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Zibeline n° 52 en PDF

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un gratuit qui se lit<br />

N°<strong>52</strong> -<br />

du 23/05/12 au 20/06/12


Politique culturelle<br />

MP2013, Entreti<strong>en</strong> avec Jacques Pfister 6, 7<br />

Arles 8<br />

Avignon Off, Martigues 9<br />

Événem<strong>en</strong>ts<br />

La Marelle, CIPM 10<br />

Festivals<br />

Festival de Marseille, Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts 12<br />

Festival lyrique d’Aix, Les Musiques Interdites 13<br />

Musiques actuelles 14, 15<br />

Gageron, Folle histoire, Odyssée de Martigues 16<br />

Cannes, Flâneries d’art à Aix 17<br />

Fête du vélo, fête du panier,<br />

fête du livre de la Canebière, La Valette 18, 19<br />

Théâtre<br />

Le L<strong>en</strong>che, la Minoterie, le Gyptis, la Friche 20, 21<br />

Sirènes et midi net, la Friche, le Gymnase 22<br />

Le Daki Ling, le 3bisf, Montévidéo 23<br />

Cavaillon, Nîmes, Fos 24<br />

Avignon, Vaucluse 25<br />

Danse<br />

Cavaillon, Monaco, Trets, Saint-Maximin 26, 27<br />

Musique<br />

Opéras, opérettes 28, 29<br />

Chambre 30, 31<br />

GMEM 32<br />

Du monde, jazz, actuelle 34 à 37<br />

Au programme<br />

Théâtre 38, 39<br />

Danse 40<br />

Jeune public/Cirque 42, 43<br />

Musique 44 à 49<br />

Sci<strong>en</strong>ces et techniques 49<br />

R<strong>en</strong>contres 50, 51<br />

Cinéma <strong>52</strong>, 53<br />

Arts visuels<br />

Au programme 54, 55<br />

Les ABD, l’Alcazar, Sur la place 56<br />

Le MuCEM, la Compagnie 57<br />

La Vieille Charité, la Ruche 58<br />

Gap, Martigues 59<br />

Sanary, Mougins 60<br />

Sm’art 61<br />

Cinéma<br />

Films 62, 63<br />

Livres<br />

Arts 64, 65<br />

Musique 66, 67<br />

Essais 68<br />

Jeunesse 69<br />

Littérature 69 à 71<br />

R<strong>en</strong>contres 74, 75<br />

Patrimoine<br />

Avant Cap, CRT, Pont-du-Gard, Jardins 76, 77


Lors de la semaine de la presse,<br />

<strong>Zibeline</strong> a lancé avec l’aide du Clemi<br />

un concours d’édito et de couverture.<br />

Ce sont deux lycé<strong>en</strong>nes d’Antibes<br />

qui l’ont emporté, à l’unanimité de<br />

la rédaction ! La couverture de <strong>Zibeline</strong>,<br />

que nous leur devons,<br />

est une photographie<br />

de l’œuvre réalisée par Jaume Pl<strong>en</strong>sa,<br />

Le Nomade, exposée au port<br />

de la ville d’Antibes (06)<br />

Le don<br />

et l’arg<strong>en</strong>t<br />

Lecteur sachant décrypter, vous <strong>en</strong> convi<strong>en</strong>drez, les mots<br />

cach<strong>en</strong>t plusieurs s<strong>en</strong>s. N’<strong>en</strong> trouve-t-on pas qui, porteurs<br />

d’équivoques, peuv<strong>en</strong>t changer radicalem<strong>en</strong>t l’interprétation<br />

contextuelle d’une situation ? Pr<strong>en</strong>ez le mot «tal<strong>en</strong>t». À<br />

première vue, le tal<strong>en</strong>t est une aptitude remarquable dans<br />

le domaine intellectuel ou artistique. Mais, ne vous <strong>en</strong><br />

déplaise, sa première définition dans un dictionnaire est :<br />

«monnaie de compte équivalant à un tal<strong>en</strong>t d’or ou d’arg<strong>en</strong>t».<br />

Qui aurait pu p<strong>en</strong>ser qu’une valeur monétaire pouvait<br />

être l’homographe d’un don, d’une aptitude singulière qui<br />

devrait échapper, à priori, à toute valeur marchande ?<br />

Alors, le tal<strong>en</strong>t (d’or) pourrait-il se réduire à de l’arg<strong>en</strong>t ?<br />

Après tout, il est de notoriété publique que la reconnaissance<br />

du tal<strong>en</strong>t d’un artiste, d’une œuvre, passe obligatoirem<strong>en</strong>t<br />

par sa valeur économique. Même Le temps est de l’arg<strong>en</strong>t,<br />

dans notre société où profit et le bénéfice se déclin<strong>en</strong>t à<br />

tous les temps et pour toutes choses !<br />

Cep<strong>en</strong>dant chers lecteurs, ne devrions-nous pas ouvrir le<br />

débat sur cette simple question : le tal<strong>en</strong>t pourrait-il s’extraire<br />

de cette connotation monétaire auquel il est<br />

étymologiquem<strong>en</strong>t attaché ?<br />

MATHILDE DALMAS, ROMANE DEROCHE<br />

PREMIÈRES L DU LYCÉE MONT SAINT JEAN, ANTIBES<br />

RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />

sur www.journalzibeline.fr<br />

Fu<strong>en</strong>tes,<br />

Camus,<br />

nos blessures<br />

Le 17 mai Monsieur Mitterrand a qualifié l’arrivée de Madame<br />

Filippetti de «chance pour le ministère». Une façon élégante<br />

de céder la place, et de souligner que la nouvelle<br />

ministre est un écrivain. Qui cite Carlos Fu<strong>en</strong>tes, sait que<br />

les lettres et les arts ont le pouvoir de nous blesser, et<br />

qu’ils font de nous des hommes.<br />

Carlos Fu<strong>en</strong>tes nous avait éblouis cet automne à Aix-<strong>en</strong>-<br />

Prov<strong>en</strong>ce quand, invité des Écritures Croisées, il avait<br />

expliqué comm<strong>en</strong>t parfois il percevait la grâce des choses,<br />

et comm<strong>en</strong>t il travaillait à la r<strong>en</strong>dre dans ses récits, <strong>en</strong> passant<br />

par la douleur, et la lutte.<br />

C’est cette blessure qui parce sa douleur nous éveille, nous<br />

empêche de mourir. Cette blessure qu’il nous faut <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir,<br />

susciter, préserver comme un bi<strong>en</strong> précieux, parce<br />

qu’elle est fragile, et s’am<strong>en</strong>uise. Parce qu’il est t<strong>en</strong>tant de<br />

l’éviter, au risque de dépérir.<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce ne connaitra pas la blessure de Camus.<br />

L’écrivain qui inv<strong>en</strong>ta la p<strong>en</strong>sée de midi, symbole d’une<br />

Méditerranée qui cherche au fond de chaque homme ce qui<br />

le ti<strong>en</strong>t debout, ne sera pas au programme de notre Capitale<br />

Culturelle 2013. Qui fera peu de place à la littérature, au<br />

théâtre, et semble céder à la défiance des mots.<br />

La suppression de cette grande exposition a lieu au l<strong>en</strong>demain<br />

des élections, et des déclarations de Maryse Joissains<br />

qui veut faire de sa ville un «village gaulois», lieu de résistance<br />

à l’<strong>en</strong>vahisseur socialiste. On savait qu’elle n’aimait<br />

pas Camus, il semble que des cafouillages s’y soi<strong>en</strong>t rajoutés.<br />

Mais quel que soit le responsable de l’annulation, Camus<br />

nous manquera.<br />

En cette terre d’immigration abritant <strong>en</strong>fants de Pieds-noirs,<br />

de Harkis, d’Algéri<strong>en</strong>s, <strong>en</strong> ce pays si clair votant pour le<br />

Front National comme nul autre, l’exposition pilotée par<br />

l’histori<strong>en</strong> B<strong>en</strong>jamin Stora aurait permis de questionner une<br />

blessure commune : la guerre d’Algérie, l’exil, le sang versé,<br />

les tortures. Elle aurait égalem<strong>en</strong>t mis au jour les obsessions<br />

de l’écrivain, la révolte, la consci<strong>en</strong>ce, la joie. Autant<br />

de notions qui dis<strong>en</strong>t notre commune «condition humaine»,<br />

et aurai<strong>en</strong>t pu appr<strong>en</strong>dre au village gaulois, et à tous ceux<br />

qui croi<strong>en</strong>t que le repli préserve, que c’est <strong>en</strong> regardant le<br />

soleil que l’on vit l’éblouissem<strong>en</strong>t.<br />

AGNÈS FRESCHEL


06<br />

POLITIQUE CULTURELLE<br />

En cette dernière phase<br />

de préparation de<br />

la Capitale culturelle,<br />

l’implication des<br />

<strong>en</strong>treprises, privées<br />

et publiques,<br />

apparaît comme une<br />

caractéristique singulière de<br />

notre territoire. En un<br />

contexte économique et<br />

politique pourtant difficile.<br />

Le double présid<strong>en</strong>t,<br />

Jacques Pfister, nous<br />

explique les fondem<strong>en</strong>ts de<br />

cet appar<strong>en</strong>t paradoxe…<br />

MP2013 | ENTRETIEN AVEC JACQUES PFISTER<br />

MP2013<br />

Jacques Pfister © Agnès Mellon<br />

et les<br />

<strong>en</strong>treprises<br />

Vous êtes à la fois Présid<strong>en</strong>t de la Capitale<br />

Culturelle et de la Chambre de Commerce, ce qui<br />

est une double position peu commune. Unique<br />

même. Comm<strong>en</strong>t expliquez-vous cette exception ?<br />

Quand j’ai pris la présid<strong>en</strong>ce de la CCIMP <strong>en</strong><br />

2004/2005, il y avait déjà un groupe de chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui avait <strong>en</strong>vie de culture. Et qui<br />

p<strong>en</strong>sait aussi, pragmatiquem<strong>en</strong>t, qu’utiliser le levier<br />

culturel pour obt<strong>en</strong>ir des résultats économiques<br />

était efficace. Par ailleurs, lorsque Jean-Claude<br />

Gaudin a pris la décision de prés<strong>en</strong>ter la<br />

candidature de Marseille, il a p<strong>en</strong>sé que cela devait<br />

être une candidature non de Marseille mais de<br />

Marseille-Prov<strong>en</strong>ce, et il m’a proposé de présider le<br />

comité de candidature.<br />

Qu’att<strong>en</strong>dait-il de cette présid<strong>en</strong>ce inhabituelle ?<br />

D’une part elle représ<strong>en</strong>tait, je p<strong>en</strong>se, une<br />

neutralité politique dans un territoire où la droite<br />

et la gauche cohabit<strong>en</strong>t, et d’autre part la CCIMP<br />

travaillait déjà sur l’<strong>en</strong>semble de ce territoire<br />

Marseille-Prov<strong>en</strong>ce qu’il voulait pour la Capitale.<br />

Même si la Chambre de Commerce d’Arles s’ajoutait<br />

au territoire.<br />

Puis lorsque Bernard Latarjet a été choisi,<br />

égalem<strong>en</strong>t par la Ville, pour diriger la candidature,<br />

il a été très s<strong>en</strong>sible à la forte implication des<br />

acteurs économiques, à ce que nous avions à<br />

proposer, <strong>en</strong> particulier les Ateliers de<br />

l’EuroMéditerranée, qui faisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer les artistes<br />

dans les <strong>en</strong>treprises. Avec Bernard Latarjet nous<br />

avons introduit des méthodes de collaboration, et<br />

de conquête : il fallait montrer une cohésion forte.<br />

Nous y sommes parv<strong>en</strong>us, notre candidature<br />

prés<strong>en</strong>tait «un équilibre harmonieux <strong>en</strong>tre projet<br />

culturel, finances publiques et contribution des<br />

<strong>en</strong>treprises», selon Robert Scott.<br />

Et vous avez donc continué.<br />

Tout le monde a considéré que le comité de<br />

candidature avait été efficace, et qu’il s’agissait de<br />

conserver les équipes. Je suis donc dev<strong>en</strong>u<br />

présid<strong>en</strong>t du Conseil d’administration de la Capitale.<br />

Votre rôle a-t-il changé ?<br />

J’ai dû veiller à ce que la programmation soit <strong>en</strong><br />

harmonie avec les territoires. Le partage n’a pas été<br />

facile, et toutes les att<strong>en</strong>tes n’ont pas été<br />

comblées ! Ma présid<strong>en</strong>ce s’est focalisée sur la<br />

cohésion du CA, et la prise <strong>en</strong> compte du budget.<br />

Je reste bi<strong>en</strong> sûr très <strong>en</strong> retrait, tout comme les<br />

collectivités, sur la programmation. Ce qui n’est pas<br />

non plus facile ! Mon rôle, comme présid<strong>en</strong>t de la<br />

CCI, est aussi de sout<strong>en</strong>ir l’organisation<br />

économique de l’événem<strong>en</strong>t. L’hôtellerie, les<br />

transports, les commerces doiv<strong>en</strong>t être à la hauteur<br />

de l’<strong>en</strong>jeu, et nous y travaillons avec les<br />

collectivités concernées.<br />

Le dernier volet de notre participation c’est les<br />

Ateliers. On était parti sur 150 ateliers, mais c’est<br />

plus compliqué dans la mise <strong>en</strong> œuvre que ce qu’on<br />

avait imaginé. Dès qu’on r<strong>en</strong>tre dans une<br />

négociation contractuelle, il faut p<strong>en</strong>ser aux droits,<br />

aux problèmes de faisabilité, et trouver des artistes<br />

qui veul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer dans le projet des <strong>en</strong>treprises.<br />

On <strong>en</strong> aura sans doute une soixantaine, ce qui est<br />

déjà considérable.<br />

Est-ce que les <strong>en</strong>treprises y trouv<strong>en</strong>t leur compte au<br />

niveau de leur désir d’art, et de la visibilité de leur<br />

participation ?<br />

Ce n’est pas le problème. Il y a eu beaucoup de<br />

demande au niveau des <strong>en</strong>treprises, et une certaine<br />

pénurie d’offres artistiques, parce que trouver 150<br />

artistes qui puiss<strong>en</strong>t avoir des projets<br />

contractualisables avec des <strong>en</strong>treprises est<br />

compliqué.<br />

Et avez-vous des retours sur expéri<strong>en</strong>ce, sur les<br />

effets produits dans les <strong>en</strong>treprises par la prés<strong>en</strong>ce<br />

des artistes ?<br />

Il faudra faire un bilan, précis. Pour l’heure je ne<br />

peux vous dire que des généralités <strong>en</strong> la matière :<br />

ça crée un vrai trouble positif, un effet considérable<br />

de communication interne, de communion même<br />

parfois autour de l’artiste. Mais il faudra le mesurer<br />

exactem<strong>en</strong>t.<br />

Est-ce que ce mode de création artistique va<br />

perdurer au-delà de la Capitale ?<br />

C’est difficile à dire. L’organisation de la production<br />

pourra-t-elle rester à ce niveau ? Cela dép<strong>en</strong>d aussi<br />

de la volonté politique. Pour l’instant il n’y a pas de<br />

réflexion sur les structures nécessaires, mais ça<br />

peut v<strong>en</strong>ir assez vite, et on est plutôt demandeurs!<br />

Mais pourquoi, au fond, investir dans la culture ?<br />

C’est une respiration, dans les boîtes, de se dire<br />

qu’on fait autre chose que du chiffre d’affaires. La<br />

candidature est arrivée <strong>en</strong> même temps que<br />

certaines études sur les retombées économiques,<br />

qui avai<strong>en</strong>t montré qu’un développem<strong>en</strong>t culturel<br />

était facile à mettre <strong>en</strong> œuvre, et générait de fortes<br />

retombées économiques, de l’ordre de six euros<br />

pour un euro investi. Un autre levier est le<br />

rayonnem<strong>en</strong>t, sur le long terme, de Marseille-<br />

Prov<strong>en</strong>ce : la qualité d’un territoire perdure après<br />

l’événem<strong>en</strong>t. Nous allons montrer à l’Europe <strong>en</strong>tière<br />

que nous sommes attractifs, et capables<br />

d’accompagner des expositions internationales<br />

d’<strong>en</strong>vergure, dans le respect des budgets. Et le


MuCEM, la façade maritime, tout ce qui se construit<br />

actuellem<strong>en</strong>t, nous le garderons aussi <strong>en</strong> héritage.<br />

Les <strong>en</strong>treprises att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-elles aussi des retombées<br />

<strong>en</strong> termes humains ?<br />

Oui, la plupart des visiteurs vi<strong>en</strong>dront du territoire<br />

même, et les premiers bénéficiaires seront les<br />

citoy<strong>en</strong>s. Il faut parv<strong>en</strong>ir à une mobilisation<br />

populaire, c’est très important pour le «moral des<br />

troupes» et donc, bi<strong>en</strong> sûr, c’est primordial pour<br />

nous.<br />

Est-ce que vous faites une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre une<br />

attractivité générée par un événem<strong>en</strong>t culturel, et<br />

celle d’un événem<strong>en</strong>t sportif ?<br />

Bi<strong>en</strong> sûr. Un événem<strong>en</strong>t sportif est le même<br />

partout. Là, il est question de ce qu’on est. Le Sud,<br />

avec une tradition d’accueil. «Marseille accueille le<br />

monde», le premier temps de la Capitale, n’est pas<br />

un message cons<strong>en</strong>suel, mais une signature. La<br />

coupe de foot génère aussi du chiffre, mais le<br />

rayonnem<strong>en</strong>t n’est pas du même ordre. Bi<strong>en</strong> sûr <strong>en</strong><br />

tant qu’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs on veut du spectaculaire, de<br />

l’événem<strong>en</strong>tiel, faire v<strong>en</strong>ir des g<strong>en</strong>s, mais par<br />

exemple on compr<strong>en</strong>d qu’il faut aussi des choses<br />

plus intimistes, tournées vers les cultures<br />

méditerrané<strong>en</strong>nes, ou qui apport<strong>en</strong>t une dim<strong>en</strong>sion<br />

de solidarité. Tout ce qu’un événem<strong>en</strong>t sportif ne<br />

génère pas.<br />

Pour ce qui est de la participation des <strong>en</strong>treprises,<br />

où <strong>en</strong> est la collecte des fonds ?<br />

On est <strong>en</strong> phase avec les objectifs. On avait prévu<br />

15 millions, on les aura, on les dépassera même<br />

sans doute. Les grands part<strong>en</strong>aires, les mécènes des<br />

grands projets, sont trouvés. Plus difficile, mais<br />

plus symbolique aussi, est d’impliquer les PME,<br />

pour qu’elles soi<strong>en</strong>t fières de participer. Là c’est le<br />

nombre qui compte, la mobilisation, plus que<br />

l’arg<strong>en</strong>t que cela apporte.<br />

Le mécénat culturel se porte pourtant mal à<br />

l’échelle nationale. Est-ce que la capitale culturelle<br />

préserve le territoire de ce dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t qu’on<br />

constate ailleurs ?<br />

La qualité du projet, de son organisation, a permis<br />

d’atteindre les objectifs. Est-ce que cela restera, je<br />

n’<strong>en</strong> suis pas sûr. Les grandes <strong>en</strong>treprises se<br />

détourn<strong>en</strong>t du mécénat culturel, elles p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, très<br />

logiquem<strong>en</strong>t, à leurs intérêts : les banquiers vis<strong>en</strong>t<br />

le haut de gamme, parce que cela correspond à leur<br />

cli<strong>en</strong>tèle préférée, et que les petites g<strong>en</strong>s sont<br />

source d’<strong>en</strong>nuis pour eux. La Poste, Orange, se<br />

port<strong>en</strong>t vers le mécénat social : ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />

contexte de crise, que c’est mieux pour leur<br />

communication interne, vis-à-vis de leurs<br />

employés, et pour leur image.<br />

Pourquoi votre Chambre de Commerce agit-elle<br />

autrem<strong>en</strong>t, alors ? Pourquoi organiser un concours<br />

artistique, constituer un fonds, sout<strong>en</strong>ir Mécènes<br />

du Sud, accueillir des colloques sur l’art<br />

contemporain ?<br />

C’est une tradition de cette maison. Les murs sont<br />

couverts de tableaux qui sont la mémoire du port,<br />

du commerce maritime. Nous sommes la seule<br />

chambre de commerce à avoir une direction du<br />

patrimoine. Le monde économique a intégré, ici,<br />

dans sa façon de voir la vie, la culture comme un<br />

plaisir. Mais aussi comme un intérêt bi<strong>en</strong> compris !<br />

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL ET GAËLLE CLOAREC<br />

Patrick Grimaud, Capitaine de Frégate<br />

et Chef de la division prév<strong>en</strong>tion des<br />

Marins-Pompiers de la Ville de Marseille<br />

l’admet volontiers : «Des pompiers, on<br />

ne voit que les camions rouges, tout<br />

notre travail <strong>en</strong> amont n’est pas perçu.»<br />

Pourtant, lui et ses 60 hommes sont<br />

chargés de l’une des deux missions<br />

régali<strong>en</strong>nes de son bataillon : la prév<strong>en</strong>tion,<br />

la seconde étant l’opération<br />

sur le terrain. C’est <strong>en</strong> effet dans son<br />

service que sont instruits tous les<br />

dossiers relatifs à la sécurité des bâtim<strong>en</strong>ts<br />

marseillais, destinés ou non à<br />

accueillir du public. «Je pr<strong>en</strong>ds plaisir<br />

à dire que tout ce qui se construit ou<br />

se transforme dans notre cité passe<br />

par chez nous. En 2011, nous avons<br />

reçu 15 000 projets.» Avec l’année<br />

2013 approchant, les chantiers se<br />

multipli<strong>en</strong>t, mais il y a déjà 3 ou 4 ans<br />

que les équipem<strong>en</strong>ts imposants type<br />

MuCEM ou FRAC ont été étudiés, lors<br />

du dépôt des permis de construire.<br />

Pour la division de Patrick Grimaud, il<br />

s’agit d’évaluer les risques <strong>en</strong> cas<br />

d’inc<strong>en</strong>die ou de panique sur tel ou<br />

tel site, puis de suggérer des dispositions<br />

prév<strong>en</strong>tives à la commission<br />

chargée des dossiers. In fine, le Maire<br />

tranche.<br />

Prév<strong>en</strong>ir, c’est aussi <strong>en</strong>visager tout<br />

l’espace public sous l’angle de la<br />

sécurité. Lors d’événem<strong>en</strong>ts gigantesques<br />

comme la Capitale Culturelle, il<br />

faut prévoir les mouvem<strong>en</strong>ts de foule,<br />

les possibles <strong>en</strong>gorgem<strong>en</strong>ts, mais<br />

égalem<strong>en</strong>t les voies d’accès à préserver<br />

pour les secours, et <strong>en</strong>fin les<br />

équipes à mettre <strong>en</strong> place. S’il est<br />

<strong>en</strong>core trop tôt pour chiffrer les<br />

MP2013 POLITIQUE CULTURELLE 07<br />

Les marins-pompiers<br />

à l’assaut de 2013<br />

Une Capitale Europé<strong>en</strong>ne de la Culture, cela s’organise <strong>en</strong><br />

amont ! Dans l’ombre, le Bataillon des Marins-Pompiers se<br />

prépare à assurer la sécurité du public<br />

Futur quartier Euromediterranée © EPEAM Euromediterranée<br />

effectifs requis lors de la cérémonie<br />

d’ouverture (qui compteront, outre<br />

les élém<strong>en</strong>ts du bataillon, les ag<strong>en</strong>ts<br />

de sécurité recrutés par l’organisateur,<br />

des membres de la Croix Rouge,<br />

et bi<strong>en</strong> sûr les forces de police), il est<br />

possible de se baser sur le retour<br />

d’expéri<strong>en</strong>ce des précéd<strong>en</strong>tes Capitales.<br />

Ainsi Lille, qui att<strong>en</strong>dait 300 000<br />

personnes <strong>en</strong> 2004, a dû <strong>en</strong> accueillir<br />

le double le jour J, et sur un parcours<br />

restreint ! Marseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013 a<br />

préféré opter pour un morcellem<strong>en</strong>t<br />

des événem<strong>en</strong>ts, de façon à éviter la<br />

conc<strong>en</strong>tration du public <strong>en</strong> un seul<br />

espace. Ce jour-là, de la Place de la<br />

Joliette à la Corniche, on devrait pouvoir<br />

circuler <strong>en</strong> sécurité dans une cité<br />

accueillant l’Europe pour fêter la<br />

Culture.<br />

À charge pour le Capitaine Grimaud<br />

et ses hommes d’analyser tous les<br />

dispositifs prév<strong>en</strong>tifs de secours, <strong>en</strong><br />

fonction de la disposition des lieux,<br />

du type de spectacle et de l’afflu<strong>en</strong>ce<br />

présumée de son public, et tous les<br />

équipem<strong>en</strong>ts (scènes, installations<br />

électriques, etc.). Autant dire que les<br />

réunions hebdomadaires auxquelles<br />

ils particip<strong>en</strong>t depuis plusieurs mois<br />

pour préparer l’événem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong><br />

remplies ! «Et cela sans compter notre<br />

travail habituel sur le secteur, le «bruit<br />

de fond» des manifestations au quotidi<strong>en</strong><br />

dans la ville. Mais c’est une belle<br />

av<strong>en</strong>ture à vivre.» Et une année riche<br />

de perspectives, grâce notamm<strong>en</strong>t au<br />

travail fourni par les équipes qui ne<br />

sont pas forcém<strong>en</strong>t les plus médiatisées.<br />

GAËLLE CLOAREC


08 POLITIQUE CULTURELLE ARLES<br />

Label école<br />

Les prochaines R<strong>en</strong>contres<br />

de la photo et plusieurs lieux<br />

arlési<strong>en</strong>s célèbreront les tr<strong>en</strong>te<br />

ans de L’ENSP. Précisions, petit<br />

bilan et l’histoire continue<br />

Aurore Valade, Il signore dei s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ti (Le seigneur des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts),<br />

série Ritratti, Torino, Turin, Italie, 2010. Avec l’aimable autorisation de Gagliardi Art System, Turin.<br />

Si le titre hommage de ces r<strong>en</strong>contres Une école<br />

française est quelque peu provocateur, l’histoire nous<br />

a <strong>en</strong>seigné les égarem<strong>en</strong>ts des catégories comme<br />

du repli id<strong>en</strong>titaire : contemporain/non contemporain,<br />

art ou pas d’art, (bon) français ou pas.<br />

Toujours est-il qu’il existe une excell<strong>en</strong>te école -pour<br />

ne pas dire une école de l’excell<strong>en</strong>ce- uniquem<strong>en</strong>t<br />

consacrée à la photographie reconnue internationalem<strong>en</strong>t,<br />

à Arles. C’est <strong>en</strong>core Luci<strong>en</strong> Clergue<br />

qui a initié dans les années soixante dix cette idée<br />

folle de conforter les passagères r<strong>en</strong>contres photographiques<br />

par une structure perman<strong>en</strong>te d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.<br />

L’école n’aurait probablem<strong>en</strong>t pas vu le jour sans<br />

une volonté politique forte sous le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

Mitterrand <strong>en</strong> 1981 avec le r<strong>en</strong>fort de Gaston Defferre<br />

et Michel Vauzelle. L’École Nationale de<br />

Photographie faisait partie des grands projets<br />

comme le Louvre, la bande dessinée à An-goulême,<br />

la danse avec Roland Petit à Marseille. Elle est créée<br />

<strong>en</strong> 1982 et la responsabilité est confiée au directeur<br />

de ces mêmes r<strong>en</strong>contres, Alain Desvergnes,<br />

fort de son expéri<strong>en</strong>ce de création d’un départem<strong>en</strong>t<br />

d’Arts visuels à l’université d’Ottawa. L’ori<strong>en</strong>tation<br />

et l’id<strong>en</strong>tité de l’ENP sont désormais tracées tout<br />

<strong>en</strong> évoluant sous l’impulsion de ses dirigeants ultérieurs,<br />

Alain Leloup et Patrick Talbot. L’école<br />

obti<strong>en</strong>t la compét<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>seigne-m<strong>en</strong>t supérieur<br />

<strong>en</strong> 2004 et devi<strong>en</strong>t ENSP.<br />

La pédagogie se fonde sur le modèle anglo-saxon de<br />

projet et du photographe-auteur. Un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

technique, artistique et culturel accompagne l’étudiant<br />

dans sa création personnelle. Aux <strong>en</strong>seignants<br />

(et artistes) perman<strong>en</strong>ts, Arnaud Claass et Christian<br />

Milovanoff impliqués dès le début, puis Muriel Toulemonde<br />

pour la vidéo, s’adjoign<strong>en</strong>t plusieurs interv<strong>en</strong>ants<br />

extérieurs de différ<strong>en</strong>ts domaines de compét<strong>en</strong>ces.<br />

À ce jour, l’ENSP n’a guère d’équival<strong>en</strong>t si ce n’est<br />

l’International C<strong>en</strong>ter of Photography à New-York<br />

avec qui elle collabore régulièrem<strong>en</strong>t comme avec<br />

d’autres institutions internationales et nationales.<br />

Des six c<strong>en</strong>t quarante étudiants formés à Arles, bon<br />

nombre ont suivi des trajectoires professionnelles<br />

variées dans la photographie, l’image, des structures<br />

affiliées comme conservateur, commissaire,<br />

archiviste... Plusieurs poursuiv<strong>en</strong>t une carrière<br />

reconnue : François Deladerrière, Mireille Loup,<br />

Aurore Valade, Bruno Serralongue, Christophe Laloi<br />

(fondateur des Voies Off), Olivier Metzger, Monique<br />

Deregibus, Tadashi Ono… Pour cet anniversaire il<br />

leur a été demandé Qu’avez-vous fait de la photographie<br />

? Ce dont r<strong>en</strong>d compte un copieux livre<br />

éponyme et la majeure partie de ces r<strong>en</strong>contres :<br />

Une att<strong>en</strong>tion particulière, la première expo de tous<br />

les diplômés 2012, des expositions monographiques,<br />

des sélections d’artistes <strong>en</strong> tant que commissaires<br />

que vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compléter celles des <strong>en</strong>seignants et<br />

les invitations faites à d’autres écoles étrangères,<br />

le Prix découverte…<br />

2012 se donne une forme de bilan provisoire et<br />

restitue le rayonnem<strong>en</strong>t d’une école unique <strong>en</strong> son<br />

g<strong>en</strong>re. En att<strong>en</strong>dant de nouveaux lieux <strong>en</strong>fin plus<br />

conformes à ses ambitions !<br />

CLAUDE LORIN<br />

Merci à Rémy F<strong>en</strong>zy, actuel directeur et anci<strong>en</strong> diplômé<br />

de l’école, Laur<strong>en</strong>ce Martin, directrice des études,<br />

Flor<strong>en</strong>ce Maille, responsable des expositions et<br />

publications pour leurs précisions<br />

École Nationale Supérieure de la Photographie<br />

Arles<br />

04 90 99 33 33<br />

www.<strong>en</strong>sp-arles.com<br />

L’ENSP est rattachée au ministère<br />

de la Culture et de la Communication.<br />

Elle accueille chaque année 25 élèves<br />

de toutes nationalités suite à concours bac+2<br />

ou équival<strong>en</strong>t. Elle délivre un diplôme<br />

universitaire, un master <strong>en</strong> 3 ans.<br />

Un Doctorat de création est <strong>en</strong> projet<br />

Budget initial : 2,3 M d’euros<br />

EXPOSITIONS<br />

Une école française<br />

Les R<strong>en</strong>contres Arles Photographie<br />

Du 2 juillet à septembre<br />

www.r<strong>en</strong>contres-arles.com<br />

Voies Off<br />

Soirée d’ouverture le 2 juillet<br />

www.voies-off.com<br />

Wip<br />

association des étudiants de l’Ensp<br />

Du 2 au 15 juillet<br />

Vues d’Arles, photographies d’anci<strong>en</strong>s étudiants<br />

Galerie Espace pour l’art<br />

Du 2 au 31 juillet<br />

www.espacepourlart.com<br />

Cabinet de curiosités<br />

Le Magasin de jouets<br />

juillet-août<br />

www.lemagasindejouets.fr<br />

PUBLICATIONS<br />

Qu’avez-vous fait de la photographie ?<br />

Editions Actes Sud, 49€<br />

L’ouvrage brosse l’histoire de l’école à travers<br />

le témoignage de ses acteurs et offre<br />

une importante sélection de portfolios d’étudiants<br />

infra-mince<br />

Cahiers de l’Ecole nationale supérieure<br />

de la photographie<br />

ENSP/Actes Sud, 19€<br />

The Viewer, site de Yann Linsart consacré<br />

à la création photo et vidéo actuelles<br />

www.theviewer.fr


AVIGNON OFF | MARTIGUES POLITIQUE CULTURELLE 09<br />

Un colloque,<br />

pour quoi faire ?<br />

Le 12 avril, Avignon Festival & Compagnies<br />

organisait le colloque Festival<br />

Off, une dynamique d’utilité publique,<br />

grâce au souti<strong>en</strong> de 10 000 € du ministère<br />

de la Culture. Près de 200<br />

participants devai<strong>en</strong>t dégager, <strong>en</strong> 5<br />

ateliers de réflexion, des solutions aux<br />

domaines d’action du Off : 1 er marché<br />

du spectacle vivant <strong>en</strong> France, lieu de<br />

dialogue des territoires, opérateur de<br />

démocratisation culturelle, incubateur<br />

artistique et initiateur de production<br />

alternative. Vaste programme, auquel<br />

peu d’artistes se sont joints, qui s’est<br />

réduit à soulever les problématiques.<br />

Le Off est dev<strong>en</strong>u un «phénomène de<br />

société», conc<strong>en</strong>tré 3 semaines dans<br />

ses Remparts, <strong>en</strong>tre création, loisir de<br />

masse et éducation populaire. Ses<br />

acteurs sont consci<strong>en</strong>ts du risque<br />

d’implosion et d’inutilité devant la<br />

croissance gargantuesque d’un rassemblem<strong>en</strong>t<br />

de plus <strong>en</strong> plus sauvage<br />

qui, <strong>en</strong> 2011, recevait 1 143 spectacles<br />

et 969 compagnies. Car le Off évolue,<br />

à l’infini, dans le désir fondateur d’indép<strong>en</strong>dance<br />

face à son «grand-frère»<br />

subv<strong>en</strong>tionné (AF&C compte 3 salariés<br />

et aucune subv<strong>en</strong>tion), mais sans<br />

cadre précis, laissant parfois à la<br />

marge des créateurs peu préparés à<br />

l’imparable concurr<strong>en</strong>ce. Sur 5 000<br />

spectacles créés par an <strong>en</strong> France, 10%<br />

jou<strong>en</strong>t dans le Off qui <strong>en</strong>grange 1 M<br />

d’€ d’<strong>en</strong>trées. 20% des contrats sont<br />

négociés p<strong>en</strong>dant le Off, lieu de passage<br />

obligé pour accrocher les 7 000<br />

pros v<strong>en</strong>us faire leur marché. Aucun<br />

chiffre pourtant n’indique le nombre<br />

de compagnies exsangues au terme<br />

du festival. Absorbées dans la masse,<br />

peu d’<strong>en</strong>tre elles sont mises <strong>en</strong> valeur<br />

par spécificité territoriale. Sur les 26<br />

régions prés<strong>en</strong>tes, certaines jou<strong>en</strong>t le<br />

jeu, drain<strong>en</strong>t leurs publics dans le sillage<br />

de leurs artistes, développ<strong>en</strong>t<br />

une diffusion inter-régionale. Quant<br />

à l’extra-muros, il y a urg<strong>en</strong>ce à l’investir,<br />

pas juste pour ouvrir l’espace<br />

d’accueil mais la démocratisation culturelle<br />

dont se réclame le Off.<br />

Parmi les idées, ont émergé un «Off à<br />

plein temps» avec des r<strong>en</strong>dez-vous<br />

<strong>en</strong>tre socio-éducatifs et théâtres perman<strong>en</strong>ts<br />

ou la création d’un «club de<br />

spectateurs éclairés» pour r<strong>en</strong>forcer<br />

le dialogue <strong>en</strong>tre artistes et publics.<br />

D’autres pistes, plus polémiques : limiter<br />

les spectacles aux compagnies<br />

professionnelles, ou du moins <strong>en</strong><br />

colloque du Off, 12 avril 2012 © De.M.<br />

règle, former les directeurs à l’accueil,<br />

créer une taxe locale pour les commerçants<br />

qui tir<strong>en</strong>t profit du Off.<br />

L’accompagnem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t nécessaire<br />

pour aider les compagnies, développer<br />

les publics, améliorer la visibilité<br />

du Off et sa mise <strong>en</strong> réseau… Tout<br />

comme la régulation de l’offre, malgré<br />

le vœu de Greg Germain, présid<strong>en</strong>t<br />

d’AF&C, de ne pas contrôler le remplissage.<br />

Pas plus emballé par l’idée<br />

d’organiser un «Offthon», il campait<br />

sur sa position : «Les tutelles doiv<strong>en</strong>t<br />

mettre la main à la pâte pour améliorer<br />

les services d’AF&C.»<br />

Une charte du Off est prévue <strong>en</strong> 2012,<br />

pour afficher les pratiques exemplaires,<br />

mais les lieux ne seront pas<br />

obligés d’y adhérer. À quoi bon alors ?<br />

Suite des débats cet été, après publication<br />

des actes. Aux artistes d’y<br />

faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre leur voix cette fois.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Le colloque Festival Off,<br />

une dynamique d’utilité publique<br />

a eu lieu au C<strong>en</strong>tre de congrès<br />

du Palais des Papes, Avignon<br />

Le Festival Off aura lieu<br />

du 7 au 28 juillet<br />

Ce que Martigues doit à Prosper<br />

Connaissez-vous Prosper Gnidzaz ? Cet anci<strong>en</strong><br />

pâtissier, arrivé à Martigues <strong>en</strong> 1937, est un passionné<br />

de cinéma depuis son <strong>en</strong>fance ; c’est aussi<br />

un collectionneur, qui aime partager ! C’est ainsi<br />

qu’<strong>en</strong> 2007 il a offert à la municipalité martégale sa<br />

collection de 2250 bobines de films français et<br />

étrangers, scopitones (clip-vidéo des années 60),<br />

actualités, dessins animés, docum<strong>en</strong>taires, reportages,<br />

et 83 appareils de projection dont les plus<br />

anci<strong>en</strong>s dat<strong>en</strong>t de 1880. Elle a décidé de créer l’espace<br />

portant son nom. Quatre ans plus tard, le 21<br />

mai 2011, l’Espace Gnidzaz était inauguré.<br />

Situé à Ferrières, dans une anci<strong>en</strong>ne boutique, une<br />

chapelle du XVII e siècle rénovée et une maison<br />

particulière, l’Espace Gnidzaz offre 300 m 2 ouverts<br />

au public. C’est une passionnée, Sylvie Morata,<br />

chargée du développem<strong>en</strong>t qui fait visiter les trois<br />

salles : la première retrace l’histoire technique du<br />

cinéma, thaumatrope, zootrope, cinématographe ;<br />

la deuxième r<strong>en</strong>d hommage au collectionneur et<br />

prés<strong>en</strong>te une vingtaine d’appareils dont une lanterne<br />

magique à bougie Ernst Plank (1885), ou le<br />

projecteur Prosper Gnidzaz qu’il a construit luimême<br />

<strong>en</strong> 1948 ; dans la troisième salle, le visiteur<br />

peut, installé dans un confortable fauteuil, regarder<br />

des extraits de films de la collection, permettant de<br />

découvrir Martigues, terre de cinéma.<br />

L’espace Gnidzaz comporte aussi une salle de projection<br />

d’une tr<strong>en</strong>taine de places, lieu destiné à<br />

l’éducation à l’image, étroitem<strong>en</strong>t lié au cinéma<br />

R<strong>en</strong>oir qui <strong>en</strong> a la direction. Il s’adresse aux cinéphiles<br />

<strong>en</strong> organisant des confér<strong>en</strong>ces et à un public<br />

populaire <strong>en</strong> lui racontant l’histoire du cinéma.<br />

Après un premier cycle, De la première avant-garde<br />

© A.G © A.G<br />

à l’arrivée du parlant, ce sont des films de Jean<br />

Painlevé que les curieux pourront découvrir les<br />

mardi, mercredi, samedi et dimanche de 10h à 12h<br />

et de 14h30 à 18h30.<br />

ANNIE GAVA<br />

Espace Cinéma Prosper Gnidzaz<br />

4 rue D<strong>en</strong>fert, Martigues<br />

04 42 10 91 30<br />

http://espacecinemapg.blogspot.fr


10 ÉVÉNEMENTS LA MARELLE | CIPM<br />

Changer la vie ?<br />

Poésie et politique<br />

De l’injonction poétique radicale au<br />

slogan pragmatique du parti socialiste<br />

d’il y a tr<strong>en</strong>te ans, de Rimbaud à<br />

Mitterrand et après, bi<strong>en</strong> des saisons<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>fer ont travaillé l’esprit et la<br />

langue des poètes. La précieuse et<br />

discrète association Alphabetville<br />

qui s’est donné pour tâche d’activer<br />

la réflexion sur l’art et le peuple (voir<br />

Zib 51) a rouvert une piste peu frayée<br />

par ces temps qui cour<strong>en</strong>t vite : les<br />

rapports <strong>en</strong>tre poésie et politique.<br />

Organisée au cipM et intitulée «Toi<br />

aussi, tu as des armes...» (d’après le<br />

sursaut velléitaire de Kafka dans son<br />

journal), la r<strong>en</strong>contre du 20 avril<br />

réunissait autour de la parution d’un<br />

ouvrage collectif sur ce thème et sous<br />

ce titre, deux figures imposantes<br />

d’universitaires-écrivains-artistes au<br />

passé militant : Jean-Marie Gleize<br />

avoue malicieusem<strong>en</strong>t Mao, Jean Christophe<br />

Bailly Trotski. Ils <strong>en</strong>cadrai<strong>en</strong>t<br />

le regard clair de celle qui n’a jamais<br />

baigné dans les ismes : Nathalie Quintane<br />

pour qui le mot «mouvem<strong>en</strong>t»<br />

n’évoque que le déplacem<strong>en</strong>t dans<br />

l’espace. Récusant et surtout interrogeant<br />

le «nous» dans son ambigüité<br />

fondam<strong>en</strong>tale (incluant ? excluant ?),<br />

la jeune auteure fait pirouetter le<br />

«je» dans un discours-performance<br />

à la désinvolture calculée, décalée,<br />

pas vraim<strong>en</strong>t dégagée, construisant<br />

sur le discours critique une forme<br />

poétique «s’agit pas de se perdre<br />

dans le sac à tropes comme un vulgaire<br />

socialiste». Parole fragile qui<br />

respire dans l’air du temps plutôt<br />

qu’elle ne rev<strong>en</strong>dique un ancrage<br />

dans le réel ; pourtant Tomates, paru<br />

récemm<strong>en</strong>t, nous amène l’air de ri<strong>en</strong><br />

auprès de Juli<strong>en</strong> Coupat, façon de<br />

rappeler avec Mandelstam que la<br />

poésie est plus une «bouteille à la<br />

mer», qu’une bouée de sauvetage !<br />

La fantaisie comme résistance ? Plus<br />

proche d’une parole collective et à<br />

bonne distance de l’ironie ambiante,<br />

Jean-Marie Gleize réaffirme mais «à<br />

voix int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t basse» la prés<strong>en</strong>ce<br />

du politique dans le poétique ; fin<br />

de l’hymne, c’est <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, mais nécessité<br />

de faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une autre<br />

«musique» comme un acte qui tirerait<br />

paradoxalem<strong>en</strong>t sa force de la<br />

quasi-invisibilité du poème ou de<br />

son impuissance ess<strong>en</strong>tielle, «acteurs<br />

incertains» dans l’opacité<br />

d’une «insurrection quotidi<strong>en</strong>ne» et<br />

touchant à la communauté ; et c’est<br />

Tarnac décidém<strong>en</strong>t qui est <strong>en</strong>core à<br />

l’œuvre, dans un prés<strong>en</strong>t tout occupé<br />

à un «à v<strong>en</strong>ir» possible.<br />

La poésie comme vigilance critique?<br />

Moins «pratique» car plus ancré dans<br />

la profondeur de la création, Jean<br />

Christophe Bailly rappelle après Paul<br />

Celan que le poème se constitue<br />

avant tout <strong>en</strong> un «acte solitaire»,<br />

mais que si l’atelier de la langue est<br />

toujours coupé de sa réception publique,<br />

il reste ouvert au bruit du<br />

temps (Mandelstam <strong>en</strong>core) et à son<br />

chaos tragique. Au poète est dévolue<br />

la tâche de construire du «distinct»<br />

qui aide à l’intelligibilité du monde,<br />

loin des langues de bois et du pathos<br />

informe, <strong>en</strong> s’appuyant sur la double<br />

nature du poème : le «Bild<strong>en</strong>de» et<br />

le «Tön<strong>en</strong>de» tels que définis par L<strong>en</strong>z<br />

dans une lettre à Goethe, le «formateur»<br />

et le «résonant». Où il est <strong>en</strong>core<br />

question de musique...<br />

Jean Christophe Bailly termine son<br />

interv<strong>en</strong>tion par la lecture bi<strong>en</strong> scandée<br />

de Basse Continue qui dit bi<strong>en</strong><br />

l’impossible retrait du monde. Finalem<strong>en</strong>t<br />

chacun des trois invités décline<br />

sa version personnelle de «l’action<br />

restreinte» selon Mallarmé. Ni insurrection<br />

ni apocalypse donc comme le<br />

constate Yves Pagès dans le recueil<br />

cité plus haut ! Ringardes les vertus<br />

supposées de l’indignation ! Cont<strong>en</strong>tons-nous,<br />

dans la plus haute exig<strong>en</strong>ce,<br />

«d’habiter poétiquem<strong>en</strong>t» le monde...<br />

MARIE-JO DHÔ<br />

À terre et sur les flots<br />

En créant La Marelle, Pascal Jourdana souhaitait offrir<br />

aux auteurs un lieu de résid<strong>en</strong>ce fixe à Marseille. Pari gagné.<br />

Depuis 2 ans, la Villa des projets d’auteurs ne désemplit<br />

pas. Soucieuse de r<strong>en</strong>ouveler les propositions artistiques,<br />

l’équipe lance aujourd’hui La Marelle pr<strong>en</strong>d l’eau, une série<br />

de 3 «résid<strong>en</strong>ces flottantes», organisées durant l’été avec<br />

le concours de la SNCM. De quoi<br />

s’agit-il ? De r<strong>en</strong>ouveler le principe<br />

de la résid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> invitant des<br />

auteurs à intégrer le déplacem<strong>en</strong>t<br />

maritime dans leur processus de création.<br />

Chaque résid<strong>en</strong>ce, d’une durée<br />

moy<strong>en</strong>ne d’un mois, se déroulera selon<br />

3 phases : 10 jours à La Marelle, un<br />

voyage <strong>en</strong> ferry, 10 jours à Alger ou à<br />

Tunis. Ce projet transméditerrané<strong>en</strong><br />

a déjà séduit Arno Bertina, Xavier<br />

Bazot et Magali Brénon qui se<br />

succèderont de juin à septembreoctobre,<br />

avec des propositions très<br />

différ<strong>en</strong>tes. Arno Bertina projette de<br />

s’appuyer sur le travail photographique<br />

réalisé par Anissa Michalon autour<br />

de la figure d’un migrant mali<strong>en</strong> soninké,<br />

Drissa Coulibaly, afin de<br />

L'<strong>en</strong>trée de la villa des auteurs © Pascal Jourdana<br />

Jean-Claude Bailly © Patricia Boucharlat<br />

La réflexion stimulante<br />

de cette r<strong>en</strong>contre se déploie<br />

sous d’autres facettes dans<br />

le recueil publié aux éditions<br />

La fabrique Toi aussi, tu as des<br />

armes / Poésie & politique 12 €<br />

retracer le parcours de cet homme. Un livre (texte et<br />

photos) sera édité à l’issue de sa résid<strong>en</strong>ce. Xavier Bazot<br />

s’attachera, lui, à la collecte de témoignages oraux des<br />

g<strong>en</strong>s qui fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la ligne Marseille-Alger (mais aussi<br />

de ceux qui rest<strong>en</strong>t à quai) qu’il restituera sous forme de<br />

docum<strong>en</strong>t radiophonique ; ce projet vi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> outre<br />

nourrir le travail d’écriture plus large<br />

qu’il mène actuellem<strong>en</strong>t. Quant à<br />

Magali Brénon, son projet littéraire,<br />

double, s’articule autour de la notion<br />

d’écart. Il s’agira d’une part d’un travail<br />

de correspondance artistique à<br />

distance avec son compagnon, le plastici<strong>en</strong><br />

Nicolas Tourre, d’autre part<br />

d’une réflexion sur le thème du périple<br />

<strong>en</strong> mer, sur les traces d’Ulysse.<br />

Ces 3 premières résid<strong>en</strong>ces flottantes»<br />

devrai<strong>en</strong>t ouvrir la voie à d’autres. Au<br />

journaliste écrivain algéri<strong>en</strong> Sid-<br />

Ahmed Semiane et au photographe<br />

parisi<strong>en</strong> Bruno Boudjelal par exemple,<br />

qui devrai<strong>en</strong>t se croiser <strong>en</strong> mer<br />

et à la Villa au printemps 2013…<br />

FRED ROBERT


FESTIVAL DE MARSEILLE | JAZZ DES 5 CONTINENTS<br />

FESTIVALS 11<br />

Dans la<br />

continuité<br />

Comme chaque année le Festival de Marseille va<br />

marquer le début de nos festivités estivales. Avec<br />

cette année 17 propositions artistiques, dont 7<br />

créations. Car le Festival dirigé depuis 17 ans par<br />

Apolline Quintrand est un des rares où les esthétiques<br />

contemporaines de la scène chorégraphique<br />

sont sout<strong>en</strong>ues et coproduites avec autant de<br />

constance.<br />

Cette édition s’ét<strong>en</strong>d sur quatre semaines et <strong>en</strong> des<br />

lieux multiples, se conc<strong>en</strong>trant pourtant pour l’ess<strong>en</strong>tiel<br />

à la Salle Vallier, que le Festival a r<strong>en</strong>du<br />

conviviale <strong>en</strong> soignant l’accueil du public. Qui se<br />

r<strong>en</strong>ouvelle d’ailleurs et s’élargit, la Charte Culture<br />

passée avec la plupart des mairies d’arrondissem<strong>en</strong>ts<br />

de Marseille permettant d’accueillir 2200<br />

personnes <strong>en</strong> difficulté économique au tarif très<br />

préfér<strong>en</strong>tiel de 1€.<br />

Quant à la programmation (voir p 40), elle réserve<br />

comme chaque année de belles surprises, soigne<br />

ses fidélités et fait v<strong>en</strong>ir des artistes exceptionnels<br />

: Sidi Larbi Cherkaoui dès l’ouverture, la dernière<br />

création de Pierre Rigal, Crystal Pite pour une<br />

interrogation théâtrale et dansée autour du<br />

personnage de Prospero, roi et démiurge ambigu<br />

de Shakespeare (The Tempest Repicla). En première<br />

française, une toute nouvelle production du génial<br />

Ballet Cullberg, théâtrale égalem<strong>en</strong>t, The Strindberg<br />

Project, au Silo. Et puis du flam<strong>en</strong>co <strong>en</strong> plein<br />

TeZukA, de Sidi Larbi Cherkaoui © Hugo Gl<strong>en</strong>dinning<br />

air à Bargemon, des films autour de Pina Bausch<br />

à l’Alhambra, autour d’Anne Teresa de Keersmaeker<br />

grâce Marseille Objectif danse, une chorale sud<br />

africaine à La Sucrière…<br />

Un peu plus tard dans le festival on retrouvera Sasha<br />

Waltz, Peeping Tom, Robyn Orlin… Autant de noms<br />

qui sont dev<strong>en</strong>us familiers aux Marseillais grâce au<br />

Festival. Un regret ? L’abs<strong>en</strong>ce cette année d’artistes<br />

de la région, que le Festival a su souv<strong>en</strong>t découvrir<br />

et produire, démarche de souti<strong>en</strong> ess<strong>en</strong>tiel à la<br />

création. Mais l’édition 2013 promet de rattraper<br />

le retard !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Festival de Marseille<br />

Du 9 juin au 6 juillet<br />

04 91 99 02 50<br />

www.festivaldemarseille.com<br />

Le temps du Jazz<br />

Le Festival Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts ne<br />

cesse de pr<strong>en</strong>dre de l’ampleur, tout <strong>en</strong><br />

gardant son caractère. Un exploit,<br />

quand on songe que 30 000 personnes<br />

l’ont fréqu<strong>en</strong>té l’an dernier, et<br />

qu’il a conservé son esprit à la fois<br />

pointu et av<strong>en</strong>tureux… L’édition<br />

2012 se situe à mi-chemin <strong>en</strong>tre deux<br />

poussées de croissance : <strong>en</strong> 2011, pour<br />

la première fois, elle proposait 8 soirées<br />

(et les soirées, au FJ5C, offr<strong>en</strong>t<br />

au minimum 2 concerts) dans une jauge<br />

passée à Longchamp de 3000 à<br />

4000 places. L’édition prochaine, qui<br />

sera Capitale, sera <strong>en</strong>core plus populaire,<br />

nous promet-on, plus longue,<br />

plus épatante, dans un Parc <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

rénové… Mais l’édition 2012 ne<br />

sera pas un temps de lat<strong>en</strong>ce, et le<br />

FJ5C 2012 nous réserve de très belles<br />

surprises ! Logistiques tout d’abord,<br />

avec à Longchamp deux grands écrans<br />

vidéos, des aménagem<strong>en</strong>ts pour améliorer<br />

le confort nocturne d’un public<br />

parfois plus tout jeune, un tramway<br />

qui fonctionne jusqu’au bout du<br />

dernier concert… et un nouveau lieu,<br />

le Silo, pour accueillir un «concert<br />

assis». En dehors de cela, les recettes<br />

habituelles, qui ont fait leurs preuve :<br />

un concert inaugural gratuit sur le<br />

Cours D’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves, des expositions<br />

et confér<strong>en</strong>ces à l’Alcazar et à<br />

Maison Blanche, des after chaleureux<br />

au Radisson Blu Hôtel…<br />

Mais le plus alléchant reste bi<strong>en</strong> sûr<br />

la programmation, exceptionnelle : si<br />

le Cours d’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves ouvre avec<br />

des artistes du cru, les swingueuses<br />

Doolin’ puis le tal<strong>en</strong>t de Raphaël<br />

Paolo Fresu & Omar Sosa © Roberto Cifarelli<br />

Imbert, le Silo accueillera la voix<br />

chaude de Robin McKelle accompagnée<br />

du crooner Gregory Porter. À<br />

Longchamp c’est 11 concerts qui se<br />

succèderont, p<strong>en</strong>sés pour que les<br />

premières parties s’harmonis<strong>en</strong>t avec<br />

les secondes. On y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra deux très<br />

belles voix féminines, Térez Montcalm<br />

et Stacey K<strong>en</strong>t, du jazz qui<br />

vi<strong>en</strong>t des quatre coins du monde avec<br />

Ballaké Sissoko, Ibrahim Maalouf,<br />

Avishai Coh<strong>en</strong>, Paolo Fresu et Omar<br />

Sosa. Et puis des stars, aux influ<strong>en</strong>ces<br />

funk comme Al Jarreau ou les<br />

Earth, Wind and Fire, pop rock comme<br />

Pat Meth<strong>en</strong>y ; et même une<br />

lég<strong>en</strong>de : c’est Sonny Rollins luimême<br />

qui vi<strong>en</strong>dra occuper la scène la<br />

dernière nuit…<br />

A.F.<br />

Festival Jazz des Cinq Contin<strong>en</strong>ts<br />

Marseille<br />

Du 17 au 25 juillet<br />

04 95 09 32 57<br />

www.fj5c.com


12 FESTIVALS TOULON | ARLES<br />

Des Suds rebelles<br />

et pluriels<br />

Depuis 1996, Arles devi<strong>en</strong>t, au cœur de juillet, la<br />

capitale des musiques du monde avec un festival<br />

singulier. Car ce n’est pas si fréqu<strong>en</strong>t qu’un festival<br />

dit de musiques du monde conjugue avec autant<br />

de cohér<strong>en</strong>ce et d’équilibre la dim<strong>en</strong>sion festive et<br />

populaire à l’exig<strong>en</strong>ce artistique. C’est l’ambition<br />

assumée et généralem<strong>en</strong>t atteinte par l’équipe des<br />

Suds.<br />

P<strong>en</strong>dant une semaine, les nombreux trésors patrimoniaux<br />

de la cité prov<strong>en</strong>çale devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les écrins<br />

des sonorités du monde. Loin des conservatismes,<br />

du repli et des cultures figées. C’est, ici, le s<strong>en</strong>s de<br />

la démarche artistique qui prime. Cette année <strong>en</strong>core,<br />

les grands noms côtoieront les découvertes, le<br />

savant alternera avec le profane, et l’acoustique<br />

intimiste avec la ferveur électrique.<br />

De 10h à 4h le l<strong>en</strong>demain, il y a toujours une r<strong>en</strong>contre<br />

à faire. Dans un musée, à la terrasse d’un café,<br />

sur le Rhône, dans un théâtre romain ou un anci<strong>en</strong><br />

atelier ouvrier. La r<strong>en</strong>contre, c’est aussi une des motivations<br />

de cet événem<strong>en</strong>t. Des r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>tre les<br />

traditions <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, les répertoires mais aussi<br />

<strong>en</strong>tre artistes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t faire converser leurs id<strong>en</strong>tités,<br />

façonnant une mondialisation émancipatrice.<br />

Cette année ne fait pas exception. C’est le cas du projet<br />

Traveller d’Anoushka Shankar. La fille et disciple<br />

du maître du sitar Ravi Shankar et demi-sœur de<br />

Norah Jones célèbre ainsi les noces du raga indi<strong>en</strong><br />

et du flam<strong>en</strong>co andalou avec Sandra Carrasco au chant<br />

et El Piraña aux percussions. D’autres r<strong>en</strong>dez-vous<br />

s’annonc<strong>en</strong>t fascinants comme The River, avec le<br />

chanteur folk anglais Piers Faccini et le griot mali<strong>en</strong><br />

Badje Tounkara qui propos<strong>en</strong>t un voyage à<br />

travers le blues américain et ouest-africain. Ou<br />

<strong>en</strong>core Antonio Placer et Jean-Marie Machado<br />

(Espagne-France) qui vont croiser leurs parcours<br />

Debussy <strong>en</strong> ouverture…<br />

Le Festival estival de Musique de Toulon et sa Région<br />

est l’un des plus anci<strong>en</strong>s de France. Pour sa 62 e<br />

édition, «les sons et les parfums tourn<strong>en</strong>t dans l’air<br />

du soir» à la Collégiale de Six-Fours, la Tour Royale<br />

ou au Faron.<br />

Huit manifestations sont annoncées du 14 juin au<br />

16 juillet pour des programmes variés qui exauc<strong>en</strong>t<br />

les désirs des amateurs de musique de chambre<br />

(Marielle Nordmann et le Quatuor Debussy), de<br />

lyrisme baroque (The King’s Consort), de violon<br />

virtuose (Chloé Hanslip) ou de Tango nuevo (Quatuor<br />

Cali<strong>en</strong>te), de piano solo (Philippe Cassard)<br />

et polyphonies corses (Jean-Paul Poletti), de «Saisons»<br />

relues par Laur<strong>en</strong>t Korcia ou de violoncelle<br />

concertant (Gautier Capuçon).<br />

En ouverture de ce feu d’artifice de têtes d’affiches,<br />

on retrouve une fidèle : la grande harpiste Marielle<br />

Nordmann revi<strong>en</strong>t pour la neuvième fois dans le<br />

Var pour r<strong>en</strong>dre un hommage particulier à Debussy<br />

dont on célèbre le 150 e anniversaire de la naissance.<br />

Avec Rameau au temps baroque, Berlioz chez les<br />

romantiques, plus proche de nous, Claude Debussy<br />

Houria Aichi © Gunther Vic<strong>en</strong>te<br />

sur la thématique des migrations. Évoquons <strong>en</strong>fin<br />

Immobile voyage, un dialogue franco-irani<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre<br />

Isabelle Courroy et Shadi Fathi.<br />

Parmi la soixantaine de concerts, et les grandes<br />

soirées programmées au théâtre antique, il ne faudra<br />

pas manquer le contrebassiste israéli<strong>en</strong> Avishaï<br />

Coh<strong>en</strong>, le pianiste inclassable Tigran Hamasyan, le<br />

Bu<strong>en</strong>a Vista du Maghreb El Gusto, la grande<br />

chanteuse chaouie Houria Aïchi et les toujours<br />

motivés Zebda.<br />

(1862-1918) est le troisième «grand» compositeur<br />

français de l’histoire de la musique. Tous trois ont<br />

innové dans la conception de l’art musical, le domaine<br />

de l’harmonie <strong>en</strong> particulier, et les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre<br />

les arts et la littérature… Debussy était lié au<br />

courant symboliste et on a qualifié sa musique d’impressionniste.<br />

Sa musique est couleurs, mais il<br />

Anoushka Shankar © Harper Smith<br />

Marielle Nordmann © X-D.R.<br />

Au-delà de diffuser, le festival propose aussi de<br />

transmettre, à travers un large panel de stages<br />

pluridisciplinaires (chant, danse, pratique d’un<br />

instrum<strong>en</strong>t). Et le spectateur, à défaut de dev<strong>en</strong>ir<br />

artiste, devi<strong>en</strong>t acteur. On dirait bi<strong>en</strong> les Suds, où<br />

le temps ne dure pas si longtemps.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Les Suds<br />

Arles<br />

Du 9 au 15 juillet<br />

www.suds-arles.com<br />

réfutait le terme, étant avant-gardiste dans tous<br />

les g<strong>en</strong>res.<br />

Si Marielle Nordmann joue des Pièces pour harpe,<br />

instrum<strong>en</strong>t que le musici<strong>en</strong> a particulièrem<strong>en</strong>t soigné,<br />

on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d aussi dans Danse sacrée et Danse profane<br />

<strong>en</strong> compagnie du bi<strong>en</strong> nommé Quatuor Debussy.<br />

Christophe Collette, Dorian Lamotte (violons),<br />

Vinc<strong>en</strong>t Deprecq (alto) et Fabrice Bihan (violoncelle)<br />

interprèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t son magnifique<br />

Quatuor <strong>en</strong> sol mineur, avant que les musici<strong>en</strong>s<br />

réunis nous fass<strong>en</strong>t découvrir une partition étonnante,<br />

tout <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion et t<strong>en</strong>sion d’André Caplet<br />

(proche de Debussy) inspirée d’une nouvelle d’Edgar<br />

Poe : Le masque de la mort rouge.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Festival Estival de Toulon<br />

Anniversaire Debussy<br />

Le 14 juin à 21h<br />

Collégiale Saint-Pierre, Six-Fours<br />

04 94 93 55 45<br />

www.festivalmusiquetoulon.com


La face cachée d’Aix<br />

création <strong>en</strong> 2013 inspirée du Roméo et Juliette de<br />

Prokofiev. Des écoliers et collégi<strong>en</strong>s s’appropri<strong>en</strong>t<br />

des pièces vocales sous la direction de B<strong>en</strong>jamin<br />

Lunetta, <strong>en</strong> association avec des <strong>en</strong>seignants et<br />

élèves du Conservatoire d’Aix. Tout ce petit monde<br />

a rejoint le Junior Orchestra pour la «Journée<br />

europé<strong>en</strong>ne de l’Opéra» au Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

le 13 mai dernier. En vue de cette journée,<br />

au fil de quelques sessions, des instrum<strong>en</strong>tistes<br />

issus des écoles et conservatoires du territoire ont<br />

été <strong>en</strong>cadrés par des musici<strong>en</strong>s du prestigieux<br />

London Symphony Orchestra.<br />

Si le Festival d’Aix reste att<strong>en</strong>tif<br />

à la grande tradition lyrique,<br />

il se tourne égalem<strong>en</strong>t vers<br />

des actions pédagogiques<br />

Jeune public à l'Archevéché © Elisabeth Carecchio<br />

À côté d’opéras et de concerts d’une qualité exceptionnelle,<br />

de la fidélité à Mozart, d’un certain souci<br />

de promouvoir la création et les jeunes artistes, la<br />

politique de Bernard Foccroulle s’<strong>en</strong>gage activem<strong>en</strong>t<br />

dans la voie éducative. Les chanteurs de<br />

l’Académie europé<strong>en</strong>ne de musique, par exemple,<br />

particip<strong>en</strong>t à des ateliers de s<strong>en</strong>sibilisation et de<br />

découverte de l’opéra auprès de jeunes scolarisés<br />

dans la région. Des c<strong>en</strong>taines d’élèves assist<strong>en</strong>t à des<br />

répétitions, découvr<strong>en</strong>t «l’<strong>en</strong>vers du décor» et profit<strong>en</strong>t<br />

d’interv<strong>en</strong>tions dans les classes.<br />

Le festival pousse l’av<strong>en</strong>ture pédago <strong>en</strong> favorisant la<br />

pratique artistique <strong>en</strong> milieu scolaire grâce à des<br />

résid<strong>en</strong>ces d’artistes professionnels, soucieux de la<br />

transmission, qui débouch<strong>en</strong>t sur une prés<strong>en</strong>tation<br />

au public. Josette Baïz et les danseurs de sa Compagnie<br />

Gr<strong>en</strong>ade travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ateliers <strong>en</strong> vue d’une<br />

Créer… et survivre !<br />

Le Festival Musiques Interdites 2012<br />

à Marseille pr<strong>en</strong>d ses quartiers <strong>en</strong> juin<br />

dans la belle acoustique de l’Eglise<br />

Saint-Cannat-Les Prêcheurs<br />

Nouveaux publics<br />

Dans le même esprit, le Festival d’Aix, <strong>en</strong> collaboration<br />

avec RESEO (Réseau europé<strong>en</strong> pour la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation à la danse et à l’opéra) et l’AFO<br />

(Association Française des Orchestres) invite des<br />

<strong>en</strong>seignants, étudiants, artistes, interv<strong>en</strong>ants <strong>en</strong><br />

milieu scolaire et associatif à débattre autour de<br />

la dim<strong>en</strong>sion intergénérationnelle et de l’opéra<br />

pour <strong>en</strong>fants (les 14 et 15 juillet).<br />

On l’aura compris, à Aix comme ailleurs on est soucieux<br />

du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des publics pour la musique<br />

MUSIQUES INTERDITES | AIX FESTIVALS 13<br />

Mathias Hausmann © Wilfried Hosl, 2010<br />

classique. Des tarifs très préfér<strong>en</strong>tiels sont ménagés<br />

pour les jeunes, le service socio-culturel du festival<br />

Passerelles développe des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre l’art lyrique et<br />

des univers sociaux a priori éloignés. Le Chœur multiculturel<br />

Ibn Zaydoun ou Frédéric Nevcherlian<br />

jou<strong>en</strong>t le jeu de l’ouverture et du métissage au travers<br />

d’ateliers de chant du Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t ou du slam.<br />

C’est avec l’Enfant et les sortilèges que s’articule<br />

particulièrem<strong>en</strong>t cette volonté de mixer les générations,<br />

les pratiques et les publics, grâce à des<br />

résid<strong>en</strong>ces créatives autour de Berceuses traditionnelles<br />

comori<strong>en</strong>nes chantées par des mères et leurs<br />

<strong>en</strong>fants vivant à la cité de la Savine à Marseille. La<br />

fantaisie lyrique de Ravel sert égalem<strong>en</strong>t de source<br />

d’inspiration pour des épisodes radiophoniques qui<br />

seront prés<strong>en</strong>tés lors d’un «Radio-opéra» mi-juillet.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Festival d’Art Lyrique<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

0820 922 923<br />

www.festival-aix.com<br />

Réhabiliter les compositeurs et les oeuvres interdites<br />

par les systèmes totalitaires, r<strong>en</strong>dre leur place à des<br />

artistes et restituer ainsi au public un patrimoine<br />

ess<strong>en</strong>tiel, tout <strong>en</strong> affirmant les victoires de la<br />

création sur les dictatures, initier une programmation<br />

de créations contemporaines <strong>en</strong> synergie<br />

avec les recréations d’œuvres interdites du début du<br />

XX e siècle, tels sont les objectifs de ce 7 e Festival»<br />

conçu par Michel Pastore.<br />

Deux grands concerts sont à l’affiche. Sébasti<strong>en</strong><br />

Billard dirige l’Orchestre de la Garde Républicaine,<br />

la soprano Emilie Pictet, le baryton Mathias<br />

Hausmann dans des œuvres lyriques de Franz<br />

Schreker, musici<strong>en</strong> brisé par le nazisme, et des<br />

pièces pour orgue (Frédéric Isoletta sur l’instrum<strong>en</strong>t<br />

restauré) d’Aldo Finzi, poursuivi quant à lui<br />

par les fascistes itali<strong>en</strong>s. Le comédi<strong>en</strong> Charles Berling<br />

s’emploie à créer un fil s<strong>en</strong>sible <strong>en</strong>tre ces opus<br />

puissants et une étonnante installation du plastici<strong>en</strong><br />

Philippe Adri<strong>en</strong>. On découvre de nombreuses<br />

créations autour De la Vie Eternelle de Schreker :<br />

ses Cinq chants profonds, L’Infini, Prélude et fugue<br />

de Finzi et Nuit obscure de Karol Beffa inspiré de<br />

Saint-Jean de la Croix, poète mystique emprisonné<br />

et banni au XVI e siècle.<br />

Musici<strong>en</strong> surdoué, pianiste, improvisateur, Beffa<br />

est à l’honneur <strong>en</strong> 2012 : on le retrouve <strong>en</strong> prélude<br />

à la manifestation dans l’accompagnem<strong>en</strong>t pianistique<br />

du film muet Journal d’une fille perdue de Pabst<br />

(un film sulfureux de 1929 avec Louise Brooks),<br />

avant la création mondiale de son opéra Le Château<br />

d’après Kafka, dont les écrits fur<strong>en</strong>t interdits et la<br />

famille exterminée. Un évènem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

MARSEILLE<br />

Ciné-concert le 1 er juin à 17h. Alcazar<br />

Schreker, Finzi… le 16 juin à 21h<br />

Le Château le 30 juin à 21h<br />

Église Saint-Cannat, Marseille<br />

04 91 90 46 94<br />

www.musiques-interdites.eu<br />

Jeune public au GTP<br />

© Elisabeth Carecchio


14 FESTIVALS MUSIQUE ACTUELLE<br />

Repos militant!<br />

Manivelles © X-D.R.<br />

Il était un petit village au cœur du Vaucluse peuplé d’êtres curieux... Le festival<br />

Sons Dessus de Sault a fait ses preuves p<strong>en</strong>dant quatre années mais reçoit<br />

de moins <strong>en</strong> moins de témoignages d’amour : disparition de souti<strong>en</strong>s,<br />

dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts, baisse de subv<strong>en</strong>tions… Il n’<strong>en</strong> fallait pas moins pour que<br />

nos glorieux déf<strong>en</strong>seurs de la culture (au demeurant <strong>en</strong> milieu rural) mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

la cinquième édition dudit festival, sur une seule journée (26 mai) <strong>en</strong><br />

conviant les part<strong>en</strong>aires, artistes et publics à une grande sieste collective dans<br />

le village de Sault. En plus de ce repos artistique militant nous retrouverons<br />

le projet de création m<strong>en</strong>é au collège de Sault avec le collectif Inouï et le<br />

spectacle déjanté Manivelles, sans oublier quelques animations musicales toujours<br />

festives et réussies.<br />

F.I.<br />

Be there<br />

MC Blitz the Ambassador © X-D.R.<br />

Sons dessus de Sault<br />

Le 26 mai à partir de 15h<br />

Sault<br />

04 90 64 12 26<br />

www.pharealucioles.org<br />

Brazil<br />

L’association Sarava promeut depuis une vingtaine d’années<br />

la culture brésili<strong>en</strong>ne dans son <strong>en</strong>semble dans la région<br />

Paca et plus particulièrem<strong>en</strong>t dans le Var (Créations<br />

culturelles, actions pédagogiques, échange). À l’Espace<br />

des Arts du Pradet, le festival Scènes du Monde fêtera<br />

naturellem<strong>en</strong>t le…. Brésil ! Au programme, des stages de<br />

danse brésili<strong>en</strong>ne, capoeira, percussions et une master<br />

class du guitariste Cristiano Nascim<strong>en</strong>to. Et bi<strong>en</strong> sûr,<br />

des concerts : Femininas, spectacle musical qui invite à<br />

découvrir le Brésil féminin (le 25 à 21h), mais surtout et<br />

pour la première fois <strong>en</strong> France la samba de Luiza Dionizio,<br />

imm<strong>en</strong>se interprète de samba de Rio (le 26 à 21h).<br />

F I<br />

Scènes du Monde<br />

Les 25 et 26 mai<br />

Espace des Arts, Le Pradet<br />

04 94 75 43 92<br />

www.le-pradet.fr<br />

Wild Side<br />

Enfin la 5 e édition du B-Side Festival<br />

va <strong>en</strong>vahir divers lieux culturels de la<br />

sphère marseillaise ! Rock, pop & folk<br />

au programme de ce r<strong>en</strong>dez vous<br />

décalé à ne pas manquer. Ouverture<br />

outre-Atlantique à la Machine à<br />

coudre avec Jeffrey Lewis & The<br />

Junkyard (22 mai à 21h), plaisir de<br />

retrouver au Grim le son des<br />

californi<strong>en</strong>s Sleepy Sun (9 juin à<br />

Panachage<br />

Le festival Musiques à Gardanne et sa formule bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sée<br />

mêl<strong>en</strong>t sur différ<strong>en</strong>tes scènes des g<strong>en</strong>res bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts.<br />

Opérette marseillaise, rock, musiques urbaines,<br />

gitanes… il y <strong>en</strong> aura pour toutes les chapelles ! Avec Le<br />

pays des galejeurs, d’après l’opérette de Scotto Au pays du<br />

soleil, la troupe des Carboni nous replonge au cœur de la<br />

cité phocé<strong>en</strong>ne, après le vrai succès populaire de Un de la<br />

Canebière. Mais ce n’est pas fini ! Cette première soirée du<br />

30 juin, pour le moins éclectique, propose égalem<strong>en</strong>t le<br />

hip hop de Yuna Project, et le spectacle Ma guitare s’appelle<br />

revi<strong>en</strong>s où Yvan le Bolloc’h assouvit sa passion pour<br />

Sleepy sun © Brett Wilde<br />

Luiza Dionizio © X-D.R.<br />

la musique gitane.<br />

La chanson «a cappella» sera à l’honneur le 6 juillet pour<br />

la dernière soirée de ce r<strong>en</strong>dez-vous festif et coloré avec<br />

les Sept garçons aux voix d’or de Tale of voices, ard<strong>en</strong>ts<br />

déf<strong>en</strong>seurs de la voix nue, à découvrir…<br />

FRED ISOLETTA<br />

Musique à Gardanne<br />

Les 30 juin et 6 juillet<br />

Divers lieux, Gardanne<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

19h30), détours rock punk aux<br />

influ<strong>en</strong>ces multiples à la Machine à<br />

coudre avec Marvin puis Shub (3<br />

juin à 21h) et déballage garage<br />

déjanté à l’Embobineuse au contact<br />

des californi<strong>en</strong>s Thee of Sees et des<br />

franco-itali<strong>en</strong>s JC Satan (10 juin à<br />

21h) avant de conclure au<br />

Demoiselles du 5 avec Laetitia<br />

Sadier et son «indie» et le trio<br />

Yuna project © Saije<br />

À ne pas rater ! Un lieu à découvrir,<br />

et ouvert pour la première fois au<br />

public, le Fort Ganteaume accueillera<br />

sur les contreforts du Vieux Port, avec<br />

une vue impr<strong>en</strong>able sur la rade de<br />

Marseille, le festival Be.Fort,<br />

véritable bulle printanière pour les<br />

amateurs de dance floor. Et avant les<br />

DJ, le G.U.I.D, à savoir le Groupe<br />

Urbain d’Interv<strong>en</strong>tion Dansée du<br />

Ballet Preljocaj, précédera pour ces<br />

deux soirées singulières le hip hop<br />

funky du MC Blitz the Ambassador<br />

accompagné de son Embassy<br />

Ensemble (31 mai) et la machine à<br />

faire danser Smoove et Turell, duo<br />

britannique soul & groove<br />

<strong>en</strong>chanteur et terriblem<strong>en</strong>t efficace<br />

(1 er juin). Musique live, danse et Dj<br />

dans un cadre pareil ? Be happy…<br />

F.I.<br />

Be.Fort<br />

Les 31 mai et 1 er juin de 19h à 2h<br />

Fort Ganteaume, Marseille<br />

www.be-fort.com<br />

franco-arg<strong>en</strong>tin Eastern Committee<br />

(14 juin à 19h30). Pass festival 35€<br />

chez Lollipop !<br />

F.I.<br />

B.Side<br />

Du 22 mai au 14 juin<br />

Divers lieux, Marseille<br />

www.inthegarage.org


Tr<strong>en</strong>te couleurs<br />

Dix-neuvième édition, ça comm<strong>en</strong>ce à compter ! Et le cru 2012 des Nuits<br />

Métis s’annonce festif et pétillant. Du 21 au 23 juin, le plan d’eau de Saint-<br />

Suspi à Miramas fera office de théâtre de verdure pour métisser ses nuits…<br />

et ses jours avec tr<strong>en</strong>te spectacles gratuits dont Massilia Sound System,<br />

Kabbalah, Flavia Coelho, ou <strong>en</strong>core le phénoménal reggae français de Danakil<br />

et l’électro-rock sahari<strong>en</strong> des Tem<strong>en</strong>ik Electric, croisés sur le plateau du dernier<br />

Babel Med Music. Aux couleurs des cinq contin<strong>en</strong>ts, trois jours et trois nuits<br />

pour festoyer dans une ambiance familiale et populaire autour de concerts,<br />

spectacles, déambulations, cirque, ateliers pédagogiques, contes musicaux.<br />

Ri<strong>en</strong> de tel pour célébrer l’arrivée de l’été…<br />

F.I.<br />

Nuits Métis<br />

Du 21 au 23 juin<br />

Miramas<br />

04 90 17 48 38<br />

www.nuitsmetis.org<br />

Flavia Coelho © Roch Armando<br />

MUSIQUE ACTUELLE | DU MONDE FESTIVALS 15<br />

Cont<strong>en</strong>u politique<br />

Lo Còr de la Plana (voir p 67) participe<br />

aux Joutes musicales de printemps<br />

de Corr<strong>en</strong>s. Entreti<strong>en</strong> avec le fondateur<br />

du groupe<br />

<strong>Zibeline</strong> : Quelle est la g<strong>en</strong>èse de ce<br />

troisième album ?<br />

Manu Théron : Cet album est la finalisation<br />

de ce qui a motivé la<br />

fondation du groupe <strong>en</strong> 2000, faire<br />

de la polyphonie masculine à partir<br />

du patrimoine chanté occitan sur<br />

trois thématiques : chants religieux, à<br />

danser et politiques. Quatre morceaux<br />

ont été écrits par des auteurs marseillais<br />

issus des mouvem<strong>en</strong>ts sociaux<br />

d’après 1848 et 1870 et pour la plupart<br />

compagnons de route de Clovis<br />

Hugues, Jules Guesde, Auguste Blanqui,<br />

Gaston Crémieux. Ces chansonniers<br />

sont appelés troubaïres car ils connaissai<strong>en</strong>t<br />

l’apport des troubadours et<br />

de la langue d’oc mais ne se situai<strong>en</strong>t<br />

pas dans la divagation poétique mistrali<strong>en</strong>ne.<br />

Ils avai<strong>en</strong>t les pieds dans<br />

les préoccupations populaires et<br />

faisai<strong>en</strong>t déjà de la protest song.<br />

Quel écho ont ces chants dans le<br />

monde actuel ?<br />

Ils sont directem<strong>en</strong>t liés à la Commune.<br />

Le travail de collecte a été<br />

réalisé par Claude Barsotti, chroniqueur<br />

occitan de La Marseillaise, qui<br />

a créé un corpus très riche. Ce sont<br />

des chants de combat qui avai<strong>en</strong>t<br />

pour but d’édifier et d’unifier les masses<br />

pour leurs luttes. Ils sont donc<br />

importants à notre époque où la chanson<br />

populaire porte peu de cont<strong>en</strong>u<br />

politique. Ou quand il existe, il est<br />

tellem<strong>en</strong>t explicite qu’il <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t<br />

rébarbatif.<br />

Lo Cor de la Plana © Santi Oliveri<br />

Que déf<strong>en</strong>dez-vous à travers l’utilisation<br />

de la langue prov<strong>en</strong>çale ?<br />

C’est une façon de nous réapproprier<br />

notre histoire. Une histoire populaire<br />

qui n’est malheureusem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>seignée.<br />

Nous voulons donner accès à ce<br />

patrimoine, le remettre à ses héritiers,<br />

les habitants de cette région,<br />

qu’ils parl<strong>en</strong>t occitan ou pas. Il n’y a<br />

pas de conservatisme dans notre<br />

attachem<strong>en</strong>t à la langue prov<strong>en</strong>çale,<br />

contrairem<strong>en</strong>t à ceux qui ont des<br />

postures nostalgiques et revanchardes,<br />

et pour lesquels la langue n’est<br />

pas, au final, le souci.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS DALICANTE<br />

Les Joutes musicales de printemps<br />

Du 25 au 27 mai<br />

Corr<strong>en</strong>s<br />

04 94 59 56 49<br />

www.le-chantier.com<br />

Au fil des chorales<br />

Les 1 er et 2 juin, les ruelles escarpées<br />

d’Endoume et le Théâtre Silvain, au<br />

cœur du 7 e arrondissem<strong>en</strong>t de Marseille,<br />

seront le théâtre des R<strong>en</strong>contres Vocales<br />

initiées par l’<strong>en</strong>semble Les<br />

Vallonés. Au programme de ce 8 e<br />

festival gratuit (anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Ok<br />

Chorales), une première journée au<br />

Théâtre Silvain avec les r<strong>en</strong>contres<br />

chantées Voix de la Mer où plus de<br />

1000 élèves d’écoles primaires, accompagnés<br />

par des musici<strong>en</strong>s professionnels<br />

et 45 professeurs des écoles, chanteront<br />

(à 11h) 13 chansons du répertoire<br />

Au fil de l’eau, puis à 18h30 Aqua<br />

Somnia, œuvre pour trois chœurs<br />

d’<strong>en</strong>fants et dispositif électroacoustique<br />

d’Olivier Stalla et Dominique<br />

Sorr<strong>en</strong>te. Le 2 juin, dès 15h, la Balade<br />

musicale guidée nous <strong>en</strong>trainera à<br />

Les Vallonés © LesVallonés<br />

la suite d’une quinzaine d’<strong>en</strong>sembles<br />

vocaux, du vallon des Auffes au pont<br />

de la Fausse-Monnaie, de l’église St<br />

Eugène au Parc Valmer. En clôture,<br />

joutes vocales, tous styles et époques<br />

confondus, de 18h30 à la nuit<br />

tombée au Théâtre Silvain avec le<br />

Concert des <strong>en</strong>sembles vocaux adultes<br />

(Acanthe, Bel Air, les Notambules…).<br />

DE.M.<br />

R<strong>en</strong>contres Vocales<br />

Les 1 er et 2 juin<br />

Marseille, 7 e<br />

06 20 17 21 78<br />

http://lesvallones.com


16 FESTIVALS GAGERON | KARWAN | MARTIGUES<br />

Au fil de l’eau<br />

Fous de bassin © PinkF<br />

En cette année du Forum mondial de l’eau, Martigues<br />

s’empare du thème pour «s<strong>en</strong>sibiliser tout un chacun à<br />

[cette] question, comme un bi<strong>en</strong> précieux à préserver» lors<br />

de l’édition 2012 de son Odyssée. Une manifestation qui<br />

La Rue, <strong>en</strong> course folle<br />

Organisée par l’association Karwan,<br />

et sout<strong>en</strong>ue par le Conseil général des<br />

Bouches-du Rhône, la 3 e édition de<br />

La Folle Histoire des Arts de la Rue sera<br />

singulière autant qu’<strong>en</strong>trainante. Elle<br />

marquera une étape importante avant<br />

celle de 2013, inscrite au programme<br />

des manifestations de Marseille-Prov<strong>en</strong>ce<br />

capitale europé<strong>en</strong>ne de la<br />

culture.<br />

Du 9 au 17 juin, trois compagnies barcelonaises<br />

investiront gratuitem<strong>en</strong>t les<br />

places et les rues de cinq communes du<br />

départem<strong>en</strong>t (Saint-Martin-de-Crau<br />

le 9 juin, Eygalières le 10, Mallemort<br />

le 15, le Puy-Sainte-Réparade<br />

le 16, et Puyloubier le 17, voir p 43).<br />

Les habitants seront invités à découvrir<br />

l’univers comique de Léandre et<br />

ses proches, des artistes disciples du<br />

comique de situation, qui joueront<br />

dans l’espace public, chacun à leur<br />

tour, <strong>en</strong> journée ou <strong>en</strong> soirée, <strong>en</strong>tre<br />

rires, émotions et danse. En 40 minutes,<br />

le clown-mime installera dans<br />

la rue sa maison Chez Léandre, irrésistible<br />

de poésie et fantaisie, pour<br />

partager avec la complicité du public<br />

ses gestes du quotidi<strong>en</strong>. Avec Barco<br />

de Ar<strong>en</strong>a, les spectateurs iront à la<br />

r<strong>en</strong>contre de la danse contemporaine<br />

avec Claire Ducreux et son travail<br />

chorégraphique évocateur d’images<br />

et de situations familières surpr<strong>en</strong>antes.<br />

Un hommage à la vie, l’amour<br />

et l’inespéré. Léandre Ribera revi<strong>en</strong>dra<br />

avec la Cie La Tal dans Démodés,<br />

une tragi-comédie sur la fin des<br />

comiques avec trois clowns classiques<br />

touchés par la crise.<br />

À Marseille le 23 juin, la Cie La<br />

Française de Comptages clôturera le<br />

festival avec un final grandiose,<br />

participatif (et gratuit toujours) <strong>en</strong><br />

transformant le parvis des Archives<br />

et Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />

Gaston-Defferre <strong>en</strong> véritable studio<br />

de cinéma hollywoodi<strong>en</strong> pour le tournage<br />

d’un polar. Une Cerise Noire est<br />

un hommage au 7 e art, un making-off<br />

cinématographique <strong>en</strong> rue, offrant au<br />

spectateur une expéri<strong>en</strong>ce inédite,<br />

<strong>en</strong>tre fiction cinématographique<br />

maîtrisée et magie du théâtre vivant.<br />

se place dans la continuité de la précéd<strong>en</strong>te, avec toujours<br />

cette volonté de mêler les arts et les sci<strong>en</strong>ces, les artistes<br />

et les chercheurs qui tous questionn<strong>en</strong>t à leur manière le<br />

vivant et la création, mais aussi, cette année, pour poser<br />

des jalons <strong>en</strong> prévision de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, «pour<br />

travailler <strong>en</strong>semble à ce que nous voulons et à ce qui a été<br />

depuis le début les valeurs de l’Odyssée, à savoir fraternité,<br />

solidarité, émancipation à travers des temps de participation<br />

citoy<strong>en</strong>ne».<br />

Pour questionner le s<strong>en</strong>s symbolique, onirique et primordial<br />

de la représ<strong>en</strong>tation de l’eau, deux axes seront moteurs<br />

des réflexions : l’eau, source de vie et d’inspiration, et<br />

l’eau, milieu de vie et élém<strong>en</strong>t majeur du développem<strong>en</strong>t<br />

durable. Le programme des manifestations artistiques sur<br />

l’eau étant le fil rouge de cette Odyssée, Martigues<br />

accueille la compagnie Ilotopie, associée à la manifestation,<br />

et leur spectaculaire spectacle Fous de bassin (<strong>en</strong><br />

ouverture le 26 mai à 22h) au cours duquel se mêl<strong>en</strong>t «acteurs-chimères,<br />

joutes de feu, <strong>en</strong>volées musicales et<br />

mécaniques incandesc<strong>en</strong>tes». Autres temps forts att<strong>en</strong>dus,<br />

Mare Sonorum, des concerts subaquatiques par Michel<br />

Redolfi, Wabetico (<strong>en</strong>vol d’un peuple), un concert du groupe<br />

Kanak Cel<strong>en</strong>od, une confér<strong>en</strong>ce du politologue et<br />

économiste itali<strong>en</strong> et fondateur du Comité international<br />

pour un Contrat mondial de l’eau, Riccardo Pétrella, l’exposition<br />

Les Géants de Patagonie de R<strong>en</strong>aud Perrin, mais<br />

aussi des monstrations étalées sur les deux semaines de<br />

l’Odyssée qui révéleront les Janus, deux divinités aquatiques<br />

installées par la cie Ilotopie, un ballet ininterrompu<br />

alim<strong>en</strong>té par énergie solaire (<strong>en</strong> préfiguration d’Annapos,<br />

Une cerise noire, La Francaise de Comptages © Vinc<strong>en</strong>t Muteau<br />

Véritable fil rouge des éditions 2012<br />

et 2013, à découvrir <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée libre<br />

et <strong>en</strong>tre chaque représ<strong>en</strong>tation, le<br />

camion-expo Le Porte-Folie, accessible<br />

<strong>en</strong> français, anglais et arabe, avant<br />

son départ sur les routes d’Europe et<br />

de Méditerranée. Un semi-remorque<br />

doté d’un espace d’exposition de<br />

55m 2 qui offre un parcours multimédia<br />

et illustré pour voyager à travers<br />

films, photos, témoignages et découvrir<br />

toute la richesse et la diversité<br />

de l’art <strong>en</strong> espace public d’une rive à<br />

l’autre.<br />

En 2013, l’édition déploiera une cinquantaine<br />

de spectacles du 3 au 23<br />

mai, sur 6 villes des Bouches-du-Rhône,<br />

reflétant l’actualité des Arts de la Rue<br />

<strong>en</strong> Europe et Méditerranée.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

La Folle Histoire des<br />

Arts de la Rue<br />

Du 9 au 23 juin<br />

Bouches-du-Rhône<br />

04 96 15 76 30<br />

www.follehistoire.fr<br />

cité lacustre, spectacle <strong>en</strong> préparation<br />

pour MP2013)… Sans oublier<br />

les zapéros conviviaux au bord de<br />

l’eau !<br />

DO.M.<br />

L’Odyssée de Martigues<br />

Du 23 mai au 5 juin<br />

Divers lieux, Martigues<br />

04 42 44 30 71<br />

www.ville-martigues.fr<br />

Art <strong>en</strong><br />

situation<br />

Mur de son, d'Armand Olivier<br />

Pour la 7 e année, l’association arlési<strong>en</strong>ne<br />

Cultures Nomades Production<br />

programme les R<strong>en</strong>contres de Création<br />

In Situ, exposition d’art contemporain<br />

organisée au Mas du Grand<br />

Arbaud, au cœur de la Camargue, à<br />

Gageron. Une dizaine d’artistes, dont<br />

la résid<strong>en</strong>ce de création s’est terminée<br />

le 14 mai, cré<strong>en</strong>t et install<strong>en</strong>t leur<br />

œuvre <strong>en</strong> adéquation avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

proposé, avec toujours pour<br />

objectif de «sortir la production artistique<br />

du confinem<strong>en</strong>t muséal, inviter<br />

au métissage des modes d’expression,<br />

rapprocher la pratique artistique du<br />

champ social». Le thème c<strong>en</strong>tral cette<br />

année est le son, sujet ou médium<br />

des œuvres exposées, décliné de<br />

façons très différ<strong>en</strong>tes.<br />

Parmi les artistes prés<strong>en</strong>ts, citons,<br />

<strong>en</strong>tre autres, Les Jujak, Olivier Huet<br />

et Margrit Neu<strong>en</strong>dorf, questionn<strong>en</strong>t<br />

le sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> tant que «son blanc, blanc<br />

comme le sable utilisé pour étouffer<br />

le bruit» dans Une plage de sil<strong>en</strong>ce,<br />

Nicole Barondeau et le Son musical<br />

de son installation évoquant l’imaginaire<br />

de la musique, le Mur de son<br />

d’Armand Olivier, sorte de retable<br />

sil<strong>en</strong>cieux qui révèle et consacre le<br />

lieu d’exposition, Guillaume Gras et<br />

le Lémurian orchestra qui permet de<br />

pénétrer dans l’univers du faux sil<strong>en</strong>ce<br />

créé par le v<strong>en</strong>t ou la pluie…<br />

L’exposition est visible jusqu’au 15<br />

juillet. DO.M<br />

In Situ 0.7<br />

Jusqu’au 15 juillet<br />

Le Mas du Grand Arbaud, Gageron<br />

04 90 49 89 10<br />

www.culturesnomades.org


Cannes et l’Estaque<br />

Le 9 mai à la Maison de la Région, Michèle Tregan,<br />

Conseillère régionale représ<strong>en</strong>tant Patrick M<strong>en</strong>nucci,<br />

convoqué à Paris, a prés<strong>en</strong>té l’action de la<br />

Région au 65 e Festival de Cannes, après avoir rappelé<br />

les axes de sa politique, <strong>en</strong> particulier le fonds<br />

de souti<strong>en</strong> à la production cinématographique d’un<br />

budget annuel de 3 millions d’euros pour des projets<br />

tournés pour 50% dans la région. Sur les 8 longs<br />

métrages sout<strong>en</strong>us cette année, 2 sont <strong>en</strong> compétition<br />

à Cannes : De rouille et d’os de Jacques Audiard<br />

et R<strong>en</strong>oir de Gilles Bourdos (Un certain Regard).<br />

De nombreux part<strong>en</strong>aires étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> particulier<br />

l’association Cinémas du Sud, chargée du<br />

dispositif «Lycé<strong>en</strong>s au cinéma» qui, pour la 12 e<br />

année, permet à des classes d’assister au festival<br />

de Cannes : 505 lycé<strong>en</strong>s et appr<strong>en</strong>tis issus d’une<br />

vingtaine de lycées, cette année. Le stand mis <strong>en</strong><br />

place par la Région dans l’espace International La<br />

Pantiero leur permettra aussi de s’informer sur la<br />

politique régionale <strong>en</strong> matière de cinéma et d’audiovisuel,<br />

d’échanger ou de faire simplem<strong>en</strong>t une<br />

pause…<br />

Prés<strong>en</strong>t aussi William B<strong>en</strong>edetto de l’Alhambra<br />

Cinémarseille qui, depuis 2005, repr<strong>en</strong>d une partie<br />

des films de la Quinzaine des réalisateurs, section<br />

sans compétition, organisée par la Société des Réalisateurs<br />

de Films, qui permet d’aider les cinéastes<br />

et de favoriser la découverte de leurs films.<br />

Cette année, le public marseillais pourra ainsi voir<br />

13 films sur les 19 de la 44 e édition, que le nouveau<br />

Délégué général, Edouard Waintrop, vi<strong>en</strong>dra<br />

prés<strong>en</strong>ter à la soirée d’ouverture, le 29 mai avant la<br />

projection de la comédie, nouveau film de Bruno<br />

Podalydès, Adieu Berthe, l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t de Mémé.<br />

Trois autres films français, Le Rep<strong>en</strong>ti de Merzak<br />

Allouache qui sera prés<strong>en</strong>t le 30 à 20h 30, Camille<br />

redouble de Noémie Lvovsky ; R<strong>en</strong>gaine, le premier<br />

film de Rachid Djaïdani autour des tabous sur les<br />

mariages <strong>en</strong>tre noirs et arabes.<br />

La sélection permet aussi de voyager. En Amérique<br />

du sud : <strong>en</strong> Colombie, avec le premier film de William<br />

Vega, La Sirga ; dans l’Arg<strong>en</strong>tine des années<br />

80 avec Une Enfance clandestine de B<strong>en</strong>jamín<br />

Ávila et dans le Chili de Pinochet avec No de Pablo<br />

Camille redouble de Noemie Lvovsky © A. Borrel-fcommefilm-cine<br />

Larraín. En Asie aussi, avec une adaptation chinoise<br />

par Jin-ho Hur des Liaisons dangereuses de Laclos,<br />

avec la superbe Ziyi Zhang. L’écrivain, réalisateur,<br />

producteur Anurag Kashyap nous emmènera <strong>en</strong><br />

Inde, à Wasseypur où s’oppos<strong>en</strong>t trois générations<br />

de gangsters dans un film de g<strong>en</strong>re de 5 heures,<br />

Gangs of Wasseypur. Le premier long de Massoud<br />

Bakhshi, Une famille respectable, nous replongera<br />

dans la guerre Iran-Irak. Michel Gondry nous fera<br />

voyager <strong>en</strong> bus avec des lycé<strong>en</strong>s du Bronx dans The<br />

We and the I et B<strong>en</strong> Wheatley <strong>en</strong> caravane sur les<br />

routes anglaises dans Touristes.<br />

Les <strong>en</strong>fants (et les grands, avec nostalgie !) découvriront<br />

l’adaptation des albums de Gabrielle Vinc<strong>en</strong>t,<br />

Ernest et Célestine par B<strong>en</strong>jamin R<strong>en</strong>ner, Stéphane<br />

Aubier et Vinc<strong>en</strong>t Patar, d’après un sc<strong>en</strong>ario de<br />

Daniel P<strong>en</strong>nac avec les voix de Lambert Wilson et<br />

de Pauline Brunner.<br />

Le meilleur de Cannes à Marseille ?<br />

ANNIE GAVA<br />

La quinzaine des réalisateurs<br />

Festival de Cannes<br />

Du 16 au 27 mai<br />

www.festival-cannes.fr<br />

Alhambra cinémarseille<br />

Du 29 mai au 10 juin<br />

www.alhambracine.com<br />

Adieu Berthe (ou l'<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t de mémé) de Bruno Podalydes © Anne-Francoise Brillot - Why Not Productions<br />

CANNES | AIX<br />

Métaphore<br />

du paradis<br />

FESTIVALS 17<br />

«Temps paisible et harmonieux des choses» murmure<br />

Joëlle Gardes aux détours du texte Couleurs du temps<br />

qui sera lu par Marie Christine Barrault le 10 juin.<br />

Où ? Dans un jardin bi<strong>en</strong> sûr, à découvrir au détour<br />

de ces flâneries qu’Andréa Ferréol nous offre pour<br />

la 6 e année. Un travail de 8 mois de préparation, des<br />

bénévoles att<strong>en</strong>tifs, et 80 000€ à récolter, mécénats,<br />

subv<strong>en</strong>tions… Manque à l’appel cette année<br />

la ville d’Aix, alors que cette manifestation sur deux<br />

journées la célèbre, et amène à découvrir des lieux<br />

cachés, à porter un regard neuf sur les plus connus,<br />

habités par des œuvres sculpturales, picturales,<br />

animés par 11 concerts et des spectacles (Ballet<br />

National de Marseille, cie Didier Théron).<br />

Les Flâneries permett<strong>en</strong>t aussi de r<strong>en</strong>contrer des<br />

artistes, 18 cette année, et de retrouver leurs œuvres<br />

hors des galeries, comme une pousse disciplinée<br />

ou folle des jardins. On y trouve Le sac d’Andréa<br />

Ferréol par Véronique Bigo : les objets représ<strong>en</strong>tés<br />

racont<strong>en</strong>t le personnage, dévoil<strong>en</strong>t l’intimité, transform<strong>en</strong>t<br />

l’objet mort <strong>en</strong> récit inv<strong>en</strong>té par chacun.<br />

Véronique Bigo sourit, citant Duchamp, «c’est le<br />

regardeur qui fait l’œuvre». Ici, le voyeur ?<br />

Le sculpteur Jean-Pierre Dussaillant «ne veut<br />

qu’apporter un mom<strong>en</strong>t de bonheur et d’esthétique».<br />

Son matériau préféré ? le bronze, pér<strong>en</strong>ne, avec sa<br />

patine, permet un art direct, «pas de bavardage, il<br />

faut aller à l’ess<strong>en</strong>tiel». Le peintre Mohamed Lekleti<br />

questionne directem<strong>en</strong>t l’humanité, cherche à <strong>en</strong><br />

définir la nature et l’unité dans une inspiration<br />

nourrie de cultures multiples, et de surréalisme. Ses<br />

personnages, travaillés d’une mythologie personnelle,<br />

emprunt<strong>en</strong>t aux chevaux, aux êtres <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, se<br />

métamorphos<strong>en</strong>t, expos<strong>en</strong>t leurs trajets, superpos<strong>en</strong>t,<br />

déform<strong>en</strong>t, cherchant «le propre de l’homme».<br />

Entré <strong>en</strong> peinture depuis seulem<strong>en</strong>t 10 ans, Jean-<br />

Louis Foulquier repr<strong>en</strong>d dans ses toiles des «gueules<br />

de nuit», qui rappell<strong>en</strong>t l’univers du cinéma dans<br />

lesquels il a évolué p<strong>en</strong>dant 40 ans. «Ces tronches,<br />

il faut qu’elles apparaiss<strong>en</strong>t et me parl<strong>en</strong>t.» Il les<br />

jette <strong>en</strong> grand et contrastes durs sur la toile, comme<br />

un fauve pour qui les lumières de la nuit garderai<strong>en</strong>t<br />

les couleurs chaudes et la vivacité du sang…<br />

Et il y a <strong>en</strong>core 14 artistes…. Y a-t-il meilleure<br />

manière de flâner ?<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Flâneries d’Art<br />

Les 9 et 10 juin<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

06 09 11 99 61<br />

www.aix-<strong>en</strong>-oeuvres.com<br />

Jean-Louis Foulquier, Bodega. 113x162, 2010


18 FESTIVALS FÊTE DU VÉLO | FÊTE DU PANIER | FÊTE DU LIVRE DE LA CANEBIÈRE | LA VALETTE<br />

Du v<strong>en</strong>t dans les pages<br />

Le 4 e Festival du Livre<br />

de la Canebière,<br />

organisé par<br />

l’association Couleurs<br />

Cactus <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec la Mairie des 1 er et<br />

7 e arr., se déroulera du<br />

8 au 10 juin. Où ? Sur la<br />

Canebière bi<strong>en</strong> sûr. Mais<br />

pas seulem<strong>en</strong>t ! La<br />

manifestation pr<strong>en</strong>d de<br />

l’ampleur et investit de<br />

Leonora Miano © T. Orban-Abacapress<br />

nouveaux lieux.<br />

L’édition précéd<strong>en</strong>te<br />

avait déjà offert une<br />

belle soirée de clôture<br />

au Port, sur le voilier Le<br />

Don du V<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> ira de même cette année. Toute<br />

la journée du dimanche sera d’ailleurs résolum<strong>en</strong>t<br />

tournée vers la mer, avec une possibilité d’escapade<br />

au Frioul et une proposition de balade à partir du<br />

Fort Saint-Jean. Pas de doute, ce festival<br />

augm<strong>en</strong>te la voilure. Tout <strong>en</strong> conservant ce qui fait<br />

sa couleur particulière -la diversité des<br />

propositions, l’att<strong>en</strong>tion portée à tous les publics,<br />

les thématiques de la migration, du métissage et<br />

des voyages <strong>en</strong> tous g<strong>en</strong>res- chaque année, il<br />

innove, t<strong>en</strong>te de nouvelles incursions<br />

géographiques et artistiques. Des passerelles <strong>en</strong>tre<br />

les lieux, <strong>en</strong>tre les arts, avec l’ambition généreuse<br />

de multiplier les échanges, les lectures, les points<br />

de vue.<br />

Pour cette 4 e édition, 50 auteurs seront prés<strong>en</strong>ts,<br />

v<strong>en</strong>us souv<strong>en</strong>t de loin, de Catalogne comme<br />

Francesc Serés (voir p.70), de Norvège comme<br />

Monika Krist<strong>en</strong>s<strong>en</strong> ou d’Afrique, comme Léonora<br />

Miano et Maïssa Bey. Autre nouveauté de cette<br />

édition : la résid<strong>en</strong>ce proposée à deux auteurs de la<br />

région, le romancier R<strong>en</strong>é Frégni et le bédéiste<br />

marseillais Eddy Vaccaro, qui croqueront durant<br />

trois jours «le quotidi<strong>en</strong> de la Canebière» puis<br />

prés<strong>en</strong>teront leurs «écrits sur le vif» lors de la<br />

soirée de clôture.<br />

Rappelons que le Festival du Livre, ce sont des<br />

r<strong>en</strong>contres littéraires de qualité, des ateliers<br />

d’écriture et de lecture, des séances de dédicaces,<br />

bref tout ce qui a trait aux livres et à la littérature.<br />

Que ce sont aussi des expositions, des spectacles…<br />

Le Panier <strong>en</strong> fête<br />

Les 15 et 16 juin aura lieu la 19 e<br />

édition de la Fête du Panier, le<br />

r<strong>en</strong>dez-vous annuel <strong>en</strong> plein air dans<br />

le quartier mythique de la cité<br />

phocé<strong>en</strong>ne qui signe l’arrivée de l’été.<br />

L’an passé 40 000 personnes s’étai<strong>en</strong>t<br />

Francesc Serès © X-D.R.<br />

À noter, par exemple, celui que proposera le<br />

collectif Manifeste Ri<strong>en</strong>. En 2011, le public avait<br />

applaudi Le massacre des Itali<strong>en</strong>s. Jeremy Beschon<br />

et Virginie Aimone donneront cette année aux<br />

festivaliers la primeur de leur toute nouvelle<br />

création Chacal (le 9 à 18h). Que ce sont <strong>en</strong>core<br />

des balades sur la Canebière, à la découverte de<br />

lieux et de personnages insolites, que la<br />

comédi<strong>en</strong>ne Bénédicte Sire concocte avec humour.<br />

Un concours d’illustration et de nouvelles, auxquels<br />

<strong>Zibeline</strong> s’associe, et des manifestations au C<strong>en</strong>tre<br />

Dugommier (voir p 51). Une croisière originale,<br />

gratuite et sans danger, sur les mots et <strong>en</strong>tre les<br />

cultures.<br />

FRED ROBERT<br />

Le Festival du Livre de la Canebière<br />

Les 8, 9 et 10 juin<br />

09 54 20 15 85<br />

www.festivaldulivredelacanebière.com<br />

pressées à cet événem<strong>en</strong>t populaire<br />

gratuit, incontournable vitrine<br />

associative et festive de Marseille. La<br />

quintess<strong>en</strong>ce de la fête de quartier !<br />

Toutes les générations se rassembl<strong>en</strong>t<br />

pour déambuler à travers les ruelles<br />

© Mathieu Mangaretto<br />

et les places, partager des instants<br />

communs autour de cette flânerie<br />

musicale et conviviale. Cette année,<br />

<strong>en</strong> dehors des créneaux horaires<br />

habituels de la fête, s’adjoign<strong>en</strong>t des<br />

r<strong>en</strong>dez-vous «hors cadre» avec des<br />

sets dj dés 14h, un balèti <strong>en</strong>tre 12h<br />

et 13h, des contes pour <strong>en</strong>fants <strong>en</strong><br />

fin de matinée, des balades <strong>en</strong> ânes<br />

dans la journée, des visites guidées<br />

pour redécouvrir le quartier, une<br />

chasse au trésor, des ateliers<br />

artistiques, des spectacles. Une<br />

tr<strong>en</strong>taine de concerts sont<br />

programmés, parmi lesquels Gari<br />

Gréu, le leader des Massilia Sound<br />

Petite reine<br />

devi<strong>en</strong>dra grande<br />

Fin d’après-midi sur la Corniche, heure où tout au<br />

long de l’année les automobilistes mang<strong>en</strong>t leur<br />

volant dans les embouteillages, incapables de<br />

profiter de la beauté du site, p<strong>en</strong>dant que les<br />

joggers <strong>en</strong>crass<strong>en</strong>t à fortes doses de gaz<br />

d’échappem<strong>en</strong>t leurs poumons vulnérables. Toute<br />

l’année ? Non. Car un collectif d’irréductibles<br />

optimistes à vélo, croyant aux vertus de la<br />

réappropriation urbaine, s’emparera pour la 7 e fois<br />

des grandes artères marseillaises par un beau<br />

dimanche de juin. L’occasion ou jamais de se<br />

p<strong>en</strong>cher sur les innombrables vertus de notre petite<br />

reine : air moins pollué, planète préservée, souffle<br />

retrouvé, jambes fuselées, plaisir partagé,<br />

efficacité... Tout <strong>en</strong> goûtant le luxe de sillonner la<br />

plus belle ville du monde comme dans un rêve sans<br />

voitures. D’un côté, la mer, zébrée d’un Frioul<br />

calcaire à tomber par terre. De l’autre, une cascade<br />

de ruelles blanches dévalant vers de petits ports<br />

colorés. Et sous nos (deux) roues, une chaussée<br />

pleine de musique et d’<strong>en</strong>fants qui dans<strong>en</strong>t. Un<br />

paradis duquel malheureusem<strong>en</strong>t il faudra bi<strong>en</strong><br />

redesc<strong>en</strong>dre dès le lundi suivant, pour repr<strong>en</strong>dre sa<br />

vieille routine chargée <strong>en</strong> CO2.<br />

Hélas, ça ne peut pas être la Fête du Vélo tous les<br />

jours. Quoique ?<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Fête du Vélo<br />

Le 3 juin à 10h<br />

rdv Parc du XXVI e C<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire<br />

http://feteduvelomarseille.com/<br />

La fête du velo, 2011 © Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />

System (le 16 juin à 20h place des<br />

Pistoles), suivi (à 23h) par la<br />

chanteuse anglo-indi<strong>en</strong>ne Susheela<br />

Raman ; un voyage du flam<strong>en</strong>co à la<br />

rumba avec Tchanelas (le 16 juin à<br />

22h place de L<strong>en</strong>che) ou de la<br />

musique tzigane avec Mascarimiri<br />

(le 15 juin place des Pistoles).<br />

DE.M.<br />

Fête du Panier<br />

Marseille<br />

Les 15 et 16 juin<br />

04 91 91 09 28<br />

www.fetedupanier.com


Contes <strong>en</strong>chanteurs<br />

© X-D.R<br />

Depuis 10 ans le Parc des Troènes, à La Valette-du-Var, se transforme <strong>en</strong> Village<br />

des contes pour accueillir la manifestation Contes & Jardins, une<br />

rafraichissante, et conviviale, plongée dans un pays des merveilles dont les<br />

conteurs hors pair -tous sont déjà v<strong>en</strong>us lors des éditions précéd<strong>en</strong>tes et sont<br />

les «coups de cœur» des organisateurs de cette «édition conc<strong>en</strong>trée»-, sont<br />

les guides.<br />

Sous une t<strong>en</strong>te ou une yourte, près de roulottes ou un arbre, les six conteurs<br />

se partageront la soixantaine de séances réparties sur les 5 jours du festival :<br />

dans l’univers tsigane de la cie Audigane, Les coffrets ont des histoires, Niglo<br />

le hérisson voyage, les mioches font la foire et la compagnie fait son cirque<br />

avec des puces qui saut<strong>en</strong>t et des Bonbons circus… ; Philippe Sizaire, lui,<br />

racontera le monde avec La souris dans un gant de boxe, des Histoires qu’on<br />

sème ou C’est mieux ailleurs ; Colette Migné raconte l’amour aux petits et<br />

grands, quand Ça crac crac dans le jardin ou qu’exist<strong>en</strong>t de Petits arrangem<strong>en</strong>ts<br />

sur l’édredon ! ; Catherine Caillaud raconte pour faire grandir, éveiller ou<br />

bousculer l’histoire de Lili la petite souris, Dans les roses ou dans les choux, ou<br />

À l’ombre du châtaignier ; Ladji Diallo, qui a grandi <strong>en</strong> banlieue parisi<strong>en</strong>ne, a<br />

fait le voyage à l’<strong>en</strong>vers pour retrouver ses racines <strong>en</strong> pays Dogon, et chante<br />

la savane, La palabre des vestibules ou les éléphants à la rivière ; et puis<br />

l’Afrique toujours avec Rémy Bouss<strong>en</strong>gui et l’univers gabonais qu’il conte,<br />

s’accompagnant d’un arc musical et d’un tam tam, avec L’arbre qui parle,<br />

Blanche Neige, fille d’Afrique ou Tata Bouka le père…<br />

DO.M.<br />

Contes & Jardins<br />

Du 24 au 28 mai<br />

Parc des Troènes, La Valette-du-Var<br />

04 94 23 62 06<br />

www.lavalette83.fr<br />

© X-D.R


20 THÉÂTRE LE LENCHE | LA MINOTERIE | LE GYPTIS | LA FRICHE<br />

Complicité des nuisibles<br />

Lorsque Jean-Claude Fall a choisi de<br />

mettre <strong>en</strong> scène Hôtel Palestine, cette<br />

pièce relative au bombardem<strong>en</strong>t par<br />

l’armée américaine <strong>en</strong> avril 2003 d’un<br />

établissem<strong>en</strong>t abritant des journalistes<br />

à Bagdad, on lui a quelques fois demandé<br />

ce qui pouvait bi<strong>en</strong> l’intéresser<br />

dans «cette guerre déjà passée». À cela<br />

il répond qu’il est «d‘autant plus pertin<strong>en</strong>t<br />

d’être <strong>en</strong> confrontation avec cette<br />

histoire contemporaine, même si elle n’est<br />

plus d’actualité» que l’on est, cons<strong>en</strong>tant<br />

ou non, <strong>en</strong>fermé par l’ultra-libéralisme<br />

régnant dans un éternel prés<strong>en</strong>t.<br />

Falk Richter -l’auteur du cycle auquel<br />

apparti<strong>en</strong>t Hôtel Palestine- a trempé sa<br />

plume dans le vitriol. Il espère réveiller<br />

le spectateur infantilisé par le ronronnem<strong>en</strong>t<br />

constant de la machine médiatique<br />

et les m<strong>en</strong>songes d’État, <strong>en</strong> le<br />

Au-dessus d’un nid<br />

de coucou<br />

Ils sont quatre, passablem<strong>en</strong>t adulesc<strong>en</strong>ts et pris par<br />

la crise d’une tr<strong>en</strong>taine un peu amochée –hantises<br />

d’<strong>en</strong>fance, chômage, petits boulots, reconversions,<br />

infidélités plus ou moins assumées. La belle Hélène,<br />

capricieuse et démiurgique, franchem<strong>en</strong>t insupportable,<br />

orchestre la danse : compagne de Franck,<br />

maîtresse de son ami Auguste, meilleure amie de<br />

Guillaume, le témoin qui reste sur le bord. Ensemble,<br />

les voilà embarqués pour un camping sauvage, c<strong>en</strong>sé<br />

exorciser leurs démêlés, <strong>en</strong> les transposant <strong>en</strong> jeux<br />

de rôles. Sur la trame mince d’une comédie de mœurs<br />

qui revisite le quadrille du Songe du nuit d’été se<br />

construit un objet non id<strong>en</strong>tifiable : l’autodérision de<br />

ces indécis <strong>en</strong> mal d’air, avec leur t<strong>en</strong>te Quetchua qui<br />

© Grand Magasin<br />

mettant face aux procédés mêmes qui<br />

ont conduit à son abrutissem<strong>en</strong>t. Pour<br />

marche aussi bi<strong>en</strong> que dans la pub, leurs délires hallucinatoires,<br />

l’att<strong>en</strong>te d’un deus ex-machina qui pourrait<br />

aussi bi<strong>en</strong> être un coucou ou le dahu à trois pattes ;<br />

la grande ombre des mythes derrière des jeux régressifs<br />

qui ont la puissance des rites ; le plaisir<br />

Ô basket, susp<strong>en</strong>ds ton vol !<br />

© Yann Loric<br />

© X-D.R<br />

Jean-Claude Fall, «les forces politiques,<br />

économiques, et les médias ont des<br />

intérêts qui converg<strong>en</strong>t. Il ne manque<br />

que la milice et la religion, pour qu’on<br />

soit dans un système fasciste, et cela<br />

n’est pas assez dit dans les <strong>en</strong>droits<br />

publics.» Parce que lui n’hésite pas à le<br />

faire, il est bon d’aller voir cette pièce,<br />

ne serait-ce que pour se poser<br />

quelques bonnes questions : à qui<br />

profite le crime ? Qui donc gagne à<br />

maint<strong>en</strong>ir une citoy<strong>en</strong>neté faible, une<br />

culture avilie, un libre-arbitre factice ?<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Hôtel Palestine a été joué du 17 au 28<br />

avril au Théâtre de L<strong>en</strong>che<br />

inquiétant et réjouissant qu’il y a à être son propre<br />

déguisem<strong>en</strong>t. On a parfois du mal à savoir ce qu’ils<br />

jou<strong>en</strong>t et ce qu’ils sont mais la scénographie distancée,<br />

toute <strong>en</strong> contrastes et transpar<strong>en</strong>ces, introduit<br />

une distance mélancolique qui fait contrepoint à la<br />

mobilité versatile d’un texte qui ti<strong>en</strong>t tous les registres,<br />

du vaudeville à la pastorale anachronique, porté<br />

par les décalages rythmiques constants du jeu généreux,<br />

fait d’excès et de nuances, des comédi<strong>en</strong>s :<br />

qu’on s’y perde ou pas, voilà une sacrée partie de<br />

montagne !<br />

AUDE FANLO<br />

Le quadrille amoché, texte et mise <strong>en</strong> scène<br />

de Charles-Eric Petit, a été joué<br />

du 8 au 12 mai au Gyptis<br />

La critique, perplexe, r<strong>en</strong>d compte <strong>en</strong> 1509 signes d’un spectacle inracontable et<br />

réjouissant. Où elle décrit son <strong>en</strong>thousiasme pour le bazar d’un Grand Magasin<br />

-cartons, scotch, baskets, gorilles- dans un spectacle qui s’amuse à se déconstruire<br />

<strong>en</strong> se disant au moy<strong>en</strong> de 50 scènes… racontées à l’avance. Le point de<br />

départ, qui est aussi le point d’arrivée, est simple et judicieux : «pour qu’il y ait du<br />

susp<strong>en</strong>se, je dois savoir à l’avance ce qui va avoir lieu». C’est drôle comme une<br />

tragédie ! Le tir d’une basket devi<strong>en</strong>t une av<strong>en</strong>ture, du mom<strong>en</strong>t qu’on se susp<strong>en</strong>d<br />

à sa réussite annoncée ; le spectateur, programmé par cette impeccable mécanique,<br />

suit avec une application hypnotique les exploits miniatures et rit de sa<br />

propre fascination, satisfaction et déception, espère et redoute la part de hasard<br />

que lui réserve l’inévitable. Avec une logique aussi loufoque que rigoureuse, le duo<br />

pince sans rire que form<strong>en</strong>t François Hiffler et Pascale Murtin taquine les codes<br />

théâtraux, raconte les gestes, le décor, les déplacem<strong>en</strong>ts qu’il exécute, joue des<br />

variations infimes de la répétition dans une combinatoire subtile et décalée, crée<br />

l’att<strong>en</strong>te de ce qu’on sait et parce qu’on le sait. Avec la complicité amicale et fidèle<br />

de cette compagnie, et dans une atmosphère de déménagem<strong>en</strong>t festif, la Minoterie<br />

poursuit ainsi sa tournée d’au-revoir <strong>en</strong> forme d’inv<strong>en</strong>taire, avant la fermeture du<br />

lieu : on espère aussi, à la façon des Rois du susp<strong>en</strong>se, pouvoir trouver surprise<br />

et joie dans cette fin annoncée.<br />

AUDE FANLO<br />

Les Rois du Susp<strong>en</strong>se, par Pascale Murtin et François Hiffler de Grand Magasin,<br />

a été joué à la Minoterie les 3 et 4 mai. Programmation <strong>en</strong> collaboration<br />

avec Marseille objectif danse.


Journées<br />

continues<br />

Pari gagné pour les 48h chrono de la Friche ! Dès la première<br />

soirée près de 5000 fêtards sont v<strong>en</strong>us au concert de ErikM &<br />

FM Eihneit, au bal tango arg<strong>en</strong>tin ou aux Oiseaux de nuit du<br />

Cabaret aléatoire, mais aussi voir les projections horizontales et<br />

les vidéos témoignages proposées par Zinc, les peintres à l’œuvre<br />

au Street Park… Dans la journée, les 19 et 20 mai, le public était<br />

nettem<strong>en</strong>t plus familial… mais les par<strong>en</strong>ts affalés dans les transits<br />

ressemblai<strong>en</strong>t, pour certains, aux danseurs r<strong>en</strong>contrés la veille !<br />

La Friche diurne <strong>en</strong> tous les cas a parfaitem<strong>en</strong>t réussi à se révéler,<br />

même <strong>en</strong> chantier, un lieu accueillant pour les <strong>en</strong>fants : la crèche<br />

a été conçue par Mathieu Briant comme un Vaisseau où l’<strong>en</strong>fant<br />

joue avec son image, une aire de jeu provisoire, avec sable,<br />

glissades et perchoir, permettait aussi de dessiner et d’écrire, de<br />

fabriquer des architectures <strong>en</strong> duplos, de créer des films<br />

d’animation… Les adultes aussi pouvai<strong>en</strong>t participer aux ateliers,<br />

ceux de Zinc pour photographier dans le noir, le jardinage urbain<br />

avec Jean-Luc Brisson, la cuisine aux Grandes tables…<br />

Le jour permettait aussi de se faire masser <strong>en</strong> écoutant des<br />

boucles sonores, et de découvrir les propositions plastiques à la<br />

Tour : la Crash Box d’Anne-Valérie Gasc, exposée sans son site,<br />

apparaît simplem<strong>en</strong>t comme un gros pneu orange, signal d’un<br />

univers qu’on ne perçoit pas ; mais the Last Swallow, installation<br />

éphémère, donne tout son s<strong>en</strong>s aux 48h : gethan&myles ont<br />

susp<strong>en</strong>du des chrysalides sur le point d’éclore au bout de fil<br />

susp<strong>en</strong>dus, délicates, éclairées par un projecteur qui les réchauffe,<br />

comme le passage de nos corps. En 48h les papillons ont éclos,<br />

et vol<strong>en</strong>t dans la salle. Le 19 mai certains s’extirpai<strong>en</strong>t de leur<br />

cocon, d’autres déployai<strong>en</strong>t leurs ailes, les derniers att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core ; un mur scintillant comme au coucher du soleil, un tas de<br />

canettes froissées rappelai<strong>en</strong>t la dernière gorgée, fin du temps<br />

précédant la métamorphose…<br />

D’autres propositions nécessitai<strong>en</strong>t d’être à l’heure : la<br />

performance ELSA, où le poète Manuel Joseph, accompagné de<br />

trois musici<strong>en</strong>s qui percut<strong>en</strong>t et distord<strong>en</strong>t à fond, s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d à la<br />

paranoïa sécuritaire qui nous vidéosurveille ; les délicieux<br />

aphorismes participatifs de Murphy disp<strong>en</strong>sés par la Cie Parnas<br />

le dimanche ; les propositions du GMEM qui finissait son festival<br />

le samedi (voir p 32) par un concert de l’EOC (Zib 53 y revi<strong>en</strong>dra)<br />

et des Relectures Cage trop monolithiques : le pianiste Wilhem<br />

Latchounia a beau avoir un tal<strong>en</strong>t exceptionnel, quelques pièces,<br />

dont celle de Jodlowski, ont beau déployer un univers personnel<br />

marquant, un long concert de piano préparé a quelque chose de<br />

lassant lorsque les pièces s’accumul<strong>en</strong>t : celles des huit<br />

compositeurs, aux timbres forcém<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques, aux principes<br />

architectoniques obligatoirem<strong>en</strong>t proches, et aux esthétiques<br />

bridées par choix conting<strong>en</strong>t, oubli<strong>en</strong>t l’humour, la provocation, la<br />

curiosité pour les musiques extra-occid<strong>en</strong>tales dont faisait preuve<br />

John Cage, et dont ces Relectures étai<strong>en</strong>t pour la plupart<br />

dépourvues. Pas grave : <strong>en</strong> 48h, on peut un peu s’<strong>en</strong>nuyer !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Les 48h Chrono de la Friche ont eu lieu 48h sur 48,<br />

du 18 mai 19h au 20 mai 19h<br />

Le temps susp<strong>en</strong>du,<br />

par la cie Parnas<br />

© Vinc<strong>en</strong>t Lucas


22 THÉÂTRE LA FRICHE | SIRÈNES ET MIDI NET | FNCTA<br />

Dialogue autour d’un oiseau<br />

Un chant d’oiseau s’élève sur la place<br />

de l’opéra. Les têtes se lèv<strong>en</strong>t, les yeux<br />

s’interrog<strong>en</strong>t : où est l’oiseau ? Puis<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t : c‘est un automate dans<br />

une cage, à côté de l’instrum<strong>en</strong>t de<br />

Pierre Charrial. Celui-ci actionne la<br />

manivelle de son petit orgue de barbarie,<br />

et le papier perforé défile. Des<br />

sons étranges répond<strong>en</strong>t à l’oiseau.<br />

Puis le «tourneur» actionne un orgue<br />

plus grand aux cartons perforés carrés :<br />

l‘orgue, réc<strong>en</strong>t, d‘aspect et fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

traditionnels, concède à la<br />

modernité une pompe à air. Puis d‘autres<br />

sons survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t… un autre musici<strong>en</strong><br />

est installé sur le côté du parvis derrière<br />

ses ordinateurs : Christian Sébille,<br />

compositeur électroacoustique, directeur<br />

du GMEM. Il récupère les notes<br />

fixées de l’orgue, les transforme et les<br />

mixe <strong>en</strong> temps réel. Les sons se répond<strong>en</strong>t,<br />

se superpos<strong>en</strong>t se répand<strong>en</strong>t. Le<br />

dernier mot, juste avant la sirène de fin,<br />

revi<strong>en</strong>t à l’oiseau mécanique, métaphore<br />

de cette r<strong>en</strong>contre inédite. Une<br />

inhabituelle conversation, qui amorce<br />

le Festival les Musiques (voir p32).<br />

CHRIS BOURGUE<br />

La mécanique des orgues,<br />

coproduite par Lieux Publics<br />

et le GMEM, a résonné le 2 mai<br />

à midi pile sur le parvis de l’opéra<br />

de Marseille<br />

M... comme amateur<br />

Le Théâtre du Torr<strong>en</strong>t (Annemasse)<br />

a prés<strong>en</strong>té la 1 re pièce de l’auteur américain<br />

Jeff Baron, écrite <strong>en</strong> 1999. Traduite<br />

<strong>en</strong> 22 langues et jouée dans 37<br />

© Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />

© X-D.R.<br />

pays, c’est une pièce populaire. Mr<br />

Gre<strong>en</strong>, vieux juif, veuf et reclus, reçoit<br />

les visites de Ross, jeune cadre condamné<br />

à lui r<strong>en</strong>dre visite p<strong>en</strong>dant 6<br />

mois suite à un accid<strong>en</strong>t. Peu à peu le<br />

vieillard s’apprivoise et le jeune homme<br />

se confie... Le choc des civilisations -<br />

l’un est traditionaliste, l’autre gay<strong>en</strong>traîne<br />

bon nombre de situations<br />

cocasses. Mais sous la légèreté se<br />

devin<strong>en</strong>t des blessures et des troubles<br />

qu’une mise <strong>en</strong> scène trop lisse ne<br />

laisse pas suffisamm<strong>en</strong>t affleurer pour<br />

nous toucher.<br />

Le Théâtre du Lacydon recevra, le 24<br />

mai, le Théâtre de chambre de Salignac<br />

(04) avec Les chaussettes...opus<br />

124 de Daniel Colas, face à face deux<br />

acteurs sur le déclin essayant de<br />

remonter un spectacle. Le 25, Frédéric<br />

Ortiz du Théâtre Off animera un atelier<br />

de répétition pour 3 compagnies. Le<br />

26, Le grain de sel de Six-Fours donnera<br />

Divinas palabras de Del Valle-<br />

Inclan, auteur espagnol du début du XX e .<br />

Au Théâtre de L<strong>en</strong>che, le 31 mai, Anny<br />

Perrot proposera la lecture inédite <strong>en</strong><br />

France de Sale dimanche d’un auteur<br />

irlandais, Mark Wale, dans une traduction<br />

d’Hélène Courault, administratrice<br />

de La Criée. Le 1 er juin Étéroclit<br />

Théâtre d’Albertville (73) jouera Opus<br />

Coeur d’Israël Horovitz et <strong>en</strong>fin le 2, la<br />

toute jeune Cie Jardelys de Paris<br />

donnera Rame d’Eugène Meiltz.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Visites à Mister Gre<strong>en</strong> s’est donné au<br />

Gymnase le 27 avril<br />

La peau, la terre<br />

Franck Dimech et ses 11 interprètes<br />

ont eu 3 semaines pour monter une<br />

adaptation du Woyzeck de Büchner,<br />

sur une proposition du théâtre Vitez.<br />

Onze étudiantes du Départem<strong>en</strong>t Arts<br />

du spectacle de l’Université de Prov<strong>en</strong>ce<br />

se sont <strong>en</strong>gagées à corps<br />

perdus à jouer des rôles d’hommes,<br />

une av<strong>en</strong>ture dont elles sort<strong>en</strong>t grandies,<br />

à la fois <strong>en</strong>richies et brisées.<br />

Première image : un espace vide traversé<br />

<strong>en</strong> oblique par une longue barre<br />

de danse sur laquelle une jeune femme<br />

<strong>en</strong> slip et chaussons, seins nus, fait des<br />

exercices <strong>en</strong> comptant <strong>en</strong> allemand.<br />

Regard fixe, sans expression, seul le<br />

corps s’active. Si Franck Dimech souligne<br />

le dénuem<strong>en</strong>t des âmes et leur<br />

solitude, et distille un humour grinçant<br />

<strong>en</strong> mettant dans les culottes des filles<br />

© Lumi Lausas<br />

d’ost<strong>en</strong>sibles protubérances. Comme<br />

dans sa réc<strong>en</strong>te mise <strong>en</strong> scène de la<br />

pièce (voir Zib 49), seuls quelques<br />

élém<strong>en</strong>ts de costume apparaiss<strong>en</strong>t<br />

parfois : une jaquette, des escarpins...<br />

La traduction choisie, celle de Pierre<br />

Pr<strong>en</strong>tki (1978), met <strong>en</strong> lumière une<br />

langue crue et brutale, au-delà des<br />

situations prés<strong>en</strong>tées, une langue qui<br />

ramène à l’origine de la terre et de la<br />

chair, nommée «woyzecke» par Büchner<br />

; elle a donné son nom à la version de<br />

Dimech, qui souligne aussi le féminin<br />

de la distribution... Un spectacle dont<br />

on sort secoués, et admiratifs.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Woyzeck(e) s’est donné<br />

du 18 au 22 avril à La Friche


Des clowns, oui mais lesquels ?<br />

Difficile de tout voir tant le festival T<strong>en</strong>dance Clown<br />

#7 est d<strong>en</strong>se et éclectique. Du spectacle de rue au<br />

spectacle <strong>en</strong> salle, le public assiste à des acrobaties,<br />

des shows musicaux et à du clown théâtralisé, pour<br />

<strong>en</strong>fant, mais jamais seulem<strong>en</strong>t, et toujours (aussi)<br />

pour adulte. Au fil des prestations, le clown change de<br />

visage et touche un large panel de disciplines, circassi<strong>en</strong>nes<br />

ou non. Avec plus ou moins de réussite :<br />

L’Histoire de Petit K est d’abord amusante mais<br />

rapidem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>due, les performances vocales, trop<br />

contrôlées, ayant été déjà maintes fois visitées. Mais<br />

d’autres spectacles sont très drôles, comme Manu<br />

Nashville des Bonodo Twist et leur hommage délirant<br />

à la bière Früt<strong>en</strong>land. Sur des allégories tyroli<strong>en</strong>nes<br />

conjuguées avec des morceaux de Country, ils cré<strong>en</strong>t<br />

une écriture délirante et s<strong>en</strong>sée sur la propagande<br />

publicitaire.<br />

Avec la Cie Mine de ri<strong>en</strong>, la gestuelle et la mimique<br />

domin<strong>en</strong>t. Sur le thème d’un Tri o Lavomatic, les clowns<br />

jou<strong>en</strong>t sur l’opposition perfection/maladresse, notamm<strong>en</strong>t<br />

dans un très savoureux pliage du linge.<br />

Quand à O.PU.S, il s’agit d’une confér<strong>en</strong>ce sérieuse,<br />

sci<strong>en</strong>tifique et pédagogique démontrant les dangers<br />

du fromage. Le propos est tellem<strong>en</strong>t décalé, obsolète<br />

que c’est à cet <strong>en</strong>droit que le public r<strong>en</strong>contre le<br />

clown : dans la conviction touchante d’un personnage<br />

qui ti<strong>en</strong>t son rôle bi<strong>en</strong> au-delà du spectacle et dans<br />

cette mise <strong>en</strong> scène absurde et passionnée qui finit<br />

par nous dégoûter réellem<strong>en</strong>t du fromage à vie ! Une<br />

belle programmation qui continue jusqu’au 27 mai<br />

(voir p42) il est <strong>en</strong>core temps d’<strong>en</strong> profiter!<br />

CLARISSE GUICHARD<br />

Opus © Pascal Rome<br />

Lectures contrastées<br />

Quelle idée de faire se succéder sur scène deux lecteurs<br />

si différ<strong>en</strong>ts ! Mustapha B<strong>en</strong>fodil, timide,<br />

tremblant, à la diction difficile, butait sur son texte<br />

Sylvain Courtoux © X-D.R.<br />

Le Festival T<strong>en</strong>dance Clown est organisé<br />

par le Daki Ling à Marseille<br />

DAKI LING | MONTÉVIDEO | 3BISF<br />

qu’il disait trop vite… privant l’auditoire du temps<br />

nécessaire pour l’appréh<strong>en</strong>sion. Pourtant il avait introduit<br />

longuem<strong>en</strong>t le contexte de ses pages, les trois<br />

récits imbriqués, les personnages de chacun… et<br />

malgré la rapidité et la maladresse, la force lyrique<br />

parfois s’élevait, une langue superbe, des éclats d’Alger,<br />

et la s<strong>en</strong>sation intérieure, impérieuse, que l’écriture peut<br />

sauver, qu’il faut malaxer la langue et tordre le réel.<br />

Après 10 minutes de pause, Sylvain Courtoux lui succédait.<br />

Immédiatem<strong>en</strong>t dans la dérision, traversant la<br />

scène sans s’y arrêter, scandant ses textes sur les<br />

sons pouraves d’une boîte à rythme <strong>en</strong>registrée sur<br />

un antique mais pas glorieux magnéto cassette. La<br />

performance, immédiatem<strong>en</strong>t drôle, soulève l’adhésion.<br />

Mais les vers qu’il slame vaguem<strong>en</strong>t sans vraim<strong>en</strong>t y<br />

croire, ni prét<strong>en</strong>dre y croire d’ailleurs, témoign<strong>en</strong>t d’une<br />

vision agressive des femmes, du sexe, du monde. Il<br />

<strong>en</strong>chaine ses textes sur le même rythme, mi gogu<strong>en</strong>ard<br />

mi désespéré, n’att<strong>en</strong>dant ri<strong>en</strong> visiblem<strong>en</strong>t, et<br />

s’inscrivant dans la lignée des poètes sulfureux et<br />

maudits, séparés du monde qui ne veut pas d’eux, <strong>en</strong><br />

proie à des délires et addictions. Nombriliste, cette<br />

autobiographie éclatée ?<br />

A.F.<br />

© Fabrice Quittet<br />

THÉÂTRE 23<br />

Le livre<br />

de ma mère<br />

À six mois de la création à Fos, juste<br />

avant la pause nécessaire au mûrissem<strong>en</strong>t,<br />

la troupe de l’Auguste théâtre<br />

prés<strong>en</strong>tait au 3bisf une étape de travail<br />

de sa pièce Dis-moi fils. Le propos<br />

s’attache à l’exploration des li<strong>en</strong>s multiples<br />

qui peuv<strong>en</strong>t relier une mère à son<br />

fils. «Au départ confie Claire Massabo,<br />

je disposais de fragm<strong>en</strong>ts, d’extraits, de<br />

lambeaux que je voulais mettre <strong>en</strong><br />

scène, sans leur trouver de cadre qui<br />

les rassemble.» D’où ce patchwork qui<br />

repr<strong>en</strong>d des extraits d’auteurs que l’on<br />

a plaisir à reconnaître, Coh<strong>en</strong>, Gary,<br />

Fregni, Koltès, Mauriac, Cavanna..., des<br />

passages écrits par Claire Massabo<br />

avec la collaboration de Brigitte Quittet,<br />

les mots des comédi<strong>en</strong>s… Tout un<br />

travail d’aller et retour <strong>en</strong>tre les paroles<br />

des mères reprises par leurs fils établit<br />

un <strong>en</strong>semble de traces, essaie de<br />

dessiner ce qui reste dans l’imaginaire.<br />

Ce pourrait être caricatural ou franchem<strong>en</strong>t<br />

mièvre, mais jamais l’on ne tombe<br />

dans ces pièges-là. Les acteurs sont<br />

convaincants, leur ton juste, et Sandra<br />

Trambouze qui interprète différ<strong>en</strong>ts<br />

personnages de mère se transforme<br />

subtilem<strong>en</strong>t. On rit beaucoup, même<br />

si le fond est touchant. À la création<br />

une tour vi<strong>en</strong>dra structurer l’espace,<br />

donnant un point d’ancrage à ce<br />

voyage complexe dans le temps des<br />

souv<strong>en</strong>irs. Une belle esquisse !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Dis moi fils a été dévoilé au 3bisf, Aix,<br />

le 15 mai<br />

Mustapha B<strong>en</strong>fodil et Sylvain Courtoux<br />

ont lu respectivem<strong>en</strong>t Archéologie du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />

amoureux et Still Nox (éd Al Dante) le 26 avril<br />

à Montévidéo, Marseille


24 THÉÂTRE FOS | CAVAILLON | NÎMES<br />

Folle évocation<br />

© Kim Akrich<br />

Décidemm<strong>en</strong>t très inspiré par les<br />

univers hors-normes, Bruno Geslin<br />

visite dans sa dernière mise <strong>en</strong> scène<br />

celui d’Unica Zürn, artiste berlinoise<br />

proche des surréalistes qui fut aussi la<br />

compagne d’Hans Bellmer. Écrit <strong>en</strong><br />

1970, un an avant le suicide de l’artiste,<br />

Sombre printemps, le texte dont<br />

s’inspire Geslin, est le portrait autobiographique<br />

bouleversant d’une <strong>en</strong>fant<br />

<strong>en</strong> proie à ses premiers désirs, à la découverte<br />

d’une sexualité viol<strong>en</strong>te, et du<br />

premier amour, jusqu’à <strong>en</strong> mourir. La<br />

sobriété de la mise <strong>en</strong> scène laisse place<br />

au tal<strong>en</strong>t de la comédi<strong>en</strong>ne Claude<br />

Degliame qui incarne cette petite fille,<br />

avec cette voix profonde, grave, à la<br />

diction si particulière qui n’est pas sans<br />

rappeler celle de Brigitte Fontaine, dans<br />

un monologue à la troisième personne<br />

qui alterne au récit de pulsions obsessionnelles<br />

celui de la vie quotidi<strong>en</strong>ne. À<br />

ces mots percutants se mêl<strong>en</strong>t les mélodies<br />

et chansons pop rock du groupe<br />

Coming Soon -parfaitem<strong>en</strong>t intégré à<br />

la scène- créées pour le spectacle, et<br />

qui chemin<strong>en</strong>t telle une écriture parallèle,<br />

appuyant d’un solo de batterie ou<br />

de longs riffs de guitare l’int<strong>en</strong>sité du<br />

texte. Et faire résonner, longtemps<br />

après, l’ultime cri.<br />

DO.M.<br />

Dark Spring a été joué<br />

du 26 au 30 avril au<br />

Théâtre de l’Odéon, à Nîmes<br />

La bête id<strong>en</strong>titaire<br />

Dans la continuité du travail <strong>en</strong>tamé avec Beyrouth Adrénaline, dans<br />

lequel elle évoquait le quotidi<strong>en</strong> de deux familles libanaises p<strong>en</strong>dant la<br />

guerre, la metteure <strong>en</strong> scène franco-libanaise Hala Ghosn élargit son<br />

propos <strong>en</strong> décomposant les id<strong>en</strong>tités multiples qui compos<strong>en</strong>t l’être<br />

humain, notamm<strong>en</strong>t lorsqu’elles <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contradictions les unes<br />

avec les autres pour déboucher sur des actes irréversibles. Il ne s’agit<br />

plus forcém<strong>en</strong>t de conflits internationaux, mais plus de conflits id<strong>en</strong>titaires,<br />

nationalistes, fondam<strong>en</strong>talistes, furieusem<strong>en</strong>t contemporains.<br />

S’inspirant de l’essai d’Amin Maalouf, Les id<strong>en</strong>tités meurtrières, elle<br />

interroge donc la notion d’id<strong>en</strong>tité et décortique les mécanismes qui<br />

conduis<strong>en</strong>t à la haine, privilégiant les petites histoires par le biais de<br />

portraits dont les traits s’affin<strong>en</strong>t au cours du jeu, le quotidi<strong>en</strong> singulier<br />

de chacun des personnages aux prises avec sa trajectoire, sans jamais<br />

tomber dans un discours didactique, voire idéologiste. Ils vont se<br />

croiser, la comédi<strong>en</strong>ne libanaise dev<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>nemie de la nation après<br />

avoir fui son pays <strong>en</strong> guerre, la prés<strong>en</strong>tatrice allemande citoy<strong>en</strong>ne du<br />

monde, un émigré croate gay et émancipé, un clown sans frontière<br />

breton et fier de l’être… La mise <strong>en</strong> scène dynamique d’Hala Ghosn fait<br />

se succéder les saynètes jusqu’à l’inévitable clash <strong>en</strong>tre comédi<strong>en</strong>s,<br />

ficelle rebattue mais qui ici fonctionne parfaitem<strong>en</strong>t, am<strong>en</strong>ant les<br />

comédi<strong>en</strong>s à s’interroger les uns les autres sur les fondem<strong>en</strong>ts de leur<br />

discours, emportés par leurs <strong>en</strong>combrants personnages, comme<br />

dédoublés, pris <strong>en</strong> défaut de tolérance et de respect. La paix est fragile,<br />

quelle qu’elle soit, mais il est toujours temps d’apprivoiser notre<br />

panthère.<br />

DO.M.<br />

Apprivoiser la panthère a été joué à Fos le 21 avril<br />

© Thierry Laporte<br />

© X-D.R<br />

Les souv<strong>en</strong>irs<br />

font leur cinéma<br />

Un gradin trifontal, un chapiteau sans toit cerné de rideaux rouges, deux acteurs<br />

qui jou<strong>en</strong>t sans pseudos, des lampes de poche : l’intimité recréée pour cette<br />

veillée de retrouvailles est le condim<strong>en</strong>t d’accueil du Théâtre de Cuisine, qui<br />

aime perdre son public dans les histoires-puzzle où l’imaginaire résout des<br />

mystères. Inv<strong>en</strong>teur du «théâtre d’objets» avec sa complice Katy Deville, Christian<br />

Carrignon met <strong>en</strong> scène une petite épopée à rebrousse poil du temps où les objets<br />

du quotidi<strong>en</strong> réveill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> douceur les souv<strong>en</strong>irs ; incitation cachée à réinv<strong>en</strong>ter<br />

d’autres veillées singulières plus personnelles ? Claire et Hadi se retrouv<strong>en</strong>t après<br />

25 ans autour d’une malle cont<strong>en</strong>ant ce qu’il reste de leurs souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance,<br />

et de leurs vacances passées chez le héros de l’histoire, un résistant au cœur lourd :<br />

Tonton Papi, «un savant préhistorique qui ne veut pas qu’on fouille dans sa vie», né<br />

comme eux un 14 juillet. Davantage compilation que commémoration, cette veillée<br />

autour de 5 dates anniversaire les aidera à compr<strong>en</strong>dre les secrets de leur <strong>en</strong>fance.<br />

On repart <strong>en</strong> sifflant Ellington, des images de flash back très cinématographiques<br />

dans la tête, <strong>en</strong> laissant malgré tout certains passages de ce conte à tiroirs bi<strong>en</strong><br />

rangés dans leurs «cartons à sagas».<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Une veillée singulière s’est jouée <strong>en</strong> tournée Nomade(s)<br />

du théâtre de Cavaillon du 9 au 15 mai


AVIGNON | VAUCLUSE<br />

THÉÂTRE<br />

25<br />

Émerg<strong>en</strong>ce d’émotions<br />

Dix propositions soignées jalonnai<strong>en</strong>t la seconde édition du<br />

festival de la jeune création avignonnaise : un événem<strong>en</strong>t<br />

pluridisciplinaire monté hardim<strong>en</strong>t par Surikat Productions<br />

Hormis lors du vernissage inaugural du<br />

Collectif d’arts visuels ACA, le public<br />

s’est globalem<strong>en</strong>t fait timide pour cette<br />

mise <strong>en</strong> lumière de compagnies émerg<strong>en</strong>tes.<br />

À l’Entrepôt, peu de monde<br />

pour découvrir l’univers onirique d’Elise<br />

Vigneron du théâtre de l’Entrouvert.<br />

Dans Traversées/Fragm<strong>en</strong>ts, l’artiste a<br />

développé un extrait du spectacle final<br />

pour prés<strong>en</strong>ter un poème de 30 minutes.<br />

Accompagnée d’un guitariste très<br />

aéri<strong>en</strong>, cette fille <strong>en</strong> forme de fée nous<br />

transporte dans une étrange poésie<br />

animée d’une délicatesse à fleur de peau,<br />

où la marionnette humaine côtoie l’infinim<strong>en</strong>t<br />

subtil de petits êtres recréés.<br />

La scène nationale de Cavaillon programmera<br />

ses intrigantes Traversées <strong>en</strong><br />

tournée Nomade(s) la saison prochaine.<br />

Aux Carmes, la Cie Bookobsa interprétait<br />

un Ballet d’ombres mécaniques,<br />

revisitant «les priorités de l’Histoire et<br />

de ses révolutions industrielles». Si visuellem<strong>en</strong>t<br />

l’abstraction picturale désirée<br />

atteint son but, grâce à l’ingénieuse<br />

installation de machines sonores et<br />

créatrices d’ombres, l’objet théâtral a<br />

fini par dériver, par manque de narration.<br />

Au final, point d’histoire à raconter<br />

par ces trois marins d’eaux floues dominés<br />

par la machine.<br />

Hasard heureux de la programmation,<br />

chez Golovine, deux courtes pièces<br />

dansées offrai<strong>en</strong>t par leur succession,<br />

Au bonheur des mômes<br />

Festo Pitcho, le festival de spectacle<br />

pour publics jeunes, a connu une fréqu<strong>en</strong>tation<br />

record pour sa 6 e édition. 6<br />

670 spectateurs sont v<strong>en</strong>us partager<br />

ce temps fort <strong>en</strong> Vaucluse. Parmi les<br />

21 spectacles, des propositions musicales<br />

particulières : Nokto de Raoul Lay<br />

à la scène Nationale de Cavaillon, <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t<br />

visuel et sonore pour bébés<br />

jusqu’à trois ans ; et Le Concertdes Méli<br />

Mômes qui a transformé le théâtre des<br />

Halles <strong>en</strong> dance floor pour chérubins.<br />

5 musici<strong>en</strong>s survitaminés ont fait chanter<br />

à tue-tête les collégi<strong>en</strong>s et swinguer<br />

les tout-petits, surpris de leur propre<br />

audace. Grâce à un répertoire musical<br />

original et une énergie débordante, le<br />

quintet transmet à partir des petits tracas<br />

<strong>en</strong>fantins le goût de la musique et<br />

l’incomparable saveur d’un concert <strong>en</strong><br />

direct.<br />

Sur le thème de l’<strong>en</strong>fance <strong>en</strong> danger,<br />

l’Atelier du Possible jouait au Balcon<br />

Imm<strong>en</strong>ses et Minuscules, créé <strong>en</strong> 2009<br />

Un petit soldat de plomb © De.M.<br />

un curieux voyage. La Cie Oxyput prés<strong>en</strong>tait<br />

John & John, un ballet <strong>en</strong>core un<br />

peu approximatif sur la survie de deux<br />

«jumeaux» interchangeables, noyés dans<br />

une jungle de sacs plastiques recouvrant<br />

le sol. Barbara Amar pr<strong>en</strong>ait le<br />

relais avec Occupation précaire, offrant<br />

une danse plus intérieure et précise. Une<br />

étrangeté qui semblait répondre au chaos<br />

précédemm<strong>en</strong>t installé pour une recherche<br />

sur l’id<strong>en</strong>tité et la lumière.<br />

Dans Laurel et Hardy vont au Paradis de<br />

Paul Auster, Olivier Ranger et David<br />

Choquets’<strong>en</strong>gouffr<strong>en</strong>t à cœur joie dans<br />

le duo comique de référ<strong>en</strong>ce, bâtissant<br />

une fable sur l’exist<strong>en</strong>ce humaine.<br />

Clownesque au départ, <strong>en</strong>fermés dans<br />

leurs corps, leurs certitudes et leur<br />

mission de «bâtisseurs de murs» (<strong>en</strong><br />

cartons géants), le duo d’<strong>en</strong>fer aura à<br />

abattre les remparts de sa propre aliénation.<br />

Un ballet à sketchs qui réfléchit,<br />

<strong>en</strong> s’amusant des notions d’amitié et<br />

de liberté.<br />

Aux Hivernales, Lionel Hun et la Cie<br />

Hybride ont conquis la salle, comble<br />

cette fois, avec la création multimédia<br />

Influx, prometteuse.Six danseurs montés<br />

sur ressorts (et pointes), très technici<strong>en</strong>s,<br />

réagiss<strong>en</strong>t aux effets de la technologie,<br />

traversés par les mouvem<strong>en</strong>ts des<br />

scanners lumineux et autres flux neigeux,<br />

pour s’adapter les uns aux autres<br />

et imaginer des espaces de vie <strong>en</strong><br />

Traversees-Fragm<strong>en</strong>ts © De.M<br />

commun. Une recherche séduisante et<br />

métissée, étonnem<strong>en</strong>t romantique<br />

musicalem<strong>en</strong>t, qui emmène la danse<br />

au-delà des cloisons habituelles.<br />

DE.M.<br />

Le festival Emerg<strong>en</strong>ce(s)<br />

s’est t<strong>en</strong>u du 10 au 20 mai<br />

dans divers lieux d’Avignon<br />

dans le cadre du 20 e anniversaire de la<br />

Conv<strong>en</strong>tion Internationale des Droits de<br />

l’<strong>en</strong>fant. Quatre «clochardes célestes»<br />

déball<strong>en</strong>t de leur besace des histoires<br />

d’<strong>en</strong>fants soldats, orphelins, rejetés, maltraités,<br />

cachés, exploités ; <strong>en</strong> alternance<br />

systématique avec des chansons n’allégeant<br />

pas la gravité du sujet. Un<br />

spectacle-docum<strong>en</strong>taire qui souligne<br />

le pouvoir du langage et la cruauté du<br />

monde, à réserver aux «grands» <strong>en</strong>fants<br />

: bi<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong>tourée par la chaleur<br />

et la sincérité des protagonistes, cette<br />

«mise à jour de la vérité» pour compr<strong>en</strong>dre<br />

le s<strong>en</strong>s des mots «Egalité,<br />

Fraternité et Liberté», est forcém<strong>en</strong>t<br />

attristante.<br />

Aux Doms, belle découverte d’Un petit<br />

soldat de plomb par la Cie Arts & Couleurs,<br />

qui transforme avec des petits<br />

ri<strong>en</strong>s du quotidi<strong>en</strong> (et une bonne dose<br />

d’organisation) le conte d’Anders<strong>en</strong> <strong>en</strong><br />

recette gourmande. Dans une cuisine<br />

reconstituée, les <strong>en</strong>fants sont invités à<br />

la table d’un théâtre d’objets contrôlé<br />

par un couple lui-aussi improbable,<br />

dans un aller-retour <strong>en</strong>tre réel et rêvé.<br />

Un monde miniature s’anime pour<br />

dev<strong>en</strong>ir un étonnant théâtre d’ombres<br />

et mettre <strong>en</strong> lumière deux grands<br />

cœurs, pas seulem<strong>en</strong>t de plomb et<br />

paillettes.<br />

DE.M.<br />

Festo Pitcho s’est t<strong>en</strong>u<br />

du 14 au 22 avril<br />

dans 6 communes du Vaucluse


26 DANSE<br />

CAVAILLON | MONACO | TRETS | SAINT-MAXIMIN<br />

La leçon de danse<br />

La pièce culte d’Anne Teresa De<br />

Keersmaeker a rassemblé une salle<br />

comble de nombreux adolesc<strong>en</strong>ts,<br />

abasourdis par la mécanique de danse<br />

qui allait se dérouler sous leurs yeux.<br />

La même depuis 25 ans, toujours aussi<br />

fascinante. En quatre tableaux, quatre<br />

danseuses époustouflantes de virtuosité<br />

ont opéré une échappée belle vers<br />

l’indéfinissable féminité, une admirable<br />

démonstration de précision autour<br />

de la répétition. Jeunes filles <strong>en</strong> jupette<br />

et socquettes qui pass<strong>en</strong>t de la station<br />

allongée à la transe obsessionnelle,<br />

<strong>en</strong>tre mouvem<strong>en</strong>ts nonchalants et syncopés,<br />

prises dans l’<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age sans<br />

fin de la comparaison à l’autre et du<br />

temps dissolu. Statues alanguies autant<br />

que provocantes, répétant inlassablem<strong>en</strong>t de «simples»<br />

gestes minimalistes diablem<strong>en</strong>t millimétrés -une<br />

© Jean-Luc Tanghe<br />

Souv<strong>en</strong>t ballet varie<br />

Quel que soit l’univers chorégraphique qu’ils abord<strong>en</strong>t,<br />

les Ballets de Monte Carlo sav<strong>en</strong>t <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre<br />

la t<strong>en</strong>eur. Le mois d’avril a vu éclore les rhétoriques de<br />

trois chorégraphes dont les inspirations s’oppos<strong>en</strong>t :<br />

Jean-Christophe Maillot dessine une approche<br />

mystique des corps avec la reprise de Altro Canto I.<br />

Musique de Monteverdi, atmosphère d’un tableau<br />

du Caravage, avec une lumière (Dominique Drillot)<br />

comme imman<strong>en</strong>te : un ciel de bougies accorde une<br />

dim<strong>en</strong>sion fantastique à cette chorégraphie poétique.<br />

Par un jeu subtil <strong>en</strong> miroir, chacun devi<strong>en</strong>t tour à tour<br />

objet de l’autre, les costumes de Karl Lagerfeld soulignant<br />

la confusion des g<strong>en</strong>res. Monde baroque<br />

épousant l’évid<strong>en</strong>ce de la courbe, l’étourdissem<strong>en</strong>t,<br />

l’abandon, la fluidité première, jusqu’au travail sur les<br />

mains qui s’allong<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vagues mouvantes…<br />

Avec Marie Chouinard, qui pour la première fois<br />

confie son œuvre à une autre compagnie que la si<strong>en</strong>ne,<br />

les mêmes corps sont blessés, infirmes, boiteux,<br />

liés à des béquilles, des harnais, des cannes, des<br />

Altro Canto © Marie-Laure Briane<br />

pointes… une esthétique de la douleur, où s’affirm<strong>en</strong>t<br />

de nouveaux codes, le vivant se pliant à des prothèses<br />

et à une impitoyable géométrie. Le tout dans une<br />

lumière crue d’hôpital, sur la musique originale de<br />

Louis Dufort, Variations sur les variations (Goldberg).<br />

Enfin, la création du jeune et tal<strong>en</strong>tueux soliste des<br />

Ballets, Jero<strong>en</strong> Verbrugg<strong>en</strong>, Kill Bambi, séduit par<br />

sa fantaisie débridée, son inv<strong>en</strong>tivité, son rythme, sa<br />

verve et son humour. Le spectacle comm<strong>en</strong>ce par la<br />

fin, remonte dans le temps, passe de la charogne<br />

baudelairi<strong>en</strong>ne aux scènes champêtres, imagerie qui<br />

permet d’évoquer à la fois l’iconographie de Walt<br />

Disney et le monde du songe d’une nuit d’été shakespeari<strong>en</strong>.<br />

Les costumes de On aura tout vu contribu<strong>en</strong>t<br />

à cette folie féérique. La fougue de la jeunesse,<br />

parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisée.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Ce programme a été prés<strong>en</strong>té au Grimaldi Forum<br />

de Monaco du 19 au 22 avril<br />

De l’origine<br />

du cerf-volant<br />

Au départ, il y a le livre d’Anouchka Gravel Galouchko,<br />

Shô et les dragons d’eau, fable à la fois poétique<br />

et écolo sur l’origine des cerfs-volants. Puis la fantaisie<br />

de la compagnie d’Hélène Desmaris porte sur<br />

scène toute la poésie de la charmante histoire : l’exceptionnelle<br />

petite fille Shô, interprétée par Alice<br />

Galode, aux pouvoirs surnaturels sait ainsi vaincre<br />

les démons de la mer, dansée par Marie Hélène Desmaris,<br />

et appr<strong>en</strong>dre aux g<strong>en</strong>s de son village à<br />

transformer l’ombre <strong>en</strong> lumière… Si le rythme est<br />

volontairem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t il n’est jamais lourd, et jamais l’on<br />

ne s’<strong>en</strong>nuie : la conteuse, Marie-Claude Rey sait<br />

ménager de justes espaces <strong>en</strong>tre récit et chorégraphie,<br />

la musique de Xavier Pro<strong>en</strong>ca, créée pour le<br />

spectacle, jouée sur d’étranges instrum<strong>en</strong>ts, souligne<br />

la belle poésie de l’<strong>en</strong>semble. Un mom<strong>en</strong>t de rêve<br />

délicat et t<strong>en</strong>dre pour les petits !<br />

M.C.<br />

Shô et les dragons d’eau a été dansé le 25 avril à Trets<br />

© Philippe Nou<br />

mèche balayée, une épaule dénudée, un croisem<strong>en</strong>t<br />

de jambes-, rythmées par l’horlogerie de leur souffle<br />

et la musique percussive et mécanique faite sur mesure<br />

par Thierry de Mey ; à couper le<br />

souffle. L’espace devi<strong>en</strong>t une terre<br />

géométrique qu’elles balay<strong>en</strong>t de diagonales<br />

<strong>en</strong> spirales de lumière jusqu’à<br />

l’épuisem<strong>en</strong>t. Une pièce hypnotique et<br />

indémodable qui demande un «effort»<br />

de lecture pour que se révèle l’état de<br />

grâce, chaque mouvem<strong>en</strong>t s’étirant<br />

pour «faire la nique» au temps. Au jeu<br />

des chaises (musicales) et de la<br />

modernité, Beyoncé, qui avait repris à<br />

la sauce R&B certains extraits du ballet<br />

culte, n’a qu’à bi<strong>en</strong> se t<strong>en</strong>ir !<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Rosas danst Rosas a été joué à la Scène<br />

nationale de Cavaillon les 10 et 11 mai


Entre les corps<br />

Nya<br />

© Laur<strong>en</strong>t Ait B<strong>en</strong>alla<br />

Depuis le 16 février, le nouveau complexe culturel de<br />

Saint-Maximin La croisée des arts (médiathèque,<br />

salle de cinéma, salle de spectacle) ne désemplit pas,<br />

preuve de l’att<strong>en</strong>te culturelle de la région. Le festival<br />

La croisée des danses s’y est installé cette année<br />

programmant, outre la Cie Raf Crew et La maison de<br />

Nathalie Pernette (voir Zib’39) deux spectacles<br />

phares : Nya d’Abou Lagraa et le Sacre du printemps<br />

de Jean-Claude Gallottapar sa compagnie gr<strong>en</strong>obloise.<br />

La démarche d’Abou Lagraa et de Nawal Aït B<strong>en</strong>alla-Lagraa,<br />

fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t généreuse, lance<br />

des ponts au dessus de la Méditerranée, et apporte<br />

un crédit international à la danse <strong>en</strong> Algérie. Construit<br />

avec le ministère algéri<strong>en</strong> de la Culture, le projet de<br />

coopération franco-algéri<strong>en</strong> pour le développem<strong>en</strong>t<br />

de la danse compr<strong>en</strong>d des échanges artistiques, des<br />

programmes de formation, de création. Les deux chorégraphes<br />

ont ainsi sélectionné, <strong>en</strong> Algérie, 9 jeunes<br />

danseurs de hip hop. Qui interprèt<strong>en</strong>t avec un bel<br />

<strong>en</strong>thousiasme Nya, la première pièce du Ballet<br />

contemporain d’Alger. Acte fondateur ess<strong>en</strong>tiel<br />

dans l’histoire de la danse ! Fougue, adresse, les<br />

prouesses acrobatiques et inv<strong>en</strong>tives du hip hop vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

s’<strong>en</strong>richir d’une construction contemporaine, et<br />

de la pratique chorégraphique s<strong>en</strong>suelle d’Abou<br />

Lagraa. Pour cette fusion des g<strong>en</strong>res, deux musiques,<br />

le Boléro de Ravel, symbole de l’Europe, Le chant des<br />

Aurès d’Houria Aichi, <strong>en</strong> langue Chaoui, emblématique<br />

du Maghreb. R<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>core <strong>en</strong>tre le monde<br />

urbain et celui des campagnes, union de la tradition<br />

et de la modernité, fusion des cultures sans qu’elles<br />

ne se perd<strong>en</strong>t jamais… Nya -Faire confiance- séduit<br />

davantage qu’Un Monde <strong>en</strong> soi (voir Zib 51), et<br />

<strong>en</strong>traine le public vers un plaisir non dissimulé ! «Le<br />

but, c’est donner une émotion» affirme Abou Lagraa.<br />

Le pari est t<strong>en</strong>u.<br />

Jean-Claude Gallotta fait partager sa démarche<br />

chorégraphique <strong>en</strong> proposant <strong>en</strong> prélude au Sacre<br />

une courte pièce, Tumulte, où le sil<strong>en</strong>ce qui succède<br />

à un hurlem<strong>en</strong>t de femme, accueille les variations qui<br />

seront la base de la chorégraphie du Sacre. Puis un<br />

bref solo qui interpelle Igor Stravinski, le tutoyant sur<br />

le mode biblique. Le propos du Sacre du Printemps<br />

est transformé, il n’y a plus d’Élue unique condamnée<br />

à danser jusqu’à sa mort : toutes les jeunes filles sont<br />

élues, et le sacrifice devi<strong>en</strong>t universel. Chez Gallotta,<br />

le Sacre est une rêverie d’<strong>en</strong>fant, de petites chaises<br />

d’écoliers <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t la scène dans l’introduction et<br />

la conclusion. La pièce mythique pr<strong>en</strong>d ainsi des allures<br />

ludiques, se met <strong>en</strong> abîme, et raconte l’histoire<br />

comme <strong>en</strong> un rêve de danse narrative retrouvée. Qui<br />

pourtant ne va pas au bout de la nostalgie et des<br />

référ<strong>en</strong>ces : les costumes, ratés, n’arrang<strong>en</strong>t pas les<br />

corps, et la musique si faussem<strong>en</strong>t primitive de Stravinski<br />

dessert, par contraste, une danse trop simple,<br />

trop terne pour t<strong>en</strong>ir le choc de la fougue et de la<br />

complexité d’une partition qui appelle la démesure, et<br />

des réglages parfaits. Un rêve de Sacre qui permet<br />

pourtant de mettre <strong>en</strong> scène, par contraste avec<br />

l’argum<strong>en</strong>t initial, une virilité vaincue, même si la<br />

danse n’est pas à la hauteur du propos.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

La Croisée des danses a eu lieu du 9 au 19 mai<br />

La Croisée des Arts, Saint-Maximin<br />

Le sacre © Guy Delahaye


28 MUSIQUE OPÉRAS | OPÉRETTES<br />

Un Verdi à l’épreuve<br />

des «référ<strong>en</strong>ces»<br />

On se souvi<strong>en</strong>t des représ<strong>en</strong>tations exceptionnelles<br />

du Trouvère à l’Opéra de Marseille il y a 25 ans…<br />

des rappels saluant la performance du ténor Lando<br />

Bartolini, de la voix d’airain de Leo Nucci, de<br />

l’anthologique Azuc<strong>en</strong>a de Fior<strong>en</strong>za Cossoto… et<br />

l’on se demande même si les sons filés dans l’aigu<br />

par la soprano Margarita Castro-Alberty ne résonn<strong>en</strong>t<br />

pas <strong>en</strong>core dans les cintres du théâtre !<br />

Lors de la représ<strong>en</strong>tation du 4 mai dernier, on n’a<br />

certes pas boudé les qualités des artistes de l’Orchestre<br />

et des Chœurs de l’Opéra, de son chef<br />

invité Tamás Pal, de la mise <strong>en</strong> scène cohér<strong>en</strong>te<br />

de Charles Roubaud, malgré la complexité d’un<br />

livret alambiqué, dans des décors et lumières très<br />

sombres. Cep<strong>en</strong>dant, l’interprétation d’Il Trovatore,<br />

ouvrage parmi les plus populaires de Verdi, se<br />

mesure à l’aune de la démesure pour les solistes,<br />

tant les aptitudes vocales exigées sont<br />

exceptionnelles.<br />

© Christian Dresse<br />

À ce jeu, la soprano Adina Aaron (Leonora) a tiré son<br />

épingle grâce à un timbre soyeux, mais son articulation<br />

cotonneuse comme des aigus à pleine voix<br />

ou pianissimo souv<strong>en</strong>t raides ont nui à sa prestation.<br />

Carlos Almaguer (le Comte di Luna) possède<br />

une voix de st<strong>en</strong>tor parfaite pour Rigoletto ou Paillasse,<br />

mais, à vouloir trop donner, le baryton s’est<br />

laissé aspirer et, trop «aperto», a blanchi ses aigus<br />

au-dessus de la tourne vocale ! Malgré un timbre<br />

trop léger, le ténor Giuseppe Gipali s’est plutôt<br />

bi<strong>en</strong> sorti des pièges du rôle de Manrico, grâce à<br />

une belle musicalité, une technique et des aigus<br />

sans faille. La bonne voix de Nicolas Courjal s’est<br />

révélée un peu courte à la fin de son long prologue<br />

: son timbre doit gagner largeur pour briller<br />

dans Ferrando. Enfin, la plus belle performance est<br />

à mettre à l’actif de la mezzo El<strong>en</strong>a Manistina, qui<br />

sera sans doute longtemps une formidable et<br />

ténébreuse sorcière (Azuc<strong>en</strong>a).<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Le Trouvère a été joué à l’Opéra de Marseille<br />

du 24 avril au 4 mai<br />

Otello in chiaroscuro<br />

Pour son dernier spectacle lyrique de<br />

la saison, l’opéra de Toulon s’est offert<br />

Otello, chef d’œuvre indiscutable<br />

de Verdi composé sur un livret de<br />

Boito d’après Shakespeare. Ce drame<br />

<strong>en</strong> 4 actes dans cette reprise toulonnaise<br />

de la production du Théâtre<br />

lyrique Giuseppe Verdi de Trieste a<br />

été chaleureusem<strong>en</strong>t accueilli par le<br />

public même si l’on espérait mieux au<br />

regard des précéd<strong>en</strong>tes livraisons. Les<br />

décors extrêmem<strong>en</strong>t dépouillés étai<strong>en</strong>t<br />

propices à la noirceur de l’ouvrage,<br />

mais le ballet n’était pas indisp<strong>en</strong>sable<br />

au premier acte et le statisme<br />

de la mise <strong>en</strong> scène <strong>en</strong>traînait certains<br />

chanteurs au ridicule, augm<strong>en</strong>té<br />

par certains costumes d’un futurisme<br />

désarçonnant.<br />

Vocalem<strong>en</strong>t, le plateau était homogène<br />

<strong>en</strong> termes de puissance mais pas<br />

Otello © Opera de Trieste<br />

<strong>en</strong> qualité de timbres. En effet, le<br />

ténor Marius Vlad scéniquem<strong>en</strong>t peu<br />

convaincant dans le rôle-titre souffrait<br />

d’un itali<strong>en</strong> perfectible et peinait<br />

à r<strong>en</strong>dre la langue musicale tout comme<br />

Hiromi Omura, qui interprétait<br />

une Desdémone au timbre rond et<br />

chaleureux mais très couvert. Le baryton<br />

Alberto Mastromarino, que<br />

l’on avait découvert plus fringant dans<br />

Falstaff il y a deux ans, incarnait quant<br />

à lui un Iago magistralem<strong>en</strong>t démoniaque,<br />

avec une prés<strong>en</strong>ce scénique<br />

remarquable malgré quelques mom<strong>en</strong>ts,<br />

heureusem<strong>en</strong>t rares, de fatigue vocale.<br />

Incontestablem<strong>en</strong>t, c’est le<br />

ténor Stanislas de Barbeyrac qui tira<br />

au mieux son épingle du jeu avec une<br />

voix juste et au timbre clair r<strong>en</strong>dant<br />

grâce à la langue itali<strong>en</strong>ne dans le<br />

rôle de Cassio, l’amant prét<strong>en</strong>du. Musicalem<strong>en</strong>t,<br />

le chef Giuliano Carella<br />

s’étant attaché à r<strong>en</strong>dre audibles toutes<br />

les subtilités de l’écriture instrum<strong>en</strong>tale,<br />

il a permis à l’orchestre de<br />

s’acquitter de la partition avec une<br />

extrême finesse. On saluera égalem<strong>en</strong>t<br />

l’excell<strong>en</strong>te prestation des chœurs,<br />

solides et puissants, verdi<strong>en</strong>s à<br />

souhait, qui ont rehaussé l’<strong>en</strong>semble.<br />

ÉMILIEN MOREAU<br />

Otello a été joué à l’Opéra de Toulon<br />

du 11 au 15 mai


La Vie parisi<strong>en</strong>ne © X-D.R.<br />

Sans chica chica chi<br />

Pour les deux dernières productions de<br />

sa saison «hors les murs» et finir <strong>en</strong><br />

apothéose, le Théâtre de l’Odéon affichait<br />

deux classiques du répertoire<br />

d’opérette au Palais des Congrès à<br />

Marseille les 22 avril et 6 mai : La Belle<br />

de Cadix de Francis Lopez et La Vie<br />

parisi<strong>en</strong>ne de Jacques Off<strong>en</strong>bach. Résultat<br />

: un double succès public pour<br />

couronner une saison «de transition»<br />

avant la réouverture, à la r<strong>en</strong>trée, du<br />

théâtre du haut de la Canebière.<br />

Si les conditions acoustiques de l’imm<strong>en</strong>se<br />

salle du Parc Chanot n’ont pas<br />

été au top (des musici<strong>en</strong>s, sur scène,<br />

contraints de modérer leurs nuances<br />

pour ne pas couvrir les voix, une sonorisation<br />

inégale et imparfaite), le<br />

public s’est cep<strong>en</strong>dant déplacé <strong>en</strong><br />

foule pour occuper les 1200 places de<br />

l’auditorium. Grâce au tal<strong>en</strong>t de toute<br />

la troupe, la mise <strong>en</strong> scène festive, les<br />

décors de Laur<strong>en</strong>t Martinel, les costumes<br />

bigarrés tirés des malles de la<br />

Maison Grout, l’Orchestre du Théâtre,<br />

ses chefs invités Jean-Pierre Burtin<br />

et Bruno Membrey, l’excell<strong>en</strong>t Chœur<br />

Phocé<strong>en</strong>, préparé <strong>en</strong> coulisse par Rémy<br />

Littolff, les solistes, danseurs… ces<br />

défauts sont passés au second plan.<br />

La qualité de La Belle de Cadix était<br />

surpr<strong>en</strong>ante ! Sans doute le meilleur<br />

spectacle de la saison. Foin des clichés<br />

bêtas des «chica chica chi…» et<br />

autres «yeux de velours» marinés à<br />

l’espagnolade ! Le dynamisme de la<br />

compagnie, la distribution emm<strong>en</strong>ée<br />

par le puissant et somptueux ténor<br />

Marc Larcher, la soprano Caroline<br />

Géa étai<strong>en</strong>t bluffants, comme les<br />

fantaisistes de haut vol tels Agnès<br />

Pat’ ou Claude Deschamps. Agrém<strong>en</strong>tées<br />

de flam<strong>en</strong>co (le Ballet Andalucia<br />

d’Antonio Triana fut néanmoins trop<br />

prés<strong>en</strong>t, ce qui a nui à l’élan final), la<br />

Fiesta des gitans ou la Nuit à Gr<strong>en</strong>ade<br />

ont longuem<strong>en</strong>t résonné aux oreilles<br />

d’un public conquis.<br />

La fantaisie de Jacques Gervais a<br />

égalem<strong>en</strong>t contribué au succès de La<br />

Vie parisi<strong>en</strong>ne, sa faculté à diriger les<br />

énergies, utiliser les tal<strong>en</strong>ts des tr<strong>en</strong>te-cinq<br />

artistes qui se sont partagés<br />

le plateau, des chœurs <strong>en</strong> particulier,<br />

au diapason des solistes quant à la<br />

danse, le chant ou la comédie. Et<br />

chapeau aussi au «Mozart des Champs-<br />

Élysées», à son «Brésili<strong>en</strong>» haletant à<br />

la gare de l’Ouest, à la «veuve» éplorée<br />

d’un improbable «colonel», à ses<br />

griseries et cancans à frou-frou…!<br />

Gageons que, le 4 juin, Jean-Jacques<br />

Chazalet annoncera aux aficionados<br />

une belle saison 2012-2013 !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

La Belle de Cadix © X-D.R


30 MUSIQUE<br />

CHAMBRE<br />

Quatuor Borodine © Keith Saunders<br />

Quatuor… du temps<br />

70 ans d’exist<strong>en</strong>ce ont élevé le Quatuor Borodine au rang d’institution ! Acteur<br />

marquant de l’évolution du quatuor moderne, l’<strong>en</strong>semble russe a t<strong>en</strong>u à débuter<br />

le concert par le sixième quatuor de l’Op 33, acte de naissance d’un «g<strong>en</strong>re<br />

tout à fait nouveau et particulier» comme le définissait Haydn. Et toute la<br />

modernité de la pièce, quant à la conception nouvelle d’une écriture réellem<strong>en</strong>t<br />

discursive, empreinte d’un humour décapant, fut mise <strong>en</strong> lumière, par un jeu<br />

exempt de tout défaut, et nourri d’une lecture et d’une compréh<strong>en</strong>sion de<br />

l’œuvre admirables. Et que dire de plus, si ce n’est l’indicible, quand résonnèr<strong>en</strong>t<br />

les notes du 2 e quatuor de Tchaïkovski et surtout du 8 e de Chostakovitch !<br />

Quelle interprétation de cette œuvre désarticulée, d’une noire clarté, où les<br />

éclats de l’âme du compositeur s’exprim<strong>en</strong>t dans une ataxie mélodique <strong>en</strong>tre<br />

souv<strong>en</strong>irs de mélodies populaires, rythmiques interlopes et harmonies<br />

décharnées ! Dimitri était là, avec eux, <strong>en</strong> eux, avec nous, dans un GTP plus<br />

à l’est que jamais.<br />

C.F.<br />

Concert donné le 17 avril<br />

Retet patet et praecise…<br />

… ou clair net et précis, pour utiliser notre vulgate qui, ici, traduit<br />

imparfaitem<strong>en</strong>t la direction millimétrique, quasi chirurgicale pour ne pas dire<br />

sévère, de Laur<strong>en</strong>ce Equilbey. Ri<strong>en</strong> ne dépasse, tout est de «bon goût», au<br />

s<strong>en</strong>s classique du terme. Le chœur est bon, les solistes excell<strong>en</strong>ts, l’<strong>en</strong>semble<br />

Zimmermann très à son aise, mais il manque ce «je ne sais quoi» qui apporte<br />

de la fantaisie, de la surprise. La mécanique fonctionne à merveille dans le<br />

Dixit Dominus de Ha<strong>en</strong>del tant le seul respect du texte suffit à combler de<br />

satisfaction nos oreilles. En revanche le Gloria de Vivaldi souffre de ce manque<br />

de scories, de petites aspérités qui trahiss<strong>en</strong>t le génie du véniti<strong>en</strong>. Mais le<br />

r<strong>en</strong>du brillant, l’impact sonore éclatant, reste très séduisant : <strong>en</strong> atteste la<br />

salve d’applaudissem<strong>en</strong>ts réservée à l’<strong>en</strong>semble qui nous permit de goûter <strong>en</strong><br />

bis à l’Alleluia de Buxtehude…<br />

C.F.<br />

Concert donné le 19 avril au GTP<br />

Cafe Zimmermann © Petr Skalka<br />

Un quatuor vocal exceptionnel !<br />

Pour l’ouverture du Festival de<br />

Musique Sacrée à l’église Saint-<br />

Michel à Marseille, le 11 mai, la Ville<br />

et ses élus étai<strong>en</strong>t au premier rang.<br />

Jean-Claude Gaudin a longuem<strong>en</strong>t<br />

chanté les louanges anticipées de<br />

Marseille 2013 Capitale Europé<strong>en</strong>ne<br />

de la Culture... avant de céder la place<br />

aux chanteurs de métier. Dès lors, le<br />

public friand de fresques sonores à<br />

dim<strong>en</strong>sion spirituelle a ingurgité, <strong>en</strong><br />

hors d’œuvre, un Te Deum plutôt<br />

pompier écrit par le jeune Bizet,<br />

avant de goûter aux magnific<strong>en</strong>ces du<br />

Stabat mater de Rossini.<br />

Malgré une inéluctable disposition<br />

dans la nef résonnante, le Chœur,<br />

placé derrière l’Orchestre de l’Opéra,<br />

a déclamé au mieux le texte latin<br />

évoquant la déploration de la Vierge<br />

au pied de la Croix. Nader Abbassi,<br />

chef égypti<strong>en</strong> d’une rare élégance,<br />

Nader Abbassi © X-D.R.<br />

très à l’écoute des voix, a dosé à<br />

souhait les plans sonores et fourni<br />

aux artistes un terrain propice à<br />

l’expression lyrique, au<br />

développem<strong>en</strong>t de couleurs<br />

contrastées. On a rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,<br />

sous nos latitudes, un quatuor vocal<br />

d’une telle qualité dans une œuvre<br />

très prisée dans son g<strong>en</strong>re. Le timbre<br />

solide et cuivré de la soprano El<strong>en</strong>a<br />

Pankratova a impressionné, comme<br />

l’ampleur déployée par la charmante<br />

mezzo Giuseppina Piunti. La<br />

puissante basse russe Dmitry<br />

Ulianov s’est montré à l’aise sur plus<br />

de deux octaves de tessiture, quand<br />

le ténor Stephan Pop a mérité les<br />

plus beaux éloges, <strong>en</strong> particulier pour<br />

son air très lyrique, chanté avec un<br />

goût rare, une belle palette de<br />

nuances et des aigus somptueux.<br />

JACQUES FRESCHEL


À la recherche du son<br />

Après ses Victoires de la Musique Classique et le très<br />

beau film de Bruno Monsaingeon sur les concertos de<br />

Bach avec l’orchestre de Brême, David Fray continue de<br />

jouer ses maîtres préférés : Bach, Mozart, Beethov<strong>en</strong>,<br />

Schubert, sans négliger la musique contemporaine (12<br />

Notations pour piano de Boulez). D’une étrange beauté, il<br />

s’efface devant la musique. Sa posture est hiératique: les<br />

élans sont ailleurs, dans un jeu subtil qui détaille chaque<br />

note et respecte la ligne. Dans la Sonate <strong>en</strong> ré Majeur de<br />

Mozart : l’Allegro con spirito est d’un équilibre parfait ;<br />

l’Andantino con espressione, sans mièvrerie, avec des piani<br />

à arrêter le souffle… Le Rondo est brillant, avec des<br />

basses somptueuses.<br />

On retrouve cette même beauté du son, mais presque<br />

romantique, dans la Fantaisie <strong>en</strong> ut mineur de Beethov<strong>en</strong>.<br />

Les Sonates N° 15 Pastorale et N°21 Waldstein permett<strong>en</strong>t<br />

au pianiste de libérer une frénésie sans emphase, avec un<br />

Andante très schumanni<strong>en</strong> dans la Pastorale, comme une<br />

marche inexorable. Les changem<strong>en</strong>ts de sonorité sont<br />

spectaculaires dans l’Allegro con brio de la Waldstein. Dans<br />

l’Adagio molto : trois notes <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t asc<strong>en</strong>dant<br />

suivies de deux accords pour résoudre la t<strong>en</strong>sion… David<br />

Histoire de l’ouest<br />

Le chœur de West Texas A&M University, invité par Guy<br />

Laur<strong>en</strong>t des Festes d’Orphée s’est arrêté à Aix lors de sa<br />

mini-tournée europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Espagne. Trop<br />

peu de spectateurs, pour ce spectacle d’une remarquable<br />

qualité ! Voix placées, justes, avec une belle ampleur,<br />

irisation des harmoniques, intériorité, joli travail sur les<br />

notes t<strong>en</strong>ues jusqu’à la trame infime qui fait parler le<br />

sil<strong>en</strong>ce… Une direction précise (Daniel J.Hall), un choix<br />

varié et intéressant, permettant aux auditeurs de voyager<br />

le long des étapes de la musique sacrée américaine, des<br />

origines à nos jours, avec des excursions dans les motets<br />

de la r<strong>en</strong>aissance espagnole, les spirituals et les<br />

compositeurs contemporains américains. On découvrait<br />

ainsi Rosephanye Powell, l’une des pionnières du chant<br />

Répertoire délaissé<br />

«Tout ce qui n’est pas clair n’est pas<br />

Françaix» s’amusait à dire Sacha<br />

Guitry à propos de Jean Françaix<br />

(1912-1997), compositeur avec<br />

lequel l’homme de théâtre et de<br />

cinéma collabora pour ses films Si<br />

Versailles m’était conté, Napoléon…<br />

De fait, la facture sonore de ce<br />

surdoué, qui à 12 ans faisait<br />

l’admiration de Nadia Boulanger, est<br />

toute d’épure et de clarté.<br />

L’Ensemble Pythéas, avant son<br />

concert prévu à Marseille à l’occasion<br />

du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance du<br />

musici<strong>en</strong>, a t<strong>en</strong>u à organiser une<br />

réflexion autour du compositeur : la<br />

confér<strong>en</strong>ce extrêmem<strong>en</strong>t savante, et<br />

néanmoins très claire, donnée par le<br />

musicologue Lionel Pons, a fourni<br />

aux mélomanes réunis pour l’occasion<br />

le 16 mai à l’Espace Culture un<br />

apéritif trois étoiles !<br />

L’élégance du discours, comme le<br />

choix des opus analysés, dans un<br />

langage accessible, a donné l’<strong>en</strong>vie<br />

Fray dégage une sérénité troublante. Mais que dire de la<br />

virtuosité du 3 e mouvem<strong>en</strong>t, Prestissimo, mélodie <strong>en</strong><br />

octave sur arpèges brisés !<br />

En bis, le Prélude Choral de Bach-Busoni. Le sil<strong>en</strong>ce est<br />

parlant, la salle <strong>en</strong>voûtée.<br />

YVES BERGÉ<br />

David Fray a joué au Gymnase<br />

le 14 mai<br />

David Fray © Klaus Rudolph<br />

choral américain contemporain avec In the beginning Was<br />

the Word, très <strong>en</strong>levé, avec de belles variations, une<br />

écriture <strong>en</strong> canon festive, ou les compositions d’Eric<br />

Whitacre, une écriture originale et riche, comme celle de<br />

With a Lily in Your Hand. Humour aussi, souligné par la<br />

parabole des Trois Tambours (Twa Tanbou/ The Three<br />

Drums) de Sydney Guillaume, qui démontre qu’il est<br />

nécessaire de travailler <strong>en</strong>semble. L’équilibre des pupitres<br />

<strong>en</strong> était une belle démonstration !<br />

M.C.<br />

Ce concert a eu lieu le 15 mai à Aix,<br />

Chapelle du Sacré Cœur<br />

Jean Francaix © X-D.R.<br />

de découvrir l’œuvre d’un musici<strong>en</strong><br />

injustem<strong>en</strong>t négligé, comme par<br />

exemple son opéra La princesse de<br />

Clèves, jamais <strong>en</strong>tré au répertoire de<br />

l’Opéra de Paris.<br />

Au milieu de commémorations déjà<br />

discrètes associées à Debussy (né <strong>en</strong><br />

1862) ou Mass<strong>en</strong>et (mort <strong>en</strong> 1912),<br />

Jean Françaix est totalem<strong>en</strong>t négligé.<br />

Pourtant sa musique «s’impose dans<br />

le sil<strong>en</strong>ce et la discrétion», fruit d’un<br />

travail formel d’une imm<strong>en</strong>se<br />

précision où la plastique mélodique<br />

prime, avec sa part de sourire et de<br />

lyrisme… Jean Françaix est à<br />

redécouvrir, et les initiatives risquées<br />

comme celle initiée par le violoniste<br />

Yann le Roux à sout<strong>en</strong>ir !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

MUSIQUE 31<br />

La<br />

puissance<br />

z<strong>en</strong><br />

Les Sociétaires de la Musique de<br />

Chambre de Marseille att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t le<br />

concert de clôture de la saison 2011-<br />

2012 : le 17 avril on leur promettait<br />

du beau piano romantique. De fait,<br />

ils ont été comblés avec Claire-Marie<br />

Le Guay ! On ne se doute pas, <strong>en</strong><br />

voyant cette belle femme approcher<br />

paisiblem<strong>en</strong>t d’un Steinway, quel feu<br />

elle possède dans les doigts. C’est<br />

avec un étonnant abandon, du reste,<br />

qu’elle attaque deux fameux Préludes<br />

de Rachmaninov. D’emblée son piano<br />

carillonne : elle le fait résonner à<br />

souhait, respirer, chanter… Quelle<br />

maîtrise technique elle déploie dans<br />

les pétulances du Prélude <strong>en</strong> sol<br />

mineur «Alla marcia» ou l’Étude<br />

«Patetico» de Scriabine ! La première<br />

partie du programme est russe, avec<br />

<strong>en</strong> son cœur un bloc sonore percussif<br />

du plus bel effet : la 3 e sonate de<br />

Prokofiev. Dans la 2 e partie, on<br />

change de perspective, bi<strong>en</strong> qu’on<br />

demeure dans un plan sonore large et<br />

virtuose. Avec l’épique Sonate <strong>en</strong> si<br />

mineur de Liszt, la musici<strong>en</strong>ne nous<br />

embarque pour un voyage fulgurant :<br />

au détour d’ombres et de lumières, de<br />

rondeurs et d’apesanteurs, elle file<br />

vers les confins mystiques d’une coda<br />

qui touche aux profondeurs de l’être,<br />

à sa suprême énigme… À retrouver<br />

sur disque (voir p 66)<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Claire-Marie Le Guay © X-D.R


32 MUSIQUE<br />

GMEM<br />

Installation sonore de B<strong>en</strong>jamin Dupé au Merlan © Agnès Mellon<br />

Musiques à voir<br />

Le festival Les musiques semble s’inscrire dans la<br />

continuité d’une manifestation qui depuis plus de<br />

25 ans diffuse les musiques écrites de son temps.<br />

Mais il <strong>en</strong> a discrètem<strong>en</strong>t infléchi le cours. Débutant<br />

par une sirène mécanico’electro’acoustique<br />

(voir p 22) se concluant, lors des 48h Chrono de la<br />

Friche (voir p 21), par un cabaret aléatoire carrém<strong>en</strong>t<br />

électro, le festival du C<strong>en</strong>tre National de Création<br />

aura donné beaucoup de sons à voir. Non pas <strong>en</strong> y<br />

ajoutant du spectacle, mais dans le geste même<br />

qui les produit.<br />

En comm<strong>en</strong>çant par la très belle, très poétique et<br />

très intime installation sonore de B<strong>en</strong>jamin Dupé.<br />

Dans la petite salle du Merlan, durant trois jours,<br />

des groupes d’une tr<strong>en</strong>taine de spectateurs se sont<br />

succédé dans un espace méticuleusem<strong>en</strong>t architecturé<br />

par Olivier Thomas. Partout, des objets sonores.<br />

Doux, roulants, soufflants, tournants, vibrants, que<br />

l’on voit vibrer. Les chocs sont des murmures occupant<br />

le sil<strong>en</strong>ce, le spectacle du son est magique,<br />

comme si les spectateurs, <strong>en</strong>semble, habitai<strong>en</strong>t un<br />

instrum<strong>en</strong>t nouveau. Des billes roul<strong>en</strong>t, du sable<br />

s’écoule dévoilant des s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, la lumière ori<strong>en</strong>te<br />

subtilem<strong>en</strong>t le regard. Puis des pas s’inscriv<strong>en</strong>t dans<br />

le sable, et une voix s’élève, racontant le voyage<br />

d’Eurydice, la curiosité d’Orphée, son démembrem<strong>en</strong>t.<br />

Cela s’éteint, et l’on quitte à regret cet espace<br />

où on a vu naître le son. Puis on réalise, étonné,<br />

l’incroyable performance mécanique de ce petit<br />

monde où chacun des phénomènes sonores a nécessité<br />

un bricolage savant, une inv<strong>en</strong>tion plastique,<br />

un minutieux réglage pour que tout se décl<strong>en</strong>che<br />

à la seconde, et au millimètre…<br />

De Bali à Java<br />

«Quand on a pas les moy<strong>en</strong>s de voyager, il faut suppléer<br />

par l’imagination.» Cette maxime de Debussy<br />

aurait pu coller parfaitem<strong>en</strong>t au voyage initiatique<br />

offert à un public <strong>en</strong>chanté le 16 mai aux Archives<br />

départem<strong>en</strong>tales. Enchanté et subjugué par Alain<br />

Neveux, son piano préparé et la partition des Sonates<br />

et Interludes de John Cage, explorateur de<br />

nouveaux champs sonores, et de la rupture avec le<br />

cercle d’occid<strong>en</strong>t initiée par Debussy. Vis, boulons<br />

et caoutchoucs minutieusem<strong>en</strong>t placés <strong>en</strong>tre les<br />

cordes du piano p<strong>en</strong>dant la préparation de l’instrum<strong>en</strong>t,<br />

étape d’égale importance à l’interprétation<br />

des œuvres, permett<strong>en</strong>t alors au pianiste d’avoir sous<br />

les doigts un véritable instrum<strong>en</strong>t à percussions poétiques.<br />

L’évocation du gamelan, de peaux, métaux,<br />

et de sonorités plus surpr<strong>en</strong>antes les unes que les<br />

autres nous emmèn<strong>en</strong>t par les sonorités mais aussi<br />

l’esprit, la p<strong>en</strong>sée et les structures, de Bali à Java,<br />

<strong>en</strong> Inde, <strong>en</strong> Chine, au Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong><br />

Afrique noire au gré des pièces de celui qui voulait<br />

«faire du monde <strong>en</strong>tier une musique». Le spécialiste<br />

du g<strong>en</strong>re Alain Neveux a de son toucher onctueux fait<br />

sonner et résonner à merveille chaque note d’un<br />

clavier aux timbres si distincts, et colorés.<br />

C Barre, Canto de Pascal Dusapin © Yves Bergé<br />

C Barré s’éclate,<br />

Le Pladec transc<strong>en</strong>de<br />

De l’extérieur (Port) vers l’intérieur (hall de La<br />

Criée), l’Ensemble C Barré invitait à v<strong>en</strong>ir partager<br />

<strong>en</strong> déambulant ; à se charger de sons, agir, ne pas<br />

s’installer. Leur Concert éclaté réserve des surprises :<br />

In Memoriam Escher de Saed Hadadd pour flûte alto,<br />

interprété par Julie Brunet-Jailly, avec son prélude<br />

mélancolique puis guirlandes de notes sur trois<br />

registres. Puis Canto de Pascal Dusapin (soprano,<br />

clarinette, violoncelle) aux modes de jeux surpr<strong>en</strong>ants.<br />

Kiyoto Okada, soprano, se sort habilem<strong>en</strong>t<br />

de tessitures extrêmes malgré une prononciation<br />

aléatoire. Sébasti<strong>en</strong> Boin dirige avec énergie Hom<strong>en</strong>aje<br />

a Chillida, création de Miguel Galvez-Taroncher,<br />

pièce sulfureuse. Christophe Bertrand, dans Skiaï,<br />

r<strong>en</strong>d subtile l’indiffér<strong>en</strong>ciation des timbres (violonvioloncelle,<br />

clarinette-flûte, piano). Ekaïn du basque<br />

Félix Ibarrondo, nous rappelle les acc<strong>en</strong>ts chers à<br />

son maître Ohana, dans l’expression et la viol<strong>en</strong>ce.<br />

Rémi Delange, clarinette basse, sons amples et<br />

mouvants, joue Féline de Georges Bœuf, pièce s<strong>en</strong>suelle<br />

où de longues phrases atterriss<strong>en</strong>t sur des<br />

trilles ou arpèges : clins d’œil à la panthère noire<br />

et aux films éponymes de Jacques Tourneur et Paul<br />

Schrader.<br />

Une mise <strong>en</strong> bouche aux goûts variés pour mieux<br />

goûter, dans la grande salle, l’extraordinaire palette<br />

de Fausto Romitelli dont le triptyque Professor<br />

Bad Trip (Lesson I, II, III.1998-2000) était revisité<br />

(Professor/Live) par la chorégraphe Maud Le Pladec.<br />

Deux danseurs : Juli<strong>en</strong> Gallée-Ferré, Félix<br />

Ott et un musici<strong>en</strong>, Tom Pauwels, guitariste-acteur,<br />

<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’Ensemble belge Ictus, dirigé par Georges-Elie<br />

Octors. Romitelli aime mélanger les<br />

g<strong>en</strong>res, de la composition savante acoustique aux<br />

sonorités rock acides, sans négliger les aspérités<br />

de la musique électronique. Un son <strong>en</strong> perpétuel<br />

mouvem<strong>en</strong>t, qui se développe, se «salit» par ajouts<br />

d’autres élém<strong>en</strong>ts. C’est théâtral, viol<strong>en</strong>t parfois<br />

(nombreuses saturations). Une chorégraphie étonne<br />

: les danseurs mim<strong>en</strong>t, jou<strong>en</strong>t, viv<strong>en</strong>t les sons,<br />

doubles éphémères de nos propres angoisses et<br />

désirs. La musique est image, jeu avec le rideau, les<br />

lumières, les mains sont les accords du piano : saisissant<br />

! Membres déglingués sur les sonorités<br />

électriques, courses effrénées, longues plages<br />

d’immobilité pour mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Décidém<strong>en</strong>t, la<br />

musique se voit plus aisém<strong>en</strong>t lorsque les corps<br />

sont partitions.<br />

YVES BERGÉ, AGNÈS FRESCHEL ET FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Festival Les Musiques<br />

du GMEM,<br />

C<strong>en</strong>tre National<br />

de Création Musicale,<br />

s’est déroulé du 9<br />

au 19 mai à Marseille


34 MUSIQUE<br />

DU MONDE | JAZZ<br />

Un Ori<strong>en</strong>t<br />

nouveau<br />

Le XXII e Festival Mai-Diterranée a permis de<br />

découvrir la belle Dorsaf Hamdani, qui, après des<br />

études au Conservatoire de Tunis et à la Sorbonne,<br />

parcourt le monde et l’<strong>en</strong>voûte de ses ornem<strong>en</strong>ts<br />

arabo-andalous, soufis d’inspiration sacrée et noubas<br />

où les instrum<strong>en</strong>ts altern<strong>en</strong>t avec la voix. Son<br />

nouveau spectacle est un hommage à trois icônes<br />

incontournables de la musique arabe : l’égypti<strong>en</strong>ne<br />

Oum Kalthoum, l’astre d’Ori<strong>en</strong>t, la libanaise Fayrouz,<br />

dont les compositions sont des hymnes à la<br />

liberté et Asmahan, princesse druze, à la voix si<br />

mélancolique. Un chant classique arabe, <strong>en</strong>tre<br />

respect de ces grandes voix et libre interprétation.<br />

Accompagnée de quatre musici<strong>en</strong>s : violon, violoncelle,<br />

kanoun et percussions, la chanteuse dévoile<br />

les mélopées très chromatiques d’Asmahan, structurés<br />

par un mot, une syllabe. Elle colle au texte,<br />

<strong>en</strong> le modelant, le modulant, plus à l’aise dans le<br />

grave et médium, que dans les aigus <strong>en</strong> voix de<br />

tête. Les notes longues libèr<strong>en</strong>t de riches ornem<strong>en</strong>tations,<br />

l’abs<strong>en</strong>ce de pulsation occid<strong>en</strong>tale r<strong>en</strong>d<br />

l’écoute mystérieuse… Le soleil du crépuscule de<br />

Kalthoum est une desc<strong>en</strong>te <strong>en</strong> triolets évoquant la<br />

lumière qui baisse : le souffle est prodigieux. La<br />

berceuse de Fayrouz accompagnée au kanoun, et<br />

sa sonorité pincée si caractéristique, est un mom<strong>en</strong>t<br />

de belle intimité comme ce Langage des fleurs<br />

de Kalthoum où les instrum<strong>en</strong>ts relai<strong>en</strong>t la voix dans<br />

un échange perman<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre ornem<strong>en</strong>tation,<br />

écriture codifiée et improvisation. Un classicisme<br />

artistique mêlé de modernité. Des femmes attachées<br />

à leurs racines qui inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le monde<br />

moderne, comme un symbole…<br />

YVES BERGÉ<br />

Ce récital s’est donné au Toursky le 13 avril<br />

Dorsaf Hamdani © X-D.R.<br />

R<strong>en</strong>contres<br />

et confrontations<br />

Le Toursky proposait cette année deux spectacles<br />

pour son festival de flam<strong>en</strong>co. Le premier, contait<br />

une histoire de transmission <strong>en</strong>tre une mère et sa<br />

fille, Madre e Hija, avec Ana et Maria Perez accompagnées<br />

par les musici<strong>en</strong>s et chanteurs de la<br />

compagnie Solea. Le modèle restant dans l’exécution<br />

froide des pas, dans un académisme parfait, la<br />

fille ajoutant une belle fougue, inspirée, à l’<strong>en</strong>thousiasme<br />

de la transmission revisitée.<br />

Et puis il y eut la révélation de cette première<br />

mondiale, la r<strong>en</strong>contre, Encu<strong>en</strong>tro, de cinq danseurs<br />

solistes (directeurs de compagnie, moult fois primés),<br />

dans un spectacle créé spécialem<strong>en</strong>t pour le<br />

Toursky. Une <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> matière puissante, un traitem<strong>en</strong>t<br />

de la lumière tout <strong>en</strong> finesse, ombrant ou<br />

redessinant l’espace, composant de véritables<br />

tableaux où les danseurs se livr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute liberté<br />

à leur art, dans un subtil équilibre <strong>en</strong>tre les pas<br />

imposés par les différ<strong>en</strong>ts g<strong>en</strong>res, et l’improvisation.<br />

Sur les accords des très bons guitaristes<br />

Daniel Manzanas et Victor Marquez, les percussions<br />

décapantes d’Isaac Vigueras, les chants<br />

magnifiquem<strong>en</strong>t portés d’Antonio Campos et Delia<br />

Mambrive, Mara Martinez, toute de passion,<br />

interprète une solea ; Daniel Navarro, avec une<br />

superbe élégance, une alegrias ; puis Pedro Cordoba,<br />

avec beaucoup d’expressivité, Rafaël Martos,<br />

le ti<strong>en</strong>to, avec un grand s<strong>en</strong>s de la théâtralité, Manuel<br />

Guiterrez <strong>en</strong>fin, une solea <strong>en</strong>levée. Sublime<br />

saeta, (chant religieux destiné aux processions)<br />

pour la danseuse seule face au groupe des danseurs…<br />

La mise <strong>en</strong> scène intellig<strong>en</strong>te de José Luis Gomez<br />

et Rafaël Martos a su laisser à ces grands artistes<br />

un champ d’expression leur permettant d’exprimer<br />

une âme flam<strong>en</strong>ca vibrante !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les soirées flam<strong>en</strong>ca ont eu lieu<br />

les 10 et 11 mai au Toursky<br />

Du Be-Bop pour la danse<br />

Quatre grands amoureux du jazz, Pierre Levan au<br />

piano, Joël Gregoriades à la contrebasse, André<br />

Taddei au saxophone et à la clarinette et Gilles<br />

Alamel à la batterie form<strong>en</strong>t le 4tet des Swinging<br />

Papy’s. Quatre musici<strong>en</strong>s à la longue complicité qui<br />

écum<strong>en</strong>t tous les <strong>en</strong>droits où l’on écoute du swing<br />

Swinging Papy's © Dan Warzy<br />

Encu<strong>en</strong>tro © Frederic Stephan<br />

et du be-bop. Le Club du Château des Creissauds,<br />

situé dans un parc magnifique cerné de platanes<br />

c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires à Aubagne, propose de nombreuses<br />

animations souv<strong>en</strong>t tournées vers la danse. C’est<br />

donc naturellem<strong>en</strong>t que le répertoire des Swinging<br />

Papy’s s’est ori<strong>en</strong>té vers les musiques à danser et les<br />

standards du jazz des<br />

années 30 à 60. Ici, les<br />

couples de danseurs<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour satisfaire<br />

leur passion et dép<strong>en</strong>ser<br />

beaucoup d’énergie. Et<br />

les musici<strong>en</strong>s de ce quartet<br />

n’ont pas manqué de<br />

les satisfaire !<br />

DAN WARZY<br />

Cette soirée a eu lieu<br />

au Château des Creissauds,<br />

le 3 mai


Léo et Richard :<br />

un amour d’anarchie<br />

En longeant le théâtre Toursky, l’âme<br />

de Léo Ferré résonne : «Ce théâtre<br />

Toursky, c’est ma raison d’être marseillais…<br />

Le désordre, c’est l’ordre sans le<br />

pouvoir… L’Anarchie, c’est d’abord le<br />

respect de l’autre… je rev<strong>en</strong>dique : Ni<br />

Dieu, ni maître» ! Sur scène, les musici<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t Richard Martin : violons,<br />

clarinette, clavier, sons planants et<br />

bourdons ess<strong>en</strong>tiels, Yerso, voix sombre<br />

et <strong>en</strong>voûtante, qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d trop<br />

peu, Levon Minassian, prince du<br />

doudouk, aux <strong>en</strong>volées lumineuses,<br />

Anouchka Minassian, kanoun, aux<br />

belles improvisations, Jean-Pierre<br />

Nergararian, kamancha, aux sonorités<br />

intemporelles. Le piano de José<br />

P<strong>en</strong>dje est malheureusem<strong>en</strong>t inaudible<br />

! La musique (Ferré et compositeurs<br />

arméni<strong>en</strong>s), accompagne un Richard<br />

Martin crispé, qui a du mal à changer<br />

de registres : L’Affiche Rouge de Louis<br />

Aragon manque de corps, le débit est<br />

trop rapide, malgré l’habillage instrum<strong>en</strong>tal<br />

subtil. Mais peu à peu Martin<br />

<strong>en</strong>tre dans la chair des mots, se transc<strong>en</strong>de,<br />

puis explose : «Madame la<br />

Misère : écoutez les tumultes qui mont<strong>en</strong>t<br />

des bas-fonds !» Chaque phrase<br />

est ponctuée par des accords percussifs<br />

au clavier. «Il m’importe que le<br />

mot Amour soit chargé de mystère et<br />

non de vertu.» Un imm<strong>en</strong>se cresc<strong>en</strong>do<br />

dramatique s’installe : «Nous sommes<br />

des chi<strong>en</strong>s !» Les textes de Ferré sont<br />

d’une force incroyable. Martin, de<br />

plus <strong>en</strong> plus virul<strong>en</strong>t, les porte à bout<br />

de bras : «les voyous ne sont pas tous<br />

<strong>en</strong> prison : c’est une idée reçue !» De<br />

belles lumières, tons sable et noir,<br />

<strong>en</strong>velopp<strong>en</strong>t ce partage d’espoir. «Y’<strong>en</strong><br />

a pas un sur c<strong>en</strong>t et pourtant ils exist<strong>en</strong>t,<br />

la plupart espagnols, allez savoir<br />

pourquoi. Faut croire qu’<strong>en</strong> Espagne,<br />

on ne les compr<strong>en</strong>d pas : les Anarchistes<br />

!» Poings levés vers la salle :<br />

© Frederic Stephan<br />

l’effet est garanti. Martin garde l’âme<br />

intacte d’un combattant, avec la<br />

poésie comme arme ess<strong>en</strong>tielle !<br />

YVES BERGÉ<br />

MUSIQUE 35<br />

Amour Anarchie a été donné<br />

au Toursky le 20 avril<br />

Tour de chauffe<br />

Le Cri du Port a accueilli l’Institut Musical de Formation Professionnelle (IMFP-<br />

Salon de Prov<strong>en</strong>ce) pour une journée d’information sur ses activités. Un groupe<br />

de musici<strong>en</strong>s pratiquant la «Djangologie» a animé l’espace bar pour ajouter plus<br />

de convivialité à la première partie de la soirée.<br />

Gilad Hekselman arrive directem<strong>en</strong>t des USA pour comm<strong>en</strong>cer une tournée<br />

europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 4tet et doit affronter le décalage horaire, fatal dans ce s<strong>en</strong>s du<br />

parcours. C’est un guitariste pas <strong>en</strong>core tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, d’origine israëli<strong>en</strong>ne qui<br />

vit aujourd’hui à New-York. Joe Martin, le contrebassiste, et Marcus Gilmore,<br />

le batteur, sont ses part<strong>en</strong>aires réguliers. Mark Turner, que l’on a déjà pu<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> duo avec Baptiste Trotignon, ajoute son saxophone ténor à cette<br />

formation. Une grande puissance se dégage dès le début du set dans une<br />

composition emplie de lyrisme et de cohésion. La guitare s’introduit souv<strong>en</strong>t<br />

par succession de notes douces et élaborées avec de nombreuses utilisations<br />

d’harmoniques. Peu d’accords ponctu<strong>en</strong>t les séqu<strong>en</strong>ces d’improvisation et les<br />

lignes mélodiques sont déroutantes. Saxophone et guitare se retrouv<strong>en</strong>t dans<br />

la construction des thèmes qui permett<strong>en</strong>t les digressions de chaque membre<br />

du 4tet qui n’ont à prouver leur tal<strong>en</strong>t… si ce n’est que Marcus Gilmore s’y est<br />

employé, montrant vrai dialogue est possible <strong>en</strong>tre baguettes, cymbales,<br />

peaux... et âme !<br />

DAN WARZY<br />

Cette soirée s’est déroulée au Cri du Port le 16 mai<br />

© Dan Warzy<br />

Un langage de paix<br />

Le pianiste cubain Roberto Fonseca, découvert dans le<br />

band du Bu<strong>en</strong>a Vista Social Club révélé par Ry Cooder et<br />

Wim W<strong>en</strong>ders, a prés<strong>en</strong>té son dernier <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t : Yo<br />

Le batteur Ramsès Manuel Rodriguez<br />

Baralt et Joel Hierrezuelo Balart<br />

aux congas sont les piliers rythmiques<br />

de la soirée. Avec eux, Yandy<br />

Martinez Gonzales à la basse et<br />

Jorge Luis Valdes Chicoy à la guitare.<br />

Roberto Fonseca est allé puiser<br />

dans l’héritage des griots africains <strong>en</strong><br />

Roberto Fonseca © Dan Warzy<br />

la personne et la voix de Baba Sissoko,<br />

musici<strong>en</strong> mali<strong>en</strong> qui l’accompagne<br />

avec un petit guembri et plusieurs<br />

percussions. Les compositions suiv<strong>en</strong>t<br />

une trame simple et répétitive<br />

très rythmée, les motifs mélodiques,<br />

parfois déroutants, sonn<strong>en</strong>t au clavier<br />

qui pr<strong>en</strong>d parfois un acc<strong>en</strong>t de<br />

mélodéon ori<strong>en</strong>tal. Les différ<strong>en</strong>tes<br />

colorations de musiques traditionnelles<br />

conduis<strong>en</strong>t à une sorte de rituel,<br />

qui n’exclut pas une improvisation<br />

débordante ; la main droite du pianiste<br />

s’<strong>en</strong>vole alors à une vitesse extravagante<br />

! Et juste lorsqu’on espère plus<br />

de variété, un changem<strong>en</strong>t de couleurs,<br />

un rythme de salsa s’élève, dans<br />

un hommage aux musici<strong>en</strong>s de La<br />

Havane aujourd’hui décédés. Un clavier<br />

couplé à la voix fusionne avec les<br />

timbales de la tradition gnawa, les<br />

qraqeb qui sont si sonores. Docteur<br />

Griot et Professeur Fonseca réussiss<strong>en</strong>t<br />

à embraser la scène, propulsant<br />

les spectateurs hors de leurs sièges...<br />

juste avant la transe.<br />

DAN WARZY<br />

Ce concert a eu lieu au GTP<br />

à Aix le 14 mai


36 MUSIQUE JAZZ | ACTUELLE | DU MONDE<br />

Tempo d’ici<br />

Rossitza Milevska, prix du soliste © Marie. Bergère<br />

Nicolas Koedinger 5tet, laureat du Tremplin © Marie. Bergère<br />

deuxième soirée et le jury celui du Soliste. Enfin, le<br />

quintet de Nicolas Koedinger, interprétant<br />

uniquem<strong>en</strong>t des compositions du musici<strong>en</strong> (superbe<br />

contrebasse) a remporté le Prix du Jury (et le Prix<br />

public du premier soir) par son inv<strong>en</strong>tion, sa<br />

cohér<strong>en</strong>ce, la construction au cordeau des morceaux,<br />

ses dialogues <strong>en</strong> écho ou contrepoint <strong>en</strong>tre le saxo<br />

et le trombone. Les organisateurs du festival peuv<strong>en</strong>t<br />

se réjouir cette année <strong>en</strong>core de la qualité des<br />

artistes. La relève jazzique est bi<strong>en</strong> assurée !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

La finale du tremplin Jazz<br />

a eu lieu les 4 et 5 mai<br />

théâtre D<strong>en</strong>is à Hyères<br />

www.jazzaporquerolles.org<br />

Ils étai<strong>en</strong>t nombreux à répondre à l’appel du<br />

Tremplin Jazz, 30 à 35 CD <strong>en</strong>voyés de toute la région<br />

! Six, choisis par l’équipe de Jazz à Porquerolles<br />

pour une finale sur deux jours, ont prés<strong>en</strong>té chacun<br />

une demi-heure de concert. À l’issue de chaque soirée,<br />

dans le cadre du Théâtre D<strong>en</strong>is, charmant petit<br />

théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne, le public élit son groupe<br />

préféré, puis le jury détermine le vainqueur des deux<br />

soirs, se réservant le droit d’un coup de cœur. Un<br />

tremplin dédié aux jeunes jazzm<strong>en</strong>/wom<strong>en</strong>, exemple<br />

unque dans le sud-est de la France.<br />

Cette année de jeunes groupes de Montpellier, Marseille,<br />

Nice, Toulon prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t des univers très<br />

différ<strong>en</strong>ts, de l’interprétation de standards à la création<br />

personnelle <strong>en</strong> passant par des musiques<br />

métissées, avec des formations avec voix ou instrum<strong>en</strong>tales,<br />

restreintes ou nombreuses des<br />

instrum<strong>en</strong>ts variés… Un <strong>en</strong>semble d’une belle<br />

qualité, ménageant des surprises, voire des<br />

éblouissem<strong>en</strong>ts, r<strong>en</strong>dant le travail jury délicat !<br />

L’<strong>en</strong>jeu ? avant tout une reconnaissance, la première<br />

partie du concert d’ouverture du festival de<br />

Porquerolles cet été, deux jours d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t au<br />

studio 26 d’Antibes… On remarquait ainsi la jolie<br />

voix bi<strong>en</strong> placée de Julie B<strong>en</strong>oliel, accompagnée<br />

de Claude Basso à la guitare, le beau Titanic de<br />

Guilhem Verger ; mais surtout la remarquable<br />

prestation à la harpe, instrum<strong>en</strong>t inatt<strong>en</strong>du <strong>en</strong> jazz<br />

de Milevska, ses élans lyriques, son swing, ses<br />

nuances : le public lui accordera le Prix de la<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

À l’occasion du mois du jazz,<br />

la médiathèque d’Hyères et le festival Jazz<br />

à Porquerolles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, à la médiathèque,<br />

Billie Holiday et ses héritières :Exposition des clichés<br />

de Jean-Pierre Leloir pris lors du concert de Billie<br />

Holiday <strong>en</strong> 1958 ; exposition des planches<br />

de la maison d’édition BD Musique sur<br />

la thématique Billie Holiday et ses héritières<br />

de Claire Braud, Marcelino Truong et Louis Joos.<br />

Du 16 juin au 13 juillet, vernissage le 15 juin à 18h.<br />

Projection de Ladies sing the blues,<br />

film de Franck Cass<strong>en</strong>ti, <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce,<br />

les 16, 30 juin et 13 juillet à 17h.<br />

R<strong>en</strong>contre musicale avec la chanteuse La Velle<br />

le 13 juillet à 17h.<br />

04 94 00 11 30<br />

www.jazzaporquerolles.org<br />

Saveurs de Printemps<br />

Dans un paysage presque <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dévoué aux<br />

têtes d’affiche, louable est la volonté de l’association<br />

Tandem de continuer à promouvoir des<br />

musiques hors d’un format commercial. Pour la<br />

huitième édition du désormais fameux festival<br />

Faveurs de Printemps, la S.M.A.C. toulonnaise<br />

avait donc, comme à l’accoutumée, élu domicile à<br />

Hyères dans des lieux aussi atypiques et<br />

improbables que chaleureux : l’église anglicane <strong>en</strong><br />

première partie de soirée et le Théâtre D<strong>en</strong>is pour<br />

clôturer chaque journée d’une édition à la<br />

programmation toujours aussi pointue, conçue<br />

pour les aficionados du g<strong>en</strong>re, avec des pointures<br />

nationales et internationales, du rock, de la pop et<br />

du folk. Tout un programme consacré à des artistes<br />

que l’on n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas assez sur les ondes, à<br />

comm<strong>en</strong>cer par le groupe El Botcho qui ouvrait les<br />

hostilités par une pop sucrée, savoureusem<strong>en</strong>t<br />

vintage et à la bonne humeur communicative, avec<br />

des harmonies riches <strong>en</strong> chœurs et des ballades<br />

jolim<strong>en</strong>t troussées. Tout respirait la joie d’un combo<br />

local et prometteur, une belle mise <strong>en</strong> bouche <strong>en</strong><br />

quelque sorte dans l’acoustique étonnante d’un<br />

édifice religieux. Le l<strong>en</strong>demain, c’était au tour du<br />

français Juli<strong>en</strong> Ribot d’ouvrir le bal dans l’écrin<br />

Juli<strong>en</strong> Ribot © X-D.R.<br />

magique du fameux petit théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne<br />

hyérois : une pop classieuse et précise campée sur<br />

une solide rythmique avec un soupçon de<br />

mélancolie dans l’écriture vocale portée par une<br />

voix chaleureuse. La surprise est v<strong>en</strong>ue ce jour-là<br />

du dessert des québécois Monogr<strong>en</strong>ade aux<br />

ingrédi<strong>en</strong>ts pour le moins surpr<strong>en</strong>ants : pop,<br />

Monogr<strong>en</strong>ade © X-D.R.<br />

électro, Krautrock et autres s’<strong>en</strong>trechoqu<strong>en</strong>t dans<br />

un déluge de sons sout<strong>en</strong>u par un trio à cordes et<br />

une rythmique frénétique proche du rock. Ne<br />

ressemblant esthétiquem<strong>en</strong>t à ri<strong>en</strong> de connu dans<br />

l’univers formaté de la pop, ce curieux mélange<br />

avait un goût résolum<strong>en</strong>t nouveau.<br />

ÉMILIEN MOREAU<br />

Faveurs de Printemps s’est déroulé à Hyères<br />

du 19 au 21 avril


Une Alliance Prov<strong>en</strong>çale revisitée<br />

Actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rénovation avec une ouverture prévue<br />

<strong>en</strong> 2014, le Museon Arlat<strong>en</strong> se donne à voir<br />

hors-les-murs. C’est l’occasion pour ce musée départem<strong>en</strong>tal<br />

d’ethnographie initié par Frédéric Mistral<br />

de prés<strong>en</strong>ter des manifestations déc<strong>en</strong>tralisées qui<br />

dénot<strong>en</strong>t un souci d’analyse et d’extrapolation qui<br />

vont bi<strong>en</strong> au-delà de visions folkloristes. Ce fut le<br />

cas au Portail Coucou de Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce lors de<br />

la cinquième étape du Voyage des 10 élaboré par<br />

la chanteuse-ethnologue Guylaine R<strong>en</strong>aud <strong>en</strong><br />

collaboration avec des artistes d’obédi<strong>en</strong>ces multiples<br />

et originales.<br />

La musici<strong>en</strong>ne Brésili<strong>en</strong>ne Rita Macedo (Femmouzes<br />

T équival<strong>en</strong>t féminin des Fabulous Troubadours)<br />

et le mandoliniste Patrick Vaillant étai<strong>en</strong>t donc<br />

prés<strong>en</strong>ts pour une évocation Arlési<strong>en</strong>ne de La Bague<br />

d’aïe, ce fragile («aïe …») anneau de fiançailles<br />

à la tradition originaire de la foire de Beaucaire.<br />

Fiesta arabo-andalouse<br />

Le 19 avril, Fouad Didi et son<br />

Orchestre Tarab ont fait la nouba<br />

à la Cité de la musique de Marseille<br />

Il est un peu chez lui à la Cité, où il <strong>en</strong>seigne la<br />

musique arabo-andalouse. Quand il se produit dans<br />

ces murs avec son Orchestre Tarab, cela pr<strong>en</strong>d des<br />

airs de fête de famille. Amis, élèves, artistes sont<br />

v<strong>en</strong>us écouter, danser, fusionner avec ces musici<strong>en</strong>s<br />

qui repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des airs qu’ils connaiss<strong>en</strong>t.<br />

Intitulé De Gr<strong>en</strong>ade à Tlemc<strong>en</strong>, le spectacle est<br />

rythmé à la manière un voyage dans l’espace<br />

comme dans le temps. Car après la chute de<br />

Gr<strong>en</strong>ade, le répertoire classique andalou continue à<br />

vivre et donne naissance à un nouveau g<strong>en</strong>re, à<br />

Tlemc<strong>en</strong> justem<strong>en</strong>t, le hawzi. C’est tout ce<br />

répertoire auquel r<strong>en</strong>d hommage l’Orchestre Tarab,<br />

dans le respect de la tradition ancestrale transmise<br />

oralem<strong>en</strong>t.<br />

Violon, alto, oud, kouitra, mandoline, mandole,<br />

derbouka et tar, les instrum<strong>en</strong>ts sont ceux de<br />

l’orchestre traditionnel andalou, auquel s’ajoute un<br />

banjo. Très vite, le s<strong>en</strong>s de «tarab» fait jour : une<br />

Vers l’Iran<br />

Les musiques classique et traditionnelle d’Afghanistan,<br />

d’Iran, d’Inde, d’Ouzbékistan, du Tadjikistan, ou<br />

<strong>en</strong>core du Pakistan sont à l’honneur à Marseille, grâce<br />

à l’association Ushpizin qui organise la deuxième<br />

édition de son festival indo-persan. P<strong>en</strong>dant longtemps,<br />

ces répertoires et les artistes de r<strong>en</strong>ommée<br />

internationale qui les diffus<strong>en</strong>t sont restés à l’écart<br />

de notre région, qui peut toutefois être fière de<br />

compter parmi ses concitoy<strong>en</strong>s la famille Chemirani,<br />

d’origine irani<strong>en</strong>ne, dont le père Djamshid est<br />

une référ<strong>en</strong>ce du zarb. Il était d’ailleurs programmé<br />

au début du festival au côté d’une virtuose du setâr,<br />

Shadi Fathi. Parmi les autres pointures qui défil<strong>en</strong>t<br />

depuis le 9 mai à Marseille, m<strong>en</strong>tionnons Wajahat<br />

Khan, héritier de maîtres du sarod <strong>en</strong> Inde et la<br />

chanteuse Janet Rothstein-Yehudayan, interprète<br />

toute <strong>en</strong> nuances du répertoire classique et<br />

traditionnelle persan.<br />

Place est faite aussi au 7 e art et particulièrem<strong>en</strong>t à<br />

la production pakistanaise avec, les 23 et 24 mai à<br />

L’occasion d’évoquer et de développer d’après des<br />

textes, témoignages et compositions Prov<strong>en</strong>çaux<br />

passés ou contemporains (P. Vaillant), rites amoureux<br />

et domestiques, diverses ambiances populaires.<br />

Pour ce faire, nos musici<strong>en</strong>s se permett<strong>en</strong>t des développem<strong>en</strong>ts<br />

plein de fraîcheur où abond<strong>en</strong>t les<br />

procédés de la musique de tradition orale : bourdons,<br />

unissons répétitifs, joutes polyphoniques<br />

agrém<strong>en</strong>tées des motifs inv<strong>en</strong>tifs et novateurs de<br />

la mandoline de Vaillant à (re)découvrir impérativem<strong>en</strong>t.<br />

Notons les acc<strong>en</strong>ts exotiques de Rita<br />

Macedo et la théâtralisation jubilatoire de Guylaine<br />

R<strong>en</strong>aud, pour une tradition revisitée avec<br />

onirisme et originalité.<br />

PIERRE-ALAIN HOYET<br />

La Bague d’aïe a été crée le 14 avril<br />

au Portail Coucou Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

transe extatique de celui qui sait s’abandonner. La<br />

nouba pr<strong>en</strong>d corps, la piste ondule et les youyous<br />

crépit<strong>en</strong>t.<br />

Le répertoire fait une incursion dans le chaâbi et<br />

offre un att<strong>en</strong>du Ya Rayah, morceau populaire de<br />

Dahman El Harrachi, transformé <strong>en</strong> tube par Rachid<br />

Taha. Et quand un élève est invité à pr<strong>en</strong>dre le<br />

piano <strong>en</strong> même temps que Bruno Allary,<br />

compagnon de route et fondateur de la Compagnie<br />

Rassegna, se met à la guitare, c’est toute la<br />

générosité de Fouad Didi qui s’exprime.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

la Maison de la Région, 8 films réalisés <strong>en</strong> 2011<br />

par de jeunes cinéastes.<br />

À v<strong>en</strong>ir, le 26 mai, un concert de musique traditionnelle<br />

afghane donné par l’Ensemble Samangan, du<br />

nom de leur province d’origine. Les frères Nassir et<br />

Munir (tabla) Aziz et leur père Mohammad Rassoul<br />

reli<strong>en</strong>t l’anci<strong>en</strong>ne et la nouvelle génération de<br />

joueurs de luth, dans la diversité de l’instrum<strong>en</strong>t.<br />

Ils sont accompagnés par un jeune tal<strong>en</strong>t du rebab,<br />

Wahid Dil Ahang.<br />

La musique afghane et les frères Aziz sont à<br />

nouveau à l’honneur, mardi 29 mai, prouvant que la<br />

culture peut redonner espoir et dignité à un pays<br />

ravagé depuis des déc<strong>en</strong>nies par les guerres.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Ushpizin, Festival indo-persan<br />

Jusqu’au 31 mai<br />

Cité de la Musique, Marseille<br />

www.ushpizin.org<br />

Fouad Didi et l'orchestre Tarab © X-D.R.


AU PROGRAMME<br />

38<br />

THÉÂTRE<br />

Le Dindon<br />

Philippe Adri<strong>en</strong> met <strong>en</strong> scène Le Dindon de Feydeau,<br />

se servant des clichés du vaudeville pour huiler la<br />

mécanique d’un théâtre flirtant <strong>en</strong>tre absurde et<br />

fantastique. Qui sera le dindon de la farce, de la<br />

femme vertueuse au mari volage, des anci<strong>en</strong>s<br />

amants aux nouveaux soupirants ? Les portes<br />

claqu<strong>en</strong>t, les sonneries se décl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t dans la<br />

course haletante de personnages qui pour la plupart<br />

ne doiv<strong>en</strong>t pas se r<strong>en</strong>contrer…<br />

Du 5 au 9 juin<br />

La Criée<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

© Chantal Depagne-Palazon 2010<br />

Une divine comédie<br />

Le chef-d’œuvre de Dante est ici transformé <strong>en</strong><br />

poème lyrique pour contre-ténor (Alain Aubin),<br />

récitant (Fosco Perinti), quatuor à cordes (Pro<br />

Musica) et dispositif électroacoustique par<br />

Christophe Mauro, et Mehdi Belhaj Kacem pour le<br />

texte. La partition joue sur les contrastes «<strong>en</strong> créant<br />

un Enfer <strong>en</strong> paix, un Purgatoire ironique, un Paradis<br />

fougueux et tonique, pour finir par une vision décalée<br />

de la mort dans Vita Nova.»<br />

Le 25 mai<br />

Théâtre Gyptis<br />

04 91 11 00 91<br />

www.theatregyptis.com<br />

© Max Minniti<br />

La mer parle<br />

Comme chaque été depuis 26 ans, le poète Christian<br />

Gorelli installe ses parolades sur l’île du Frioul durant<br />

l’été. La première de ces prom<strong>en</strong>ades poétique aura<br />

pour thème Mes poètes maritimes, de Lucrèce à<br />

Louis Brauquier. R<strong>en</strong>dez-vous sur le Vieux-Port pour<br />

la navette de 9h.<br />

Le 17 juin<br />

Les îles du Frioul<br />

06 07 36 91 98<br />

Opéra Buffa<br />

La cie Laika et Muziektheater Transparant<br />

s’empar<strong>en</strong>t de l’opéra buffa de Mozart, Don Giovanni,<br />

qu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dans une transcription<br />

contemporaine, pour orgue Hammond, contrebasse<br />

et violon, dans un somptueux mélange de musique,<br />

de chants, d’interprétation et de chocolat… Un<br />

spectacle-dîner plein de t<strong>en</strong>tations !<br />

Du 14 au 16 juin<br />

La Friche<br />

04 95 04 95 02<br />

www.lafriche.org<br />

Le repas des fauves<br />

© X-D.R<br />

Durant la période trouble de la France occupée, et<br />

alors que sept amis fêt<strong>en</strong>t l’anniversaire de leur hôte,<br />

deux officiers allemands sont abattus au pied de<br />

l’immeuble. La Gestapo investit alors les lieux et<br />

décide de pr<strong>en</strong>dre deux otages par appartem<strong>en</strong>t, les<br />

laissant sadiquem<strong>en</strong>t choisir eux-mêmes, parmi eux,<br />

ceux qui seront emm<strong>en</strong>és. Juli<strong>en</strong> Sibre adapte et met<br />

<strong>en</strong> scène l’œuvre de Vahé Katcha, élargissant le huis<br />

clos et explicitant le hors champ par des films<br />

d’archives et des animations originales de Cyril<br />

Drouin.<br />

Le 29 mai<br />

Théâtre Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.com<br />

© Nicolas Rivoire<br />

Magic Dust<br />

Zéphir est balayeur, Olga est une diva, et tout semble<br />

les séparer… Mais dans le secret d’un chapiteau,<br />

<strong>en</strong>tre balais et baguettes magiques, poussières et<br />

paillettes, le rêve de chacun rejoint le quotidi<strong>en</strong> de<br />

l’autre. La cie Alzhar crée du rêve, équilibrant<br />

subtilem<strong>en</strong>t marionnettes et images numériques.<br />

Le 7 juin<br />

C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char, Digne<br />

04 92 30 87 10<br />

www.sortiradigne.fr<br />

Cabaret<br />

New burlesque<br />

Les pulpeuses effeuilleuses découvertes à la faveur<br />

du film Tournée de Mathieu Amalric sont bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> chair<br />

sur scène dans un cabaret qui revisite le g<strong>en</strong>re du<br />

striptease. Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Kitt<strong>en</strong> on<br />

the keys, Evie Lovelle et Julie Atlas Muz, et leur<br />

part<strong>en</strong>aire masculin tout aussi haut <strong>en</strong> couleur Rocky<br />

Roulette, assum<strong>en</strong>t tout, avec humour et générosité.<br />

Les 8 et 9 juin<br />

L’Olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Agnes Mellon<br />

H<strong>en</strong>ri IV le bi<strong>en</strong> aimé<br />

Daniel Colas met <strong>en</strong> scène les dix-huit derniers jours<br />

de la vie du monarque, acc<strong>en</strong>tuant le côté très<br />

humain de ce roi amoureux comme un adolesc<strong>en</strong>t<br />

d’une très jeune femme pour laquelle il est prêt à<br />

sacrifier son royaume. Jean-François Balmer et<br />

Béatrice Ag<strong>en</strong>in ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les rôles-titres de cette<br />

restitution historique exacte et précise.<br />

Du 29 mai au 9 juin<br />

Le Gymnase<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

3 jours et plus…<br />

Le Vitez clôture sa saison avec la 17 e édition du<br />

Festival de jeune théâtre amateur, programmant des<br />

spectacles réalisés dans le cadre des ateliers de<br />

théâtre amateur organisés par le Vitez, l’association<br />

Pratik Teatr et Aix-Marseille Université.<br />

Du 12 au 17 juin<br />

Théâtre Vitez, Aix<br />

04 42 59 94 37<br />

www.theatre-vitez.com


Éclats de vie<br />

Seul <strong>en</strong> scène, Jacques Weber laisse<br />

éclater sa passion du théâtre <strong>en</strong><br />

prom<strong>en</strong>ant sa verve dans les textes<br />

d’auteurs qui l’ont marqué. Ceux de<br />

Musset, Flaubert, Molière, Corneille, La<br />

Fontaine ou <strong>en</strong>core Duras, pour ne<br />

citer qu’eux, qu’il s’approprie avec<br />

gourmandise et partage avec le public.<br />

Le 24 mai<br />

Théâtre de Fos<br />

04 42 11 01 99<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Je me souvi<strong>en</strong>s<br />

À la façon de Georges Perec, Jérôme<br />

Rouger fait collecte de ses souv<strong>en</strong>irs et<br />

se souvi<strong>en</strong>t de son <strong>en</strong>fance à Terves,<br />

dans les Deux Sèvres, mêlant paroles,<br />

musique et soirée diapos… Avec<br />

malice, fraîcheur et décalage<br />

surgiss<strong>en</strong>t l’humour et les émotions, et,<br />

loin de toute nostalgie, il convoque le<br />

passé pour nourrir le prés<strong>en</strong>t.<br />

Le 25 mai<br />

Espace Robert Hossein, Grans<br />

04 90 55 71 53<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Histoires<br />

cachées<br />

Prom<strong>en</strong>ade sonore avec casque audio<br />

sur la tête… Isolé mais <strong>en</strong> petit groupe,<br />

chacun expérim<strong>en</strong>te un nouvel espace<br />

public, suivant la règle d’un drôle de<br />

jeu : suivre un objet banal (d’une<br />

orange à une boite d’allumettes) qui<br />

passe de main <strong>en</strong> main au travers de<br />

quatre personnages solitaires, quatre<br />

tranches de vie à découvrir. Le lieu du<br />

r<strong>en</strong>dez-vous est t<strong>en</strong>u secret jusqu’au<br />

dernier mom<strong>en</strong>t…<br />

Le 16 juin à 11h, 16h et 19h<br />

Théâtre de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

La confér<strong>en</strong>ce<br />

des oiseaux…<br />

… ou le dialogue mystique d’après Farid<br />

Al Din Attar tiré du récit théâtral de<br />

Jean-Claude Carrière. Serge Barbuscia,<br />

metteur <strong>en</strong> scène et récitant, réunit, <strong>en</strong><br />

paroles et musique, l’esprit de deux<br />

grands mystiques, Farid Al Din Attar et<br />

Olivier Messia<strong>en</strong>, «pr<strong>en</strong>ant la complicité<br />

des oiseaux comme un symbole des<br />

relations <strong>en</strong>tre le ciel et la terre».<br />

Le 25 mai<br />

Théâtre du Balcon, Avignon<br />

04 90 85 00 80<br />

http://Theatredubalcon.org<br />

© X-D.R.<br />

Les chambres<br />

d’amour<br />

Grasse clôture sa saison, à l’Hôtel du<br />

Patti transformé <strong>en</strong> «maison close<br />

poétique», avec le Théâtre de l’Unité<br />

pour une par<strong>en</strong>thèse poéticoamoureuse…<br />

Dans l’intimité de<br />

chambres d’amour, rimes et mots<br />

d’amour vous seront t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t<br />

susurrés à l’oreille, le temps de vous<br />

soustraire, avec béatitude, à un<br />

quotidi<strong>en</strong> bi<strong>en</strong> moins insolite !<br />

Du 1 er au 3 juin<br />

Théâtre de Grasse<br />

04 93 40 53 00<br />

www.theatredegrasse.com<br />

Beaucoup de<br />

bruit pour ri<strong>en</strong><br />

Premier spectacle <strong>en</strong> salle pour la cie<br />

de théâtre de rue 26 000 Couverts, qui<br />

offre une lecture innovante de l’œuvre<br />

de Shakespeare. Digression et art du<br />

détournem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong> sûr au<br />

programme, Philippe Péh<strong>en</strong>n brouille<br />

les conv<strong>en</strong>tions théâtrales, convoquant<br />

la capacité d’improvisation des<br />

comédi<strong>en</strong>s et des spectateurs.<br />

Les 19 et 20 juin<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Bizarre<br />

Première confrontation avec le public<br />

pour les élèves de première année de<br />

l’École régionale d’acteurs de Cannes !<br />

Sous la direction de Frédéric Grosche,<br />

ils s’empar<strong>en</strong>t de l’univers du trublion<br />

de la scène arg<strong>en</strong>tine, Rafael<br />

Spregelburd : quatre chapitres,<br />

s’inspirant des télénovelas latinoaméricaine,<br />

distill<strong>en</strong>t tous les<br />

ingrédi<strong>en</strong>ts du g<strong>en</strong>re, amour, trahisons,<br />

folie, intrigue policière, dans un<br />

pastiche qui dissimule une charge<br />

sociopolitique féroce de la société<br />

actuelle.<br />

Le 8 juin<br />

Théâtre de La Licorne, Cannes<br />

04 97 06 44 90<br />

www.madeincannes.com


AU PROGRAMME<br />

40 DANSE<br />

À nos morts…<br />

Yann Gilg, directeur artistique de la cie Mémoires<br />

Vives, et Reda Bouch<strong>en</strong>ack, «lég<strong>en</strong>de» du raï<br />

marocain, font se r<strong>en</strong>contrer l’Histoire et le hip hop,<br />

dans un récit chorégraphié qui r<strong>en</strong>d hommage à la<br />

mémoire des soldats indigènes, tirailleurs morts pour<br />

la France <strong>en</strong>tre 1857 et 1945, qui fur<strong>en</strong>t garant de la<br />

liberté de la France durant tous les conflits. Les<br />

tableaux se succèd<strong>en</strong>t <strong>en</strong> danse, lumières et sons<br />

pour r<strong>en</strong>dre vivant ce fragm<strong>en</strong>t d’histoire.<br />

Le 24 mai<br />

Cinéma 3 Casino, Gardanne<br />

Association Contacts<br />

09 50 69 93 05<br />

www.cie-memoires-vives.org<br />

© X-D.R<br />

Dépigm<strong>en</strong>tation<br />

Pour cette création, la sénégalaise Gnagna Gueye,<br />

<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au Pavillon Noir d’avril à juin 2012, lance<br />

un cri d’espoir pour détruire le cliché t<strong>en</strong>ace de la<br />

suprématie «blanche». Sur le thème des traitem<strong>en</strong>ts<br />

pour r<strong>en</strong>dre la peau de la femme africaine plus claire,<br />

la danseuse veut s<strong>en</strong>sibiliser populations et dirigeants<br />

sur les conséqu<strong>en</strong>ces tragiques de cette nouvelle<br />

pratique.<br />

Le 19 juin<br />

Pavillon Noir, Aix<br />

0811 020 111<br />

www.preljocaj.org<br />

© Antoine Tempé<br />

Post disaster dance<br />

Le chorégraphe Matthieu Hocquemiller inv<strong>en</strong>te un<br />

projet hybride autour de la post disaster dance, un<br />

travail sur «l’utopie dansée» qui ne craint ni l’absurde<br />

ni la fragilité. Une nouvelle forme de performance<br />

dansée pour une av<strong>en</strong>ture collective qui <strong>en</strong>tre<br />

«gesticulations ins<strong>en</strong>sées et brouillonnes pour ses<br />

détracteurs, rejette toute codification physique au<br />

profit d’une créativité spontanée et volontiers<br />

exubérante». Prés<strong>en</strong>tation d’un travail <strong>en</strong> cours.<br />

Le 15 juin<br />

3 bisf, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 16 17 75<br />

www.3bisf.com<br />

Doux<br />

Anton Zvir et Béatrice Mille, un duo du Ballet<br />

National de Marseille, revisit<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de<br />

douceur et sa persistance nostalgique dans le corps.<br />

Une gestuelle coulée et souple, de la proximité et du<br />

contact, pour une chorégraphie de couple pas si<br />

fréqu<strong>en</strong>te <strong>en</strong> danse contemporaine…<br />

Le 24 mai<br />

Festival des Arts Ephémères, Parc Maison<br />

Blanche, Marseille<br />

Le 9 juin<br />

Flâneries d’Art, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 91 32 72 72<br />

www.ballet-de-marseile.com<br />

Métamorphoses<br />

Pour le Ballet National de Marseille, Frédéric<br />

Flamand s’appuie sur l’œuvre magistrale d’Ovide,<br />

un poème mythologique qui transgresse et fait<br />

éclater l’ordre classique. Les designers brésili<strong>en</strong>s<br />

Humberto et Fernando Campana ont conçu les<br />

décors de ce spectacle, dans lequel l’approche des<br />

mythes est l’occasion d’une réflexion sur les forces<br />

constitutives de la nature humaine.<br />

Le 29 juin<br />

Place Bargemon, Marseille<br />

04 91 32 72 72<br />

www.ballet-de-marseile.com<br />

© Julie Borde<br />

Festival de Marseille<br />

Le Festival de danse et des arts multiples s’installe à<br />

Marseille p<strong>en</strong>dant un mois (voir p11). Au Silo, Sidi<br />

Larbi Cherkaoui prés<strong>en</strong>te TeZukA (9 et 10/6), une<br />

fresque épique et multimédia autour de l’univers du<br />

maître du manga japonais Osamu Tezuka. Dans<br />

Standards, Pierre Rigal joue avec les couleurs du<br />

drapeau tricolore <strong>en</strong> observant les effets de la<br />

standardisation sur un groupe de danseurs hip-hop<br />

(12 et 13/6 salle Vallier). La Cie Sharon Fridman<br />

joue le duo Al M<strong>en</strong>os dos Caras (15/6 salle Vallier),<br />

un opus nocturne sur la perte de repères. La<br />

canadi<strong>en</strong>ne Crystal Pite, dans The Tempest replica<br />

(19/6 salle Vallier) donne vie à la tragédie de<br />

Shakespeare pour <strong>en</strong>tremêler le merveilleux et la<br />

sci<strong>en</strong>ce. Puis dans The Strindberg Project, le ballet<br />

Cullberg prés<strong>en</strong>te le fleuron de la danse scandinave<br />

dans un double programme, <strong>en</strong> exclusivité pour le<br />

Festival (20/6 au Silo).<br />

Du 9 juin au 6 juillet<br />

04 91 99 00 20<br />

www.festivaldemarseille.com<br />

Au Klap<br />

Les découvertes sont toujours au r<strong>en</strong>dez-vous à la<br />

Maison pour la danse : le 24 mai à 19h, Flor<strong>en</strong>t<br />

Nikiema et Faho Biemoubon, artistes issus de l’école<br />

de danse d’Irène Tassembédo de Ouagadougou, au<br />

Burkina, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Quand la lune est pleine ; le<br />

même jour à 20h30, les danseurs de la formation<br />

Coline donn<strong>en</strong>t la dernière représ<strong>en</strong>tation de la<br />

promotion 2010-2012 sur une chorégraphie de<br />

Mathilde Monnier et Bernard Glandier. Le 29 mai à<br />

20h30 Michel Kelem<strong>en</strong>is échangera quelques gestes<br />

de son solo Faune Fomitch avec Thomas Birzan de la<br />

cie Gr<strong>en</strong>ade/Josette Baïz.<br />

Klap Maison pour la danse<br />

04 96 11 11 20<br />

www.kelem<strong>en</strong>is.fr<br />

Aaléef<br />

Un solo du performer Taoufiq Izeddiou, qui mêle sa<br />

stature de boxeur à une réflexion sur l’id<strong>en</strong>tité. Son<br />

corps massif et puissant heurte le sol et modernise<br />

la danse transc<strong>en</strong>dantale des gnawas, ethnie de<br />

l’Atlas dont il fait partie. Une pièce écartelée <strong>en</strong>tre<br />

tradition et contemporanéité.<br />

Le 9 juin<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Energy<br />

À la manière des savants des débuts de la révolution<br />

électrique, deux danseurs derviche, Ziya Azazi et<br />

Loreta Juodkaité, et un musici<strong>en</strong> de thérémine,<br />

Claudio Bettinelli, s’attaqu<strong>en</strong>t à l’alchimie qui<br />

transforme le mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière, et la chaleur<br />

<strong>en</strong> musique. Les acteurs devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t «générateurs»<br />

pour un spectacle plein d’énergie.<br />

Le 9 juin<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr


AU PROGRAMME<br />

42 JEUNE PUBLIC/CIRQUE<br />

T<strong>en</strong>dance Clown<br />

Mondes animés<br />

Le Théâtre du Mantois offre l’occasion de découvrir<br />

par le spectacle vivant une autre façon de regarder<br />

l’image. Un ciné-théâtre jeune public dans lequel<br />

deux comédi<strong>en</strong>s-musici<strong>en</strong>s compos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> direct une<br />

bande son mêlant voix, bruitages et musique devant<br />

quelques perles du cinéma d’animation v<strong>en</strong>ue<br />

d’Estonie, de Kirghizie ou d’ailleurs.<br />

Le 24 mai<br />

Le Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

Wurre-Wurre © Bart Van Leuv<strong>en</strong><br />

Depuis le 27 avril, la 7 e édition de la manifestation<br />

dédiée à l’art clownesque déambule de spectacles<br />

de rue gratuits <strong>en</strong> propositions singulières dans les<br />

théâtres (voir p23).<br />

En part<strong>en</strong>ariat avec Karwan, la Cité des Arts de la<br />

Rue, le duo belge surréaliste Wurre-Wurre prés<strong>en</strong>te<br />

Broekv<strong>en</strong>t (le 23 mai) dans la cour du Conservatoire<br />

National de Marseille (avant une tournée dans la région<br />

du 23 mai au 2 juin) dans lequel le duo de clown<br />

surréaliste offre un spectacle proche d’un cadavre<br />

exquis gestuel et absurde, très écrit et maîtrisé.<br />

Au Daki Ling (les 24 et 25 mai), la Bande Artistique<br />

prés<strong>en</strong>tera Parfois dans la vie les choses chang<strong>en</strong>t (à<br />

partir de 7 ans). Entre jonglerie, opéra et clown, deux<br />

personnages haut <strong>en</strong> couleurs tâcheront de se r<strong>en</strong>dre<br />

dignem<strong>en</strong>t jusqu’à la fin de leur spectacle, malgré les<br />

embûches.<br />

Le festival de «clowns d’aujourd’hui» s’achève sur un<br />

final de prestige à savourer au théâtre du Merlan. Le<br />

26 mai, Ha Ha Ha ! promet une heure de joyeux fous<br />

rires. Dès l’arrivée sur scène du duo de clowns des<br />

Okidok, petits et grands sont plongés dans un univers<br />

baroque et poétique, proche des dessins animés de<br />

Tex Avery et du théâtre d’objets. Un tandem belge qui<br />

concilie à merveille émotion, malice et poésie. Le 27<br />

mai, dans Slips Inside, les Okidok, tels des cascadeurs<br />

farfelus, improvis<strong>en</strong>t des petites scènes acrobatiques<br />

et clownesques. À pied, à quatre pattes, à plat v<strong>en</strong>tre,<br />

© X-D.R.<br />

les deux hommes (<strong>en</strong> slip) se lanc<strong>en</strong>t dans une démonstration<br />

de leurs tal<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre acrobatie et poésie<br />

brute des grandes années du music-hall.<br />

Tournée dans la région Paca<br />

Broekv<strong>en</strong>t<br />

Le 23 mai<br />

Cour du Conservatoire National de Région,<br />

Marseille<br />

Le 25 mai<br />

Château de l’Empéri, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

Le 27 mai<br />

Ecole Paul Arène, Antibes<br />

Le 28 mai<br />

Place Mariéjol, Antibes<br />

Le 2 juin<br />

Cour de l’école Antide Boyer, Aubagne<br />

04 96 15 76 30<br />

www.karwan.info<br />

Ha Ha Ha !<br />

Le 26 mai<br />

Théâtre du Merlan, Marseille<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

Le 22 mai<br />

Pôle Jeune Public, Le Revest<br />

04 94 98 12 10<br />

http://polejeunepublic.com<br />

Le 25 mai<br />

La Croisée des Arts, Saint-Maximin<br />

04 94 86 18 90<br />

www.var.fr<br />

Slips Inside<br />

Le 27 mai<br />

Théâtre du Merlan, Marseille<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

Le ballet<br />

du montreur<br />

Pierre et le loup<br />

Le célèbre conte musical de Prokofiev est interprété<br />

par l’Orchestre symphonique de l’Opéra de<br />

Toulon pour un ciné concert jeune public. Les<br />

images du film d’animation, superbe et terrifiant de<br />

Suzie Templeton remplac<strong>en</strong>t le récitant, et exig<strong>en</strong>t<br />

une parfaite synchronie avec la partition ! Sur le<br />

même concept, <strong>en</strong> première partie, l’orchestre<br />

prés<strong>en</strong>tera le dadaïste et loufoque Entracte de R<strong>en</strong>é<br />

Clair sur une partition d’Erik Satie.<br />

Le 1 er juin<br />

Théâtre du Golfe, La Ciotat<br />

04 42 08 92 87<br />

www.mairie-laciotat.fr<br />

Le 15 juin<br />

Pôle culturel, Saint-Maximin<br />

04 94 86 18 90<br />

www.polejeunepublic.com<br />

Pierre et le loup de Suzie Templeton<br />

Si la terre<br />

Débarquer sur la planète de G<strong>en</strong>eviève Laloy, c’est<br />

un peu faire le tour du monde. Dans ce monde-là, on<br />

a <strong>en</strong>vie de flâner, de franchir des petits ponts<br />

d’<strong>en</strong>fance, d’ouvrir les yeux sur d’autres terres<br />

possibles. Tissées de folk et de jazz, ses histoires<br />

chantées ancrées dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne s’élanc<strong>en</strong>t<br />

vers les étoiles.<br />

Du 31 mai au 1 er juin<br />

Espace Robert Hossein, Grans<br />

04 90 55 71 53<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© X-D.R.<br />

© X-D.R.<br />

Le marionnettiste Louis-Do Bazin, accompagné par<br />

Jean-Pierre Caporossi (ou Florian Doidy) au piano,<br />

invite le public à participer à un ballet de danse<br />

classique. Spectacle inclassable et plein de surprises,<br />

qui initie à l’art de la danse et son univers de grâce et<br />

de légèreté. Inoubliable.<br />

Le 2 juin<br />

Théâtre de Fos-sur-Mer<br />

04 42 11 01 00<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr


Folle histoire<br />

Dans le cadre de La Folle histoire<br />

des Arts de la Rue, trois spectacles<br />

gratuits sont proposés chaque jour<br />

dans cinq villages du départem<strong>en</strong>t<br />

associés à Saison 13, autour de<br />

l’univers de Léandre et ses complices,<br />

des compagnies barcelonaises.<br />

Dans Chez Léandre, le clown installe<br />

son univers sommaire dans la rue, une<br />

table, une chaise, une porte. Emm<strong>en</strong>é<br />

à vivre la vie d’un clown au grand jour,<br />

le public découvrira ses gestes du<br />

quotidi<strong>en</strong>, partageant son humour et<br />

sa poésie.<br />

Dans Barco de Ar<strong>en</strong>a, l’artiste de rue<br />

Claire Ducreux relève le défi de<br />

r<strong>en</strong>dre accessible à tous la danse<br />

contemporaine. Autour d’une<br />

installation minimaliste, un pont se<br />

transformant <strong>en</strong> bateau, des images et<br />

des situations familières tout <strong>en</strong> finesse<br />

et <strong>en</strong> élégance permett<strong>en</strong>t au public<br />

d’<strong>en</strong>trer dans la danse.<br />

Créés pour faire rire, que devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

les clowns <strong>en</strong> temps de crise ? Trois<br />

clowns perdus dans un monde qui leur<br />

est inconnu, maîtres de la farce et de<br />

l’humour, dans Démodés, une tragicomédie<br />

contée non sans humour et<br />

relevé d’une pointe de nostalgie. Avec<br />

la Compagnie La Tal et Léandre<br />

Ribera.<br />

Chez Léandre<br />

Le 9 juin à 19h<br />

Place Mitterrand, Saint Martin de<br />

Crau<br />

Le 10 juin à 11h30<br />

Rue de la République, Eygalières<br />

Le 15 juin à 19h<br />

Place Raoul Coustet, Mallemort<br />

Le 16 juin à 19h<br />

Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />

Sainte-Réparade<br />

Le 17 juin à 11h30<br />

Autour de la Mairie, Puyloubier<br />

Sirènes<br />

et midi net<br />

Le virtuose de la cornemuse Erwan<br />

Keravec dans un trio atypique<br />

(Guénolé Keravec à la bombarde et<br />

Alain Mahé à l’électronique) mêlant<br />

instrum<strong>en</strong>tation traditionnelle et<br />

électronique. Il avait accompagné avec<br />

grâce les Enfants de Boris Charmatz au<br />

Festival d’Avignon 2011 et repr<strong>en</strong>d sa<br />

recherche sur le souffle continu et le<br />

son obsédant. Une sirène <strong>en</strong> alerte à<br />

Sirènes et midi net.<br />

Urban Pipes<br />

Le 6 juin<br />

Sirènes et midi net, Parvis de<br />

l’Opéra de Marseille<br />

04 91 03 81 28<br />

www.lieuxpublics.fr<br />

Barco de Ar<strong>en</strong>a © Luc Viatour<br />

Barco de Arna<br />

Le 9 juin à 18h<br />

Place Mitterrand, Saint Martin de<br />

Crau<br />

Le 10 juin à 10h30<br />

Rue de la République, Eygalières<br />

Le 15 juin à 18h<br />

Place Raoul Coustet, Mallemort<br />

Le 16 juin à 18h<br />

Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />

Sainte-Réparade<br />

Le 17 juin à 10h30<br />

Autour de la Mairie, Puyloubier<br />

Démodés<br />

Le 9 juin à 21h<br />

Place Mitterrand, Saint Martin de<br />

Crau<br />

Le 10 juin à 17h<br />

Devant la salle des fêtes,<br />

Eygalières<br />

Le 15 juin à 21h<br />

Place Raoul Coustet, Mallemort<br />

Le 16 juin à 21h<br />

Parking salle des fêtes, Le Puy-<br />

Sainte-Réparade<br />

Le 17 juin à 16h30<br />

Autour de la Mairie, Puyloubier<br />

04 96 15 76 30<br />

www.follehistoire.fr<br />

La Mort<br />

Marraine<br />

Le conte musical, composé par Raoul<br />

Lay pour l’Ensemble Télémaque,<br />

donne vie aux personnages des frères<br />

Grimm à travers des thèmes musicaux,<br />

attribués à chacun des instrum<strong>en</strong>ts. La<br />

comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier trouve le<br />

juste équilibre <strong>en</strong>tre corps et mots<br />

grâce à ses accessoires de papier,<br />

simples objets incarnant les sons. Un<br />

univers magique autour de l’histoire<br />

d’un jeune homme rattrapé par son<br />

destin.<br />

Le 31 mai<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr


AU PROGRAMME<br />

44 MUSIQUE<br />

Jeune fille<br />

La Jeune fille aux mains d’arg<strong>en</strong>t, féerie sonore et<br />

visuelle imaginée pour tous publics par Olivier Py,<br />

Raoul Lay et Catherine Marnas est une valeur<br />

sûre : elle tourne partout depuis 2006. À voir si ce<br />

n’est déjà fait !<br />

BERRE-L’ETANG. Le 25 mai à 19h.<br />

Forum des Jeunes et de la Culture<br />

www.forumdeberre.com<br />

04 91 39 29 13<br />

www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

Odyssée<br />

Une création d’Oscar Strasnoy sur un livret<br />

d’Alberto Manguel. L’<strong>en</strong>semble Musicatreize est<br />

dirigé par Roland Hayrabedian, pour cette étape<br />

de création dans le cadre du projet Odyssée dans<br />

l’espace : dans la perspective de l’année MP2013,<br />

cinq opus de compositeurs représ<strong>en</strong>tant cinq pays<br />

différ<strong>en</strong>ts voi<strong>en</strong>t le jour.<br />

MARSEILLE. Le 25 mai à 19h. ABD Gaston Deferre<br />

04 13 31 82 00<br />

www.biblio13.fr www.musicatreize.org<br />

Richard Galliano<br />

L’accordéoniste de jazz joue Bach <strong>en</strong> sextet.<br />

MARSEILLE. Le 25 mai. Eglise Saint-Michel<br />

Festival de Musique Sacrée<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

Richard Galliano © Alix Laveau<br />

Alexandre Tharaud<br />

Le pianiste interprète le 3 e concerto de Beethov<strong>en</strong><br />

quand l’Orchestre Symphonique de l’Opéra (dir.<br />

Wolfgang Doerner) joue la Symphonie «Itali<strong>en</strong>ne»<br />

de M<strong>en</strong>delssohn et une pièce pour cordes de 2004 :<br />

L’Eloignem<strong>en</strong>t de Ch<strong>en</strong>.<br />

TOULON. Le 25 mai. Opéra<br />

04 94 92 70 78<br />

www.operadetoulon.fr<br />

///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Gautier Capuçon<br />

Le violoncelle français à nouveau à l’honneur pour<br />

le dernier concert de la saison au Grand Théâtre de<br />

Prov<strong>en</strong>ce ! Au programme, le Concerto n°1 de Saint-<br />

Saëns. L’Orchestre National de Lyon joue aussi la<br />

1 re symphonie de Chostakovitch…<br />

AIX. Le 25 mai. GTP<br />

08 2013 2013<br />

www.legrandtheatre.net<br />

Divine comédie<br />

Dante revu par Mehdi Belhaj Kacem sur une<br />

musique de Christophe Mauro, avec Alain Aubin<br />

(contre-ténor), Fosca Perinti (récitant) et le<br />

Quatuor «Pro Musica».<br />

MARSEILLE. Le 25 mai. Gyptis<br />

04 91 11 00 91<br />

www.theatregyptis.com<br />

Edouard Exerjean<br />

Edouard Exerjean © X-D.R.<br />

À la suite des représ<strong>en</strong>tations du Courrier de<br />

Monsieur Pic avec Maurice Vinçon (jusqu’au 25<br />

mai), le pianiste clôture sa «carte blanche» par du<br />

piano à 4 mains avec Sofja Guelbadamova dans<br />

Fauré, Ravel, Satie, Milhaud, Poul<strong>en</strong>c…<br />

MARSEILLE. Le 26 mai.<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che<br />

04 91 91 <strong>52</strong> 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

Chambre<br />

Le dernier concert de musique de chambre à l’Opéra<br />

de Marseille met <strong>en</strong> valeur trois artistes maison : la<br />

pianiste Brigitte Grosse, l’altiste Cécile Flor<strong>en</strong>tin<br />

et la soprano Marianne Pobbig interprèt<strong>en</strong>t des<br />

Lieder de Brahms et Wagner et des duos<br />

instrum<strong>en</strong>taux de Schumann.<br />

MARSEILLE. Le 26 mai à 17h.<br />

Foyer de l’Opéra<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

Sud américaines<br />

Du Mexique à la Patagonie : guitare et chants<br />

latino-américains par César Desantiago.<br />

CHATEAU-GOMBERT. Le 27 mai à 17h30.<br />

Musée du Terroir Marseillais<br />

04 91 68 14 38<br />

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Piano & violoncelle 1<br />

Yuki Ogata & Livia Selmi dans Beethov<strong>en</strong>, Fauré,<br />

musiques et mélodies du Japon.<br />

MARSEILLE. Le 27 mai à 17h30.<br />

Comptoir de la Mode<br />

06 14 31 59 55<br />

Tosca<br />

Le fameux opéra de Puccini chanté par Béatrice<br />

Uria-Monzon dans le rôle titre, Riccardo Massi<br />

(Mario), S<strong>en</strong>g Youn Ko (Scarpia). L’OLRAP et les<br />

Chœurs de l’Opéra sont dirigés par Alain Guingal<br />

pour une mise <strong>en</strong> scène de Nadine Duffaut.<br />

AVIGNON. Du 27 mai au 31 mai. Opéra<br />

04 90 82 42 42<br />

www.operatheatredavignon.fr<br />

Traces de sons<br />

Dans les pas de jeunes compositeurs japonais…,<br />

musique de chambre électroacoustique prés<strong>en</strong>tée<br />

par Les Acousmonautes.<br />

MARSEILLE. Le 31 mai à 19h. Urban Gallery<br />

04 91 37 <strong>52</strong> 93<br />

Rossini<br />

La Petite messe sol<strong>en</strong>nelle est chantée par la classe<br />

de chant de Tibère Raffalli (Conservatoire de<br />

Marseille).<br />

MARSEILLE. Le 31 mai. Eglise St-Antoine de<br />

Padoue et le 5 Eglise de St-Barnabé<br />

Festival de Musique Sacrée<br />

Labo MIM<br />

Jacques Raynaut (piano), Angelica Cathariou<br />

(mezzo-soprano) et Eric Charrey (clarinette) jou<strong>en</strong>t<br />

des pièces contemporaines de Jacques L<strong>en</strong>ot,<br />

Marcel Frémiot, Lucie Prod’homme, H<strong>en</strong>ry Fourès,<br />

Regis Campo, Maïté Erra, Jean-Claude Wolf, Jean-<br />

Pierre Moreau…!<br />

MARSEILLE. Le 31 mai. Cité de la Musique – Auditorium<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

04 91 39 28 28<br />

www.labo-mim.org<br />

La mort marraine<br />

Le conte des frères Grimm, mis <strong>en</strong> musique par<br />

Raoul Lay avec la comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier et<br />

l’<strong>en</strong>semble Télémaque. Un spectacle qui tourne<br />

avec succès depuis 4 ans. A voir <strong>en</strong> famille !<br />

CHATEAU-ARNOUX. Le 31 mai à 19h<br />

Théâtre Durance<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

© Agnès Mellon


Savary<br />

Boris Vian, cap au sud, spectacle musical mis <strong>en</strong><br />

scène par Jérôme Savary (direction musicale<br />

Philippe Ros<strong>en</strong>goltz).<br />

TOULON. Du 31 mai au 3 juin.<br />

Théâtre Liberté<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

04 98 00 56 76<br />

Ciné-Concert<br />

Karol Beffa «improvise» au piano sur les images du<br />

film muet Journal d’une fille perdue (1929, avec<br />

Louise Brooks) de Pabst.<br />

MARSEILLE. Le 1 er juin à 17h. Alcazar <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec le festival Musiques Interdites (voir page 13)<br />

www.musiques-interdites.eu<br />

04 91 90 46 94<br />

Karol Beffa © Alix Laveau<br />

Bach & C°<br />

Par Eti<strong>en</strong>ne Mangot (violoncelle et baryton) et<br />

Jean-Paul Serra (pianoforte).<br />

MARSEILLE. Le 1 er juin à 20h30. Urban Gallery<br />

www.baroquesgraffiti.com<br />

09 51 16 69 59<br />

L’écho du Cours<br />

Haut les sax avec l’E.C.O. (European Contemporary<br />

Orchestra) ! Mais qui se cache donc derrière<br />

ce Gandolfi de Belsunce, compositeur marseillais<br />

qu’on dit prof au Conservatoire, et qui «nous a<br />

concocté une courte pièce pour saxophones que<br />

joueront (sous la houlette de Joël Versavaud) tous<br />

ceux qui, dans le public, auront am<strong>en</strong>é le leur. Les<br />

passants saisis par le rythme pourront diriger les<br />

musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> suivant une chorégraphie créée par la<br />

danseuse Emma Gustafson» ? Avis aux volontaires,<br />

la partition, espèce de valse bancale à 7/8 (3+2+2)<br />

pour 4 parties de saxophones, sous-titrée Le swing<br />

marseillais de la flashmob’ilette, et la chorégraphie<br />

inspirée des mouvem<strong>en</strong>ts d’un chef d’orchestre sont<br />

à appr<strong>en</strong>dre sur le site www.ecosound.eu.<br />

MARSEILLE. Le 1 er juin à 18h30. Cours Juli<strong>en</strong><br />

04 91 39 29 13<br />

www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

Répétitions les 29, 30 et 31 mai à 20h<br />

au Waaw (17 rue Pastoret 6 e )<br />

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Saint-Pétersbourg<br />

Le Quatuor vocal Konevets et la basse Oleg Kovalev<br />

dans des liturgies et chœurs des monastère orthodoxes<br />

de Russie.<br />

MARSEILLE. Le 2 juin à 20h30. Eglise St-Michel<br />

Festival de Musique Sacrée<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

Poésie <strong>en</strong> musique<br />

L’<strong>en</strong>semble vocal féminin Hymnis (dir. Bénédicte<br />

Pereira) : Ronsard, Apollinaire, La Fontaine,<br />

Verlaine <strong>en</strong> musique.<br />

MARSEILLE. Le 2 juin à 20h30.<br />

Eglise de La Trinité (1 er )<br />

06 31 85 22 42<br />

Robert Schumann<br />

Lucile Pessey (soprano) et Amandine Habib<br />

(piano) dans des opus du compositeur romantique<br />

allemand.<br />

MARSEILLE. Le 2 juin à 21h. Station Alexandre<br />

04 91 00 90 00<br />

www.station-alexandre.org<br />

Stabat mater<br />

Rossini chanté avec piano (Marcus Maitrot) par<br />

l’Ensemble Sull’Aria (dir. Pierre-Emmanuel Clair)<br />

avec Catherine Bocci-Dragon (soprano), Cécile<br />

Meltzer (mezzo), Christopher Roche (ténor), Yves<br />

Bergé & Guillaume Barralis (basses).<br />

POURRIÈRES. Le 2 juin à 21h. Couv<strong>en</strong>t des Minimes<br />

CORRENS. Le 9 juin à 18h. Eglise Notre-Dame<br />

MARSEILLE. Le 15 juin à 21h. Temple Grignan<br />

AIX. Le 16 juin à 21h. Eglise du St-Esprit<br />

Brésil<br />

Teca Calazans et le duo Luzi Nascim<strong>en</strong>to (le 2 juin ),<br />

Roda de Choro (le 3 juin à 17h30) et Aurélie &<br />

Verioca (le 3 juin), concerts autour de la musique<br />

populaire brésili<strong>en</strong>ne.<br />

MARSEILLE. Auditorium Cité de la Musique<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Teca Calazans © Pedro Guimaraes<br />

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MUSIQUE 45<br />

America<br />

Mois des compositeurs américains à la bibliothèque<br />

: causerie musicale par Lionel Pons (voir p<br />

31 le 2 juin à 16h), projections d’opéras et comédies<br />

musicales West side story (8 juin 17h), Anna<br />

Nicole, opéra de M. A. Turnage (13 juin 17h), Porgy<br />

& Bess (20 juin 17h), Un tramway nommé désir,<br />

opéra d’A. Prévin d’après T<strong>en</strong>essee Williams (27 juin<br />

17h), r<strong>en</strong>contre autour de In C de Terry Riley avec<br />

Raoul Lay et l’<strong>en</strong>semble Télémaque (le 21 juin à<br />

17h45, concert à 18h15. Hall).<br />

MARSEILLE. Alcazar -<br />

www.bmvr.marseille.fr<br />

Thierry Ca<strong>en</strong>s<br />

Le trompettiste accompagné du Quatuor Girard du<br />

contrebassiste B<strong>en</strong>jamin Thabuy et de la pianiste<br />

Nathalia Roman<strong>en</strong>ko jou<strong>en</strong>t de la musique<br />

française pour la clôture de la saison au Méjan.<br />

ARLES. Le 3 juin à 11h. Méjan<br />

04 90 49 09 12<br />

www.lemejan.com<br />

Concert romantique<br />

Monique Borrelli (soprano), Pierre Villa-Loumagne<br />

(baryton), Vanessa Crousier (violoncelle) et<br />

Pierre Laïk (piano) dans M<strong>en</strong>delssohn, Schubert,<br />

Schumann, Brahms, Liszt.<br />

MARSEILLE. Le 3 juin à 16h30.<br />

Notre-Dame du Mont<br />

04 91 48 36 96<br />

Piano & violoncelle 2<br />

Ludovic & Livia Selmi dans Liszt, Beethov<strong>en</strong> et<br />

Off<strong>en</strong>bach.<br />

CHATEAU-GOMBERT. Le 3 juin à 17h30.<br />

Musée du Terroir Marseillais<br />

04 91 68 14 38<br />

Airs d’opéras 1<br />

Bizet, Donizetti, Gounod… par Anca Violeta.<br />

MARSEILLE. Le 3 juin à 17h30. Comptoir de la Mode<br />

06 14 31 59 55<br />

Un grand Requiem<br />

Une magnifique fresque sonore, interprétée par les<br />

belles voix et les cuivres brillants du Conservatoire,<br />

dirigée et re-composée par Isabelle Vernet à partir<br />

des Requiems de Verdi, Fauré, Mozart et Saint-<br />

Saëns.<br />

MARSEILLE. Le 4 juin à 19h30.<br />

Eglise de St-Just et le 6 juin. Sacré Cœur<br />

Festival de Musique Sacrée<br />

Foliephonie<br />

Lucie Prod’homme et ses Acousmonautes donn<strong>en</strong>t<br />

carte blanche à Patrick Roudier qui prés<strong>en</strong>tera un<br />

échantillon historique de ses créations.<br />

MARSEILLE. Le 4 juin.<br />

Cité de la Musique. R<strong>en</strong>contre à 18h15<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

04 91 39 28 28<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

46<br />

RENCONTRES<br />

Patrimoine baroque<br />

Les musici<strong>en</strong>s «locaux» Vallière, Archimbaud,<br />

Esti<strong>en</strong>ne et Blanchard dévoilés par Guy Laur<strong>en</strong>t<br />

(voir p 62).<br />

AIX. Le 5 juin à 18h30. Espace Forbin<br />

04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

La fille à marins<br />

Spectacle <strong>en</strong> chansons mis <strong>en</strong> scène par Jérôme<br />

Savary (direction musicale Roland Romanelli).<br />

TOULON. Les 5 et 6 juin. Théâtre Liberté<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

La Flûte <strong>en</strong>chantée<br />

Un conte initiatique qu’on peut appréh<strong>en</strong>der avec<br />

la naïveté d’un regard <strong>en</strong>fantin, comme on peut y<br />

lire des <strong>en</strong>jeux sur les rapports des sexes, familiaux,<br />

thématiques freudi<strong>en</strong>nes avant l’heure, voire sociaux,<br />

des référ<strong>en</strong>ces ost<strong>en</strong>sibles à la franc-maçonnerie…<br />

Et la merveilleuse musique de Mozart fait le reste :<br />

du pur chant de Pamina (Sandrine Piau) à l’hystérie<br />

vocale de la Reine de la nuit (Burcu Uyar), de<br />

l’héroïque Tamino (Sébasti<strong>en</strong> Droy) au profond Sarastro<br />

(Wotjek Smilek), jusqu’au bonhomme Papag<strong>en</strong>o<br />

(H<strong>en</strong>k Nev<strong>en</strong>)… K<strong>en</strong>neth Montgomery dirige ce<br />

beau plateau mis <strong>en</strong> scène par Jean-Paul Scarpita.<br />

MARSEILLE. Les 6, 8, 12, 14 et 16 juin à 20h<br />

et le 12 juin à 14h30. Opéra<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

Confér<strong>en</strong>ce le 2 juin à 15 h. Foyer<br />

R<strong>en</strong>contre L’Opéra <strong>en</strong> scène<br />

le 5 juin à 17h. Alcazar<br />

La flûte <strong>en</strong>chantée © Marc Ginot - Montpellier<br />

Derniers feux sacrés<br />

Arvo Pärt (Silouan’s song), Britt<strong>en</strong> (Lachrimae -<br />

Arno Thorette à l’alto) et Haydn (7 dernières<br />

Paroles du Christ) avec l’Orchestre Philharmonique<br />

de Marseille et Robin R<strong>en</strong>ucci (récitant) pour le<br />

dernier concert du festival.<br />

MARSEILLE. . Le 7 juin. Eglise St-Michel<br />

Festival de Musique Sacrée<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

Compositeurs aixois<br />

Les Festes d’Orphée (voir p 61) pour quatre siècles<br />

de musiques d’Aix, les baroques Campra et Gilles, le<br />

romantique Félici<strong>en</strong> David et Emmanuel de<br />

Fonscolombe, le néoclassique Darius Milhaud et<br />

Jean-Michel Hey pour une création contemporaine.<br />

AIX. Le 7 juin à 20h30.<br />

Chapelle de La Baume<br />

04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

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Nathalie Manfrino<br />

Nathalie Manfrino © Fabi<strong>en</strong> Bardelli<br />

La soprano chante des airs tirés d’opéras de Mass<strong>en</strong>et<br />

(CD «Méditations» Decca 476 4823), à<br />

l’occasion du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la mort du compositeur,<br />

avec l’OLRAP (dir. Fabi<strong>en</strong> Gabel).<br />

AVIGNON. Le 8 juin à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 81 40 www.orchestre-avignon.com<br />

04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />

Chine<br />

Création de fin de résid<strong>en</strong>ce autour d’instrum<strong>en</strong>ts<br />

traditionnels.<br />

MARSEILLE. Le 9 juin. Cité de la Musique<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

04 91 39 28 28<br />

Confér<strong>en</strong>ce le 7 juin à 18h30<br />

Pour la Paix<br />

Le Chœur régional à Cœur Joie Prov<strong>en</strong>ce donne<br />

la Messe pour la Paix «l’homme armé» composée<br />

par Karl J<strong>en</strong>kins : 170 choristes et 27 musici<strong>en</strong>s<br />

dirigés par Michel Camatte.<br />

MARSEILLE. Le 9 juin. Eglise St-Cannat – Les Prêcheurs<br />

06 82 19 67 67<br />

AIX. Le 13 juin. Cathédrale St-Sauveur<br />

06 81 75 60 33<br />

Elias<br />

Le Chœur Cantabile et l’Orchestre de Chambre de<br />

Marseille (dir. Carlos Gómez Orellana) donn<strong>en</strong>t<br />

l’oratorio de M<strong>en</strong>delssohn.<br />

AIX. Le 9 juin à 20h30 et le 16 juin à 17h.<br />

Cathédrale St-Sauveur<br />

04 42 21 65 18<br />

Piano & hautbois<br />

Sabine Pisicoli & Nicole Mison, textes de Marion<br />

Fribourg.<br />

CHATEAU-GOMBERT. Le 10 juin à 17h30.<br />

Musée du Terroir Marseillais<br />

04 91 68 14 38<br />

Airs d’opéras 2<br />

Lar<strong>en</strong>ka Hoareau(soprano) et Frédéric Isoletta(piano).<br />

MARSEILLE. Le 10 juin à 17h30. Comptoir de la Mode<br />

06 14 31 59 55<br />

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C.N.I.P.A.L<br />

Récital des solistes du C<strong>en</strong>tre National d’Insertion<br />

des Artistes Lyriques dirigé par Samuel Jean<br />

(www.cnipal.fr).<br />

AVIGNON. Le 14 juin à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42<br />

www.operatheatredavignon.fr<br />

Debussy<br />

Marielle Nordmann (harpe) et le Quatuor Debussy<br />

<strong>en</strong> ouverture du Festival estival de Toulon et sa<br />

région dans un hommage au compositeur pour le<br />

150 ème anniversaire de sa naissance (voir p 12).<br />

SIX-FOURS. Le 14 juin à 21h.<br />

Collégiale St-Pierre<br />

04 94 93 55 45<br />

www.festivalmusiquetoulon.com<br />

PHOTO Quatuor Debussy<br />

In furore<br />

Vie musicale d’une bastide baroque : l’Ensemble<br />

Dulcinosa embrase la Magalone avec des pièces de<br />

Vivaldi et des cantates de Ha<strong>en</strong>del.<br />

MARSEILLE. Le 15 juin. La Magalone<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Première partie à 19h45 :<br />

Pièces chorales de Lassus, Josquin…<br />

ECO on the beach<br />

L’E.C.O. (European Contemporary Orchestra)<br />

rassemble ses 33 musici<strong>en</strong>s issus de trois <strong>en</strong>sembles<br />

contemporains atypiques : Télémaque (France),<br />

Orkest de Ereprijs (Pays-Bas) et Musiques Nouvelles<br />

(Belgique). Ils cré<strong>en</strong>t une Symphonie<br />

métissée à partir de pièces de quatre compositeurs<br />

europé<strong>en</strong>s : le Maltais Karl Fiorini, le Roumain Alin<br />

Gherman, la Polonaise Kasia Glowicka et le<br />

Français Pierre-Adri<strong>en</strong> Charpy. Les musici<strong>en</strong>s,<br />

Brigitte Peyré et Raphaële K<strong>en</strong>nedy (sopranos),<br />

Els Janss<strong>en</strong>s-Vanmunster (Mezzo), Philippe Petit<br />

(électronique) sont dirigés par Jean-Paul Dessy et<br />

Raoul Lay.<br />

MARSEILLE. Le 15 juin.<br />

Ballet National de Marseille<br />

Pré-concert à 18h : Treize couleurs du soleil couchant<br />

de Tristan Murail par l’Ensemble Contemporain<br />

du Conservatoire de Marseille.<br />

R<strong>en</strong>contre professionnelle à 14h30 et poursuite<br />

de la soirée à 21h45 avec Philippe Petit<br />

et DJ Markus Detmer (Berlin).<br />

04 91 39 29 13<br />

www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

www.ecosound.eu<br />

Un requiem<br />

allemand<br />

Opus 13 et l’Ensemble Vocal d’Aix <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />

(dir. Marie-Hélène Coulomb). Philippe-Nicolas<br />

Martin (baryton) et Nathalie André (soprano)<br />

dans Brahms (version pour 2 pianos et timbales).<br />

AIX. Le 15 juin à 21h et le 17 juin à 17h30.<br />

Chapelle du Sacré-Cœur<br />

04 42 28 62 95


Algérie-France<br />

© X-D.R.<br />

Une symphonie pour 2012 par l’Orchestre symphonique<br />

Divertim<strong>en</strong>to (dir. Zahia Ziouani) dans<br />

Camille Saint-Saëns et de la musique classique<br />

algéri<strong>en</strong>ne.<br />

MARSEILLE. Le 16 juin. Gymnase<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

Inde<br />

«Conversation inspirée du râga» <strong>en</strong>tre le sarod<br />

(luth) de Sougata Ray Chowhury et les tabla et<br />

tampura.<br />

MARSEILLE. Le 16 juin. Cité de la Musique<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Artistes persécutés<br />

Des créations de Franz Schreker, musici<strong>en</strong> brisé par<br />

le nazisme, d’Aldo Finzi (Frédéric Isoletta, orgue),<br />

poursuivi quant à lui par les fascistes itali<strong>en</strong>s, et<br />

Nuit obscure de Karol Beffa inspiré de Saint-Jean<br />

de la Croix, emprisonné et banni au XVI e siècle.<br />

avec Charles Berling (récitant), Sébasti<strong>en</strong> Billard<br />

qui dirige l’Orchestre de la Garde Républicaine, la<br />

soprano Emilie Pictet et le baryton Mathias<br />

Hausmann.<br />

MARSEILLE. Le 16 juin à 21h.<br />

Eglise Saint-Cannat<br />

Festival Musiques Interdites (voir page 13)<br />

www.musiques-interdites.eu<br />

04 91 90 46 94<br />

R<strong>en</strong>ouveau<br />

du tambourin<br />

Composition des XX e & XXI e siècles par Sylvain<br />

Brétéché (galoubet-tambourin) et Maurice Guis<br />

(piano).<br />

AIX. Le 19 juin à 19h.<br />

Temple rue de la Masse<br />

04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Les Eclaireurs<br />

Les musici<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>semble Télémaque jou<strong>en</strong>t et<br />

expliqu<strong>en</strong>t des programmes élaborés autour de leur<br />

propre instrum<strong>en</strong>t… et voyag<strong>en</strong>t dans le<br />

départem<strong>en</strong>t 13.<br />

BOUCHES-DU-RHÔNE. A partir du 19 juin :<br />

La Clarinette et La Flûte<br />

04 91 39 29 13<br />

www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

Fête de la musique<br />

Traditionnel concert à la carte des Festes d’Orphée.<br />

AIX. Le 21 juin à partir de 18h.<br />

Chapelle du Sacré-Cœur - Entrée libre<br />

04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

Symphonie<br />

fantastique<br />

La tournée d’été de l’Orchestre Philharmonique<br />

du Pays d’Aix (dir. Jacques Chalmeau) comm<strong>en</strong>ce<br />

le jour de la fête de la Musique à Aix et se poursuit<br />

aux al<strong>en</strong>tours. Au programme le chef d’œuvre de<br />

Berlioz.<br />

PAYS d’AIX. Concerts gratuits.<br />

http://orchestre-philharmonique-aix.com


AU PROGRAMME<br />

48MUSIQUE<br />

AIX<br />

Pasino : Gérard L<strong>en</strong>orman (31/5), Yannick Noah (1 er /6)<br />

04 42 59 69 00<br />

www.casinoaix.com<br />

Théâtre et Chansons : Eti<strong>en</strong>ne Luneau dans Juste<br />

des Chansons (26/5), Et toi, tu marcheras dans le<br />

soleil… (1 er et 3/6), soirées Cabaret avec l’atelier<br />

Chansons sur scène (22 au 24/6)<br />

04 42 27 37 39<br />

www.theatre-et-chansons.com<br />

ARLES<br />

Cargo de nuit : Natalia M King & Smokin Naked (25/5),<br />

La Cargo à quai by Eco Fabrik (1/6), Bernhoft (9/6)<br />

04 90 49 55 99<br />

www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

Festival Jazz in Arles au Méjan : Vinc<strong>en</strong>t Peirani-<br />

Youn Sun Nah-Stephan Oliva (22/5), Lay-Tailleu-Duris<br />

Trio (23/5), Tarkovsky 4tet (24/5), Trio Melford-Dresser-Wilson<br />

(25/5), Michel Portal-Bruno Chevillon-Daniel<br />

Humair (26/5)<br />

Cinémas Actes Sud :Film : Michel Petrucciani (21/5)<br />

04 90 49 56 78<br />

www.lemejan.com<br />

AUBAGNE<br />

Escale : ToM’s (25/5), Biga Ranx + Flox + Putus Roots<br />

+ Jahnett Tafari + Kabba Massagana (2/6)<br />

04 42 18 17 18<br />

www.mjcaubagne.fr<br />

Comoedia : Concert du Cefedem (30/5), Carte blanche<br />

au conservatoire avec La Musique de Jean<br />

Françaix (8/6)<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

AVIGNON<br />

Passagers du Zinc : Epreuves publiques, passage du<br />

diplôme d’études musicales du CRR (23 et 24/5),<br />

Smac : soirée musiques actuelles du Conservatoire (8/6)<br />

04 90 89 45 49<br />

www.passagersduzinc.com<br />

AJMI : Prés<strong>en</strong>tation des Ateliers (7/6), Fête de la<br />

Musique-Kermesz à l’Est et Op<strong>en</strong> Bal (21/6)<br />

04 90 860 861<br />

www.jazzalajmi.com<br />

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />

Akwaba : Betraying The Martyrs + All Dogmas We Hate<br />

+ Hypnoe5e (25/5), Gari Greu + Emma Double Té<br />

Hache (1/6), Rock <strong>en</strong> Stock avec Purple Sky et Alain<br />

Crazy + Little Big Bang + Quinte Flush + Magic Mushroom<br />

+ Décad<strong>en</strong>ce + The Last chance (2/6), «O» de<br />

Dominique Lièvre (7/6), Bob Log III + Piano Chat<br />

(9/6), Tambour Battant (16/6)<br />

04 90 22 55 54<br />

www.akwaba.coop<br />

CORRENS<br />

Le Chantier : 15 e Joutes Musicales, festival des Musiques<br />

du monde (25 au 27/5)<br />

04 94 59 56 49<br />

www.le-chantier.com<br />

DIGNE<br />

C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Basti<strong>en</strong> Lanza (26/5),<br />

Clair de lune Trio (31/5)<br />

04 92 30 87 10<br />

www.sortiradigne.fr<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

DRAGUIGNAN<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Bratsch & invités (22/5)<br />

04 94 505 959<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

GAP<br />

La Passerelle : Murmurant dans les villes des Exc<strong>en</strong>trés<br />

(24/5 au 1/6)<br />

04 92 <strong>52</strong> <strong>52</strong> <strong>52</strong><br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

GARDANNE<br />

La Halle : Ensemble de saxophones de Prov<strong>en</strong>ce<br />

(29/5), r<strong>en</strong>contre des Orchestres à l’école (7/6), les<br />

Bestioles de la garrigue, <strong>en</strong> déambulation dans le<br />

cadre de la fête votive (11/6), Concert de l’école<br />

primaire Lucie Aubrac et de l’école de musique sur le<br />

thème de Paris (11/6), le Chœur lyrique des Enfants<br />

de l’Estaque (12/6), Fête de l’école de musique<br />

(20/6), La Maison part <strong>en</strong> live (23/6)<br />

04 42 65 77 00<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

HYÈRES<br />

Théâtre D<strong>en</strong>is : Laur<strong>en</strong>t de Wilde & Otisto 23 (16/6)<br />

04 94 007 880 et 06 31 798 190<br />

www.jazzaporqueroles.org<br />

ISTRES<br />

L’Usine : Grace + Alain Corbel (25/5), Finale du<br />

Tremplin découverte (26/5), Charlie Winston (3/6)<br />

04 42 56 02 21<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Ville : Fête de la Musique avec Manu Lanvin, Deluxe,<br />

Timek (21/6)<br />

www.istres.fr<br />

LE THOR<br />

Auditorium de Vaucluse : Enrique Canta a Antonio<br />

Machin (2/6)<br />

04 90 33 97 32<br />

www.auditoriumdevaucluse.com<br />

MARSEILLE<br />

Atelier des Arts : Swing Cockt’Elles (26/5)<br />

04 91 26 09 06<br />

www.marseille9-10.fr<br />

Cri du Port : Tremplin Jazz (24/5) Lionel Belmondo<br />

(31/5) Omri Mor trio (7/6)<br />

04 91 505 141<br />

www.criduport.fr<br />

Creuset des Arts : Alertojazz (1 er /6)<br />

04 91 06 57 02<br />

www.creusetdesarts.com<br />

La Friche Belle de Mai -Cabaret Aléatoire :<br />

Musique Rebelle Round#12 (16/6)<br />

04 95 04 95 04<br />

www.musiquerebelle.com<br />

Inga des Riaux : Peggy Quetglass trio (25/5), Arobaze<br />

(31/5), Rémy Abram 4tet (1/6), Anna Farrow<br />

band (8/6), Bossazina (15/6), Nougarotrem<strong>en</strong>t<br />

(22/6), John Massa 4tet (29/6)<br />

06 07 575 558<br />

www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />

La Machine à coudre : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (25/5)<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Le Paradox : Adrian Byron Burns & Jake La Botz<br />

(24/5), Les Poulettes (25/5), Luiza Dionizio (27/5),<br />

Africa Express (29/5), Méandres (7/6)<br />

www.leparadox.fr<br />

La Passerelle : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (9/6)<br />

04 91 48 77 24<br />

Plage du Prophète-Abribus : Ahmad Compaoré-<br />

Musique Rebelle Junior (3/6)<br />

09 54 58 88 77<br />

La Meson : Naïas-Fantazio (1 er /6) Fantazio-Theron-<br />

Rossi (2/6)<br />

0491 501 161<br />

www.lameson.com<br />

Le Point de Bascule : Sam Karpi<strong>en</strong>ia (9/6) Adila<br />

Carles (16/6)<br />

06 14 31 69 66<br />

Rouge : Castellani-Souris-Versini-Surménian-Taouacht<br />

(25/5)<br />

04 91 070 087<br />

www.rougebelledemai.com<br />

Roll’ Studio : Karine Bonnafous 4tet (26/5), Trio<br />

Majica (2/6), Thierry Maucci trio (9/6), Hip Jazz Trio<br />

(16/6), Trio Trinidad (23/6)<br />

04 91 644 315 ou 06 86 728 396<br />

www.rollstudio.fr<br />

Cabaret Aléatoire : Kap Bambino (24/5), Find out<br />

Festival avec Alex Gopher + Jupiter + le Marchand de<br />

sable + The Name + 123MRK (26/5), The Black Lips<br />

+ Dumbo gets mad + Bleached (28/5), Mudhoney<br />

(1 er /6), Saschi<strong>en</strong>ne + Jori Julkkon<strong>en</strong> + Nicolas Cuer +<br />

Mula + Dawad & Z<strong>en</strong> + Lanny May + Ina Becker<br />

(2/6), Day Bonus (4/6), Musique rebelle round 12<br />

avec Ahmad Compaoré (16/6), August Burns Red +<br />

Adept (20/6)<br />

04 95 04 95 09<br />

www.cabaret-aleatoire.com<br />

C<strong>en</strong>tre culturel Mirabeau : Festival Tamazgha,<br />

musiques berbères et populaires d’Afrique du Nord<br />

avec Ideflaw<strong>en</strong>, Hacène Laïche (2/6), Cafés Nords<br />

Africains (9/6), Farid Ferragui et Zohra Aït Abbas (au<br />

théâtre de la Sucrière 23/6)<br />

04 91 03 08 86<br />

www.festivaltamazgha.org<br />

Cité de la Musique : Pluriels, concert du MIM (31/5)<br />

04 91 39 28 60<br />

www.labo-mim.org<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Dan Racing : Sigma (25/5), Mytology + Atinomy<br />

(26/5), Plastic Bag + Zebra Skies (1 er /6), Flou Fighters<br />

(2/6), Folk’n’raoul (8/6), Dad & Co + Insomnie (9/6),<br />

Grand Balcony twang machine + Malhabile (16/6),<br />

Fête de la musique Elegia (21/6)<br />

06 09 17 04 07<br />

http://guitarjacky.free.fr<br />

Espace Juli<strong>en</strong> : At dawn we are kings + Blofeld<br />

(24/5), Conger + Nitwits + Human toys (31/5), Fantasticus<br />

(1 er /6), No Trigger + Heartsounds + Wake<br />

the dead (6/6), Mess<strong>en</strong>gers + Koulirou (14/6),<br />

Breakin’bass (15/6)<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com


Grim : Festival B-Side avec Sleepy Sun + Sessions<br />

Fantôme dj set (3/6), Sons de plateaux (21 au 23/6)<br />

04 91 04 69 59<br />

www.grim-marseille.com<br />

Gyptis : Une divine comédie (25/5)<br />

04 91 11 00 91<br />

www.theatregyptis.com<br />

La Machine à Coudre : Ori<strong>en</strong>tal Fusion (25/5),<br />

Redmo + Aubin (26/5), In Pulso + B Dettori solo (31/5),<br />

The Atom Brain (1 er /6), Danger + W’s Captain Kirk<br />

(2/6), Three Some + Accelerator (6/6), Antonio Negro<br />

et ses invités (7/6), Marvin + Shub (9/6)<br />

04 91 55 62 65<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

La Meson : Tablao Flam<strong>en</strong>co la Fabia (26/5), Concert<br />

de souti<strong>en</strong> à CQFD avec Naïas + Fatazio (1/6),<br />

R<strong>en</strong>contre Fantazio + Manu Theron + François Rossi (2/6)<br />

04 91 50 11 61<br />

www.lameson.com<br />

Le Dôme : Thriller live (26/5)<br />

04 91 12 21 21<br />

Le Paradox : Les Poulettes (25/5), Super Kemia Bongoa<br />

(26/5), Luiza Dionizio (27/5), Africa express<br />

(29/5), Big butt foundation (31/5)<br />

04 91 63 14 65<br />

www.leparadox.fr<br />

Le Poste à Galène : De<strong>en</strong> Burbigo + Gaïd<strong>en</strong> & Yoshi<br />

+ Dj Old day (25/5), Grav<strong>en</strong>hurst (26/5), Rover (31/5),<br />

Finale Tremplin scène découverte 2012 (1 er /6), Siskiyou<br />

(6/6), Hugo Kant + Stereobox + R<strong>en</strong>egades of<br />

jazz (8/6), Robert (9/6), Les rois de la Suède (14/6),<br />

Bongoaï + Super Kemia (15/6), Fête de la musique<br />

avec The Magnets + The Last + Bird in shell (21/6)<br />

04 91 47 57 99<br />

www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />

Le Silo : Yannick Noah acoustique (30/5)<br />

04 91 90 00 00<br />

www.silo-marseille.fr<br />

Les Demoiselles du Cinq : Isotope (24/5), Les<br />

filles de Montmartre (30/5), Codop Fleurs de<br />

Bouches (31/5)<br />

06 23 21 26 05<br />

L’Embobineuse: Les 10 ans de Radio Discorde (25/5),<br />

Les Robertes + Brice et sa pute + Aimbass + Blockman<br />

& Ron-c (26/5), Total Chaos + Filthy Charity +<br />

Hobo Erectus (28/5), Harvey Milk + Motto (31/5),<br />

Blackie + Radikal Edwards (1 er /6), Secret Mommy +<br />

Caving + 69db au Casse tête (2/6), Jean- Louis Costes<br />

+ La prière du poulet (9/6), Festival B.Side avec Thee<br />

oh sees + J.C. Satan (10/6), Soirée KGB (16/6)<br />

04 91 50 66 09<br />

www.lembobineuse.biz<br />

NÎMES<br />

Théâtre de Nimes : Staff B<strong>en</strong>da Bilili (31/5), Musique<br />

sur cour (8 et 9/6)<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

OLLIOULES<br />

Châteauvallon : Amadou et Mariam (2/6)<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

PORT-DE-BOUC<br />

Le Sémaphore : Mario Canonge (25/5)<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

SALON-DE-PROVENCE<br />

Portail Coucou : Kill the Young + Soma (1 er /6)<br />

04 90 56 27 99<br />

www.portail-coucou.com<br />

IMFP – Salon de Musique : Martine Kamoun 4tet<br />

invite Mario Stantchev (29/5), Fête de l’IMFP -<br />

Ensemble vocal-Made in Fumée Bleue-Deluxe (19/6)<br />

04 90 531 2<strong>52</strong><br />

www.imfp.fr<br />

LA SEYNE-SUR-MER<br />

Fort Napoléon – ArtBop : Lois Coeurdeuil trio (25/5),<br />

Les années Blue Note 5tet (15/6),<br />

0494 094 718<br />

www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />

www.laseynejazzworkshop.com<br />

Café 7 e Vague : Alf&Half (15/6)<br />

04 94 06 02 <strong>52</strong><br />

SIX-FOURS<br />

Rest. La Vague : Jam-session jazz (7/6)<br />

04 94 07 01 73<br />

www.lavagues<strong>en</strong>sualsound.com<br />

GARDANNE<br />

Manifestation proposée par la commission Chimie et<br />

Sociétéde la Fondation de la Maison de la Chimie : Chimie<br />

& Terroir, ou un autre regard sur la chimie.<br />

Vivre, respirer, boire, manger... Tout cela serait impossible<br />

sans la chimie. Elle intervi<strong>en</strong>t dans nos vies sans<br />

que l’on s’<strong>en</strong> aperçoive. Le festival est destiné à faire<br />

découvrir la chimie, assister à des expéri<strong>en</strong>ces sci<strong>en</strong>tifiques<br />

et démonstrations par des chercheurs qui<br />

attiseront la curiosité des petits et des grands. Trois<br />

jours ponctués <strong>en</strong> après-midi par des séances «Cinésci<strong>en</strong>ces»<br />

proposées par l’association Polly Maggoo<br />

ainsi qu’une représ<strong>en</strong>tation de la compagnie de théâtre<br />

Mots à mâcher et sa célèbre lég<strong>en</strong>de de «Kiabu<br />

boara» ! Couleurs, ocres, cosmétique, huile d’olive et<br />

savon de Marseille : voici quelques-uns des sujets qui<br />

seront abordés lors des confér<strong>en</strong>ces-démonstrations<br />

tout public. Soirée de v<strong>en</strong>dredi où le journaliste et médiateur<br />

sci<strong>en</strong>tifique Dami<strong>en</strong> Jayat réunira Einstein, l’amour<br />

et la pizza dans un spectacle humoristique.<br />

Des parcours ont été conçus spécialem<strong>en</strong>t pour le<br />

public scolaire (à partir du CM1).<br />

Maison du peuple<br />

Du 24 au 26 mai<br />

http://maisondessci<strong>en</strong>ces.univ-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

MARSEILLE<br />

Dans le cadre du cycle de confér<strong>en</strong>ces Les Jeudis du<br />

CNRS, Patrick Cozzone du C<strong>en</strong>tre de Résonance<br />

Magnétique Biologique et Médicale prés<strong>en</strong>tera L’exploitation<br />

du corps humain par IRM : l’homme dev<strong>en</strong>u<br />

transpar<strong>en</strong>t. Entrée libre.<br />

CNRS, Marseille 9 e<br />

Le 7 juin à 18h<br />

04 91 16 40 44<br />

www.culture-sci<strong>en</strong>ce-paca.org<br />

L’association Andromède propose une confér<strong>en</strong>ce :<br />

«Les phénomènes célestes et les mythologies de<br />

l’anci<strong>en</strong>ne Égypte» par Jean Maucherat, chargé de<br />

MUSIQUE/SCIENCES ET TECHNIQUES 49<br />

Espace Malraux : Biohazard + Brujeria (13/6)<br />

04 94 74 77 79<br />

www.espace-malraux.fr<br />

TOULON<br />

Tandem : Charles Pasi + Voodoo au C<strong>en</strong>tre culturel<br />

Maurin des Maures, Cogolin (26/5)<br />

04 98 070 070<br />

www.tandem83.com<br />

Théâtre Liberté : Boris Vian, cap au sud (31/5 au<br />

3/6), la Fille à marins (5 et 6/6)<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Tour Royale : Festival Rockorama avec We Have Band,<br />

Novella, Duchess Says, Summer Heart, Casiokids,<br />

Crapft Spells, All Cannibals et Kelly und Lelly (14 au 17/6)<br />

06 11 33 24 43<br />

www.rockorama.fr<br />

VELAUX<br />

Espace NoVa : Richard Gotainer (8/6)<br />

04 42 87 75 00<br />

www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />

VITROLLES<br />

Moulin à Jazz : Alexandra Grimal 4tet Dragons (19/5),<br />

Fête de la Musique -Atelier Jazz CharlieFree-Didier<br />

Labbé 4tet (21/6)<br />

04 42 796 360<br />

www.charliefree.com<br />

Recherche au CNRS au Laboratoire d’Astrophysique<br />

de Marseille. Il tracera à l’aide d’une théorie logique et<br />

globale, les démarches observationnelles et intellectuelles<br />

des créateurs de l’art intemporel de l’Égypte<br />

anci<strong>en</strong>ne et donnera par l’utilisation de tous les phénomènes<br />

célestes universels, l’interprétation de ses<br />

mythologies, ses dessins et monum<strong>en</strong>ts funéraires.<br />

Confér<strong>en</strong>ce suivie d’une observation du ciel si la météo<br />

le permet.<br />

Observatoire de Marseille<br />

Le 15 juin<br />

04 13 55 21 55<br />

www.andromede13.info<br />

ALPES<br />

Version alpine du Souk des Sci<strong>en</strong>ces, marché à la matière<br />

grise et la découverte, ouvert librem<strong>en</strong>t aux curieux<br />

de tous âges. La Caravane des sci<strong>en</strong>ces, aujourd’hui<br />

reconnue et att<strong>en</strong>due par le grand public revi<strong>en</strong>t<br />

avec de nouvelles découvertes à partager avec tous et<br />

toutes. Les passants expérim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, jou<strong>en</strong>t, observ<strong>en</strong>t,<br />

discut<strong>en</strong>t à l’étalage avec les interv<strong>en</strong>ants, dans une<br />

ambiance conviviale et décontractée, de 10 à 19h. à<br />

Gap et à Digne.<br />

DIGNE Place du G al De Gaule le 15 juin<br />

GAP Esplanade de la paix le 16 juin<br />

04 92 53 92 70<br />

www.culture-sci<strong>en</strong>ce-paca.org<br />

CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES<br />

Dans le cadre des journées nationales du Patrimoine<br />

de Pays, l’association des Amis de Castrum Vetus<br />

propose la visite comm<strong>en</strong>tée de l’abri préhistorique<br />

de la Font-aux-Pigeons.<br />

Départ groupé, à pieds, pour se r<strong>en</strong>dre sur le site situé<br />

à <strong>en</strong>viron 300m du musée.<br />

le 17 juin à 15h<br />

04 42 79 81 56<br />

www.castrum-vetus.fr<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

50 RENCONTRES<br />

Voyage immobile<br />

Entièrem<strong>en</strong>t dédié au conte, le théâtre marseillais La Baleine<br />

qui dit «Vagues» programme la 4 e édition des Oralies, festival<br />

des contes voyageurs, initié par Bruno de La Salle dans les<br />

Alpes de Haute-Prov<strong>en</strong>ce, conteur à l’origine du r<strong>en</strong>ouveau<br />

du conte <strong>en</strong> France, mais égalem<strong>en</strong>t directeur du Conservatoire<br />

de Littérature Orale à V<strong>en</strong>dôme et parrain de la<br />

manifestation marseillaise.<br />

Pour la deuxième année consécutive les Oralies invit<strong>en</strong>t à<br />

découvrir un grand récit, cette année c’est dans les racines<br />

celtes de la Bretagne que les conteurs guideront les auditeurs,<br />

Les Oralies © Dominique Clém<strong>en</strong>t<br />

Mouchoir de poche<br />

R<strong>en</strong>iant l’adage, la Zone d’Intérêt poétique<br />

invite à déguster les eaux de la<br />

Prov<strong>en</strong>ce verte. Pour leur 4 e festival les<br />

Eauditives conjugueront poésie et<br />

confér<strong>en</strong>ces, arts plastiques et ateliers<br />

d’écriture poétique, résid<strong>en</strong>ce d’écriture<br />

(celle de la poétesse belge Gw<strong>en</strong>aëlle<br />

Stubble) et publication par les éditions<br />

Plaine Page d’un numéro spécial de la<br />

revue Art Matin dans lequel on retrouvera<br />

les archives des trois précéd<strong>en</strong>tes<br />

Eauditives (2008, 2009, 2011), des<br />

textes, créations, interviews, confér<strong>en</strong>ces,<br />

images des actes poétiques et<br />

artistiques ainsi que des contributions<br />

inédites pour l’édition de 2012. Les<br />

vers les exploits de Gauvain, Perceval ou Lancelot, avec le Roi<br />

Arthur et le cycle de La Table Ronde. La première parole sera<br />

celle de Claudine Glot, présid<strong>en</strong>te du C<strong>en</strong>tre de l’imaginaire<br />

Arthuri<strong>en</strong> pour une confér<strong>en</strong>ce donnée le 25 mai à 20h30<br />

au Théâtre du Conte. Puis, dès le l<strong>en</strong>demain, place aux contes<br />

sur la place du Cours Juli<strong>en</strong>, avec Nicolas Mezzalira, spécialisé<br />

dans le répertoire arthuri<strong>en</strong>, Mimi Barthelemy, Sylvie<br />

Delom, Abdoulaye Diop Dany et Pascal Fauliot, avec, le<br />

soir au Théâtre, le spectacle Perceval de ce dernier ; le dimanche<br />

matin, les «toutes petites oreilles» s’ouvriront pour écouter<br />

Claire Pantel, puis à 10h un brunch littéraire<br />

réunira les conteurs. En parallèle,<br />

la grande librairie du conte s’installera<br />

sous les arbres…<br />

DO.M.<br />

Les Oralies<br />

Du 25 au 26 mai<br />

Cours Juli<strong>en</strong>, Marseille<br />

04 91 48 95 60<br />

Labaleinequiditvagues.org<br />

Le Théâtre du Petit Matin (de Proximité Maximale ?) est<br />

épatant dans son g<strong>en</strong>re : camisole de force ou bouillabaisse,<br />

que propose-t-il donc à ses auteurs invités au Cabanon ?<br />

Nommant ainsi l’un des dispositifs mis <strong>en</strong> place autour de la<br />

lecture de textes contemporains, Nicole Yanni suggère plutôt<br />

la réunion de plaisir, dans sa forme la plus simple, d’auteurs,<br />

comédi<strong>en</strong>s/lecteurs et spectateurs/auditeurs. Une pause dans<br />

un travail de création qui permette une transmission directe<br />

et une écoute active, «face à face tranquille» <strong>en</strong> effet. Un<br />

v<strong>en</strong>dredi soir du mois d’avril, la jeune auteure dramatique<br />

Magali Mougel a assisté avec le public à la lecture d’extraits<br />

de ses œuvres réc<strong>en</strong>tes Ce que Suzy mesure et Léda, le sourire<br />

<strong>en</strong> bannière. Écriture mate, dialogues où s’épanouit la cruauté<br />

des rapports familiaux <strong>en</strong> particulier dans le couple, souffrances<br />

intimes nettem<strong>en</strong>t au féminin. À l’interpellation<br />

«brute et directe» (on est au Cabanon !) sur l’évacuation du social,<br />

l’auteure répond par la lecture d‘ERWIN MOTOR/Dévotion<br />

paru aux éd. Espaces 34. Efficace plongée du corps s<strong>en</strong>sible<br />

dans l’industrie automobile !<br />

Avec l’arrivée de l’été ? excursions poétiques et apéritives loin<br />

du cabanon avec les Mots à l’Air, les lundi à 19h30 au Vallon<br />

des Auffes et à Malmousque, avec Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu (le 25<br />

juin), Philippe Jaccottet (les 4 et 18 juin) et Patrick Dubost<br />

(le 11 juin)… M.-J.D.<br />

Théâtre du Petit Matin, Marseille 5 e<br />

04 91 48 98 59<br />

http://theatredupetitmatin.free.fr<br />

Fontaine je boirai de ton eau<br />

Compagnie Ca fait des bulles, Les Eauditives 2009,<br />

Cascade du Fauvery © C. L<strong>en</strong>zi<br />

Chiara Mulas, Les Eauditives 2011, Cascade du Fauvery, Barjols © Micheline Simon<br />

manifestations essaimeront à travers les<br />

lieux d’eau des deux villes, fontaines,<br />

lavoirs, mais aussi tanneries à Barjols ou<br />

laverie automatique à Brignoles où<br />

même la librairie déti<strong>en</strong>t un nom prédestiné<br />

aux épanchem<strong>en</strong>ts aquatiques,<br />

la librairie du Bateau Blanc… Ces<br />

manifestations sav<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t<br />

proposer des parcours, prés<strong>en</strong>ter des<br />

poètes, des plastici<strong>en</strong>s, des philosophes,<br />

des architectes au public, mais elles s’attach<strong>en</strong>t<br />

à lui faire ress<strong>en</strong>tir la création<br />

même <strong>en</strong> l’associant par le biais d’ateliers<br />

d’écriture m<strong>en</strong>és auprès des écoles qui<br />

restitueront leurs travaux les v<strong>en</strong>dredis.<br />

Une belle démarche s<strong>en</strong>sible, ludique et<br />

partageuse. M.C.<br />

Les eauditives<br />

Brignoles les 15 et 16 juin<br />

Barjols les 22 et 23 juin<br />

04 94 72 54 81<br />

www.plainepage.com<br />

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Libraires du sud /Libraires à Marseille<br />

- 04 96 12 43 42<br />

R<strong>en</strong>contres : avec Chritophe Estrada<br />

pour son roman Hilarion (Actes Sud)<br />

le 23 mai à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Christine Brunet autour de son<br />

ouvrage Dis bonjour à la dame (éditions<br />

Albin Michel) et des questions qu’il<br />

aborde sur l’éducation des <strong>en</strong>fants le 24<br />

mai dès 18h à la librairie Goulard (Aix)<br />

avec Valérie Mrej<strong>en</strong> pour Forêt noire<br />

(P.O.L.) et Orrion Scohy pour En<br />

Tarzizanie (P.O.L.) le 24 mai à Montévidéo<br />

avec la librairie Histoire de l’œil<br />

(Marseille)<br />

avec Flor<strong>en</strong>ce Qu<strong>en</strong>tin pour son livre<br />

Isis L’eternelle (Albin Michel) le 24 mai<br />

à 18h30 à la librairie Saint Paul (Marseille)<br />

avec André Bucher pour son livre Fée<br />

d’hiver (Le Mot et le Reste) le 25 mai à<br />

19h à la librairie Histoire de l’œil (Marseille)<br />

avec Marie d’Hombres, Blandine<br />

Scherer et la photographe Anna Puig-<br />

Rosado pour le livre Le V<strong>en</strong>tre de<br />

Marseille, commerçants de Noailles<br />

(Gauss<strong>en</strong>) le 31 mai à 18h à la librairie<br />

Apostille (Marseille)<br />

avec Victor Del Arbol pour son roman<br />

policier La tristesse du samouraï (Actes<br />

Noirs) le 31 mai à 17h à la librairie<br />

Maupetit (Marseille)<br />

avec Nick Barlay pour son livre La<br />

femme d’un homme qui (Quidam, 2011)<br />

et prés<strong>en</strong>tation de la maison d’édition le<br />

31 mai à 19h à la librairie Histoire de<br />

l’œil (Marseille)<br />

Escales <strong>en</strong> librairies : r<strong>en</strong>contre avec<br />

Hervé Tanquerelle le 24 mai dès 16h<br />

à la librairie Voyages au bout de la nuit<br />

(Saint-Rémy) et le 25 mai à la librairie<br />

La Réserve à bulle (Marseille)<br />

Avec Douglas K<strong>en</strong>nedy le 8 juin à 12h<br />

à la librairie Book in Bar (Aix) et à 18h<br />

à la librairie L’Attrape Mots (Marseille)<br />

AIX<br />

Cité du livre – 04 42 91 98 88<br />

Exposition de Eve Morisi, Albert Camus<br />

contre la peine de mort, jusqu’au 2 juin.<br />

Exposition d’une sélection de travaux<br />

de Guy Calamusa, jusqu’au 9 juin à la<br />

Fondation Saint John Perse.<br />

Dans le cadre du colloque organisé par<br />

le CIELAM, Université d’Aix-Marseille<br />

I, site d’Aix, les Écritures Croisées oranis<strong>en</strong>t<br />

une r<strong>en</strong>contre-lecture autour des<br />

écrivains des éditions de Minuit Yves<br />

Ravey et Laur<strong>en</strong>t Mauvignier, animée<br />

par P. Scho<strong>en</strong>tjes et D. Viart, le 24 mai<br />

à 18h salle Armand Lunel.<br />

R<strong>en</strong>contre-débat avec Michel Onfray<br />

pour son livre L’ordre libertaire. La vie<br />

philosophique d’Albert Camus (éd. Flammarion,<br />

2011), le 29 mai à 18h30 à<br />

l’amphithéâtre de la Verrière.


C<strong>en</strong>tre aixois des Archives départem<strong>en</strong>tales<br />

-04 42 <strong>52</strong> 81 90<br />

Exposition Les chemins de l’eau <strong>en</strong> BD – Le regard<br />

d’Edmond Baudoin, jusqu’au 23 juin.<br />

3bisf – 04 42 16 17 75<br />

Atelier Objet-action animé par Caroline<br />

Le Mehau-té, tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />

Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />

imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun)<br />

animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les mardis<br />

de 14h à 16h30.<br />

Atelier Galerie – 09 51 16 98 00<br />

Exposition Art, design et artisanat, qui se conjugue avec<br />

la nouvelle collection Miscéo, du 8 au 16 juin de 9h<br />

à 20h.<br />

ARLES<br />

Galerie Espace pour l’art – 04 90 97 23 95<br />

L’association Asphodèle initie de petites confér<strong>en</strong>ces<br />

sur l’art pour <strong>en</strong>fants intitulées Lucioles : avec le<br />

photographe François Deladerrière le 23 mai à<br />

14h30 à la galerie le Magasin de jouets.<br />

Galerie Joseph Antonin – 04 90 99 53 31<br />

Exposition Ecce Homo, photos d’Anna Chrysridi et<br />

peintures de Guillaume Flageul. Jusqu’au 23 juin,<br />

vernissage le 3 mai à 19h.<br />

FORCALQUIER<br />

Association Croq’Livres – 04 92 75 46 59<br />

14é édition des Journées du livre jeunesse sur le thème<br />

Filles et garçons : auteurs press<strong>en</strong>tis, Adela Turin, Susie<br />

Morg<strong>en</strong>stern, Irène Bonacina, Clotilde Perrin, Nelly<br />

Chabrol Gagne, et Patrick Banon, du 29 mai au 2<br />

juin.<br />

Association Apérilivres – 04 92 74 53 <strong>52</strong><br />

Festival Impressions d’arts sur le thème Du livre à<br />

l’écran : l’adaptation littéraire au cinéma, du 8 au 10<br />

juin.<br />

LA SEYNE-SUR-MER<br />

Les Chantiers de la lune – 04 94 06 49 26<br />

Exposition collective Trace #3, avec les artistes Krista<br />

Smith, Hans Silvester, Gilles Breil, Fodé Camara et<br />

Wei Fei & Wang Qin, du 2 juin au 28 juillet.<br />

LES BAUX-DE-PROVENCE<br />

Château des Baux – 04 90 54 55 56<br />

Les médiévales des Baux : tous les week-<strong>en</strong>ds, jours<br />

fériés et vacances scolaires sont organisés des tirs à la<br />

catapulte, au tir à l’arbalète et maniem<strong>en</strong>t de l’épée,<br />

et un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept.<br />

L’ISLE-SUR-LA-SORGUE<br />

Association ACTA – tracedepoete@dbmail.com<br />

Trace de poète : «Un dialogue <strong>en</strong>tre la poésie et les arts<br />

plastiques, la philosophie, le théâtre, la musique» :<br />

expos, livres d’artistes, revues de poésie, lectures,<br />

concerts… Jusqu’au 28 mai.<br />

MARSEILLE<br />

Région – 04 91 57 <strong>52</strong> 11<br />

Exposition Printemps arabe, jusqu’au 28 juin.<br />

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BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00<br />

Exposition Press Play Pixellissime 2012 qui expose les<br />

relations complexes et passionnées <strong>en</strong>tre le jeu vidéo et<br />

le cinéma, du 30 mai au 30 juin ; r<strong>en</strong>contre projections<br />

et jeux vidéos à disposition le 30 mai à partir de<br />

14h, défilé de Cosplay avec aoi sora Cosplay dès 17h.<br />

Confér<strong>en</strong>ce de Jean Chelini sur les Aspects de la vie<br />

religieuse marseillaise au XIX e , le 23 mai à 17h30.<br />

Confér<strong>en</strong>ce La consci<strong>en</strong>ce vue par un neurobiologiste par<br />

François Clarac, le 29 mai à 17h.<br />

ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />

À l’occasion du Forum mondial de l’eau, exposition<br />

Les territoires de l’eau, irrigation et partage de l’eau <strong>en</strong><br />

Méditerranée, par l’IRD <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’INA.<br />

Jusqu’au 13 juillet.<br />

Exposition de l’artiste Emilie N’Guy<strong>en</strong> Van, L’Art<br />

s’archive, qui questionne la véracité des docum<strong>en</strong>ts que<br />

l’on nous donne à voir, <strong>en</strong> mêlant habilem<strong>en</strong>t le vrai<br />

et le faux dans l’objectif de pousser le public à une<br />

réflexion sur le pouvoir des images. Jusqu’au 21 juin.<br />

Institut Culturel Itali<strong>en</strong> – 04 91 48 51 94<br />

Exposition de photographies Itali<strong>en</strong>s 150 ans<br />

d’émigration <strong>en</strong> France et ailleurs, jusqu’au 15 juin.<br />

Association Sud culture – 04 91 03 08 86<br />

Festival Tamazgha #7, dédié au patrimoine musical<br />

d’Afrique du nord : confér<strong>en</strong>ce sur 1912-2012, un<br />

siècle d’immigration Kabyle, le 9 juin à 21h au c<strong>en</strong>tre<br />

culturel Mirabeau. Les 2, 9 et 23 juin.<br />

Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />

Cercle de conversations animée par N. Yanni <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce de J ; C. Agnel sur Comm<strong>en</strong>t peut-on construire<br />

sa p<strong>en</strong>sée pour réfléchir un monde durable ou sout<strong>en</strong>able<br />

?, le 26 mai à 18h.<br />

Lectures de et par Patrick Dubost, poète performeur<br />

lyonnais, le 11 juin à 19h30 ; lecture des textes de<br />

Philippe Jaccottet, le 4 juin à 19h30 ; lecture de et<br />

par Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu, le 25 juin à 19h30.<br />

Les Ateliers d’Aline – 06 64 17 96 87<br />

D’un mot, une nouvelle : cycle d’ateliers d’écriture<br />

explorant le g<strong>en</strong>re multiple de la nouvelle, accessibles<br />

à tous. Le 28 mai de 17h à 19h30 à la librairie des<br />

éditions L’atinoir, Marseille.<br />

Galerie Anna-Tschopp – 04 91 37 70 67<br />

Exposition des peintures de B<strong>en</strong>jamin Carbonne,<br />

Conversation avec la toile, jusqu’au 9 juin ; décrochage<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de l’artiste le 7 juin dès 18h30.<br />

Galerie Montgrand – 04 91 33 11 99<br />

Exposition Voyante du passé. Cryptage, œuvres d’Ilana<br />

Salama Ortar, artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à l’ESADMM, du<br />

22 mai au 30 juin.<br />

Amont Patrimoine – 04 91 62 65 49<br />

Exposition Rivages de Michel Escallier-Lachaup,<br />

jusqu’au 4 juin.<br />

Espace Leclere – 04 91 50 00 00<br />

Confér<strong>en</strong>ces : de Daniel Marchesseau, directeur du<br />

musée, sur Le musée de la Vie romantique, le 23 mai à<br />

18h ; Daniel Drocourt, dir. de l’Atelier du Patrimoine<br />

de Marseille sur Mémoire de maisons historiques à<br />

Marseille, le 4 juin à 18h ; Jérémie B<strong>en</strong>pît, conservateur<br />

<strong>en</strong> chef des châteaux de Trianon, sur La conservation<br />

des domaine et châteaux de Trianon, le 11 juin à 18h ;<br />

Jean-Pierre Cometti, philosophe, et Bernard Lafargue,<br />

histori<strong>en</strong> de l’art et philosophe, université de<br />

Bordeaux, sur Le syndrome de V<strong>en</strong>ise, la bi<strong>en</strong>nalisation<br />

de l’art contemporain, le 18 juin à 18h.<br />

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RENCONTRES<br />

51<br />

Auditorium de la Caisse d’Epargne – 04 91 57 26 49<br />

Confér<strong>en</strong>ces d’initiation L’art <strong>en</strong> France par Jean-Noël<br />

Bret : l’art français VIII : les avant-gardes et l’École de<br />

Paris, le 24 mai à 18h ; L’art français IX : depuis 1945,<br />

le 21 juin à 18h.<br />

Mairie des 11 e et 12 e arr. – 04 91 14 62 40<br />

Exposition des Artistes peintres du secteur : Marc<br />

Tranchino, Jean-Marc Hernandez, M. Armand,<br />

Roméas, H<strong>en</strong>ri Saplana, Betty Bonifacio, Liliane<br />

Costa-Kara, Sylvie Bourély, Yolande Giana, Michelle<br />

Ravel, Olga Sabarthès, Nathalie Chappat et Jean<br />

Patrick Delépine. Jusqu’au 31 mai.<br />

MARTIGUES<br />

Musée Ziem – 04 42 41 39 60<br />

Exposition D’une mer à l’autre, Marines du Nord et du<br />

Sud <strong>en</strong>tre 1850 et 1908, jusqu’au 24 juin.<br />

PELISSANNE<br />

Médiathèque Robert et Pierre Brun – 04 90 55 30 74<br />

8 e édition de Dévore-livres sur le thème Tous <strong>en</strong> scène :<br />

r<strong>en</strong>contres d’auteurs (Vinc<strong>en</strong>t Bourgeaud, Hubert<br />

B<strong>en</strong> Kemoun, Roland Fu<strong>en</strong>tes, Éric Sanvoisin), dédicaces,<br />

ateliers d’écriture… Du 29 mai au 1 er juin.<br />

SAINT-CHAMAS<br />

Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />

Exposition de peinture d’Emmanuelle Gillard et Eric<br />

Faggianelli, jusqu’au 31 mai.<br />

SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES<br />

Association Lire <strong>en</strong>tre les vignes – 04 90 60 67 95<br />

5 e édition du salon du livre Lire <strong>en</strong>tre les vignes : avec<br />

Alain Guyard, invité d’honneur, lecrures, dédicaces<br />

d’auteurs et d’illustrateurs, confér<strong>en</strong>ce… Le 17 juin.<br />

SORGUES<br />

Editions du Toulour<strong>en</strong>c – 06 15 <strong>52</strong> 51 77<br />

10 e édition du Jardin du livre remarquable : confér<strong>en</strong>ce,<br />

spectacle, exposition… Les 2 et 3 juin au Domaine<br />

de Brantes.<br />

TOULON<br />

Espace Castillon – 04 94 93 47 33<br />

Exposition Cyril Besson et ses amis…, F. Caillol, M.<br />

Calistri, K. D<strong>en</strong>nis, C. Donjerkovic, K. Grisanzio, L.<br />

Follot et D. Powell. Du 5 au 30 juin.<br />

VEYNES<br />

Mairie – 04 92 57 24 23<br />

17 e édition du printemps du livre de jeunesse sur le<br />

thème du sport : les auteurs invités sont Zaü, Bernard<br />

Chambaz, Jean-Luc Luciani, Jean-Philippe Chabot et<br />

Marion Devaux. Du 24 au 26 mai.<br />

CONCOURS<br />

La Chambre de Commerce et d’Industrie de<br />

Marseille lance, pour la 5 e année, un concours<br />

artistique à tous les artistes sur le thème de l’économie.<br />

Pour concourir, photographes, plastici<strong>en</strong>s, sculpteurs,<br />

vidéastes… doiv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter une création qui<br />

réponde aux critères d’esthétique, d’originalité, de<br />

qualité et d’innovation technique et s’exprimer sur le<br />

thème de l’Economie. La CCI Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />

consacrera à l’acquisition d’une, deux ou trois œuvres,<br />

une dotation de 30.000 euros.<br />

Dépôt des candidatures jusqu’au 4 juin.<br />

www.ccimp.com


<strong>52</strong> CINÉMA<br />

LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />

Cinémathèque<br />

Les Mardis de la Cinémathèque propos<strong>en</strong>t à 19h,<br />

à l’Espace Cézanne du CRDP, le 22 mai, La<br />

grande vie d’H<strong>en</strong>ri Schneider, Prix Jean Vigo 19<strong>52</strong> ;<br />

le 29 mai, Le Regard d’Ulysse d’Angelopoulos ; le<br />

5 juin, L’Av<strong>en</strong>ture de Mme Muir de Mankiewicz et<br />

le 12 juin, La glorieuse parade de Michael Curtiz.<br />

04 91 50 64 48<br />

www.cinememoire.net<br />

Trios dans<br />

le cinéma itali<strong>en</strong><br />

Arrête de pleurer<br />

Pénélope<br />

Le 4 juin à 20h au cinéma Pathé Plan de Campagne,<br />

avant-première du film Arrête de pleurer<br />

Pénélope, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des réalisatrices-comédi<strong>en</strong>nes,<br />

Corinne Puget et Juliette Arnaud et de<br />

la comédi<strong>en</strong>ne Christine Anglio ; une suite des<br />

av<strong>en</strong>tures des 3 amies de la pièce homonyme.<br />

Cinéma Pathé, Plan de Campagne<br />

04 42 02 01 00<br />

www.cinemasgaumontpathe.com<br />

Le regard d'Ulysse d'Angelopoulos<br />

Le Territoire<br />

<strong>en</strong> liberté<br />

Au Théâtre Liberté, à Toulon, le Théma #5<br />

continue d’explorer la ville et de débattre sur les<br />

<strong>en</strong>jeux liés au territoire. Après la projection de<br />

films d’archives le 11 mai et les expositions dans<br />

le hall du théâtre, les Regards sur la ville se<br />

poursuiv<strong>en</strong>t avec une confér<strong>en</strong>ce-débat le 25 mai<br />

à 18h, Les Urbanistes, la ville et le territoire : un<br />

désir de reconquête, et le 8 juin avec une carte<br />

blanche à Franck Michelletti. Le 15 juin,<br />

témoignage-docum<strong>en</strong>taire de Natacha Cyrulnik<br />

sur la rénovation urbaine de la cité Berthe à la<br />

Seyne-sur-Mer avec la projection, à 18h, de Ceux<br />

qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t le projet urbain et ceux qui le viv<strong>en</strong>t.<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Mon village<br />

<strong>en</strong> 2020<br />

Le 29 mai à 19h, à l’espace Agora Alpilles à<br />

Maussane, dans le cadre de D<strong>en</strong>se, d<strong>en</strong>se, d<strong>en</strong>se,<br />

le CAUE 13 fait son cinéma : Mon village <strong>en</strong> 2020,<br />

projection de courts-métrages et débat.<br />

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t 13<br />

04 96 11 01 20<br />

www.caue13.com<br />

Cinépage<br />

Le 31 mai à 20h, Cinépage, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le<br />

Cinéma Pathé Madeleine, propose Le Chant des<br />

mariées de Karin Albou.<br />

04 91 85 07 17<br />

www.cinepage.com<br />

Les innoc<strong>en</strong>ts de Bertolucci<br />

Jusqu’au 27 mai, le cycle Histoire de trios dans<br />

le cinéma itali<strong>en</strong> continue au Château de la<br />

Buzine, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Institut Culturel<br />

Itali<strong>en</strong> de Marseille : le 25 mai à 20h, Les<br />

Innoc<strong>en</strong>ts de Bertolucci et le 27 mai à 14h, Trois<br />

frères de Francesco Rosi.<br />

04 91 45 27 60<br />

www.chateaudelabuzine.com<br />

Jamais deux<br />

sans trois<br />

Le cycle d’histoires à trois, légères ou <strong>en</strong>gagées,<br />

se poursuit au Château de la Buzine : à 20h, le 1 er<br />

juin, Trois places pour le 26 de Jacques Demy ; le<br />

8 juin, César et Rosalie de Claude Sautet et le 15<br />

juin, Talons aiguilles d’Almodóvar.<br />

À 14h, le 3 juin, Vicky Cristina Barcelona de Woody<br />

All<strong>en</strong> ; le 10 juin, Le Bonheur d’Agnès Varda et à<br />

16h, le 13 juin, Les triplettes de Belleville de<br />

Sylvain Chomet.<br />

04 91 45 27 60<br />

www.chateaudelabuzine.com<br />

Patrimoine<br />

cinématographique<br />

L’Espace Cinéma Prosper Gnidzaz à Martigues<br />

propose un cycle les mardi, mercredi, samedi et<br />

dimanche de 10h à 12h et de 14h30 à 16h, des<br />

films docum<strong>en</strong>taires jusqu’au 20 mai, Les années<br />

20-De l’impressionnisme au cinéma pur de<br />

Claude-Jean Philippe, suivi du cycle Jean<br />

Painlevé au fil de ses films.<br />

Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues<br />

04 42 10 91 30<br />

http://espacecinemapg.blogspot.fr/<br />

David Lynch<br />

Le 1 er juin à 18h, dans le cadre de Cinéastes de<br />

notre temps, Agnès b. et D.Films propos<strong>en</strong>t :<br />

David Lynch, don’t look at me de Guy Girard.<br />

Agnès b., Marseille<br />

04 96 11 04 50<br />

Troublez-moi ce soir de Roy Ward Baker<br />

Carte Blanche<br />

à Image de Ville<br />

Du 6 au 9 juin à 19h30 au cinéma du Merlan à<br />

Marseille, projections, r<strong>en</strong>contres, échanges autour<br />

de Marseille et d’Alger : le 6, 3 films de la jeune<br />

cinématographie algéri<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de<br />

Mohamed Lakhdar Tati, réalisateur de Joue à<br />

l’ombre, qui, le 9 juin, dialoguera avec l’écrivain et<br />

éditeur Sofiane Hadjadj, sous le regard de Pascal<br />

Jourdana de La Marelle-Villa des auteurs. Le 7,<br />

Omégaville, film <strong>en</strong> chantier sur le quartier du<br />

Grand Saint Barthélemy d’Anne Alix. Le 8, Bar<br />

c<strong>en</strong>tre des autocars <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateurphotographe<br />

Patrick Zachmann dontune exposition<br />

se ti<strong>en</strong>dra, dans le cadre de MP13 au MuCEM sur<br />

le thème des migrations méditerrané<strong>en</strong>nes.<br />

Séances gratuites sur réservation.<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

04 42 63 45 09<br />

www.imagedeville.org<br />

Les Classiques<br />

de l’été<br />

Du 6 juin au 27 juillet, l’Institut de l’image à Aix<br />

propose, dans une cohabitation harmonieuse de<br />

la pellicule et du numérique, l’occasion de se faire<br />

une opinion sur les deux supports à travers la<br />

projection de grands classiques : Lame de fond<br />

de Vinc<strong>en</strong>te Minnelli ; Si Paris l’avait su, un des premiers<br />

films de Ter<strong>en</strong>ce Fisher ; Fr<strong>en</strong>ch Cancan<br />

de R<strong>en</strong>oir ; Attaque ! de Robert Aldrich ; L’Assassin<br />

et Les Jours comptés d’Elio Petri ; Sandra de<br />

Visconti ; Trois femmes d’Altman ; Comédie Érotique<br />

d’une nuit d’été de Woody All<strong>en</strong> ; Go Go<br />

Tales d’Abel Ferrara. R<strong>en</strong>dez-vous avec Marilyn<br />

dans Troublez-moi ce soir de Roy Ward Baker et<br />

Bus Stop de Joshua Logan. L’été sous la toile ?<br />

Institut de l’Image, Aix<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org


Juin au jardin<br />

Le 15 juin à 21h30 dans le cadre de Juin au jardin,<br />

la Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale Gaston-<br />

Defferre propose <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Tilt, dans<br />

le jardin de lecture, un film d’animation de Alain<br />

Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Une vie de chat,<br />

celle de Dino qui partage sa vie <strong>en</strong>tre deux<br />

maisons…<br />

04 13 31 82 00<br />

www.biblio13.fr<br />

Une vie de chat d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli<br />

Cinéma allemand<br />

des années 70<br />

Les 15, 16 et 17 juin, Art et essai Lumière, propose<br />

au cinéma Lumière à la Ciotat 3 jours avec... la<br />

nouvelle vague du cinéma allemand des années<br />

70 : L’ami américain de Wim W<strong>en</strong>ders, Je veux<br />

seulem<strong>en</strong>t que vous m’aimiez de R.W.<br />

Fassbinder, Le tambour de Volker Schlöndorff<br />

et Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog.<br />

Après les projections, débats animés par Martin<br />

Lampprecht et Christine Fillette.<br />

Art et Essai Lumière<br />

06 64 85 96 40<br />

www.mairie-laciotat.fr<br />

L'ami américain de Wim W<strong>en</strong>ders<br />

Ce qui nous arrive<br />

Le 20 juin, dans le cadre du colloque national sur<br />

la création artistique pour les publics sous main<br />

de justice, à la Friche, projection du film Ce qui<br />

nous arrive de Caroline Caccavale, réalisé avec<br />

des personnes dét<strong>en</strong>ues de la prison des<br />

Baumettes.<br />

Lieux Fictifs, Laboratoire de Recherche<br />

Cinématographique et Social<br />

04 95 04 96 37<br />

www.lieuxfictifs.org<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Cinésinophiles<br />

La seconde édition du Festival du Cinéma Chinois<br />

<strong>en</strong> France (FCCF) qui a pour objectif de faire<br />

découvrir la diversité du cinéma chinois au public<br />

français se ti<strong>en</strong>dra du 14 mai au 12 juin, à Paris,<br />

Lyon, Marseille, Cannes, Strasbourg, Biarritz et<br />

La Réunion.<br />

À Marseille c’est le cinéma Le Prado qui accueille<br />

plus d’une douzaine de films inédits. Le public<br />

aura donc le choix ! Comédies romantiques, Ce<br />

que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes de Ch<strong>en</strong> Daming, avec<br />

Gong Li, invitée d’honneur du FCCF, remake de<br />

What wom<strong>en</strong> want de Nancy Meyers ; Cher <strong>en</strong>nemi<br />

de Xu Jinglei ; L’amour n’est pas aveugle que<br />

T<strong>en</strong>g Huatao a réalisé avec un très petit budget et<br />

qui a eu un énorme succès <strong>en</strong> Chine ou un mélodrame<br />

: Sous l’aubépine de Zhang Yimou, une<br />

histoire d’amour avec pour toile de fond la révolution<br />

culturelle.<br />

Ceux qui aim<strong>en</strong>t les films d’auteur<br />

iront voir L’amour éternel de Gu<br />

Changwei avec Zhang Ziyi qui a<br />

remporté le prix de la meilleure<br />

actrice au China Film Directors<br />

Guild Awards 2012 pour ce rôle ;<br />

Kora, un road movie qui a valu à<br />

Du Jiayi le prix du meilleur jeune<br />

réalisateur ou Hello ! Monsieur de<br />

Han Jie, une fable noire sur un ouvrier<br />

maladroit passant son temps<br />

juché sur un arbre de son village,<br />

primé au Festival International du<br />

Film de Shanghai.<br />

Et bi<strong>en</strong> sûr aussi des films d’action<br />

dont Le Grand Magici<strong>en</strong> de<br />

Derek Yee avec Tony Leung (In<br />

Ce que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes de Ch<strong>en</strong> Daming<br />

CINÉMA<br />

Autour des naissances<br />

Du 5 au 9 juin se ti<strong>en</strong>dra le 31 ème Festival du premier<br />

film francophone, organisé par l’association r<strong>en</strong>t) pour Les adoptés. Et la plus jeune, Anamaria<br />

de Lisa qu’interprète la réalisatrice Mélanie Lau-<br />

«La Ciotat Berceau du Cinéma», au Théâtre du Vartolomei, 13 ans (la Violetta de My Little princess<br />

d’Eva Ionesco), assistera à la projection le 6<br />

Golfe, En att<strong>en</strong>dant l’Ed<strong>en</strong>. Au programme, projections,<br />

r<strong>en</strong>contres et une exposition à la Chapelle juin à 14h30.<br />

des Pénit<strong>en</strong>ts Bleus : une sélection des affiches Jacques Malaterre animera une Master-class <strong>en</strong><br />

du collectionneur Guy Anfossi sur le thème «Train prés<strong>en</strong>ce de l’acteur Helmi Dridi autour de AO, le<br />

et Cinéma».<br />

dernier Néandertal.<br />

Le 5 juin pour l’ouverture, <strong>en</strong> hommage au présid<strong>en</strong>t<br />

du jury Pascal Thomas, une comédie qu’il tes les séances sont gratuites !<br />

Un programme bi<strong>en</strong> alléchant, d’autant que tou-<br />

a réalisée <strong>en</strong> 2006, Le grand appartem<strong>en</strong>t. Puis ANNIE GAVA<br />

18 films <strong>en</strong> compétition, 9 longs et 9 courts. Le<br />

public pourra s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir le 6 juin avec les 7 Berceau du Cinéma, La Ciotat<br />

membres du jury : acteur, compositeur, scénariste,<br />

chef opérateur, costumière, producteur, pour www.berceau-cinema.com<br />

06 23 92 59 <strong>52</strong><br />

un mom<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t passionnant.<br />

Car les réalisateurs et acteurs seront à la Ciotat<br />

pour prés<strong>en</strong>ter leurs films et échanger avec les<br />

spectateurs : Cédric Jim<strong>en</strong>ez, pour Aux yeux de<br />

tous le 7 juin à 20h ; Frédéric Beigbeder pour<br />

L’amour dure trois ans, le 8 juin à 17h30 ; Jean-<br />

Jacques Jauffret et l’actrice Sylvie Lachat, pour<br />

Après le sud; Estelle Larrivaz pour Le Paradis<br />

des Bêtes ; Emmanuelle Millet pour La Brindille.<br />

L’acteur Frédéric Gorny (le manager de l’hôtel<br />

dans Louise Wimmer) parlera du film de Cyril<br />

M<strong>en</strong>negun ; l’actrice Marie D<strong>en</strong>arnaud (la sœur<br />

My Little Princess d’Eva Ionesco<br />

53<br />

the mood for love) et des films d’animation produits<br />

par les studios de Shanghai dont Tapage au<br />

palais céleste de Ch<strong>en</strong> Zhihong, adapté à partir<br />

de la version originale de 1965 de Wan Laiming ou<br />

Une jeune fille juive à Shanghai, de Wang G<strong>en</strong>fa,<br />

un hommage à cette ville qui accueillit plus de tr<strong>en</strong>te<br />

mille juifs fuyant les persécutions <strong>en</strong> Europe.<br />

Cinéphiles et sinophiles se retrouveront avec<br />

bonheur au Prado !<br />

ANNIE GAVA<br />

FCCF<br />

du 7 au 12 juin<br />

Le Prado, Marseille<br />

www.cinema-leprado.fr<br />

www.festivaldufilmchinois.com


54 ARTS VISUELS<br />

AU PROGRAMME<br />

Véronique Rizzo dans son atelier © Santi Oliveri<br />

© Der Tod ist ein Dandy, Francisco Da Matta,<br />

c-print, collage et cadre cassé et recollé,<br />

40 x 37 cm, 2012<br />

Véronique Rizzo versus<br />

Francisco Da Mata<br />

La Gad nous aura prév<strong>en</strong>us : «Rizzo et Da Matta<br />

confront<strong>en</strong>t leurs deux approches dans<br />

un accrochage à la courtoisie explosive» !<br />

Est-ce à dire que leur flirt, ou leur battle comme<br />

le suggère la galerie, laissera des traces dans<br />

nos mémoires. Leurs compositions abstraites<br />

affich<strong>en</strong>t une radicalité visuelle exemplaire,<br />

qui devrait s’accommoder parfaitem<strong>en</strong>t<br />

des contraintes de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t… M.G.-G.<br />

du 17 mai au 7 juillet<br />

La Gad, Marseille 1 er<br />

06 75 67 20 96<br />

www.lagad.eu<br />

Art au paradis<br />

Dans le triangle d’or de la rue Paradis, artistes, designers, architectes font les beaux jours<br />

des ag<strong>en</strong>ces d’urbanismes, des boutiques de déco et des show-rooms le temps d’un libre parcours.<br />

On y croisera Véronique Bigo chez Mobile de Curiosités pour un travail sur-mesure<br />

(son exposition monographique à la Villa Tamaris Pacha nous avait emballés, voir Zib’41),<br />

Cédric Teisseire chez Sinibaldi (qui fréqu<strong>en</strong>te habituellem<strong>en</strong>t l’Espace d’art concret, la Villa Arson<br />

ou le MAMAC de Nice) ou <strong>en</strong>core la jeune aixoise Pauline Angotti pour une performance<br />

à la Maison de v<strong>en</strong>tes Leclère. M.G.-G.<br />

vernissage le 31 mai, expositions du 2 au 9 juin<br />

visites guidées deux fois par jour<br />

Marseille 6e<br />

www.paradis-design.fr<br />

© P. Fancony, Échelle<br />

Spécial Joel Meyerowitz<br />

C’est une exclusivité Photomed : l’exposition des premiers travaux <strong>en</strong> noir et blanc de l’américain<br />

Joel Meyerowitz aux côtés de son travail couleur, au mom<strong>en</strong>t où il fête ses 50 ans de photographie<br />

et publie une monographie chez Phaidon. Un événem<strong>en</strong>t signé Jean-Luc Monterosso, directeur<br />

artistique de la manifestation varoise (voir p. 60). M.G.-G.<br />

du 25 mai au 17 juin<br />

Hôtel des arts, Toulon<br />

04 94 91 69 18<br />

www.hdatoulon.fr<br />

Joel Meyerowitz, Longnook Beach,<br />

Truro, Massachusetts, 1983,<br />

Photographie 60 x 25.2 cm<br />

© Joel Meyerowitz<br />

© Gisele Buthod-Garcon, Vague<br />

Peinture, sculpture et poésie<br />

La Maison de Brian ouvre sa saison estivale avec trois univers plastiques<br />

très poétiques : les œuvres sur papier «végétales, minérales» de<br />

Stéphanie Ferrat qui cite Philippe Jaccottet comme compagnon de mots ;<br />

les peintures-papiers de Christian Perrier et les vers d’Yves Bonnefoy <strong>en</strong><br />

échos lumineux ; les sculptures de Gisèle Buthod-Garçon qui fait rimer<br />

son exploration du raku avec la voix de Danièle Faugeras. M.G.-G.<br />

jusqu’au 31 mai<br />

La Maison de Brian, Simiane-la-Rotonde<br />

04 92 75 91 49<br />

www.lamaisondebrian.fr


ARTS VISUELS<br />

Ecce Homo<br />

Voici l’homme : mais que t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’incarner la photographie ou la peinture de la condition humaine ?<br />

Que l’Homme se prés<strong>en</strong>te dans sa plus simple figuration, nu et peint <strong>en</strong> ange presque blême<br />

selon Guillaume Flageul ou tel quel via le réalisme photographique d’Anna Chrysidi,<br />

les images fouill<strong>en</strong>t continûm<strong>en</strong>t son id<strong>en</strong>tité profonde. C.L.<br />

55<br />

jusqu’au 23 juin<br />

Galerie Joseph Antonin, Arles<br />

04 90 99 53 31<br />

www.fr<strong>en</strong>ch-lizard-attitude.fr<br />

Saint Alexandre © Guillaume Flageu<br />

Arts éphémères 4 e<br />

Le programme est exceptionnel ! Alfons Alt,<br />

Katia Bourdarel, Dominique Cerf, Colin<br />

Champsaur, Matthieu Clainchard, Thomas<br />

Couderc & Teoman Gurgan, Jean Daviot, Eric<br />

Gossec, Lina Jabbour, Victoria Klotz, Jérémy<br />

Laffon, Lionel Loetscher, François Mezzapelle,<br />

Thierry Mouillé, Rémy Rivoire, Philippe Turc et<br />

Jérémie Vernet, les étudiants et les élèves<br />

amateurs des Ateliers publics de l’ESADMM, le<br />

Ballet National de Marseille, les professeurs &<br />

élèves de la Cité de la Musique.<br />

Vernissage le 24 mai à 18h30. Tous à la Bastide !<br />

C.L.<br />

4 e Festival des arts éphémères<br />

du 24 mai au 3 juin<br />

Maison Blanche<br />

Mairie des 9 ème et 10 ème , Marseille<br />

04 91 14 63 26<br />

www.marseille9-10.fr<br />

Le Matin, quand je me suis reveille, je monde avait pousse, ZOO ©Thierry Mouille<br />

Anders Peters<strong>en</strong><br />

Dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain, Vol de Nuits reçoit Anders Peters<strong>en</strong>.<br />

La programmation 2012 est construite autour d’un cycle d’expositions questionnant les états<br />

limites du corps et de la psyché humaine. Anders Peters<strong>en</strong> expose sa série M<strong>en</strong>tal Hospital,<br />

portraits de personnes r<strong>en</strong>contrées dans des situations hors norme, photographiées le plus<br />

souv<strong>en</strong>t dans des <strong>en</strong>droits clos, un bar, une prison, un hôpital psychiatrique, une maison<br />

de retraite. C.L.<br />

Anders Peters<strong>en</strong>, from the M<strong>en</strong>tal Hospital series, 1992-95 © Anders Peters<strong>en</strong><br />

Anders Peters<strong>en</strong><br />

M<strong>en</strong>tal Hospital<br />

jusqu’au 15 juin<br />

Vol de Nuits, Marseille<br />

04 91 47 94 58<br />

www.vold<strong>en</strong>uits.com<br />

Juli<strong>en</strong> Blaine, 3 mains, déclaration © musée d'art contemporain de Stockholm, 2010<br />

Juli<strong>en</strong> Blaine<br />

Le dérêveur, poète des coups de gueule pour remue-ménage m<strong>en</strong>tal,<br />

inv<strong>en</strong>teur des déclara©tions et démonstra©tions exposera/s’exposera <strong>en</strong><br />

Autoportraits <strong>en</strong> 2 & 3D devant quelques iHALi (installation humaine<br />

anonyme laissée là par inadvertance) afin de sauter dans l’espace-temps<br />

<strong>en</strong>tre préhistorique et art contemporain. Le vernissage fut vocifératoire et<br />

jouissif le 19 mai ! C.L.<br />

jusqu’au 19 juin<br />

Galerie Jean-François Meyer, Marseille<br />

04 91 33 91 01<br />

www.marseilleexpo.com


56 ARTS VISUELS ABD | ALCAZAR<br />

Du beau ?<br />

L’AEPHAE organisait<br />

les 11 et 12 mai dernier<br />

aux ABD un colloque<br />

sur le sujet Beau,<br />

sublime, kitsch,<br />

huitième volet du cycle<br />

L’histoire de l’art<br />

<strong>en</strong> question(s)<br />

Les r<strong>en</strong>contres précéd<strong>en</strong>tes nous<br />

avai<strong>en</strong>t déjà habitués à de très belles<br />

et éclairantes interv<strong>en</strong>tions (Autour<br />

de Daniel Arasse ; L’art, l’arg<strong>en</strong>t et<br />

la mondialisation ; De Cézanne et<br />

Picasso à Mondrian et Vasarely…).<br />

En proposant ce triptyque Jean-Noël<br />

Bret imaginait-il provoquer un tel<br />

feu nourri d’érudition et de questionnem<strong>en</strong>ts<br />

? Ces deux journées ont<br />

offert à l’assistance nombreuse de<br />

revisiter l’histoire de l’art occid<strong>en</strong>tal<br />

depuis ses fondem<strong>en</strong>ts ancrés dans<br />

l’antiquité romaine jusqu’aux formes<br />

contemporaines du kitsch impliquées<br />

dans la mondialisation de l’art.<br />

Ironie et élévation<br />

Les problématiques et les échanges<br />

appuyés avec le public ont remisé la<br />

question du beau au profit du sublime<br />

et du kitsch, manifestem<strong>en</strong>t<br />

plus intrigants ! Les prés<strong>en</strong>tations<br />

ont su donner le ton : Baldine Saint<br />

Girons (le kitsch antonyme du sublime<br />

?), Giovanni Lombardo (le style<br />

sublime et ses formes «vicieuses»),<br />

Jackie Pigeaud (un kitsch antique ?),<br />

Philippe Heuzé (du kitsch à Pompéi ?),<br />

Pierre-H<strong>en</strong>ry Frangne (opéra et<br />

sublime), Maddal<strong>en</strong>a Mazzocut (kitsch<br />

et mélodrame). Laure Cah<strong>en</strong>-Maurel<br />

a ouvert les espaces avec le<br />

sublime romantique porté par<br />

l’exemple de Caspar David Friedrich.<br />

Jean-Noël Bret repr<strong>en</strong>ait avec<br />

nombre d’exemples le fil du beau et<br />

du sublime (la figure du héros <strong>en</strong>tre<br />

néo-classicisme et romantisme).<br />

Trois communications concernai<strong>en</strong>t<br />

la période plus réc<strong>en</strong>te. Le<br />

rapprochem<strong>en</strong>t du sublime avec<br />

l’architecture contemporaine offrait<br />

une ouverture de taille mais Didier<br />

Laroque la restreignait à la Chapelle<br />

Saint-Nicolas-de-Flüe conçue par<br />

Peter Zumtor. Jiang Dandan relevait<br />

les subtilités liant culture traditionnelle,<br />

modèles politiques et art<br />

contemporain chinois maniant l’ironie<br />

et kitsch. Valérie Arrault appuyait<br />

sur un registre plus politique et<br />

critique. Le kitsch analysé <strong>en</strong> tant<br />

que valeur <strong>en</strong>tre postmodernité et<br />

libéralisme de (mauvais) g<strong>en</strong>re (Las<br />

Vegas, Disney), une esthétique du<br />

narcissisme, du consommable immédiat<br />

où tout se vaut pourvu que ce<br />

soit v<strong>en</strong>dable !<br />

L’exercice du jugem<strong>en</strong>t<br />

En majorité abondé par des approches<br />

esthétiques ce colloque était<br />

r<strong>en</strong>du ardu par le maniem<strong>en</strong>t des<br />

concepts et connaissances nécessairem<strong>en</strong>t<br />

mis <strong>en</strong> jeu. Pourtant ce<br />

travail d’exégèse difficile mais<br />

passionnant plongeait dans les<br />

structures de la p<strong>en</strong>sée à travers la<br />

question de l’art. En revisitant des<br />

concepts fondateurs repris depuis<br />

l’antiquité jusqu’à aujourd’hui il nous<br />

a été offert si ce n’est d’arrêter une<br />

opinion au moins de situer ces <strong>en</strong>jeux.<br />

Baldine de Saint Girons rappelait<br />

ce qui <strong>en</strong> fait finalem<strong>en</strong>t le cœur : la<br />

capacité de chacun à l’exercice du<br />

jugem<strong>en</strong>t. En réponse à une question<br />

du public sur le kitsch Jackie<br />

Pigeaud rétorquait : «Est-ce qu’on<br />

juge une maladie ? Non, on la soigne<br />

!» Du beau, du sublime et le<br />

kitsch comme art… dégénéré ?<br />

CLAUDE LORIN<br />

AEPHAE, Association<br />

euroméditerrané<strong>en</strong>ne pour<br />

l’histoire de l’art et l’esthétique<br />

ABD Gaston Defferre<br />

www.biblio13.fr<br />

Bandes décidées<br />

Dedicaces expo BD,12 mai © surlaplace.fr<br />

Les R<strong>en</strong>contres de l’illustration, organisées par<br />

l’association Sur la Place <strong>en</strong> collaboration avec la Ville<br />

de Marseille, et les libraires marseillais à qui l’image<br />

parle (Le lièvre de Mars, Imbernon, Chez Arno, L’arbre)<br />

sont d’une grande qualité artistique et intellectuelle. Aux<br />

antipodes des manifestations sur le 9 ème art qui font<br />

souv<strong>en</strong>t dans le mainstream et la BD qui se v<strong>en</strong>d, aux<br />

<strong>en</strong>fants ou aux adulesc<strong>en</strong>ts, Sur la Place interroge, sans<br />

grands moy<strong>en</strong>s ni expos spectaculaires, le rapport du<br />

texte à l’image, et l’histoire d’un art réc<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong><br />

difficulté, parce qu’il est lié intrinsèquem<strong>en</strong>t au livre.<br />

Les r<strong>en</strong>contres autour de la BD Suisse, par exemple,<br />

résum<strong>en</strong>t les préoccupations : les éditions Atrabile,<br />

nées à G<strong>en</strong>ève à la fin des années 90, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des<br />

auteurs comme Peggy Adam, suiv<strong>en</strong>t une ligne<br />

éditoriale, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une id<strong>en</strong>tité graphique. Leurs<br />

auteurs ont un regard sur le monde, souv<strong>en</strong>t noir, et font<br />

de la recherche narrative à travers leurs planches et<br />

leurs scénarios. Mais Atrabile a pratiquem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncé à<br />

sa revue, lieu de recherche, parce que personne ne<br />

l’achète. Et Daniel Pellegrino, fondateur de la maison,<br />

ne se salarie que depuis 2 ans…<br />

Dans le hall de l’Alcazar l’exposition sur la BD Suisse<br />

donne aussi le ton : les planches sont susp<strong>en</strong>dues sur<br />

des fils, dispositif sommaire qui oblige un peu les adultes<br />

à tordre le cou (tant mieux pour les <strong>en</strong>fants). Dans un<br />

coin Titeuf vite m<strong>en</strong>tionné comme un phénomène ; dans<br />

un autre quelques clichés hilarants sur la Suisse dans la<br />

BD ; et dans des vitrines des docum<strong>en</strong>ts originaux du<br />

fonds patrimonial de l’Alcazar : les premières BD, de<br />

Rodolphe Töpfler (1827), qui concevait des estampes<br />

narratives, caricatures à personnages récurr<strong>en</strong>ts qui<br />

intégrai<strong>en</strong>t le texte dans l’image et progressai<strong>en</strong>t<br />

successivem<strong>en</strong>t… Le reste de l’exposition, prêtée par le<br />

consulat Suisse, offre un panorama très exhaustif des<br />

différ<strong>en</strong>ts styles de BD qui ont occupé successivem<strong>en</strong>t<br />

ou simultaném<strong>en</strong>t la presse et les livres, et dont<br />

beaucoup sont Suisses, à notre étonnem<strong>en</strong>t ! Pas de<br />

planches originales mais l’exposition, comm<strong>en</strong>tée<br />

intelligemm<strong>en</strong>t, est accompagnée d’ouvrages à<br />

consulter.<br />

A.F.<br />

Les r<strong>en</strong>contres de l’illustration ont eu lieu du 10 au 12 mai<br />

La Suisse Pays BD<br />

Jusqu’au 26 mai<br />

L’Alcazar, Marseille<br />

www.bmvr.marseille.fr<br />

www.surlaplace.fr<br />

R<strong>en</strong>contre BD, Daniel Pellegrino des Editions Atrabile et Boris H<strong>en</strong>ry © surlaplace.fr


MUCEM | LA COMPAGNIE<br />

ARTS VISUELS 57<br />

Photographes pirates<br />

La confér<strong>en</strong>ce de François Cheval, mal intitulée<br />

La construction des images, fut diablem<strong>en</strong>t stimulante<br />

! Se fondant sur le paradoxe des paparazzis,<br />

elle déboucha sur l’énoncé d’un point de vue clair,<br />

et peu commun chez les conservateurs de musée,<br />

sur la photographie : «L’histoire de la photographie<br />

n’est pas l’histoire de l’art. Elle permet<br />

d’écrire sa vie, de stocker des images, c’est-à-dire<br />

des fictions, comme on stockait du grain au néolithique,<br />

du savoir p<strong>en</strong>dant l’ère du livre. La<br />

photographie est au c<strong>en</strong>tre de la transformation<br />

actuelle du monde.»<br />

Comm<strong>en</strong>t l’analyse historique du phénomène<br />

paparazzi l’a-t-il am<strong>en</strong>é jusque-là ? Le paparazzo,<br />

photographe pirate qui volait les images à Rome<br />

dans les années 50 et les rev<strong>en</strong>dait à la presse la<br />

plus offrante, n’était pas un observateur, mais un<br />

agresseur : il traquait les bourgeois et la starlette,<br />

les agressai<strong>en</strong>t de son flash, fixait leurs réactions<br />

de colère, dévoilait leurs frasques ; communiste,<br />

il détestait cette classe itali<strong>en</strong>ne qui s’était compromise<br />

avec les fascistes et demeurait impunie.<br />

Mais cette dim<strong>en</strong>sion politique a rapidem<strong>en</strong>t<br />

disparu. D’une part parce que «la divulgation des<br />

frasques des bourgeois n’a jamais remis <strong>en</strong> cause<br />

l’ordre social», et d’autre part parce que Cinecitta,<br />

et Fellini, ont transformé ces pirates <strong>en</strong> Paparazzi<br />

de la Dolce Vita, qu’ils ont récupérés <strong>en</strong>suite comme<br />

photographes de plateau. Leurs images<br />

éditées dans les livres ont été recadrées, sorties<br />

de leur contexte et publiées sans lég<strong>en</strong>de<br />

explicites, comme celle de Franco Pina <strong>en</strong> 19<strong>52</strong><br />

qui est dev<strong>en</strong>ue l’icône des Paparazzi : deux photographes<br />

<strong>en</strong> Lambretta balançant un énorme<br />

flash. Mais le manifestant de 19<strong>52</strong> a disparu du<br />

cadre, tout comme les images de la répression<br />

qui étai<strong>en</strong>t parues dans le journal Paese Sera et<br />

dont ce cliché n’était qu’un accompagnem<strong>en</strong>t<br />

anecdotique.<br />

Nouvelle étape dans la récupération : dans les<br />

© MuCEM<br />

années 80 le phénomène paparazzi pr<strong>en</strong>d de<br />

l’importance aux États Unis, avec l’idée du<br />

postmodernisme. Le «mauvais goût photographique»<br />

devi<strong>en</strong>t «vintage» et le photographe de<br />

plateau, ou le journaliste, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des auteurs,<br />

et <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t au musée. Et l’auteur photographe se<br />

différ<strong>en</strong>cie du photographe tout v<strong>en</strong>ant parce qu’il<br />

a une int<strong>en</strong>tion. «Comme si le photographe<br />

amateur n’<strong>en</strong> avait pas». Selon François Cheval,<br />

c’est la notion de marché qui fait qu’un photographe<br />

<strong>en</strong>tre au musée, produit des tirages<br />

uniques qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t objet d’art, se trouve des<br />

prédécesseurs et des cautions dans l’histoire de<br />

la peinture, ou théorise sur «l’instant décisif»<br />

comme Cartier Bresson.<br />

Car la nature de la photo diffère profondém<strong>en</strong>t du<br />

cinéma, de la peinture, et n’a pas à se chercher<br />

des lettres de noblesse. Qu’elle soit volée ou<br />

posée, elle <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t un rapport particulier au<br />

réel, apparti<strong>en</strong>t à tous, est reproductible à l’infini.<br />

C’est un art, ou une pratique, intrinsèquem<strong>en</strong>t<br />

populaire.<br />

Et le regard de François Cheval, qui sera le commissaire<br />

des expositions photographiques du<br />

MuCEM <strong>en</strong> 2013, sera férocem<strong>en</strong>t précieux…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

La confér<strong>en</strong>ce de François Cheval a eu lieu dans<br />

le cadre des Mardis du MuCEM à l’Alcazar le 15<br />

mai<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Les cartes, images ou outil, par Jean-Christophe<br />

Victor, géographe, auteur <strong>en</strong> particulier des<br />

émissions Le dessous des cartes diffusées sur<br />

Arte le 12 juin à 18h30 à L’Alcazar<br />

www.mucem.org<br />

À coups de hache<br />

Où s’est-il <strong>en</strong>fui, le bourreau fou qui<br />

a planté sa hache dans une épave de<br />

voiture, préférant faire grincer la carrosserie<br />

plutôt que de frapper à mort<br />

un passant ? Que p<strong>en</strong>se-t-il de son<br />

travail, cet homme qui vi<strong>en</strong>t d’év<strong>en</strong>trer<br />

le toit bourré d’amiante d’un<br />

appartem<strong>en</strong>t, et fixe l’objectif par<br />

dessus son masque de papier ?<br />

Quelle gorge vise donc ce chi<strong>en</strong>, figé<br />

dans un rictus diabolique ? Et ces<br />

deux hommes au visage empâté par<br />

l’alcool, dont l’un observe l’autre<br />

comme s’il allait le clouer au mur,<br />

que ne se dis<strong>en</strong>t-ils pas ?<br />

Sortir les photographies de Myr Muratet<br />

de leur contexte pour les<br />

détailler une par une : il y a là de<br />

quoi frémir. Les observer comme un<br />

<strong>en</strong>semble, une continuité de son<br />

œuvre sur les friches et les marges :<br />

le frisson est le même. Il n’y a pas<br />

de «bi<strong>en</strong>veillance» dans le regard de<br />

l’artiste, de celle qui malgré toutes<br />

ses bonnes int<strong>en</strong>tions implique une<br />

certaine hauteur, mais une forme de<br />

reconnaissance. Une façon d’admettre,<br />

dans un rapport d’homme à<br />

homme, que l’autre est ce qu’il est.<br />

Dérisoire autant que démesuré, avec<br />

Paris-Nord, Laur<strong>en</strong>t et Patrick 2004<br />

sa viol<strong>en</strong>ce, ses voies de traverse,<br />

ses blocages et sa perdition.<br />

En contrepoint, l’att<strong>en</strong>tion d’une<br />

femme, Marie Pellaton, portée sur<br />

les mêmes terrains vagues mais au<br />

ras du sol. Son installation évoque le<br />

chemin d’un archéologue attiré par<br />

la verdure et l’étrange destin des<br />

déchets... après l’exécution ?<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces<br />

Myr Muratet<br />

jusqu’au 14 juillet<br />

La Compagnie, Marseille<br />

04 91 90 04 26<br />

www.la-compagnie.org


58 ARTS VISUELS VIEILLE CHARITÉ | LA RUCHE<br />

La Couleur et la Courbe<br />

Dans le cadre d’un projet<br />

de redynamisation de quartier,<br />

la Vieille Charité prés<strong>en</strong>te<br />

une exposition rassérénante<br />

des œuvres du peintre et architecte<br />

hors norme Hundertwasser<br />

En 1975 le musée Cantini avait accueilli<br />

une exposition internationale<br />

itinérante consacrée à Fried<strong>en</strong>sreich<br />

Hundertwasser. Cette fois ce sont<br />

près de c<strong>en</strong>t vingt œuvres, peintures,<br />

gravures et tapisseries du<br />

peintre/architecte qui sont rassemblées<br />

au c<strong>en</strong>tre de la Vieille Charité,<br />

ainsi qu’un <strong>en</strong>semble de timbres dans<br />

un anci<strong>en</strong> magasin rue Fiocca. Dès<br />

la première salle, comm<strong>en</strong>çant par<br />

des œuvres de jeunesse de facture<br />

<strong>en</strong>core traditionnelle, la couleur mêlée<br />

de courbes et spirales, jubilatoire,<br />

réactive avec bonheur les voûtes<br />

baroques bi<strong>en</strong> sages de Puget et pénètre<br />

jusqu’aux ramifications les<br />

plus profondes du cerveau limbique/reptili<strong>en</strong><br />

du visiteur. Bi<strong>en</strong> que la<br />

peinture d’Hundertwasser soit le<br />

versant le plus connu du public puisque<br />

de nombreux produits dérivés<br />

s’<strong>en</strong> sont emparés, le visiteur sait<br />

s’arrêter aussi devant les tapisseries<br />

de haut format, plusieurs sérigraphies et les<br />

élégantes gravures sur bois japonaises moins<br />

médiatisées mais tout autant attrayantes.<br />

Hors les murs, les bibliothèques de l’Alcazar, du<br />

Panier et du Merlan prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une sélection de<br />

livres illustrés. Mais la part la plus importante de<br />

son œuvre concernant l’architecture n’est pas<br />

exposée ! On peut la retrouver dans la seconde<br />

partie du catalogue <strong>en</strong> forme de gros carnet noir<br />

abondamm<strong>en</strong>t illustré. Car au-delà du temporaire,<br />

l’exposition s’inscrit dans un projet plus<br />

Fried<strong>en</strong>sreich Hundertwasser, Coral FlowersFleurs de Corail Kyoto, 1987,<br />

gravure sur bois japonaise, 42,5x57cm, Fondation Hundertwasser, Vi<strong>en</strong>ne<br />

global de redynamisation participative sociale et<br />

économique du quartier Belsunce et ses al<strong>en</strong>tours<br />

proposé par Charlotte B<strong>en</strong>soussan et l’association<br />

Vi<strong>en</strong>s à Marseille !Les propositions alternatives<br />

de Fried<strong>en</strong>sreich Hundertwasser sur l’habitat et<br />

l’urbanisme vont à contre-courant du modernisme<br />

triomphant : dans ses manifestes, déclarations et<br />

performances, Hundertwasser met <strong>en</strong> garde contre<br />

la ligne droite, propose une certaine conception<br />

écologique et participative des lieux de vie collectifs<br />

et urbanistiques. Ces concepts ont inspiré une<br />

proposition <strong>en</strong> plusieurs volets qui<br />

doit se pour-suivre jusqu’à 2013, et<br />

au delà.<br />

Pour le mom<strong>en</strong>t sont ouverts des<br />

ateliers scolaires ou de participation<br />

citoy<strong>en</strong>ne, à Belsunce les f<strong>en</strong>êtres<br />

se couvriront de fleurs grâce à leurs<br />

habitantes, plusieurs échoppes dans<br />

le quartier du Panier propos<strong>en</strong>t des<br />

services et produits dérivés dont le<br />

bénéfice servira au financem<strong>en</strong>t<br />

d’autres actions notamm<strong>en</strong>t avec le<br />

C<strong>en</strong>tre social Bauss<strong>en</strong>que, bi<strong>en</strong><br />

après la période estivale.<br />

CLAUDE LORIN<br />

Hundertwasser, le rêve de la couleur<br />

jusqu’au 9 septembre<br />

La Vieille Charité, Marseille<br />

04 91 14 58 80<br />

www.marseille.fr<br />

www.vi<strong>en</strong>samarseille.fr<br />

À poursuivre par le musée<br />

des arts africains<br />

océani<strong>en</strong>s et amérindi<strong>en</strong>s<br />

récemm<strong>en</strong>t rénové<br />

L’art butine la Belle <strong>en</strong> Mai<br />

C’est sous le signe de la «cité<br />

d’artistes au regard t<strong>en</strong>dre» du<br />

Montparnasse des années 1900 que<br />

Saffir, galerie nomade et la galerie<br />

Paradis inaugur<strong>en</strong>t un lieu d’exposition<br />

à quelques pas d’une autre<br />

Vue de la Galerie La Ruche et de son exposition inaugurale Plutot comme un soupcon que comme une certitude © X-D.R<br />

cité d’artistes, la Friche Belle de Mai.<br />

La (nouvelle) Ruche est née de la<br />

volonté de nouer des li<strong>en</strong>s de proximité<br />

avec les habitants du quartier.<br />

C’est aussi le fruit de la r<strong>en</strong>contre<br />

<strong>en</strong>tre Lydie Marchi et Jean-François<br />

Pascalqui partag<strong>en</strong>t «les mêmes<br />

problématiques sur ce que peutêtre<br />

le métier de galeriste ouvert sur<br />

l’extérieur et sur différ<strong>en</strong>tes s<strong>en</strong>sibilités<br />

artistiques». Leurs id<strong>en</strong>tités<br />

respectives ne disparaiss<strong>en</strong>t pas -<br />

Saffir poursuit son itinérance- ni<br />

leurs programmations. Des échanges<br />

<strong>en</strong>tre les lieux, des expositions<br />

communes diffractées selon les<br />

projets sont <strong>en</strong> jachère à l’heure où<br />

La Ruche donne son dernier coup<br />

de pinceau ! Le duo signe son premier<br />

commissariat avec une carte<br />

blanche à João Vilh<strong>en</strong>a et ses invités<br />

Dorota Buczkowska et Fabi<strong>en</strong><br />

Granet, et après un joli clin d’œil à<br />

Brancusi, Modigliani et Soutine, fait<br />

les yeux doux aux surréalistes et ses<br />

Cadavres exquis… Car Vilh<strong>en</strong>a conte<br />

une histoire à trois, écrite d’un dessin<br />

à l’autre sur des cartes postales<br />

anci<strong>en</strong>nes que l’on découvre presque<br />

<strong>en</strong> même temps que le trio. Des<br />

cartes «où tout fonctionne avec des<br />

clins d’œil à Marseille», discrètem<strong>en</strong>t<br />

accrochées à côté des dessins<br />

de Vilh<strong>en</strong>a d’une absolue beauté.<br />

M.G.-G.<br />

Plutôt comme un soupçon<br />

que comme une certitude<br />

João Vilh<strong>en</strong>a,<br />

Dorota Buczkowska<br />

et Fabi<strong>en</strong> Granet<br />

jusqu’au 16 juin<br />

La Ruche, Marseille 3 e<br />

06 03 40 76 92<br />

www.marseilleexpos.com<br />

À voir<br />

Textures du jour<br />

Gilles B<strong>en</strong>istri<br />

jusqu’au 4 juin<br />

Galerie Paradis, Marseille 6 e<br />

04 91 02 10 04


LA collection de Gap<br />

Cela fait déjà longtemps que la photographie a fait<br />

son <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> scène au Théâtre de la Passerelle<br />

à Gap. C’était <strong>en</strong> 1988, sous l’impulsion de Pierre-<br />

André Reiso qui vouait une passion égale à l’image<br />

fixe et au spectacle vivant. Son projet a évolué <strong>en</strong><br />

1994 avec la nomination du photographe-voyageur<br />

Bernard Descamps (voir Zib’48) à la<br />

direction artistique de la galerie : répertoire au<br />

spectre plus ample (de Cartier-Bresson aux<br />

contemporains internationaux), réalisation de<br />

quatre à cinq exhibitions annuelles avec l’acquisition<br />

d’une ou deux œuvres par exposition, accueil<br />

tous les ans d’un artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce dans les<br />

Hautes-Alpes suivie d’une exposition monographique<br />

à la r<strong>en</strong>trée suivante. Mais la précarité<br />

financière de la galerie m<strong>en</strong>ace cette expéri<strong>en</strong>ce<br />

de premier plan qui, après Sabine Delcour <strong>en</strong><br />

2011, se met <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses. En att<strong>en</strong>dant une<br />

éclaircie, le nouveau directeur du théâtre Philippe<br />

Ariagno repr<strong>en</strong>d le flambeau et la Scène nationale<br />

poursuit son projet singulier -4 sur 70 ont<br />

choisi la photographie plutôt que le cinéma d’art<br />

et d’essai- <strong>en</strong> organisant une rétrospective du<br />

fonds photographique. Une collection est l’occasion<br />

<strong>en</strong> quelques clics d’embrasser les différ<strong>en</strong>ts<br />

choix de commissariats ainsi que l’évolution des<br />

styles formels photographiques <strong>en</strong> France et à<br />

l’étranger. Comme un miroir fragm<strong>en</strong>té du temps<br />

qui passe…<br />

Une c<strong>en</strong>taine d’œuvres compos<strong>en</strong>t ce kaléidoscope<br />

selon deux axes. Le premier correspond aux<br />

17 résid<strong>en</strong>ts dont les approches du territoire form<strong>en</strong>t<br />

«un <strong>en</strong>semble curieux de regards croisés»<br />

selon Bernard Descamps : des portraits sur le vif<br />

des habitants de Hugues de Wurstemberger aux<br />

Inde © Bernard Descamps<br />

paysages lunaires et glacials de Bertrand Desprez…<br />

Le second s’appar<strong>en</strong>te plus à un puzzle de<br />

parties indissociables et dissociables du fait de la<br />

porosité de certains travaux, ou au contraire, de<br />

leurs dissemblances. On compte <strong>en</strong>tre autres<br />

Edouard Boubat, William Klein ou Raymond<br />

Depardon pour les incontournables ; Alioune Bâ,<br />

Koo Bohnchang, Lee Gapchul, Pierrot M<strong>en</strong> ou<br />

Yashuro Ishimoto pour les extra-europé<strong>en</strong>s ;<br />

André Mérian et Béatrix Von Conta pour leur<br />

ancrage régional. Et tant d’autres <strong>en</strong>core qui ont<br />

façonné le regard des publics au point «d’être<br />

marqués par des photos qui ne sont pas toujours<br />

les plus célèbres»…<br />

M.G.-G.<br />

GAP | MARTIGUES ARTS VISUELS 59<br />

© Mi Hyun Kim<br />

Une collection<br />

jusqu’au 30 juin<br />

Galerie du théâtre La Passerelle, Gap<br />

04 92 <strong>52</strong> <strong>52</strong> <strong>52</strong><br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

Entre aperçus<br />

La commande photographique laisse peu de marge<br />

au travail personnel si on désire qu’il touche à<br />

l’artistique. Spécialisée dans la photo de reportage<br />

culturel et de spectacle, collaboratrice de la<br />

première heure à <strong>Zibeline</strong>, Agnès Mellon, dont on<br />

a pu apprécier la précéd<strong>en</strong>te expo au KLAP, pose<br />

quelques jalons personnels au Théâtre des Salins<br />

dont elle a souv<strong>en</strong>t arp<strong>en</strong>té les coulisses. La<br />

sélection proposée (on <strong>en</strong> att<strong>en</strong>drait un peu plus)<br />

se conc<strong>en</strong>tre sur les mom<strong>en</strong>ts de préparation des<br />

artistes à l’affiche lors cette saison martégale.<br />

Fidèle à sa posture de proximité la photographe<br />

capte <strong>en</strong> plans très rapprochés la prés<strong>en</strong>ce et le<br />

geste hors scène grâce à sa part de détail. «Pour<br />

cette expo j’étais vraim<strong>en</strong>t dans le portrait, pour<br />

<strong>en</strong>trer dans l’intimité, dans le geste qui prépare…»<br />

Car elle ne conçoit pas le détail comme une métonymie<br />

visuelle, un simple prélèvem<strong>en</strong>t d’un<br />

<strong>en</strong>semble (un corps, un groupe, un instrum<strong>en</strong>t,<br />

une scène…). Elle le capte selon ce qui serait à<br />

voir et éprouver au-delà de l’information photographique.<br />

«Au mom<strong>en</strong>t où il va <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> scène<br />

le masque de l’artiste apparaît doucem<strong>en</strong>t mais<br />

les traits, l’intimité rest<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts.» Ainsi<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel a lieu moins dans le hors-champ que<br />

dans le hors-cadre : l’au-delà de l’image. Ce qui<br />

© Agnès Mellon<br />

est aperçu dans certains clichés relève plutôt de<br />

l’<strong>en</strong>tre-vu, de ce qui est possible d’adv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>tre,<br />

les choses et le photographe, la photo et le regardeur,<br />

la photo et le non photographique. Cette<br />

attraction partagée nous mène au-delà de l’image,<br />

dans une dynamique du regard particulière, chère<br />

à Daniel Arasse lorsqu’il se p<strong>en</strong>chait sur la peinture.<br />

Et la matérialité du support y contribue discrètem<strong>en</strong>t.<br />

L’impression sur bâche, à l’inverse des<br />

habitudes du lisse et du brillant sur papier, confère<br />

une épaisseur, un grain qui pr<strong>en</strong>d tout son s<strong>en</strong>s<br />

dans les grands formats : à vouloir y regarder de<br />

plus près on n’y voit pas mieux mais au-delà. Un<br />

des <strong>en</strong>jeux des recherches à v<strong>en</strong>ir pour l’artiste<br />

photographe.<br />

C.L.<br />

Métamorphose<br />

Agnès Mellon<br />

jusqu’au 30 juin<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr


60 ARTS VISUELS<br />

Espaces rêvés, espaces réels<br />

Photo’Med est de retour sur le littoral<br />

varois avec, <strong>en</strong> guest star, l’Itali<strong>en</strong><br />

Massimo Vitali. L’an dernier, avec<br />

l’Anglais Martin Parr comme parrain<br />

et Jean-Luc Monterosso comme<br />

directeur artistique, la ville de Sanary<br />

avait frappé un grand coup. C’est<br />

dire si la deuxième édition est<br />

att<strong>en</strong>due ! Le directeur de la Maison<br />

europé<strong>en</strong>ne de la photographie a<br />

concocté un programme riche <strong>en</strong><br />

grandes signatures, <strong>en</strong> découvertes<br />

et <strong>en</strong> révélations (Cristina Thoux et<br />

Jean-Baptiste S<strong>en</strong>egas l’an passé)<br />

comme un miroir de la photographie<br />

des deux rives : La photographie<br />

Marocaine, Les espaces du mythe,<br />

Mission du Musée de la photographie<br />

de Thessalonique… Le parcours<br />

s’étoffe de nouvelles haltes dans la<br />

cité balnéaire (Notre-Dame de la<br />

Pitié, lieu magique surplombant la<br />

mer, et la médiathèque) et même<br />

au-delà. Si la Maison du Cygne à<br />

Six-Fours s’est retirée, Bandol s’invite<br />

à la fête avec les «photos volées<br />

des stars» de Walter Carone, Un<br />

littoral <strong>en</strong> mutation vu par 6 photographes<br />

de Prov<strong>en</strong>ce et Noir et<br />

blanc, À propos de Rudy Ricciotti de<br />

Bernard Plossu. Peut-être une<br />

SANARY | MOUGINS<br />

manière pour Bandol de poursuivre<br />

sa première expéri<strong>en</strong>ce de festival<br />

de photographies contemporaines<br />

«Horizon vertical» de 2010… Toulon<br />

© Khalil Nemmaoui, Exposition La photographie Marocaine, PhotoMed 2012<br />

est à l’affiche à la demande de l’Hôtel<br />

des arts qui accueille une<br />

rétrospective de Joel Meyerowitz :<br />

l’Américain lui réserve l’exclusivité<br />

de son réc<strong>en</strong>t reportage <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />

(tirages inédits <strong>en</strong> couleurs) ainsi<br />

qu’un <strong>en</strong>semble d’œuvres anci<strong>en</strong>nes<br />

<strong>en</strong> noir et blanc. Pour des raisons<br />

de logistique, l’île des Embiez cède<br />

sa place à l’île de B<strong>en</strong>dor, propriétés<br />

de la famille Paul Ricard, qui<br />

accueille Les espaces de rêve de<br />

Bernard Faucon. «Impossible<br />

d’évoquer la photographie méditerrané<strong>en</strong>ne<br />

sans île, véritable symbole»<br />

explique Monique Sérénon, directrice<br />

de la production qui, à quelques<br />

jours de l’événem<strong>en</strong>t, peaufine les<br />

derniers détails, valide la prés<strong>en</strong>ce<br />

des artistes aux vernissages publics<br />

et les nombreuses animations.<br />

Comme cet original Divan Photo avec<br />

H<strong>en</strong>ry Chapier. «On fait de petites<br />

choses pour <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher de grandes<br />

choses. On est un tout jeune festival<br />

!». Qui ne demande qu’à grandir…<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Photo’Med<br />

du 24 mai au 17 juin<br />

Sanary-sur-Mer, Bandol,<br />

Ile de B<strong>en</strong>dor, Toulon<br />

04 94 74 10 80<br />

www.festivalphotomed.com<br />

«J’ai fait un rêve…»<br />

Inauguré <strong>en</strong> juin 2011, le Musée d’art classique<br />

de Mougins est la concrétisation du rêve d’un<br />

collectionneur d’art anci<strong>en</strong>, néo-classique,<br />

moderne et contemporain, M. Levett, amoureux<br />

de la Côte d’Azur. Son musée, conçu par David<br />

Price Design d’après le concept original de son<br />

directeur Mark Merrony, réussit le pari du<br />

dialogue <strong>en</strong>tre les œuvres, au-delà des siècles,<br />

des techniques et des styles. L’interaction joue à<br />

merveille, et fait se côtoyer Happy Head <strong>en</strong> laque<br />

polychrome sur résine de la star planétaire<br />

Dami<strong>en</strong> Hirst, avec une tête romaine <strong>en</strong> bronze<br />

de l’Empereur Auguste et le Profil de Jacqueline<br />

<strong>en</strong> céramique de Picasso. Autre pari audacieux,<br />

la scénographie de Chameleon3 <strong>en</strong> forme de clin<br />

d’œil au cabinet de curiosités - versus XXI e siècle -<br />

avec écrans tactiles bilingues pour raconter aujourd’hui<br />

ce que fut l’Antiquité et panneaux<br />

pédagogiques pour donner des clefs de lecture<br />

accessibles à tous. Par petites touches<br />

impressionnistes quelque 800 œuvres se<br />

confront<strong>en</strong>t, s’interrog<strong>en</strong>t, se juxtapos<strong>en</strong>t, pour<br />

People and Personalities and Social Customs Gallery on the First Floor, Musée d'art classique de Mougins © A.Einsiedel<br />

peu qu’elles puis<strong>en</strong>t leurs sources d’inspirations<br />

dans la mythologie ou l’histoire de l’Antiquité.<br />

Au cœur du village donc, le musée offre une<br />

vitrine de luxe à la collection selon un parcours<br />

thématique décliné sur 400 m 2 et 4 étages : Le<br />

culte impérial, L’art du portrait, Les religions<br />

grecques et romaines, L’héritage de l’Égypte<br />

antique… On croise sculptures et dessins d’H<strong>en</strong>ry<br />

Moore et Toulouse-Lautrec célébrant l’éternel<br />

féminin ; on découvre l’étrange face à face du<br />

visage transfiguré de Mariani fixant de ses yeux<br />

vides un laraire romain ; on apprécie le coude à<br />

coude <strong>en</strong>tre la Vénus d’Yves Klein, habillée de son<br />

bleu éclatant, et le Marbre romain de Vénus daté<br />

vers 50-227 ap. J.C. Là une citation de Platon se<br />

rappelle à notre mémoire philosophique, ici deux<br />

pièces de Chagall et Calder s’intercal<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />

une statuette et un masque funéraire. Même à<br />

l’étage de l’armurerie, quelques gouaches et<br />

collages de Dali parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à s’infiltrer <strong>en</strong>tre les<br />

cimiers et les casques. Vases, bijoux et pièces de<br />

monnaie parachèv<strong>en</strong>t plusieurs siècles d’histoire<br />

de l’art télescopés par la passion d’un homme.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

En résonance, exposition Mythes et héros<br />

jusqu’au 28 mai à l’Espace culturel<br />

Musée d’art classique, Mougins<br />

04 93 75 18 65<br />

www.mouginsmusee.com


Indép<strong>en</strong>dant devi<strong>en</strong>dra grand…<br />

Le Sm’Art, salon d’Art contemporain initié par<br />

Christiane Michel, a prés<strong>en</strong>té sa 7 ème édition sous<br />

les ombrages du Parc Jourdan à Aix-<strong>en</strong>-<br />

Prov<strong>en</strong>ce. Les précéd<strong>en</strong>ts s’étai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>us d’abord<br />

à Martigues puis au Domaine de la Baume. Cette<br />

année 192 plastici<strong>en</strong>s ont déployé tous les aspects<br />

actuels de l’Art sous la présid<strong>en</strong>ce de Pierre<br />

Vasarely qui a mis un acc<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

des pratiques artistiques avec la prés<strong>en</strong>ce de<br />

l’École d’Art. En augm<strong>en</strong>tation constante, l’afflu<strong>en</strong>ce<br />

des visiteurs a dépassé les 18 000 <strong>en</strong>trées<br />

cette année, et le Sm’Art s’<strong>en</strong>orgueillit d’être le<br />

3 ème Salon indép<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> France.<br />

Comm<strong>en</strong>t visiter un Salon aux si nombreux exposants<br />

? Il faut se laisser happer par une couleur,<br />

une forme, et aller vers les artistes, qui parl<strong>en</strong>t<br />

volontiers de leurs œuvres. En peinture les propositions<br />

sont nombreuses : supports variés et<br />

techniques mixtes, du figuratif à l’hyper-réalisme<br />

ou l’abstrait... On remarque les formes répétitives<br />

de Soumisha, les grands formats bois et métal de<br />

Charles-H<strong>en</strong>ri Ravanne, les imm<strong>en</strong>ses portraits<br />

de peintres illustres sur carton de l’aixois Lilly. On<br />

retrouve la précision de Myriam Paoli avec ses<br />

délicates sculptures <strong>en</strong> fils de fer, puis on découvre<br />

le raffinem<strong>en</strong>t de Ron Maraval, récemm<strong>en</strong>t<br />

installée à Aix, qui effectue des maquettes de<br />

gaze, puis utilise de la paper clay-porcelaine,<br />

créant des formes étranges d’une grande<br />

légèreté. Plus spectaculaire, la désormais célèbre<br />

Yo Bastoni de Port-de-Bouc installe 25 fourmis<br />

géantes multicolores <strong>en</strong> fonte d’aluminium peinte<br />

sur les escaliers du parc. C’est le Sm’Art, à ses<br />

débuts, qui l’a lancée…<br />

Certains artistes sont v<strong>en</strong>us de loin : le belge<br />

Gordon Hopkins aux grands formats colorés et<br />

joyeux, la coré<strong>en</strong>ne Woo-Bock Lee qui transforme<br />

les livres scolaires anci<strong>en</strong>s de son pays <strong>en</strong> objets<br />

Projet Vas-y, Toma-L, © Olivier Brestin<br />

SM’ART<br />

ARTS VISUELS 61<br />

à susp<strong>en</strong>dre ou à poser, le sénégalais Ndary Lo et<br />

ses imm<strong>en</strong>ses femmes de métal prés<strong>en</strong>tés par<br />

la fondation Blachère. Les galeries aussi s’expos<strong>en</strong>t.<br />

L’association Gudgi qui regroupe 30 galeries<br />

aixoises indép<strong>en</strong>dantes consacre un espace à<br />

Max Sauze, le fermeur de livres, connu pour son<br />

jardin remarquable à Éguilles, ses travaux à base<br />

de papiers roulés, déchirés, <strong>en</strong>terrés puis<br />

exhumés, avec ses dernières pièces nommées<br />

Feuilletés d’écriture. La galerie Saltiel, quant à<br />

elle, met <strong>en</strong> lumière Toma-L qui prés<strong>en</strong>te aussi<br />

le livre Vas-y, une œuvre à 6 mains : auteur, peintre<br />

et graphiste propos<strong>en</strong>t 168 pages d’un superbe<br />

papier accompagnées d’un élém<strong>en</strong>t original de<br />

10x10 cm et d’une bande-son téléchargeable sur<br />

le site, résultat de 3 mois de travail acharné des 3<br />

compères. Un concept franchem<strong>en</strong>t original !<br />

Le Sm’Art continue dons à réserver de très<br />

bonnes surprises, même si, et c’est le concept<br />

même qui le veut, toutes les propositions ne sont<br />

pas du même niveau. Un seul regret ? Que le prix<br />

plancher d’un stand soit de 2 000 ¤, ce qui opère<br />

une sélection par l’arg<strong>en</strong>t, non par la qualité des<br />

propositions. Mais on raconte dans les allées<br />

qu’un Salon des Galeries aurait lieu à l’automne<br />

dès 2013 ?<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Le Sm’Art s’est déroulé du 3 au 6 mai<br />

www.salonsmart-aix.com


62 CINÉMA FILMS<br />

Des hommes, des hommes…<br />

Marseille, un 31 décembre : une belle jeune<br />

femme se maquille, s’habille, se verse une coupe<br />

de champagne, s’assoit devant son ordinateur et…<br />

se connecte à «Meet me». Elle veut r<strong>en</strong>contrer<br />

l’amour. Dans le monde virtuel, c’est Kitsune,<br />

dans la vie, c’est Emilie, 35 ans, une illustratrice<br />

qui a le blues d’être célibataire.<br />

Le premier long métrage de Dorothée Sebbagh<br />

suit pas à pas Emilie (Sophie Cattani) dans ses<br />

r<strong>en</strong>dez-vous. Le premier, «Yeux bleus», veut jouer ;<br />

le suivant, Juli<strong>en</strong>, récite à longueur de temps des<br />

poèmes de Nerval ou Rimbaud et l’appelle sa<br />

petite Fée : elle ne tombe pas amoureuse du<br />

grand romantique. Elle va r<strong>en</strong>contrer ainsi plus<br />

d’une douzaine d’hommes, dont un boxeur, un<br />

«bonobo», un «R<strong>en</strong>ard du désert», dans des lieux<br />

très cinégéniques de Marseille, Callelongue, la<br />

jetée du grand large, la buvette du Pharo…<br />

«Marseille qu’on voit sous toutes ses coutures,<br />

comme souv<strong>en</strong>t New York dans les comédies<br />

américaines.» Ces r<strong>en</strong>dez-vous donn<strong>en</strong>t lieu à<br />

des scènes parfois étonnantes, comme celle avec<br />

Monsieur X, au Cercle des nageurs, qui la<br />

transforme <strong>en</strong> structure recevant des Playmobil.<br />

Une seule escapade, à Nîmes, pour une<br />

r<strong>en</strong>contre-ballet avec un danseur. On ne vous<br />

dévoilera pas le dénouem<strong>en</strong>t, on vous dira juste<br />

que la scène finale est au Frioul, «l’île de l’amour»<br />

pour Emilie.<br />

Pour ce tournage, particulier, Sophie Cattani<br />

découvrait devant la caméra, souv<strong>en</strong>t dans un<br />

Chercher le garçon de Dorothée Sebbagh<br />

plan séqu<strong>en</strong>ce, les acteurs successifs ; <strong>en</strong>semble<br />

ils improvisai<strong>en</strong>t, et la scène était filmée comme<br />

un docum<strong>en</strong>taire, une r<strong>en</strong>contre réelle ! «J’avais<br />

2 ou 3 heures pour séduire à partir d’un petit<br />

canevas, explique Sophie Cattani, et cela<br />

demandait une grande énergie !» Elle <strong>en</strong> a mis<br />

beaucoup, <strong>en</strong> effet. Elle porte superbem<strong>en</strong>t le film<br />

et il est certain que beaucoup d’hommes aurai<strong>en</strong>t<br />

aimé faire partie du casting ! Certains l’ont confié<br />

à la fin de la projection…<br />

Une agréable prom<strong>en</strong>ade <strong>en</strong> cinéma avec cette<br />

comédie légère made in Marseille.<br />

ANNIE GAVA<br />

Chercher le garçon est à l’Alhambra<br />

Cinémarseille depuis le 9 mai<br />

Le court confid<strong>en</strong>tiel<br />

Le 9 mai, une tr<strong>en</strong>taine de spectateurs a assisté à<br />

la séance de La région suit son court !, une<br />

sélection de 5 courts métrages qu’elle a<br />

sout<strong>en</strong>us. Parmi les films, le plus intéressant est<br />

Brûleurs de Farid B<strong>en</strong>toumi. Brûleurs est le<br />

terme par lequel, <strong>en</strong> Algérie, on désigne ceux qui<br />

quitt<strong>en</strong>t le pays par la mer. Amine, un jeune<br />

Algérois, achète un caméscope dans une<br />

boutique d’Oran. Il filme des souv<strong>en</strong>irs de sa ville,<br />

de son appartem<strong>en</strong>t et des images de ceux qu’il<br />

aime. Farid B<strong>en</strong>toumi a fait un choix original : un<br />

film caméra au poing, faussem<strong>en</strong>t amateur,<br />

comme si les images étai<strong>en</strong>t filmées par son<br />

héros, pleines d’énergie, d’euphorie à l’idée de<br />

quitter ce pays sans av<strong>en</strong>ir, dans l’inconsci<strong>en</strong>ce<br />

du danger et de la mort.<br />

Brûleurs de Farid B<strong>en</strong>toumi<br />

Dans Sybille, qui cherche une voie nouvelle pour<br />

sa vie, de Naël Marandin, on apprécie le jeu de<br />

l’actrice Magali Woch. Tout comme celui d’Eyé<br />

Haidara dans le rôle d’une jeune routarde invitée<br />

par Emmanuelle pour son fils Mathias, qui abuse<br />

de la jeune femme : Mar Vivo de Cyril Brody, est<br />

tourné à la Seyne.<br />

Et ils gravir<strong>en</strong>t la montagne de Jean-Sébasti<strong>en</strong><br />

Chauvin démarre sur une fausse piste, celle de<br />

jeunes criminels, poursuivis par leur employeur ;<br />

un téléphone organique, m<strong>en</strong>açant, trouvé <strong>en</strong><br />

pleine nature, fait dériver vers la piste fantastique<br />

puis vers le récit initiatique ; des acteurs qui<br />

surjou<strong>en</strong>t, un sc<strong>en</strong>ario un peu infantile, heureusem<strong>en</strong>t,<br />

il y a les décors naturels de ce court, trop<br />

long !, tourné dans les Clues de Barles, près de<br />

Digne.<br />

Le film d’animation de Gérard Ollivier, Un Ogre,<br />

est une fable écologique qui, <strong>en</strong> dessins simples<br />

à l’<strong>en</strong>cre de chine, interroge notre société de<br />

consommation et l’<strong>en</strong>fant/ogre qui est <strong>en</strong> nous.<br />

Une sélection variée donc, mais on ne peut que<br />

regretter l’organisation de cette soirée : les horaires<br />

sont imprécis, les films ne sont pas prés<strong>en</strong>tés<br />

et aucun réalisateur n’est là, à la Maison de la<br />

Région. Si on veut que les courts métrages soi<strong>en</strong>t<br />

vus par un public plus nombreux, et que le travail<br />

de ces réalisateurs sout<strong>en</strong>us par la Région puisse<br />

être reconnu, il faudrait que ces soirées soi<strong>en</strong>t<br />

mieux relayées !<br />

ANNIE GAVA


Prés<strong>en</strong>ts,<br />

les ouvriers !<br />

On parle aujourd’hui de la lutte des FRALIB. Mais qui se<br />

souvi<strong>en</strong>t du combat qu’ont m<strong>en</strong>é, <strong>en</strong> 2009, durant 5 mois les<br />

ouvriers de l’usine LEGRE-MANTE, spécialisée dans la<br />

fabrication d’acide tartrique et située dans à la Madrague,<br />

quartier de Marseille, face à la mer ? Le patron se déclare <strong>en</strong><br />

faillite et fait interdire, un matin, l’accès des locaux aux<br />

ouvriers par deux vigiles. C’est ce que nous appr<strong>en</strong>ons par le<br />

témoignage d’un des délégués du personnel à qui Christine<br />

Thépénier et Jean-François Priester donn<strong>en</strong>t la parole dans<br />

le film grave, triste et beau, Disparaissez les ouvriers !<br />

Durant ces 5 mois, les cinéastes ont suivi ces hommes qui<br />

ont accepté de guider leurs pas dans cette usine qui a arrêté<br />

une production pourtant florissante sur le marché mondial,<br />

leur montrant ses failles, les outils rongés par la rouille, les<br />

murs lépreux, la cantine vétuste, les locaux signalés non<br />

conformes par le comité hygiène et sécurité. Ils parl<strong>en</strong>t<br />

librem<strong>en</strong>t de leurs conditions de travail très difficiles, acceptées<br />

de peur d’une perte d’emploi, des tâches dangereuses<br />

imposées aux intérimaires, de longue durée, jusqu’à 19 ans<br />

pour certains ! Avec beaucoup d’humour, l’un évoque la<br />

«victoire» de l’augm<strong>en</strong>tation de la prime de salissure, 3 euros<br />

m<strong>en</strong>suels de plus, payée avec 5 mois de retard ! L’autre, la<br />

réponse du patron devant un local m<strong>en</strong>açant de s’écrouler :<br />

«Mettez un casque !» Ce patron, M. Margnat, ami de M.<br />

Gaudin, plein de morgue et de mépris, leur jette un jour :<br />

«Votre condition m’importe peu !» ; et n’hésitera pas à saboter<br />

l’outil pour faire fuir un repr<strong>en</strong>eur pot<strong>en</strong>tiel !<br />

Christine Thépénier et Jean-François Priester permett<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong> les filmant superbem<strong>en</strong>t, qu’on se souvi<strong>en</strong>ne de ces<br />

hommes dignes et courageux qui att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t que la justice<br />

répare cette opération frauduleuse. Mais le terrain intéressait<br />

des promoteurs immobiliers ! «L’injustice, ça provoque la<br />

haine» dit une femme à la fin du film. Hélas, ils ont été<br />

déboutés et ont perdu le procès <strong>en</strong> appel de la décision du<br />

tribunal de commerce qui avait prononcé la liquidation<br />

judiciaire.<br />

Leurs paroles, fortes, rest<strong>en</strong>t longtemps dans la tête des<br />

spectateurs. Pour qu’ils ne disparaiss<strong>en</strong>t pas, les ouvriers !<br />

ANNIE GAVA<br />

Le film a été prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des réalisateurs<br />

le 16 mai au cinéma Les Variétés à Marseille<br />

Les Variétés<br />

08 92 68 05 97<br />

www.cinemetroart.com<br />

Disparaissez les ouvriers<br />

de Christine Thep<strong>en</strong>ier<br />

et Jean-Francois Priester


64 LIVRES/DVD ART<br />

À la plage<br />

En parallèle à leurs activités professionnelles respectives,<br />

Alessandro Albert et Paolo Verzone form<strong>en</strong>t<br />

un duo m<strong>en</strong>ant des projets à visée sociétale, de nature<br />

docum<strong>en</strong>taire. Au tournant historique de l’ex URSS,<br />

leur première collaboration, Moscow Project, proposait<br />

aux moscovites de se prés<strong>en</strong>ter librem<strong>en</strong>t face à<br />

l’objectif. La série recevra le prix Kodak <strong>en</strong> 1992 et<br />

sera exposée aux R<strong>en</strong>contres de la photographie<br />

d’Arles. Réalisé de 1994 à 2002, Seeuropeans repr<strong>en</strong>d<br />

une démarche similaire mais à la r<strong>en</strong>contre des usagers<br />

des plages europé<strong>en</strong>nes et uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> noir et<br />

blanc. De la Finlande à l’Espagne, point de merveilleux<br />

estival et de bonheur surfait. Les clichés d’Albert<br />

et Verzone sont à double dét<strong>en</strong>te. Des g<strong>en</strong>s apparaiss<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> ordinaires pourtant comme le note Christian<br />

Caujolle dans la préface, leur singularité dans leur<br />

diversité apparaît progressivem<strong>en</strong>t dans l’homogénéité<br />

de la série, celle-ci obt<strong>en</strong>ue selon une sorte de rituel<br />

immuable : chambre arg<strong>en</strong>tique 10x12, posée sur<br />

pied, noir et blanc, frontalité, champ souv<strong>en</strong>t restreint.<br />

Les badauds balnéaires invités à se faire portraiturer<br />

devant l’objectif, se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dans leurs t<strong>en</strong>ues du<br />

mom<strong>en</strong>t et postures de leur gré plus ou moins<br />

spontanées. Dans cet <strong>en</strong>semble d’appar<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues<br />

ou surpr<strong>en</strong>antes tout juste se r<strong>en</strong>d-on compte de cette<br />

dame <strong>en</strong> élégante t<strong>en</strong>ue de ville au bord de l’eau…<br />

Seeuropeans t<strong>en</strong>te la simple gageure de construire une<br />

Europe à partir du sable. Les deux séries sont visibles<br />

actuellem<strong>en</strong>t au CRAC de Sète.<br />

CLAUDE LORIN.<br />

Seeuropeans<br />

Alessandro Albert, Paolo Verzone<br />

Images Plurielles éditions, 25 €<br />

Des hommes véritables<br />

Janvier 2007, 11 heures. Miquel Dewever-Plana quitte<br />

Ocosingo <strong>en</strong> bus, la route goudronnée pour un<br />

chemin de terre, et s’apprête à traverser ce qui «fut<br />

p<strong>en</strong>dant des siècles une forêt luxuriante, poumon vert<br />

du Mexique». Il abandonne le vacarme des chansons<br />

rancheras 1 au profit d’un «sil<strong>en</strong>ce libérateur». Le voilà<br />

seul, sac au dos, <strong>en</strong> marche pour le village de Naha’.<br />

Ce n’est pas son premier voyage ! Depuis 10 ans le<br />

photojournaliste réalise son rêve <strong>en</strong> partageant régulièrem<strong>en</strong>t<br />

la vie des Indi<strong>en</strong>s Lacandons, les Hach<br />

Winik, ces «véritables hommes» comme ils se nomm<strong>en</strong>t,<br />

pas toujours fidèles aux clichés de son imaginaire…<br />

Car ce qu’il a découvert est tout autre chose : la jungle<br />

a laissé place «à de gigantesques ét<strong>en</strong>dues de pâturages»,<br />

le Coca a remplacé le balché 2 , les soap-operas<br />

mexicains les fêtes familiales, les pasteurs évangéliques<br />

le culte des ancêtres. Ces villages d’à peine mille âmes<br />

souffr<strong>en</strong>t chaque jour un peu plus de voir changer leur<br />

monde, celui de leur <strong>en</strong>fance et de leurs prières.<br />

Barcelone 2009, New York 1949. Miquel Dewever-<br />

Plana se souvi<strong>en</strong>t et écrit ; Paul Bowles publie la<br />

nouvelle Le pasteur Dowe à Tacaté. Entre les deux, 60<br />

ans d’une fin annoncée et des photos embrumées, au<br />

plus près des Indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> tunique blanche et aux cheveux<br />

longs. Comme un écho troublant, les deux textes<br />

se répond<strong>en</strong>t dans l’ouvrage édité par Le Bec <strong>en</strong> l’air,<br />

amplifiant notre trouble devant ces silhouettes souv<strong>en</strong>t<br />

floutées, ces instants «volés» et cette impression bizarre<br />

d’éternité. L’issue sera pourtant fatale, et les Hach<br />

Winik verront leur forêt sacrifiée. Et eux avec.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

1<br />

rancheras : g<strong>en</strong>re musical populaire d’origine mexicaine<br />

2<br />

balché : boisson rituelle légèrem<strong>en</strong>t alcoolisée<br />

Hach Winik<br />

Miquel Dewever-Plana<br />

avec une nouvelle de Paul Bowles<br />

Le Bec <strong>en</strong> l’air, 30 €<br />

Miquel Dewever-Plana était l’invité<br />

du festival CoLibriS<br />

Post minimaliste<br />

Les premières recherches de Claudine Humblet ont<br />

am<strong>en</strong>é l’auteur à s’intéresser à l’art construit europé<strong>en</strong><br />

puis plus tard à l’art d’Amérique du nord. Elle publiera<br />

chez Skira deux importants ouvrages, La Nouvelle<br />

Abstraction Américaine 1950-1970 et l’Art Minimal.<br />

Dans cette continuité, une trilogie est à paraître chez<br />

le même éditeur sur les sujets Post Minimalisme et Anti<br />

Form puis L’Art Conceptuel. Cette monographie sur<br />

Bruce Nauman <strong>en</strong> constitue le premier volume. Avec<br />

le même souci d’exig<strong>en</strong>ce et d’exhaustivité, Claudine<br />

Humbert prés<strong>en</strong>te et analyse l’œuvre de cet artiste<br />

protéiforme, acteur majeur de l’art américain depuis<br />

les années soixante. Si son travail a été parfois réduit à<br />

la catégorie de l’art conceptuel, Claudine Humblet<br />

apporte suffisamm<strong>en</strong>t d’élém<strong>en</strong>ts historiques et critiques<br />

(voir l’iconographie et la bibliographie généreuses)<br />

pour dépasser largem<strong>en</strong>t cette classification. En témoigne<br />

le sommaire annonçant la diversité des champs<br />

explorés que sont <strong>en</strong>tre autres les emprunts à Wittg<strong>en</strong>stein<br />

ou Duchamp, les relations à la p<strong>en</strong>sée<br />

particulière de Beckett, le Funk Art, les œuvres <strong>en</strong><br />

latex, fibre de verre, néon, ou <strong>en</strong>core, la vidéo, les<br />

installations, la performance, les Tunnels, les fameux<br />

Corridor, sans compter sur les cycles des têtes, des<br />

mains ou les animaux… Cet essai aux allures de beau<br />

livre qui se clôt sur l’étude des versions de l’installation<br />

Mapping the studio évoquant la solitude de l’artiste<br />

dans son atelier, nous permet de saisir une œuvre tout<br />

autant exist<strong>en</strong>tielle que conceptuelle.<br />

C.L<br />

Bruce Nauman ou la relation de l’Art à la Condition<br />

humaine : Un autre aspect de l’art post-moderniste<br />

Claudine Humblet<br />

Skira Editore, 59 €


La tête et les jambes<br />

L’architecture s’<strong>en</strong>seigne t’elle sur le terrain, le chantier<br />

ou à travers les livres et la parole des maitres ? De<br />

quelles manières se sont r<strong>en</strong>ouvelées les diffusions des<br />

savoirs selon les ouvrages, les contextes ? Très heureuse<br />

initiative des éditions belges Mardaga, L’atelier et<br />

l’amphithéâtre, les écoles de l’architecture, <strong>en</strong>tre théorie et<br />

pratique se révèle un ouvrage précieux sur l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

de l’architecture. Regards croisés sur l’art de<br />

transmettre à Paris dès le début du XIXème siècle tant<br />

aux Beaux-Arts (esthétique) que dans les pépinières<br />

d’ingénieurs (rationalité fonctionnelle, constructive,<br />

Unesco ou pas<br />

Entre sites classés et sites candidats, la Prov<strong>en</strong>ce, et la<br />

Corse associée ici, regorg<strong>en</strong>t de beautés tant naturelles<br />

qu’architecturales. L’ouvrage de Marie Tranchant et<br />

Alexandre L<strong>en</strong>oir s’attache à leur rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t<br />

illustré.<br />

Depuis 1972, l’Unesco a établi une liste de chefsd’œuvre<br />

dont la valeur patrimoniale exceptionnelle<br />

mérite protection et att<strong>en</strong>tion mondiale. 936 merveilles<br />

du monde ont été rec<strong>en</strong>sées. Le rôle de l’Unesco<br />

consiste <strong>en</strong> leur préservation et leur transmission aux<br />

générations futures, comme <strong>en</strong> un livre doré des<br />

beautés du monde et des civilisations qui l’occup<strong>en</strong>t.<br />

Cinq lieux se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> région PACA (et Corse) :<br />

Arles (antique et romane), le c<strong>en</strong>tre historique<br />

d’Avignon (c<strong>en</strong>tre du monde occid<strong>en</strong>tal p<strong>en</strong>dant c<strong>en</strong>t<br />

ans avec les papes), le théâtre antique d’Orange<br />

Le soleil revi<strong>en</strong>t après un long hiver, les abeilles retrouv<strong>en</strong>t<br />

le chemin des fleurs et l’on guette déjà les<br />

premières cigales. Le petit livre Prov<strong>en</strong>ce et Côte d’Azur,<br />

50 sites incontournables apparaît comme le compagnon<br />

des beaux jours, 8 circuits (de 160 à 320 km chacun),<br />

plus de 30 balades pedibus, des cartes, des explications<br />

précises, accompagnées de points sur l’histoire, la<br />

toponymie, les cultures… et de très belles photographies<br />

qui donn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie de partir. Le tout est assorti<br />

de conseils pratiques : la beauté du petit jour aux<br />

monts du V<strong>en</strong>toux ne doit pas faire oublier une petite<br />

économique), de la préparation aux Prix de Rome à la<br />

prise <strong>en</strong> compte de nouvelles aspirations climatiques,<br />

l’ouvrage couvre de manière détaillée et richem<strong>en</strong>t<br />

docum<strong>en</strong>tée un aspect ess<strong>en</strong>tiel, peu souv<strong>en</strong>t abordé,<br />

de cet art qui, comme nul autre, ancre notre réel dans<br />

ses pratiques.<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

L’atelier et l’amphithéâtre<br />

Guy Lambert et Estelle Thibault<br />

Mardaga, 29 €<br />

(superbe héritage de la Rome impériale), le golfe de<br />

Porto (patrimoine naturel inestimable), la citadelle<br />

de Mont-Dauphin (avec son plan <strong>en</strong> étoile dressé sur<br />

le plateau des «Mille v<strong>en</strong>ts»). S’ajout<strong>en</strong>t deux élém<strong>en</strong>ts<br />

classés au titre de patrimoine immatériel, la Tarasque<br />

de Tarascon (sa lég<strong>en</strong>de, les rites qui lui sont attachés)<br />

et le cantu in paghjella, avec ses règles spécifiques, où<br />

trois voix se tiss<strong>en</strong>t, complices et émouvantes. Et il y<br />

a les sites qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leur classem<strong>en</strong>t, label de<br />

prestige universel, mais surtout gage de pér<strong>en</strong>nité, de<br />

préservation. Ainsi, la Camargue, la Montagne Sainte-<br />

Victoire, la rade de Marseille, le parc national de<br />

Port-Cros, l’œuvre architecturale et urbaine de Le<br />

Corbusier, les bouches de Bonifacio, Glanum, le parc<br />

du Mercantour, mérit<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t la consécration<br />

de l’Unesco !<br />

Éric Rohmer, pédagogue<br />

En 1963 la Radio Télévision Scolaire recrute un jeune<br />

professeur de français <strong>en</strong> disponibilité, Maurice Schérer<br />

alias Éric Rohmer, fraîchem<strong>en</strong>t évincé des Cahiers<br />

du cinéma par une «conspiration» qu’il qualifiera<br />

d’«amusante». Il réalisera jusqu’<strong>en</strong> 1970 pour la RTS<br />

une tr<strong>en</strong>taine de programmes touchant à l’architecture,<br />

aux sci<strong>en</strong>ces, au cinéma, à la littérature. Le<br />

CNDP vi<strong>en</strong>t d’éditer une sélection de ces petits films<br />

accompagnés de leurs fiches pédagogiques rédigées par<br />

le réalisateur lui-même, un docum<strong>en</strong>taire de Jean-<br />

Louis Cros sur le travail de Rohmer à la télé, une<br />

interview de R<strong>en</strong>é Clair, Jean Rouch et Jean-Luc<br />

Godard sur L’homme et les images et un long <strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

d’Hélène Waysbord avec le cinéaste peu avant sa<br />

mort. Ce coffret de quatre dvd s’éclairant mutuellem<strong>en</strong>t,<br />

intitulé très justem<strong>en</strong>t Le laboratoire d’Éric<br />

Pratique des balades<br />

laine, la prom<strong>en</strong>ade dans le Colorado de Rustrel (pas<br />

la peine de pr<strong>en</strong>dre un avion !) peut durer une heure<br />

quinze ou trois heures selon votre rythme… n’oubliez<br />

pas votre carte au débarcadère de l’île Saint Marguerite<br />

!... Bref, un ouvrage facile à manipuler, qui donne de<br />

belles idées de découverte.<br />

M.C.<br />

Prov<strong>en</strong>ce et Côte d’Azur 50 sites incontournables<br />

Christine Dufly et Hervé Le Gac<br />

Ouest-France, 12,50 €<br />

LIVRES/DVD 65<br />

Un très bel ouvrage, simple, concis et riche à la fois.<br />

Les photographies des lieux, superbes, constitu<strong>en</strong>t à<br />

elles seules un éloqu<strong>en</strong>t plaidoyer !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Le Patrimoine<br />

Mondial de la<br />

Prov<strong>en</strong>ce<br />

Marie Tranchant et<br />

Alexandre L<strong>en</strong>oir<br />

Ouest-France,<br />

23,90 €<br />

Rohmer, montre l’importance de cette déc<strong>en</strong>nie pour<br />

la g<strong>en</strong>èse et la maturation des projets du cinéaste. On<br />

y retrouve son goût pour la conversation qu’il affirme<br />

cinématographique et l’annonce de Ma nuit chez<br />

Maud dans Entreti<strong>en</strong> sur Pascal, son amour du littéral<br />

et l’embryon de Perceval dans l’émission consacrée à ce<br />

Conte du Graal. De Métamorphose d’un paysage, leçon<br />

de géographie et d’esthétique à Entreti<strong>en</strong> sur le béton où<br />

Claude Par<strong>en</strong>t et Paul Virilio donn<strong>en</strong>t quelques clés<br />

ess<strong>en</strong>tielles de l’architecture du XXème siècle, des<br />

Cabinets de physique au XVIIIème siècle au Mallarmé <strong>en</strong><br />

majesté, interrogé par un journaliste fictif hors champ,<br />

Rohmer donne à voir, à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, à lire parfois, ouvre<br />

sans cesse des perspectives. Si ces films peuv<strong>en</strong>t paraître<br />

datés dans leur noir et blanc cathodique, avec leurs<br />

interv<strong>en</strong>ants fumeurs de pipe ou de cigare au vocabulaire<br />

foisonnant et à la syntaxe professorale exemplaire,<br />

ils demeur<strong>en</strong>t d’une grande pertin<strong>en</strong>ce et leur<br />

intellig<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>d heureux. ELISE PADOVANI<br />

Le laboratoire d’Éric<br />

Rohmer, un cinéaste à la<br />

télévision scolaire, 2012<br />

Scérén CNDP-CRDP<br />

Collection Prés<strong>en</strong>ce<br />

de la littérature


66 LIVRES/CD MUSIQUE<br />

Une expéri<strong>en</strong>ce commune<br />

«Le 1 er Prix du Concours Pierre Barbizet, que j’ai remporté<br />

<strong>en</strong> 1994, a été suivi de nombreux concerts à<br />

Marseille et al<strong>en</strong>tour. Du coup, moi la Parisi<strong>en</strong>ne, je me<br />

suis s<strong>en</strong>tie comme adoptée par la région !» Pour le dernier<br />

concert de la saison de la S.M.C.M (voir p. 31),<br />

Claire-Marie Le Guay a repris des opus <strong>en</strong>registrés<br />

dans Voyage <strong>en</strong> Russie, paru au mom<strong>en</strong>t de la «Folle<br />

Journée» de Nantes, et Vertiges, synchrone à l’année<br />

Liszt (2011).<br />

Sa «Mosaïque de la Russie» proposait «de grandes pages<br />

d’expression pianistique pure, romantiques et poétiques,<br />

de Rachmaninov, Scriabine et un roc planté au milieu :<br />

la 3 ème Sonate de Prokofiev, frontale, à la matière ferme»,<br />

quand son étourdissant hommage à Liszt incluait la<br />

Sonate <strong>en</strong> si mineur. La pianiste décrit cette dernière<br />

comme «un voyage à la dim<strong>en</strong>sion spirituelle. Une œuvre<br />

qui offre matière à réflexion, un bloc sonore qui semble<br />

être une allégorie de la vie. Une expéri<strong>en</strong>ce à vivre, à<br />

traverser <strong>en</strong> commun : celui qui l’écoute et celui qui la<br />

joue. On se lance là-dedans avec le public» ajoute-t-elle,<br />

«c’est un vrai r<strong>en</strong>dez-vous qui s’achève dans un climat<br />

énigmatique posant des questions fondam<strong>en</strong>tales à l’être<br />

humain.» Suivons-là donc dans la vigueur et la fluidité<br />

qu’elle imprime à l’héroïque mouvem<strong>en</strong>t !<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES FRESCHEL<br />

Vertiges<br />

CD Accord / Universal 476 4244<br />

Voyage <strong>en</strong> Russie<br />

CD Mirare<br />

MIR169<br />

Piano-impro-électro-live…<br />

Le premier album électro-acoustique de Nicolas Canté<br />

a été prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> janvier à la Cité de la Musique à<br />

Marseille. Improvisium est un solo improvisé donc,<br />

performance sur piano préparé électroniquem<strong>en</strong>t<br />

gravée sur le vif dans la salle du Cri du Port, point de<br />

départ annoncé d’une suite de productions du même<br />

type. Jazzman issu du conservatoire d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,<br />

l’artiste travaille sur les claviers (acoustiques et<br />

électroniques) aux frontières du jazz, de l’improvisation<br />

et de l’électronique. Révélation du Printemps<br />

de Bourges il y a deux ans, il s’est fait connaître avec<br />

son projet Mekanik Kantatrik. Cet opus révèle une<br />

démarche originale qui nous <strong>en</strong>traîne dans un trip<br />

sonore autour du clavier et son pot<strong>en</strong>tiel électroacoustique.<br />

J.F.<br />

Improvisium<br />

Nicolas Canté<br />

CD Kantatik Musik KMNC1<br />

Nocturne<br />

Onzième album des infatigables And Also The Trees,<br />

Hunter Not the Hunted constitue dans la carrière,<br />

comm<strong>en</strong>cée il y a plus de tr<strong>en</strong>te ans, de ce groupe si<br />

british, une par<strong>en</strong>thèse particulière : mélancoliques et<br />

presque romantiques, si différ<strong>en</strong>ts mais au demeurant<br />

d’une telle unité, les titres étonn<strong>en</strong>t, élégamm<strong>en</strong>t.<br />

Produit égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disque vinyl, une certaine auth<strong>en</strong>ticité<br />

teintée d’un retour aux sources acoustiques<br />

rappelle aux adeptes de la première heure de très bons<br />

souv<strong>en</strong>irs, même si cet opus conserve batterie et un<br />

brin d’électricité. Née sur les c<strong>en</strong>dres du punk,<br />

l’élégante noirceur britannique si poétique est donc<br />

toujours vivante !<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Hunter Not the Hunted<br />

And Also the Trees<br />

AATT<br />

Differt-ant’<br />

Figues moisies contre Raisins aigres<br />

Il y a quelques temps, Raphaël Imbert, lors d’une confér<strong>en</strong>ce<br />

à la Cité de la Musique, m<strong>en</strong>tionnait un travail<br />

de recherche et de collectage auprès des témoins de la<br />

scène jazz marseillaise du siècle dernier, avant que<br />

ceux-ci ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous disparaître. L’ouvrage est<br />

prêt aujourd’hui : près de 300 pages qui trait<strong>en</strong>t d’une<br />

histoire du jazz à Marseille, des années 1917 à nos<br />

jours. Un travail d’<strong>en</strong>quêtes, <strong>en</strong> trio, qu’ont <strong>en</strong>trepris<br />

Gilles Suzanne, maître de confér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> esthétique à<br />

l’Université d’Aix-Marseille, Michel Samson, anci<strong>en</strong><br />

correspondant du journal Le Monde et Elisabeth<br />

Cestor, sociologue. On y évoque des tranches de vie<br />

de nombreux temples de cette musique, le Longchamp,<br />

le Saint-James, la Chistera ou <strong>en</strong>core les bars<br />

à <strong>en</strong>traîneuses plus ou moins bi<strong>en</strong> famés, le Pelle Mêle,<br />

le Cri du Port... Des anecdotes plus ou moins sulfureuses,<br />

des querelles de chapelle... Dans quel terreau les<br />

jazz se sont nourris à Marseille, comm<strong>en</strong>t se sont<br />

opérés ses modes de transmission. Un jazz qui réveille<br />

les âmes et les préserve de la soupe médiatique<br />

d’aujourd’hui, temps de cerveau disponible oblige ! Où<br />

l’on voit que Marseille a contribué, et contribue, à sa<br />

vitalité.<br />

DAN WARZY<br />

À fond de cale 1917-2011<br />

Un siècle de jazz à Marseille<br />

Gilles Suzanne, Michel Samson et Elisabeth Cestor<br />

Wildproject, 22 €<br />

coll. À partir de Marseille, dirigée par Baptiste Lanaspeze


Occitan de combat<br />

Lo Còr de la Plana a placé la prés<strong>en</strong>tation de son<br />

nouvel album <strong>en</strong>tre les 2 tours des élections. Coïncid<strong>en</strong>ce<br />

cocasse ! Chez ces troubadours des temps<br />

modernes, la lutte continue ! Depuis le Grand Prix de<br />

l’Académie Charles Cros (2003 disque Es lo titre), Lo<br />

Còr n’a cessé d’explorer textes, musiques, s’appropriant<br />

un répertoire, le revisitant sans cesse. Dans le<br />

hall de la Cité de la Musique, Manu Théron, Sébasti<strong>en</strong><br />

Spessa, Rodin Kaufmann, B<strong>en</strong>jamin Novarino-Giana,<br />

D<strong>en</strong>is Sampieri, chant<strong>en</strong>t des extraits de Marcha dans<br />

un échange festif et porteur de messages. Les textes et<br />

chansons apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au répertoire marseillais,<br />

traditionnels, Trobaïres Marselhés du XIXème, Clozel,<br />

Michel Capoduro…, agrém<strong>en</strong>tés de créations de<br />

Manu Théron. Des polyphonies innovantes et riches.<br />

La Libertat de Clozel, qui n’était autre que l’ami de<br />

Cézanne, le poète Joachim Gasquet, sonne, vingt ans<br />

après la Commune, comme un hommage et un appel<br />

à la révolution… Siás la musa dei paurei gus, ta cara es<br />

negra de fumada. Teis uelhs s<strong>en</strong>ton la fusilhada. Siás una<br />

flor de barricada. Siás la V<strong>en</strong>ús. Libertat ! (Tu es la muse<br />

des pauvres gueux. Ta face est noire de fumée. Tes yeux<br />

s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la fusillade. Tu es une fleur de barricade. Tu es<br />

la Vénus. Liberté !).<br />

Chansons politiques, anticléricales, sociales, clin d’œil<br />

à nos éternels combats contre l’autorité, et l’insol<strong>en</strong>ce<br />

des c<strong>en</strong>seurs de tous ordres. Comme il est écrit sur un<br />

mur, à l’<strong>en</strong>trée : L’ora es v<strong>en</strong>guda ! L’heure est v<strong>en</strong>ue !<br />

Le quintette vocal et percussif (mains, pieds, b<strong>en</strong>dir)<br />

est d’une énergie incroyable et d’une précision<br />

diabolique : bourdons, ostinato, départs martelés, sons<br />

filés, polyrythmies, contretemps <strong>en</strong> percussions<br />

corporelles ; un festival polyphonique pour mieux<br />

dériver, lutter et continuer de rêver <strong>en</strong> créant, debout!<br />

À consommer… tous les jours !<br />

YVES BERGÉ<br />

LIVRES/CD 67<br />

Marcha<br />

Lo Còr de la Plana, 18€<br />

Lo Còr de la Plana a prés<strong>en</strong>té son nouvel album<br />

le 24 avril à la Cité de la musique, Marseille<br />

(voir égalem<strong>en</strong>t p. 15)<br />

Vestiges exhumés…<br />

Nombre de ces musiques nées de la plume de compositeurs<br />

de Prov<strong>en</strong>ce ont été <strong>en</strong>sevelies sous des couches<br />

d’oubli. Si les plus célèbres sont signées des baroques<br />

Campra ou Jean Gilles, connaîtrait-on aujourd’hui<br />

Poitevin, Vill<strong>en</strong>euve, Beliss<strong>en</strong>, Desmazures ou Pierre<br />

Gautier, sans la persévérance de musici<strong>en</strong>s à tête<br />

chercheuse tels que Guy Laur<strong>en</strong>t ? À Aix («Marseille<br />

ne s’intéresse pas, hélas, à son patrimoine» précise le chef,<br />

flûtiste et chanteur), après 25 ans à la tête des Festes<br />

d’Orphée, son <strong>en</strong>treprise est considérable <strong>en</strong> matière<br />

de re-créations, de «diffusion des richesses musicales<br />

méconnues de notre région» et d’édition discographique<br />

d’opus inédits, tels qu’on <strong>en</strong> trouve dans la série Les<br />

Maîtres Baroques de Prov<strong>en</strong>ce. «C’est l’une de nos<br />

missions» déclare Guy Laur<strong>en</strong>t à propos de cette<br />

anthologie des musiques historiques prov<strong>en</strong>çales.<br />

Dans le 4 ème volume de la collection, on découvre un<br />

magnifique Requiem, «lié à la figure héroïque de la<br />

Grande-Peste, considéré presque comme un saint : Monseigneur<br />

Belsunce. Le testam<strong>en</strong>t musical d’Audiffr<strong>en</strong> est<br />

introduit par l’émouvante oraison funèbre de l’évêque<br />

avec une déclamation baroque recréée.» De Vallière,<br />

musici<strong>en</strong> oublié de la vie musicale arlési<strong>en</strong>ne au 18 ème<br />

siècle, «seul ce Magnificat nous est parv<strong>en</strong>u». Le disque<br />

compr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t des «Suites instrum<strong>en</strong>tales inédites<br />

de Gautier» : La Ciotat r<strong>en</strong>dra hommage <strong>en</strong> 2013 à cet<br />

<strong>en</strong>fant du pays. «On découvre <strong>en</strong>fin trois Motets de<br />

jeunesse écrits à Aix par Félici<strong>en</strong> David, compositeur<br />

romantique qui trouve actuellem<strong>en</strong>t un regain d’intérêt».<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES FRESCHEL<br />

Maîtres baroques de Prov<strong>en</strong>ce<br />

CD Parnassie édition PAR1201<br />

www.orphee.org<br />

Musici<strong>en</strong>s d’aujourd’hui<br />

Sans la conviction de jeunes artistes et la persévérance<br />

de labels indép<strong>en</strong>dants, nous aurions peu accès aujourd’hui<br />

à nos musiques. De fait notre patrimoine,<br />

loué par tous pour sa capacité à générer des valeurs<br />

communes, s’appauvrirait, pour ne constituer bi<strong>en</strong>tôt<br />

qu’un musée du passé.<br />

Le tout jeune Quatuor S<strong>en</strong>drez a créé <strong>en</strong> 2009 le<br />

Quatuor de Michel S<strong>en</strong>drez et porte désormais son<br />

nom. Si cette œuvre est inspirée par un voyage dans la<br />

forêt amazoni<strong>en</strong>ne, le Quatuor Yuan F<strong>en</strong> (2010) de<br />

Thierry Huillet est, quant à lui, écrit à partir d’un<br />

voyage <strong>en</strong> Chine. Ces deux opus, composés dans des<br />

langages différ<strong>en</strong>ts, témoign<strong>en</strong>t de la diversité des<br />

sources d’inspiration des musici<strong>en</strong>s d’aujourd’hui. On<br />

découvre aussi une belle Partita concertante pour flûte<br />

(Sandrine Tilly flûte solo au Capitole de Toulouse)<br />

de Nicolas Bacri, comme une pièce haletante du<br />

Marseillais d’adoption Flor<strong>en</strong>t Gauthier.<br />

Ce dernier, après sa r<strong>en</strong>contre avec Pierre Boulez et ses<br />

classes au CNSM de Paris, est v<strong>en</strong>u s’installer <strong>en</strong> 1995<br />

sous nos tropiques. Son 2 ème Quatuor Loops (2010)<br />

dure une dizaine de minutes. Au gré d’un «matériau<br />

clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiable, un accord, un rythme <strong>en</strong> double<br />

croches et un motif mélodique très court», le compositeur<br />

nous <strong>en</strong>traîne dans une cavalcade, voyage sonore<br />

captivant qui revi<strong>en</strong>t invariablem<strong>en</strong>t à son «point de<br />

départ»… Un opus à découvrir au catalogue d’un<br />

musici<strong>en</strong> qui a le v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe : créations prochaines<br />

d’un Livre pour piano, d’un Opéra à Paris et de son<br />

Concerto pour flûte par l’orchestre de l’Opéra de<br />

Marseille !<br />

J.F.<br />

Quatuor S<strong>en</strong>drez<br />

CD Triton TRI331171<br />

www.disques-triton.com


68 LIVRES ESSAI<br />

La salive des étoiles<br />

Agone consacre le n°48 de sa Revue à un philosophe<br />

exceptionnel : Jacques Bouveresse. Pourquoi exceptionnel<br />

? Par sa rigueur philosophique et politique,<br />

deux qualités rarem<strong>en</strong>t conjuguées. Sa critique des<br />

médias, pour le dire simplem<strong>en</strong>t, et de tout l’appareil<br />

intellectuel de domination ne cesse d’être un des <strong>en</strong>jeux<br />

de sa p<strong>en</strong>sée, <strong>en</strong> alternance avec sa «philosophie<br />

du langage et de la connaissance» dont il avait la chaire<br />

de 1995 à 2010 au collège de France. Travaillant avec<br />

Bourdieu et Chomsky <strong>en</strong>tre autres pour les plus<br />

connus, il n’a jamais choisi d’être parmi les «chi<strong>en</strong>s de<br />

garde» de l’idéologie. Première expression d’une<br />

cohér<strong>en</strong>ce politique sans compromission, corroborée<br />

par son refus de toute distinction honorifique.<br />

Comme le rappelle Thierry Discepolo dans un des<br />

treize articles qui organis<strong>en</strong>t cette revue, l’intérêt de<br />

Bouveresse pour le satiriste Karl Kraus du début du<br />

20è siècle participe à cette analyse du discours dominant,<br />

et à la dénonciation de l’ordre capitaliste mondial.<br />

Les parallèles de Discepolo <strong>en</strong>tre l’analyse de Kraus<br />

par Bouveresse et sa lecture du Monde sont saisissants.<br />

Le plus grave dit-il, rappelant les mots du philosophe,<br />

n’est pas tant la complicité des médias et des intellectuels<br />

avec la domination, ses schémas et sa<br />

novlangue, mais la discréditation viol<strong>en</strong>te de ceux qui<br />

combatt<strong>en</strong>t cette soumission de la p<strong>en</strong>sée.<br />

Bouveresse est d’abord le philosophe de la raison,<br />

comme le développ<strong>en</strong>t plusieurs articles. Mais quel<br />

philosophe ne s’<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>dique pas ?! Dans le premier<br />

article de la revue, Claudine Tiercelin souligne et<br />

ironise la délégitimation de l’idée de rationalité par la<br />

philosophie post-moderne française. Il convi<strong>en</strong>drait<br />

pourtant que Tiercelin, <strong>en</strong> philosophe analytique,<br />

Une anthropologue quitte régulièrem<strong>en</strong>t São Paulo,<br />

de 1978 à 1983, pour une immersion radicale chez les<br />

indi<strong>en</strong>s Suruí. Tout au long de ses différ<strong>en</strong>ts séjours,<br />

elle pr<strong>en</strong>d des notes destinées à sa thèse de doctorat, et<br />

c’est ce matériel qu’elle restitue ici sous une forme bi<strong>en</strong><br />

différ<strong>en</strong>te. Les Carnets sauvages de Betty Mindlin ont<br />

été rédigés à partir des griffonnages originaux, laissant<br />

la place aux ress<strong>en</strong>tis de l’auteur, à ses fantasmes, et faisant<br />

même appel à la fiction... Le tout demeure d’une<br />

grande rigueur ethnographique, ce qui peut sembler<br />

paradoxal, mais n’<strong>en</strong> est que plus fascinant.<br />

On se retrouve témoin des t<strong>en</strong>sions qui occup<strong>en</strong>t un<br />

anthropologue sur le terrain : comm<strong>en</strong>t participer sans<br />

influ<strong>en</strong>cer, comm<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre sans aliéner ? Betty<br />

Mindlin est navrée de voir que les indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trés récemm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> contact avec l’homme blanc ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t plus<br />

qu’à consommer... pourtant, elle les aborde elle-même<br />

avec les petites culottes et miroirs dont ils sont friands.<br />

Elle est frappée par leur économie très différ<strong>en</strong>te de ce<br />

qu’elle imaginait : «La production est communautaire,<br />

et non collective, faite d’échanges et de coopération, et non<br />

de propriété et de travail commun à tous.»<br />

Si elle pr<strong>en</strong>d grand plaisir au mode caressant sur lesquels<br />

les Suruí communiqu<strong>en</strong>t, elle n’idéalise pas cette société<br />

de nudité idyllique, constate avec un choc que les<br />

femmes sont considérées comme des objets d’échange,<br />

et que l’on tue les jumeaux à la naissance, si certaines mères<br />

courageuses ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à s’opposer à la volonté<br />

générale.<br />

De son militantisme, de ses efforts constants pour déf<strong>en</strong>dre<br />

les indi<strong>en</strong>s face aux colons ruinant leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

et leur mode de vie, elle parle peu, mais on perçoit<br />

tout au long de l’ouvrage son amour profond pour ce<br />

monde sauvage -<strong>en</strong>core un temps- où la magie est<br />

partout perceptible, où l’on se baigne au matin dans<br />

la rosée tombée du ciel, Xiotikapssii, la salive des étoiles.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Carnets sauvages<br />

Betty Mindlin<br />

Métailié, 21 €<br />

Betty Mindlin était prés<strong>en</strong>te à Marseille<br />

durant le festival CoLibriS (voir p. 72)<br />

De la p<strong>en</strong>sée, sans soumission<br />

rappelle les argum<strong>en</strong>ts de Foucault contre les excès de<br />

rationalité : une sournoise opposition persiste dans la<br />

philosophie <strong>en</strong>tre la p<strong>en</strong>sée analytique de tradition<br />

anglo-saxonne et celle, contin<strong>en</strong>tale et historique, aux<br />

influ<strong>en</strong>ces allemandes et françaises.<br />

Et Bouveresse est justem<strong>en</strong>t ce li<strong>en</strong> qui permet à la<br />

tradition analytique de s’occuper sérieusem<strong>en</strong>t de<br />

politique. Car la philosophie n’est-elle pas une<br />

politique de la vérité ?<br />

RÉGIS VLACHOS<br />

La Philosophie malgré eux<br />

Jacques Bouveresse, Jean Jacques Rosat,<br />

Bruno Ambroise, Jean-Matthias Fleury,<br />

Christian Bonnet, Sophie Djigo<br />

Revue Agone 48, 20 €<br />

Avec un dossier Cinéma, propagande et stalinisme<br />

prés<strong>en</strong>té par Charles Jacquier<br />

Le fil d’Orphée<br />

Et si la musique aidait à mieux vieillir ? Les musiques de<br />

la vie de l’éthologue Virginie Pape souligne l’importance<br />

de la musique dans l’amélioration des conditions<br />

de vie, particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gérontologie et soins palliatifs.<br />

Pourquoi écrire un livre sur un tel sujet ?<br />

L’écriture de cet ouvrage est la résultante de ces années<br />

passées à observer, partager, vivre la musique à chaque<br />

r<strong>en</strong>contre au cours de mon quotidi<strong>en</strong> d’éthologue<br />

spécialisée <strong>en</strong> neuro-acoustique. Les questions sont<br />

v<strong>en</strong>ues simplem<strong>en</strong>t : d’où vi<strong>en</strong>t cette influ<strong>en</strong>ce de la<br />

musique sur l’Homme ? Pourquoi redonne-t-elle vie et<br />

force à des personnes âgées ou malades ? Dans ces pages<br />

j’explique les différ<strong>en</strong>ts impacts des musiques sur<br />

les comportem<strong>en</strong>ts humains, mais aussi sur tous les<br />

organismes vivants, qu’ils soi<strong>en</strong>t végétaux ou animaux.<br />

La musique, placée ici au carrefour de plusieurs disciplines<br />

sci<strong>en</strong>tifiques, se révèle avoir des effets uniques.<br />

Elle constitue un excell<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> de souti<strong>en</strong> pour le<br />

pati<strong>en</strong>t et son <strong>en</strong>tourage, et limite égalem<strong>en</strong>t le glissem<strong>en</strong>t<br />

des personnes âgées vers une situation négative.<br />

Comm<strong>en</strong>t se sont déroulés vos travaux ?<br />

De nombreux travaux démontr<strong>en</strong>t l’impact de la musique<br />

sur l’<strong>en</strong>fant et ont fait conclure que le cerveau<br />

est doté de régions consacrées à la perception musicale.<br />

D’où la question des impacts de la musique sur les<br />

personnes âgées ou atteintes de dégénéresc<strong>en</strong>ce nerveuse,<br />

neurologique. Après plusieurs années d’observations<br />

nous avons mis au point des protocoles d’application,<br />

à travers des ateliers de musique et de chant <strong>en</strong> petite<br />

<strong>en</strong>fance, <strong>en</strong> intergénérationnel, gérontologie, soins<br />

palliatifs, qui sont suivis d’actions qui permett<strong>en</strong>t aux<br />

participants et pati<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir relations sociales,<br />

forme physique, mémoire, etc...<br />

Vous êtes donc égalem<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>ne ?<br />

J’ai suivi un cursus musical : piano, violon, harpe,<br />

danse, mise <strong>en</strong> scène, art dramatique. Le chant est<br />

v<strong>en</strong>u s’<strong>en</strong>tremêler à tout ceci.<br />

P<strong>en</strong>sez-vous que votre livre puisse faire avancer le<br />

rôle thérapeutique de la musique ?<br />

C’est son but ! La musique est capitale au quotidi<strong>en</strong> et<br />

dans le soin. Suite aux observations et analyses, j’ai pu<br />

développer des protocoles d’application et le concept<br />

de «musique comme li<strong>en</strong> et tuteur d’acceptance». Elle<br />

peut nous permettre de mieux vivre, mieux grandir,<br />

et mieux vieillir.<br />

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Les musiques de la vie<br />

Virginie Pape<br />

Odile Jacob


Heurs et malheurs d’un gang<br />

Les truands ont toujours attiré les artistes. Leurs<br />

conduites transgressives, leur goût du risque, leur<br />

façon de faire la nique à l’ordre établi et à la mort qu’ils<br />

trouv<strong>en</strong>t immanquablem<strong>en</strong>t au bout du chemin, voilà<br />

de quoi alim<strong>en</strong>ter littérature, cinéma, chanson… et<br />

BD. Dans cette lignée vi<strong>en</strong>t de paraître l’album Les<br />

faux visages, «une vie imaginaire du Gang des Postiches».<br />

Pour retracer la geste de ce gang atypique, qui<br />

a défrayé la chronique dans les années 80 et a mis<br />

longtemps la police sur les d<strong>en</strong>ts, un duo de choc était<br />

nécessaire. Au scénario donc, David B., membre<br />

fondateur de L’Association, auteur, <strong>en</strong>tre (nombreux)<br />

autres, de L’Asc<strong>en</strong>sion du Haut-Mal. Au dessin, Hervé<br />

Tanquerelle, créateur, <strong>en</strong>tre (nombreux) autres aussi,<br />

de La communauté. En 151 pages et 9 chapitres, tous<br />

deux retrac<strong>en</strong>t, sur un rythme nerveux et dans un style<br />

à la fois réaliste et stylisé, l’histoire de ces 8 truands de<br />

Belleville, des origines <strong>en</strong> 1975 à la dernière arrestation<br />

<strong>en</strong> 2004. Le 1 er casse fait l’objet d’un chapitre <strong>en</strong>tier ;<br />

ce n’est pourtant pas cet aspect des choses qui semble<br />

intéresser les 2 auteurs. Ils mett<strong>en</strong>t plutôt l’acc<strong>en</strong>t sur<br />

les raisons qui ont poussé ces 8 petits malfrats à<br />

s’associer pour passer à la vitesse supérieure, sur les<br />

fêlures intimes de chacun, sur la naissance de l’idée<br />

géniale du déguisem<strong>en</strong>t et sur la fin nécessairem<strong>en</strong>t<br />

tragique de la plupart d’<strong>en</strong>tre eux. Une vision très<br />

romanesque donc de ces bandits mythiques, auquel<br />

le noir et blanc bleuté de Tanquerelle confère la<br />

puissance nostalgique des images d’archives ou<br />

d’anci<strong>en</strong>nes séries TV.<br />

FRED ROBERT<br />

Les faux visages<br />

David B, Hervé Tanquerelle<br />

Futuropolis, 21 €<br />

JEUNESSE | LITTÉRATURE<br />

LIVRES 69<br />

Hervé Tanquerelle sera prés<strong>en</strong>t jeudi 24 mai<br />

à Saint Rémy de Prov<strong>en</strong>ce et v<strong>en</strong>dredi 25<br />

à Marseille, dans le cadre des Escales <strong>en</strong> librairies<br />

www.librairie-paca.com<br />

Histoires<br />

La collection Mon histoire chez Gallimard jeunesse<br />

offre à ses lecteurs le double plaisir de la découverte<br />

d’une époque et d’une intrigue. Le ton, d’emblée<br />

attachant, laisse éclore une voix : la forme de journal<br />

intime, loi de la série, y contribue ! On peut découvrir<br />

<strong>en</strong> cette première partie de l’année deux nouveaux<br />

romans, l’un, de Jean-Côme Noguès, Au temps des<br />

crinolines, fait revivre l’exposition universelle de juillet<br />

1855 à Paris, sous la plume fraîche et spirituelle de<br />

Charlotte ; l’autre, La chanteuse de Vivaldi, évoque<br />

un XVIII ème siècle trouble et brillant à travers les<br />

confid<strong>en</strong>ces de Lucrezia, jeune orpheline élevée au Pio<br />

Ospedale della Pietà de V<strong>en</strong>ise, ville de la musique et<br />

des masques. Le roman de Christine Féret-Fleury,<br />

remarquablem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>té, peint une V<strong>en</strong>ise<br />

vivante où se nou<strong>en</strong>t d’étonnantes intrigues autour du<br />

chant et des opéras de Vivaldi. Concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les<br />

castras et les sopranos, eaux troubles des canaux, magie<br />

des costumes et de la scène, vie étrange des jeunes<br />

orphelines, <strong>en</strong>tre l’appel de la foi et la pratique de la<br />

musique… Un roman délicieux, et instructif. De quoi<br />

former le goût des jeunes lecteurs !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Au temps des crinolines<br />

Jean-Côme Noguès, 10,50 €<br />

La chanteuse de Vivaldi<br />

Christine Féret-Fleury, 9,50 €<br />

Gallimard Jeunesse, Collection Mon histoire<br />

À l’ombre du figuier<br />

Deux parcours parallèles qui ne se crois<strong>en</strong>t qu’une fois<br />

constitu<strong>en</strong>t le long récit de François Dev<strong>en</strong>ne. Les<br />

chapitres se succèd<strong>en</strong>t alternativem<strong>en</strong>t pour suivre le<br />

périple d’un jeune Massaï, Olélaïga, parti sur les traces<br />

d’un vieil éléphant apparu dans ses rêves, et les<br />

déambulations d’un délinquant k<strong>en</strong>yan, Joshua,<br />

<strong>en</strong>rôlé par des braconniers à la recherche de l’ivoire.<br />

Ce montage alterné permet à son auteur de tracer un<br />

portrait complexe de la région du Kilimandjaro. En<br />

effet ce géographe de formation connaît parfaitem<strong>en</strong>t<br />

ces contrées, où il vécut une dizaine d’années -il a<br />

d’ailleurs épousé une k<strong>en</strong>yane. Sa volonté de témoignage<br />

alourdit parfois le récit d’explications didactiques<br />

sur les traditions Massaï, l’élevage des troupeaux, le<br />

rôle des femmes. Sur le rôle des blancs surtout,<br />

responsables du développem<strong>en</strong>t du tourisme qui<br />

trouble la vie sauvage et introduit la corruption ;<br />

quelques pages évoqu<strong>en</strong>t, par exemple, le commerce<br />

sexuel auquel se livr<strong>en</strong>t de jeunes moranes pour<br />

assouvir les désirs de femmes blanches vieillissantes.<br />

Par contraste, la poésie des pages où la nature est<br />

magnifiée, où l’on découvre les mœurs des éléphants<br />

ou le rôle des indicateurs, ces oiseaux qui guid<strong>en</strong>t<br />

l’homme sur l’emplacem<strong>en</strong>t des ruches sauvages… Et<br />

c’est à l’ombre d’un figuier que la parole d’un vieux<br />

devin Massaï permettra à Joshua de trouver la voie<br />

d’une nouvelle vie.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

La nuit d’ivoire<br />

François Dev<strong>en</strong>ne<br />

Actes Sud, 21 €<br />

François Dev<strong>en</strong>ne<br />

vi<strong>en</strong>dra prés<strong>en</strong>ter<br />

son roman lors<br />

du Festival<br />

du Livre de la<br />

Canebière<br />

(voir p. 18)


70 LIVRES LITTÉRATURE<br />

Des racines et des ailes…<br />

Dans le mouvem<strong>en</strong>t inverse des héritiers de La Fontaine<br />

impati<strong>en</strong>ts de labourer le champ paternel («un<br />

trésor est caché dedans») le narrateur de Je la voulais<br />

lointaine s’empresse d’<strong>en</strong>terrer, pour s’<strong>en</strong> débarrasser,<br />

le sac trop lourd confié à sa mort par le grand-père<br />

féticheur. Le narrateur se nomme Obama «un nom<br />

d’oiseau» et c’est la première phrase de ce petit «roman»<br />

au titre sagem<strong>en</strong>t programmatique, seul à pr<strong>en</strong>dre un<br />

peu de distance justem<strong>en</strong>t : «la» c’est l’Afrique. Depuis<br />

Tout ce Bleu (1996) Gaston-Paul Effa n’a de cesse<br />

d’interroger son propre parcours, peu banal : offert à<br />

l’âge de 5 ans à une congrégation religieuse, éduqué <strong>en</strong><br />

français et à l’issue de brillantes études auprès de Jean-<br />

Luc Nancy et de Philippe Lacoue-Labarthe, l’auteur<br />

<strong>en</strong>seigne la philosophie dans la région de Strasbourg.<br />

Tout cela est extraordinaire mais ne va pas sans les<br />

tourm<strong>en</strong>ts attachés au conte de fées qui va trop vite.<br />

Envoyé <strong>en</strong> France par son école, le jeune Obama,<br />

habité par l’esprit de son grand-père («aigle à deux<br />

têtes» ainsi se qualifie-t-il) fait l’exaltante et rude<br />

Rauque et Baroque<br />

Si l’herbe ne repousse pas où passe Attila, les éditions<br />

varoises du même nom, elles, donn<strong>en</strong>t de jeunes pousses<br />

pleines de fraîcheur : une maquette impeccable,<br />

des illustrations qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du livre d’<strong>en</strong>fant et des<br />

danses macabres, des choix éditoriaux originaux, comme<br />

la réédition des romans de l’espagnol Ramon<br />

Sander. L’empire d’un homme est la réécriture d’un<br />

fait divers. Dans une province reculée, où la vie paysanne<br />

est rythmée par la chasse et l’allégeance à<br />

l’aristocratie de l’arg<strong>en</strong>t de quelques riches propriétaires,<br />

le loqueteux du village, Sabino, disparaît. Deux<br />

ouvriers paysans, coupables commodes dans le climat<br />

politique local, sont torturés et condamnés. Pourtant,<br />

le disparu revi<strong>en</strong>t : résurrection du mort <strong>en</strong> christ<br />

inquiétant, impossible retour à la vie des condamnés.<br />

En miroir, le Roi et la Reine trace le récit plus singulier<br />

<strong>en</strong>core d’un étrange couple. Dans son palais madrilène,<br />

une belle duchesse, telle Diane au bain, se<br />

Sur la plage abandonnée<br />

Cyrille Derouineau aime les plages désertées, larges<br />

ét<strong>en</strong>dues battues par le v<strong>en</strong>t et la pluie, parasols oubliés,<br />

cabines fermées. Marcus Malte aime les histoires<br />

de famille et d’att<strong>en</strong>te, blessures d’<strong>en</strong>fance et nostalgie.<br />

Le photographe et l’écrivain se sont déjà r<strong>en</strong>contrés<br />

dans le recueil de nouvelles Ost<strong>en</strong>de au bout de l’est (Le<br />

Bec <strong>en</strong> l’air, coll. Collatéral, 2009). Aujourd’hui, ce<br />

sont les plages de la Côte d’Azur que Derouineau a<br />

capturées dans l’objectif, avec toujours cette volonté<br />

de montrer l’<strong>en</strong>vers du décor touristique. Palmiers <strong>en</strong><br />

camisoles, transats repliés, cabanons défraîchis, statues<br />

solitaires semblant scruter les flots… Le photographe<br />

traque avec s<strong>en</strong>sibilité les détails émouvants de ce<br />

«monde à l’abandon». «Nul ne se dore au soleil froid de<br />

février sinon peut-être les fantômes. Place aux abs<strong>en</strong>ts.<br />

Place aux morts.» C’est de cet <strong>en</strong>droit, vidé de toute<br />

prés<strong>en</strong>ce humaine, qu’Alice parle à Pierre, son frère<br />

disparu à la fin de la guerre d’Algérie. Seule et sans<br />

illusions, elle est comme les plages <strong>en</strong> hiver, jonchée<br />

expéri<strong>en</strong>ce de l’élu coupable et déraciné. Le récit de cet<br />

écartèlem<strong>en</strong>t, constitué de fragm<strong>en</strong>ts et de retours <strong>en</strong><br />

arrière souv<strong>en</strong>t au plus que parfait, n’échappe pas à<br />

une certaine naïveté : interprétant les signes de dérèglem<strong>en</strong>t<br />

dans sa vie personnelle et professionnelle<br />

(l’inspecteur n’augm<strong>en</strong>te pas sa note pédagogique ; sa<br />

petite amie le quitte...) comme une malédiction, le<br />

narrateur n’a qu’une issue «le retour à une origine ellemême<br />

ruinée et <strong>en</strong>gloutie». Entre lyrisme de bon aloi et<br />

emphase compassée, on <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à déterrer le sac...<br />

vide bi<strong>en</strong>-sûr; mais le geste apaise et donne l’espoir de<br />

«nouer les fils: le noir de mes origines au blanc de ma<br />

destinée». Il <strong>en</strong> reste <strong>en</strong>core à écrire !... avec moins<br />

d’innoc<strong>en</strong>ce et davantage de désordre dans la langue ?<br />

MARIE-JO DHO<br />

Je la voulais lointaine<br />

Gaston-Paul Effa<br />

Actes Sud, 16 €<br />

laisse voir nue par son jardinier, parce qu’elle ne le<br />

considère pas comme un homme. Mais la guerre civile<br />

qui éclate (on est <strong>en</strong> 36) r<strong>en</strong>verse les rôles, trouble les<br />

id<strong>en</strong>tités, mêle rapports de castes et fantasmes amoureux<br />

dans le désir d’(être) un homme. Il y a <strong>en</strong>tre ces<br />

deux œuvres un fil : la dénonciation militante des<br />

dominations sociales, par un auteur, journaliste anarchiste,<br />

qui doit au franquisme la mort de sa femme et<br />

de son frère, et son exil. Mais cette dénonciation pr<strong>en</strong>d<br />

des formes oniriques, mythologiques, de contes cruels<br />

et de cauchemars gris, à l’éclat unique et baroque. À<br />

découvrir absolum<strong>en</strong>t.<br />

AUDE FANLO<br />

L’empire d’un homme<br />

Le roi et la reine<br />

Ramon Sander<br />

Attila, 18 € chacun<br />

des débris de l’été : morceaux d’<strong>en</strong>fance, éclats surtout<br />

de la passion amoureuse qu’elle avait pour ce frère<br />

chéri… Qu’elle a toujours, qu’elle lui redit, <strong>en</strong>tre adoration<br />

et ress<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. Car les carnets de guerre de<br />

Pierre, que Malte intercale <strong>en</strong>tre les évocations d’Alice,<br />

révèl<strong>en</strong>t la face sombre du personnage et les exactions<br />

commises là-bas, de l’autre côté de la mer. Mortes<br />

saisons, par-delà les thèmes lyriques du temps qui passe<br />

et de la déréliction des êtres et des choses, apparaît<br />

donc aussi comme une réflexion <strong>en</strong>gagée sur la guerre<br />

d’Algérie. 50 ans après les accords d’Evian, ce n’est<br />

sans doute pas un hasard.<br />

F.R.<br />

Mortes saisons<br />

Marcus Malte (texte), Cyrille Derouineau<br />

(photographies)<br />

Le Bec <strong>en</strong> l’air, collection Collatéral, 15,50 euros.<br />

L’auteur sera prés<strong>en</strong>t au 3è Festival du livre<br />

de la Canebière du 8 au 10 juin<br />

Marcus Malte sera prés<strong>en</strong>t au Festival du Livre de<br />

La Canebière les 9 et 10 juin prochains


Famille au bord de la crise de nerfs<br />

Cela comm<strong>en</strong>ce par la mort de Mamie. Veillée funèbre<br />

à la morgue de l’hôpital : «La grand-mère de Sergio<br />

[…] n’avait pas son d<strong>en</strong>tier, mais on lui avait rempli la<br />

bouche de coton. Quelques petits filam<strong>en</strong>ts blancs sortai<strong>en</strong>t<br />

d’<strong>en</strong>tre ses lèvres. […] Les hommes <strong>en</strong>tassés dans<br />

les coins de la pièce se racontai<strong>en</strong>t des blagues salées ; les<br />

femmes pleurai<strong>en</strong>t de part et d’autre du cercueil, avec un<br />

chagrin las, comme si elles se défaisai<strong>en</strong>t des dernières<br />

larmes gardées pour la circonstance, mais sans les gaspiller,<br />

pour ne pas rester privées de ressources à la prochaine<br />

occasion. En regardant le corps rigide de la morte, Sergio<br />

comprit que plus personne ne s’interposait, à prés<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre<br />

Disneyland et lui.» Ces quelques phrases donn<strong>en</strong>t le<br />

ton de cette chronique familiale contemporaine,<br />

m<strong>en</strong>ée tambour battant par Santiago Roncagliolo,<br />

scénariste, critique et romancier péruvi<strong>en</strong>. Réalisme<br />

cru, cynisme et humour décalé émaill<strong>en</strong>t un récit<br />

rythmé par des chapitres brefs, succession des petites<br />

histoires, souv<strong>en</strong>t secrètes, de tous les membres de la<br />

famille, chat compris. Drôle de sarabande, où Eros et<br />

Thanatos mèn<strong>en</strong>t la danse (macabre) version sitcom.<br />

La mort rôde autour de cette famille bourgeoise de Lima<br />

(le père n’a que quelques mois à vivre, le grand-père<br />

sucre les fraises, le fils s’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t avec des fantômes,<br />

la fille flirte avec le suicide…). Du coup, les désirs s’exacerb<strong>en</strong>t<br />

(même ceux de Papi, même ceux du chat !),<br />

créant des situations parfois scabreuses, souv<strong>en</strong>t<br />

cocasses. Un roman aux allures de vaudeville, moins<br />

léger qu’il y paraît.<br />

FRED ROBERT<br />

Histoires indiscrètes d’une famille sans histoire<br />

Santiago Roncagliolo<br />

Seuil, 18 €<br />

Vivre de rêve et de pois cassés<br />

Comm<strong>en</strong>t subsister à Cuba <strong>en</strong> 1993, quand «vivre à<br />

La Havane était comme se trouver dans une série mathématique<br />

qui ne mène à ri<strong>en</strong>» ? Coupures d’électricité à<br />

répétition, transports aléatoires, alim<strong>en</strong>tation réduite<br />

au minimum… Pour ne pas sombrer, «les seuls trucs<br />

qui n’exigeai<strong>en</strong>t pas des efforts démesurés, c’était de<br />

sourire, de faire l’amour et de rêver.» Ce à quoi s’emploie<br />

Julia, une jeune chercheuse <strong>en</strong> mathématiques, la<br />

narratrice du 3 ème roman de Karla Suarez traduit <strong>en</strong><br />

français. Dans un récit rétrospectif relaté à un interlocuteur<br />

qui pourrait être un journaliste, ou le lecteur,<br />

Julia raconte son «année zéro» à La Havane. Elle a alors<br />

tr<strong>en</strong>te ans, des problèmes de logem<strong>en</strong>t et un travail<br />

ingrat. Lorsque son ami Euclides lui parle d’Antonio<br />

Meucci, un Itali<strong>en</strong> v<strong>en</strong>u à La Havane <strong>en</strong> 1835, qui y<br />

aurait inv<strong>en</strong>té le téléphone avant Graham Bell, bi<strong>en</strong><br />

que l’histoire lui paraisse d’une ironie incroyable («Le<br />

téléphone aurait été inv<strong>en</strong>té dans cette ville où il ne<br />

fonctionnait presque jamais !»), elle se lance passionném<strong>en</strong>t<br />

à la recherche du docum<strong>en</strong>t prouvant que<br />

l’Itali<strong>en</strong> est bi<strong>en</strong> le père du téléphone. Qui le possède ?<br />

Les 3 hommes qui gravit<strong>en</strong>t autour de Julia, Euclides<br />

(son ex-amant), Angel (son amoureux) et l’écrivain<br />

Leonardo (son amant occasionnel) aurai<strong>en</strong>t tous des<br />

raisons de le dissimuler. Et de lui m<strong>en</strong>tir. De fait, dans<br />

cette équation au nombre croissant d’inconnues, Julia<br />

perd parfois sa rigueur sci<strong>en</strong>tifique. Mais elle y gagne<br />

une raison de vivre et d’espérer. Une jolie métaphore<br />

sur la force des rêves (et de la fiction) et un bel<br />

hommage à la joie de vivre et au courage inamovibles<br />

des Cubains.<br />

FRED ROBERT<br />

La Havane année zéro<br />

Karla Suarez, trad. François Gaudry<br />

Métailié, 19,50 €<br />

Nouvelles des écrasem<strong>en</strong>ts<br />

Arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, à peu près <strong>en</strong> même temps, deux<br />

recueils incroyablem<strong>en</strong>t divers de Francesc Serés.<br />

L’auteur Catalan, qui a reçu dès la parution de son<br />

premier roman nombre de prix, d’hommages, de<br />

complim<strong>en</strong>ts, fut traduit immédiatem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espagnol,<br />

rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> anglais… mais les francophones l’att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core. Fin 2011 est parue La Force de<br />

gravité, magnifique recueil qui nous plonge, et<br />

particulièrem<strong>en</strong>t les Méditerrané<strong>en</strong>s des ports, dans<br />

l’histoire de nos familles. Pour peu qu’elles soi<strong>en</strong>t populaires,<br />

laborieuses, touchées par les crises économiques,<br />

politiques, mais aussi par la force du soleil et de la mer,<br />

de la pêche et des cargos, des arrière-pays secs et des<br />

fonds antiques. Avec, comme décor supplém<strong>en</strong>taire, le<br />

poids d’une histoire plus tragique -le franquisme<br />

affleure dès que le passé est évoqué- et d’un prés<strong>en</strong>t<br />

qui s’exhibe comme des chaussures trop neuves qui<br />

bless<strong>en</strong>t les pieds. Les personnages viv<strong>en</strong>t tous comme<br />

à côté d’une réussite économique factice, à v<strong>en</strong>dre des<br />

artefacts aux touristes, à soigner leurs blessures par des<br />

naissances, à r<strong>en</strong>verser sur le bord de la route un SDF<br />

dev<strong>en</strong>u le témoin gênant d’un passé révolu, à lutter<br />

contre la gravité. Mais plus <strong>en</strong>core que les 17 portraits<br />

que ces nouvelles bross<strong>en</strong>t, que les 17 paysages vivants<br />

dans lesquels ils évolu<strong>en</strong>t, c’est la manière très directe,<br />

brutale, de plonger <strong>en</strong> leurs p<strong>en</strong>sées et émotions qui<br />

étonne, reti<strong>en</strong>t, transporte. Chacune de ces nouvelles<br />

est une plongée <strong>en</strong> aveugle vers un monde et un mode<br />

de narration inconnu.<br />

Les Contes russes, qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de paraître, sont plus<br />

étonnants <strong>en</strong>core : l’écrivain Catalan y inv<strong>en</strong>te cinq<br />

auteurs et, dans la belle tradition des impostures littéraires,<br />

abandonne Barcelone pour les moujiks,<br />

Poutine, la conquête spatiale, et le merveilleux des<br />

contes… Mais il retrouve dans la toundra la même<br />

humanité abîmée par la tragédie des peuples. Celle de<br />

ces deux vieux qui retourn<strong>en</strong>t à Tchernobyl parce que<br />

là est leur maison, leur vie, leur s<strong>en</strong>s. L’histoire, au<br />

fond commune.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Francesc Serès<br />

La Force de Gravité<br />

Fédérop 18 €<br />

Contes russes<br />

Jacqueline Chambon, 22 €<br />

S.Roncagliolo était prés<strong>en</strong>t<br />

au festival CoLibriS<br />

Karla Suarez était invitée<br />

au festival CoLibriS<br />

LIVRES 71<br />

Francesc Serès<br />

était prés<strong>en</strong>t<br />

lors du Festival<br />

CoLibris<br />

(voir p. 72)


72 RENCONTRES HOMMAGE | COLIBRIS<br />

Séparés<br />

Désormais, au Día de los Muertos, le Mexique cueillera pour<br />

lui la fleur de zempaxuchitl, fleur orange des morts, comme<br />

pour Moctezuma, le dernier empereur aztèque. Ce géant de la<br />

littérature fut oublié du Nobel. Qu’importe, les jeunes écrivains<br />

de langue espagnole se considèr<strong>en</strong>t comme ses héritiers.<br />

Les Écritures Croisées organisées par Annie Terrier ont su,<br />

avant sa disparition, lui offrir l’hommage de ses lecteurs<br />

et des écrivains contemporains les plus brillants.<br />

Quant à ses œuvres, elles sont prés<strong>en</strong>tes, garanties d’éternité.<br />

Plus <strong>en</strong>core que sa colossale œuvre romanesque, j’aimerais évoquer un petit ouvrage<br />

critique, Cervantès ou la critique de la littérature. Carlos Fu<strong>en</strong>tes y définit,<br />

par le détour du Don Quichotte qu’il confiait relire chaque année, sa conception<br />

de la littérature : «Quand la sci<strong>en</strong>ce, la morale, la politique et la philosophie découvr<strong>en</strong>t<br />

leurs limites, elles font appel à la grâce et à la disgrâce de la littérature pour qu’elle<br />

résolve leurs insuffisances. Et avec la littérature ils ne découvr<strong>en</strong>t que le divorce perman<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre les mots et les choses, la séparation <strong>en</strong>tre l’usage représ<strong>en</strong>tatif du langage et<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce de l’être du langage. La littérature est l’utopie qui voudrait réduire cette<br />

séparation. Quand elle la cache, elle s’appelle épopée. Quand elle la révèle, elle s’appelle<br />

roman et poème : le roman et le poème du Chevalier à la Triste Figure dans son combat pour que<br />

coïncid<strong>en</strong>t les mots et les choses ; le roman et le poème de l’artiste adolesc<strong>en</strong>t assassiné<br />

par les choses et ressuscité par les mots.»<br />

Puis, <strong>en</strong>core : «Les choses n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à tout le monde, les mots si. Le poète naît<br />

après son acte : le poème. Le Poème crée ses auteurs, comme il crée ses lecteurs.» Beaucoup<br />

ont été créés lecteurs par la grâce de Fu<strong>en</strong>tes. Merci.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

La voix des autres<br />

Plus de 200 peuples rec<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> Amérique c<strong>en</strong>trale et<br />

<strong>en</strong> Amérique du Sud, presque autant de langues et<br />

une littérature qui se développe doucem<strong>en</strong>t, grâce à<br />

des initiatives gouvernem<strong>en</strong>tales et à des associations,<br />

<strong>en</strong> Équateur, au Mexique, au Chili… Ce sont ces<br />

nouvelles «voix indigènes» que la 5 ème édition du<br />

festival CoLibriS a permis d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, dans le cadre<br />

inédit de la galerie des grands bains douches de La<br />

Plaine, dont le patio feuillu avait (presque) des allures<br />

de forêt tropicale.<br />

La littérature amérindi<strong>en</strong>ne s’écrit depuis peu, on<br />

l’édite <strong>en</strong>core trop rarem<strong>en</strong>t. Pourtant, la jeune génération<br />

s’est emparée des langues anci<strong>en</strong>nes, dans un<br />

mouvem<strong>en</strong>t militant et créateur qui s’amplifie actuellem<strong>en</strong>t<br />

et dont on a pu savourer de larges échos. C’est<br />

un des mérites de CoLibriS que d’accorder une place<br />

importante à la lecture orale, p<strong>en</strong>dant et autour des<br />

r<strong>en</strong>contres, par les auteurs eux-mêmes et par les lecteurs.<br />

Ent<strong>en</strong>dre Briceida Cuevas Cob <strong>en</strong> maya ou<br />

Elicura Chihuailaf <strong>en</strong> langue mapuche, voir Wingston<br />

Gonzalez danser ses poèmes <strong>en</strong> garifuna, écouter<br />

les versions espagnole puis française de ces textes,<br />

quelle meilleure <strong>en</strong>trée sur ces s<strong>en</strong>tiers peu connus de quoiqu’elle soit responsable de la plupart des problèmes<br />

actuels. C’est ce qu’a rappelé Joseph Boyd<strong>en</strong>.<br />

la littérature contemporaine ? Quant au final du festival,<br />

polyphonie quasi improvisée (mais très réussie) Sa mère, une Indi<strong>en</strong>ne Cree, a grandi sans pouvoir parler<br />

de toutes ces voix poétiques, il <strong>en</strong> a ému plus d’un, sa langue. Aujourd’hui, il porte la parole de cette communauté<br />

trop longtemps muselée, à travers des fictions<br />

tant était forte la charge symbolique de cette r<strong>en</strong>contre<br />

des langues.<br />

pr<strong>en</strong>antes qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène les paradoxes des<br />

En Amérique, nettem<strong>en</strong>t plus au nord, on assiste aussi Indi<strong>en</strong>s canadi<strong>en</strong>s d’aujourd’hui (voir Zib’30 et 31).<br />

au r<strong>en</strong>ouveau de la culture indi<strong>en</strong>ne et de la fierté Car qui sont ces autres, qu’on a si long-temps soumis<br />

d’appart<strong>en</strong>ir au «peuple premier». La politique canadi<strong>en</strong>ne<br />

d’autrefois, selon laquelle «il faut tuer l’Indi<strong>en</strong> ci<strong>en</strong>s, mais leurs poèmes, leurs récits, sont une marque de<br />

et méprisés ? «Ils sont les représ<strong>en</strong>tants de peuples très an-<br />

pour sauver la personne», n’a apparemm<strong>en</strong>t pas réussi, leur prés<strong>en</strong>ce absolum<strong>en</strong>t contemporaine, sur le contin<strong>en</strong>t<br />

Festival CoLibriS 2012, illustrations d'Anne Gély © Juliette Lück<br />

américain, et bi<strong>en</strong> au-delà, dans le monde <strong>en</strong>tier» répond<br />

Pascal Jourdana dans sa préface à l’anthologie publiée<br />

à l’occasion du festival. À cette «avant-garde du monde»,<br />

le roman (Caroline Lamarche), la BD (Lucie Lomovà),<br />

le livre jeunesse (Anne Gély et Guy Lillo), la<br />

photographie (Miquel Dewever-Plana, voir p. 64)<br />

ont égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>du un bel hommage. Des ouvrages<br />

à découvrir dans les librairies, <strong>en</strong> particulier L’Atinoir<br />

et Prado-Paradis, qui étai<strong>en</strong>t là, fidèles auxiliaires<br />

d’un festival de grande qualité, généreux et convivial.<br />

Au programme de l’édition 2013 : toujours l’Amérique<br />

latine, <strong>en</strong> dialogue cette fois avec les littératures<br />

du monde arabe. Un sacré grand écart, qui promet<br />

d’être passionnant.<br />

FRED ROBERT<br />

Le festival CoLibriS a eu lieu<br />

du 9 au 16 mai à Marseille.<br />

À lire<br />

L’avant-garde du monde, anthologie publiée<br />

par La Marelle, 7 €<br />

Joseph Boyd<strong>en</strong>, Le chemin des âmes,<br />

Les saisons de la solitude et Là-haut vers le nord<br />

(disponibles <strong>en</strong> poche)<br />

Caroline Lamarche, La chi<strong>en</strong>ne de Naha (Gallimard) ;<br />

Lucie Lomovà, Les Sauvages (Actes Sud-L’An 2)<br />

Voir aussi les chroniques des romans de Karla Suarez<br />

et de Santiago Roncagliolo (p. 70), dont on peut lire<br />

le thriller politique Avril rouge (Points roman),<br />

cette année au programme de l’agrégation d’espagnol !


RENCONTRES 73<br />

Maçon<br />

des mots<br />

Chapelle de l’Observance, Draguignan, pluie continue<br />

dehors, effervesc<strong>en</strong>ce livresque sous les hautes<br />

voûtes : les Escapades littéraires organisées par l’Association<br />

des Libraires du Sud, ont pour thème l’Italie.<br />

On se gorge de livres, de r<strong>en</strong>contres, de discussions,<br />

de tables rondes passionnantes au public nombreux…<br />

En invité majeur, Erri de Luca se plie au jeu des questions<br />

m<strong>en</strong>é par Pascal Jourdana, tissées des lectures<br />

<strong>en</strong> Itali<strong>en</strong> et <strong>en</strong> Français. L’écrivain évoque son parcours,<br />

l’<strong>en</strong>fance dans un quartier populaire de Naples,<br />

la vie familiale oppressante, l’adolesc<strong>en</strong>ce, le militantisme,<br />

les luttes sociales, le métier de maçon, les actions<br />

politiques fortes puis humanitaires, l’approche <strong>en</strong>fin<br />

de la Bible dans le texte Hébreu. Rev<strong>en</strong>ant à la ville de<br />

Naples, il <strong>en</strong> brosse l’histoire dans ses grandes lignes,<br />

sourit <strong>en</strong> affirmant qu’elle dép<strong>en</strong>d davantage de la géologie<br />

que de l’histoire : «Avec le volcan, on a développé<br />

un système nerveux plus proche de celui des Japonais ou<br />

des Chili<strong>en</strong>s que des autres europé<strong>en</strong>s : nous avons un<br />

regard constant vers la lampe, et si elle bouge, nous restons<br />

calmes, nous avons toujours un paquet prêt pour fuir.<br />

Nous appart<strong>en</strong>ons à la catégorie des secoués.»<br />

Naples, c’est aussi une «éducation s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale». «Ma<br />

mère était américaine, et je ressemblais à ceux de la 6 ème<br />

flotte américaine basée à Naples (le plus grand bordel<br />

pour les États Unis). Naples appart<strong>en</strong>ait à l’Italie par<br />

conv<strong>en</strong>tion, et aux USA par les faits.»<br />

Le départ de Naples, un exil ? «Certainem<strong>en</strong>t pas, l’exil<br />

est un mot tragique, je ne peux pas l’attribuer à mon<br />

départ à 18 ans même s’il fut définitif. Le lieu que j’ai<br />

quitté n’existe plus, avec sa mortalité infantile énorme,<br />

ces êtres attachés comme un crachat à la vie. La seule<br />

chose qui ne bouge pas, c’est le Vésuve, le seul vrai<br />

propriétaire du lieu. Je n’écris pas <strong>en</strong> Napolitain, j’ai<br />

choisi l’Itali<strong>en</strong>, ma seconde langue, celle de mon père,<br />

tranquille, longue, l<strong>en</strong>te, plein de syllabes. À Naples,<br />

vite se dit «i», ri<strong>en</strong> de plus rapide !»<br />

Pourquoi l’Hébreu ? «J’aime lire les écrivains dans le<br />

texte, ce qui m’a poussé à appr<strong>en</strong>dre plusieurs langues<br />

le latin et le grec p<strong>en</strong>dant mes études classiques, puis<br />

les autres pour savourer les poètes espagnols, portugais,<br />

allemands… L’Hébreu est coincé <strong>en</strong>tre le premier mot<br />

de l’Écriture sainte et son dernier. Il y a une grande<br />

distance <strong>en</strong>tre le format d’origine et les traductions. Il<br />

est ess<strong>en</strong>tiel de rev<strong>en</strong>ir à l’originel. Je ne suis pas un<br />

homme qui croit, mais l’écriture sainte est pleine de<br />

maçons… Le petit ouvrage La première heure, paru <strong>en</strong><br />

2012 pour la traduction française, s’attache à une<br />

relecture de certains passages bibliques <strong>en</strong> restant au<br />

plus près de la signification des mots hébreux, ainsi,<br />

Samson, Shimshón <strong>en</strong> Hébreu vi<strong>en</strong>t de shémesh, le<br />

soleil...»<br />

Quel lecteur êtes-vous ? «Je suis passionné par la poésie<br />

du XXème, c’est un siècle qui n’a pas le temps, pas<br />

d’espace non plus pour écrire long, il convi<strong>en</strong>t à la<br />

Erri de Luca © Marie Leclerc<br />

forme poétique, au message télégraphique qu’est la<br />

poésie.»<br />

Quelle est l’importance de la musique ? Vous-même,<br />

chantez… «Un appr<strong>en</strong>tissage forcé ! Quand j’étais<br />

petit, je chantais faux, la pire des abominations à<br />

Naples ! Ma mère a pratiqué la «circoncision de<br />

l’ouïe», j’ai appris à chanter juste et napolitain. Cela<br />

m’a aidé à écrire… il est indisp<strong>en</strong>sable de savoir chanter<br />

pour écrire. La précision de la musique correspond<br />

à la précision de la phrase et des mots.»<br />

Qu’apporte la lecture ? «Le texte n’est pas un produit<br />

fini, c’est au lecteur de le parfaire. Les pages le transport<strong>en</strong>t<br />

dans son intimité, dans sa vie, c’est lui qui<br />

termine définitivem<strong>en</strong>t un livre. J’appr<strong>en</strong>ds comm<strong>en</strong>t<br />

un lecteur a pris possession de mes pages <strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant<br />

sa lecture. Le livre pour moi est un hôte du temps du<br />

lecteur. Il faut aussi laisser le désir de pages supplém<strong>en</strong>taires,<br />

c’est pourquoi j’écris des livres petits. Il faut<br />

savoir ne pas être pesant quand on est l’hôte de<br />

quelqu’un, et s’<strong>en</strong> aller avant la lassitude !»<br />

Quel est votre regard ? «Toujours le même, au rez-dechaussée<br />

: je me trouve parmi et pas <strong>en</strong> vue<br />

panoramique. Le XXème a porté des révolutions, des<br />

r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>ts, des tyrannies, des déracinem<strong>en</strong>ts de<br />

milliers d’êtres humains, des prisons… Je suis un<br />

lecteur passionné de Don Quichotte, et je m’id<strong>en</strong>tifie<br />

à Rossinante. Dans mon siècle, nous avons été chevauchés<br />

par des Don Quichotte. Mes choix sont v<strong>en</strong>us<br />

par la nécessité du mom<strong>en</strong>t. Je me suis impliqué dans<br />

des mouvem<strong>en</strong>ts révolutionnaires ou des guerres parce<br />

que je ne pouvais pas rester à la f<strong>en</strong>être. Les jardins<br />

fermés, images du paradis, sont beaux, mais doiv<strong>en</strong>t<br />

être quittés».<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les Escapades littéraires, programmées<br />

par Libraires du Sud, ont eu lieu du 12 au 15 avril<br />

à Draguignan


74 LIVRES RENCONTRES<br />

Un pont <strong>en</strong>tre<br />

la lecture et l’écriture<br />

Restitution de l'atelier de poesie illustree © Do.M.<br />

Le 20 avril, au Portail Coucou à Salon, se clôturait la<br />

7 e édition de Lire Ensemble, une manifestation qui<br />

irrigue, durant quinze jours, les 17 communes du<br />

territoire d’Agglopole Prov<strong>en</strong>ce de propositions<br />

gratuites autour de la lecture et qui, selon Georges<br />

Virlogeux, maire de Lançon et vice-présid<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />

charge de la Culture, d’Agglopole Prov<strong>en</strong>ce, remplit<br />

les objectifs de Lire Ensemble. À savoir «permettre au<br />

plus grand nombre d’accéder gratuitem<strong>en</strong>t à la vie<br />

littéraire et à la culture, donner à tous le goût de la lecture<br />

et de l’écriture, et animer les bibliothèques du territoire.»<br />

Avec des spectacles, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi, et surtout, des<br />

résid<strong>en</strong>ces d’auteurs, avec productions d’écrits <strong>en</strong> tous<br />

g<strong>en</strong>res sur le thème a.I.M.e comme Méditerranée, M<br />

un pont <strong>en</strong>tre 2 rives. Un thème peu évid<strong>en</strong>t à traiter,<br />

que les auteurs «parrains» de l’édition ont aidé à faire<br />

émerger dans les différ<strong>en</strong>ts ateliers m<strong>en</strong>és : Mathilde<br />

Chèvre, qui animait un atelier d’écriture et d’illustration<br />

autour de son album La Lettre d’amour (Le<br />

Port a jauni, 2009), et Ghislaine Herbéra (Monsieur<br />

c<strong>en</strong>t têtes, éd. MeMo), ont salué l’investissem<strong>en</strong>t extraordinaire<br />

des <strong>en</strong>fants -et des instits les <strong>en</strong>cadrant-, et<br />

leur grande capacité d’inv<strong>en</strong>tion et de liberté de<br />

création. Maurice Gouiran, qui était par ailleurs le<br />

présid<strong>en</strong>t du jury de nouvelles adultes, animait<br />

plusieurs ateliers d’écriture sur le thème de la<br />

v<strong>en</strong>geance et du crime passionnel, et soulignait, lui<br />

aussi, la qualité des travaux.<br />

Des surprises, et de l’émotion, il y <strong>en</strong> eut, notamm<strong>en</strong>t<br />

lors de la remise des prix des nouvelles adultes. Car ce<br />

qu’ignorait le jury, c’est que la nouvelle qui obtint la<br />

majorité des votes pour le Prix spécial Agglopole<br />

Prov<strong>en</strong>ce, a.i.M.e comme Malika, était une œuvre<br />

collective coécrite par les résid<strong>en</strong>ts de la maison de<br />

retraite des Sinoplies et les élèves d’une classe de CP, à<br />

Sénas. Un travail alliant le thème à une dim<strong>en</strong>sion<br />

intergénérationnelle, dans le texte et la réalité, plus<br />

généreuse et très aboutie.<br />

Ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core écrit, mais l’année prochaine<br />

pourrait voir une édition <strong>en</strong>richie de «la nécessité de<br />

s’articuler avec MP2013» selon M. Virlogeux. «Il est<br />

évid<strong>en</strong>t que Agglopole Prov<strong>en</strong>ce, tout <strong>en</strong> n’étant pas<br />

part<strong>en</strong>aire de MP2013 s’y intéressera quand même, sera<br />

soucieuse de voir quels seront les points d’articulation.»<br />

Car <strong>en</strong> matière de résid<strong>en</strong>ce d’auteurs et de production<br />

littéraire Agglopole Prov<strong>en</strong>ce peut faire montre de<br />

résultats probants. Ne vous privez d’ailleurs pas d’aller<br />

lire les nouvelles primées sur le site www.agglopoleprov<strong>en</strong>ce.fr…<br />

DO.M.<br />

Lire Ensemble s’est déroulé<br />

du 6 au 20 avril<br />

La liberté guide nos pas<br />

Très att<strong>en</strong>due, la dernière confér<strong>en</strong>ce du<br />

cycle Échange et diffusion des savoirs<br />

s’est soldée par un exposé fort plat sur la<br />

représ<strong>en</strong>tation politique. Marcel Gauchet<br />

n’aime ni les théories de Jacques<br />

Rancière sur la démocratie grecque, ni<br />

celles des situationnistes. Sans doute<br />

parce que ces derniers ont dénoncé la<br />

société du spectacle, le jeu d’estrade des<br />

élections, alors que lui-même n’est pas<br />

prêt à remettre <strong>en</strong> question fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />

le système de la représ<strong>en</strong>tativité <strong>en</strong><br />

politique. Il évoque plutôt une forme<br />

«cognitive» -et nébuleuse ?- de relation<br />

<strong>en</strong>tre gouvernants et gouvernés : «Nos<br />

sociétés ne peuv<strong>en</strong>t être que représ<strong>en</strong>tatives :<br />

les représ<strong>en</strong>tants ne se substitu<strong>en</strong>t pas à nous,<br />

mais fourniss<strong>en</strong>t aux citoy<strong>en</strong>s les moy<strong>en</strong>s<br />

de se représ<strong>en</strong>ter au s<strong>en</strong>s cognitif le monde<br />

<strong>en</strong> train de se faire.» Certes, il reconnaît<br />

que cela ne fonctionne pas très bi<strong>en</strong>, que<br />

le «personnel politique est suspecté, accusé<br />

de s’occuper de ses petits pouvoirs et médiocres<br />

intérêts au lieu de se saisir des <strong>en</strong>jeux<br />

politiques cruciaux.» Il incrimine la faillite<br />

universitaire, la stérilisation de<br />

l’inv<strong>en</strong>tion intellectuelle (lui excepté,<br />

apparemm<strong>en</strong>t), et dit att<strong>en</strong>dre des idées<br />

neuves (avec un clin d’œil appuyé <strong>en</strong><br />

direction des francs-maçons). Or, chez<br />

un histori<strong>en</strong> et philosophe de cette <strong>en</strong>vergure,<br />

on aurait aimé trouver l’ombre<br />

d’un questionnem<strong>en</strong>t sur ce qui fait<br />

qu’un citoy<strong>en</strong> aliène volontairem<strong>en</strong>t sa<br />

souveraineté politique <strong>en</strong> la déléguant,<br />

ou se met <strong>en</strong> tête de la repr<strong>en</strong>dre.<br />

Il n’aurait pas été nécessaire de remonter<br />

à l’Antiquité, ni à notre<br />

Révolution Nationale, même si<br />

un petit détour par B<strong>en</strong>jamin<br />

Constant ou Alexis de Tocqueville<br />

n’aurait pas été<br />

inutile. Marcel Gauchet aurait<br />

simplem<strong>en</strong>t pu s’appuyer sur<br />

ce que nous vivons, à l’heure où<br />

un avis de tempête économique<br />

n’<strong>en</strong> finit pas d’être<br />

lancé, et où le<br />

discrédit<br />

de la classe politique est tel que l’on<br />

assiste à une montée constante de<br />

l’extrême-droite. La quête du sauveur<br />

suprême qui promettra aux citoy<strong>en</strong>s<br />

l’ordre et la sécurité au prix de leurs<br />

libertés est-elle à craindre ? Ne pourraiton,<br />

pour optimisme garder, voir dans ce<br />

grand chambardem<strong>en</strong>t une possibilité<br />

de reprise<br />

<strong>en</strong> main de<br />

leur destin<br />

politique,<br />

comme<br />

ont pu<br />

le faire<br />

Marcel Gauchet<br />

© J. Sassier Gallimard<br />

les Arg<strong>en</strong>tins au pire mom<strong>en</strong>t de la crise<br />

des années 2000, établissant de manière<br />

autonome des relations sociales basées<br />

sur la solidarité ? Cela se pratique tous<br />

les jours <strong>en</strong> Islande, ou <strong>en</strong> Grèce, où les<br />

citoy<strong>en</strong>s face au chaos s’organis<strong>en</strong>t et<br />

s’<strong>en</strong>traid<strong>en</strong>t, construis<strong>en</strong>t, se parl<strong>en</strong>t ?<br />

Loin des spécialistes des retournem<strong>en</strong>ts<br />

d’opinion…<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

La Confér<strong>en</strong>ce Quelle crise de<br />

la représ<strong>en</strong>tation ? a eu lieu le 10 mai<br />

dans le cadre d’Échange et diffusion<br />

des savoirs


Homo narrans<br />

«L’homme est un roseau, le plus faible de la nature ; mais<br />

c’est un roseau p<strong>en</strong>sant.» À la débilité de l’espèce humaine,<br />

Blaise Pascal opposait la force et la dignité de<br />

la p<strong>en</strong>sée. «Nous sommes fragiles, nettem<strong>en</strong>t plus fragiles<br />

que les autres primates», r<strong>en</strong>chérit Nancy Huston dans<br />

son essai L’espèce fabulatrice (Actes Sud, 2008). Or,<br />

selon elle, ce qui supplée à cette fragilité intrinsèque,<br />

c’est la capacité fabulatrice. Loin de voir, à l’instar du<br />

philosophe chréti<strong>en</strong>, l’imagination comme une «puissance<br />

trompeuse», une «maîtresse d’erreur et de fausseté»,<br />

elle la considère comme un élém<strong>en</strong>t déterminant de la<br />

survie de l’humanité : «Sans elle, sans l’imagination qui<br />

confère au réel un S<strong>en</strong>s qu’il ne possède pas <strong>en</strong> lui-même,<br />

nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures.»<br />

C’est de cette faculté typiquem<strong>en</strong>t humaine<br />

d’interprétation du réel, de fictionnalisation constante,<br />

que l’écrivaine est v<strong>en</strong>ue parler lors de la pénultième<br />

confér<strong>en</strong>ce du cycle Miracles & Mirages de la représ<strong>en</strong>tation.<br />

Elle sait de quoi il retourne quand il s’agit<br />

de Fabuler : 12 romans à ce jour, des pièces de théâtre<br />

et plusieurs essais, dont L’espèce fabulatrice. Alors, <strong>en</strong><br />

une heure, à voix comptée, avec un s<strong>en</strong>s aigu de la<br />

formule, pas mal d’humour et un certain nombre<br />

d’anecdotes et référ<strong>en</strong>ces judicieusem<strong>en</strong>t choisies,<br />

l’écrivaine est rev<strong>en</strong>ue sur la g<strong>en</strong>èse de ce texte. À partir<br />

des faux souv<strong>en</strong>irs de son père gravem<strong>en</strong>t malade, de<br />

Commémoration<br />

C’est avec le poète, romancier et essayiste<br />

guadeloupé<strong>en</strong> Lémy Lémane Coco<br />

que l’association Couleurs Cactus a<br />

commémoré ce 10 mai l’abolition des<br />

esclavages. Au cours d’une soirée à La<br />

Compagnie, ouverte par les danseuses<br />

et les percussions afro-antillaises des groupes<br />

Massilia Ka et Kaye bakh, l’auteur<br />

a déclamé son recueil Griots à perte<br />

d’oubli au rythme du gwoka, dans une<br />

ambiance <strong>en</strong>tremêlée de conviction et<br />

de liesse. En 2009, de manière totalem<strong>en</strong>t<br />

inopinée, il séjourne au Sénégal,<br />

visite Gorée, où la maison des esclaves<br />

et les traces de ses ancêtres devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

source d’inspiration. De cette réalité<br />

brute, douloureuse et chargée d’histoire,<br />

il résulte, de manière féconde et comme<br />

une évid<strong>en</strong>ce, des poèmes troublants de<br />

force, de vérité et de fluidité où l’imaginaire<br />

ancestral du conte croise les<br />

thèmes des origines, du déplacem<strong>en</strong>t<br />

forcé et de la servitude. Il y est aussi<br />

question de musique, gwoka et bèlè aux<br />

Nancy Huston © Melania Avantazo, Opale, Actes Sud<br />

Antilles, maloya à la Réunion, héritage<br />

des chants des esclaves, vecteur de résistance,<br />

de cohésion et de fuite. De ce<br />

Rhapsodie pour un griot © X-D.R<br />

recueil, coul<strong>en</strong>t les larmes et jaillit l’espoir.<br />

La soirée s’est poursuivie <strong>en</strong> concert,<br />

autour d’un buffet afro-caribé<strong>en</strong>, et s’est<br />

LIVRES 75<br />

son expéri<strong>en</strong>ce personnelle aussi, elle a d’abord pris<br />

consci<strong>en</strong>ce que tous les cerveaux «racont<strong>en</strong>t des bobards»<br />

: <strong>en</strong> même temps qu’ils <strong>en</strong>registr<strong>en</strong>t la réalité,<br />

ils l’interprèt<strong>en</strong>t, ce que confirm<strong>en</strong>t les théories du<br />

neurologue Lionel Naccache, et d’Antonio Damasio,<br />

qu’elle est <strong>en</strong> train de lire et dont elle conseille à<br />

plusieurs reprises la lecture.<br />

L’espèce fabulatrice répond <strong>en</strong>suite à la question posée<br />

par une dét<strong>en</strong>ue lors d’une r<strong>en</strong>contre à Fleury Mérogis<br />

: «À quoi ça sert de raconter des histoires ? La réalité est<br />

tellem<strong>en</strong>t incroyable.» Justem<strong>en</strong>t, inv<strong>en</strong>ter des «fictions<br />

volontaires et riches» est une façon de lutter contre<br />

une «réalité gorgée de fictions involontaires et pauvres».<br />

Le roman, comme toute fiction artistique, est<br />

une «fabulation consci<strong>en</strong>te» ; il offre une possibilité de<br />

recul ainsi qu’une «vérité impure, tissée de paradoxes»,<br />

autrem<strong>en</strong>t moins néfaste que tous les arché-textes, «récits<br />

bricolés du passé» qui tricot<strong>en</strong>t un «nous» <strong>en</strong> excluant<br />

le «eux».<br />

Une ferv<strong>en</strong>te profession de foi… <strong>en</strong> la littérature !<br />

FRED ROBERT<br />

Cette confér<strong>en</strong>ce a eu lieu le 19 avril<br />

à l’Hôtel du Départem<strong>en</strong>t, Marseille<br />

dans le cadre d’Echange et diffusion des savoirs<br />

achevée par la projection de trois courts<br />

métrages guadeloupé<strong>en</strong>s (série Ame,<br />

autre miroir) réalisés sous la direction<br />

de Tony Coco-Viloin, évoquant la mythologie<br />

de l’île, les instrum<strong>en</strong>ts musicaux<br />

traditionnels, l’univers du conte et le<br />

fromager, arbre sacré.<br />

MARION CORDIER<br />

Griots<br />

à perte<br />

d’oubli<br />

Lémy<br />

Lémane<br />

Coco<br />

V<strong>en</strong>ts<br />

d’ailleurs,<br />

10 €


76 PATRIMOINE AVANT CAP | CRT | PONT-DU-GARD | JARDINS<br />

Si tu ne vas pas à l’art…<br />

Surpr<strong>en</strong>ante exposition dans un temple de la consommation<br />

comme Avant Cap… et pourtant… «Certains n’os<strong>en</strong>t<br />

pas pousser la porte des musées ou des galeries, ici, ils sont<br />

<strong>en</strong> terrain de connaissance», explique Christine Gini, artiste<br />

Emmanuel Sellier © X-D.R<br />

peintre qui prés<strong>en</strong>te des toiles aux beaux empâtem<strong>en</strong>ts<br />

rouges, «les g<strong>en</strong>s sont confiants, certaines barrières tomb<strong>en</strong>t,<br />

ils pos<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t de questions, souv<strong>en</strong>t très<br />

intéressantes, il y a des r<strong>en</strong>contres uniques !» En fil conducteur,<br />

les structures métalliques t<strong>en</strong>dues de noir : les g<strong>en</strong>s<br />

pass<strong>en</strong>t, ne voi<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> ou s’arrêt<strong>en</strong>t, esthétique de la<br />

surprise appliquée ! Certes, la prés<strong>en</strong>ce est fatigante : 10<br />

heures sur place tous les jours, dans la lumière des néons<br />

et la musique d’ambiance des grands magasins… mais les<br />

artistes sont ravis. Jimmy Lor<strong>en</strong>zi, plastici<strong>en</strong>, grand prix<br />

international des arts, de la culture et de la communication<br />

apprécie lui aussi cette manière de se faire connaître,<br />

d’aller au-devant d’un public, de montrer un aperçu de son<br />

travail (l’une de ses toiles est à gagner par tirage au sort).<br />

Reine Chantal Clapiz, sourit <strong>en</strong> évoquant les <strong>en</strong>fants qui<br />

tir<strong>en</strong>t la main de leurs par<strong>en</strong>ts, réclam<strong>en</strong>t une toile… Enfin,<br />

il y a le plaisir d’observer un artiste <strong>en</strong> action, Emmanuel<br />

Sellier dans ses Pierre-formances : le sculpteur extrait de<br />

la pierre calcaire t<strong>en</strong>dre de l’Oise une statue. «Les lieux publics,<br />

commerciaux me paraiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>ter notre<br />

époque, je continue à croire que l’on peut réconcilier à l’art<br />

contemporain un public <strong>en</strong> marge des circuits artistiques<br />

officiels.»<br />

L’accueil par la structure Avant Cap est irréprochable, les<br />

stands sont gratuits, et les commerçants appréci<strong>en</strong>t cette<br />

dim<strong>en</strong>sion nouvelle : la vie <strong>en</strong>trerait-elle sous les néons ?<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Le Salon des artistes d’Avant Cap, Plan de Campagne,<br />

s’est t<strong>en</strong>u du 21 avril au 6 mai<br />

I-Robot<br />

Cela s’appelle GalleryPACA, il s’agit<br />

d’une application pour smart-phone<br />

android… Mais point de sci<strong>en</strong>ce-fiction,<br />

le virtuel ici permet de redécouvrir<br />

des chefs d’œuvre de la peinture<br />

réalisés <strong>en</strong> PACA. On télécharge<br />

l’application, on laisse son portable<br />

allumé et par un système de localisation,<br />

l’alerte Companion©, on saura que<br />

l’on est proche d’un lieu représ<strong>en</strong>té<br />

dans un tableau de Cézanne par<br />

exemple. On peut ainsi confronter la<br />

représ<strong>en</strong>tation et le lieu actuel,<br />

visualiser <strong>en</strong> HD, zoomer, écouter les<br />

explications de l’audio-guide… les<br />

banques de données permett<strong>en</strong>t un<br />

choix par œuvre, peintre ou lieu.<br />

C’est le même principe que CinéPACA<br />

(voir Zib’50), la même équipe a<br />

D’humeur olympique !<br />

Par la magie du Groupe F, le Pont du<br />

Gard cette année <strong>en</strong>core va connaître<br />

une vie lumineuse emportée. Spectacle<br />

son, lumière, pyrotechnie, pour<br />

un thème d’actualité, les Jeux Olympiques.<br />

Certes, ils ne se déroul<strong>en</strong>t pas<br />

<strong>en</strong> France, mais les Dieux de l’Olympe<br />

du stade et du cirque se donn<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>dez-vous sur les rives du Gardon…<br />

avec la touche ironique des jeux<br />

vidéo et des jeux interdits. Quatre<br />

soirées grandioses (prévoir une petite<br />

laine, afin d’<strong>en</strong> profiter pleinem<strong>en</strong>t !).<br />

Plus sage, mais passionnante aussi,<br />

l’exposition Ma terre première pour<br />

construire demain prés<strong>en</strong>te depuis le<br />

3 mai cette matière sous 4 angles :<br />

géologique, physique, architectural<br />

et artistique. Deux ateliers la complèt<strong>en</strong>t<br />

: La terre t<strong>en</strong>dance déco (le 27 mai),<br />

© GroupeF 2011<br />

animé par la SCOP Ecoterre, pour un<br />

appr<strong>en</strong>tissage à la fois théorique et<br />

pratique des <strong>en</strong>duits naturels à base<br />

de terre crue que l’on utilise pour<br />

l’habitat ; un atelier chantier de construction<br />

romaine <strong>en</strong> terre crue, pour<br />

construire <strong>en</strong> 10 séances indép<strong>en</strong>dantes<br />

(à partir du 23 juin, deux séances<br />

par mois jusqu’<strong>en</strong> oct) un bâtim<strong>en</strong>t<br />

grandeur nature, comme on pouvait<br />

<strong>en</strong> trouver à l’époque romaine. On<br />

sera initié (à partir de 12 ans) à la fabrication<br />

des adobes, briques de terre<br />

crue séchées au soleil, à la confection<br />

de fondations de pierres, jusqu’à<br />

la toiture… Enfin, un atelier (le 12<br />

juillet) vous fera découvrir les plantes<br />

méditerrané<strong>en</strong>nes, <strong>en</strong> extraire <strong>en</strong>cres<br />

et teintures à partir desquelles vous<br />

pourrez composer un nuancier. Une<br />

archéologie pratique vraim<strong>en</strong>t passionnante<br />

!<br />

M.C.<br />

Les Fééries du Pont<br />

du 8 au 16 juin<br />

Pont du Gard<br />

04 66 37 50 99<br />

www.pontdugard.fr<br />

gallery Paca © X-D.R<br />

travaillé sur cet outil, qui ne manque<br />

pas d’intérêt et peut apporter beaucoup<br />

aux visiteurs… si cela ne les<br />

empêche pas d’aller voir les toiles<br />

dans les musées et les expositions,<br />

de discuter avec des amis, de se confronter<br />

avec la matière des œuvres,<br />

leur taille, leurs vraies couleurs. Et de<br />

regarder, s<strong>en</strong>tir, visiter les paysages.<br />

Les touristes souv<strong>en</strong>t parcour<strong>en</strong>t le<br />

réel guidés par le cadre de leur<br />

appareil photo, aujourd’hui téléphonique,<br />

délaissant l’ampleur et la<br />

viol<strong>en</strong>ce des choses. Et c’est parce<br />

qu’elles transc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le réel que les<br />

œuvres ne sont pas des produits. S’<strong>en</strong><br />

servir comme signal anecdotique<br />

réduit à la fois leur valeur, et celle du<br />

paysage traversé.<br />

Dans la fiche explicative, une formule<br />

est particulièrem<strong>en</strong>t angoissante :<br />

«réalité augm<strong>en</strong>tée» : ne perdons pas<br />

notre capacité d’émerveillem<strong>en</strong>t devant<br />

ce qui est !<br />

M.C.<br />

Application GalleryPACA<br />

04 91 56 47 00<br />

www.tourismepaca.fr


Découvrir, cultiver,<br />

préserver…<br />

Depuis 10 ans maint<strong>en</strong>ant, la Direction du patrimoine du ministère de la Culture,<br />

<strong>en</strong> collaboration avec le Comité des parcs et jardins de France, donne<br />

R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins, où durant trois jours, du 1 er au 3 juin, quelques 2 000<br />

jardins <strong>en</strong> France ouvr<strong>en</strong>t leurs portes, dont certains exceptionnellem<strong>en</strong>t à<br />

cette occasion. Le thème de cette année, Le jardin et ses images, sera l’occasion<br />

de réfléchir aux différ<strong>en</strong>tes représ<strong>en</strong>tations du jardin, «qu’elles soi<strong>en</strong>t figurées,<br />

littéraires, poétiques, musicales ou m<strong>en</strong>tales». Vaste programme qui permet de<br />

saisir «l’importance de la connaissance, de la protection, de la conservation, de<br />

la restauration, de la création de jardins, élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels de notre patrimoine,<br />

ainsi que de la transmission des savoir-faire de ce métier de jardinier élevé au<br />

rang de métier d’art».<br />

Dans la région PACA, quelques 130 lieux offr<strong>en</strong>t ainsi leur espace préservé aux<br />

amateurs de tous horizons, offrant des particularités qui se laisseront découvrir<br />

au fil des prom<strong>en</strong>ades et animations proposées.<br />

À Mane, dans les Alpes de Haute-Prov<strong>en</strong>ce, le Prieuré de Salagon est un lieu<br />

exceptionnel, et reconnu comme tel : site classé «Musée de France» et «Jardin<br />

remarquable», Salagon est un lieu d’inv<strong>en</strong>taire, de recherches, de publications<br />

et de réflexion autour de l’ethnologie ; il abrite, sur 6 ha de verdure, 5 jardins<br />

thématiques (dont le fameux jardin des s<strong>en</strong>teurs, unique <strong>en</strong> France), 1 700<br />

espèces végétales et 10 000 objets agricoles. Au cours du week-<strong>en</strong>d sont<br />

organisés des ateliers, qui vous appr<strong>en</strong>dront notamm<strong>en</strong>t à jardiner, une<br />

exposition sur la biodiversité au jardin et les insectes pollinisateurs, des<br />

confér<strong>en</strong>ces (Le jardin contre nature par l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi, qui<br />

n’est autre que le responsable des jardins de Salagon et leur créateur, et Histoire<br />

de l’art des jardins par Isabelle Rive), des spectacles…<br />

À Bouc-Bel-Air, comme chaque année, les Jardins d’Albertas organis<strong>en</strong>t leurs<br />

Journées des Plantes, du 25 au 27 mai, consacrées aux plantes rares et<br />

méditerrané<strong>en</strong>nes au cœur d’un jardin classé monum<strong>en</strong>t historique. Au<br />

programme, expositions-v<strong>en</strong>tes, confér<strong>en</strong>ces animées par l’association des<br />

Jardiniers de France et la Société Française d’arboriculture, ateliers <strong>en</strong> tous<br />

g<strong>en</strong>res, spectacle…<br />

DO.M.<br />

R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins<br />

Du 1er au 3 juin<br />

www.r<strong>en</strong>dezvousauxjardins.culture.fr<br />

Musée et jardins de Salagon<br />

Mane<br />

04 92 75 70 50<br />

www.musee-de-salagon.com<br />

Les Jardins d’Albertas<br />

Bouc-Bel-Air<br />

04 91 59 84 94<br />

www.jardinsalbertas.com<br />

Musée et jardins de Salagon © Francois Xavier Emery


78<br />

ADHÉRENTS<br />

Adhér<strong>en</strong>ts,<br />

retrouvez<br />

vos avantages,<br />

offerts par<br />

nos part<strong>en</strong>aires<br />

sur notre site tout neuf<br />

www.journalzibeline.fr<br />

...éclosion le 23 mai...<br />

M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />

le deuxième mercredi du mois<br />

Edité à 30 000 exemplaires<br />

imprimés sur papier recyclé<br />

Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />

76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />

13009 Marseille<br />

Dépôt légal : janvier 2008<br />

Directrice de publication<br />

Agnès Freschel<br />

Imprimé par Rotimpress<br />

17181 Aiguaviva (Esp.)<br />

photo couverture<br />

Le Nomade de Jaume Pl<strong>en</strong>sa<br />

© X-D.R<br />

Conception maquette<br />

Max Minniti<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />

Agnès Freschel<br />

agnes.freschel@wanadoo.fr<br />

06 09 08 30 34<br />

Secrétaire de rédaction<br />

Spectacles<br />

Dominique Marçon<br />

journal.zibeline@gmail.com<br />

06 23 00 65 42<br />

Secrétaire de rédaction<br />

Magazine et livres<br />

Delphine Michelangeli<br />

d.michelangeli@free.fr<br />

06 65 79 81 10<br />

Arts Visuels<br />

Claude Lorin<br />

claudelorin@wanadoo.fr<br />

06 25 54 42 22<br />

Livres<br />

Fred Robert<br />

fred.robert.zibeline@free.fr<br />

06 82 84 88 94<br />

Histoire et patrimoine<br />

R<strong>en</strong>é Diaz<br />

r<strong>en</strong>ediaz@free.fr<br />

Musique et disques<br />

Jacques Freschel<br />

jacques.freschel@wanadoo.fr<br />

06 20 42 40 57<br />

Frédéric Isoletta<br />

fredisoletta@gmail.com<br />

06 03 99 40 07<br />

Dan Warzy<br />

danwarzy@free.fr<br />

Cinéma<br />

Annie Gava<br />

annie.gava@laposte.net<br />

06 86 94 70 44<br />

Élise Padovani<br />

elise.padovani@orange.fr<br />

Philosophie<br />

Régis Vlachos<br />

regis.vlachos@free.fr<br />

Sci<strong>en</strong>ces et techniques<br />

Yves Berchadsky<br />

berch@free.fr<br />

Polyvolantes<br />

Chris Bourgue<br />

chris.bourgue@wanadoo.fr<br />

06 03 58 65 96<br />

Maryvonne Colombani<br />

mycolombani@yahoo.fr<br />

06 62 10 15 75<br />

Marie-Jo Dhô<br />

dho.ramon@wanadoo.fr<br />

Marie Godfrin-Guidicelli<br />

m-g-g@wanadoo.fr<br />

06 64 97 51 56<br />

Maquettiste<br />

Philippe Perotti<br />

philippe.zibeline@gmail.com<br />

06 19 62 03 61<br />

Ont égalem<strong>en</strong>t participé à ce numéro :<br />

Yves Bergé, Émili<strong>en</strong> Moreau, Gaëlle<br />

Cloarec,Christophe Floquet, Thomas<br />

Dalicante, Clarisse Guichard, Marion<br />

Cordier<br />

Photographe<br />

Agnès Mellon<br />

095 095 61 70<br />

photographeagnesmellon.blogspot.com<br />

Directrice commerciale<br />

Véronique Linais<br />

vlinais@yahoo.fr<br />

06 63 70 64 18<br />

La Régie<br />

Jean-Michel Florant<br />

laregie@gmx.fr<br />

06 22 17 07 56

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