Magazine de Janvier - Ville de Grande-Synthe

Il y a 140 ans, le peuple de Paris
prenait les armes et la rue pour
défendre « la Sociale » et s’opposer
au pouvoir bourgeois.
T. Fatou
la Commune de Paris
au Varlin
Jeudi 19 janvier 2012
à 18h30 - au varlin
Ce mouvement insurrectionnel de
l’histoire de Paris dura deux mois,
du 18 mars au 28 mai 1871, pour
s’achever par la « Semaine sanglante
» du 21 au 28 mai. Pendant
ces quelques semaines du printemps
1871, « La Commune » a
pro posé, diffusé et mis en œuvre
un grand nombre de mesures politiques
et sociales révolutionnaires.
Elles constituent aujourd’hui un
terreau d’inspiration de lutte contre
l’antisocial ambiant qui, comme
hier, soulève notre indignation.
“
.13.
maxime Jourdan historien,
a dirigé la réédition de « mes
cahiers rouges » de maxime
vuillaume qui était ingénieur
et pamphlétaire.
Ce dernier a fréquenté les
milieux révolutionnaires de la
Commune de Paris. il était aux
premières loges, tantôt comme
spectateur, le plus souvent
comme protagoniste.
Maxime Jourdain
Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette histoire ?
La Commune de Paris est toujours sujette à des querelles
d’écoles. Il y a les ’’pro’’ et les ’’anti’’, mais d’un
côté ou de l’autre, la perception est assez déformée. On
est beaucoup plus dans l’idéologie que dans l’histoire.
Il y a également une dimension romantique de la Commune
à travers son martyre, parce que c’est quand
même plus de 20 000 morts en une semaine et c’est
aussi la fin d’une époque, celle des révolutions françaises,
parisiennes et c’est le début du socialisme dit
moderne.
140 ans après les évènements de la Commune, les indignés
reprennent certaines des revendications des
Communards, peut-on penser qu’il existe là un lien ?
En tant qu’historien, je me méfie des anachronismes.
Entre les Communards de la Commune de Paris et les
indignés d’aujourd’hui il n’y a pas réellement de liens.
Il faut se méfier des parallèles hâtifs. La motivation des
gens à l’époque c’était véritablement de changer de
fond en comble la société. Après il y a à prendre en
compte la sociologie des acteurs. La Commune de Paris
c’était une révolution des franges inférieures de la société,
de la classe ouvrière aux petits employés. C’était
en finir avec un ordre inique qui faisait que certains
n’avaient qu’un repas par jour.
Quel message doit-on retenir de la Commune ?
À mes yeux le message est double : se réapproprier le
rapport à la politique, il y a cette idée que la souveraineté
du peuple ne doit pas se déléguer. Ensuite, le modèle
de démocratie qu’avaient en tête les Communards
de la Commune de Paris, c’est celle de 1793 qui est la
démocratie directe.