôme : Thriller live (26/5)<br />
04 91 12 21 21<br />
Le Paradox : Les Poulettes (25/5), Super Kemia Bongoa<br />
(26/5), Luiza Dionizio (27/5), Africa express<br />
(29/5), Big butt foundation (31/5)<br />
04 91 63 14 65<br />
www.leparadox.fr<br />
Le Poste à Galène : De<strong>en</strong> Burbigo + Gaïd<strong>en</strong> & Yoshi<br />
+ Dj Old day (25/5), Grav<strong>en</strong>hurst (26/5), Rover (31/5),<br />
Finale Tremplin scène découverte 2012 (1 er /6), Siskiyou<br />
(6/6), Hugo Kant + Stereobox + R<strong>en</strong>egades of<br />
jazz (8/6), Robert (9/6), Les rois de la Suède (14/6),<br />
Bongoaï + Super Kemia (15/6), Fête de la musique<br />
avec The Magnets + The Last + Bird in shell (21/6)<br />
04 91 47 57 99<br />
www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />
Le Silo : Yannick Noah acoustique (30/5)<br />
04 91 90 00 00<br />
www.silo-marseille.fr<br />
Les Demoiselles du Cinq : Isotope (24/5), Les<br />
filles de Montmartre (30/5), Codop Fleurs de<br />
Bouches (31/5)<br />
06 23 21 26 05<br />
L’Embobineuse: Les 10 ans de Radio Discorde (25/5),<br />
Les Robertes + Brice et sa pute + Aimbass + Blockman<br />
& Ron-c (26/5), Total Chaos + Filthy Charity +<br />
Hobo Erectus (28/5), Harvey Milk + Motto (31/5),<br />
Blackie + Radikal Edwards (1 er /6), Secret Mommy +<br />
Caving + 69db au Casse tête (2/6), Jean- Louis Costes<br />
+ La prière du poulet (9/6), Festival B.Side avec Thee<br />
oh sees + J.C. Satan (10/6), Soirée KGB (16/6)<br />
04 91 50 66 09<br />
www.lembobineuse.biz<br />
NÎMES<br />
Théâtre de Nimes : Staff B<strong>en</strong>da Bilili (31/5), Musique<br />
sur cour (8 et 9/6)<br />
04 66 36 65 10<br />
www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />
OLLIOULES<br />
Châteauvallon : Amadou et Mariam (2/6)<br />
04 94 22 02 02<br />
www.chateauvallon.com<br />
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
PORT-DE-BOUC<br />
Le Sémaphore : Mario Canonge (25/5)<br />
04 42 06 39 09<br />
www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />
SALON-DE-PROVENCE<br />
Portail Coucou : Kill the Young + Soma (1 er /6)<br />
04 90 56 27 99<br />
www.portail-coucou.com<br />
IMFP – Salon de Musique : Martine Kamoun 4tet<br />
invite Mario Stantchev (29/5), Fête de l’IMFP -<br />
Ensemble vocal-Made in Fumée Bleue-Deluxe (19/6)<br />
04 90 531 2<strong>52</strong><br />
www.imfp.fr<br />
LA SEYNE-SUR-MER<br />
Fort Napoléon – ArtBop : Lois Coeurdeuil trio (25/5),<br />
Les années Blue Note 5tet (15/6),<br />
0494 094 718<br />
www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />
www.laseynejazzworkshop.com<br />
Café 7 e Vague : Alf&Half (15/6)<br />
04 94 06 02 <strong>52</strong><br />
SIX-FOURS<br />
Rest. La Vague : Jam-session jazz (7/6)<br />
04 94 07 01 73<br />
www.lavagues<strong>en</strong>sualsound.com<br />
GARDANNE<br />
Manifestation proposée par la commission Chimie et<br />
Sociétéde la Fondation de la Maison de la Chimie : Chimie<br />
& Terroir, ou un autre regard sur la chimie.<br />
Vivre, respirer, boire, manger... Tout cela serait impossible<br />
sans la chimie. Elle intervi<strong>en</strong>t dans nos vies sans<br />
que l’on s’<strong>en</strong> aperçoive. Le festival est destiné à faire<br />
découvrir la chimie, assister à des expéri<strong>en</strong>ces sci<strong>en</strong>tifiques<br />
et démonstrations par des chercheurs qui<br />
attiseront la curiosité des petits et des grands. Trois<br />
jours ponctués <strong>en</strong> après-midi par des séances «Cinésci<strong>en</strong>ces»<br />
proposées par l’association Polly Maggoo<br />
ainsi qu’une représ<strong>en</strong>tation de la compagnie de théâtre<br />
Mots à mâcher et sa célèbre lég<strong>en</strong>de de «Kiabu<br />
boara» ! Couleurs, ocres, cosmétique, huile d’olive et<br />
savon de Marseille : voici quelques-uns des sujets qui<br />
seront abordés lors des confér<strong>en</strong>ces-démonstrations<br />
tout public. Soirée de v<strong>en</strong>dredi où le journaliste et médiateur<br />
sci<strong>en</strong>tifique Dami<strong>en</strong> Jayat réunira Einstein, l’amour<br />
et la pizza dans un spectacle humoristique.<br />
Des parcours ont été conçus spécialem<strong>en</strong>t pour le<br />
public scolaire (à partir du CM1).<br />
Maison du peuple<br />
Du 24 au 26 mai<br />
http://maisondessci<strong>en</strong>ces.univ-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />
MARSEILLE<br />
Dans le cadre du cycle de confér<strong>en</strong>ces Les Jeudis du<br />
CNRS, Patrick Cozzone du C<strong>en</strong>tre de Résonance<br />
Magnétique Biologique et Médicale prés<strong>en</strong>tera L’exploitation<br />
du corps humain par IRM : l’homme dev<strong>en</strong>u<br />
transpar<strong>en</strong>t. Entrée libre.<br />
CNRS, Marseille 9 e<br />
Le 7 juin à 18h<br />
04 91 16 40 44<br />
www.culture-sci<strong>en</strong>ce-paca.org<br />
L’association Andromède propose une confér<strong>en</strong>ce :<br />
«Les phénomènes célestes et les mythologies de<br />
l’anci<strong>en</strong>ne Égypte» par Jean Maucherat, chargé de<br />
MUSIQUE/SCIENCES ET TECHNIQUES 49<br />
Espace Malraux : Biohazard + Brujeria (13/6)<br />
04 94 74 77 79<br />
www.espace-malraux.fr<br />
TOULON<br />
Tandem : Charles Pasi + Voodoo au C<strong>en</strong>tre culturel<br />
Maurin des Maures, Cogolin (26/5)<br />
04 98 070 070<br />
www.tandem83.com<br />
Théâtre Liberté : Boris Vian, cap au sud (31/5 au<br />
3/6), la Fille à marins (5 et 6/6)<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
Tour Royale : Festival Rockorama avec We Have Band,<br />
Novella, Duchess Says, Summer Heart, Casiokids,<br />
Crapft Spells, All Cannibals et Kelly und Lelly (14 au 17/6)<br />
06 11 33 24 43<br />
www.rockorama.fr<br />
VELAUX<br />
Espace NoVa : Richard Gotainer (8/6)<br />
04 42 87 75 00<br />
www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />
VITROLLES<br />
Moulin à Jazz : Alexandra Grimal 4tet Dragons (19/5),<br />
Fête de la Musique -Atelier Jazz CharlieFree-Didier<br />
Labbé 4tet (21/6)<br />
04 42 796 360<br />
www.charliefree.com<br />
Recherche au CNRS au Laboratoire d’Astrophysique<br />
de Marseille. Il tracera à l’aide d’une théorie logique et<br />
globale, les démarches observationnelles et intellectuelles<br />
des créateurs de l’art intemporel de l’Égypte<br />
anci<strong>en</strong>ne et donnera par l’utilisation de tous les phénomènes<br />
célestes universels, l’interprétation de ses<br />
mythologies, ses dessins et monum<strong>en</strong>ts funéraires.<br />
Confér<strong>en</strong>ce suivie d’une observation du ciel si la météo<br />
le permet.<br />
Observatoire de Marseille<br />
Le 15 juin<br />
04 13 55 21 55<br />
www.andromede13.info<br />
ALPES<br />
Version alpine du Souk des Sci<strong>en</strong>ces, marché à la matière<br />
grise et la découverte, ouvert librem<strong>en</strong>t aux curieux<br />
de tous âges. La Caravane des sci<strong>en</strong>ces, aujourd’hui<br />
reconnue et att<strong>en</strong>due par le grand public revi<strong>en</strong>t<br />
avec de nouvelles découvertes à partager avec tous et<br />
toutes. Les passants expérim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, jou<strong>en</strong>t, observ<strong>en</strong>t,<br />
discut<strong>en</strong>t à l’étalage avec les interv<strong>en</strong>ants, dans une<br />
ambiance conviviale et décontractée, de 10 à 19h. à<br />
Gap et à Digne.<br />
DIGNE Place du G al De Gaule le 15 juin<br />
GAP Esplanade de la paix le 16 juin<br />
04 92 53 92 70<br />
www.culture-sci<strong>en</strong>ce-paca.org<br />
CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES<br />
Dans le cadre des journées nationales du Patrimoine<br />
de Pays, l’association des Amis de Castrum Vetus<br />
propose la visite comm<strong>en</strong>tée de l’abri préhistorique<br />
de la Font-aux-Pigeons.<br />
Départ groupé, à pieds, pour se r<strong>en</strong>dre sur le site situé<br />
à <strong>en</strong>viron 300m du musée.<br />
le 17 juin à 15h<br />
04 42 79 81 56<br />
www.castrum-vetus.fr<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
50 RENCONTRES<br />
Voyage immobile<br />
Entièrem<strong>en</strong>t dédié au conte, le théâtre marseillais La Baleine<br />
qui dit «Vagues» programme la 4 e édition des Oralies, festival<br />
des contes voyageurs, initié par Bruno de La Salle dans les<br />
Alpes de Haute-Prov<strong>en</strong>ce, conteur à l’origine du r<strong>en</strong>ouveau<br />
du conte <strong>en</strong> France, mais égalem<strong>en</strong>t directeur du Conservatoire<br />
de Littérature Orale à V<strong>en</strong>dôme et parrain de la<br />
manifestation marseillaise.<br />
Pour la deuxième année consécutive les Oralies invit<strong>en</strong>t à<br />
découvrir un grand récit, cette année c’est dans les racines<br />
celtes de la Bretagne que les conteurs guideront les auditeurs,<br />
Les Oralies © Dominique Clém<strong>en</strong>t<br />
Mouchoir de poche<br />
R<strong>en</strong>iant l’adage, la Zone d’Intérêt poétique<br />
invite à déguster les eaux de la<br />
Prov<strong>en</strong>ce verte. Pour leur 4 e festival les<br />
Eauditives conjugueront poésie et<br />
confér<strong>en</strong>ces, arts plastiques et ateliers<br />
d’écriture poétique, résid<strong>en</strong>ce d’écriture<br />
(celle de la poétesse belge Gw<strong>en</strong>aëlle<br />
Stubble) et publication par les éditions<br />
Plaine Page d’un numéro spécial de la<br />
revue Art Matin dans lequel on retrouvera<br />
les archives des trois précéd<strong>en</strong>tes<br />
Eauditives (2008, 2009, 2011), des<br />
textes, créations, interviews, confér<strong>en</strong>ces,<br />
images des actes poétiques et<br />
artistiques ainsi que des contributions<br />
inédites pour l’édition de 2012. Les<br />
vers les exploits de Gauvain, Perceval ou Lancelot, avec le Roi<br />
Arthur et le cycle de La Table Ronde. La première parole sera<br />
celle de Claudine Glot, présid<strong>en</strong>te du C<strong>en</strong>tre de l’imaginaire<br />
Arthuri<strong>en</strong> pour une confér<strong>en</strong>ce donnée le 25 mai à 20h30<br />
au Théâtre du Conte. Puis, dès le l<strong>en</strong>demain, place aux contes<br />
sur la place du Cours Juli<strong>en</strong>, avec Nicolas Mezzalira, spécialisé<br />
dans le répertoire arthuri<strong>en</strong>, Mimi Barthelemy, Sylvie<br />
Delom, Abdoulaye Diop Dany et Pascal Fauliot, avec, le<br />
soir au Théâtre, le spectacle Perceval de ce dernier ; le dimanche<br />
matin, les «toutes petites oreilles» s’ouvriront pour écouter<br />
Claire Pantel, puis à 10h un brunch littéraire<br />
réunira les conteurs. En parallèle,<br />
la grande librairie du conte s’installera<br />
sous les arbres…<br />
DO.M.<br />
Les Oralies<br />
Du 25 au 26 mai<br />
Cours Juli<strong>en</strong>, Marseille<br />
04 91 48 95 60<br />
Labaleinequiditvagues.org<br />
Le Théâtre du Petit Matin (de Proximité Maximale ?) est<br />
épatant dans son g<strong>en</strong>re : camisole de force ou bouillabaisse,<br />
que propose-t-il donc à ses auteurs invités au Cabanon ?<br />
Nommant ainsi l’un des dispositifs mis <strong>en</strong> place autour de la<br />
lecture de textes contemporains, Nicole Yanni suggère plutôt<br />
la réunion de plaisir, dans sa forme la plus simple, d’auteurs,<br />
comédi<strong>en</strong>s/lecteurs et spectateurs/auditeurs. Une pause dans<br />
un travail de création qui permette une transmission directe<br />
et une écoute active, «face à face tranquille» <strong>en</strong> effet. Un<br />
v<strong>en</strong>dredi soir du mois d’avril, la jeune auteure dramatique<br />
Magali Mougel a assisté avec le public à la lecture d’extraits<br />
de ses œuvres réc<strong>en</strong>tes Ce que Suzy mesure et Léda, le sourire<br />
<strong>en</strong> bannière. Écriture mate, dialogues où s’épanouit la cruauté<br />
des rapports familiaux <strong>en</strong> particulier dans le couple, souffrances<br />
intimes nettem<strong>en</strong>t au féminin. À l’interpellation<br />
«brute et directe» (on est au Cabanon !) sur l’évacuation du social,<br />
l’auteure répond par la lecture d‘ERWIN MOTOR/Dévotion<br />
paru aux éd. Espaces 34. Efficace plongée du corps s<strong>en</strong>sible<br />
dans l’industrie automobile !<br />
Avec l’arrivée de l’été ? excursions poétiques et apéritives loin<br />
du cabanon avec les Mots à l’Air, les lundi à 19h30 au Vallon<br />
des Auffes et à Malmousque, avec Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu (le 25<br />
juin), Philippe Jaccottet (les 4 et 18 juin) et Patrick Dubost<br />
(le 11 juin)… M.-J.D.<br />
Théâtre du Petit Matin, Marseille 5 e<br />
04 91 48 98 59<br />
http://theatredupetitmatin.free.fr<br />
Fontaine je boirai de ton eau<br />
Compagnie Ca fait des bulles, Les Eauditives 2009,<br />
Cascade du Fauvery © C. L<strong>en</strong>zi<br />
Chiara Mulas, Les Eauditives 2011, Cascade du Fauvery, Barjols © Micheline Simon<br />
manifestations essaimeront à travers les<br />
lieux d’eau des deux villes, fontaines,<br />
lavoirs, mais aussi tanneries à Barjols ou<br />
laverie automatique à Brignoles où<br />
même la librairie déti<strong>en</strong>t un nom prédestiné<br />
aux épanchem<strong>en</strong>ts aquatiques,<br />
la librairie du Bateau Blanc… Ces<br />
manifestations sav<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t<br />
proposer des parcours, prés<strong>en</strong>ter des<br />
poètes, des plastici<strong>en</strong>s, des philosophes,<br />
des architectes au public, mais elles s’attach<strong>en</strong>t<br />
à lui faire ress<strong>en</strong>tir la création<br />
même <strong>en</strong> l’associant par le biais d’ateliers<br />
d’écriture m<strong>en</strong>és auprès des écoles qui<br />
restitueront leurs travaux les v<strong>en</strong>dredis.<br />
Une belle démarche s<strong>en</strong>sible, ludique et<br />
partageuse. M.C.<br />
Les eauditives<br />
Brignoles les 15 et 16 juin<br />
Barjols les 22 et 23 juin<br />
04 94 72 54 81<br />
www.plainepage.com<br />
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Libraires du sud /Libraires à Marseille<br />
- 04 96 12 43 42<br />
R<strong>en</strong>contres : avec Chritophe Estrada<br />
pour son roman Hilarion (Actes Sud)<br />
le 23 mai à la librairie Maupetit (Marseille)<br />
avec Christine Brunet autour de son<br />
ouvrage Dis bonjour à la dame (éditions<br />
Albin Michel) et des questions qu’il<br />
aborde sur l’éducation des <strong>en</strong>fants le 24<br />
mai dès 18h à la librairie Goulard (Aix)<br />
avec Valérie Mrej<strong>en</strong> pour Forêt noire<br />
(P.O.L.) et Orrion Scohy pour En<br />
Tarzizanie (P.O.L.) le 24 mai à Montévidéo<br />
avec la librairie Histoire de l’œil<br />
(Marseille)<br />
avec Flor<strong>en</strong>ce Qu<strong>en</strong>tin pour son livre<br />
Isis L’eternelle (Albin Michel) le 24 mai<br />
à 18h30 à la librairie Saint Paul (Marseille)<br />
avec André Bucher pour son livre Fée<br />
d’hiver (Le Mot et le Reste) le 25 mai à<br />
19h à la librairie Histoire de l’œil (Marseille)<br />
avec Marie d’Hombres, Blandine<br />
Scherer et la photographe Anna Puig-<br />
Rosado pour le livre Le V<strong>en</strong>tre de<br />
Marseille, commerçants de Noailles<br />
(Gauss<strong>en</strong>) le 31 mai à 18h à la librairie<br />
Apostille (Marseille)<br />
avec Victor Del Arbol pour son roman<br />
policier La tristesse du samouraï (Actes<br />
Noirs) le 31 mai à 17h à la librairie<br />
Maupetit (Marseille)<br />
avec Nick Barlay pour son livre La<br />
femme d’un homme qui (Quidam, 2011)<br />
et prés<strong>en</strong>tation de la maison d’édition le<br />
31 mai à 19h à la librairie Histoire de<br />
l’œil (Marseille)<br />
Escales <strong>en</strong> librairies : r<strong>en</strong>contre avec<br />
Hervé Tanquerelle le 24 mai dès 16h<br />
à la librairie Voyages au bout de la nuit<br />
(Saint-Rémy) et le 25 mai à la librairie<br />
La Réserve à bulle (Marseille)<br />
Avec Douglas K<strong>en</strong>nedy le 8 juin à 12h<br />
à la librairie Book in Bar (Aix) et à 18h<br />
à la librairie L’Attrape Mots (Marseille)<br />
AIX<br />
Cité du livre – 04 42 91 98 88<br />
Exposition de Eve Morisi, Albert Camus<br />
contre la peine de mort, jusqu’au 2 juin.<br />
Exposition d’une sélection de travaux<br />
de Guy Calamusa, jusqu’au 9 juin à la<br />
Fondation Saint John Perse.<br />
Dans le cadre du colloque organisé par<br />
le CIELAM, Université d’Aix-Marseille<br />
I, site d’Aix, les Écritures Croisées oranis<strong>en</strong>t<br />
une r<strong>en</strong>contre-lecture autour des<br />
écrivains des éditions de Minuit Yves<br />
Ravey et Laur<strong>en</strong>t Mauvignier, animée<br />
par P. Scho<strong>en</strong>tjes et D. Viart, le 24 mai<br />
à 18h salle Armand Lunel.<br />
R<strong>en</strong>contre-débat avec Michel Onfray<br />
pour son livre L’ordre libertaire. La vie<br />
philosophique d’Albert Camus (éd. Flammarion,<br />
2011), le 29 mai à 18h30 à<br />
l’amphithéâtre de la Verrière.
C<strong>en</strong>tre aixois des Archives départem<strong>en</strong>tales<br />
-04 42 <strong>52</strong> 81 90<br />
Exposition Les chemins de l’eau <strong>en</strong> BD – Le regard<br />
d’Edmond Baudoin, jusqu’au 23 juin.<br />
3bisf – 04 42 16 17 75<br />
Atelier Objet-action animé par Caroline<br />
Le Mehau-té, tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />
Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />
imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun)<br />
animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les mardis<br />
de 14h à 16h30.<br />
Atelier Galerie – 09 51 16 98 00<br />
Exposition Art, design et artisanat, qui se conjugue avec<br />
la nouvelle collection Miscéo, du 8 au 16 juin de 9h<br />
à 20h.<br />
ARLES<br />
Galerie Espace pour l’art – 04 90 97 23 95<br />
L’association Asphodèle initie de petites confér<strong>en</strong>ces<br />
sur l’art pour <strong>en</strong>fants intitulées Lucioles : avec le<br />
photographe François Deladerrière le 23 mai à<br />
14h30 à la galerie le Magasin de jouets.<br />
Galerie Joseph Antonin – 04 90 99 53 31<br />
Exposition Ecce Homo, photos d’Anna Chrysridi et<br />
peintures de Guillaume Flageul. Jusqu’au 23 juin,<br />
vernissage le 3 mai à 19h.<br />
FORCALQUIER<br />
Association Croq’Livres – 04 92 75 46 59<br />
14é édition des Journées du livre jeunesse sur le thème<br />
Filles et garçons : auteurs press<strong>en</strong>tis, Adela Turin, Susie<br />
Morg<strong>en</strong>stern, Irène Bonacina, Clotilde Perrin, Nelly<br />
Chabrol Gagne, et Patrick Banon, du 29 mai au 2<br />
juin.<br />
Association Apérilivres – 04 92 74 53 <strong>52</strong><br />
Festival Impressions d’arts sur le thème Du livre à<br />
l’écran : l’adaptation littéraire au cinéma, du 8 au 10<br />
juin.<br />
LA SEYNE-SUR-MER<br />
Les Chantiers de la lune – 04 94 06 49 26<br />
Exposition collective Trace #3, avec les artistes Krista<br />
Smith, Hans Silvester, Gilles Breil, Fodé Camara et<br />
Wei Fei & Wang Qin, du 2 juin au 28 juillet.<br />
LES BAUX-DE-PROVENCE<br />
Château des Baux – 04 90 54 55 56<br />
Les médiévales des Baux : tous les week-<strong>en</strong>ds, jours<br />
fériés et vacances scolaires sont organisés des tirs à la<br />
catapulte, au tir à l’arbalète et maniem<strong>en</strong>t de l’épée,<br />
et un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept.<br />
L’ISLE-SUR-LA-SORGUE<br />
Association ACTA – tracedepoete@dbmail.com<br />
Trace de poète : «Un dialogue <strong>en</strong>tre la poésie et les arts<br />
plastiques, la philosophie, le théâtre, la musique» :<br />
expos, livres d’artistes, revues de poésie, lectures,<br />
concerts… Jusqu’au 28 mai.<br />
MARSEILLE<br />
Région – 04 91 57 <strong>52</strong> 11<br />
Exposition Printemps arabe, jusqu’au 28 juin.<br />
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BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00<br />
Exposition Press Play Pixellissime 2012 qui expose les<br />
relations complexes et passionnées <strong>en</strong>tre le jeu vidéo et<br />
le cinéma, du 30 mai au 30 juin ; r<strong>en</strong>contre projections<br />
et jeux vidéos à disposition le 30 mai à partir de<br />
14h, défilé de Cosplay avec aoi sora Cosplay dès 17h.<br />
Confér<strong>en</strong>ce de Jean Chelini sur les Aspects de la vie<br />
religieuse marseillaise au XIX e , le 23 mai à 17h30.<br />
Confér<strong>en</strong>ce La consci<strong>en</strong>ce vue par un neurobiologiste par<br />
François Clarac, le 29 mai à 17h.<br />
ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />
À l’occasion du Forum mondial de l’eau, exposition<br />
Les territoires de l’eau, irrigation et partage de l’eau <strong>en</strong><br />
Méditerranée, par l’IRD <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’INA.<br />
Jusqu’au 13 juillet.<br />
Exposition de l’artiste Emilie N’Guy<strong>en</strong> Van, L’Art<br />
s’archive, qui questionne la véracité des docum<strong>en</strong>ts que<br />
l’on nous donne à voir, <strong>en</strong> mêlant habilem<strong>en</strong>t le vrai<br />
et le faux dans l’objectif de pousser le public à une<br />
réflexion sur le pouvoir des images. Jusqu’au 21 juin.<br />
Institut Culturel Itali<strong>en</strong> – 04 91 48 51 94<br />
Exposition de photographies Itali<strong>en</strong>s 150 ans<br />
d’émigration <strong>en</strong> France et ailleurs, jusqu’au 15 juin.<br />
Association Sud culture – 04 91 03 08 86<br />
Festival Tamazgha #7, dédié au patrimoine musical<br />
d’Afrique du nord : confér<strong>en</strong>ce sur 1912-2012, un<br />
siècle d’immigration Kabyle, le 9 juin à 21h au c<strong>en</strong>tre<br />
culturel Mirabeau. Les 2, 9 et 23 juin.<br />
Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />
Cercle de conversations animée par N. Yanni <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce de J ; C. Agnel sur Comm<strong>en</strong>t peut-on construire<br />
sa p<strong>en</strong>sée pour réfléchir un monde durable ou sout<strong>en</strong>able<br />
?, le 26 mai à 18h.<br />
Lectures de et par Patrick Dubost, poète performeur<br />
lyonnais, le 11 juin à 19h30 ; lecture des textes de<br />
Philippe Jaccottet, le 4 juin à 19h30 ; lecture de et<br />
par Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu, le 25 juin à 19h30.<br />
Les Ateliers d’Aline – 06 64 17 96 87<br />
D’un mot, une nouvelle : cycle d’ateliers d’écriture<br />
explorant le g<strong>en</strong>re multiple de la nouvelle, accessibles<br />
à tous. Le 28 mai de 17h à 19h30 à la librairie des<br />
éditions L’atinoir, Marseille.<br />
Galerie Anna-Tschopp – 04 91 37 70 67<br />
Exposition des peintures de B<strong>en</strong>jamin Carbonne,<br />
Conversation avec la toile, jusqu’au 9 juin ; décrochage<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de l’artiste le 7 juin dès 18h30.<br />
Galerie Montgrand – 04 91 33 11 99<br />
Exposition Voyante du passé. Cryptage, œuvres d’Ilana<br />
Salama Ortar, artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à l’ESADMM, du<br />
22 mai au 30 juin.<br />
Amont Patrimoine – 04 91 62 65 49<br />
Exposition Rivages de Michel Escallier-Lachaup,<br />
jusqu’au 4 juin.<br />
Espace Leclere – 04 91 50 00 00<br />
Confér<strong>en</strong>ces : de Daniel Marchesseau, directeur du<br />
musée, sur Le musée de la Vie romantique, le 23 mai à<br />
18h ; Daniel Drocourt, dir. de l’Atelier du Patrimoine<br />
de Marseille sur Mémoire de maisons historiques à<br />
Marseille, le 4 juin à 18h ; Jérémie B<strong>en</strong>pît, conservateur<br />
<strong>en</strong> chef des châteaux de Trianon, sur La conservation<br />
des domaine et châteaux de Trianon, le 11 juin à 18h ;<br />
Jean-Pierre Cometti, philosophe, et Bernard Lafargue,<br />
histori<strong>en</strong> de l’art et philosophe, université de<br />
Bordeaux, sur Le syndrome de V<strong>en</strong>ise, la bi<strong>en</strong>nalisation<br />
de l’art contemporain, le 18 juin à 18h.<br />
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RENCONTRES<br />
51<br />
Auditorium de la Caisse d’Epargne – 04 91 57 26 49<br />
Confér<strong>en</strong>ces d’initiation L’art <strong>en</strong> France par Jean-Noël<br />
Bret : l’art français VIII : les avant-gardes et l’École de<br />
Paris, le 24 mai à 18h ; L’art français IX : depuis 1945,<br />
le 21 juin à 18h.<br />
Mairie des 11 e et 12 e arr. – 04 91 14 62 40<br />
Exposition des Artistes peintres du secteur : Marc<br />
Tranchino, Jean-Marc Hernandez, M. Armand,<br />
Roméas, H<strong>en</strong>ri Saplana, Betty Bonifacio, Liliane<br />
Costa-Kara, Sylvie Bourély, Yolande Giana, Michelle<br />
Ravel, Olga Sabarthès, Nathalie Chappat et Jean<br />
Patrick Delépine. Jusqu’au 31 mai.<br />
MARTIGUES<br />
Musée Ziem – 04 42 41 39 60<br />
Exposition D’une mer à l’autre, Marines du Nord et du<br />
Sud <strong>en</strong>tre 1850 et 1908, jusqu’au 24 juin.<br />
PELISSANNE<br />
Médiathèque Robert et Pierre Brun – 04 90 55 30 74<br />
8 e édition de Dévore-livres sur le thème Tous <strong>en</strong> scène :<br />
r<strong>en</strong>contres d’auteurs (Vinc<strong>en</strong>t Bourgeaud, Hubert<br />
B<strong>en</strong> Kemoun, Roland Fu<strong>en</strong>tes, Éric Sanvoisin), dédicaces,<br />
ateliers d’écriture… Du 29 mai au 1 er juin.<br />
SAINT-CHAMAS<br />
Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />
Exposition de peinture d’Emmanuelle Gillard et Eric<br />
Faggianelli, jusqu’au 31 mai.<br />
SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES<br />
Association Lire <strong>en</strong>tre les vignes – 04 90 60 67 95<br />
5 e édition du salon du livre Lire <strong>en</strong>tre les vignes : avec<br />
Alain Guyard, invité d’honneur, lecrures, dédicaces<br />
d’auteurs et d’illustrateurs, confér<strong>en</strong>ce… Le 17 juin.<br />
SORGUES<br />
Editions du Toulour<strong>en</strong>c – 06 15 <strong>52</strong> 51 77<br />
10 e édition du Jardin du livre remarquable : confér<strong>en</strong>ce,<br />
spectacle, exposition… Les 2 et 3 juin au Domaine<br />
de Brantes.<br />
TOULON<br />
Espace Castillon – 04 94 93 47 33<br />
Exposition Cyril Besson et ses amis…, F. Caillol, M.<br />
Calistri, K. D<strong>en</strong>nis, C. Donjerkovic, K. Grisanzio, L.<br />
Follot et D. Powell. Du 5 au 30 juin.<br />
VEYNES<br />
Mairie – 04 92 57 24 23<br />
17 e édition du printemps du livre de jeunesse sur le<br />
thème du sport : les auteurs invités sont Zaü, Bernard<br />
Chambaz, Jean-Luc Luciani, Jean-Philippe Chabot et<br />
Marion Devaux. Du 24 au 26 mai.<br />
CONCOURS<br />
La Chambre de Commerce et d’Industrie de<br />
Marseille lance, pour la 5 e année, un concours<br />
artistique à tous les artistes sur le thème de l’économie.<br />
Pour concourir, photographes, plastici<strong>en</strong>s, sculpteurs,<br />
vidéastes… doiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter une création qui<br />
réponde aux critères d’esthétique, d’originalité, de<br />
qualité et d’innovation technique et s’exprimer sur le<br />
thème de l’Economie. La CCI Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />
consacrera à l’acquisition d’une, deux ou trois œuvres,<br />
une dotation de 30.000 euros.<br />
Dépôt des candidatures jusqu’au 4 juin.<br />
www.ccimp.com
<strong>52</strong> CINÉMA<br />
LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />
Cinémathèque<br />
Les Mardis de la Cinémathèque propos<strong>en</strong>t à 19h,<br />
à l’Espace Cézanne du CRDP, le 22 mai, La<br />
grande vie d’H<strong>en</strong>ri Schneider, Prix Jean Vigo 19<strong>52</strong> ;<br />
le 29 mai, Le Regard d’Ulysse d’Angelopoulos ; le<br />
5 juin, L’Av<strong>en</strong>ture de Mme Muir de Mankiewicz et<br />
le 12 juin, La glorieuse parade de Michael Curtiz.<br />
04 91 50 64 48<br />
www.cinememoire.net<br />
Trios dans<br />
le cinéma itali<strong>en</strong><br />
Arrête de pleurer<br />
Pénélope<br />
Le 4 juin à 20h au cinéma Pathé Plan de Campagne,<br />
avant-première du film Arrête de pleurer<br />
Pénélope, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des réalisatrices-comédi<strong>en</strong>nes,<br />
Corinne Puget et Juliette Arnaud et de<br />
la comédi<strong>en</strong>ne Christine Anglio ; une suite des<br />
av<strong>en</strong>tures des 3 amies de la pièce homonyme.<br />
Cinéma Pathé, Plan de Campagne<br />
04 42 02 01 00<br />
www.cinemasgaumontpathe.com<br />
Le regard d'Ulysse d'Angelopoulos<br />
Le Territoire<br />
<strong>en</strong> liberté<br />
Au Théâtre Liberté, à Toulon, le Théma #5<br />
continue d’explorer la ville et de débattre sur les<br />
<strong>en</strong>jeux liés au territoire. Après la projection de<br />
films d’archives le 11 mai et les expositions dans<br />
le hall du théâtre, les Regards sur la ville se<br />
poursuiv<strong>en</strong>t avec une confér<strong>en</strong>ce-débat le 25 mai<br />
à 18h, Les Urbanistes, la ville et le territoire : un<br />
désir de reconquête, et le 8 juin avec une carte<br />
blanche à Franck Michelletti. Le 15 juin,<br />
témoignage-docum<strong>en</strong>taire de Natacha Cyrulnik<br />
sur la rénovation urbaine de la cité Berthe à la<br />
Seyne-sur-Mer avec la projection, à 18h, de Ceux<br />
qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t le projet urbain et ceux qui le viv<strong>en</strong>t.<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
Mon village<br />
<strong>en</strong> 2020<br />
Le 29 mai à 19h, à l’espace Agora Alpilles à<br />
Maussane, dans le cadre de D<strong>en</strong>se, d<strong>en</strong>se, d<strong>en</strong>se,<br />
le CAUE 13 fait son cinéma : Mon village <strong>en</strong> 2020,<br />
projection de courts-métrages et débat.<br />
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t 13<br />
04 96 11 01 20<br />
www.caue13.com<br />
Cinépage<br />
Le 31 mai à 20h, Cinépage, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le<br />
Cinéma Pathé Madeleine, propose Le Chant des<br />
mariées de Karin Albou.<br />
04 91 85 07 17<br />
www.cinepage.com<br />
Les innoc<strong>en</strong>ts de Bertolucci<br />
Jusqu’au 27 mai, le cycle Histoire de trios dans<br />
le cinéma itali<strong>en</strong> continue au Château de la<br />
Buzine, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Institut Culturel<br />
Itali<strong>en</strong> de Marseille : le 25 mai à 20h, Les<br />
Innoc<strong>en</strong>ts de Bertolucci et le 27 mai à 14h, Trois<br />
frères de Francesco Rosi.<br />
04 91 45 27 60<br />
www.chateaudelabuzine.com<br />
Jamais deux<br />
sans trois<br />
Le cycle d’histoires à trois, légères ou <strong>en</strong>gagées,<br />
se poursuit au Château de la Buzine : à 20h, le 1 er<br />
juin, Trois places pour le 26 de Jacques Demy ; le<br />
8 juin, César et Rosalie de Claude Sautet et le 15<br />
juin, Talons aiguilles d’Almodóvar.<br />
À 14h, le 3 juin, Vicky Cristina Barcelona de Woody<br />
All<strong>en</strong> ; le 10 juin, Le Bonheur d’Agnès Varda et à<br />
16h, le 13 juin, Les triplettes de Belleville de<br />
Sylvain Chomet.<br />
04 91 45 27 60<br />
www.chateaudelabuzine.com<br />
Patrimoine<br />
cinématographique<br />
L’Espace Cinéma Prosper Gnidzaz à Martigues<br />
propose un cycle les mardi, mercredi, samedi et<br />
dimanche de 10h à 12h et de 14h30 à 16h, des<br />
films docum<strong>en</strong>taires jusqu’au 20 mai, Les années<br />
20-De l’impressionnisme au cinéma pur de<br />
Claude-Jean Philippe, suivi du cycle Jean<br />
Painlevé au fil de ses films.<br />
Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues<br />
04 42 10 91 30<br />
http://espacecinemapg.blogspot.fr/<br />
David Lynch<br />
Le 1 er juin à 18h, dans le cadre de Cinéastes de<br />
notre temps, Agnès b. et D.Films propos<strong>en</strong>t :<br />
David Lynch, don’t look at me de Guy Girard.<br />
Agnès b., Marseille<br />
04 96 11 04 50<br />
Troublez-moi ce soir de Roy Ward Baker<br />
Carte Blanche<br />
à Image de Ville<br />
Du 6 au 9 juin à 19h30 au cinéma du Merlan à<br />
Marseille, projections, r<strong>en</strong>contres, échanges autour<br />
de Marseille et d’Alger : le 6, 3 films de la jeune<br />
cinématographie algéri<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de<br />
Mohamed Lakhdar Tati, réalisateur de Joue à<br />
l’ombre, qui, le 9 juin, dialoguera avec l’écrivain et<br />
éditeur Sofiane Hadjadj, sous le regard de Pascal<br />
Jourdana de La Marelle-Villa des auteurs. Le 7,<br />
Omégaville, film <strong>en</strong> chantier sur le quartier du<br />
Grand Saint Barthélemy d’Anne Alix. Le 8, Bar<br />
c<strong>en</strong>tre des autocars <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateurphotographe<br />
Patrick Zachmann dontune exposition<br />
se ti<strong>en</strong>dra, dans le cadre de MP13 au MuCEM sur<br />
le thème des migrations méditerrané<strong>en</strong>nes.<br />
Séances gratuites sur réservation.<br />
04 91 11 19 20<br />
www.merlan.org<br />
04 42 63 45 09<br />
www.imagedeville.org<br />
Les Classiques<br />
de l’été<br />
Du 6 juin au 27 juillet, l’Institut de l’image à Aix<br />
propose, dans une cohabitation harmonieuse de<br />
la pellicule et du numérique, l’occasion de se faire<br />
une opinion sur les deux supports à travers la<br />
projection de grands classiques : Lame de fond<br />
de Vinc<strong>en</strong>te Minnelli ; Si Paris l’avait su, un des premiers<br />
films de Ter<strong>en</strong>ce Fisher ; Fr<strong>en</strong>ch Cancan<br />
de R<strong>en</strong>oir ; Attaque ! de Robert Aldrich ; L’Assassin<br />
et Les Jours comptés d’Elio Petri ; Sandra de<br />
Visconti ; Trois femmes d’Altman ; Comédie Érotique<br />
d’une nuit d’été de Woody All<strong>en</strong> ; Go Go<br />
Tales d’Abel Ferrara. R<strong>en</strong>dez-vous avec Marilyn<br />
dans Troublez-moi ce soir de Roy Ward Baker et<br />
Bus Stop de Joshua Logan. L’été sous la toile ?<br />
Institut de l’Image, Aix<br />
04 42 26 81 82<br />
www.institut-image.org
Juin au jardin<br />
Le 15 juin à 21h30 dans le cadre de Juin au jardin,<br />
la Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale Gaston-<br />
Defferre propose <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Tilt, dans<br />
le jardin de lecture, un film d’animation de Alain<br />
Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Une vie de chat,<br />
celle de Dino qui partage sa vie <strong>en</strong>tre deux<br />
maisons…<br />
04 13 31 82 00<br />
www.biblio13.fr<br />
Une vie de chat d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli<br />
Cinéma allemand<br />
des années 70<br />
Les 15, 16 et 17 juin, Art et essai Lumière, propose<br />
au cinéma Lumière à la Ciotat 3 jours avec... la<br />
nouvelle vague du cinéma allemand des années<br />
70 : L’ami américain de Wim W<strong>en</strong>ders, Je veux<br />
seulem<strong>en</strong>t que vous m’aimiez de R.W.<br />
Fassbinder, Le tambour de Volker Schlöndorff<br />
et Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog.<br />
Après les projections, débats animés par Martin<br />
Lampprecht et Christine Fillette.<br />
Art et Essai Lumière<br />
06 64 85 96 40<br />
www.mairie-laciotat.fr<br />
L'ami américain de Wim W<strong>en</strong>ders<br />
Ce qui nous arrive<br />
Le 20 juin, dans le cadre du colloque national sur<br />
la création artistique pour les publics sous main<br />
de justice, à la Friche, projection du film Ce qui<br />
nous arrive de Caroline Caccavale, réalisé avec<br />
des personnes dét<strong>en</strong>ues de la prison des<br />
Baumettes.<br />
Lieux Fictifs, Laboratoire de Recherche<br />
Cinématographique et Social<br />
04 95 04 96 37<br />
www.lieuxfictifs.org<br />
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Cinésinophiles<br />
La seconde édition du Festival du Cinéma Chinois<br />
<strong>en</strong> France (FCCF) qui a pour objectif de faire<br />
découvrir la diversité du cinéma chinois au public<br />
français se ti<strong>en</strong>dra du 14 mai au 12 juin, à Paris,<br />
Lyon, Marseille, Cannes, Strasbourg, Biarritz et<br />
La Réunion.<br />
À Marseille c’est le cinéma Le Prado qui accueille<br />
plus d’une douzaine de films inédits. Le public<br />
aura donc le choix ! Comédies romantiques, Ce<br />
que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes de Ch<strong>en</strong> Daming, avec<br />
Gong Li, invitée d’honneur du FCCF, remake de<br />
What wom<strong>en</strong> want de Nancy Meyers ; Cher <strong>en</strong>nemi<br />
de Xu Jinglei ; L’amour n’est pas aveugle que<br />
T<strong>en</strong>g Huatao a réalisé avec un très petit budget et<br />
qui a eu un énorme succès <strong>en</strong> Chine ou un mélodrame<br />
: Sous l’aubépine de Zhang Yimou, une<br />
histoire d’amour avec pour toile de fond la révolution<br />
culturelle.<br />
Ceux qui aim<strong>en</strong>t les films d’auteur<br />
iront voir L’amour éternel de Gu<br />
Changwei avec Zhang Ziyi qui a<br />
remporté le prix de la meilleure<br />
actrice au China Film Directors<br />
Guild Awards 2012 pour ce rôle ;<br />
Kora, un road movie qui a valu à<br />
Du Jiayi le prix du meilleur jeune<br />
réalisateur ou Hello ! Monsieur de<br />
Han Jie, une fable noire sur un ouvrier<br />
maladroit passant son temps<br />
juché sur un arbre de son village,<br />
primé au Festival International du<br />
Film de Shanghai.<br />
Et bi<strong>en</strong> sûr aussi des films d’action<br />
dont Le Grand Magici<strong>en</strong> de<br />
Derek Yee avec Tony Leung (In<br />
Ce que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes de Ch<strong>en</strong> Daming<br />
CINÉMA<br />
Autour des naissances<br />
Du 5 au 9 juin se ti<strong>en</strong>dra le 31 ème Festival du premier<br />
film francophone, organisé par l’association r<strong>en</strong>t) pour Les adoptés. Et la plus jeune, Anamaria<br />
de Lisa qu’interprète la réalisatrice Mélanie Lau-<br />
«La Ciotat Berceau du Cinéma», au Théâtre du Vartolomei, 13 ans (la Violetta de My Little princess<br />
d’Eva Ionesco), assistera à la projection le 6<br />
Golfe, En att<strong>en</strong>dant l’Ed<strong>en</strong>. Au programme, projections,<br />
r<strong>en</strong>contres et une exposition à la Chapelle juin à 14h30.<br />
des Pénit<strong>en</strong>ts Bleus : une sélection des affiches Jacques Malaterre animera une Master-class <strong>en</strong><br />
du collectionneur Guy Anfossi sur le thème «Train prés<strong>en</strong>ce de l’acteur Helmi Dridi autour de AO, le<br />
et Cinéma».<br />
dernier Néandertal.<br />
Le 5 juin pour l’ouverture, <strong>en</strong> hommage au présid<strong>en</strong>t<br />
du jury Pascal Thomas, une comédie qu’il tes les séances sont gratuites !<br />
Un programme bi<strong>en</strong> alléchant, d’autant que tou-<br />
a réalisée <strong>en</strong> 2006, Le grand appartem<strong>en</strong>t. Puis ANNIE GAVA<br />
18 films <strong>en</strong> compétition, 9 longs et 9 courts. Le<br />
public pourra s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir le 6 juin avec les 7 Berceau du Cinéma, La Ciotat<br />
membres du jury : acteur, compositeur, scénariste,<br />
chef opérateur, costumière, producteur, pour www.berceau-cinema.com<br />
06 23 92 59 <strong>52</strong><br />
un mom<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t passionnant.<br />
Car les réalisateurs et acteurs seront à la Ciotat<br />
pour prés<strong>en</strong>ter leurs films et échanger avec les<br />
spectateurs : Cédric Jim<strong>en</strong>ez, pour Aux yeux de<br />
tous le 7 juin à 20h ; Frédéric Beigbeder pour<br />
L’amour dure trois ans, le 8 juin à 17h30 ; Jean-<br />
Jacques Jauffret et l’actrice Sylvie Lachat, pour<br />
Après le sud; Estelle Larrivaz pour Le Paradis<br />
des Bêtes ; Emmanuelle Millet pour La Brindille.<br />
L’acteur Frédéric Gorny (le manager de l’hôtel<br />
dans Louise Wimmer) parlera du film de Cyril<br />
M<strong>en</strong>negun ; l’actrice Marie D<strong>en</strong>arnaud (la sœur<br />
My Little Princess d’Eva Ionesco<br />
53<br />
the mood for love) et des films d’animation produits<br />
par les studios de Shanghai dont Tapage au<br />
palais céleste de Ch<strong>en</strong> Zhihong, adapté à partir<br />
de la version originale de 1965 de Wan Laiming ou<br />
Une jeune fille juive à Shanghai, de Wang G<strong>en</strong>fa,<br />
un hommage à cette ville qui accueillit plus de tr<strong>en</strong>te<br />
mille juifs fuyant les persécutions <strong>en</strong> Europe.<br />
Cinéphiles et sinophiles se retrouveront avec<br />
bonheur au Prado !<br />
ANNIE GAVA<br />
FCCF<br />
du 7 au 12 juin<br />
Le Prado, Marseille<br />
www.cinema-leprado.fr<br />
www.festivaldufilmchinois.com
54 ARTS VISUELS<br />
AU PROGRAMME<br />
Véronique Rizzo dans son atelier © Santi Oliveri<br />
© Der Tod ist ein Dandy, Francisco Da Matta,<br />
c-print, collage et cadre cassé et recollé,<br />
40 x 37 cm, 2012<br />
Véronique Rizzo versus<br />
Francisco Da Mata<br />
La Gad nous aura prév<strong>en</strong>us : «Rizzo et Da Matta<br />
confront<strong>en</strong>t leurs deux approches dans<br />
un accrochage à la courtoisie explosive» !<br />
Est-ce à dire que leur flirt, ou leur battle comme<br />
le suggère la galerie, laissera des traces dans<br />
nos mémoires. Leurs compositions abstraites<br />
affich<strong>en</strong>t une radicalité visuelle exemplaire,<br />
qui devrait s’accommoder parfaitem<strong>en</strong>t<br />
des contraintes de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t… M.G.-G.<br />
du 17 mai au 7 juillet<br />
La Gad, Marseille 1 er<br />
06 75 67 20 96<br />
www.lagad.eu<br />
Art au paradis<br />
Dans le triangle d’or de la rue Paradis, artistes, designers, architectes font les beaux jours<br />
des ag<strong>en</strong>ces d’urbanismes, des boutiques de déco et des show-rooms le temps d’un libre parcours.<br />
On y croisera Véronique Bigo chez Mobile de Curiosités pour un travail sur-mesure<br />
(son exposition monographique à la Villa Tamaris Pacha nous avait emballés, voir Zib’41),<br />
Cédric Teisseire chez Sinibaldi (qui fréqu<strong>en</strong>te habituellem<strong>en</strong>t l’Espace d’art concret, la Villa Arson<br />
ou le MAMAC de Nice) ou <strong>en</strong>core la jeune aixoise Pauline Angotti pour une performance<br />
à la Maison de v<strong>en</strong>tes Leclère. M.G.-G.<br />
vernissage le 31 mai, expositions du 2 au 9 juin<br />
visites guidées deux fois par jour<br />
Marseille 6e<br />
www.paradis-design.fr<br />
© P. Fancony, Échelle<br />
Spécial Joel Meyerowitz<br />
C’est une exclusivité Photomed : l’exposition des premiers travaux <strong>en</strong> noir et blanc de l’américain<br />
Joel Meyerowitz aux côtés de son travail couleur, au mom<strong>en</strong>t où il fête ses 50 ans de photographie<br />
et publie une monographie chez Phaidon. Un événem<strong>en</strong>t signé Jean-Luc Monterosso, directeur<br />
artistique de la manifestation varoise (voir p. 60). M.G.-G.<br />
du 25 mai au 17 juin<br />
Hôtel des arts, Toulon<br />
04 94 91 69 18<br />
www.hdatoulon.fr<br />
Joel Meyerowitz, Longnook Beach,<br />
Truro, Massachusetts, 1983,<br />
Photographie 60 x 25.2 cm<br />
© Joel Meyerowitz<br />
© Gisele Buthod-Garcon, Vague<br />
Peinture, sculpture et poésie<br />
La Maison de Brian ouvre sa saison estivale avec trois univers plastiques<br />
très poétiques : les œuvres sur papier «végétales, minérales» de<br />
Stéphanie Ferrat qui cite Philippe Jaccottet comme compagnon de mots ;<br />
les peintures-papiers de Christian Perrier et les vers d’Yves Bonnefoy <strong>en</strong><br />
échos lumineux ; les sculptures de Gisèle Buthod-Garçon qui fait rimer<br />
son exploration du raku avec la voix de Danièle Faugeras. M.G.-G.<br />
jusqu’au 31 mai<br />
La Maison de Brian, Simiane-la-Rotonde<br />
04 92 75 91 49<br />
www.lamaisondebrian.fr
ARTS VISUELS<br />
Ecce Homo<br />
Voici l’homme : mais que t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’incarner la photographie ou la peinture de la condition humaine ?<br />
Que l’Homme se prés<strong>en</strong>te dans sa plus simple figuration, nu et peint <strong>en</strong> ange presque blême<br />
selon Guillaume Flageul ou tel quel via le réalisme photographique d’Anna Chrysidi,<br />
les images fouill<strong>en</strong>t continûm<strong>en</strong>t son id<strong>en</strong>tité profonde. C.L.<br />
55<br />
jusqu’au 23 juin<br />
Galerie Joseph Antonin, Arles<br />
04 90 99 53 31<br />
www.fr<strong>en</strong>ch-lizard-attitude.fr<br />
Saint Alexandre © Guillaume Flageu<br />
Arts éphémères 4 e<br />
Le programme est exceptionnel ! Alfons Alt,<br />
Katia Bourdarel, Dominique Cerf, Colin<br />
Champsaur, Matthieu Clainchard, Thomas<br />
Couderc & Teoman Gurgan, Jean Daviot, Eric<br />
Gossec, Lina Jabbour, Victoria Klotz, Jérémy<br />
Laffon, Lionel Loetscher, François Mezzapelle,<br />
Thierry Mouillé, Rémy Rivoire, Philippe Turc et<br />
Jérémie Vernet, les étudiants et les élèves<br />
amateurs des Ateliers publics de l’ESADMM, le<br />
Ballet National de Marseille, les professeurs &<br />
élèves de la Cité de la Musique.<br />
Vernissage le 24 mai à 18h30. Tous à la Bastide !<br />
C.L.<br />
4 e Festival des arts éphémères<br />
du 24 mai au 3 juin<br />
Maison Blanche<br />
Mairie des 9 ème et 10 ème , Marseille<br />
04 91 14 63 26<br />
www.marseille9-10.fr<br />
Le Matin, quand je me suis reveille, je monde avait pousse, ZOO ©Thierry Mouille<br />
Anders Peters<strong>en</strong><br />
Dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain, Vol de Nuits reçoit Anders Peters<strong>en</strong>.<br />
La programmation 2012 est construite autour d’un cycle d’expositions questionnant les états<br />
limites du corps et de la psyché humaine. Anders Peters<strong>en</strong> expose sa série M<strong>en</strong>tal Hospital,<br />
portraits de personnes r<strong>en</strong>contrées dans des situations hors norme, photographiées le plus<br />
souv<strong>en</strong>t dans des <strong>en</strong>droits clos, un bar, une prison, un hôpital psychiatrique, une maison<br />
de retraite. C.L.<br />
Anders Peters<strong>en</strong>, from the M<strong>en</strong>tal Hospital series, 1992-95 © Anders Peters<strong>en</strong><br />
Anders Peters<strong>en</strong><br />
M<strong>en</strong>tal Hospital<br />
jusqu’au 15 juin<br />
Vol de Nuits, Marseille<br />
04 91 47 94 58<br />
www.vold<strong>en</strong>uits.com<br />
Juli<strong>en</strong> Blaine, 3 mains, déclaration © musée d'art contemporain de Stockholm, 2010<br />
Juli<strong>en</strong> Blaine<br />
Le dérêveur, poète des coups de gueule pour remue-ménage m<strong>en</strong>tal,<br />
inv<strong>en</strong>teur des déclara©tions et démonstra©tions exposera/s’exposera <strong>en</strong><br />
Autoportraits <strong>en</strong> 2 & 3D devant quelques iHALi (installation humaine<br />
anonyme laissée là par inadvertance) afin de sauter dans l’espace-temps<br />
<strong>en</strong>tre préhistorique et art contemporain. Le vernissage fut vocifératoire et<br />
jouissif le 19 mai ! C.L.<br />
jusqu’au 19 juin<br />
Galerie Jean-François Meyer, Marseille<br />
04 91 33 91 01<br />
www.marseilleexpo.com
56 ARTS VISUELS ABD | ALCAZAR<br />
Du beau ?<br />
L’AEPHAE organisait<br />
les 11 et 12 mai dernier<br />
aux ABD un colloque<br />
sur le sujet Beau,<br />
sublime, kitsch,<br />
huitième volet du cycle<br />
L’histoire de l’art<br />
<strong>en</strong> question(s)<br />
Les r<strong>en</strong>contres précéd<strong>en</strong>tes nous<br />
avai<strong>en</strong>t déjà habitués à de très belles<br />
et éclairantes interv<strong>en</strong>tions (Autour<br />
de Daniel Arasse ; L’art, l’arg<strong>en</strong>t et<br />
la mondialisation ; De Cézanne et<br />
Picasso à Mondrian et Vasarely…).<br />
En proposant ce triptyque Jean-Noël<br />
Bret imaginait-il provoquer un tel<br />
feu nourri d’érudition et de questionnem<strong>en</strong>ts<br />
? Ces deux journées ont<br />
offert à l’assistance nombreuse de<br />
revisiter l’histoire de l’art occid<strong>en</strong>tal<br />
depuis ses fondem<strong>en</strong>ts ancrés dans<br />
l’antiquité romaine jusqu’aux formes<br />
contemporaines du kitsch impliquées<br />
dans la mondialisation de l’art.<br />
Ironie et élévation<br />
Les problématiques et les échanges<br />
appuyés avec le public ont remisé la<br />
question du beau au profit du sublime<br />
et du kitsch, manifestem<strong>en</strong>t<br />
plus intrigants ! Les prés<strong>en</strong>tations<br />
ont su donner le ton : Baldine Saint<br />
Girons (le kitsch antonyme du sublime<br />
?), Giovanni Lombardo (le style<br />
sublime et ses formes «vicieuses»),<br />
Jackie Pigeaud (un kitsch antique ?),<br />
Philippe Heuzé (du kitsch à Pompéi ?),<br />
Pierre-H<strong>en</strong>ry Frangne (opéra et<br />
sublime), Maddal<strong>en</strong>a Mazzocut (kitsch<br />
et mélodrame). Laure Cah<strong>en</strong>-Maurel<br />
a ouvert les espaces avec le<br />
sublime romantique porté par<br />
l’exemple de Caspar David Friedrich.<br />
Jean-Noël Bret repr<strong>en</strong>ait avec<br />
nombre d’exemples le fil du beau et<br />
du sublime (la figure du héros <strong>en</strong>tre<br />
néo-classicisme et romantisme).<br />
Trois communications concernai<strong>en</strong>t<br />
la période plus réc<strong>en</strong>te. Le<br />
rapprochem<strong>en</strong>t du sublime avec<br />
l’architecture contemporaine offrait<br />
une ouverture de taille mais Didier<br />
Laroque la restreignait à la Chapelle<br />
Saint-Nicolas-de-Flüe conçue par<br />
Peter Zumtor. Jiang Dandan relevait<br />
les subtilités liant culture traditionnelle,<br />
modèles politiques et art<br />
contemporain chinois maniant l’ironie<br />
et kitsch. Valérie Arrault appuyait<br />
sur un registre plus politique et<br />
critique. Le kitsch analysé <strong>en</strong> tant<br />
que valeur <strong>en</strong>tre postmodernité et<br />
libéralisme de (mauvais) g<strong>en</strong>re (Las<br />
Vegas, Disney), une esthétique du<br />
narcissisme, du consommable immédiat<br />
où tout se vaut pourvu que ce<br />
soit v<strong>en</strong>dable !<br />
L’exercice du jugem<strong>en</strong>t<br />
En majorité abondé par des approches<br />
esthétiques ce colloque était<br />
r<strong>en</strong>du ardu par le maniem<strong>en</strong>t des<br />
concepts et connaissances nécessairem<strong>en</strong>t<br />
mis <strong>en</strong> jeu. Pourtant ce<br />
travail d’exégèse difficile mais<br />
passionnant plongeait dans les<br />
structures de la p<strong>en</strong>sée à travers la<br />
question de l’art. En revisitant des<br />
concepts fondateurs repris depuis<br />
l’antiquité jusqu’à aujourd’hui il nous<br />
a été offert si ce n’est d’arrêter une<br />
opinion au moins de situer ces <strong>en</strong>jeux.<br />
Baldine de Saint Girons rappelait<br />
ce qui <strong>en</strong> fait finalem<strong>en</strong>t le cœur : la<br />
capacité de chacun à l’exercice du<br />
jugem<strong>en</strong>t. En réponse à une question<br />
du public sur le kitsch Jackie<br />
Pigeaud rétorquait : «Est-ce qu’on<br />
juge une maladie ? Non, on la soigne<br />
!» Du beau, du sublime et le<br />
kitsch comme art… dégénéré ?<br />
CLAUDE LORIN<br />
AEPHAE, Association<br />
euroméditerrané<strong>en</strong>ne pour<br />
l’histoire de l’art et l’esthétique<br />
ABD Gaston Defferre<br />
www.biblio13.fr<br />
Bandes décidées<br />
Dedicaces expo BD,12 mai © surlaplace.fr<br />
Les R<strong>en</strong>contres de l’illustration, organisées par<br />
l’association Sur la Place <strong>en</strong> collaboration avec la Ville<br />
de Marseille, et les libraires marseillais à qui l’image<br />
parle (Le lièvre de Mars, Imbernon, Chez Arno, L’arbre)<br />
sont d’une grande qualité artistique et intellectuelle. Aux<br />
antipodes des manifestations sur le 9 ème art qui font<br />
souv<strong>en</strong>t dans le mainstream et la BD qui se v<strong>en</strong>d, aux<br />
<strong>en</strong>fants ou aux adulesc<strong>en</strong>ts, Sur la Place interroge, sans<br />
grands moy<strong>en</strong>s ni expos spectaculaires, le rapport du<br />
texte à l’image, et l’histoire d’un art réc<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong><br />
difficulté, parce qu’il est lié intrinsèquem<strong>en</strong>t au livre.<br />
Les r<strong>en</strong>contres autour de la BD Suisse, par exemple,<br />
résum<strong>en</strong>t les préoccupations : les éditions Atrabile,<br />
nées à G<strong>en</strong>ève à la fin des années 90, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des<br />
auteurs comme Peggy Adam, suiv<strong>en</strong>t une ligne<br />
éditoriale, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une id<strong>en</strong>tité graphique. Leurs<br />
auteurs ont un regard sur le monde, souv<strong>en</strong>t noir, et font<br />
de la recherche narrative à travers leurs planches et<br />
leurs scénarios. Mais Atrabile a pratiquem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncé à<br />
sa revue, lieu de recherche, parce que personne ne<br />
l’achète. Et Daniel Pellegrino, fondateur de la maison,<br />
ne se salarie que depuis 2 ans…<br />
Dans le hall de l’Alcazar l’exposition sur la BD Suisse<br />
donne aussi le ton : les planches sont susp<strong>en</strong>dues sur<br />
des fils, dispositif sommaire qui oblige un peu les adultes<br />
à tordre le cou (tant mieux pour les <strong>en</strong>fants). Dans un<br />
coin Titeuf vite m<strong>en</strong>tionné comme un phénomène ; dans<br />
un autre quelques clichés hilarants sur la Suisse dans la<br />
BD ; et dans des vitrines des docum<strong>en</strong>ts originaux du<br />
fonds patrimonial de l’Alcazar : les premières BD, de<br />
Rodolphe Töpfler (1827), qui concevait des estampes<br />
narratives, caricatures à personnages récurr<strong>en</strong>ts qui<br />
intégrai<strong>en</strong>t le texte dans l’image et progressai<strong>en</strong>t<br />
successivem<strong>en</strong>t… Le reste de l’exposition, prêtée par le<br />
consulat Suisse, offre un panorama très exhaustif des<br />
différ<strong>en</strong>ts styles de BD qui ont occupé successivem<strong>en</strong>t<br />
ou simultaném<strong>en</strong>t la presse et les livres, et dont<br />
beaucoup sont Suisses, à notre étonnem<strong>en</strong>t ! Pas de<br />
planches originales mais l’exposition, comm<strong>en</strong>tée<br />
intelligemm<strong>en</strong>t, est accompagnée d’ouvrages à<br />
consulter.<br />
A.F.<br />
Les r<strong>en</strong>contres de l’illustration ont eu lieu du 10 au 12 mai<br />
La Suisse Pays BD<br />
Jusqu’au 26 mai<br />
L’Alcazar, Marseille<br />
www.bmvr.marseille.fr<br />
www.surlaplace.fr<br />
R<strong>en</strong>contre BD, Daniel Pellegrino des Editions Atrabile et Boris H<strong>en</strong>ry © surlaplace.fr
MUCEM | LA COMPAGNIE<br />
ARTS VISUELS 57<br />
Photographes pirates<br />
La confér<strong>en</strong>ce de François Cheval, mal intitulée<br />
La construction des images, fut diablem<strong>en</strong>t stimulante<br />
! Se fondant sur le paradoxe des paparazzis,<br />
elle déboucha sur l’énoncé d’un point de vue clair,<br />
et peu commun chez les conservateurs de musée,<br />
sur la photographie : «L’histoire de la photographie<br />
n’est pas l’histoire de l’art. Elle permet<br />
d’écrire sa vie, de stocker des images, c’est-à-dire<br />
des fictions, comme on stockait du grain au néolithique,<br />
du savoir p<strong>en</strong>dant l’ère du livre. La<br />
photographie est au c<strong>en</strong>tre de la transformation<br />
actuelle du monde.»<br />
Comm<strong>en</strong>t l’analyse historique du phénomène<br />
paparazzi l’a-t-il am<strong>en</strong>é jusque-là ? Le paparazzo,<br />
photographe pirate qui volait les images à Rome<br />
dans les années 50 et les rev<strong>en</strong>dait à la presse la<br />
plus offrante, n’était pas un observateur, mais un<br />
agresseur : il traquait les bourgeois et la starlette,<br />
les agressai<strong>en</strong>t de son flash, fixait leurs réactions<br />
de colère, dévoilait leurs frasques ; communiste,<br />
il détestait cette classe itali<strong>en</strong>ne qui s’était compromise<br />
avec les fascistes et demeurait impunie.<br />
Mais cette dim<strong>en</strong>sion politique a rapidem<strong>en</strong>t<br />
disparu. D’une part parce que «la divulgation des<br />
frasques des bourgeois n’a jamais remis <strong>en</strong> cause<br />
l’ordre social», et d’autre part parce que Cinecitta,<br />
et Fellini, ont transformé ces pirates <strong>en</strong> Paparazzi<br />
de la Dolce Vita, qu’ils ont récupérés <strong>en</strong>suite comme<br />
photographes de plateau. Leurs images<br />
éditées dans les livres ont été recadrées, sorties<br />
de leur contexte et publiées sans lég<strong>en</strong>de<br />
explicites, comme celle de Franco Pina <strong>en</strong> 19<strong>52</strong><br />
qui est dev<strong>en</strong>ue l’icône des Paparazzi : deux photographes<br />
<strong>en</strong> Lambretta balançant un énorme<br />
flash. Mais le manifestant de 19<strong>52</strong> a disparu du<br />
cadre, tout comme les images de la répression<br />
qui étai<strong>en</strong>t parues dans le journal Paese Sera et<br />
dont ce cliché n’était qu’un accompagnem<strong>en</strong>t<br />
anecdotique.<br />
Nouvelle étape dans la récupération : dans les<br />
© MuCEM<br />
années 80 le phénomène paparazzi pr<strong>en</strong>d de<br />
l’importance aux États Unis, avec l’idée du<br />
postmodernisme. Le «mauvais goût photographique»<br />
devi<strong>en</strong>t «vintage» et le photographe de<br />
plateau, ou le journaliste, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des auteurs,<br />
et <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t au musée. Et l’auteur photographe se<br />
différ<strong>en</strong>cie du photographe tout v<strong>en</strong>ant parce qu’il<br />
a une int<strong>en</strong>tion. «Comme si le photographe<br />
amateur n’<strong>en</strong> avait pas». Selon François Cheval,<br />
c’est la notion de marché qui fait qu’un photographe<br />
<strong>en</strong>tre au musée, produit des tirages<br />
uniques qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t objet d’art, se trouve des<br />
prédécesseurs et des cautions dans l’histoire de<br />
la peinture, ou théorise sur «l’instant décisif»<br />
comme Cartier Bresson.<br />
Car la nature de la photo diffère profondém<strong>en</strong>t du<br />
cinéma, de la peinture, et n’a pas à se chercher<br />
des lettres de noblesse. Qu’elle soit volée ou<br />
posée, elle <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t un rapport particulier au<br />
réel, apparti<strong>en</strong>t à tous, est reproductible à l’infini.<br />
C’est un art, ou une pratique, intrinsèquem<strong>en</strong>t<br />
populaire.<br />
Et le regard de François Cheval, qui sera le commissaire<br />
des expositions photographiques du<br />
MuCEM <strong>en</strong> 2013, sera férocem<strong>en</strong>t précieux…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
La confér<strong>en</strong>ce de François Cheval a eu lieu dans<br />
le cadre des Mardis du MuCEM à l’Alcazar le 15<br />
mai<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Les cartes, images ou outil, par Jean-Christophe<br />
Victor, géographe, auteur <strong>en</strong> particulier des<br />
émissions Le dessous des cartes diffusées sur<br />
Arte le 12 juin à 18h30 à L’Alcazar<br />
www.mucem.org<br />
À coups de hache<br />
Où s’est-il <strong>en</strong>fui, le bourreau fou qui<br />
a planté sa hache dans une épave de<br />
voiture, préférant faire grincer la carrosserie<br />
plutôt que de frapper à mort<br />
un passant ? Que p<strong>en</strong>se-t-il de son<br />
travail, cet homme qui vi<strong>en</strong>t d’év<strong>en</strong>trer<br />
le toit bourré d’amiante d’un<br />
appartem<strong>en</strong>t, et fixe l’objectif par<br />
dessus son masque de papier ?<br />
Quelle gorge vise donc ce chi<strong>en</strong>, figé<br />
dans un rictus diabolique ? Et ces<br />
deux hommes au visage empâté par<br />
l’alcool, dont l’un observe l’autre<br />
comme s’il allait le clouer au mur,<br />
que ne se dis<strong>en</strong>t-ils pas ?<br />
Sortir les photographies de Myr Muratet<br />
de leur contexte pour les<br />
détailler une par une : il y a là de<br />
quoi frémir. Les observer comme un<br />
<strong>en</strong>semble, une continuité de son<br />
œuvre sur les friches et les marges :<br />
le frisson est le même. Il n’y a pas<br />
de «bi<strong>en</strong>veillance» dans le regard de<br />
l’artiste, de celle qui malgré toutes<br />
ses bonnes int<strong>en</strong>tions implique une<br />
certaine hauteur, mais une forme de<br />
reconnaissance. Une façon d’admettre,<br />
dans un rapport d’homme à<br />
homme, que l’autre est ce qu’il est.<br />
Dérisoire autant que démesuré, avec<br />
Paris-Nord, Laur<strong>en</strong>t et Patrick 2004<br />
sa viol<strong>en</strong>ce, ses voies de traverse,<br />
ses blocages et sa perdition.<br />
En contrepoint, l’att<strong>en</strong>tion d’une<br />
femme, Marie Pellaton, portée sur<br />
les mêmes terrains vagues mais au<br />
ras du sol. Son installation évoque le<br />
chemin d’un archéologue attiré par<br />
la verdure et l’étrange destin des<br />
déchets... après l’exécution ?<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces<br />
Myr Muratet<br />
jusqu’au 14 juillet<br />
La Compagnie, Marseille<br />
04 91 90 04 26<br />
www.la-compagnie.org
58 ARTS VISUELS VIEILLE CHARITÉ | LA RUCHE<br />
La Couleur et la Courbe<br />
Dans le cadre d’un projet<br />
de redynamisation de quartier,<br />
la Vieille Charité prés<strong>en</strong>te<br />
une exposition rassérénante<br />
des œuvres du peintre et architecte<br />
hors norme Hundertwasser<br />
En 1975 le musée Cantini avait accueilli<br />
une exposition internationale<br />
itinérante consacrée à Fried<strong>en</strong>sreich<br />
Hundertwasser. Cette fois ce sont<br />
près de c<strong>en</strong>t vingt œuvres, peintures,<br />
gravures et tapisseries du<br />
peintre/architecte qui sont rassemblées<br />
au c<strong>en</strong>tre de la Vieille Charité,<br />
ainsi qu’un <strong>en</strong>semble de timbres dans<br />
un anci<strong>en</strong> magasin rue Fiocca. Dès<br />
la première salle, comm<strong>en</strong>çant par<br />
des œuvres de jeunesse de facture<br />
<strong>en</strong>core traditionnelle, la couleur mêlée<br />
de courbes et spirales, jubilatoire,<br />
réactive avec bonheur les voûtes<br />
baroques bi<strong>en</strong> sages de Puget et pénètre<br />
jusqu’aux ramifications les<br />
plus profondes du cerveau limbique/reptili<strong>en</strong><br />
du visiteur. Bi<strong>en</strong> que la<br />
peinture d’Hundertwasser soit le<br />
versant le plus connu du public puisque<br />
de nombreux produits dérivés<br />
s’<strong>en</strong> sont emparés, le visiteur sait<br />
s’arrêter aussi devant les tapisseries<br />
de haut format, plusieurs sérigraphies et les<br />
élégantes gravures sur bois japonaises moins<br />
médiatisées mais tout autant attrayantes.<br />
Hors les murs, les bibliothèques de l’Alcazar, du<br />
Panier et du Merlan prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une sélection de<br />
livres illustrés. Mais la part la plus importante de<br />
son œuvre concernant l’architecture n’est pas<br />
exposée ! On peut la retrouver dans la seconde<br />
partie du catalogue <strong>en</strong> forme de gros carnet noir<br />
abondamm<strong>en</strong>t illustré. Car au-delà du temporaire,<br />
l’exposition s’inscrit dans un projet plus<br />
Fried<strong>en</strong>sreich Hundertwasser, Coral FlowersFleurs de Corail Kyoto, 1987,<br />
gravure sur bois japonaise, 42,5x57cm, Fondation Hundertwasser, Vi<strong>en</strong>ne<br />
global de redynamisation participative sociale et<br />
économique du quartier Belsunce et ses al<strong>en</strong>tours<br />
proposé par Charlotte B<strong>en</strong>soussan et l’association<br />
Vi<strong>en</strong>s à Marseille !Les propositions alternatives<br />
de Fried<strong>en</strong>sreich Hundertwasser sur l’habitat et<br />
l’urbanisme vont à contre-courant du modernisme<br />
triomphant : dans ses manifestes, déclarations et<br />
performances, Hundertwasser met <strong>en</strong> garde contre<br />
la ligne droite, propose une certaine conception<br />
écologique et participative des lieux de vie collectifs<br />
et urbanistiques. Ces concepts ont inspiré une<br />
proposition <strong>en</strong> plusieurs volets qui<br />
doit se pour-suivre jusqu’à 2013, et<br />
au delà.<br />
Pour le mom<strong>en</strong>t sont ouverts des<br />
ateliers scolaires ou de participation<br />
citoy<strong>en</strong>ne, à Belsunce les f<strong>en</strong>êtres<br />
se couvriront de fleurs grâce à leurs<br />
habitantes, plusieurs échoppes dans<br />
le quartier du Panier propos<strong>en</strong>t des<br />
services et produits dérivés dont le<br />
bénéfice servira au financem<strong>en</strong>t<br />
d’autres actions notamm<strong>en</strong>t avec le<br />
C<strong>en</strong>tre social Bauss<strong>en</strong>que, bi<strong>en</strong><br />
après la période estivale.<br />
CLAUDE LORIN<br />
Hundertwasser, le rêve de la couleur<br />
jusqu’au 9 septembre<br />
La Vieille Charité, Marseille<br />
04 91 14 58 80<br />
www.marseille.fr<br />
www.vi<strong>en</strong>samarseille.fr<br />
À poursuivre par le musée<br />
des arts africains<br />
océani<strong>en</strong>s et amérindi<strong>en</strong>s<br />
récemm<strong>en</strong>t rénové<br />
L’art butine la Belle <strong>en</strong> Mai<br />
C’est sous le signe de la «cité<br />
d’artistes au regard t<strong>en</strong>dre» du<br />
Montparnasse des années 1900 que<br />
Saffir, galerie nomade et la galerie<br />
Paradis inaugur<strong>en</strong>t un lieu d’exposition<br />
à quelques pas d’une autre<br />
Vue de la Galerie La Ruche et de son exposition inaugurale Plutot comme un soupcon que comme une certitude © X-D.R<br />
cité d’artistes, la Friche Belle de Mai.<br />
La (nouvelle) Ruche est née de la<br />
volonté de nouer des li<strong>en</strong>s de proximité<br />
avec les habitants du quartier.<br />
C’est aussi le fruit de la r<strong>en</strong>contre<br />
<strong>en</strong>tre Lydie Marchi et Jean-François<br />
Pascalqui partag<strong>en</strong>t «les mêmes<br />
problématiques sur ce que peutêtre<br />
le métier de galeriste ouvert sur<br />
l’extérieur et sur différ<strong>en</strong>tes s<strong>en</strong>sibilités<br />
artistiques». Leurs id<strong>en</strong>tités<br />
respectives ne disparaiss<strong>en</strong>t pas -<br />
Saffir poursuit son itinérance- ni<br />
leurs programmations. Des échanges<br />
<strong>en</strong>tre les lieux, des expositions<br />
communes diffractées selon les<br />
projets sont <strong>en</strong> jachère à l’heure où<br />
La Ruche donne son dernier coup<br />
de pinceau ! Le duo signe son premier<br />
commissariat avec une carte<br />
blanche à João Vilh<strong>en</strong>a et ses invités<br />
Dorota Buczkowska et Fabi<strong>en</strong><br />
Granet, et après un joli clin d’œil à<br />
Brancusi, Modigliani et Soutine, fait<br />
les yeux doux aux surréalistes et ses<br />
Cadavres exquis… Car Vilh<strong>en</strong>a conte<br />
une histoire à trois, écrite d’un dessin<br />
à l’autre sur des cartes postales<br />
anci<strong>en</strong>nes que l’on découvre presque<br />
<strong>en</strong> même temps que le trio. Des<br />
cartes «où tout fonctionne avec des<br />
clins d’œil à Marseille», discrètem<strong>en</strong>t<br />
accrochées à côté des dessins<br />
de Vilh<strong>en</strong>a d’une absolue beauté.<br />
M.G.-G.<br />
Plutôt comme un soupçon<br />
que comme une certitude<br />
João Vilh<strong>en</strong>a,<br />
Dorota Buczkowska<br />
et Fabi<strong>en</strong> Granet<br />
jusqu’au 16 juin<br />
La Ruche, Marseille 3 e<br />
06 03 40 76 92<br />
www.marseilleexpos.com<br />
À voir<br />
Textures du jour<br />
Gilles B<strong>en</strong>istri<br />
jusqu’au 4 juin<br />
Galerie Paradis, Marseille 6 e<br />
04 91 02 10 04
LA collection de Gap<br />
Cela fait déjà longtemps que la photographie a fait<br />
son <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> scène au Théâtre de la Passerelle<br />
à Gap. C’était <strong>en</strong> 1988, sous l’impulsion de Pierre-<br />
André Reiso qui vouait une passion égale à l’image<br />
fixe et au spectacle vivant. Son projet a évolué <strong>en</strong><br />
1994 avec la nomination du photographe-voyageur<br />
Bernard Descamps (voir Zib’48) à la<br />
direction artistique de la galerie : répertoire au<br />
spectre plus ample (de Cartier-Bresson aux<br />
contemporains internationaux), réalisation de<br />
quatre à cinq exhibitions annuelles avec l’acquisition<br />
d’une ou deux œuvres par exposition, accueil<br />
tous les ans d’un artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce dans les<br />
Hautes-Alpes suivie d’une exposition monographique<br />
à la r<strong>en</strong>trée suivante. Mais la précarité<br />
financière de la galerie m<strong>en</strong>ace cette expéri<strong>en</strong>ce<br />
de premier plan qui, après Sabine Delcour <strong>en</strong><br />
2011, se met <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. En att<strong>en</strong>dant une<br />
éclaircie, le nouveau directeur du théâtre Philippe<br />
Ariagno repr<strong>en</strong>d le flambeau et la Scène nationale<br />
poursuit son projet singulier -4 sur 70 ont<br />
choisi la photographie plutôt que le cinéma d’art<br />
et d’essai- <strong>en</strong> organisant une rétrospective du<br />
fonds photographique. Une collection est l’occasion<br />
<strong>en</strong> quelques clics d’embrasser les différ<strong>en</strong>ts<br />
choix de commissariats ainsi que l’évolution des<br />
styles formels photographiques <strong>en</strong> France et à<br />
l’étranger. Comme un miroir fragm<strong>en</strong>té du temps<br />
qui passe…<br />
Une c<strong>en</strong>taine d’œuvres compos<strong>en</strong>t ce kaléidoscope<br />
selon deux axes. Le premier correspond aux<br />
17 résid<strong>en</strong>ts dont les approches du territoire form<strong>en</strong>t<br />
«un <strong>en</strong>semble curieux de regards croisés»<br />
selon Bernard Descamps : des portraits sur le vif<br />
des habitants de Hugues de Wurstemberger aux<br />
Inde © Bernard Descamps<br />
paysages lunaires et glacials de Bertrand Desprez…<br />
Le second s’appar<strong>en</strong>te plus à un puzzle de<br />
parties indissociables et dissociables du fait de la<br />
porosité de certains travaux, ou au contraire, de<br />
leurs dissemblances. On compte <strong>en</strong>tre autres<br />
Edouard Boubat, William Klein ou Raymond<br />
Depardon pour les incontournables ; Alioune Bâ,<br />
Koo Bohnchang, Lee Gapchul, Pierrot M<strong>en</strong> ou<br />
Yashuro Ishimoto pour les extra-europé<strong>en</strong>s ;<br />
André Mérian et Béatrix Von Conta pour leur<br />
ancrage régional. Et tant d’autres <strong>en</strong>core qui ont<br />
façonné le regard des publics au point «d’être<br />
marqués par des photos qui ne sont pas toujours<br />
les plus célèbres»…<br />
M.G.-G.<br />
GAP | MARTIGUES ARTS VISUELS 59<br />
© Mi Hyun Kim<br />
Une collection<br />
jusqu’au 30 juin<br />
Galerie du théâtre La Passerelle, Gap<br />
04 92 <strong>52</strong> <strong>52</strong> <strong>52</strong><br />
www.theatre-la-passerelle.eu<br />
Entre aperçus<br />
La commande photographique laisse peu de marge<br />
au travail personnel si on désire qu’il touche à<br />
l’artistique. Spécialisée dans la photo de reportage<br />
culturel et de spectacle, collaboratrice de la<br />
première heure à <strong>Zibeline</strong>, Agnès Mellon, dont on<br />
a pu apprécier la précéd<strong>en</strong>te expo au KLAP, pose<br />
quelques jalons personnels au Théâtre des Salins<br />
dont elle a souv<strong>en</strong>t arp<strong>en</strong>té les coulisses. La<br />
sélection proposée (on <strong>en</strong> att<strong>en</strong>drait un peu plus)<br />
se conc<strong>en</strong>tre sur les mom<strong>en</strong>ts de préparation des<br />
artistes à l’affiche lors cette saison martégale.<br />
Fidèle à sa posture de proximité la photographe<br />
capte <strong>en</strong> plans très rapprochés la prés<strong>en</strong>ce et le<br />
geste hors scène grâce à sa part de détail. «Pour<br />
cette expo j’étais vraim<strong>en</strong>t dans le portrait, pour<br />
<strong>en</strong>trer dans l’intimité, dans le geste qui prépare…»<br />
Car elle ne conçoit pas le détail comme une métonymie<br />
visuelle, un simple prélèvem<strong>en</strong>t d’un<br />
<strong>en</strong>semble (un corps, un groupe, un instrum<strong>en</strong>t,<br />
une scène…). Elle le capte selon ce qui serait à<br />
voir et éprouver au-delà de l’information photographique.<br />
«Au mom<strong>en</strong>t où il va <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> scène<br />
le masque de l’artiste apparaît doucem<strong>en</strong>t mais<br />
les traits, l’intimité rest<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts.» Ainsi<br />
l’ess<strong>en</strong>tiel a lieu moins dans le hors-champ que<br />
dans le hors-cadre : l’au-delà de l’image. Ce qui<br />
© Agnès Mellon<br />
est aperçu dans certains clichés relève plutôt de<br />
l’<strong>en</strong>tre-vu, de ce qui est possible d’adv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>tre,<br />
les choses et le photographe, la photo et le regardeur,<br />
la photo et le non photographique. Cette<br />
attraction partagée nous mène au-delà de l’image,<br />
dans une dynamique du regard particulière, chère<br />
à Daniel Arasse lorsqu’il se p<strong>en</strong>chait sur la peinture.<br />
Et la matérialité du support y contribue discrètem<strong>en</strong>t.<br />
L’impression sur bâche, à l’inverse des<br />
habitudes du lisse et du brillant sur papier, confère<br />
une épaisseur, un grain qui pr<strong>en</strong>d tout son s<strong>en</strong>s<br />
dans les grands formats : à vouloir y regarder de<br />
plus près on n’y voit pas mieux mais au-delà. Un<br />
des <strong>en</strong>jeux des recherches à v<strong>en</strong>ir pour l’artiste<br />
photographe.<br />
C.L.<br />
Métamorphose<br />
Agnès Mellon<br />
jusqu’au 30 juin<br />
Théâtre des Salins, Martigues<br />
04 42 49 02 00<br />
www.theatre-des-salins.fr
60 ARTS VISUELS<br />
Espaces rêvés, espaces réels<br />
Photo’Med est de retour sur le littoral<br />
varois avec, <strong>en</strong> guest star, l’Itali<strong>en</strong><br />
Massimo Vitali. L’an dernier, avec<br />
l’Anglais Martin Parr comme parrain<br />
et Jean-Luc Monterosso comme<br />
directeur artistique, la ville de Sanary<br />
avait frappé un grand coup. C’est<br />
dire si la deuxième édition est<br />
att<strong>en</strong>due ! Le directeur de la Maison<br />
europé<strong>en</strong>ne de la photographie a<br />
concocté un programme riche <strong>en</strong><br />
grandes signatures, <strong>en</strong> découvertes<br />
et <strong>en</strong> révélations (Cristina Thoux et<br />
Jean-Baptiste S<strong>en</strong>egas l’an passé)<br />
comme un miroir de la photographie<br />
des deux rives : La photographie<br />
Marocaine, Les espaces du mythe,<br />
Mission du Musée de la photographie<br />
de Thessalonique… Le parcours<br />
s’étoffe de nouvelles haltes dans la<br />
cité balnéaire (Notre-Dame de la<br />
Pitié, lieu magique surplombant la<br />
mer, et la médiathèque) et même<br />
au-delà. Si la Maison du Cygne à<br />
Six-Fours s’est retirée, Bandol s’invite<br />
à la fête avec les «photos volées<br />
des stars» de Walter Carone, Un<br />
littoral <strong>en</strong> mutation vu par 6 photographes<br />
de Prov<strong>en</strong>ce et Noir et<br />
blanc, À propos de Rudy Ricciotti de<br />
Bernard Plossu. Peut-être une<br />
SANARY | MOUGINS<br />
manière pour Bandol de poursuivre<br />
sa première expéri<strong>en</strong>ce de festival<br />
de photographies contemporaines<br />
«Horizon vertical» de 2010… Toulon<br />
© Khalil Nemmaoui, Exposition La photographie Marocaine, PhotoMed 2012<br />
est à l’affiche à la demande de l’Hôtel<br />
des arts qui accueille une<br />
rétrospective de Joel Meyerowitz :<br />
l’Américain lui réserve l’exclusivité<br />
de son réc<strong>en</strong>t reportage <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />
(tirages inédits <strong>en</strong> couleurs) ainsi<br />
qu’un <strong>en</strong>semble d’œuvres anci<strong>en</strong>nes<br />
<strong>en</strong> noir et blanc. Pour des raisons<br />
de logistique, l’île des Embiez cède<br />
sa place à l’île de B<strong>en</strong>dor, propriétés<br />
de la famille Paul Ricard, qui<br />
accueille Les espaces de rêve de<br />
Bernard Faucon. «Impossible<br />
d’évoquer la photographie méditerrané<strong>en</strong>ne<br />
sans île, véritable symbole»<br />
explique Monique Sérénon, directrice<br />
de la production qui, à quelques<br />
jours de l’événem<strong>en</strong>t, peaufine les<br />
derniers détails, valide la prés<strong>en</strong>ce<br />
des artistes aux vernissages publics<br />
et les nombreuses animations.<br />
Comme cet original Divan Photo avec<br />
H<strong>en</strong>ry Chapier. «On fait de petites<br />
choses pour <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher de grandes<br />
choses. On est un tout jeune festival<br />
!». Qui ne demande qu’à grandir…<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Photo’Med<br />
du 24 mai au 17 juin<br />
Sanary-sur-Mer, Bandol,<br />
Ile de B<strong>en</strong>dor, Toulon<br />
04 94 74 10 80<br />
www.festivalphotomed.com<br />
«J’ai fait un rêve…»<br />
Inauguré <strong>en</strong> juin 2011, le Musée d’art classique<br />
de Mougins est la concrétisation du rêve d’un<br />
collectionneur d’art anci<strong>en</strong>, néo-classique,<br />
moderne et contemporain, M. Levett, amoureux<br />
de la Côte d’Azur. Son musée, conçu par David<br />
Price Design d’après le concept original de son<br />
directeur Mark Merrony, réussit le pari du<br />
dialogue <strong>en</strong>tre les œuvres, au-delà des siècles,<br />
des techniques et des styles. L’interaction joue à<br />
merveille, et fait se côtoyer Happy Head <strong>en</strong> laque<br />
polychrome sur résine de la star planétaire<br />
Dami<strong>en</strong> Hirst, avec une tête romaine <strong>en</strong> bronze<br />
de l’Empereur Auguste et le Profil de Jacqueline<br />
<strong>en</strong> céramique de Picasso. Autre pari audacieux,<br />
la scénographie de Chameleon3 <strong>en</strong> forme de clin<br />
d’œil au cabinet de curiosités - versus XXI e siècle -<br />
avec écrans tactiles bilingues pour raconter aujourd’hui<br />
ce que fut l’Antiquité et panneaux<br />
pédagogiques pour donner des clefs de lecture<br />
accessibles à tous. Par petites touches<br />
impressionnistes quelque 800 œuvres se<br />
confront<strong>en</strong>t, s’interrog<strong>en</strong>t, se juxtapos<strong>en</strong>t, pour<br />
People and Personalities and Social Customs Gallery on the First Floor, Musée d'art classique de Mougins © A.Einsiedel<br />
peu qu’elles puis<strong>en</strong>t leurs sources d’inspirations<br />
dans la mythologie ou l’histoire de l’Antiquité.<br />
Au cœur du village donc, le musée offre une<br />
vitrine de luxe à la collection selon un parcours<br />
thématique décliné sur 400 m 2 et 4 étages : Le<br />
culte impérial, L’art du portrait, Les religions<br />
grecques et romaines, L’héritage de l’Égypte<br />
antique… On croise sculptures et dessins d’H<strong>en</strong>ry<br />
Moore et Toulouse-Lautrec célébrant l’éternel<br />
féminin ; on découvre l’étrange face à face du<br />
visage transfiguré de Mariani fixant de ses yeux<br />
vides un laraire romain ; on apprécie le coude à<br />
coude <strong>en</strong>tre la Vénus d’Yves Klein, habillée de son<br />
bleu éclatant, et le Marbre romain de Vénus daté<br />
vers 50-227 ap. J.C. Là une citation de Platon se<br />
rappelle à notre mémoire philosophique, ici deux<br />
pièces de Chagall et Calder s’intercal<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />
une statuette et un masque funéraire. Même à<br />
l’étage de l’armurerie, quelques gouaches et<br />
collages de Dali parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à s’infiltrer <strong>en</strong>tre les<br />
cimiers et les casques. Vases, bijoux et pièces de<br />
monnaie parachèv<strong>en</strong>t plusieurs siècles d’histoire<br />
de l’art télescopés par la passion d’un homme.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
En résonance, exposition Mythes et héros<br />
jusqu’au 28 mai à l’Espace culturel<br />
Musée d’art classique, Mougins<br />
04 93 75 18 65<br />
www.mouginsmusee.com
Indép<strong>en</strong>dant devi<strong>en</strong>dra grand…<br />
Le Sm’Art, salon d’Art contemporain initié par<br />
Christiane Michel, a prés<strong>en</strong>té sa 7 ème édition sous<br />
les ombrages du Parc Jourdan à Aix-<strong>en</strong>-<br />
Prov<strong>en</strong>ce. Les précéd<strong>en</strong>ts s’étai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>us d’abord<br />
à Martigues puis au Domaine de la Baume. Cette<br />
année 192 plastici<strong>en</strong>s ont déployé tous les aspects<br />
actuels de l’Art sous la présid<strong>en</strong>ce de Pierre<br />
Vasarely qui a mis un acc<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />
des pratiques artistiques avec la prés<strong>en</strong>ce de<br />
l’École d’Art. En augm<strong>en</strong>tation constante, l’afflu<strong>en</strong>ce<br />
des visiteurs a dépassé les 18 000 <strong>en</strong>trées<br />
cette année, et le Sm’Art s’<strong>en</strong>orgueillit d’être le<br />
3 ème Salon indép<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> France.<br />
Comm<strong>en</strong>t visiter un Salon aux si nombreux exposants<br />
? Il faut se laisser happer par une couleur,<br />
une forme, et aller vers les artistes, qui parl<strong>en</strong>t<br />
volontiers de leurs œuvres. En peinture les propositions<br />
sont nombreuses : supports variés et<br />
techniques mixtes, du figuratif à l’hyper-réalisme<br />
ou l’abstrait... On remarque les formes répétitives<br />
de Soumisha, les grands formats bois et métal de<br />
Charles-H<strong>en</strong>ri Ravanne, les imm<strong>en</strong>ses portraits<br />
de peintres illustres sur carton de l’aixois Lilly. On<br />
retrouve la précision de Myriam Paoli avec ses<br />
délicates sculptures <strong>en</strong> fils de fer, puis on découvre<br />
le raffinem<strong>en</strong>t de Ron Maraval, récemm<strong>en</strong>t<br />
installée à Aix, qui effectue des maquettes de<br />
gaze, puis utilise de la paper clay-porcelaine,<br />
créant des formes étranges d’une grande<br />
légèreté. Plus spectaculaire, la désormais célèbre<br />
Yo Bastoni de Port-de-Bouc installe 25 fourmis<br />
géantes multicolores <strong>en</strong> fonte d’aluminium peinte<br />
sur les escaliers du parc. C’est le Sm’Art, à ses<br />
débuts, qui l’a lancée…<br />
Certains artistes sont v<strong>en</strong>us de loin : le belge<br />
Gordon Hopkins aux grands formats colorés et<br />
joyeux, la coré<strong>en</strong>ne Woo-Bock Lee qui transforme<br />
les livres scolaires anci<strong>en</strong>s de son pays <strong>en</strong> objets<br />
Projet Vas-y, Toma-L, © Olivier Brestin<br />
SM’ART<br />
ARTS VISUELS 61<br />
à susp<strong>en</strong>dre ou à poser, le sénégalais Ndary Lo et<br />
ses imm<strong>en</strong>ses femmes de métal prés<strong>en</strong>tés par<br />
la fondation Blachère. Les galeries aussi s’expos<strong>en</strong>t.<br />
L’association Gudgi qui regroupe 30 galeries<br />
aixoises indép<strong>en</strong>dantes consacre un espace à<br />
Max Sauze, le fermeur de livres, connu pour son<br />
jardin remarquable à Éguilles, ses travaux à base<br />
de papiers roulés, déchirés, <strong>en</strong>terrés puis<br />
exhumés, avec ses dernières pièces nommées<br />
Feuilletés d’écriture. La galerie Saltiel, quant à<br />
elle, met <strong>en</strong> lumière Toma-L qui prés<strong>en</strong>te aussi<br />
le livre Vas-y, une œuvre à 6 mains : auteur, peintre<br />
et graphiste propos<strong>en</strong>t 168 pages d’un superbe<br />
papier accompagnées d’un élém<strong>en</strong>t original de<br />
10x10 cm et d’une bande-son téléchargeable sur<br />
le site, résultat de 3 mois de travail acharné des 3<br />
compères. Un concept franchem<strong>en</strong>t original !<br />
Le Sm’Art continue dons à réserver de très<br />
bonnes surprises, même si, et c’est le concept<br />
même qui le veut, toutes les propositions ne sont<br />
pas du même niveau. Un seul regret ? Que le prix<br />
plancher d’un stand soit de 2 000 ¤, ce qui opère<br />
une sélection par l’arg<strong>en</strong>t, non par la qualité des<br />
propositions. Mais on raconte dans les allées<br />
qu’un Salon des Galeries aurait lieu à l’automne<br />
dès 2013 ?<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Le Sm’Art s’est déroulé du 3 au 6 mai<br />
www.salonsmart-aix.com
62 CINÉMA FILMS<br />
Des hommes, des hommes…<br />
Marseille, un 31 décembre : une belle jeune<br />
femme se maquille, s’habille, se verse une coupe<br />
de champagne, s’assoit devant son ordinateur et…<br />
se connecte à «Meet me». Elle veut r<strong>en</strong>contrer<br />
l’amour. Dans le monde virtuel, c’est Kitsune,<br />
dans la vie, c’est Emilie, 35 ans, une illustratrice<br />
qui a le blues d’être célibataire.<br />
Le premier long métrage de Dorothée Sebbagh<br />
suit pas à pas Emilie (Sophie Cattani) dans ses<br />
r<strong>en</strong>dez-vous. Le premier, «Yeux bleus», veut jouer ;<br />
le suivant, Juli<strong>en</strong>, récite à longueur de temps des<br />
poèmes de Nerval ou Rimbaud et l’appelle sa<br />
petite Fée : elle ne tombe pas amoureuse du<br />
grand romantique. Elle va r<strong>en</strong>contrer ainsi plus<br />
d’une douzaine d’hommes, dont un boxeur, un<br />
«bonobo», un «R<strong>en</strong>ard du désert», dans des lieux<br />
très cinégéniques de Marseille, Callelongue, la<br />
jetée du grand large, la buvette du Pharo…<br />
«Marseille qu’on voit sous toutes ses coutures,<br />
comme souv<strong>en</strong>t New York dans les comédies<br />
américaines.» Ces r<strong>en</strong>dez-vous donn<strong>en</strong>t lieu à<br />
des scènes parfois étonnantes, comme celle avec<br />
Monsieur X, au Cercle des nageurs, qui la<br />
transforme <strong>en</strong> structure recevant des Playmobil.<br />
Une seule escapade, à Nîmes, pour une<br />
r<strong>en</strong>contre-ballet avec un danseur. On ne vous<br />
dévoilera pas le dénouem<strong>en</strong>t, on vous dira juste<br />
que la scène finale est au Frioul, «l’île de l’amour»<br />
pour Emilie.<br />
Pour ce tournage, particulier, Sophie Cattani<br />
découvrait devant la caméra, souv<strong>en</strong>t dans un<br />
Chercher le garçon de Dorothée Sebbagh<br />
plan séqu<strong>en</strong>ce, les acteurs successifs ; <strong>en</strong>semble<br />
ils improvisai<strong>en</strong>t, et la scène était filmée comme<br />
un docum<strong>en</strong>taire, une r<strong>en</strong>contre réelle ! «J’avais<br />
2 ou 3 heures pour séduire à partir d’un petit<br />
canevas, explique Sophie Cattani, et cela<br />
demandait une grande énergie !» Elle <strong>en</strong> a mis<br />
beaucoup, <strong>en</strong> effet. Elle porte superbem<strong>en</strong>t le film<br />
et il est certain que beaucoup d’hommes aurai<strong>en</strong>t<br />
aimé faire partie du casting ! Certains l’ont confié<br />
à la fin de la projection…<br />
Une agréable prom<strong>en</strong>ade <strong>en</strong> cinéma avec cette<br />
comédie légère made in Marseille.<br />
ANNIE GAVA<br />
Chercher le garçon est à l’Alhambra<br />
Cinémarseille depuis le 9 mai<br />
Le court confid<strong>en</strong>tiel<br />
Le 9 mai, une tr<strong>en</strong>taine de spectateurs a assisté à<br />
la séance de La région suit son court !, une<br />
sélection de 5 courts métrages qu’elle a<br />
sout<strong>en</strong>us. Parmi les films, le plus intéressant est<br />
Brûleurs de Farid B<strong>en</strong>toumi. Brûleurs est le<br />
terme par lequel, <strong>en</strong> Algérie, on désigne ceux qui<br />
quitt<strong>en</strong>t le pays par la mer. Amine, un jeune<br />
Algérois, achète un caméscope dans une<br />
boutique d’Oran. Il filme des souv<strong>en</strong>irs de sa ville,<br />
de son appartem<strong>en</strong>t et des images de ceux qu’il<br />
aime. Farid B<strong>en</strong>toumi a fait un choix original : un<br />
film caméra au poing, faussem<strong>en</strong>t amateur,<br />
comme si les images étai<strong>en</strong>t filmées par son<br />
héros, pleines d’énergie, d’euphorie à l’idée de<br />
quitter ce pays sans av<strong>en</strong>ir, dans l’inconsci<strong>en</strong>ce<br />
du danger et de la mort.<br />
Brûleurs de Farid B<strong>en</strong>toumi<br />
Dans Sybille, qui cherche une voie nouvelle pour<br />
sa vie, de Naël Marandin, on apprécie le jeu de<br />
l’actrice Magali Woch. Tout comme celui d’Eyé<br />
Haidara dans le rôle d’une jeune routarde invitée<br />
par Emmanuelle pour son fils Mathias, qui abuse<br />
de la jeune femme : Mar Vivo de Cyril Brody, est<br />
tourné à la Seyne.<br />
Et ils gravir<strong>en</strong>t la montagne de Jean-Sébasti<strong>en</strong><br />
Chauvin démarre sur une fausse piste, celle de<br />
jeunes criminels, poursuivis par leur employeur ;<br />
un téléphone organique, m<strong>en</strong>açant, trouvé <strong>en</strong><br />
pleine nature, fait dériver vers la piste fantastique<br />
puis vers le récit initiatique ; des acteurs qui<br />
surjou<strong>en</strong>t, un sc<strong>en</strong>ario un peu infantile, heureusem<strong>en</strong>t,<br />
il y a les décors naturels de ce court, trop<br />
long !, tourné dans les Clues de Barles, près de<br />
Digne.<br />
Le film d’animation de Gérard Ollivier, Un Ogre,<br />
est une fable écologique qui, <strong>en</strong> dessins simples<br />
à l’<strong>en</strong>cre de chine, interroge notre société de<br />
consommation et l’<strong>en</strong>fant/ogre qui est <strong>en</strong> nous.<br />
Une sélection variée donc, mais on ne peut que<br />
regretter l’organisation de cette soirée : les horaires<br />
sont imprécis, les films ne sont pas prés<strong>en</strong>tés<br />
et aucun réalisateur n’est là, à la Maison de la<br />
Région. Si on veut que les courts métrages soi<strong>en</strong>t<br />
vus par un public plus nombreux, et que le travail<br />
de ces réalisateurs sout<strong>en</strong>us par la Région puisse<br />
être reconnu, il faudrait que ces soirées soi<strong>en</strong>t<br />
mieux relayées !<br />
ANNIE GAVA
Prés<strong>en</strong>ts,<br />
les ouvriers !<br />
On parle aujourd’hui de la lutte des FRALIB. Mais qui se<br />
souvi<strong>en</strong>t du combat qu’ont m<strong>en</strong>é, <strong>en</strong> 2009, durant 5 mois les<br />
ouvriers de l’usine LEGRE-MANTE, spécialisée dans la<br />
fabrication d’acide tartrique et située dans à la Madrague,<br />
quartier de Marseille, face à la mer ? Le patron se déclare <strong>en</strong><br />
faillite et fait interdire, un matin, l’accès des locaux aux<br />
ouvriers par deux vigiles. C’est ce que nous appr<strong>en</strong>ons par le<br />
témoignage d’un des délégués du personnel à qui Christine<br />
Thépénier et Jean-François Priester donn<strong>en</strong>t la parole dans<br />
le film grave, triste et beau, Disparaissez les ouvriers !<br />
Durant ces 5 mois, les cinéastes ont suivi ces hommes qui<br />
ont accepté de guider leurs pas dans cette usine qui a arrêté<br />
une production pourtant florissante sur le marché mondial,<br />
leur montrant ses failles, les outils rongés par la rouille, les<br />
murs lépreux, la cantine vétuste, les locaux signalés non<br />
conformes par le comité hygiène et sécurité. Ils parl<strong>en</strong>t<br />
librem<strong>en</strong>t de leurs conditions de travail très difficiles, acceptées<br />
de peur d’une perte d’emploi, des tâches dangereuses<br />
imposées aux intérimaires, de longue durée, jusqu’à 19 ans<br />
pour certains ! Avec beaucoup d’humour, l’un évoque la<br />
«victoire» de l’augm<strong>en</strong>tation de la prime de salissure, 3 euros<br />
m<strong>en</strong>suels de plus, payée avec 5 mois de retard ! L’autre, la<br />
réponse du patron devant un local m<strong>en</strong>açant de s’écrouler :<br />
«Mettez un casque !» Ce patron, M. Margnat, ami de M.<br />
Gaudin, plein de morgue et de mépris, leur jette un jour :<br />
«Votre condition m’importe peu !» ; et n’hésitera pas à saboter<br />
l’outil pour faire fuir un repr<strong>en</strong>eur pot<strong>en</strong>tiel !<br />
Christine Thépénier et Jean-François Priester permett<strong>en</strong>t,<br />
<strong>en</strong> les filmant superbem<strong>en</strong>t, qu’on se souvi<strong>en</strong>ne de ces<br />
hommes dignes et courageux qui att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t que la justice<br />
répare cette opération frauduleuse. Mais le terrain intéressait<br />
des promoteurs immobiliers ! «L’injustice, ça provoque la<br />
haine» dit une femme à la fin du film. Hélas, ils ont été<br />
déboutés et ont perdu le procès <strong>en</strong> appel de la décision du<br />
tribunal de commerce qui avait prononcé la liquidation<br />
judiciaire.<br />
Leurs paroles, fortes, rest<strong>en</strong>t longtemps dans la tête des<br />
spectateurs. Pour qu’ils ne disparaiss<strong>en</strong>t pas, les ouvriers !<br />
ANNIE GAVA<br />
Le film a été prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des réalisateurs<br />
le 16 mai au cinéma Les Variétés à Marseille<br />
Les Variétés<br />
08 92 68 05 97<br />
www.cinemetroart.com<br />
Disparaissez les ouvriers<br />
de Christine Thep<strong>en</strong>ier<br />
et Jean-Francois Priester
64 LIVRES/DVD ART<br />
À la plage<br />
En parallèle à leurs activités professionnelles respectives,<br />
Alessandro Albert et Paolo Verzone form<strong>en</strong>t<br />
un duo m<strong>en</strong>ant des projets à visée sociétale, de nature<br />
docum<strong>en</strong>taire. Au tournant historique de l’ex URSS,<br />
leur première collaboration, Moscow Project, proposait<br />
aux moscovites de se prés<strong>en</strong>ter librem<strong>en</strong>t face à<br />
l’objectif. La série recevra le prix Kodak <strong>en</strong> 1992 et<br />
sera exposée aux R<strong>en</strong>contres de la photographie<br />
d’Arles. Réalisé de 1994 à 2002, Seeuropeans repr<strong>en</strong>d<br />
une démarche similaire mais à la r<strong>en</strong>contre des usagers<br />
des plages europé<strong>en</strong>nes et uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> noir et<br />
blanc. De la Finlande à l’Espagne, point de merveilleux<br />
estival et de bonheur surfait. Les clichés d’Albert<br />
et Verzone sont à double dét<strong>en</strong>te. Des g<strong>en</strong>s apparaiss<strong>en</strong>t<br />
bi<strong>en</strong> ordinaires pourtant comme le note Christian<br />
Caujolle dans la préface, leur singularité dans leur<br />
diversité apparaît progressivem<strong>en</strong>t dans l’homogénéité<br />
de la série, celle-ci obt<strong>en</strong>ue selon une sorte de rituel<br />
immuable : chambre arg<strong>en</strong>tique 10x12, posée sur<br />
pied, noir et blanc, frontalité, champ souv<strong>en</strong>t restreint.<br />
Les badauds balnéaires invités à se faire portraiturer<br />
devant l’objectif, se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dans leurs t<strong>en</strong>ues du<br />
mom<strong>en</strong>t et postures de leur gré plus ou moins<br />
spontanées. Dans cet <strong>en</strong>semble d’appar<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues<br />
ou surpr<strong>en</strong>antes tout juste se r<strong>en</strong>d-on compte de cette<br />
dame <strong>en</strong> élégante t<strong>en</strong>ue de ville au bord de l’eau…<br />
Seeuropeans t<strong>en</strong>te la simple gageure de construire une<br />
Europe à partir du sable. Les deux séries sont visibles<br />
actuellem<strong>en</strong>t au CRAC de Sète.<br />
CLAUDE LORIN.<br />
Seeuropeans<br />
Alessandro Albert, Paolo Verzone<br />
Images Plurielles éditions, 25 €<br />
Des hommes véritables<br />
Janvier 2007, 11 heures. Miquel Dewever-Plana quitte<br />
Ocosingo <strong>en</strong> bus, la route goudronnée pour un<br />
chemin de terre, et s’apprête à traverser ce qui «fut<br />
p<strong>en</strong>dant des siècles une forêt luxuriante, poumon vert<br />
du Mexique». Il abandonne le vacarme des chansons<br />
rancheras 1 au profit d’un «sil<strong>en</strong>ce libérateur». Le voilà<br />
seul, sac au dos, <strong>en</strong> marche pour le village de Naha’.<br />
Ce n’est pas son premier voyage ! Depuis 10 ans le<br />
photojournaliste réalise son rêve <strong>en</strong> partageant régulièrem<strong>en</strong>t<br />
la vie des Indi<strong>en</strong>s Lacandons, les Hach<br />
Winik, ces «véritables hommes» comme ils se nomm<strong>en</strong>t,<br />
pas toujours fidèles aux clichés de son imaginaire…<br />
Car ce qu’il a découvert est tout autre chose : la jungle<br />
a laissé place «à de gigantesques ét<strong>en</strong>dues de pâturages»,<br />
le Coca a remplacé le balché 2 , les soap-operas<br />
mexicains les fêtes familiales, les pasteurs évangéliques<br />
le culte des ancêtres. Ces villages d’à peine mille âmes<br />
souffr<strong>en</strong>t chaque jour un peu plus de voir changer leur<br />
monde, celui de leur <strong>en</strong>fance et de leurs prières.<br />
Barcelone 2009, New York 1949. Miquel Dewever-<br />
Plana se souvi<strong>en</strong>t et écrit ; Paul Bowles publie la<br />
nouvelle Le pasteur Dowe à Tacaté. Entre les deux, 60<br />
ans d’une fin annoncée et des photos embrumées, au<br />
plus près des Indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> tunique blanche et aux cheveux<br />
longs. Comme un écho troublant, les deux textes<br />
se répond<strong>en</strong>t dans l’ouvrage édité par Le Bec <strong>en</strong> l’air,<br />
amplifiant notre trouble devant ces silhouettes souv<strong>en</strong>t<br />
floutées, ces instants «volés» et cette impression bizarre<br />
d’éternité. L’issue sera pourtant fatale, et les Hach<br />
Winik verront leur forêt sacrifiée. Et eux avec.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
1<br />
rancheras : g<strong>en</strong>re musical populaire d’origine mexicaine<br />
2<br />
balché : boisson rituelle légèrem<strong>en</strong>t alcoolisée<br />
Hach Winik<br />
Miquel Dewever-Plana<br />
avec une nouvelle de Paul Bowles<br />
Le Bec <strong>en</strong> l’air, 30 €<br />
Miquel Dewever-Plana était l’invité<br />
du festival CoLibriS<br />
Post minimaliste<br />
Les premières recherches de Claudine Humblet ont<br />
am<strong>en</strong>é l’auteur à s’intéresser à l’art construit europé<strong>en</strong><br />
puis plus tard à l’art d’Amérique du nord. Elle publiera<br />
chez Skira deux importants ouvrages, La Nouvelle<br />
Abstraction Américaine 1950-1970 et l’Art Minimal.<br />
Dans cette continuité, une trilogie est à paraître chez<br />
le même éditeur sur les sujets Post Minimalisme et Anti<br />
Form puis L’Art Conceptuel. Cette monographie sur<br />
Bruce Nauman <strong>en</strong> constitue le premier volume. Avec<br />
le même souci d’exig<strong>en</strong>ce et d’exhaustivité, Claudine<br />
Humbert prés<strong>en</strong>te et analyse l’œuvre de cet artiste<br />
protéiforme, acteur majeur de l’art américain depuis<br />
les années soixante. Si son travail a été parfois réduit à<br />
la catégorie de l’art conceptuel, Claudine Humblet<br />
apporte suffisamm<strong>en</strong>t d’élém<strong>en</strong>ts historiques et critiques<br />
(voir l’iconographie et la bibliographie généreuses)<br />
pour dépasser largem<strong>en</strong>t cette classification. En témoigne<br />
le sommaire annonçant la diversité des champs<br />
explorés que sont <strong>en</strong>tre autres les emprunts à Wittg<strong>en</strong>stein<br />
ou Duchamp, les relations à la p<strong>en</strong>sée<br />
particulière de Beckett, le Funk Art, les œuvres <strong>en</strong><br />
latex, fibre de verre, néon, ou <strong>en</strong>core, la vidéo, les<br />
installations, la performance, les Tunnels, les fameux<br />
Corridor, sans compter sur les cycles des têtes, des<br />
mains ou les animaux… Cet essai aux allures de beau<br />
livre qui se clôt sur l’étude des versions de l’installation<br />
Mapping the studio évoquant la solitude de l’artiste<br />
dans son atelier, nous permet de saisir une œuvre tout<br />
autant exist<strong>en</strong>tielle que conceptuelle.<br />
C.L<br />
Bruce Nauman ou la relation de l’Art à la Condition<br />
humaine : Un autre aspect de l’art post-moderniste<br />
Claudine Humblet<br />
Skira Editore, 59 €
La tête et les jambes<br />
L’architecture s’<strong>en</strong>seigne t’elle sur le terrain, le chantier<br />
ou à travers les livres et la parole des maitres ? De<br />
quelles manières se sont r<strong>en</strong>ouvelées les diffusions des<br />
savoirs selon les ouvrages, les contextes ? Très heureuse<br />
initiative des éditions belges Mardaga, L’atelier et<br />
l’amphithéâtre, les écoles de l’architecture, <strong>en</strong>tre théorie et<br />
pratique se révèle un ouvrage précieux sur l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />
de l’architecture. Regards croisés sur l’art de<br />
transmettre à Paris dès le début du XIXème siècle tant<br />
aux Beaux-Arts (esthétique) que dans les pépinières<br />
d’ingénieurs (rationalité fonctionnelle, constructive,<br />
Unesco ou pas<br />
Entre sites classés et sites candidats, la Prov<strong>en</strong>ce, et la<br />
Corse associée ici, regorg<strong>en</strong>t de beautés tant naturelles<br />
qu’architecturales. L’ouvrage de Marie Tranchant et<br />
Alexandre L<strong>en</strong>oir s’attache à leur rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t<br />
illustré.<br />
Depuis 1972, l’Unesco a établi une liste de chefsd’œuvre<br />
dont la valeur patrimoniale exceptionnelle<br />
mérite protection et att<strong>en</strong>tion mondiale. 936 merveilles<br />
du monde ont été rec<strong>en</strong>sées. Le rôle de l’Unesco<br />
consiste <strong>en</strong> leur préservation et leur transmission aux<br />
générations futures, comme <strong>en</strong> un livre doré des<br />
beautés du monde et des civilisations qui l’occup<strong>en</strong>t.<br />
Cinq lieux se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> région PACA (et Corse) :<br />
Arles (antique et romane), le c<strong>en</strong>tre historique<br />
d’Avignon (c<strong>en</strong>tre du monde occid<strong>en</strong>tal p<strong>en</strong>dant c<strong>en</strong>t<br />
ans avec les papes), le théâtre antique d’Orange<br />
Le soleil revi<strong>en</strong>t après un long hiver, les abeilles retrouv<strong>en</strong>t<br />
le chemin des fleurs et l’on guette déjà les<br />
premières cigales. Le petit livre Prov<strong>en</strong>ce et Côte d’Azur,<br />
50 sites incontournables apparaît comme le compagnon<br />
des beaux jours, 8 circuits (de 160 à 320 km chacun),<br />
plus de 30 balades pedibus, des cartes, des explications<br />
précises, accompagnées de points sur l’histoire, la<br />
toponymie, les cultures… et de très belles photographies<br />
qui donn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie de partir. Le tout est assorti<br />
de conseils pratiques : la beauté du petit jour aux<br />
monts du V<strong>en</strong>toux ne doit pas faire oublier une petite<br />
économique), de la préparation aux Prix de Rome à la<br />
prise <strong>en</strong> compte de nouvelles aspirations climatiques,<br />
l’ouvrage couvre de manière détaillée et richem<strong>en</strong>t<br />
docum<strong>en</strong>tée un aspect ess<strong>en</strong>tiel, peu souv<strong>en</strong>t abordé,<br />
de cet art qui, comme nul autre, ancre notre réel dans<br />
ses pratiques.<br />
FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
L’atelier et l’amphithéâtre<br />
Guy Lambert et Estelle Thibault<br />
Mardaga, 29 €<br />
(superbe héritage de la Rome impériale), le golfe de<br />
Porto (patrimoine naturel inestimable), la citadelle<br />
de Mont-Dauphin (avec son plan <strong>en</strong> étoile dressé sur<br />
le plateau des «Mille v<strong>en</strong>ts»). S’ajout<strong>en</strong>t deux élém<strong>en</strong>ts<br />
classés au titre de patrimoine immatériel, la Tarasque<br />
de Tarascon (sa lég<strong>en</strong>de, les rites qui lui sont attachés)<br />
et le cantu in paghjella, avec ses règles spécifiques, où<br />
trois voix se tiss<strong>en</strong>t, complices et émouvantes. Et il y<br />
a les sites qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leur classem<strong>en</strong>t, label de<br />
prestige universel, mais surtout gage de pér<strong>en</strong>nité, de<br />
préservation. Ainsi, la Camargue, la Montagne Sainte-<br />
Victoire, la rade de Marseille, le parc national de<br />
Port-Cros, l’œuvre architecturale et urbaine de Le<br />
Corbusier, les bouches de Bonifacio, Glanum, le parc<br />
du Mercantour, mérit<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t la consécration<br />
de l’Unesco !<br />
Éric Rohmer, pédagogue<br />
En 1963 la Radio Télévision Scolaire recrute un jeune<br />
professeur de français <strong>en</strong> disponibilité, Maurice Schérer<br />
alias Éric Rohmer, fraîchem<strong>en</strong>t évincé des Cahiers<br />
du cinéma par une «conspiration» qu’il qualifiera<br />
d’«amusante». Il réalisera jusqu’<strong>en</strong> 1970 pour la RTS<br />
une tr<strong>en</strong>taine de programmes touchant à l’architecture,<br />
aux sci<strong>en</strong>ces, au cinéma, à la littérature. Le<br />
CNDP vi<strong>en</strong>t d’éditer une sélection de ces petits films<br />
accompagnés de leurs fiches pédagogiques rédigées par<br />
le réalisateur lui-même, un docum<strong>en</strong>taire de Jean-<br />
Louis Cros sur le travail de Rohmer à la télé, une<br />
interview de R<strong>en</strong>é Clair, Jean Rouch et Jean-Luc<br />
Godard sur L’homme et les images et un long <strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />
d’Hélène Waysbord avec le cinéaste peu avant sa<br />
mort. Ce coffret de quatre dvd s’éclairant mutuellem<strong>en</strong>t,<br />
intitulé très justem<strong>en</strong>t Le laboratoire d’Éric<br />
Pratique des balades<br />
laine, la prom<strong>en</strong>ade dans le Colorado de Rustrel (pas<br />
la peine de pr<strong>en</strong>dre un avion !) peut durer une heure<br />
quinze ou trois heures selon votre rythme… n’oubliez<br />
pas votre carte au débarcadère de l’île Saint Marguerite<br />
!... Bref, un ouvrage facile à manipuler, qui donne de<br />
belles idées de découverte.<br />
M.C.<br />
Prov<strong>en</strong>ce et Côte d’Azur 50 sites incontournables<br />
Christine Dufly et Hervé Le Gac<br />
Ouest-France, 12,50 €<br />
LIVRES/DVD 65<br />
Un très bel ouvrage, simple, concis et riche à la fois.<br />
Les photographies des lieux, superbes, constitu<strong>en</strong>t à<br />
elles seules un éloqu<strong>en</strong>t plaidoyer !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Le Patrimoine<br />
Mondial de la<br />
Prov<strong>en</strong>ce<br />
Marie Tranchant et<br />
Alexandre L<strong>en</strong>oir<br />
Ouest-France,<br />
23,90 €<br />
Rohmer, montre l’importance de cette déc<strong>en</strong>nie pour<br />
la g<strong>en</strong>èse et la maturation des projets du cinéaste. On<br />
y retrouve son goût pour la conversation qu’il affirme<br />
cinématographique et l’annonce de Ma nuit chez<br />
Maud dans Entreti<strong>en</strong> sur Pascal, son amour du littéral<br />
et l’embryon de Perceval dans l’émission consacrée à ce<br />
Conte du Graal. De Métamorphose d’un paysage, leçon<br />
de géographie et d’esthétique à Entreti<strong>en</strong> sur le béton où<br />
Claude Par<strong>en</strong>t et Paul Virilio donn<strong>en</strong>t quelques clés<br />
ess<strong>en</strong>tielles de l’architecture du XXème siècle, des<br />
Cabinets de physique au XVIIIème siècle au Mallarmé <strong>en</strong><br />
majesté, interrogé par un journaliste fictif hors champ,<br />
Rohmer donne à voir, à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, à lire parfois, ouvre<br />
sans cesse des perspectives. Si ces films peuv<strong>en</strong>t paraître<br />
datés dans leur noir et blanc cathodique, avec leurs<br />
interv<strong>en</strong>ants fumeurs de pipe ou de cigare au vocabulaire<br />
foisonnant et à la syntaxe professorale exemplaire,<br />
ils demeur<strong>en</strong>t d’une grande pertin<strong>en</strong>ce et leur<br />
intellig<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>d heureux. ELISE PADOVANI<br />
Le laboratoire d’Éric<br />
Rohmer, un cinéaste à la<br />
télévision scolaire, 2012<br />
Scérén CNDP-CRDP<br />
Collection Prés<strong>en</strong>ce<br />
de la littérature
66 LIVRES/CD MUSIQUE<br />
Une expéri<strong>en</strong>ce commune<br />
«Le 1 er Prix du Concours Pierre Barbizet, que j’ai remporté<br />
<strong>en</strong> 1994, a été suivi de nombreux concerts à<br />
Marseille et al<strong>en</strong>tour. Du coup, moi la Parisi<strong>en</strong>ne, je me<br />
suis s<strong>en</strong>tie comme adoptée par la région !» Pour le dernier<br />
concert de la saison de la S.M.C.M (voir p. 31),<br />
Claire-Marie Le Guay a repris des opus <strong>en</strong>registrés<br />
dans Voyage <strong>en</strong> Russie, paru au mom<strong>en</strong>t de la «Folle<br />
Journée» de Nantes, et Vertiges, synchrone à l’année<br />
Liszt (2011).<br />
Sa «Mosaïque de la Russie» proposait «de grandes pages<br />
d’expression pianistique pure, romantiques et poétiques,<br />
de Rachmaninov, Scriabine et un roc planté au milieu :<br />
la 3 ème Sonate de Prokofiev, frontale, à la matière ferme»,<br />
quand son étourdissant hommage à Liszt incluait la<br />
Sonate <strong>en</strong> si mineur. La pianiste décrit cette dernière<br />
comme «un voyage à la dim<strong>en</strong>sion spirituelle. Une œuvre<br />
qui offre matière à réflexion, un bloc sonore qui semble<br />
être une allégorie de la vie. Une expéri<strong>en</strong>ce à vivre, à<br />
traverser <strong>en</strong> commun : celui qui l’écoute et celui qui la<br />
joue. On se lance là-dedans avec le public» ajoute-t-elle,<br />
«c’est un vrai r<strong>en</strong>dez-vous qui s’achève dans un climat<br />
énigmatique posant des questions fondam<strong>en</strong>tales à l’être<br />
humain.» Suivons-là donc dans la vigueur et la fluidité<br />
qu’elle imprime à l’héroïque mouvem<strong>en</strong>t !<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES FRESCHEL<br />
Vertiges<br />
CD Accord / Universal 476 4244<br />
Voyage <strong>en</strong> Russie<br />
CD Mirare<br />
MIR169<br />
Piano-impro-électro-live…<br />
Le premier album électro-acoustique de Nicolas Canté<br />
a été prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> janvier à la Cité de la Musique à<br />
Marseille. Improvisium est un solo improvisé donc,<br />
performance sur piano préparé électroniquem<strong>en</strong>t<br />
gravée sur le vif dans la salle du Cri du Port, point de<br />
départ annoncé d’une suite de productions du même<br />
type. Jazzman issu du conservatoire d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,<br />
l’artiste travaille sur les claviers (acoustiques et<br />
électroniques) aux frontières du jazz, de l’improvisation<br />
et de l’électronique. Révélation du Printemps<br />
de Bourges il y a deux ans, il s’est fait connaître avec<br />
son projet Mekanik Kantatrik. Cet opus révèle une<br />
démarche originale qui nous <strong>en</strong>traîne dans un trip<br />
sonore autour du clavier et son pot<strong>en</strong>tiel électroacoustique.<br />
J.F.<br />
Improvisium<br />
Nicolas Canté<br />
CD Kantatik Musik KMNC1<br />
Nocturne<br />
Onzième album des infatigables And Also The Trees,<br />
Hunter Not the Hunted constitue dans la carrière,<br />
comm<strong>en</strong>cée il y a plus de tr<strong>en</strong>te ans, de ce groupe si<br />
british, une par<strong>en</strong>thèse particulière : mélancoliques et<br />
presque romantiques, si différ<strong>en</strong>ts mais au demeurant<br />
d’une telle unité, les titres étonn<strong>en</strong>t, élégamm<strong>en</strong>t.<br />
Produit égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disque vinyl, une certaine auth<strong>en</strong>ticité<br />
teintée d’un retour aux sources acoustiques<br />
rappelle aux adeptes de la première heure de très bons<br />
souv<strong>en</strong>irs, même si cet opus conserve batterie et un<br />
brin d’électricité. Née sur les c<strong>en</strong>dres du punk,<br />
l’élégante noirceur britannique si poétique est donc<br />
toujours vivante !<br />
FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
Hunter Not the Hunted<br />
And Also the Trees<br />
AATT<br />
Differt-ant’<br />
Figues moisies contre Raisins aigres<br />
Il y a quelques temps, Raphaël Imbert, lors d’une confér<strong>en</strong>ce<br />
à la Cité de la Musique, m<strong>en</strong>tionnait un travail<br />
de recherche et de collectage auprès des témoins de la<br />
scène jazz marseillaise du siècle dernier, avant que<br />
ceux-ci ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous disparaître. L’ouvrage est<br />
prêt aujourd’hui : près de 300 pages qui trait<strong>en</strong>t d’une<br />
histoire du jazz à Marseille, des années 1917 à nos<br />
jours. Un travail d’<strong>en</strong>quêtes, <strong>en</strong> trio, qu’ont <strong>en</strong>trepris<br />
Gilles Suzanne, maître de confér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> esthétique à<br />
l’Université d’Aix-Marseille, Michel Samson, anci<strong>en</strong><br />
correspondant du journal Le Monde et Elisabeth<br />
Cestor, sociologue. On y évoque des tranches de vie<br />
de nombreux temples de cette musique, le Longchamp,<br />
le Saint-James, la Chistera ou <strong>en</strong>core les bars<br />
à <strong>en</strong>traîneuses plus ou moins bi<strong>en</strong> famés, le Pelle Mêle,<br />
le Cri du Port... Des anecdotes plus ou moins sulfureuses,<br />
des querelles de chapelle... Dans quel terreau les<br />
jazz se sont nourris à Marseille, comm<strong>en</strong>t se sont<br />
opérés ses modes de transmission. Un jazz qui réveille<br />
les âmes et les préserve de la soupe médiatique<br />
d’aujourd’hui, temps de cerveau disponible oblige ! Où<br />
l’on voit que Marseille a contribué, et contribue, à sa<br />
vitalité.<br />
DAN WARZY<br />
À fond de cale 1917-2011<br />
Un siècle de jazz à Marseille<br />
Gilles Suzanne, Michel Samson et Elisabeth Cestor<br />
Wildproject, 22 €<br />
coll. À partir de Marseille, dirigée par Baptiste Lanaspeze
Occitan de combat<br />
Lo Còr de la Plana a placé la prés<strong>en</strong>tation de son<br />
nouvel album <strong>en</strong>tre les 2 tours des élections. Coïncid<strong>en</strong>ce<br />
cocasse ! Chez ces troubadours des temps<br />
modernes, la lutte continue ! Depuis le Grand Prix de<br />
l’Académie Charles Cros (2003 disque Es lo titre), Lo<br />
Còr n’a cessé d’explorer textes, musiques, s’appropriant<br />
un répertoire, le revisitant sans cesse. Dans le<br />
hall de la Cité de la Musique, Manu Théron, Sébasti<strong>en</strong><br />
Spessa, Rodin Kaufmann, B<strong>en</strong>jamin Novarino-Giana,<br />
D<strong>en</strong>is Sampieri, chant<strong>en</strong>t des extraits de Marcha dans<br />
un échange festif et porteur de messages. Les textes et<br />
chansons apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au répertoire marseillais,<br />
traditionnels, Trobaïres Marselhés du XIXème, Clozel,<br />
Michel Capoduro…, agrém<strong>en</strong>tés de créations de<br />
Manu Théron. Des polyphonies innovantes et riches.<br />
La Libertat de Clozel, qui n’était autre que l’ami de<br />
Cézanne, le poète Joachim Gasquet, sonne, vingt ans<br />
après la Commune, comme un hommage et un appel<br />
à la révolution… Siás la musa dei paurei gus, ta cara es<br />
negra de fumada. Teis uelhs s<strong>en</strong>ton la fusilhada. Siás una<br />
flor de barricada. Siás la V<strong>en</strong>ús. Libertat ! (Tu es la muse<br />
des pauvres gueux. Ta face est noire de fumée. Tes yeux<br />
s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la fusillade. Tu es une fleur de barricade. Tu es<br />
la Vénus. Liberté !).<br />
Chansons politiques, anticléricales, sociales, clin d’œil<br />
à nos éternels combats contre l’autorité, et l’insol<strong>en</strong>ce<br />
des c<strong>en</strong>seurs de tous ordres. Comme il est écrit sur un<br />
mur, à l’<strong>en</strong>trée : L’ora es v<strong>en</strong>guda ! L’heure est v<strong>en</strong>ue !<br />
Le quintette vocal et percussif (mains, pieds, b<strong>en</strong>dir)<br />
est d’une énergie incroyable et d’une précision<br />
diabolique : bourdons, ostinato, départs martelés, sons<br />
filés, polyrythmies, contretemps <strong>en</strong> percussions<br />
corporelles ; un festival polyphonique pour mieux<br />
dériver, lutter et continuer de rêver <strong>en</strong> créant, debout!<br />
À consommer… tous les jours !<br />
YVES BERGÉ<br />
LIVRES/CD 67<br />
Marcha<br />
Lo Còr de la Plana, 18€<br />
Lo Còr de la Plana a prés<strong>en</strong>té son nouvel album<br />
le 24 avril à la Cité de la musique, Marseille<br />
(voir égalem<strong>en</strong>t p. 15)<br />
Vestiges exhumés…<br />
Nombre de ces musiques nées de la plume de compositeurs<br />
de Prov<strong>en</strong>ce ont été <strong>en</strong>sevelies sous des couches<br />
d’oubli. Si les plus célèbres sont signées des baroques<br />
Campra ou Jean Gilles, connaîtrait-on aujourd’hui<br />
Poitevin, Vill<strong>en</strong>euve, Beliss<strong>en</strong>, Desmazures ou Pierre<br />
Gautier, sans la persévérance de musici<strong>en</strong>s à tête<br />
chercheuse tels que Guy Laur<strong>en</strong>t ? À Aix («Marseille<br />
ne s’intéresse pas, hélas, à son patrimoine» précise le chef,<br />
flûtiste et chanteur), après 25 ans à la tête des Festes<br />
d’Orphée, son <strong>en</strong>treprise est considérable <strong>en</strong> matière<br />
de re-créations, de «diffusion des richesses musicales<br />
méconnues de notre région» et d’édition discographique<br />
d’opus inédits, tels qu’on <strong>en</strong> trouve dans la série Les<br />
Maîtres Baroques de Prov<strong>en</strong>ce. «C’est l’une de nos<br />
missions» déclare Guy Laur<strong>en</strong>t à propos de cette<br />
anthologie des musiques historiques prov<strong>en</strong>çales.<br />
Dans le 4 ème volume de la collection, on découvre un<br />
magnifique Requiem, «lié à la figure héroïque de la<br />
Grande-Peste, considéré presque comme un saint : Monseigneur<br />
Belsunce. Le testam<strong>en</strong>t musical d’Audiffr<strong>en</strong> est<br />
introduit par l’émouvante oraison funèbre de l’évêque<br />
avec une déclamation baroque recréée.» De Vallière,<br />
musici<strong>en</strong> oublié de la vie musicale arlési<strong>en</strong>ne au 18 ème<br />
siècle, «seul ce Magnificat nous est parv<strong>en</strong>u». Le disque<br />
compr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t des «Suites instrum<strong>en</strong>tales inédites<br />
de Gautier» : La Ciotat r<strong>en</strong>dra hommage <strong>en</strong> 2013 à cet<br />
<strong>en</strong>fant du pays. «On découvre <strong>en</strong>fin trois Motets de<br />
jeunesse écrits à Aix par Félici<strong>en</strong> David, compositeur<br />
romantique qui trouve actuellem<strong>en</strong>t un regain d’intérêt».<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES FRESCHEL<br />
Maîtres baroques de Prov<strong>en</strong>ce<br />
CD Parnassie édition PAR1201<br />
www.orphee.org<br />
Musici<strong>en</strong>s d’aujourd’hui<br />
Sans la conviction de jeunes artistes et la persévérance<br />
de labels indép<strong>en</strong>dants, nous aurions peu accès aujourd’hui<br />
à nos musiques. De fait notre patrimoine,<br />
loué par tous pour sa capacité à générer des valeurs<br />
communes, s’appauvrirait, pour ne constituer bi<strong>en</strong>tôt<br />
qu’un musée du passé.<br />
Le tout jeune Quatuor S<strong>en</strong>drez a créé <strong>en</strong> 2009 le<br />
Quatuor de Michel S<strong>en</strong>drez et porte désormais son<br />
nom. Si cette œuvre est inspirée par un voyage dans la<br />
forêt amazoni<strong>en</strong>ne, le Quatuor Yuan F<strong>en</strong> (2010) de<br />
Thierry Huillet est, quant à lui, écrit à partir d’un<br />
voyage <strong>en</strong> Chine. Ces deux opus, composés dans des<br />
langages différ<strong>en</strong>ts, témoign<strong>en</strong>t de la diversité des<br />
sources d’inspiration des musici<strong>en</strong>s d’aujourd’hui. On<br />
découvre aussi une belle Partita concertante pour flûte<br />
(Sandrine Tilly flûte solo au Capitole de Toulouse)<br />
de Nicolas Bacri, comme une pièce haletante du<br />
Marseillais d’adoption Flor<strong>en</strong>t Gauthier.<br />
Ce dernier, après sa r<strong>en</strong>contre avec Pierre Boulez et ses<br />
classes au CNSM de Paris, est v<strong>en</strong>u s’installer <strong>en</strong> 1995<br />
sous nos tropiques. Son 2 ème Quatuor Loops (2010)<br />
dure une dizaine de minutes. Au gré d’un «matériau<br />
clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiable, un accord, un rythme <strong>en</strong> double<br />
croches et un motif mélodique très court», le compositeur<br />
nous <strong>en</strong>traîne dans une cavalcade, voyage sonore<br />
captivant qui revi<strong>en</strong>t invariablem<strong>en</strong>t à son «point de<br />
départ»… Un opus à découvrir au catalogue d’un<br />
musici<strong>en</strong> qui a le v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe : créations prochaines<br />
d’un Livre pour piano, d’un Opéra à Paris et de son<br />
Concerto pour flûte par l’orchestre de l’Opéra de<br />
Marseille !<br />
J.F.<br />
Quatuor S<strong>en</strong>drez<br />
CD Triton TRI331171<br />
www.disques-triton.com
68 LIVRES ESSAI<br />
La salive des étoiles<br />
Agone consacre le n°48 de sa Revue à un philosophe<br />
exceptionnel : Jacques Bouveresse. Pourquoi exceptionnel<br />
? Par sa rigueur philosophique et politique,<br />
deux qualités rarem<strong>en</strong>t conjuguées. Sa critique des<br />
médias, pour le dire simplem<strong>en</strong>t, et de tout l’appareil<br />
intellectuel de domination ne cesse d’être un des <strong>en</strong>jeux<br />
de sa p<strong>en</strong>sée, <strong>en</strong> alternance avec sa «philosophie<br />
du langage et de la connaissance» dont il avait la chaire<br />
de 1995 à 2010 au collège de France. Travaillant avec<br />
Bourdieu et Chomsky <strong>en</strong>tre autres pour les plus<br />
connus, il n’a jamais choisi d’être parmi les «chi<strong>en</strong>s de<br />
garde» de l’idéologie. Première expression d’une<br />
cohér<strong>en</strong>ce politique sans compromission, corroborée<br />
par son refus de toute distinction honorifique.<br />
Comme le rappelle Thierry Discepolo dans un des<br />
treize articles qui organis<strong>en</strong>t cette revue, l’intérêt de<br />
Bouveresse pour le satiriste Karl Kraus du début du<br />
20è siècle participe à cette analyse du discours dominant,<br />
et à la dénonciation de l’ordre capitaliste mondial.<br />
Les parallèles de Discepolo <strong>en</strong>tre l’analyse de Kraus<br />
par Bouveresse et sa lecture du Monde sont saisissants.<br />
Le plus grave dit-il, rappelant les mots du philosophe,<br />
n’est pas tant la complicité des médias et des intellectuels<br />
avec la domination, ses schémas et sa<br />
novlangue, mais la discréditation viol<strong>en</strong>te de ceux qui<br />
combatt<strong>en</strong>t cette soumission de la p<strong>en</strong>sée.<br />
Bouveresse est d’abord le philosophe de la raison,<br />
comme le développ<strong>en</strong>t plusieurs articles. Mais quel<br />
philosophe ne s’<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>dique pas ?! Dans le premier<br />
article de la revue, Claudine Tiercelin souligne et<br />
ironise la délégitimation de l’idée de rationalité par la<br />
philosophie post-moderne française. Il convi<strong>en</strong>drait<br />
pourtant que Tiercelin, <strong>en</strong> philosophe analytique,<br />
Une anthropologue quitte régulièrem<strong>en</strong>t São Paulo,<br />
de 1978 à 1983, pour une immersion radicale chez les<br />
indi<strong>en</strong>s Suruí. Tout au long de ses différ<strong>en</strong>ts séjours,<br />
elle pr<strong>en</strong>d des notes destinées à sa thèse de doctorat, et<br />
c’est ce matériel qu’elle restitue ici sous une forme bi<strong>en</strong><br />
différ<strong>en</strong>te. Les Carnets sauvages de Betty Mindlin ont<br />
été rédigés à partir des griffonnages originaux, laissant<br />
la place aux ress<strong>en</strong>tis de l’auteur, à ses fantasmes, et faisant<br />
même appel à la fiction... Le tout demeure d’une<br />
grande rigueur ethnographique, ce qui peut sembler<br />
paradoxal, mais n’<strong>en</strong> est que plus fascinant.<br />
On se retrouve témoin des t<strong>en</strong>sions qui occup<strong>en</strong>t un<br />
anthropologue sur le terrain : comm<strong>en</strong>t participer sans<br />
influ<strong>en</strong>cer, comm<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre sans aliéner ? Betty<br />
Mindlin est navrée de voir que les indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trés récemm<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> contact avec l’homme blanc ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t plus<br />
qu’à consommer... pourtant, elle les aborde elle-même<br />
avec les petites culottes et miroirs dont ils sont friands.<br />
Elle est frappée par leur économie très différ<strong>en</strong>te de ce<br />
qu’elle imaginait : «La production est communautaire,<br />
et non collective, faite d’échanges et de coopération, et non<br />
de propriété et de travail commun à tous.»<br />
Si elle pr<strong>en</strong>d grand plaisir au mode caressant sur lesquels<br />
les Suruí communiqu<strong>en</strong>t, elle n’idéalise pas cette société<br />
de nudité idyllique, constate avec un choc que les<br />
femmes sont considérées comme des objets d’échange,<br />
et que l’on tue les jumeaux à la naissance, si certaines mères<br />
courageuses ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à s’opposer à la volonté<br />
générale.<br />
De son militantisme, de ses efforts constants pour déf<strong>en</strong>dre<br />
les indi<strong>en</strong>s face aux colons ruinant leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
et leur mode de vie, elle parle peu, mais on perçoit<br />
tout au long de l’ouvrage son amour profond pour ce<br />
monde sauvage -<strong>en</strong>core un temps- où la magie est<br />
partout perceptible, où l’on se baigne au matin dans<br />
la rosée tombée du ciel, Xiotikapssii, la salive des étoiles.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Carnets sauvages<br />
Betty Mindlin<br />
Métailié, 21 €<br />
Betty Mindlin était prés<strong>en</strong>te à Marseille<br />
durant le festival CoLibriS (voir p. 72)<br />
De la p<strong>en</strong>sée, sans soumission<br />
rappelle les argum<strong>en</strong>ts de Foucault contre les excès de<br />
rationalité : une sournoise opposition persiste dans la<br />
philosophie <strong>en</strong>tre la p<strong>en</strong>sée analytique de tradition<br />
anglo-saxonne et celle, contin<strong>en</strong>tale et historique, aux<br />
influ<strong>en</strong>ces allemandes et françaises.<br />
Et Bouveresse est justem<strong>en</strong>t ce li<strong>en</strong> qui permet à la<br />
tradition analytique de s’occuper sérieusem<strong>en</strong>t de<br />
politique. Car la philosophie n’est-elle pas une<br />
politique de la vérité ?<br />
RÉGIS VLACHOS<br />
La Philosophie malgré eux<br />
Jacques Bouveresse, Jean Jacques Rosat,<br />
Bruno Ambroise, Jean-Matthias Fleury,<br />
Christian Bonnet, Sophie Djigo<br />
Revue Agone 48, 20 €<br />
Avec un dossier Cinéma, propagande et stalinisme<br />
prés<strong>en</strong>té par Charles Jacquier<br />
Le fil d’Orphée<br />
Et si la musique aidait à mieux vieillir ? Les musiques de<br />
la vie de l’éthologue Virginie Pape souligne l’importance<br />
de la musique dans l’amélioration des conditions<br />
de vie, particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gérontologie et soins palliatifs.<br />
Pourquoi écrire un livre sur un tel sujet ?<br />
L’écriture de cet ouvrage est la résultante de ces années<br />
passées à observer, partager, vivre la musique à chaque<br />
r<strong>en</strong>contre au cours de mon quotidi<strong>en</strong> d’éthologue<br />
spécialisée <strong>en</strong> neuro-acoustique. Les questions sont<br />
v<strong>en</strong>ues simplem<strong>en</strong>t : d’où vi<strong>en</strong>t cette influ<strong>en</strong>ce de la<br />
musique sur l’Homme ? Pourquoi redonne-t-elle vie et<br />
force à des personnes âgées ou malades ? Dans ces pages<br />
j’explique les différ<strong>en</strong>ts impacts des musiques sur<br />
les comportem<strong>en</strong>ts humains, mais aussi sur tous les<br />
organismes vivants, qu’ils soi<strong>en</strong>t végétaux ou animaux.<br />
La musique, placée ici au carrefour de plusieurs disciplines<br />
sci<strong>en</strong>tifiques, se révèle avoir des effets uniques.<br />
Elle constitue un excell<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> de souti<strong>en</strong> pour le<br />
pati<strong>en</strong>t et son <strong>en</strong>tourage, et limite égalem<strong>en</strong>t le glissem<strong>en</strong>t<br />
des personnes âgées vers une situation négative.<br />
Comm<strong>en</strong>t se sont déroulés vos travaux ?<br />
De nombreux travaux démontr<strong>en</strong>t l’impact de la musique<br />
sur l’<strong>en</strong>fant et ont fait conclure que le cerveau<br />
est doté de régions consacrées à la perception musicale.<br />
D’où la question des impacts de la musique sur les<br />
personnes âgées ou atteintes de dégénéresc<strong>en</strong>ce nerveuse,<br />
neurologique. Après plusieurs années d’observations<br />
nous avons mis au point des protocoles d’application,<br />
à travers des ateliers de musique et de chant <strong>en</strong> petite<br />
<strong>en</strong>fance, <strong>en</strong> intergénérationnel, gérontologie, soins<br />
palliatifs, qui sont suivis d’actions qui permett<strong>en</strong>t aux<br />
participants et pati<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir relations sociales,<br />
forme physique, mémoire, etc...<br />
Vous êtes donc égalem<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>ne ?<br />
J’ai suivi un cursus musical : piano, violon, harpe,<br />
danse, mise <strong>en</strong> scène, art dramatique. Le chant est<br />
v<strong>en</strong>u s’<strong>en</strong>tremêler à tout ceci.<br />
P<strong>en</strong>sez-vous que votre livre puisse faire avancer le<br />
rôle thérapeutique de la musique ?<br />
C’est son but ! La musique est capitale au quotidi<strong>en</strong> et<br />
dans le soin. Suite aux observations et analyses, j’ai pu<br />
développer des protocoles d’application et le concept<br />
de «musique comme li<strong>en</strong> et tuteur d’acceptance». Elle<br />
peut nous permettre de mieux vivre, mieux grandir,<br />
et mieux vieillir.<br />
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
Les musiques de la vie<br />
Virginie Pape<br />
Odile Jacob
Heurs et malheurs d’un gang<br />
Les truands ont toujours attiré les artistes. Leurs<br />
conduites transgressives, leur goût du risque, leur<br />
façon de faire la nique à l’ordre établi et à la mort qu’ils<br />
trouv<strong>en</strong>t immanquablem<strong>en</strong>t au bout du chemin, voilà<br />
de quoi alim<strong>en</strong>ter littérature, cinéma, chanson… et<br />
BD. Dans cette lignée vi<strong>en</strong>t de paraître l’album Les<br />
faux visages, «une vie imaginaire du Gang des Postiches».<br />
Pour retracer la geste de ce gang atypique, qui<br />
a défrayé la chronique dans les années 80 et a mis<br />
longtemps la police sur les d<strong>en</strong>ts, un duo de choc était<br />
nécessaire. Au scénario donc, David B., membre<br />
fondateur de L’Association, auteur, <strong>en</strong>tre (nombreux)<br />
autres, de L’Asc<strong>en</strong>sion du Haut-Mal. Au dessin, Hervé<br />
Tanquerelle, créateur, <strong>en</strong>tre (nombreux) autres aussi,<br />
de La communauté. En 151 pages et 9 chapitres, tous<br />
deux retrac<strong>en</strong>t, sur un rythme nerveux et dans un style<br />
à la fois réaliste et stylisé, l’histoire de ces 8 truands de<br />
Belleville, des origines <strong>en</strong> 1975 à la dernière arrestation<br />
<strong>en</strong> 2004. Le 1 er casse fait l’objet d’un chapitre <strong>en</strong>tier ;<br />
ce n’est pourtant pas cet aspect des choses qui semble<br />
intéresser les 2 auteurs. Ils mett<strong>en</strong>t plutôt l’acc<strong>en</strong>t sur<br />
les raisons qui ont poussé ces 8 petits malfrats à<br />
s’associer pour passer à la vitesse supérieure, sur les<br />
fêlures intimes de chacun, sur la naissance de l’idée<br />
géniale du déguisem<strong>en</strong>t et sur la fin nécessairem<strong>en</strong>t<br />
tragique de la plupart d’<strong>en</strong>tre eux. Une vision très<br />
romanesque donc de ces bandits mythiques, auquel<br />
le noir et blanc bleuté de Tanquerelle confère la<br />
puissance nostalgique des images d’archives ou<br />
d’anci<strong>en</strong>nes séries TV.<br />
FRED ROBERT<br />
Les faux visages<br />
David B, Hervé Tanquerelle<br />
Futuropolis, 21 €<br />
JEUNESSE | LITTÉRATURE<br />
LIVRES 69<br />
Hervé Tanquerelle sera prés<strong>en</strong>t jeudi 24 mai<br />
à Saint Rémy de Prov<strong>en</strong>ce et v<strong>en</strong>dredi 25<br />
à Marseille, dans le cadre des Escales <strong>en</strong> librairies<br />
www.librairie-paca.com<br />
Histoires<br />
La collection Mon histoire chez Gallimard jeunesse<br />
offre à ses lecteurs le double plaisir de la découverte<br />
d’une époque et d’une intrigue. Le ton, d’emblée<br />
attachant, laisse éclore une voix : la forme de journal<br />
intime, loi de la série, y contribue ! On peut découvrir<br />
<strong>en</strong> cette première partie de l’année deux nouveaux<br />
romans, l’un, de Jean-Côme Noguès, Au temps des<br />
crinolines, fait revivre l’exposition universelle de juillet<br />
1855 à Paris, sous la plume fraîche et spirituelle de<br />
Charlotte ; l’autre, La chanteuse de Vivaldi, évoque<br />
un XVIII ème siècle trouble et brillant à travers les<br />
confid<strong>en</strong>ces de Lucrezia, jeune orpheline élevée au Pio<br />
Ospedale della Pietà de V<strong>en</strong>ise, ville de la musique et<br />
des masques. Le roman de Christine Féret-Fleury,<br />
remarquablem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>té, peint une V<strong>en</strong>ise<br />
vivante où se nou<strong>en</strong>t d’étonnantes intrigues autour du<br />
chant et des opéras de Vivaldi. Concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les<br />
castras et les sopranos, eaux troubles des canaux, magie<br />
des costumes et de la scène, vie étrange des jeunes<br />
orphelines, <strong>en</strong>tre l’appel de la foi et la pratique de la<br />
musique… Un roman délicieux, et instructif. De quoi<br />
former le goût des jeunes lecteurs !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Au temps des crinolines<br />
Jean-Côme Noguès, 10,50 €<br />
La chanteuse de Vivaldi<br />
Christine Féret-Fleury, 9,50 €<br />
Gallimard Jeunesse, Collection Mon histoire<br />
À l’ombre du figuier<br />
Deux parcours parallèles qui ne se crois<strong>en</strong>t qu’une fois<br />
constitu<strong>en</strong>t le long récit de François Dev<strong>en</strong>ne. Les<br />
chapitres se succèd<strong>en</strong>t alternativem<strong>en</strong>t pour suivre le<br />
périple d’un jeune Massaï, Olélaïga, parti sur les traces<br />
d’un vieil éléphant apparu dans ses rêves, et les<br />
déambulations d’un délinquant k<strong>en</strong>yan, Joshua,<br />
<strong>en</strong>rôlé par des braconniers à la recherche de l’ivoire.<br />
Ce montage alterné permet à son auteur de tracer un<br />
portrait complexe de la région du Kilimandjaro. En<br />
effet ce géographe de formation connaît parfaitem<strong>en</strong>t<br />
ces contrées, où il vécut une dizaine d’années -il a<br />
d’ailleurs épousé une k<strong>en</strong>yane. Sa volonté de témoignage<br />
alourdit parfois le récit d’explications didactiques<br />
sur les traditions Massaï, l’élevage des troupeaux, le<br />
rôle des femmes. Sur le rôle des blancs surtout,<br />
responsables du développem<strong>en</strong>t du tourisme qui<br />
trouble la vie sauvage et introduit la corruption ;<br />
quelques pages évoqu<strong>en</strong>t, par exemple, le commerce<br />
sexuel auquel se livr<strong>en</strong>t de jeunes moranes pour<br />
assouvir les désirs de femmes blanches vieillissantes.<br />
Par contraste, la poésie des pages où la nature est<br />
magnifiée, où l’on découvre les mœurs des éléphants<br />
ou le rôle des indicateurs, ces oiseaux qui guid<strong>en</strong>t<br />
l’homme sur l’emplacem<strong>en</strong>t des ruches sauvages… Et<br />
c’est à l’ombre d’un figuier que la parole d’un vieux<br />
devin Massaï permettra à Joshua de trouver la voie<br />
d’une nouvelle vie.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
La nuit d’ivoire<br />
François Dev<strong>en</strong>ne<br />
Actes Sud, 21 €<br />
François Dev<strong>en</strong>ne<br />
vi<strong>en</strong>dra prés<strong>en</strong>ter<br />
son roman lors<br />
du Festival<br />
du Livre de la<br />
Canebière<br />
(voir p. 18)
70 LIVRES LITTÉRATURE<br />
Des racines et des ailes…<br />
Dans le mouvem<strong>en</strong>t inverse des héritiers de La Fontaine<br />
impati<strong>en</strong>ts de labourer le champ paternel («un<br />
trésor est caché dedans») le narrateur de Je la voulais<br />
lointaine s’empresse d’<strong>en</strong>terrer, pour s’<strong>en</strong> débarrasser,<br />
le sac trop lourd confié à sa mort par le grand-père<br />
féticheur. Le narrateur se nomme Obama «un nom<br />
d’oiseau» et c’est la première phrase de ce petit «roman»<br />
au titre sagem<strong>en</strong>t programmatique, seul à pr<strong>en</strong>dre un<br />
peu de distance justem<strong>en</strong>t : «la» c’est l’Afrique. Depuis<br />
Tout ce Bleu (1996) Gaston-Paul Effa n’a de cesse<br />
d’interroger son propre parcours, peu banal : offert à<br />
l’âge de 5 ans à une congrégation religieuse, éduqué <strong>en</strong><br />
français et à l’issue de brillantes études auprès de Jean-<br />
Luc Nancy et de Philippe Lacoue-Labarthe, l’auteur<br />
<strong>en</strong>seigne la philosophie dans la région de Strasbourg.<br />
Tout cela est extraordinaire mais ne va pas sans les<br />
tourm<strong>en</strong>ts attachés au conte de fées qui va trop vite.<br />
Envoyé <strong>en</strong> France par son école, le jeune Obama,<br />
habité par l’esprit de son grand-père («aigle à deux<br />
têtes» ainsi se qualifie-t-il) fait l’exaltante et rude<br />
Rauque et Baroque<br />
Si l’herbe ne repousse pas où passe Attila, les éditions<br />
varoises du même nom, elles, donn<strong>en</strong>t de jeunes pousses<br />
pleines de fraîcheur : une maquette impeccable,<br />
des illustrations qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du livre d’<strong>en</strong>fant et des<br />
danses macabres, des choix éditoriaux originaux, comme<br />
la réédition des romans de l’espagnol Ramon<br />
Sander. L’empire d’un homme est la réécriture d’un<br />
fait divers. Dans une province reculée, où la vie paysanne<br />
est rythmée par la chasse et l’allégeance à<br />
l’aristocratie de l’arg<strong>en</strong>t de quelques riches propriétaires,<br />
le loqueteux du village, Sabino, disparaît. Deux<br />
ouvriers paysans, coupables commodes dans le climat<br />
politique local, sont torturés et condamnés. Pourtant,<br />
le disparu revi<strong>en</strong>t : résurrection du mort <strong>en</strong> christ<br />
inquiétant, impossible retour à la vie des condamnés.<br />
En miroir, le Roi et la Reine trace le récit plus singulier<br />
<strong>en</strong>core d’un étrange couple. Dans son palais madrilène,<br />
une belle duchesse, telle Diane au bain, se<br />
Sur la plage abandonnée<br />
Cyrille Derouineau aime les plages désertées, larges<br />
ét<strong>en</strong>dues battues par le v<strong>en</strong>t et la pluie, parasols oubliés,<br />
cabines fermées. Marcus Malte aime les histoires<br />
de famille et d’att<strong>en</strong>te, blessures d’<strong>en</strong>fance et nostalgie.<br />
Le photographe et l’écrivain se sont déjà r<strong>en</strong>contrés<br />
dans le recueil de nouvelles Ost<strong>en</strong>de au bout de l’est (Le<br />
Bec <strong>en</strong> l’air, coll. Collatéral, 2009). Aujourd’hui, ce<br />
sont les plages de la Côte d’Azur que Derouineau a<br />
capturées dans l’objectif, avec toujours cette volonté<br />
de montrer l’<strong>en</strong>vers du décor touristique. Palmiers <strong>en</strong><br />
camisoles, transats repliés, cabanons défraîchis, statues<br />
solitaires semblant scruter les flots… Le photographe<br />
traque avec s<strong>en</strong>sibilité les détails émouvants de ce<br />
«monde à l’abandon». «Nul ne se dore au soleil froid de<br />
février sinon peut-être les fantômes. Place aux abs<strong>en</strong>ts.<br />
Place aux morts.» C’est de cet <strong>en</strong>droit, vidé de toute<br />
prés<strong>en</strong>ce humaine, qu’Alice parle à Pierre, son frère<br />
disparu à la fin de la guerre d’Algérie. Seule et sans<br />
illusions, elle est comme les plages <strong>en</strong> hiver, jonchée<br />
expéri<strong>en</strong>ce de l’élu coupable et déraciné. Le récit de cet<br />
écartèlem<strong>en</strong>t, constitué de fragm<strong>en</strong>ts et de retours <strong>en</strong><br />
arrière souv<strong>en</strong>t au plus que parfait, n’échappe pas à<br />
une certaine naïveté : interprétant les signes de dérèglem<strong>en</strong>t<br />
dans sa vie personnelle et professionnelle<br />
(l’inspecteur n’augm<strong>en</strong>te pas sa note pédagogique ; sa<br />
petite amie le quitte...) comme une malédiction, le<br />
narrateur n’a qu’une issue «le retour à une origine ellemême<br />
ruinée et <strong>en</strong>gloutie». Entre lyrisme de bon aloi et<br />
emphase compassée, on <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à déterrer le sac...<br />
vide bi<strong>en</strong>-sûr; mais le geste apaise et donne l’espoir de<br />
«nouer les fils: le noir de mes origines au blanc de ma<br />
destinée». Il <strong>en</strong> reste <strong>en</strong>core à écrire !... avec moins<br />
d’innoc<strong>en</strong>ce et davantage de désordre dans la langue ?<br />
MARIE-JO DHO<br />
Je la voulais lointaine<br />
Gaston-Paul Effa<br />
Actes Sud, 16 €<br />
laisse voir nue par son jardinier, parce qu’elle ne le<br />
considère pas comme un homme. Mais la guerre civile<br />
qui éclate (on est <strong>en</strong> 36) r<strong>en</strong>verse les rôles, trouble les<br />
id<strong>en</strong>tités, mêle rapports de castes et fantasmes amoureux<br />
dans le désir d’(être) un homme. Il y a <strong>en</strong>tre ces<br />
deux œuvres un fil : la dénonciation militante des<br />
dominations sociales, par un auteur, journaliste anarchiste,<br />
qui doit au franquisme la mort de sa femme et<br />
de son frère, et son exil. Mais cette dénonciation pr<strong>en</strong>d<br />
des formes oniriques, mythologiques, de contes cruels<br />
et de cauchemars gris, à l’éclat unique et baroque. À<br />
découvrir absolum<strong>en</strong>t.<br />
AUDE FANLO<br />
L’empire d’un homme<br />
Le roi et la reine<br />
Ramon Sander<br />
Attila, 18 € chacun<br />
des débris de l’été : morceaux d’<strong>en</strong>fance, éclats surtout<br />
de la passion amoureuse qu’elle avait pour ce frère<br />
chéri… Qu’elle a toujours, qu’elle lui redit, <strong>en</strong>tre adoration<br />
et ress<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. Car les carnets de guerre de<br />
Pierre, que Malte intercale <strong>en</strong>tre les évocations d’Alice,<br />
révèl<strong>en</strong>t la face sombre du personnage et les exactions<br />
commises là-bas, de l’autre côté de la mer. Mortes<br />
saisons, par-delà les thèmes lyriques du temps qui passe<br />
et de la déréliction des êtres et des choses, apparaît<br />
donc aussi comme une réflexion <strong>en</strong>gagée sur la guerre<br />
d’Algérie. 50 ans après les accords d’Evian, ce n’est<br />
sans doute pas un hasard.<br />
F.R.<br />
Mortes saisons<br />
Marcus Malte (texte), Cyrille Derouineau<br />
(photographies)<br />
Le Bec <strong>en</strong> l’air, collection Collatéral, 15,50 euros.<br />
L’auteur sera prés<strong>en</strong>t au 3è Festival du livre<br />
de la Canebière du 8 au 10 juin<br />
Marcus Malte sera prés<strong>en</strong>t au Festival du Livre de<br />
La Canebière les 9 et 10 juin prochains
Famille au bord de la crise de nerfs<br />
Cela comm<strong>en</strong>ce par la mort de Mamie. Veillée funèbre<br />
à la morgue de l’hôpital : «La grand-mère de Sergio<br />
[…] n’avait pas son d<strong>en</strong>tier, mais on lui avait rempli la<br />
bouche de coton. Quelques petits filam<strong>en</strong>ts blancs sortai<strong>en</strong>t<br />
d’<strong>en</strong>tre ses lèvres. […] Les hommes <strong>en</strong>tassés dans<br />
les coins de la pièce se racontai<strong>en</strong>t des blagues salées ; les<br />
femmes pleurai<strong>en</strong>t de part et d’autre du cercueil, avec un<br />
chagrin las, comme si elles se défaisai<strong>en</strong>t des dernières<br />
larmes gardées pour la circonstance, mais sans les gaspiller,<br />
pour ne pas rester privées de ressources à la prochaine<br />
occasion. En regardant le corps rigide de la morte, Sergio<br />
comprit que plus personne ne s’interposait, à prés<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre<br />
Disneyland et lui.» Ces quelques phrases donn<strong>en</strong>t le<br />
ton de cette chronique familiale contemporaine,<br />
m<strong>en</strong>ée tambour battant par Santiago Roncagliolo,<br />
scénariste, critique et romancier péruvi<strong>en</strong>. Réalisme<br />
cru, cynisme et humour décalé émaill<strong>en</strong>t un récit<br />
rythmé par des chapitres brefs, succession des petites<br />
histoires, souv<strong>en</strong>t secrètes, de tous les membres de la<br />
famille, chat compris. Drôle de sarabande, où Eros et<br />
Thanatos mèn<strong>en</strong>t la danse (macabre) version sitcom.<br />
La mort rôde autour de cette famille bourgeoise de Lima<br />
(le père n’a que quelques mois à vivre, le grand-père<br />
sucre les fraises, le fils s’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t avec des fantômes,<br />
la fille flirte avec le suicide…). Du coup, les désirs s’exacerb<strong>en</strong>t<br />
(même ceux de Papi, même ceux du chat !),<br />
créant des situations parfois scabreuses, souv<strong>en</strong>t<br />
cocasses. Un roman aux allures de vaudeville, moins<br />
léger qu’il y paraît.<br />
FRED ROBERT<br />
Histoires indiscrètes d’une famille sans histoire<br />
Santiago Roncagliolo<br />
Seuil, 18 €<br />
Vivre de rêve et de pois cassés<br />
Comm<strong>en</strong>t subsister à Cuba <strong>en</strong> 1993, quand «vivre à<br />
La Havane était comme se trouver dans une série mathématique<br />
qui ne mène à ri<strong>en</strong>» ? Coupures d’électricité à<br />
répétition, transports aléatoires, alim<strong>en</strong>tation réduite<br />
au minimum… Pour ne pas sombrer, «les seuls trucs<br />
qui n’exigeai<strong>en</strong>t pas des efforts démesurés, c’était de<br />
sourire, de faire l’amour et de rêver.» Ce à quoi s’emploie<br />
Julia, une jeune chercheuse <strong>en</strong> mathématiques, la<br />
narratrice du 3 ème roman de Karla Suarez traduit <strong>en</strong><br />
français. Dans un récit rétrospectif relaté à un interlocuteur<br />
qui pourrait être un journaliste, ou le lecteur,<br />
Julia raconte son «année zéro» à La Havane. Elle a alors<br />
tr<strong>en</strong>te ans, des problèmes de logem<strong>en</strong>t et un travail<br />
ingrat. Lorsque son ami Euclides lui parle d’Antonio<br />
Meucci, un Itali<strong>en</strong> v<strong>en</strong>u à La Havane <strong>en</strong> 1835, qui y<br />
aurait inv<strong>en</strong>té le téléphone avant Graham Bell, bi<strong>en</strong><br />
que l’histoire lui paraisse d’une ironie incroyable («Le<br />
téléphone aurait été inv<strong>en</strong>té dans cette ville où il ne<br />
fonctionnait presque jamais !»), elle se lance passionném<strong>en</strong>t<br />
à la recherche du docum<strong>en</strong>t prouvant que<br />
l’Itali<strong>en</strong> est bi<strong>en</strong> le père du téléphone. Qui le possède ?<br />
Les 3 hommes qui gravit<strong>en</strong>t autour de Julia, Euclides<br />
(son ex-amant), Angel (son amoureux) et l’écrivain<br />
Leonardo (son amant occasionnel) aurai<strong>en</strong>t tous des<br />
raisons de le dissimuler. Et de lui m<strong>en</strong>tir. De fait, dans<br />
cette équation au nombre croissant d’inconnues, Julia<br />
perd parfois sa rigueur sci<strong>en</strong>tifique. Mais elle y gagne<br />
une raison de vivre et d’espérer. Une jolie métaphore<br />
sur la force des rêves (et de la fiction) et un bel<br />
hommage à la joie de vivre et au courage inamovibles<br />
des Cubains.<br />
FRED ROBERT<br />
La Havane année zéro<br />
Karla Suarez, trad. François Gaudry<br />
Métailié, 19,50 €<br />
Nouvelles des écrasem<strong>en</strong>ts<br />
Arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, à peu près <strong>en</strong> même temps, deux<br />
recueils incroyablem<strong>en</strong>t divers de Francesc Serés.<br />
L’auteur Catalan, qui a reçu dès la parution de son<br />
premier roman nombre de prix, d’hommages, de<br />
complim<strong>en</strong>ts, fut traduit immédiatem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espagnol,<br />
rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> anglais… mais les francophones l’att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core. Fin 2011 est parue La Force de<br />
gravité, magnifique recueil qui nous plonge, et<br />
particulièrem<strong>en</strong>t les Méditerrané<strong>en</strong>s des ports, dans<br />
l’histoire de nos familles. Pour peu qu’elles soi<strong>en</strong>t populaires,<br />
laborieuses, touchées par les crises économiques,<br />
politiques, mais aussi par la force du soleil et de la mer,<br />
de la pêche et des cargos, des arrière-pays secs et des<br />
fonds antiques. Avec, comme décor supplém<strong>en</strong>taire, le<br />
poids d’une histoire plus tragique -le franquisme<br />
affleure dès que le passé est évoqué- et d’un prés<strong>en</strong>t<br />
qui s’exhibe comme des chaussures trop neuves qui<br />
bless<strong>en</strong>t les pieds. Les personnages viv<strong>en</strong>t tous comme<br />
à côté d’une réussite économique factice, à v<strong>en</strong>dre des<br />
artefacts aux touristes, à soigner leurs blessures par des<br />
naissances, à r<strong>en</strong>verser sur le bord de la route un SDF<br />
dev<strong>en</strong>u le témoin gênant d’un passé révolu, à lutter<br />
contre la gravité. Mais plus <strong>en</strong>core que les 17 portraits<br />
que ces nouvelles bross<strong>en</strong>t, que les 17 paysages vivants<br />
dans lesquels ils évolu<strong>en</strong>t, c’est la manière très directe,<br />
brutale, de plonger <strong>en</strong> leurs p<strong>en</strong>sées et émotions qui<br />
étonne, reti<strong>en</strong>t, transporte. Chacune de ces nouvelles<br />
est une plongée <strong>en</strong> aveugle vers un monde et un mode<br />
de narration inconnu.<br />
Les Contes russes, qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de paraître, sont plus<br />
étonnants <strong>en</strong>core : l’écrivain Catalan y inv<strong>en</strong>te cinq<br />
auteurs et, dans la belle tradition des impostures littéraires,<br />
abandonne Barcelone pour les moujiks,<br />
Poutine, la conquête spatiale, et le merveilleux des<br />
contes… Mais il retrouve dans la toundra la même<br />
humanité abîmée par la tragédie des peuples. Celle de<br />
ces deux vieux qui retourn<strong>en</strong>t à Tchernobyl parce que<br />
là est leur maison, leur vie, leur s<strong>en</strong>s. L’histoire, au<br />
fond commune.<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Francesc Serès<br />
La Force de Gravité<br />
Fédérop 18 €<br />
Contes russes<br />
Jacqueline Chambon, 22 €<br />
S.Roncagliolo était prés<strong>en</strong>t<br />
au festival CoLibriS<br />
Karla Suarez était invitée<br />
au festival CoLibriS<br />
LIVRES 71<br />
Francesc Serès<br />
était prés<strong>en</strong>t<br />
lors du Festival<br />
CoLibris<br />
(voir p. 72)
72 RENCONTRES HOMMAGE | COLIBRIS<br />
Séparés<br />
Désormais, au Día de los Muertos, le Mexique cueillera pour<br />
lui la fleur de zempaxuchitl, fleur orange des morts, comme<br />
pour Moctezuma, le dernier empereur aztèque. Ce géant de la<br />
littérature fut oublié du Nobel. Qu’importe, les jeunes écrivains<br />
de langue espagnole se considèr<strong>en</strong>t comme ses héritiers.<br />
Les Écritures Croisées organisées par Annie Terrier ont su,<br />
avant sa disparition, lui offrir l’hommage de ses lecteurs<br />
et des écrivains contemporains les plus brillants.<br />
Quant à ses œuvres, elles sont prés<strong>en</strong>tes, garanties d’éternité.<br />
Plus <strong>en</strong>core que sa colossale œuvre romanesque, j’aimerais évoquer un petit ouvrage<br />
critique, Cervantès ou la critique de la littérature. Carlos Fu<strong>en</strong>tes y définit,<br />
par le détour du Don Quichotte qu’il confiait relire chaque année, sa conception<br />
de la littérature : «Quand la sci<strong>en</strong>ce, la morale, la politique et la philosophie découvr<strong>en</strong>t<br />
leurs limites, elles font appel à la grâce et à la disgrâce de la littérature pour qu’elle<br />
résolve leurs insuffisances. Et avec la littérature ils ne découvr<strong>en</strong>t que le divorce perman<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre les mots et les choses, la séparation <strong>en</strong>tre l’usage représ<strong>en</strong>tatif du langage et<br />
l’expéri<strong>en</strong>ce de l’être du langage. La littérature est l’utopie qui voudrait réduire cette<br />
séparation. Quand elle la cache, elle s’appelle épopée. Quand elle la révèle, elle s’appelle<br />
roman et poème : le roman et le poème du Chevalier à la Triste Figure dans son combat pour que<br />
coïncid<strong>en</strong>t les mots et les choses ; le roman et le poème de l’artiste adolesc<strong>en</strong>t assassiné<br />
par les choses et ressuscité par les mots.»<br />
Puis, <strong>en</strong>core : «Les choses n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à tout le monde, les mots si. Le poète naît<br />
après son acte : le poème. Le Poème crée ses auteurs, comme il crée ses lecteurs.» Beaucoup<br />
ont été créés lecteurs par la grâce de Fu<strong>en</strong>tes. Merci.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
La voix des autres<br />
Plus de 200 peuples rec<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> Amérique c<strong>en</strong>trale et<br />
<strong>en</strong> Amérique du Sud, presque autant de langues et<br />
une littérature qui se développe doucem<strong>en</strong>t, grâce à<br />
des initiatives gouvernem<strong>en</strong>tales et à des associations,<br />
<strong>en</strong> Équateur, au Mexique, au Chili… Ce sont ces<br />
nouvelles «voix indigènes» que la 5 ème édition du<br />
festival CoLibriS a permis d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, dans le cadre<br />
inédit de la galerie des grands bains douches de La<br />
Plaine, dont le patio feuillu avait (presque) des allures<br />
de forêt tropicale.<br />
La littérature amérindi<strong>en</strong>ne s’écrit depuis peu, on<br />
l’édite <strong>en</strong>core trop rarem<strong>en</strong>t. Pourtant, la jeune génération<br />
s’est emparée des langues anci<strong>en</strong>nes, dans un<br />
mouvem<strong>en</strong>t militant et créateur qui s’amplifie actuellem<strong>en</strong>t<br />
et dont on a pu savourer de larges échos. C’est<br />
un des mérites de CoLibriS que d’accorder une place<br />
importante à la lecture orale, p<strong>en</strong>dant et autour des<br />
r<strong>en</strong>contres, par les auteurs eux-mêmes et par les lecteurs.<br />
Ent<strong>en</strong>dre Briceida Cuevas Cob <strong>en</strong> maya ou<br />
Elicura Chihuailaf <strong>en</strong> langue mapuche, voir Wingston<br />
Gonzalez danser ses poèmes <strong>en</strong> garifuna, écouter<br />
les versions espagnole puis française de ces textes,<br />
quelle meilleure <strong>en</strong>trée sur ces s<strong>en</strong>tiers peu connus de quoiqu’elle soit responsable de la plupart des problèmes<br />
actuels. C’est ce qu’a rappelé Joseph Boyd<strong>en</strong>.<br />
la littérature contemporaine ? Quant au final du festival,<br />
polyphonie quasi improvisée (mais très réussie) Sa mère, une Indi<strong>en</strong>ne Cree, a grandi sans pouvoir parler<br />
de toutes ces voix poétiques, il <strong>en</strong> a ému plus d’un, sa langue. Aujourd’hui, il porte la parole de cette communauté<br />
trop longtemps muselée, à travers des fictions<br />
tant était forte la charge symbolique de cette r<strong>en</strong>contre<br />
des langues.<br />
pr<strong>en</strong>antes qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène les paradoxes des<br />
En Amérique, nettem<strong>en</strong>t plus au nord, on assiste aussi Indi<strong>en</strong>s canadi<strong>en</strong>s d’aujourd’hui (voir Zib’30 et 31).<br />
au r<strong>en</strong>ouveau de la culture indi<strong>en</strong>ne et de la fierté Car qui sont ces autres, qu’on a si long-temps soumis<br />
d’appart<strong>en</strong>ir au «peuple premier». La politique canadi<strong>en</strong>ne<br />
d’autrefois, selon laquelle «il faut tuer l’Indi<strong>en</strong> ci<strong>en</strong>s, mais leurs poèmes, leurs récits, sont une marque de<br />
et méprisés ? «Ils sont les représ<strong>en</strong>tants de peuples très an-<br />
pour sauver la personne», n’a apparemm<strong>en</strong>t pas réussi, leur prés<strong>en</strong>ce absolum<strong>en</strong>t contemporaine, sur le contin<strong>en</strong>t<br />
Festival CoLibriS 2012, illustrations d'Anne Gély © Juliette Lück<br />
américain, et bi<strong>en</strong> au-delà, dans le monde <strong>en</strong>tier» répond<br />
Pascal Jourdana dans sa préface à l’anthologie publiée<br />
à l’occasion du festival. À cette «avant-garde du monde»,<br />
le roman (Caroline Lamarche), la BD (Lucie Lomovà),<br />
le livre jeunesse (Anne Gély et Guy Lillo), la<br />
photographie (Miquel Dewever-Plana, voir p. 64)<br />
ont égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du un bel hommage. Des ouvrages<br />
à découvrir dans les librairies, <strong>en</strong> particulier L’Atinoir<br />
et Prado-Paradis, qui étai<strong>en</strong>t là, fidèles auxiliaires<br />
d’un festival de grande qualité, généreux et convivial.<br />
Au programme de l’édition 2013 : toujours l’Amérique<br />
latine, <strong>en</strong> dialogue cette fois avec les littératures<br />
du monde arabe. Un sacré grand écart, qui promet<br />
d’être passionnant.<br />
FRED ROBERT<br />
Le festival CoLibriS a eu lieu<br />
du 9 au 16 mai à Marseille.<br />
À lire<br />
L’avant-garde du monde, anthologie publiée<br />
par La Marelle, 7 €<br />
Joseph Boyd<strong>en</strong>, Le chemin des âmes,<br />
Les saisons de la solitude et Là-haut vers le nord<br />
(disponibles <strong>en</strong> poche)<br />
Caroline Lamarche, La chi<strong>en</strong>ne de Naha (Gallimard) ;<br />
Lucie Lomovà, Les Sauvages (Actes Sud-L’An 2)<br />
Voir aussi les chroniques des romans de Karla Suarez<br />
et de Santiago Roncagliolo (p. 70), dont on peut lire<br />
le thriller politique Avril rouge (Points roman),<br />
cette année au programme de l’agrégation d’espagnol !
RENCONTRES 73<br />
Maçon<br />
des mots<br />
Chapelle de l’Observance, Draguignan, pluie continue<br />
dehors, effervesc<strong>en</strong>ce livresque sous les hautes<br />
voûtes : les Escapades littéraires organisées par l’Association<br />
des Libraires du Sud, ont pour thème l’Italie.<br />
On se gorge de livres, de r<strong>en</strong>contres, de discussions,<br />
de tables rondes passionnantes au public nombreux…<br />
En invité majeur, Erri de Luca se plie au jeu des questions<br />
m<strong>en</strong>é par Pascal Jourdana, tissées des lectures<br />
<strong>en</strong> Itali<strong>en</strong> et <strong>en</strong> Français. L’écrivain évoque son parcours,<br />
l’<strong>en</strong>fance dans un quartier populaire de Naples,<br />
la vie familiale oppressante, l’adolesc<strong>en</strong>ce, le militantisme,<br />
les luttes sociales, le métier de maçon, les actions<br />
politiques fortes puis humanitaires, l’approche <strong>en</strong>fin<br />
de la Bible dans le texte Hébreu. Rev<strong>en</strong>ant à la ville de<br />
Naples, il <strong>en</strong> brosse l’histoire dans ses grandes lignes,<br />
sourit <strong>en</strong> affirmant qu’elle dép<strong>en</strong>d davantage de la géologie<br />
que de l’histoire : «Avec le volcan, on a développé<br />
un système nerveux plus proche de celui des Japonais ou<br />
des Chili<strong>en</strong>s que des autres europé<strong>en</strong>s : nous avons un<br />
regard constant vers la lampe, et si elle bouge, nous restons<br />
calmes, nous avons toujours un paquet prêt pour fuir.<br />
Nous appart<strong>en</strong>ons à la catégorie des secoués.»<br />
Naples, c’est aussi une «éducation s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale». «Ma<br />
mère était américaine, et je ressemblais à ceux de la 6 ème<br />
flotte américaine basée à Naples (le plus grand bordel<br />
pour les États Unis). Naples appart<strong>en</strong>ait à l’Italie par<br />
conv<strong>en</strong>tion, et aux USA par les faits.»<br />
Le départ de Naples, un exil ? «Certainem<strong>en</strong>t pas, l’exil<br />
est un mot tragique, je ne peux pas l’attribuer à mon<br />
départ à 18 ans même s’il fut définitif. Le lieu que j’ai<br />
quitté n’existe plus, avec sa mortalité infantile énorme,<br />
ces êtres attachés comme un crachat à la vie. La seule<br />
chose qui ne bouge pas, c’est le Vésuve, le seul vrai<br />
propriétaire du lieu. Je n’écris pas <strong>en</strong> Napolitain, j’ai<br />
choisi l’Itali<strong>en</strong>, ma seconde langue, celle de mon père,<br />
tranquille, longue, l<strong>en</strong>te, plein de syllabes. À Naples,<br />
vite se dit «i», ri<strong>en</strong> de plus rapide !»<br />
Pourquoi l’Hébreu ? «J’aime lire les écrivains dans le<br />
texte, ce qui m’a poussé à appr<strong>en</strong>dre plusieurs langues<br />
le latin et le grec p<strong>en</strong>dant mes études classiques, puis<br />
les autres pour savourer les poètes espagnols, portugais,<br />
allemands… L’Hébreu est coincé <strong>en</strong>tre le premier mot<br />
de l’Écriture sainte et son dernier. Il y a une grande<br />
distance <strong>en</strong>tre le format d’origine et les traductions. Il<br />
est ess<strong>en</strong>tiel de rev<strong>en</strong>ir à l’originel. Je ne suis pas un<br />
homme qui croit, mais l’écriture sainte est pleine de<br />
maçons… Le petit ouvrage La première heure, paru <strong>en</strong><br />
2012 pour la traduction française, s’attache à une<br />
relecture de certains passages bibliques <strong>en</strong> restant au<br />
plus près de la signification des mots hébreux, ainsi,<br />
Samson, Shimshón <strong>en</strong> Hébreu vi<strong>en</strong>t de shémesh, le<br />
soleil...»<br />
Quel lecteur êtes-vous ? «Je suis passionné par la poésie<br />
du XXème, c’est un siècle qui n’a pas le temps, pas<br />
d’espace non plus pour écrire long, il convi<strong>en</strong>t à la<br />
Erri de Luca © Marie Leclerc<br />
forme poétique, au message télégraphique qu’est la<br />
poésie.»<br />
Quelle est l’importance de la musique ? Vous-même,<br />
chantez… «Un appr<strong>en</strong>tissage forcé ! Quand j’étais<br />
petit, je chantais faux, la pire des abominations à<br />
Naples ! Ma mère a pratiqué la «circoncision de<br />
l’ouïe», j’ai appris à chanter juste et napolitain. Cela<br />
m’a aidé à écrire… il est indisp<strong>en</strong>sable de savoir chanter<br />
pour écrire. La précision de la musique correspond<br />
à la précision de la phrase et des mots.»<br />
Qu’apporte la lecture ? «Le texte n’est pas un produit<br />
fini, c’est au lecteur de le parfaire. Les pages le transport<strong>en</strong>t<br />
dans son intimité, dans sa vie, c’est lui qui<br />
termine définitivem<strong>en</strong>t un livre. J’appr<strong>en</strong>ds comm<strong>en</strong>t<br />
un lecteur a pris possession de mes pages <strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant<br />
sa lecture. Le livre pour moi est un hôte du temps du<br />
lecteur. Il faut aussi laisser le désir de pages supplém<strong>en</strong>taires,<br />
c’est pourquoi j’écris des livres petits. Il faut<br />
savoir ne pas être pesant quand on est l’hôte de<br />
quelqu’un, et s’<strong>en</strong> aller avant la lassitude !»<br />
Quel est votre regard ? «Toujours le même, au rez-dechaussée<br />
: je me trouve parmi et pas <strong>en</strong> vue<br />
panoramique. Le XXème a porté des révolutions, des<br />
r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>ts, des tyrannies, des déracinem<strong>en</strong>ts de<br />
milliers d’êtres humains, des prisons… Je suis un<br />
lecteur passionné de Don Quichotte, et je m’id<strong>en</strong>tifie<br />
à Rossinante. Dans mon siècle, nous avons été chevauchés<br />
par des Don Quichotte. Mes choix sont v<strong>en</strong>us<br />
par la nécessité du mom<strong>en</strong>t. Je me suis impliqué dans<br />
des mouvem<strong>en</strong>ts révolutionnaires ou des guerres parce<br />
que je ne pouvais pas rester à la f<strong>en</strong>être. Les jardins<br />
fermés, images du paradis, sont beaux, mais doiv<strong>en</strong>t<br />
être quittés».<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Les Escapades littéraires, programmées<br />
par Libraires du Sud, ont eu lieu du 12 au 15 avril<br />
à Draguignan
74 LIVRES RENCONTRES<br />
Un pont <strong>en</strong>tre<br />
la lecture et l’écriture<br />
Restitution de l'atelier de poesie illustree © Do.M.<br />
Le 20 avril, au Portail Coucou à Salon, se clôturait la<br />
7 e édition de Lire Ensemble, une manifestation qui<br />
irrigue, durant quinze jours, les 17 communes du<br />
territoire d’Agglopole Prov<strong>en</strong>ce de propositions<br />
gratuites autour de la lecture et qui, selon Georges<br />
Virlogeux, maire de Lançon et vice-présid<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
charge de la Culture, d’Agglopole Prov<strong>en</strong>ce, remplit<br />
les objectifs de Lire Ensemble. À savoir «permettre au<br />
plus grand nombre d’accéder gratuitem<strong>en</strong>t à la vie<br />
littéraire et à la culture, donner à tous le goût de la lecture<br />
et de l’écriture, et animer les bibliothèques du territoire.»<br />
Avec des spectacles, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi, et surtout, des<br />
résid<strong>en</strong>ces d’auteurs, avec productions d’écrits <strong>en</strong> tous<br />
g<strong>en</strong>res sur le thème a.I.M.e comme Méditerranée, M<br />
un pont <strong>en</strong>tre 2 rives. Un thème peu évid<strong>en</strong>t à traiter,<br />
que les auteurs «parrains» de l’édition ont aidé à faire<br />
émerger dans les différ<strong>en</strong>ts ateliers m<strong>en</strong>és : Mathilde<br />
Chèvre, qui animait un atelier d’écriture et d’illustration<br />
autour de son album La Lettre d’amour (Le<br />
Port a jauni, 2009), et Ghislaine Herbéra (Monsieur<br />
c<strong>en</strong>t têtes, éd. MeMo), ont salué l’investissem<strong>en</strong>t extraordinaire<br />
des <strong>en</strong>fants -et des instits les <strong>en</strong>cadrant-, et<br />
leur grande capacité d’inv<strong>en</strong>tion et de liberté de<br />
création. Maurice Gouiran, qui était par ailleurs le<br />
présid<strong>en</strong>t du jury de nouvelles adultes, animait<br />
plusieurs ateliers d’écriture sur le thème de la<br />
v<strong>en</strong>geance et du crime passionnel, et soulignait, lui<br />
aussi, la qualité des travaux.<br />
Des surprises, et de l’émotion, il y <strong>en</strong> eut, notamm<strong>en</strong>t<br />
lors de la remise des prix des nouvelles adultes. Car ce<br />
qu’ignorait le jury, c’est que la nouvelle qui obtint la<br />
majorité des votes pour le Prix spécial Agglopole<br />
Prov<strong>en</strong>ce, a.i.M.e comme Malika, était une œuvre<br />
collective coécrite par les résid<strong>en</strong>ts de la maison de<br />
retraite des Sinoplies et les élèves d’une classe de CP, à<br />
Sénas. Un travail alliant le thème à une dim<strong>en</strong>sion<br />
intergénérationnelle, dans le texte et la réalité, plus<br />
généreuse et très aboutie.<br />
Ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core écrit, mais l’année prochaine<br />
pourrait voir une édition <strong>en</strong>richie de «la nécessité de<br />
s’articuler avec MP2013» selon M. Virlogeux. «Il est<br />
évid<strong>en</strong>t que Agglopole Prov<strong>en</strong>ce, tout <strong>en</strong> n’étant pas<br />
part<strong>en</strong>aire de MP2013 s’y intéressera quand même, sera<br />
soucieuse de voir quels seront les points d’articulation.»<br />
Car <strong>en</strong> matière de résid<strong>en</strong>ce d’auteurs et de production<br />
littéraire Agglopole Prov<strong>en</strong>ce peut faire montre de<br />
résultats probants. Ne vous privez d’ailleurs pas d’aller<br />
lire les nouvelles primées sur le site www.agglopoleprov<strong>en</strong>ce.fr…<br />
DO.M.<br />
Lire Ensemble s’est déroulé<br />
du 6 au 20 avril<br />
La liberté guide nos pas<br />
Très att<strong>en</strong>due, la dernière confér<strong>en</strong>ce du<br />
cycle Échange et diffusion des savoirs<br />
s’est soldée par un exposé fort plat sur la<br />
représ<strong>en</strong>tation politique. Marcel Gauchet<br />
n’aime ni les théories de Jacques<br />
Rancière sur la démocratie grecque, ni<br />
celles des situationnistes. Sans doute<br />
parce que ces derniers ont dénoncé la<br />
société du spectacle, le jeu d’estrade des<br />
élections, alors que lui-même n’est pas<br />
prêt à remettre <strong>en</strong> question fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />
le système de la représ<strong>en</strong>tativité <strong>en</strong><br />
politique. Il évoque plutôt une forme<br />
«cognitive» -et nébuleuse ?- de relation<br />
<strong>en</strong>tre gouvernants et gouvernés : «Nos<br />
sociétés ne peuv<strong>en</strong>t être que représ<strong>en</strong>tatives :<br />
les représ<strong>en</strong>tants ne se substitu<strong>en</strong>t pas à nous,<br />
mais fourniss<strong>en</strong>t aux citoy<strong>en</strong>s les moy<strong>en</strong>s<br />
de se représ<strong>en</strong>ter au s<strong>en</strong>s cognitif le monde<br />
<strong>en</strong> train de se faire.» Certes, il reconnaît<br />
que cela ne fonctionne pas très bi<strong>en</strong>, que<br />
le «personnel politique est suspecté, accusé<br />
de s’occuper de ses petits pouvoirs et médiocres<br />
intérêts au lieu de se saisir des <strong>en</strong>jeux<br />
politiques cruciaux.» Il incrimine la faillite<br />
universitaire, la stérilisation de<br />
l’inv<strong>en</strong>tion intellectuelle (lui excepté,<br />
apparemm<strong>en</strong>t), et dit att<strong>en</strong>dre des idées<br />
neuves (avec un clin d’œil appuyé <strong>en</strong><br />
direction des francs-maçons). Or, chez<br />
un histori<strong>en</strong> et philosophe de cette <strong>en</strong>vergure,<br />
on aurait aimé trouver l’ombre<br />
d’un questionnem<strong>en</strong>t sur ce qui fait<br />
qu’un citoy<strong>en</strong> aliène volontairem<strong>en</strong>t sa<br />
souveraineté politique <strong>en</strong> la déléguant,<br />
ou se met <strong>en</strong> tête de la repr<strong>en</strong>dre.<br />
Il n’aurait pas été nécessaire de remonter<br />
à l’Antiquité, ni à notre<br />
Révolution Nationale, même si<br />
un petit détour par B<strong>en</strong>jamin<br />
Constant ou Alexis de Tocqueville<br />
n’aurait pas été<br />
inutile. Marcel Gauchet aurait<br />
simplem<strong>en</strong>t pu s’appuyer sur<br />
ce que nous vivons, à l’heure où<br />
un avis de tempête économique<br />
n’<strong>en</strong> finit pas d’être<br />
lancé, et où le<br />
discrédit<br />
de la classe politique est tel que l’on<br />
assiste à une montée constante de<br />
l’extrême-droite. La quête du sauveur<br />
suprême qui promettra aux citoy<strong>en</strong>s<br />
l’ordre et la sécurité au prix de leurs<br />
libertés est-elle à craindre ? Ne pourraiton,<br />
pour optimisme garder, voir dans ce<br />
grand chambardem<strong>en</strong>t une possibilité<br />
de reprise<br />
<strong>en</strong> main de<br />
leur destin<br />
politique,<br />
comme<br />
ont pu<br />
le faire<br />
Marcel Gauchet<br />
© J. Sassier Gallimard<br />
les Arg<strong>en</strong>tins au pire mom<strong>en</strong>t de la crise<br />
des années 2000, établissant de manière<br />
autonome des relations sociales basées<br />
sur la solidarité ? Cela se pratique tous<br />
les jours <strong>en</strong> Islande, ou <strong>en</strong> Grèce, où les<br />
citoy<strong>en</strong>s face au chaos s’organis<strong>en</strong>t et<br />
s’<strong>en</strong>traid<strong>en</strong>t, construis<strong>en</strong>t, se parl<strong>en</strong>t ?<br />
Loin des spécialistes des retournem<strong>en</strong>ts<br />
d’opinion…<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
La Confér<strong>en</strong>ce Quelle crise de<br />
la représ<strong>en</strong>tation ? a eu lieu le 10 mai<br />
dans le cadre d’Échange et diffusion<br />
des savoirs
Homo narrans<br />
«L’homme est un roseau, le plus faible de la nature ; mais<br />
c’est un roseau p<strong>en</strong>sant.» À la débilité de l’espèce humaine,<br />
Blaise Pascal opposait la force et la dignité de<br />
la p<strong>en</strong>sée. «Nous sommes fragiles, nettem<strong>en</strong>t plus fragiles<br />
que les autres primates», r<strong>en</strong>chérit Nancy Huston dans<br />
son essai L’espèce fabulatrice (Actes Sud, 2008). Or,<br />
selon elle, ce qui supplée à cette fragilité intrinsèque,<br />
c’est la capacité fabulatrice. Loin de voir, à l’instar du<br />
philosophe chréti<strong>en</strong>, l’imagination comme une «puissance<br />
trompeuse», une «maîtresse d’erreur et de fausseté»,<br />
elle la considère comme un élém<strong>en</strong>t déterminant de la<br />
survie de l’humanité : «Sans elle, sans l’imagination qui<br />
confère au réel un S<strong>en</strong>s qu’il ne possède pas <strong>en</strong> lui-même,<br />
nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures.»<br />
C’est de cette faculté typiquem<strong>en</strong>t humaine<br />
d’interprétation du réel, de fictionnalisation constante,<br />
que l’écrivaine est v<strong>en</strong>ue parler lors de la pénultième<br />
confér<strong>en</strong>ce du cycle Miracles & Mirages de la représ<strong>en</strong>tation.<br />
Elle sait de quoi il retourne quand il s’agit<br />
de Fabuler : 12 romans à ce jour, des pièces de théâtre<br />
et plusieurs essais, dont L’espèce fabulatrice. Alors, <strong>en</strong><br />
une heure, à voix comptée, avec un s<strong>en</strong>s aigu de la<br />
formule, pas mal d’humour et un certain nombre<br />
d’anecdotes et référ<strong>en</strong>ces judicieusem<strong>en</strong>t choisies,<br />
l’écrivaine est rev<strong>en</strong>ue sur la g<strong>en</strong>èse de ce texte. À partir<br />
des faux souv<strong>en</strong>irs de son père gravem<strong>en</strong>t malade, de<br />
Commémoration<br />
C’est avec le poète, romancier et essayiste<br />
guadeloupé<strong>en</strong> Lémy Lémane Coco<br />
que l’association Couleurs Cactus a<br />
commémoré ce 10 mai l’abolition des<br />
esclavages. Au cours d’une soirée à La<br />
Compagnie, ouverte par les danseuses<br />
et les percussions afro-antillaises des groupes<br />
Massilia Ka et Kaye bakh, l’auteur<br />
a déclamé son recueil Griots à perte<br />
d’oubli au rythme du gwoka, dans une<br />
ambiance <strong>en</strong>tremêlée de conviction et<br />
de liesse. En 2009, de manière totalem<strong>en</strong>t<br />
inopinée, il séjourne au Sénégal,<br />
visite Gorée, où la maison des esclaves<br />
et les traces de ses ancêtres devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
source d’inspiration. De cette réalité<br />
brute, douloureuse et chargée d’histoire,<br />
il résulte, de manière féconde et comme<br />
une évid<strong>en</strong>ce, des poèmes troublants de<br />
force, de vérité et de fluidité où l’imaginaire<br />
ancestral du conte croise les<br />
thèmes des origines, du déplacem<strong>en</strong>t<br />
forcé et de la servitude. Il y est aussi<br />
question de musique, gwoka et bèlè aux<br />
Nancy Huston © Melania Avantazo, Opale, Actes Sud<br />
Antilles, maloya à la Réunion, héritage<br />
des chants des esclaves, vecteur de résistance,<br />
de cohésion et de fuite. De ce<br />
Rhapsodie pour un griot © X-D.R<br />
recueil, coul<strong>en</strong>t les larmes et jaillit l’espoir.<br />
La soirée s’est poursuivie <strong>en</strong> concert,<br />
autour d’un buffet afro-caribé<strong>en</strong>, et s’est<br />
LIVRES 75<br />
son expéri<strong>en</strong>ce personnelle aussi, elle a d’abord pris<br />
consci<strong>en</strong>ce que tous les cerveaux «racont<strong>en</strong>t des bobards»<br />
: <strong>en</strong> même temps qu’ils <strong>en</strong>registr<strong>en</strong>t la réalité,<br />
ils l’interprèt<strong>en</strong>t, ce que confirm<strong>en</strong>t les théories du<br />
neurologue Lionel Naccache, et d’Antonio Damasio,<br />
qu’elle est <strong>en</strong> train de lire et dont elle conseille à<br />
plusieurs reprises la lecture.<br />
L’espèce fabulatrice répond <strong>en</strong>suite à la question posée<br />
par une dét<strong>en</strong>ue lors d’une r<strong>en</strong>contre à Fleury Mérogis<br />
: «À quoi ça sert de raconter des histoires ? La réalité est<br />
tellem<strong>en</strong>t incroyable.» Justem<strong>en</strong>t, inv<strong>en</strong>ter des «fictions<br />
volontaires et riches» est une façon de lutter contre<br />
une «réalité gorgée de fictions involontaires et pauvres».<br />
Le roman, comme toute fiction artistique, est<br />
une «fabulation consci<strong>en</strong>te» ; il offre une possibilité de<br />
recul ainsi qu’une «vérité impure, tissée de paradoxes»,<br />
autrem<strong>en</strong>t moins néfaste que tous les arché-textes, «récits<br />
bricolés du passé» qui tricot<strong>en</strong>t un «nous» <strong>en</strong> excluant<br />
le «eux».<br />
Une ferv<strong>en</strong>te profession de foi… <strong>en</strong> la littérature !<br />
FRED ROBERT<br />
Cette confér<strong>en</strong>ce a eu lieu le 19 avril<br />
à l’Hôtel du Départem<strong>en</strong>t, Marseille<br />
dans le cadre d’Echange et diffusion des savoirs<br />
achevée par la projection de trois courts<br />
métrages guadeloupé<strong>en</strong>s (série Ame,<br />
autre miroir) réalisés sous la direction<br />
de Tony Coco-Viloin, évoquant la mythologie<br />
de l’île, les instrum<strong>en</strong>ts musicaux<br />
traditionnels, l’univers du conte et le<br />
fromager, arbre sacré.<br />
MARION CORDIER<br />
Griots<br />
à perte<br />
d’oubli<br />
Lémy<br />
Lémane<br />
Coco<br />
V<strong>en</strong>ts<br />
d’ailleurs,<br />
10 €
76 PATRIMOINE AVANT CAP | CRT | PONT-DU-GARD | JARDINS<br />
Si tu ne vas pas à l’art…<br />
Surpr<strong>en</strong>ante exposition dans un temple de la consommation<br />
comme Avant Cap… et pourtant… «Certains n’os<strong>en</strong>t<br />
pas pousser la porte des musées ou des galeries, ici, ils sont<br />
<strong>en</strong> terrain de connaissance», explique Christine Gini, artiste<br />
Emmanuel Sellier © X-D.R<br />
peintre qui prés<strong>en</strong>te des toiles aux beaux empâtem<strong>en</strong>ts<br />
rouges, «les g<strong>en</strong>s sont confiants, certaines barrières tomb<strong>en</strong>t,<br />
ils pos<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t de questions, souv<strong>en</strong>t très<br />
intéressantes, il y a des r<strong>en</strong>contres uniques !» En fil conducteur,<br />
les structures métalliques t<strong>en</strong>dues de noir : les g<strong>en</strong>s<br />
pass<strong>en</strong>t, ne voi<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> ou s’arrêt<strong>en</strong>t, esthétique de la<br />
surprise appliquée ! Certes, la prés<strong>en</strong>ce est fatigante : 10<br />
heures sur place tous les jours, dans la lumière des néons<br />
et la musique d’ambiance des grands magasins… mais les<br />
artistes sont ravis. Jimmy Lor<strong>en</strong>zi, plastici<strong>en</strong>, grand prix<br />
international des arts, de la culture et de la communication<br />
apprécie lui aussi cette manière de se faire connaître,<br />
d’aller au-devant d’un public, de montrer un aperçu de son<br />
travail (l’une de ses toiles est à gagner par tirage au sort).<br />
Reine Chantal Clapiz, sourit <strong>en</strong> évoquant les <strong>en</strong>fants qui<br />
tir<strong>en</strong>t la main de leurs par<strong>en</strong>ts, réclam<strong>en</strong>t une toile… Enfin,<br />
il y a le plaisir d’observer un artiste <strong>en</strong> action, Emmanuel<br />
Sellier dans ses Pierre-formances : le sculpteur extrait de<br />
la pierre calcaire t<strong>en</strong>dre de l’Oise une statue. «Les lieux publics,<br />
commerciaux me paraiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>ter notre<br />
époque, je continue à croire que l’on peut réconcilier à l’art<br />
contemporain un public <strong>en</strong> marge des circuits artistiques<br />
officiels.»<br />
L’accueil par la structure Avant Cap est irréprochable, les<br />
stands sont gratuits, et les commerçants appréci<strong>en</strong>t cette<br />
dim<strong>en</strong>sion nouvelle : la vie <strong>en</strong>trerait-elle sous les néons ?<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Le Salon des artistes d’Avant Cap, Plan de Campagne,<br />
s’est t<strong>en</strong>u du 21 avril au 6 mai<br />
I-Robot<br />
Cela s’appelle GalleryPACA, il s’agit<br />
d’une application pour smart-phone<br />
android… Mais point de sci<strong>en</strong>ce-fiction,<br />
le virtuel ici permet de redécouvrir<br />
des chefs d’œuvre de la peinture<br />
réalisés <strong>en</strong> PACA. On télécharge<br />
l’application, on laisse son portable<br />
allumé et par un système de localisation,<br />
l’alerte Companion©, on saura que<br />
l’on est proche d’un lieu représ<strong>en</strong>té<br />
dans un tableau de Cézanne par<br />
exemple. On peut ainsi confronter la<br />
représ<strong>en</strong>tation et le lieu actuel,<br />
visualiser <strong>en</strong> HD, zoomer, écouter les<br />
explications de l’audio-guide… les<br />
banques de données permett<strong>en</strong>t un<br />
choix par œuvre, peintre ou lieu.<br />
C’est le même principe que CinéPACA<br />
(voir Zib’50), la même équipe a<br />
D’humeur olympique !<br />
Par la magie du Groupe F, le Pont du<br />
Gard cette année <strong>en</strong>core va connaître<br />
une vie lumineuse emportée. Spectacle<br />
son, lumière, pyrotechnie, pour<br />
un thème d’actualité, les Jeux Olympiques.<br />
Certes, ils ne se déroul<strong>en</strong>t pas<br />
<strong>en</strong> France, mais les Dieux de l’Olympe<br />
du stade et du cirque se donn<strong>en</strong>t<br />
r<strong>en</strong>dez-vous sur les rives du Gardon…<br />
avec la touche ironique des jeux<br />
vidéo et des jeux interdits. Quatre<br />
soirées grandioses (prévoir une petite<br />
laine, afin d’<strong>en</strong> profiter pleinem<strong>en</strong>t !).<br />
Plus sage, mais passionnante aussi,<br />
l’exposition Ma terre première pour<br />
construire demain prés<strong>en</strong>te depuis le<br />
3 mai cette matière sous 4 angles :<br />
géologique, physique, architectural<br />
et artistique. Deux ateliers la complèt<strong>en</strong>t<br />
: La terre t<strong>en</strong>dance déco (le 27 mai),<br />
© GroupeF 2011<br />
animé par la SCOP Ecoterre, pour un<br />
appr<strong>en</strong>tissage à la fois théorique et<br />
pratique des <strong>en</strong>duits naturels à base<br />
de terre crue que l’on utilise pour<br />
l’habitat ; un atelier chantier de construction<br />
romaine <strong>en</strong> terre crue, pour<br />
construire <strong>en</strong> 10 séances indép<strong>en</strong>dantes<br />
(à partir du 23 juin, deux séances<br />
par mois jusqu’<strong>en</strong> oct) un bâtim<strong>en</strong>t<br />
grandeur nature, comme on pouvait<br />
<strong>en</strong> trouver à l’époque romaine. On<br />
sera initié (à partir de 12 ans) à la fabrication<br />
des adobes, briques de terre<br />
crue séchées au soleil, à la confection<br />
de fondations de pierres, jusqu’à<br />
la toiture… Enfin, un atelier (le 12<br />
juillet) vous fera découvrir les plantes<br />
méditerrané<strong>en</strong>nes, <strong>en</strong> extraire <strong>en</strong>cres<br />
et teintures à partir desquelles vous<br />
pourrez composer un nuancier. Une<br />
archéologie pratique vraim<strong>en</strong>t passionnante<br />
!<br />
M.C.<br />
Les Fééries du Pont<br />
du 8 au 16 juin<br />
Pont du Gard<br />
04 66 37 50 99<br />
www.pontdugard.fr<br />
gallery Paca © X-D.R<br />
travaillé sur cet outil, qui ne manque<br />
pas d’intérêt et peut apporter beaucoup<br />
aux visiteurs… si cela ne les<br />
empêche pas d’aller voir les toiles<br />
dans les musées et les expositions,<br />
de discuter avec des amis, de se confronter<br />
avec la matière des œuvres,<br />
leur taille, leurs vraies couleurs. Et de<br />
regarder, s<strong>en</strong>tir, visiter les paysages.<br />
Les touristes souv<strong>en</strong>t parcour<strong>en</strong>t le<br />
réel guidés par le cadre de leur<br />
appareil photo, aujourd’hui téléphonique,<br />
délaissant l’ampleur et la<br />
viol<strong>en</strong>ce des choses. Et c’est parce<br />
qu’elles transc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le réel que les<br />
œuvres ne sont pas des produits. S’<strong>en</strong><br />
servir comme signal anecdotique<br />
réduit à la fois leur valeur, et celle du<br />
paysage traversé.<br />
Dans la fiche explicative, une formule<br />
est particulièrem<strong>en</strong>t angoissante :<br />
«réalité augm<strong>en</strong>tée» : ne perdons pas<br />
notre capacité d’émerveillem<strong>en</strong>t devant<br />
ce qui est !<br />
M.C.<br />
Application GalleryPACA<br />
04 91 56 47 00<br />
www.tourismepaca.fr
Découvrir, cultiver,<br />
préserver…<br />
Depuis 10 ans maint<strong>en</strong>ant, la Direction du patrimoine du ministère de la Culture,<br />
<strong>en</strong> collaboration avec le Comité des parcs et jardins de France, donne<br />
R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins, où durant trois jours, du 1 er au 3 juin, quelques 2 000<br />
jardins <strong>en</strong> France ouvr<strong>en</strong>t leurs portes, dont certains exceptionnellem<strong>en</strong>t à<br />
cette occasion. Le thème de cette année, Le jardin et ses images, sera l’occasion<br />
de réfléchir aux différ<strong>en</strong>tes représ<strong>en</strong>tations du jardin, «qu’elles soi<strong>en</strong>t figurées,<br />
littéraires, poétiques, musicales ou m<strong>en</strong>tales». Vaste programme qui permet de<br />
saisir «l’importance de la connaissance, de la protection, de la conservation, de<br />
la restauration, de la création de jardins, élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels de notre patrimoine,<br />
ainsi que de la transmission des savoir-faire de ce métier de jardinier élevé au<br />
rang de métier d’art».<br />
Dans la région PACA, quelques 130 lieux offr<strong>en</strong>t ainsi leur espace préservé aux<br />
amateurs de tous horizons, offrant des particularités qui se laisseront découvrir<br />
au fil des prom<strong>en</strong>ades et animations proposées.<br />
À Mane, dans les Alpes de Haute-Prov<strong>en</strong>ce, le Prieuré de Salagon est un lieu<br />
exceptionnel, et reconnu comme tel : site classé «Musée de France» et «Jardin<br />
remarquable», Salagon est un lieu d’inv<strong>en</strong>taire, de recherches, de publications<br />
et de réflexion autour de l’ethnologie ; il abrite, sur 6 ha de verdure, 5 jardins<br />
thématiques (dont le fameux jardin des s<strong>en</strong>teurs, unique <strong>en</strong> France), 1 700<br />
espèces végétales et 10 000 objets agricoles. Au cours du week-<strong>en</strong>d sont<br />
organisés des ateliers, qui vous appr<strong>en</strong>dront notamm<strong>en</strong>t à jardiner, une<br />
exposition sur la biodiversité au jardin et les insectes pollinisateurs, des<br />
confér<strong>en</strong>ces (Le jardin contre nature par l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi, qui<br />
n’est autre que le responsable des jardins de Salagon et leur créateur, et Histoire<br />
de l’art des jardins par Isabelle Rive), des spectacles…<br />
À Bouc-Bel-Air, comme chaque année, les Jardins d’Albertas organis<strong>en</strong>t leurs<br />
Journées des Plantes, du 25 au 27 mai, consacrées aux plantes rares et<br />
méditerrané<strong>en</strong>nes au cœur d’un jardin classé monum<strong>en</strong>t historique. Au<br />
programme, expositions-v<strong>en</strong>tes, confér<strong>en</strong>ces animées par l’association des<br />
Jardiniers de France et la Société Française d’arboriculture, ateliers <strong>en</strong> tous<br />
g<strong>en</strong>res, spectacle…<br />
DO.M.<br />
R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins<br />
Du 1er au 3 juin<br />
www.r<strong>en</strong>dezvousauxjardins.culture.fr<br />
Musée et jardins de Salagon<br />
Mane<br />
04 92 75 70 50<br />
www.musee-de-salagon.com<br />
Les Jardins d’Albertas<br />
Bouc-Bel-Air<br />
04 91 59 84 94<br />
www.jardinsalbertas.com<br />
Musée et jardins de Salagon © Francois Xavier Emery
78<br />
ADHÉRENTS<br />
Adhér<strong>en</strong>ts,<br />
retrouvez<br />
vos avantages,<br />
offerts par<br />
nos part<strong>en</strong>aires<br />
sur notre site tout neuf<br />
www.journalzibeline.fr<br />
...éclosion le 23 mai...<br />
M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />
le deuxième mercredi du mois<br />
Edité à 30 000 exemplaires<br />
imprimés sur papier recyclé<br />
Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />
76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />
13009 Marseille<br />
Dépôt légal : janvier 2008<br />
Directrice de publication<br />
Agnès Freschel<br />
Imprimé par Rotimpress<br />
17181 Aiguaviva (Esp.)<br />
photo couverture<br />
Le Nomade de Jaume Pl<strong>en</strong>sa<br />
© X-D.R<br />
Conception maquette<br />
Max Minniti<br />
Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />
Agnès Freschel<br />
agnes.freschel@wanadoo.fr<br />
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Secrétaire de rédaction<br />
Spectacles<br />
Dominique Marçon<br />
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Magazine et livres<br />
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Arts Visuels<br />
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Histoire et patrimoine<br />
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Musique et disques<br />
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Ont égalem<strong>en</strong>t participé à ce numéro :<br />
Yves Bergé, Émili<strong>en</strong> Moreau, Gaëlle<br />
Cloarec,Christophe Floquet, Thomas<br />
Dalicante, Clarisse Guichard, Marion<br />
Cordier<br />
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